Soif de vérité... et le gosier un peu sec

Des champignons... Paraît que lorsqu'on est Primus, il faut passer son temps à chercher des champignons près du gué. En tout cas Aileron avait remarqué que c'était l'une des activités quotidiennes de Sanctus. Au final, ça avait tout de même l'air d'être un attrape-nigaud cette cueillette, car il n'y avait pas plus de champignons près du gué que de neurones chez la Noblesse Noire. Et ce n'était pas peu dire.

Bref, inutile de s'y attarder. Aileon s'apprêtait à retourner au camp bien tranquillement, histoire d'aiguiser un poil sa sica, dont le tranchant lui semblait quelque peu émoussé, lorsqu'une voix se fit entendre.

Ohé du bateau, y’a du monde?

ll fit quelques pas, se pencha sur le côté pour éviter d'avoir un arbre en plein milieu de son champ de vision, et découvrit une demoiselle qui paraissait quelque peu enjouée. Bizarre, il n'y avait pourtant pas de taverne à l'horizon. Il s'avança de façon à être vu et répondit calmement.

Tout dépend quel genre de marins vous recherchez.
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Tout dépend quel genre de marins vous recherchez

La jeune femme sourit, et répondit du tac au tac:

Moi? J'cherche pas de marin m'sieur! Juste des réponses... un dieu, une foy, un culte... Et vous, zen cherchez un de marin?

Elle souriait quand une voix retentit, tonitruante dans le doux ruisellement de l'eau environnante. Elle reconnut tout de suite la voix, la femme qui l'avait accueillie et qu'elle trouvait déjà fort sympathique.

Ouaip, on dirait bien que j'étais attendue héhé... alors, où s'qu'on papote et où s'qu'on picole aussi, c'est que la route m'a donné soif!

Elle n'avait même pas pensé à lui tendre la main, non, elle n'était pas fille de convenances.

Aileron secoua la tête. Non mais c'était quoi ce foutoir ? Où était passé le calme quotidien de la forêt ? Bientôt, cela deviendrait un lieu de passage pour tous les péquenots du coin, ou même pire que de passage, de rendez-vous. Et on verrait fleurir les couples de namoureux cherchant abri derrière un arbre, un buisson histoire de cacher, ou essayer de cacher, aux yeux de tous... bref, vous avez compris.

Le cri qui avait déchiré l'air, amenant cette pensée chez le sicaire, ne pouvait provenir que d'une seule personne. Même convalescente, elle avait encore plus de voix qu'un troupeau de curés en plein délire mystique. Aileron esquissa un sourire, se tourna dans la direction adéquate, et répondit de la même façon.

J'ai compris ! ! !

Moi? J'cherche pas de marin m'sieur! Juste des réponses... un dieu, une foy, un culte... Et vous, zen cherchez un de marin?

Pas besoin de marin, j'ai déjà une sirène à la voix mélodieuse comme vous avez pu le remarquer.

Se tournant vers Lingus qui venait d'arriver, il lui sourit en l'entendant parler de buvette. Voilà... Un lieu de rencontre, exactement ce qu'il disait... Puis le Primus reporta son attention sur la brune.

Des réponses sur "un dieu, une foy, un culte"... Mais qu'en savez-vous vous-même ? Que savez-vous de la Réforme ?

Oui, il fallait bien meubler la conversation en attendant que les boissons arrivent. Une fois que la buvette serait construite évidemment. Et puis bon, c'était tout de même un peu (beaucoup ?) important d'aborder un tel sujet.
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Eh bien, eh bien ! C'est qu'il y avait foule au gué... Ça parlait de construire une buvette, ça parlait de trouver le chemin sinueux de la lumière et ça parlait aussi de matelots ! Ma foi, les Sicaires ont toujours fait montre d'originalité, alors rien de bien surprenant... La routine, somme toute !

