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[RP Ouvert] Flammes, fumée et cendres.

Langueman


La petite silhouette rousse lève le bras dans sa direction, LangueMan sourit, elle l’a entendu. Mais… mais… mortecouille! Elle continue d’avancer vers le brasier. Une inspiration profonde, un air décidé et LangueMan - seul et unique héros du Languedoc rappelons-le – s’élance, le masque en avant, la langue au repos pour une fois. Non il ne lèchera pas la joue de la donzelle, il va lui sauver la vie. Et notre héros s’avance, poussant le gueux, bousculant le noble, écartant un enfant, filant un coup de pied dans un chien – ou était-ce un chat ? Bref, LangueMan avance sans peur ni hésitation. Dans sa tête, il entend une voix qui lui chante une drôle de mélodie.

Et partout dans la rue
J'veux qu'on parle de moi
Que les filles soient nues
Qu'elles se jettent sur moi
Qu'elles m'admirent, qu'elles me tuent
Qu'elles s'arrachent ma vertu


Et ça lui donne du courage au héros. Alors il avance, peu importe le feu, peu importe les flammêches qui lui tombent autour comme un feu d’artifice, peut importe les cendres qui viennent blanchir ses cheveux un peu plus qu'ils ne le sont déjà, il avance vers sa cible.
Il voit un projectile tomber sur la malheureuse enfant qui pousse un cri et choit au sol. Il accélère donc le pas. Et ça chante toujours dans sa tête.


Pour les anciennes de l'école
Devenir une idole
J'veux que toutes les nuits
Essoufflées dans leurs lits
Elles trompent leurs maris
Dans leurs rêves maudits


Il arrive enfin près de la demoiselle en détresse, se baisse, passe une main sous ses genoux, l’autre dans son dos et se redresse. Puis Langueman s’éloigne, portant la jeune fille dans ses bras comme une princesse, la cathédrale en flamme derrière eux.
Il la regarde et lui sourit derrière son masque.


"Damoizelle, vous êtes en sécurité. Je me présente, je m’appelle LangueMan, j’voudrais bien réussir ma vie, être aimé, être beau, gagner de l’argent, puis surtout être intelligent. Mais je me contente d’être le seul et unique héros du Languedoc. A qui ai-je l’honneur de sauver la vie en cette funeste nuit ? Funeste nuit que vous éclairez néammoins de votre grâce et de votre charme, si vous me permettez cette familiarité."

Crédits : Daniel Balavoine pour les parties en noir gras et une partie de la présentation de LangueMan

Enzo
    « [...] Did you come here to watch me, watch me burn ? [...] »
    Burn - Three Days Grace.


Oui. C’était cruel. De les laisser là, ainsi. Morts. Aussi égocentrique qu’était le Brun, ça le perturbait cette vision, cette décision. Sauf que eux, ils étaient encore vivants. Enzo déglutit, regardant ce qui l’entoure. Désordre, feu, poutre qui tombe, vitraux qui continue d’exploser. Les poumons irrités, le visage rougit par les flammes, la respiration difficile, le jeune Seigneur angoissait. Juste un peu, devant le spectacle dans lequel il se trouvait impliqué par sa seule présence sur la scène. Les vêtements du jeune noble étaient brisés, déchiré à plusieurs endroits à cause des poutres, et du feu. La sueur perlait sur son visage, tandis que la suie tâchait ses doigts, une partie de son visage, ainsi que sa chemise. Les cheveux en bataille, relevé par les vents de flammes qui venaient et allaient ajoutant du risque à leur sortie. Définitivement, le jeune homme eut un moment d’insécurité. Comment allaient-ils sortir de cet enfer. Tout ces gens dehors, les regarderont-ils se consumer, lui et Kaëlig ? Les sinoples se dépose alors sur le visage embrouillé de larmes du jeune homme, et Enzose crispe, serrant les dents, tentant de prendre une respiration dans se désordre de monoxyde de carbone. À rester là, c’était certain qu’ils n’allaient pas survivre, alors Enzo se penche un bref instant vers la femme et son bébé. Un geste rapide mais qui prend tout son sens. Un geste qui demande pardon, mais aussi une excuse. Un espoir que malgré cette morte dans les flammes, elles ne continueront pas de brûler en enfer. Alors Enzo se penche et signe le front de la femme et de son bébé. Dans l’espoir de sauver leurs âmes. Il n’est pas clerc, mais ce bébé n’est sans doute pas baptisé, alors le jeune homme leurs offres une chance. Se signant à la suite.

- « Pardonnez-moi. »

Et son regard de se déposer sur Kaëlig, tenant fortement sa main, avant de glisser un bras entre ses genoux. Il essai d’être optimiste. Qu’ils vont s’en sortir, que tout va bien de passer. D’oublier la présence des corps, la douleur dans ses poumons à chaque respiration, cette envie de s’en dormir, les vertiges qui le prennent. Une impotence musculaire semble le prendre, puisqu’il échappe le jeune écuyer un instant, avant de secouer la tête et tenter de se reprendre, jetant un regard vers les flammes qui dansent avec passion, s’élevant toujours plus haut dans la Cathédrale.

- « Tiens-toi à moi. Je vais nous sortir de là. Promesse de Chevalier. »

Un peu de confiance, pour calmer les angoisses. À lui, comme au jeune homme. C’est qu’il ressent la peur, là maintenant… le gamin doit la sentir aussi. Du moins, c’est ce que le jeune noble pense. Alors tenant bien le garçon dans ses bras, Enzo s’élance vers les flammes, cherchant un moyen de se faufiler sans risquer leurs vies. Sauf que ça vient, ça part… des poutres tombes, des bruits s’entendent et font sursauter. Le corps ramollit, les poumons toussent et les yeux veulent qu’une chose, se fermer. Il ne sait pas bien pourquoi, ni comment, mais il résiste à tout ça, du mieux qu’il peut. Sentant son cœur battre la chamade, son estomac voulant régurgité tout ce qu’il avait manger dans la journée. Dire que plus tôt, il s’était enflammé d’une autre manière. Enfin, il avait fini frustré surtout, mais peu importe. Il fonce, tenant le jeune garçon dans ses bras, sentant ses bras qui veulent lâcher à tout moment. Mais il tient, allant à gauche et puis à droite. Se rapprochant et puis s’éloignant. Et Enzo se fatigue. Ça fait combien de temps qu’il est là ? Il se fatigue et trébuche quand un hurlement vient raisonner à ses tympans. Isleen. Il relève la tête un instant, tentant de garder Kaëlig contre lui, espérant qu’il ne perde pas connaissance, ou ne meurt pas asphyxier. Dormir. Il serait si doux de dormir, là maintenant… mais cette voix. Alors Enzo se relève, laissant échapper un gémissant au passage.

Dans sa chute, un bout de bois est venu se loger dans les chairs de son mollet droit, et une grimace de paraître sur le visage en sueur d’Enzo. Se sortir de là. Tout du moins sortir Kaëlig de là. Il le faut. C’est une évidence qui est fixe dans la tête du jeune Blackney déchu. Gabrielle. Il lui a dit qu’il irait le chercher. Ou peut-être est-il juste parti… il ne sait plus très bien. Il a mal. Il a chaud, il se sent asphyxié. Il ne veut pas mourir. Pas ici. Pas maintenant, alors ses sinoples se jettent vers l’entrée, tentant de reconnaître la chevelure rousse associé à la voix et de continuer son avancer. Continuer. Toujours. Jusqu’à son dernier souffle. Il ne peut pas s’arrêter. Il ne peut pas être lâche et succomber. Sa femme, son futur enfant. Isleen. Cillen, Kaëlig, Ewen… ils avaient besoin de lui. À leur façon. Il ne pouvait pas s’arrêter. Pas maintenant. Alors il regarde le visage de son jeune écuyer, et à un petit sourire. Pour réconforter. Ne sachant pas très bien s’il essaie de se stimuler, de se donner confiance en lui plus qu’autre chose.


