Eulaly_starck
[Quelques jours plus tard]
Faire quelques pas sur la plage, aller se baigner... En voilà une idée qu'elle est bonne !
Eulaly était arrivée en bateau il y avait quelques jours et elle repartirait bientôt vers sa Tournai natale. Elle était contente de la ballade mais le but recherché en s'en allant si loin des siens était loin d'être atteint. La situation était même devenue sacrément plus compliquée. Elle espérait bien que cette promenade lui apporte un moment de paix et peut-être même -pourquoi pas ?- l'éclaire sur la suite.
Elle a dégagé la cotte de maille et tout l'attirail de guerre pour revêtir une simple chemise et des braies. Si elle devait aller à l'eau valait mieux... Bizarre que de se sentir ainsi nue alors qu'elle est pourtant vêtue mais, au fil de ses pas, la sensation s'estompe et elle prend même un goût certain à cette soudaine légèreté. De toutes façons, qui lui voudrait du mal ici ?
Un rocher à une certaine distance du rivage abriterait ses chausses tandis que ses cheveux blonds flottant, ses vêtements déformant ses courbes au gré du vent, elle s'approche des vagues.
Un orteil d'abord. Pas folle la guêpe !
Ah oui... On peut se baigner mais faut un minimum de courage quand même... La bouille grimaçante, elle y va prudemment. Une flamande qui a peur de l'eau froide, on aurait tout vu mais un crabe, un trou, le bout de la tentacule du Kraken... On ne sait jamais. Doucement donc.
Elle s'asseoit entre terre et mer, laissant le mouvement de l'eau mouiller ses fesses et ses pieds au rythme des vagues, s'habitue à la température, se couche pour regarder le ciel, s'offrir une sensation de vertige, l'arrière du corps léché par l'eau salée. Et elle pense.
Elle voit des visages : Saian, Florestan, Tywin, Keewy, Audelia, Slystaline, Mutine, Zéliejeanne et Malycia. Elle les voit avant et elle les voit après. Elle échafaude des situations plus ou moins probables. Elle s'interroge sur ce qu'elle vaut vraiment, sur ce qu'elle veut vraiment aussi. Tout était clair fût un temps. Tout à changé. La faute à qui ?
Et elle devrait se sentir coupable ?
'spèce de Fleur Bleue !
Oui assurément elle l'était mais elle n'allait sûrement pas l'avouer, pas même à elle.
Elle avait tant aimé les lettres enflammées du blond. Plus encore ses baisers et leurs ardentes étreintes, leurs projets communs, la promesse d'une belle vie dans leur moulin, les enfants peut-être un jour...
Il lui avait préféré les moines sans plus lui donner de nouvelles, sans même daigner répondre à sa lettre.
Elle avait aimé le sourire ravageur du brun, son humour, son insouciance, son don pour la faire râler, la chaleur de ses bras et ses tendres baisers.
Il avait préféré garder sa vie sans attache, libre comme un papillon, butinant de-ci de-là à sa fantaisie.
Etait-elle idiote d'avoir ressenti le besoin de fuir pour faire le point sur ces deux-là ?
Il y avait lui maintenant... Lui qui avait des attaches ailleurs, qui ne savait pas lui-même où il en était, lui qui pourrait lui coûter des amis, des frères et soeurs d'armes, la fierté de ses tuteurs, lui qui la faisait égratigner son code d'honneur, chose qu'elle n'aurait jamais cru possible. Mais lui qui avait aussi de beaux projets pour l'avenir, qui semblait beaucoup tenir à elle, et qui balancerait peut-être tout le reste pour construire quelque chose ensemble.
Compliqué oui... D'autant plus que si elle savait avoir grand besoin d'une tendresse masculine, elle ne voulait pas faire l'amalgame avec un potentiel amour.
Finalement, pourquoi tant se casser la tête ? Allons-nous baigner et profitons des moments présents. Ils avaient encore un peu plus d'une semaine à eux, il serait bien temps de voir plus tard.
La jeune fille ferme les yeux et se laisse aller, s'assimilant aux éléments autour d'elle jusqu'à ce qu'elle ne soit plus, elle aussi, qu'un bout de ce tableau empreint de simplicité et de liberté.