Ivori descendit de son arbre, comme à son habitude, pour se joindre à la petite sauterie improvisée... L'était temps de la construire, cette fichue buvette.

La jeune femme qui manifestait le désir de trouver la lumière semblait ma foi portée sur la boisson... Aussi, la rouquine se pointa devant elle, en sortant de son sac une bouteille couverte de poussière. Elle la déboucha et une fumée épaisse s'échappa aussitôt du goulot. Elle la tendit à la jeune femme en souriant.

Tenez, l'amie. En attendant qu'la gnôle arrive, j'vous propose un bon breuvage bien chaud à base d'une espèce rare de sauge. C'est très bon pour l'esprit. J'vous parie qu'après ça, la lumière, vous allez la trouver.

Ivori ne put retenir un petit rire espiègle, puis lança un regard complice à son amor qui s'était improvisé maître de chantier, spécialisé dans les buvettes et autres rad à pochetrons. Comme quoi, il avait un nombre infini de cordes à son arc...
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☠ Hasta la muerte ☠

Rassurez-vous, si vos intentions sont justes, vos paroles franches et votre quête sincère, vous ne risquez rien ici... à part peut-être si vous faites confiance aux boissons de ma douce...

Lorsque je me suis trouvé à votre place, j'étais vêtu d'une soutane. Et je ne compte aujourd'hui que des frères et soeurs ici.


La brunette hochait la tête.

Mais j'y compte bien!

Elle adressa un petit signe de tête à la jeune femme qui était arrivée.

Tenez, l'amie. En attendant qu'la gnôle arrive, j'vous propose un bon breuvage bien chaud à base d'une espèce rare de sauge. C'est très bon pour l'esprit. J'vous parie qu'après ça, la lumière, vous allez la trouver.


Ah ben ça, c'pas de réfus!

Elle se saisit de l'outre, sourire aux lèvres, soulagée de ne pas avoir été mal reçue de par son passé. La bouche grande ouverte, la brunette absorbait goulument le liquide qui lui chauffait l'oesophage.

Snif ? Aileron avait à peine écouté ce qui avait été raconté, il avait juste retenu que la demoiselle avait des parents ayant fait parti d'un OMR. Bah... On ne choisissait pas ses parents, malheureusement. Snif snif ? Tuer ou picoler ? Bonne question ça... Quand on tue quelqu'un, inutile de le faire boire avant, c'est du gaspillage. Donc, autant boire soi-même tout en tuant, ça c'était le bon plan.

Le Primus n'eut pas le temps de développer davantage cette pensée qu'Ivori arriva au milieu de leur petit cercle, ou triangle vu qu'ils n'étaient que 3 à ce moment. Décidément, ce gué devenait véritablement un magnifique point de rencontre, bientôt on en entendrait parler dans tous le Royaume, les soirées branchées près de la buvette du Gué du Lion de Juda. Hum... ça sonnait pas trop mal tout ça !

Re snif ? A force de renifler régulièrement, Aileron finit par comprendre ce qui tracassait son odorat. Une odeur de feu. Inconsciemment, il pensa immédiatement à sa douce, allez savoir pourquoi. Un coup d'oeil dans sa direction, et il hocha la tête, un sourire amusée se dessinant subrepticement sur ses lèvres. De la fumée... Il se dirigea à pas lents vers l'endroit ciblé, non sans avoir marmonné un semblant d'excuse à l'attention des deux autres sicaires et de la brune, et regarda la situation calmement. Des buissons de résineux en train de se consummer, les flammes grandissant, et Reginae tranquillement installée en train de regarder le spectacle.

C'est vrai que niveau esthétique, pourquoi pas ? Même si Aileron n'y connaissait pas grand chose dans le domaine de la beauté, mais tout de même suffisant pour savoir que sa douce était la plus belle. Subjectif ? Mais non, qu'allez-vous croire ? En attendant, même si c'était beau, il fallait peut-être éviter que cela ne s'étende à toute la forêt, si ce n'est plus. Comment faire ensuite pour faire le guet en s'allongeant sur une branche d'arbre, s'il n'y avait plus d'arbre ? Cela devenait légèrement compliqué.