- « Isleen ! Nous sommes là…! Ici ! »

Et de boiter avec une immense difficulté vers l’entrée toujours, passant par dessus un reste d’un banc d’Église, cherchant à éviter les rafales de flammes. J’ai la trouille. La trouille de mourir ici. Je sens les flammes qui chauffe ma peau, ce bout de bois qui entaille mes chairs et me font mal. Je vois la blessure de mon écuyer et mes paupières qui deviennent lourdes. Je sens mes poumons qui semblent se consumer de l’intérieur. Je sens mon souffle se saccader et mes membres inférieurs se ramollir comme si je n’avais plus de muscle. Une sorte de paralysie. Mais je ne veux pas mourir. Alors dans impulsivement je vais vers les flammes, vers Isleen. Un dernier geste peut-être. Je ne sais pas très bien. Je gémis. Plus d’orgueil en cet instant. J’ai mal, mais j’avance. Je ne fais plus attention, je n'essaie plus d’éviter le feu qui embrase tout. Je veux sortir, tout simplement. Mon regard de se poser sur Kaëlig. Quel imbécile celui là quand même ! C’est bien à cause de lui que je me retrouve ici, mais puis-je réellement lui en vouloir d’avoir été inconscient ? Le suis-je pas moi-même en tentant de le sortir de là ? J’ai une femme enceinte. J’aurais pu rester auprès d’elle la protéger au lieu de me jeter dans les flammes pour lui. Et pourtant. Je vais peut-être mourir ici. Je ne sais plus. Je ne l’espère pas. J’avance tout de même, car le petit ne mérite pas de mourir comme cette femme et son bébé.

- « Je vais te sortir de là… »

Oui, Enzo pousse ses limites. Les limites d’un homme. Isleen. La sortie. Encore un peu. Ne pas tomber, ne pas succomber… Et au moment ou tout semble arriver à point, Enzo sent les flammes se retourner et se jeter sur eux. Dans un sursaut, il laisse tomber le jeune garçon vers la rousse, et tente de s’éloigner de la flamme qui vient leur « tomber » dessus.

- « Rhaaaaaa ! »

Un cri. Un hurlement quand il sent le feu venir touché son épaule droite. Si cette brûlure ne sera pas du 3eme degré, il la sent bien tout de même, le corps se crispant, une main se déposant sur Isleen pour ne pas tomber. Il va mourir. C’est ça. Il va mourir. Il a le sentiment que c’est la fin. C’est terminé. Là, maintenant que la sortie est si proche. Il va crever. Non il ne peut pas crever ! Il ne doit pas mourir.

- « Isleen…»

La voix s’étouffe, une main vient se glisser dans celle du jeune écuyer. Et un pas. Et un autre… Il s’appuie sur la rousse, tentant de reprendre le garçonnet, à le forcer à se relever, de l’amener à sortir de cette fournaise. Aide-moi, Isleen. Je ne te le dirais pas à voix haute, mais aide-nous. J’entends les crépitements, j’entends les gueux, les nobles hurler non loin. J’entends l’eau qui est propulsé sur les flammes. La chaine humaine que j’ai amener à être créé. Je ne sais pas bien pourquoi j’ai agit comme ça, mais je l’ai fait. Je souris, un peu bête. Isleen. Les voix se rapproche, je vous de la lumière. Mais ça n’est pas les flammes. Des lanternes. Et les voix de rapprochent. Ils sortent. Est-ce lui qui a marché ? Est-ce bien la main de Kaëlig qu’il tient, est-ce bien son petit corps qu’il tient un peu contre lui, encore, même s’il ne la plus dans les bras ? Ou bien est-ce Isleen qui les tirent ? La vue s’embrouille. Nous sommes en vie. Nous sommes sortie. Je ne sais pas bien comment… Mais nous sommes en vie.Et Enzo de relâcher sa main, son appuie sur Isleen pour tomber. Face contre terre, l’épaule et le mollet meurtri. Les yeux clos. Il avait tenu sa promesse. Il a sauvé Kaëlig

Peut-être n’y a t’il pas juste un héros dans le Languedoc, finalement.


Trad. Es-tu venu ici pour me voir, me voir brûler ?
- Et oui, vous pouvez cliquer. Et non, ça n'est pas la bonne chanson.

_________________

©JD Marin
Isleen
I know

That you're wounded

You know 

That I'm here to save you

You know

I'm always here for you 

I know 

That you'll thank me later

Pain - Three Days Grace - et oui aussi

La rouquine avance sous sa couverture humide, les deux autres à bouts de mains, pendantes, lui rendant son avancée plus difficile. Pourquoi en a-t-elle prit deux autres ? Surement qu’elle se doute qu’il n’est pas entré là dedans pour le plaisir, ou dans l’unique but de se faire griller, il est donc parti chercher quelqu’un et inconsciemment la rouquine a prit les couvertures supplémentaires. Elle avance donc dans la fumée, dans les flammes dont la couleur se mêlent à sa chevelure, ça crépitent, ça s’écroule, ça chauffe rude même sous la protection humide et dérisoire de la couverture. L’irlandaise cri à nouveau dans l’espoir qu’il réponde, cri suivi d’une quinte de toux, elle doit le trouver, vite, sous peu la voute s’écroulera, elle espère qu’il l’entend à moins qu’il ne soit déjà trop tard. Elle avance contre les éléments, contre son instinct qui lui dit de foutre le camp, de débarrasser le plancher et laisser ses inconscients se débrouiller seuls.

« Isleen ! Nous sommes là…! Ici ! »

Nous ? Ou ? La réponse à la première question attendra, l’heure tourne, et son heure n’a pas encore sonné, fois d’irlandaise, il est temps de mettre les voiles et vite, un sursaut, une poutre s’écroule en feu à quelques mètres d ‘elle dans un immense fracas, projetant quelques flammèches dans sa crinière. Instinctivement, la main se lève pour éteindre le début d’incendie dans ses cheveux, la paume se brule, ça fait mal , on sert des dents et on avance dans sa, leur direction, elle vient à sa, leur rencontre .

go tapa! Hurry suas!*

Le minipouce ne se demande même plus s’il l’a comprend ou pas, il saisira l’urgence contenu dans sa voix, ses tripes se retournent de trouilles, elle en vomirait bien le contenu si le temps, les lieux le lui permettaient, mais comme l’urgence presse, elle ravale le tout dans une grimace, suivi d’une quinte de toux. Ils sont là, elle les a trouvés, mais soudain les flammes cruelles, avides de victimes sa lancent, se jettent sur les proies à leur portée : Enzo, Kaëlig. La rouquine, un peu plus loin, n’a que le temps de rattraper de justesse le jeune écuyer, projeté dans sa direction par son chevalier criant de la marque posée dans sa chaire par les flammes, maitresses des lieux. Rapidement, elle pose la première couverture humide sur les épaules du petit avant de grimacer de douleur sous la main qui se pose lourde du poids de son propriétaire, qui n’en peu manifestement plus.