Enfin elle se sent bien.
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Faire quelques pas sur la plage, aller se baigner... En voilà une idée qu'elle est bonne !
Eulaly était arrivée en bateau il y avait quelques jours et elle repartirait bientôt vers sa Tournai natale. Elle était contente de la ballade mais le but recherché en s'en allant si loin des siens était loin d'être atteint. La situation était même devenue sacrément plus compliquée. Elle espérait bien que cette promenade lui apporte un moment de paix et peut-être même -pourquoi pas ?- l'éclaire sur la suite.
Elle a dégagé la cotte de maille et tout l'attirail de guerre pour revêtir une simple chemise et des braies. Si elle devait aller à l'eau valait mieux... Bizarre que de se sentir ainsi nue alors qu'elle est pourtant vêtue mais, au fil de ses pas, la sensation s'estompe et elle prend même un goût certain à cette soudaine légèreté. De toutes façons, qui lui voudrait du mal ici ?
Un rocher à une certaine distance du rivage abriterait ses chausses tandis que ses cheveux blonds flottant, ses vêtements déformant ses courbes au gré du vent, elle s'approche des vagues.
Un orteil d'abord. Pas folle la guêpe !
Ah oui... On peut se baigner mais faut un minimum de courage quand même... La bouille grimaçante, elle y va prudemment. Une flamande qui a peur de l'eau froide, on aurait tout vu mais un crabe, un trou, le bout de la tentacule du Kraken... On ne sait jamais. Doucement donc.
Elle s'asseoit entre terre et mer, laissant le mouvement de l'eau mouiller ses fesses et ses pieds au rythme des vagues, s'habitue à la température, se couche pour regarder le ciel, s'offrir une sensation de vertige, l'arrière du corps léché par l'eau salée. Et elle pense.
Elle voit des visages : Saian, Florestan, Tywin, Keewy, Audelia, Slystaline, Mutine, Zéliejeanne et Malycia. Elle les voit avant et elle les voit après. Elle échafaude des situations plus ou moins probables. Elle s'interroge sur ce qu'elle vaut vraiment, sur ce qu'elle veut vraiment aussi. Tout était clair fût un temps. Tout à changé. La faute à qui ?
Et elle devrait se sentir coupable ?
'spèce de Fleur Bleue !
Oui assurément elle l'était mais elle n'allait sûrement pas l'avouer, pas même à elle.
Elle avait tant aimé les lettres enflammées du blond. Plus encore ses baisers et leurs ardentes étreintes, leurs projets communs, la promesse d'une belle vie dans leur moulin, les enfants peut-être un jour...
Il lui avait préféré les moines sans plus lui donner de nouvelles, sans même daigner répondre à sa lettre.
Elle avait aimé le sourire ravageur du brun, son humour, son insouciance, son don pour la faire râler, la chaleur de ses bras et ses tendres baisers.
Il avait préféré garder sa vie sans attache, libre comme un papillon, butinant de-ci de-là à sa fantaisie.
Etait-elle idiote d'avoir ressenti le besoin de fuir pour faire le point sur ces deux-là ?
Il y avait lui maintenant... Lui qui avait des attaches ailleurs, qui ne savait pas lui-même où il en était, lui qui pourrait lui coûter des amis, des frères et soeurs d'armes, la fierté de ses tuteurs, lui qui la faisait égratigner son code d'honneur, chose qu'elle n'aurait jamais cru possible. Mais lui qui avait aussi de beaux projets pour l'avenir, qui semblait beaucoup tenir à elle, et qui balancerait peut-être tout le reste pour construire quelque chose ensemble.
Compliqué oui... D'autant plus que si elle savait avoir grand besoin d'une tendresse masculine, elle ne voulait pas faire l'amalgame avec un potentiel amour.
Finalement, pourquoi tant se casser la tête ? Allons-nous baigner et profitons des moments présents. Ils avaient encore un peu plus d'une semaine à eux, il serait bien temps de voir plus tard.
La jeune fille ferme les yeux et se laisse aller, s'assimilant aux éléments autour d'elle jusqu'à ce qu'elle ne soit plus, elle aussi, qu'un bout de ce tableau empreint de simplicité et de liberté.
Enfin elle se sent bien.
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