Sans dire un mot, Aileron saisit son outre, qui était vide la plupart du temps, la remplit rapidement de l'eau de la petite rivière qui serpentait non loin. Il avisa le buisson qui "raccordait" ceux qui étaient en feu à d'autres éléments inflammables de la forêt (c'est à dire à peu près tout). C'était heureusement le plus petit, et il vida son outre pour éteindre le feu qui avait commencé à le consummer. Première partie des opérations, réussie. Ensuite, il s'approcha, se pencha, et chercha à saisir le tronc principal. Il retint un grognement de douleur, du fait de la chaleur, et tira dessus de toutes ses forces, les muscles bandés, afin de l'arracher du sol et de créer une sorte de rupture, pour éviter que le feu ne se propage. Au bout de quelques dizaines de secondes d'effort, il sentit les racines céder, et il bascula en arrière, le buisson avec lui.

Le sicaire se releva, laissant le rsineux de côté, puis, toujours sns un mot, vint s'asseoir à côté de Reginae. Il l'embrassa dans le cou, puis lui montra la paume de sa main gauche, brûlée, tout en regardant distraitement le feu qui ne présentait plus de réel danger pour le reste de la forêt.
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La rouquine ne fut pas surprise du geste incendiaire de la Sicaire. Elle l'avait toujours connue ainsi... depuis qu'elles s'étaient croisées dans ces galeries humides et sombres.

Loin de paniquer, Ivori regarda les buissons s'enflammer avec des yeux empreints de sérénité. La fumée, quelle qu'elle soit, lui rappelait des instants chargés en émotion et en volupté, doux instants où sa route avait croisé celle de son amor... Le feu avait toujours eu sur elle des vertus apaisantes, aussi curieux que cela puisse sembler. L'Andalouse à la crinière de feu avait un tempérament de feu et elle ne doutait pas une seconde qu'à sa mort, elle en rejoindrait l'astre également.

Allant retrouver son Sicaire l'esprit envahi d'une douce réminiscence, Ivori ne se laissa pas aller à des gestes tendres, bien qu'elle l'aurait voulu. Elle se contenta de glisser une main dans le creux de ses reins, lorsque son attention se porta à nouveau sur l'arrivante.

Ayant bu goulument le breuvage dont le goût laissait pourtant à désirer, la jeune femme commençait à en ressentir les effets.
Oh…. C’est beau ici !!! Oh, des gnomes !!! Hihihi

Des gnomes ? J'crois pas avoir vu l'Farfa dans l'coin pourtant...
La belle rousse taquinait volontairement la brunette, se rappelant l'état dans lequel elle-même se trouvait toujours en ingurgitant cette substance pourtant naturelle, et l'obsession qu'elle faisait sur le chapeau de Zara. Mais des gnomes, ma foi, c'était pas pire qu'autre chose !

Mais les hallucinations laissèrent place à la fureur. Chaque sens, chaque émotion étaient décuplés sous l'effet de la salvia. Ivori le savait. Les cris de guerre de la jeune femme lui firent hausser un sourcil. C'est la guerre ? Décidément, elle devait vraiment connaître le Farfa pour gueuler des trucs pareils !

Sans la quitter des yeux, Ivori la vit se défouler avec son bâton sur le tronc bien robuste d'un arbre qui était pourtant loin d'être ravagé par les flammes.
Au bout d'un moment, la rouquine s'approcha prudemment, ne voulant pas se prendre un coup d'manche sur la tronche, et s'adressa avec douceur à la brunette.

Hum... À c'rythme-là, vous allez l'casser en deux, vot' bâton. Gardez vos forces pour le vrai combat. Cet arbre est inoffensif, j'vous assure. À moins qu'ce soit vous qui lui cherchiez des noises... Vous l'aimez pas, cet arbre ?