« Isleen…»

Oui je suis là ! Je ne dit pas plus les mots, que tu ne me demandes de l’aide, pourquoi parler lorsque le seul fait d’être présent suffit à dire plus que les mots, qu’un regard, un souffle suffit à révéler ce que l’on ne veut dire. On se ressemble bien plus qu’on ne le pense, dans tout ce que nous ne savons, ne pouvons dire. Je sais que tu es blessé, tout comme tu sais que je suis là pour te sauver, que je suis entrée contre ta volonté et pour tellement de raisons qui ne seront jamais dites. Mais il est grand temps de partir de l’édifice, l’air frais nous appelle, l’heure de rencontrer le Très Haut, n’est pas encore arrivé fois d’irlandaise ! Alors, je jette tant bien que mal la dernière des protections humides sur ton dos Le Grand, c’est dérisoire, mais c’est tout ce que j’ai, et te soutenant toi et le petit écuyer, j’avance du mieux que je peu, je t’aide, je vous aide, je suis entrée pour ça, c’est pour ça qu’une deuxième chaine a été crée, que je leur ai hurlé dessus, pour que tu sortes de là, toi et ta stupidité, toi et ton stupide orgueil. Pour que je sorte de là moi aussi, avec ma stupidité et mon orgueil d’être entré te chercher.
Un pas, puis un autre les mènent à la sortie. L’air libre et presque pur, enfin ! La pression sur son épaule s’arrête soudaine, un corps s’écroule à ses cotés, elle n’est pas assez rapide, assez forte pour le soutenir, elle rattrape juste à temps le petit pour que lui non plus ne s’écroule pas.

aon! go bhfuil muid ró-ghar!**

Oui ils sont trop près, beaucoup trop près de la cathédrale, ils ne doivent pas rester ici, elle va leur tomber dessus, et tout ça aura été vain. Enzo bouge de là ! Elle ne le dira pas, mais l'irlandaise qui se penche et secoue l'épaule du Grand le dit tout aussi bien. Bouge de là ! Non ?

DE L'AIDE ! VITEEE !

L'appel fini dans une quinte de toux, la fumée, la bille ravalée la piquent, la brulent de l'intérieur, mais la rouquine d’avancer emmenant avec elle l’écuyer pour le confier l’instant d’après aux premiers bras, aux premiers secours. Elle ne sait à qui, les visages, elle les voit sans les voir, les entends sans les comprendre, qu’ils s’occupent du Grand, de l’écuyer, elle ça va, elle veut être tranquille, elle se sent vide d’un coup. Elle s’avance hésitante, et s’écroule dos au mur d’une maison, le regard tourné vers le ciel, vers les hauteurs pour ne plus voir la cathédrale, le feu, les débris, les chaines d’hommes et de femmes lutant, et de remarquer pour la première fois l’homme sur son toit. Elle a mal à la main, sa chevelure sent le roussi, et lui là haut est bien assit sagement comme au spectacle, elle en aurait encore la force qu'elle irait le déloger de son toit, là elle laisse ça aux autres, elle a fait sa part.


Je sais,
Que tu es blessé
Tu sais,
Que je suis ici pour te sauver
Tu sais,
Que je suis toujours là pour toi
Je sais,
Que tu me remercieras plus tard

*vite ! Dépêche toi !
**non ! nous sommes trop près.


_________________
Gabrielle_montbray
Confutatis maledictis,
Flammis acribus addictis:
Voca me cookies benedictis.
Oro supplex et acclinis,
Cor contritum quasi cinis:
Gere curam mei finis.


Parti. Il est parti. Il a suivi la direction qu’elle lui indiquait et il l’a plantée là, seule et démunie. Kaëlig devait être sauvé oui. Mais Gabrielle se retrouve seule devant le grand édifice en flamme. Elle regarde la cathédrale qui brûle et un grand frisson la saisit, elle est terrifiée par le spectacle. Elle ne voit plus les gens, elle ne passe pas les seaux, elle n’entend plus rien. Elle ne réagit même pas quand Isleen lui parle, elle hoche la tête machinalement mais non, elle ne s’occupera pas des enfants, ni de personne d’autre. A cause de la bêtise d’un gosse, elle vient de livrer son mari aux flammes. Alors elle regarde la cathédrale et supplie le Trés Haut de le laisser sortir vivant, elle lui donnera ce qu’il veut à ce Dieu sans pitié mais il ne doit pas lui prendre Enzo. Elle regarde la cathédrale et se dit que l’enfer doit ressembler à ça et c’est pour ça qu’elle frissonne malgré la chaleur du feu. Parce qu’elle sait bien que c’est là qu’elle terminera, brûlant dans les flammes éternelles de l’enfer pour avoir trop aimé la mauvaise personne. Pour avoir fait dévier du droit chemin cet homme, pour ne pas l’avoir laissé en paix, pour avoir été orgueilleuse et amoureuse. Oui, elle sera punie et sa punition sera sans fin.

Dies irae, dies illa.
Solvet saeclum in favilla :
Teste David cookies Sybilla.
Quantus tremor est futurus,
Quando judex est venturus
Cuncta stricte discus surus !


Elle a envie de hurler sa révolte et l’injustice de ce châtiment à ce Dieu qui ne l’écoute pas et qui laisse brûler la maison que les hommes ont construit pour Lui. Peut-être un signe qu’il lui envoie, à elle et à tous les pécheurs. Peut-être qu’il veut leur faire peur, leur rappeler le misérable de leur existence sur cette terre. La colère de Dieu s’est abattue sur elle, sur eux, sur tous. Maudits ils sont ! Maudits ! Gabrielle regarde l’église en feu et elle défie le Trés Haut. Puisqu’elle ira en enfer quoiqu’elle fasse, il ne lui fait plus peur le Tout Puissant. Elle regarde le ciel enflammé et elle jure que si Enzo ne sort pas de ce brasier, elle le reniera ce Dieu injuste et cruel. Que si Enzo meurt, elle mourra aussi en maudissant le nom du Très Haut et de ses prophètes, en hérétique. A quoi bon croire en Dieu s’il laisse mourir celui que vous aimez.

Lacrimosa dies illa,
Qua resurget ex favilla :
Judicandus homo reus.
Huic ergo parce, Deus


Et alors que Gabrielle est prête à renier Dieu et tous ses saints, elle les voit. Trois silhouettes qu’elle connaît bien qui sortent sur le côté et arrivent d’un pas chancelant. Un appel à l’aide à peine perceptible dans le brouhaha, les craquements, les cris. Mais elle l’entend, parce qu’elle n’est pas loin et probablement parce qu’elle l’attendait. Gabrielle, toute à ses pensées, n’avait pas vu l’ irlandaise entrer dans l’édifice en feu et la culpabilité l’étreint, lui sert la gorge, lui vrille le ventre. Elle s’écroulerait si elle en avait le loisir. Ca aurait dû être elle, pas la rousse dans cet enfer.

