Gnia
Femme contre Nature.
Et, au delà du jeu de mot dans la traduction, également un clin d'oeil à l'émission Man vs. Wild.
RP ouvert à tous.
Merci de respecter la cohérence et de ne pas faire agir de perso sans consentement du joueur.
Bon jeu.
Et, au delà du jeu de mot dans la traduction, également un clin d'oeil à l'émission Man vs. Wild.
RP ouvert à tous.
Merci de respecter la cohérence et de ne pas faire agir de perso sans consentement du joueur.
Bon jeu.
[Mâlain - Août 1460 - Je rouille.]
Nouvelle aube sur le bastion. Nouvelle journée qui s'annonce d'un ennui mortel. Nouveau jour qu'il faudra regarder mollement passer sans qu'un seul haussement de sourcil ne vienne illuminer un regard proche de celui du bovin que rien ne parvient à rendre plus intelligent.
Moissons, retraites spirituelles, torpeur et chaleur. Le véritable fléau du Royaume s'est abattu. Une paire de mois pour engranger les récoltes et se laver de ses pêchés, le reste de l'année pour mettre la terre à feu et à sang et recouvrir ses mains de carmin.
Soupir.
Nez qui se fronce.
Claquement de langue agacé.
La Saint Just se fait mortellement chier.
Et on l'a assez répété, l'on ne devrait jamais laisser une femme s'ennuyer...
Son époux s'est lancé dans une nouvelle mission effrénée, avec la fougue qui continue de le caractériser malgré les épreuves.
Son amant s'est mis en tête l'idée saugrenue qu'une retraite en monastère lui permettra de s'entretenir avec le Très Haut. Encore du chemin à faire pour réformater l'Irlandais.
La troupe s'est dispersée un peu partout, chacun vaquant à ses occupations, d'autres attendant que la Fronde s'en trouve une nouvelle.
Et la Saint Just attend.
Cette journée s'annoncerait-elle plus palpitante que les autres ?
Ce matin, elle a trouvé le courage d'écrire quelques lignes à une inquiète Ladivèze.
Si elle ne s'acclimatait point à son nouveau statut de paria du Royaume, Agnès aurait volontiers organisé une quelconque sauterie à laquelle convier qui se faisait autant chier qu'elle.
Restait l'intendance de Mâlain ou l'entrainement.
Et piaffait dans les écuries de quoi satisfaire les deux points sus nommés.
Ordre fut donné que l'on mène la bête encore farouche dans un pré récemment fauché hors de l'enceinte de Mâlain tandis que l'Infâme revêtait habits de cavalière. En approchant la cavale, elle espérait en son for intérieur qu'elle serait suffisamment rétive pour que cette opération occupe la journée.
Et Agnès fut servie.
La monture en devenir incertain n'entendait pas accepter cavalier sans rechigner, piaffer, ruer.
Enième essai, un cri de victoire s'échappe de la poitrine comtale.
Moment d'inattention, le cheval se cabre, la longe échappe des mains qui la tenaient, et la bête n'en attendait pas moins pour se faire la malle avec son fardeau en équilibre instable sur le dos.
[Plus loin - Plus tard - Tu dérouilles.]
Palpitant qui s'emballe au tempo du cheval.
Mâchoires serrées aussi fort que les mains gantées sur les rênes, que les jambes sur les flancs ruisselants.
Impossible de se laisser tomber, impossible de se laisser faire tomber.
Ne reste qu'à subir.
Les branchages qui déchirent le visage, les soubresauts de la bête endiablée, son itinéraire sans queue ni tête, sans but et sans fin, si ce n'est de se débarrasser de son encombrant colis.
Une nouvelle ruade, une de trop pour la cavalière exténuée et une rencontre abrupte avec le sol.
Avant de sombrer, la Saint Just entend un dernier hennissement qui s'éloigne, comme un écho à un cri de victoire trop vite exprimé et n'arrive même pas au bout d'une pensée qui la tenaille.
Où est-elle tombée ?
Rideau.
Nature : 1 - Saint Just : 0.
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