Ivori essayait tant bien que mal de garder son sérieux, mais voyant l'air éberlué de la jeune femme, ce n'était pas chose aisée.
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☠ Hasta la muerte ☠

La brunette, le bâton prêt à frapper stoppa, figée.

Hum... À c'rythme-là, vous allez l'casser en deux, vot' bâton. Gardez vos forces pour le vrai combat. Cet arbre est inoffensif, j'vous assure. À moins qu'ce soit vous qui lui cherchiez des noises... Vous l'aimez pas, cet arbre ?


La jeune fille resta un instant bouche bée, le bâton suspendu au dessus de sa tête.

Hein... ?

Elle bredouilla quelque peu puis dévisagea Ivori.

Ah..... c'est un arbre? Youps!!! Et vous... zêtes une fée? Zexaucez les souhaits?

Elle lâcha le bâton qui tomba sur le sol avec un petit bruit sec. Puis se tourna vers la pseudo fée et lui posa la main sur le bras en lui souriant largement.

J'aime ben moi les fées... alors, zêtes laquelle, la fée clochette?

Verminaard avance dans le bois qui lui semble tranquille


Bonjours cher ami je me nom Verminaard et j aimerais savoir si votre ordre me prendrais a essaies je vient de vende mes terre et je cherche ou je pourrais rester pour mieux servir notre cause si vous me le permettez merci avance


Verminaard se frotte les mains nerveusement et se gratte la barbe comme un vieux sage il ne cache pas sa nervosité et sont excitation en attendent la réponse

Le regard de la jeune femme était passé de l'émerveillement à la détermination la plus brute, la plus sauvage. La rage semblait noircir son âme et lui prodiguer cependant un éclat vif comme celui d'une pierre précieuse.
La rouquine n'en était pas impressionnée pour autant. Debout face à la brunette, elle soutint son regard, la scrutant de ses grands yeux bleus perçants, puis finit par sourire en toute simplicité, si ce n'est nonchalance.

Si ça m'va ? Là n'est pas la question, ma chère. Et la rage dans votre voix ne vous apportera guère plus de réponses, alors restez calme. S'agiter ainsi, cela vous fait brasser du vent, rien de plus, et ici la forêt nous en préserve de toutes manières.
Dites-moi plutôt qui était donc votre mère au lieu de proférer de telles paroles de violence et de haine. La haine pousse à la faute. Ainsi que la précipitation. Ne l'oubliez jamais.

Ivori reprit une rasade d'eau-de-vie et s'assit au beau milieu du chemin, observant les gestes et les expressions de la jeune femme. Elle aussi avait été animée par la soif de vengeance, une soif qui n'avait pourtant pas été étanchée. Mais la Foy avait apaisé son âme et ce désir dévorant s'était peu à peu estompé pour nourrir force et détermination sommeillant en elle. La vengeance n'avait de sens que si elle s'accompagnait de délivrance et si la haine était son impulsion, alors elle n'aboutissait qu'à la perversion de l'âme.
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☠ Hasta la muerte ☠

La belle rousse adressa un sourire sincère à la jeune femme.

Je comprends très bien... Et comme vous l'a dit mon amor, le tenancier de buvette en ruines, si vous parvenez à trouver le chemin que Deos a tracé pour vous, alors vous trouverez séant frères et sœurs... Cette famille que vous cherchez avec rage et candeur.

Venez, ma chère, je vais vous conduire au campement des Taliban.
Et peut-être bien vous apporter de l'eau. Le breuvage était fortement dosé en salvia. Il se pourrait que vous ayez des remontées désagréables d'hallucinations. Mais vous êtes courageuse, je n'm'en fais pas pour vous.

La rouquine se mit en marche, l'invitant à la suivre d'un signe de tête accompagné d'un sourire protecteur.
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☠ Hasta la muerte ☠