Mon amour, pourquoi t’ai-je abandonné ? *

Le sentiment d’inutilité qui la tenaille depuis son arrivée sur les lieux s’accentue encore. Inutile et perdue, toujours et encore. Gabrielle avance, elle a l’impression d’être au ralenti, de voir la misère et la douleur autour d’elle sans vraiment y prêter attention. Elle regarde Isleen venir vers elle avec l’écuyer, le confier à des inconnus, le mettre en sécurité. Gabrielle marche toujours, fixe un instant ses yeux bleus sombres sur Isleen et lui pose une main sur l’épaule, rien de plus, pas un mot, juste ce geste et ce regard. Et elle la laisse s’éloigner, sortir à sa manière de l’antre du Sans Nom. Elle la verra plus tard. Gabrielle avance et ne fait pas attention aux gens qui la bousculent, elle ne voit plus les flammes, elle ne voit plus la fumée, elle ne voit pas Ella dans les bras de l’homme au masque, elle ne voit que lui. Elle s’avance vers lui, elle court maintenant, même si elle a cette impression terrible de faire du sur place. Et elle se penche vers lui en criant son nom. Et elle le tire, il doit se relever, s’éloigner du brasier, la pierre ça ne brûle pas, mais les vitraux explosent et les flammes sortent par toutes ouvertures possibles. Alors oui, peu importe ses blessures, ils doivent s’éloigner. Et de hurler aux gens qui les regardent de l’aider et de donner de l’eau à Enzo.

Et juste, un regard vers le ciel et un « merci » murmuré. Un murmure qui saura bien trouver son chemin vers les cieux divins.

Traduction imparfaite, je fais ce que je peux – dans l’ordre :

Et après avoir réprouvé les maudits
Et leur avoir assigné le feu cruel.
Appelez-moi parmi les élus.
Suppliant et prosterné,
Je vous prie, le cœur brisé et comme réduit en cendres
Prenez soin de mon heure dernière.

Jour de colère que ce jour-là,
Où le monde sera réduit en cendres,
Selon les oracles de David et de la Sibylle.
Quelle terreur nous saisira,
Lorsque la créature ressuscitera
Examinée rigoureusement!

Oh! Jour plein de larmes,
Où l'homme ressuscitera de la poussière:
Cet homme coupable que vous allez juger.
Epargnez-le, Mon Dieu !
(Requiem de Mozart – Confutatis, Dies Irae, Lacrimosa)

* référence à « Mon Père, pourquoi m’as-tu abandonné ? » de Jésus en croix (ouais, on ose la référence religieuse à tout va.)

_________________
Jakobe


[Quelque part à Montpellier, deux mois plus tard. ]

Il était là. Le brûleur de cathédrale. L'hérétique. Revenu dans la ville dans laquelle il avait commis son crime. Un crime contre le Très-Haut. Contre l’homme. Pour le plaisir des flammes, la jouissance que ça lui provoquait de faire brûler des demeures. Surtout les maisons de Dieu. C’est toujours si majestueux de voir les flammes monter et faire exploser les vitraux. Puis tout ces gens qui veulent la sauver, et les autres qui prient voyant cela comme un geste du démon. C’était toutefois du passé. Elle ne brûlait plus la cathédrale et Jakobe était revenu dans la ville. Son intention ? L’idée de mettre le feu à l’arsenal et la flottaison lui passa à l’esprit, toutefois une affiche attira l’attention de l’allemand de naissance.

Citation:


Enquête de la Congrégation de la Sainte Inquisition,

Moi, Naudeas La Barillère, Procureur Général Adjoint de la Congrégation de la Sainte Inquisition, Procureur détaché au greffe de la Congrégation de la Sainte Inquisition, Préfet à l'enseignement de la Congrégation de la Sainte Inquisition, demandant à chaque habitant s'il a vu les faits qu'ils viennent témoigner, pour que justice soit faite.

Et condamne toute personne qui sera responsable de cette ignominie, on ne s'attaque pas impunément aux biens de Notre Sainte Mère l'Eglise sans subir la peine qui encourt. Si toutes personnes est complice en cachant les vilains de cet acte seront punis également.


Ad Claram et Sanctam Veritatem

Fait en ce jour du 20 Aout 1460 sur la ville de Montpellier



Ça datait, mais il était recherché. Un léger ricanement sorti de la bouche de Jakobe, ses yeux bleu clair regardant autour de lui. Personne ne l’avait sans doute vu ce jour glorieux. En quoi devait-il s’inquiéter de toute cette histoire. Et cela faisait quoi, deux mois ? Puis les hommes étaient si bêtes. Ainsi, Jakobe ne s’en souciait plus une seconde continuant sa progression dans la ville de Montpellier. Tout le ramenait dans le Languedoc. Une partie de son enfance, cette cicatrice longue sur le bras, certains souvenirs. Il se souvient même d’une gamine qu’il avait connue à l’époque. Anastasia elle s’appelait. Des jumeaux de Nuitcristalline, celle qui lui avait sauvé la vie. Margot et Liam. Sœur et frère d’Anastasia. De l’attaque du village du Puy par son père. Bouzimir. Kamharley. Et d’autres dont il ne souvenait plus des noms. Il n’avait que 6 ans à l’époque de toute manière.

Jakobe soupira et botta une pierre à ses souvenirs. Personne ne méritait son attention. L’important c’était le feu. Les flammes et le bien fou que ça lui procurait. La jubilation. La jouissance. L’éphémère moment pittoresque quand tout s’écroule ou presque. Quand les flammes prennent d’assaut et grugent de l’intérieur un bâtiment. Il n’y avait que ça d’important. L’allemand laissa ses bottes rejoindre son crime. La cathédrale de Montpellier. Elle était là. Gisant quelque peu. Les flammes ne l’avaient malheureusement pas toute détruite. Les pierres ça ne brûle pas, et l’intérieur avait cramé mais l’extérieur, lui, ne gardait que très peu de traces de son œuvre. Pas aussi spectaculaire que lorsqu’il avait mit le feu à une mairie.

Enfin. Il trouverait bien quelque chose d’autre à brûler.
Moins grandiose, mais qui ferait du bien.
Une échoppe. Les bateaux attendront.
Isleen
[Deux mois plus tard, même lieu]

La cathédrale. Enfin ce qu’il en reste se dresse encore là, attendant l’œuvre des hommes pour reprendre à nouveau vie, et qui sait rebruler un jour, ou exploser sous les boulets de canon, ou n’importe quel autre cataclysme possible. Le cycle éternel des choses, la rouquine a beau être baptisée, elle n’en reste pas moins bercée par les croyances celtes de son Irlande oscillant sans réel choix. La seule qu’elle conçoit sans doute aucun, est celle de l’existence de quelque chose de bien au dessus d’eux tous, qu’il soit un ou plusieurs d’ailleurs, et qui s’amuse(nt) à les regarder se débattre, s’agiter dans leur petites vies toutes plus insignifiantes les unes que les autres, et qui parfois dans sa(leur) grande bonté, donne(nt) un petit coup de pouce, comme celui qu’elle avait eu lorsqu’elle était entrée dans l’édifice en flammes chercher Enzo et Kaelig pour en sortir sans presque aucun domage, le reste pour elle n’est plus ou moins que du vent issu des hommes en quête d’un espoir, d’une justification de leur existence.

L’irlandaise et sa chevelure feu, face à l’édifice de pierres, ses onyx nuits sur lui et les souvenirs reviennent : celui des flammes les entourant, des fracas des vitres, des poutres qui tombent, de la brulure dans sa main, de celle d’Enzo pesant de tout son poids sur elle, de la fatigue, du vide ressenti après tout l’effort, de l’énergie donnée pour sauver un homme et un gosse qui ne lui en furent même par reconnaissant, ne la remercièrent jamais eux même. Un frisson incontrôlé… chassé la vision, les terreurs nocturnes, les cauchemars, ou la proie panique la prend de ne pouvoir sortir, ou elle se réveille en sursaut et tremblante.

Laisser tout cela, détourner le regard de l’édifice, faire comme elle a fait depuis lors, ne plus la regarder, la cathédrale n’existe plus, voilà comme cela, porter le regard sur les personnes qui passent, s’arrêtent, discutent, sur cet homme là, qui regarde la cathédrale. Etrange. Elle plisse légèrement les yeux, tout en s’avançant vers lui, il lui semble l’avoir déjà vu, mais elle ne se souvient plus. Elle sait qu’elle sait, elle l’a là sur le bout de la langue. Elle s’avance, elle est sure de le connaître enfin du moins de l’avoir déjà vu. Et puis soudain, le souvenir revient, elle assise adossée contre le mur de l’une de ces maisons, détournant le regard des flammes après en être sortie et lui là haut, gentiment planté là à regarder.


J’me souviens, c’est vous qu’étiez sur le toit au lieu de venir aider !

Elle avait eu envie de le déloger de son toit, mais vider par les efforts fait, elle n’en avait pas eu la force à l’époque. Mince en plus, il n’est même pas petit, ou pourvu d’une tare quelconque l’empêchant de filer un coup de main, mais non monsieur était resté planté là sur son toit, au spectacle à regarder l’édifice cramer. Et elle lui en veut pour ça, oui elle est en colère pour beaucoup d'autres choses aussi, et il peut bien prendre pour tout le monde.
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Genseric
Deux mois après l'incendie donc ... notre bossu est arrivé à Montpellier pour accomplir son voeux pieux : faire le tour des Cathédrales du royaume, y allumer une bougie, prier un peu, rester quelques temps et repartir.

Mais voilà, l'hiver est là et il doit faire une pause dans son tour des Cathédrales. Il est à Montpellier depuis plus d'une semaine lorsqu'il prend enfin le chemin du majestueux édifice. Sauf que l'édifice en question a perdu de sa majesté : plus de toit, vitraux brunis, certains ont sans doute même explosé sous l'effet des flammes, mais il n'ose faire le tour. La porte ressemble a un vieux foyer de cheminée fatigué. Il ne reste que quelques planches calcinées.


Les flammes ont eu raison des boiseries, tentures, toiture, sièges, paille, bougies, statues ... de la cathédrale il ne reste que les murs, brunis et noircis. Les gens regardent l'édifice avec désolation, parlent à voix basse du diable qui a mis les pieds dans la cité. Le diable ... par Aristote ! par le prophète, on va lui mettre ça sur le dos ça ne fait aucun doute !

Notre bossu sait qu'il devrait partir, fuir pour ne pas finir sur le gibet, car rien que pour ses bosses il ferait sans doute le coupable idéal. Il entend parler de la sainte inquisition, drôle de nom pour une sainte, qui cherche le ou les coupables d'un tel crime et il frissonne notre bossu, il lui faut donc partir, mais ne peut, ne veut bouger. Dans sa blessure de feu, dans ses cicatrices qui partiront qu'avec le soin apporté par les hommes, la cathédrale est belle, si belle. Il est fasciné par ce géant blessé qui n'attend que d'être pansé ...
Morphee
[ La vraie nouveauté naît toujours dans le retour aux sources*]

Cravache à la main, la Dona se frayait un chemin parmi les manants de la Capitale. L'arrivée du froid mordant rendait les mendiants un peu trop entreprenants, voire même à s'accrocher à vos bottes et glisser la main à la taille pour y trouver une hypothétique bourse.
L'un d'entre eux eu la mauvaise idée de poser la main sur la cuisse de la rouquine, qui le repoussa d'un coup de cravache sur la joue. Putain! Morphée se retourna, et darda du regard l'imbécile qui s'était permis une telle familiarité. La jeune femme se demanda quelle mouche avait bien pu piquer la populasse pour qu'elle en soit arrivée à attaquer les passants.

La belle nota mentalement qu'il lui faudrait faire un don de nourriture à l'hospice; en évitant bien sûr le petit vin de Roquebrun. Pain brun et Céréales seraient un bon moyen d'avoir l'apport de force nécessaire à lutter contre les gelées matinales.

Cela faisait un bon mois qu'elle n'avait pas arpenté les rues de la ville, et laissant Nyx les mener elle se dirigea vers la cathédrale, qui avait été réduite à néant suite à un incendie qui semblait tout sauf naturel.
Ses saphirs s'arrêtèrent sur une chevelure rousse... Isleen! Elle semblait en pleine causerie avec un jeune homme; plissant les yeux, elle tenta de reconnaître son interlocuteur mais il lui sembla qu'elle ne l'avait jamais vu. La dentellière sauta au bas de son destrier puis s'avança vers le couple.

« Isleen, Mestre... Bien le bonjour! »

Un autre homme semblait lui aussi captivé par la plaie béante qui défigurait la place... Un Bossu... Parait-il que de toucher sa bosse pouvait porter chance.

Un fin sourire vint naître sur ses lèvres : pourrait-il réaliser un voeux, l'espoir d'une rencontre fortuite qui serait *à peine* organisée par sa suzeraine? La nuit dernière, elle avait fait halte au sein du Campement de l'Alouette, et avait échangé quelques rapides paroles, chacune ayant à coeur de revenir dans son foyer. Comme à l'habitude, Alandrisse l'avait fait marcher, et elle avait foncé tête baissée. Elle était bien la seule qui arrivait à se jouer d'elle, sans doute parce que la jeune Dame qu'elle était manquait encore d'assurance, et vouait une admiration certaine envers la brunette. C'est qu'elle l'impressionnait tout de même...

Son attention revint sur le visage du jeune homme. Non, elle ne l'avait jamais vu à Montpelhièr... Un nouvel amoureux pour l'Irlandaise, pour remplacer ce projet de mariage avec Audoin?


*Edgar Morin
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Jakobe


J’me souviens, c’est vous qu’étiez sur le toit au lieu de venir aider !

Un sursaut. Léger. Assez tout de même pour faire arrêter net Jakobe. On dirait bien que l’échoppe qu’il comptait brûler devrait attendre. Quelques jours minimum, le temps de se faire oublier vu la teneur des propos de la rousse demoiselle. Il y avait de forte chance que ça le mette de mauvaise humeur. Aussi frustré qu’un homme qui se fait rembarrer par une petite allumeuse. Jakobe toise donc la rousse d’un air quelque peu mauvais, ses yeux bleus venant littéralement déshabiller cette dernière. Une femme, rien de plus. Qu’est-ce qu’elle venait faire à l’interrompre ainsi. Bien sûr que c’était lui qui était sur le toit en train de mater et jouir du spectacle si alléchant. Une scène culte. Une jolie Église qui crame. Et c’était même lui le coupable, mais ça personne ne savait.

Ich ?

Jakobe savait parler français depuis le temps, il le parlait plus que l’allemand même. Elle n’était plus que sa langue maternelle et, depuis ses six ans, il n’avait jamais remis les pieds là-bas. Il ne voulait plus avoir ses souvenirs envahissant de son père. Il ne voulait pas croiser son frère qui devait être rendu grand maintenant. Il gardait cette pointe d’accent quand il parlait français, mais sinon il savait très bien communiquer dans les deux langues. Alors pourquoi parler allemand ? Tout simplement pour que la rouquine n’ai pas de soupçons sur lui et qu’il passe incognito comme le petit étranger du coin.


Ich bin ein Fremder !

Sauf qu’il ne sait pas bien pourquoi, mais le Jakobe il n’est pas certain que ça va marcher. Il y a en plus cette deuxième rousse qui se pointe et les salue tous les deux. Il n’est pas très sociable le Jakobe, alors ça l’énerve tout ce grabuge autour de lui, et le bossu pas loin. Un sourire mesquin qui apparait quelques secondes sur le visage de l’allemand. Si jamais ça ne fonctionne pas sa première idée, il en aura une seconde dans le fond des poches de ses braies !

Quel toit ? Et aider warum ?

Garder quand même la couche de l’étranger qui n’est que de passage. Puis les azurs vont déshabiller du regard la seconde donzelle aussi. Il y avait toujours l’affiche non loin, mais deux petites demoiselles seraient trop bêtes pour l’associer à tel complot n’est-ce pas ? Tout cas, pour l’instant il allait garder son statut d’étranger et rester incognito. Il allait bien se trouver de quoi s’amuser avant de pouvoir relancer un feu. Rha quand même ! Elles faichent les donzelles ! Et le bossu aussi, tant qu’à y être, mais qu’il reste, lui. Un bossu proche du cadavre de la Cathédrale, ça peut toujours aider à faire fuir le coupable, n’est-ce pas ? Jakobe prend donc un sourire de circonstance. La manipulation fait son office.

Hallo ! Ich...cherche eine auberge. Pouvez-vous m’aider ?
Isleen
Regardes moi, toises moi, déshabilles moi du regard si cela te plait, peut m’importe, tu n’es pas le premier, ni le dernier qui me prendra de haut, le ferra, c’est tellement facile vu ma taille. Pour autant, crois pas l’acrobate que je vais trembler de peur sous un simple regard, ça ne marche pas avec moi, n’a jamais marché, mon père te le dirait en premier, et le Grand aussi, si un jour tu venais à lui parler. Mais tu ne le sais pas ça, alors tu me toises, et moi je te rend la politesse, car il est vrai que mon entrée en matière n’a point été faite pour que l’on fasse amicalement connaissance.

Ich ? Ich bin ein Fremder !

Comment Ich ? Sourcil qui s’arque, c’est quoi ce Ich machin truc muche, est ce que je te cause en irlandais moi ? Par tous les Dieux, ils ont combien de dialectes locaux ces Françoys ? Oui l’irlandaise a beau être depuis un an en France, avoir appris relativement vite la langue, elle s’arrache les cheveux avec les différents dialectes des endroits ou elle est passé, breton, berrichon et j’en passe, elle est loin de supposer que l’homme est tout aussi étranger qu’elle ici. Ich, cela veut surement dire "ici" ?

Ich ? Oui ici, c’est bien ici qu’j’vous ai vu.


La rouquine est quasiment catégorique, elle est certaine que c’est lui, il lui reste un doute quand même, mais si ce n’est lui c’est son frère ! Interrompu dans ses réflexions, la rouquine tourne la tête vers celle qui les rejoint .

Morphée, le bonjour. Comment vas tu ?

Un sourire léger, ca faisait longtemps qu’elles ne s’étaient vu, que devenait-elle ? Ou était-elle partie ? Elle ne savait plus trop, l’avait-elle su ? Si oui , elle ne s’en souvenait plus trop de choses passées depuis qu’elles s’étaient croisées.

Quel toit ? Et aider warum ? Hallo ! Ich...cherche eine auberge. Pouvez-vous m’aider ?

Elle lève les yeux légèrement au ciel l’irlandaise, ainsi il fait celui qui ne sait pas, qui ne se souvient pas. Elle n’a beau ne pas avoir la certitude ancrée et visée en elle, elle se revoit assise fixant les toits, la lune pour ne plus fixer la cathédrale en flammes, celle dont elle était sortie un brin roussie et brulée, pour aller chercher le Grand, elle le revoit sur ce toit éclairé par la lune et la lueur des flammes. C’est lui qu’elle a vu, elle doit bien être la seule d’ailleurs, à avoir regarder les toits cette nuit là.

Ce toit là bas ! C’est vous que j'ai vu...

Et pour associer le geste à la parole, elle le lui montre du bras, elle s’en souviendra encore longtemps de cette nuit là. Tu peux bien sourire, me sourire, j’en suis certaine c’est toi que j’ai vu là haut, alors pourquoi donc t’évertues donc à ne pas simplement le reconnaître, c’est pas comme si je t’accusais d’avoir mis le feu toi même…. qu’as tu donc à cacher ? La rouquine est là de ses réflexions, elle n’en sortira pas un mot, mais elle n’en pense pas moins. Tu veux jouer à faire l’innocent, à faire celui qui ne se souvient pas? Et bien jouons !

Pour l’auberge, y a d’quoi faire ici…y en a une au bout d’la rue par là – bras qui se tend dans la direction ou sinon une autre un peu plus loin tout droit puis deux fois à droite…la municipale.

Direction montrée là encore, et tiens le Bossu, il est là ! Faudra qu’elle pense a lui demander ou il s’est installé pour l’hiver, s’il a trouvé de quoi se loger. Mais en attendant, les onyx de l’irlandaise se posent dans les azurs de l’allemand, il l’intrigue et pas de la bonne manière.

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Jakobe


Elle n’a jamais entendu d’allemand de sa vie la rousse. C’est un état de fait qui fait quelque peu sourire le Jakobe, mais jamais pas un joli sourire charmant. Il y a toujours quelque chose de douteux dans le sourire de l’homme. Elle insiste l’autre avec son toit. Il devrait peut-être faire plus attention où il se place la prochaine fois tout de même, parce qu’elle est relou la rouquine. Il soupire l’allemand, un soupire voilé, mais il soupire tout de même. Un pyromane avec deux rousses et un bossu plus loin, c’est presque ironique, car ce sont tout de mêmes des cibles faciles eux – comparé à lui – pour ceux qui combattent les hérétiques. Il doit bien y avoir quelques fanatiques qui viendraient le défendre si ça tournait mal. N’est-il pas qu’un pauvre étrange allemand perdu dans le sud de la France ? Qu’il est agréable de se mentir quand même, mais il vaut mieux ne pas trop penser à la possibilité d’être démasqué, surtout que mise à part ses petits yeux irlandais qui le fixe trop, il n’y a rien de grave.

Danke !

Filer en douce. Comme si rien n’était. Comme un étranger qui va rejoindre une auberge et se payer une chambre pour quelques nuits. Il n’aura qu’à s’éclipser en douce ensuite pour aller mettre un peu de flammes dans la vie morne de Montpellier. Une Capitale c’est fait pour vivre, pour s’élever vers les cieux, et rien de mieux que les feux pour ça. Ça embrase, enflamme, un peu comme une catin qui s’exécute sur son client. Méthodiquement. Pour certain ça fonctionne, mais pour Jakobe il lui faut de la passion. La passion enflammé, celle qui brule les chairs et retourne l’âme. C’est le cas de le dire. Son seul amour : Le feu. Jamais traitre. Toujours là quand on a besoin de vivre un moment exceptionnel. Alors les azurs toisent de nouveau la rouquine qui parle trop et le fixe de travers. Il n’aime pas ça le Jakobe. Elle aurait du crever dans la cathédrale, ça lui aurait fait éviter ses emmerdes.

Mourir dans son art. Une idée germe. Elle croit vraiment qu’il était sur le toit. Il y a de forte chance qu’elle ne le lâche pas d’une semelle. Et s’il se débrouillait pour qu’elle vive son art avec lui. Qu’elle soit l’offrande de son talent artistique. Un sourire. Malveillant le sourire. Personne ne se soucierait de la disparition d’une rousse de toute façon. Et même si quelqu’un la retrouverait, les roux ça doit bruler pour la plupart des gens, ou ils sont vu comme des hérétiques. Jakobe n’a pas point de vue réel à ce propos, mais tout ce lui importe actuellement c’est de pouvoir mettre le feu à une échoppe, sentir les effluves du feu, la panique dans la capitale, la jouissance et cette petite rousse sera sa victime. Un saint cadeau à tout se foin embrasés, à toutes ses maisons brulés, à ce Très-haut qu’il méprise.

Oh, Rouquine, voudriez-vous être mon sacrifice ?


M’accompagneriez-vous à celle le plus proche, Frau ?
Isleen
Where there is desire there is gonna be a flame
Where there is a flame someone's bound to get burned
But just because it burns doesn't mean you're gonna die

*
Pink - Try



Et oui, elle n’a jamais entendu d’allemand, normal elle est irlandaise, et en Irlande les allemands ça ne courent pas les rues, espèces plus que rare ! Oh il doit bien y avoir un ou deux spécimens qui trainent, il faut bien un ou deux originaux tout de même, mais jamais croisés par le mini-pouce, donc oui, l’allemand, elle ne connaît pas, mais elle va vite rattraper son ignorance pour peu qu’il réponde là à la question et ne l’évite pas.

Danke ? Frau ? Qu’elle lan’gue est ce dîtes moi ? Ce n’est pas local en tout cas.

Oui dis moi l’étranger, dis moi d’ou tu viens, ce que tu caches. Je le sais tu caches quelque chose, je le sens, je n’aime ni ton regard, ni ton sourire, ni cette façon innocente que tu as eu de faire celui qui ne comprend pas. Il ne t’était pourtant pas difficile de dire, "oui j’étais sur le toit, il y avait assez de bras pour aider", ou n’importe quelle autre stupidité pour te défiler. Tu serais passé pour un peureux, un lâche, mais tu t’en moques, on ne se connaît pas. Ca aurait été plus simple, ça aurait même évité que je t’emmer.de, parce que là figure toi, je vais te tenir à l’œil, tu es louche mon coco.

Et pourtant l’irlandaise n’est pas sujette aux jugements fait à l’emporte pièce, avec sa crinière de feu, elle a échappé à quelques buchés montés spécialement pour elle, pour distraire l’ennui de certains ignorants. Elle sait les dégâts que l’ignorance, la bêtise peuvent faire. Mais là, là c’est viscérale, elle ne le sent pas l’allemand, mais alors pas du tout et plus que tout elle déteste qu’on la prenne pour une cruche.

L’accompagner ou pas ? Si elle compte le surveiller, il vaut mieux qu’elle s’assure ou il crêche. Pour autant ce n’est pas son rôle, elle devrait laisser cela au brigadier de la ville, ou à quelques autres autorités compétentes, ou simplement parler de cet étranger à….à qui ? Enzo. Non, ils s’évitent. Audoin ? Elle ne le voit pas beaucoup, alors le peu qu’elle le voit ce n’est certainement pas pour lui parler d’un étranger louche. Les autres….les autres, ils lui diraient qu’elle se fait des idées. Peut être s’en fait-elle finalement, mais peut importe, elle le tiendra à l’œil de loin et sera vite fixé. Cela l’occupera. Oui l’irlandaise a des idées stupides, ou diront nous originales, ceux qui la connaissent pourraient le confirmer, mais c’est ainsi la rouquine se laisse aller à ses envies, peut importe les conséquences. Elle ne vit pas dans la peur de mourir, cela gâche l’existence.


Venez je vous accompagne.


Oh, Pyromane, là ou il y a le désire, il y a une flamme, ma chevelure en est remplie. A trop jouer avec le feu, on se brule, mais ce n’est pas parce que ça brule que la mort arrive. Accepterais-tu que la cleptomane que je suis glisses ses mains dans tes poches, pour y découvrir les trésors que tu y caches ?

Et la direction de l'auberge fut prise, après un petit signe de la main à Morphee.

Try, try, try....*


*traduction :
Où il y a du désire, il y aura une flamme
Où il y a une flamme, quelqu'un est sûr de se brûler
Mais ce n'est pas juste parce que cela brûle que tu vas mourir

Essayes essayes essayes....

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Jakobe


Un sourire, le regard bleu qui détaille un peu plus la rousse. Sa victime. Son sacrifice. Elle est jolie, pour une rousse. Trop petite. Quoique, Jakobe n’est pas un géant, et pas des plus costauds. Son offrande veut bien l’accompagner. Et lui, il veux brûler une échoppe. Il devrait bien trouver en chemin, n’est-ce pas ? Ça ne devrait pas être trop difficile. Il faudra juste tenir jusqu’à la nuit tombée, et ça... Enfin, le Jakobe préfère ne pas trop y penser. Un geste envers l’autre rouquine et d’emboiter le pas de sa promise. Il ne faudrait pas la perdre. Une main se glisse dans ses poches, là où se trouve son briquet de silex. Un toucher froid. Un toucher nécessaire. Un toucher qui le fait frémir. C’est l’objet nécessaire à son acte. À son art. Un autre sourire, avant de retirer la main et de continuer de suivre la rousse. Sauf qu’il faut faire bonne impression. Là, il y a foule dans les rues. Il vaudrait mieux qu’ils passent inaperçus tout les deux. Sinon, on pourrait remonter jusqu’à lui, s’il réussit son offrande cette nuit.

Deutsch. Ich bin deutsch. Je suis allemand. Jakobe. Isleen ?


Toujours garder cette carapace d’étranger. On ne sait jamais. L’auberge n’est pas aussi loin qu’il l’aurait cru, et pourtant ça n’est pas la première fois qu’il se balade dans les rues de Montpellier. Enfin, il regarde la rousse un instant. Il ne peut pas la laisser filer comme ça, sinon c’est prendre des chances qu’elle lui file entre les doigts. Et il ne fait pas encore assez sombre. Jakobe la toise donc un moment et se décide à lui offrir un sourire. Mais pas ce sourire quelque peu fou, non un sourire d’étranger qui est content du service qui lui a été offert. Et qu’est-ce que ça fait un étranger content d’avoir été raccompagné ? Ça l’agace un peu de devoir jouer la comédie, mais il n’a pas le choix, et il va devoir en apprendre un peu sur cette rousse. S’assurer que personne ne va pas se mettre à la chercher pendant qu’il lui fout le feu au pied. Où tout du moins qu’elle n’est pas mariée par exemple. Donc il lui offre ce sourire heureux, jouant la comédie. Un talent qu’il se découvrait un peu plus chaque jour depuis que sa pyromanie augmentait.

Je peux offrir à boire ?

Elle va accepter. Il en est sûr. Il ne sait pas bien pourquoi, mais il est sûr qu’elle va accepter. Il ne boit pas souvent, lui, d’habitude. Il va devoir boire avec modération s’il veut rester lucide. Son père buvait. Trop. Et depuis Jakobe a horreur de l’alcool. Il boit de la mousse quelque fois, de temps en temps, pour se fondre dans le décor d’une auberge ou une taverne dans laquelle il s’installe. Sans plus. De plus, il bosse ici et là. Entre quelques petits feux organisés, des vols ou parfois sur les champs, il ne gagne pas beaucoup d’écus. Alors il ne les dépense pas inutilement dans l’alcool. Il préfère se payer des chambres un peu plus confortables et s’assurer d’avoir l’estomac plein plutôt que de gerber d’avoir trop bu. Et il risquerait de faire des erreurs s’il se mettait a allumer des feux après une cuite. Donc Jakobe regarde la rousse, gardant toujours son sourire.

Je paie. Et tu bois juste. Pour remercier.

Phrases courtes. De forcer un peu l’accent qu’il a perdu – un peu – avec les années. Allez rousse viens boire avec le pyromane. Viens que j’apprenne à te connaitre un peu plus. Viens que je te souris. Viens que le temps passe et la nuit arrive. Que je puisse enfin te sacrifier. Viens. Viens. Viens. Pour le meilleur, et surtout le pire. Pour toi. Le spectacle ultime. Tu devrais être fière que je t’aie choisi comme offrande dans cet art qui est le mien. Même si tu ne le sais pas. Tu ne serais peut-être pas d’accord.

Toi habites ici ? Avec ton mari ?


S’informer doucement, en essayant de ne pas éveiller les soupçons.
Eric_reddevil
L'avantage, avec la rouquine, c'était qu'elle tenait à sa liberté autant qu'il tenait à la sienne; ils se quittaient souvent dès leur arrivée en ville, sa Donà vaquant à ses occupations de dentellière et d'éleveuse tandis qu'il prenait du bon temps dans les tavernes de la Capitale, au grand dam de la bourse qu'il portait à la ceinture; elle se retrouvait inévitablement vide à la fin de la soirée.

Ainsi donc, notre compère s'alcoolisait en taverne lorsqu'il vit apparaître Isleen, une connaissance de sa dame, accompagnée d'un inconnu. De nature curieuse, il prêta l'oreille à la discussion, notant au passage que l'homme ne savait pas formuler ses phrases, et usait d'un accent qu'il reconnut immédiatement.


- Encore un joyeux drille en route vers Alexandrie...

Depuis l'ouverture de nouvelles routes maritimes cela n'en finissait pas... Ca venait de partout, ça jacassait des langues qu'il ne comprenait pas, sans compter toutes ces foutues caraques qui les emmerdait lorsqu'il allait pêcher en bonne compagnie.

Ses onyx revinrent vers le couple. C'est qu'elle était devenue guide l'ambrée? Il commanda une nouvelle chopine, et pour cela vint s'asseoir au comptoir, histoire d'écouter, juste comme ça... et avoir de quoi raconter à Morphée. Il tournait le dos au couple, histoire de ne pas attirer l'attention... Un client comme un autre, qui venait boire un coup...

Une serveuse lui apporta une nouvelle chopine, dont il but un lampée tout en tendant l'oreille.

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Garde Fou de la folle rouquine
Isleen
Il l’a suit, la rattrape, et l’irlandaise note les mains de l’homme dans ses poches. Occupées. Elle ne pourra y mettre ses mimines tout de suite, plus tard, oui plus tard elle y glissera ses menottes, plus tard, elle les parcourra pour en sortir les secrets dissimulés, et surtout savoir ce que l’homme y cache. Et c’est décidé , la rouquine ne le sent pas, mais alors pas du tout, surement parce qu’elle lui en veut d’être resté sur ce toit alors qu’elle avait failli cramer dans la cathédrale, qu’il prétend ne pas comprendre, ne pas y avoir été. En attendant de glisser ses mains, là ou elle le souhaite, faire un brin de conversation, histoire de connaître l’étranger

Allemand, c’est donc ça votre accent. Isleen, oui c’est ça.

L’auberge est proche, vite atteinte, à peine pour l’irlandaise le temps de poser une question, il n’avait vraiment pas besoin d’elle pour y aller. Tout droit tout droit et encore tout droit. Elle aurait du le laisser planter là, lui dire qu’elle avait autre chose à faire de mieux, oui mais voilà, la rouquine n’avait rien de mieux à faire, et l’homme l’intriguait, négativement. En temps ordinaire, elle aurait passé l’homme, elle piffe/aime/supporte pas, elle ne s’approche pas, comme ça elle est tranquille, en temps ordinaire oui, sauf que là ce n’est pas le cas, là la rouquine n’a rien de mieux à faire de surveiller cet étranger. Elle aurait pu passer du temps avec ceux qu’elle apprécie, aime, oui elle aurait pu, mais, il y a toujours des mais…et l’irlandaise préfère ne pas y penser. Là maintenant, tout de suite, c’est Jakobe qui a son attention, et avant tout sa suspicion.

M’offrir un verre ?

Comme à l’accoutumé avec la plus part des hommes, la rouquine lève le regard, pour une fois elle n’a pas à se deviser la tête complément, il n’est pas si haut que cela, c’est pas si mal. Y a au moins du positif. Oui. Non. La réponse tourne un moment dans la tête de la rouquine, elle observe l’allemand et son sourire un moment. Il insiste. Il paye, elle boit. Moui ça elle sait faire boire, elle est irlandaise après tout et c’est pas avec un verre qu’elle va finir ivre. Elle peut même en apprendre plus sur lui.

D’accord un verre, mais je ne bois pas seule…Oui je viens l’allemand, j’arrive, tu vois, je suis parfois assez stupide pour ne pas suivre mon instinct, cet instinct qui me crie que tu es plus que louche. Je vais boire mais toi aussi, je n’ai jamais aimé boire seule, encore moins avec des inconnus, qui sait ce dont ils sont capables. Allez entrons, buvons un verre, et on en restera là, je te tiendrais à l'oeil de loin après.

Elle n’attend pas, elle entre et s’installe à une table non loin du comptoir, elle fait une connerie, ça c’est certain, elle aurait pu refuser, le surveiller de loin, mais autour d’un verre c’est mieux tout de même, et qui sait peut être se trompe-t-elle…


Je vis ici oui, mais pas dans la ville. Et dis moi toi, tu comptes t’installer ici pour être revenu ?

Ben oui, la rouquine ne perd pas le nord non plus, elle en revient toujours à ce fameux soir ou elle l’a vu sur les toits des maisons à observer la cathédrale bruler. Quand l’irlandaise a une idée en tête, ce n’est absolument pas ailleurs. Totalement têtue et hermétique aux ordres ce qui lui vaut le plus souvent une ribambelle d’ennuis en tout genre. Et là, elle va en avoir de sérieux, même si elle ne se doute pas de l’ampleur…

Esquisse d’un léger sourire, voile légèrement triste dans les onyx pendant un court instant. Tu vois l’allemand, je répond à tes questions, mais j’évite de répondre à la plus importante, ça ne regarde pas l’étranger que tu es, que je sois seule ou non, que celui qui devrait être là à mes cotés, à passer du temps avec moi, à construire quelque chose avec moi, soit plus souvent ailleurs, sans que je sache ou, sans qu’il me dise ou. Oui ça ne te regarde pas, il serait là, j’aurais mieux à faire, je ne serais pas là à boire ce verre avec toi, en espérant une réponse à laquelle tu vas éviter de répondre. Car je suis presque certaine que tu ne vas pas le faire, ou comme moi à moitié…

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