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[RP] Faubourgs de Rome - Le Lion de Juda

*Sanctus*
Au roi Lévan ? A Rome ? L'affaire me paraît osée. Je pencherais en faveur de l'idée proposée par Zarathoustra : "Le repos du pèlerin". Ce sera tout indiqué. Etes-vous d'accord ?
Bon venez tous, nous allons à la cave. Je vais vous montrer les lieux.

Sanctus s'empara d'une lampe à huile, visiblement de facture antique. Il alluma la mèche et se dirigea vers la trappe qu'il souleva avec l'aide de deux sicaires. L'escalier sombre s'ouvrait à eux.

Ils descendirent et arrivèrent dans la pièce voutée, dont le plafond en anse de panier était faire de vieilles briques usées par le temps et l'humidité.
Le sol était de terre battue. Il faisait frais mais pas froid.
Sanctus alla allumer une torche placée contre le mur.


Le plus dur va être de descendre l'engin jusqu'ici. Mais une fois fait, nous serons tranquilles.
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Préfet du Prétoire du Lion de Juda.
De son vrai nom Cromwell, dict Sanctus pour les intimes, dit عبد الواحد

Aileron
Aileron était resté silencieux pendant la discussion, un peu perdu dans ses pensées. Il acquiesça cependant d'un signe de tête lorsque Zarathoustra proposa un nom d'auberge.
Il suivit Sanctus lorsque celui-ci se décida à leur faire visiter la partie la plus intéressante de la demeure. Un petit coup de main pour soulever la trappe, c'est qu'elle était lourde la garce, un escalier qui aurait bien eu besoin d'une bonne réfection, et les voilà enfin en bas.

Le sicaire regarda tout autour de lui, puis leva rapidement les yeux pour observer l'état du plafond. Bon, il ne devrait pas leur tomber sur la tête de suite.


Cela devrait le faire, mais non sans mal. Déjà que ça a été une belle affaire pour charger l'engin, alors le faire descendre cet escalier, on va s'amuser. On ne sera pas de trop à 4.
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Fidaïs du Lion de Juda, mort au combat

*Sanctus*
Tous les hommes remontèrent à la suite de Sanctus. Ils se dirigèrent vers une porte annexe qui se trouvait dans la pièce principale et qui donnait sur la remise où était entreposée la charrette. Ils commencèrent à défaire les noeuds du cordage qui retenait la bâche recouvrant le chargement. Ils la retirèrent et découvrirent la machine.
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Préfet du Prétoire du Lion de Juda.
De son vrai nom Cromwell, dict Sanctus pour les intimes, dit عبد الواحد

zarathoustra
Zarathoustra projeta les deux gouttes qui restaient dans son verre qui s'en allèrent rejoindre l'obscurité, comme pour une libation. Il remit ses chausses sèches et se leva pour rejoindre les sicaires qui visitaient la pièce inférieure. L'endroit, discret, semblait se prêter tout à fait à leur projet. L'air y était sain quoique un peu humide.

Le tour du propriétaire était vite fait, il était temps de profiter de l'obscurité pour décharger leur affaire, ils n'auraient pas trop de toute la nuit pour ce faire. Lorsque le groupe eut débaché la charette, Zarathoustra réprimait difficilement une certaine excitation. Il n'avait aucune idée de l'apparence du machin.

La lueur de leur torche ne lui permit pas totalement de satisfaire sa curiosité, il distinguait mal de quoi était fait le chargement. Il crut voir ce qui ressemblait à une presse à vin, ainsi que de nombreux flacons, bouteilles et bonbonnes. Le sicaire fut un peu déçu. Il s'adressa à ses compagnons:


Est-ce du vin que nous allons ici produire, est-ce là le poison que nous allons répandre?

Mais tous avaient déjà commencé en silence le difficile déchargement de la machine, pièce par pièce. Zarathoustra prit place dans la chaîne qui s'était formée entre la remise et la pièce inférieure
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acar
la pluie redoublait, battant la chamade et marcher presentement estaict bien dur, car il en voyaist que peu en avanst.

Néanmoins, passant une nosvelle fois en ce quartier ou auscune asme n'osait affronter la colère du ciel, il s'arrestta une nosvelle fois devant le lieu qui l'instriguait, chaque jour, d'asvantage.

Mais encore, devers le poche, rien ne filtrait.. Poinct de lusmière donnant l'impression de vie, poinct de mouvement ou forme humaine.

Observant encore, il ressentait l'impression que ce silence n'estait poinct habituel car peu avanst, lieu estait moult frequenté et poinct par des damoiseaux ou damoiselles, nullement.

Il avaist faict rapport de son histoire, peu avanst et le temps estait passé, sans qu'on lui donne nosvelle en fonction de ses observations, icelieu.

Néanmoins, cela le turlupinaist grandement...

Il tourna prestement les esperons, reprict cheminement au milieu de la chute d'eau.

La proschaine fois, il reviendraist avec ses hommes, qu'il laisseraient en position d'observation alentour, malgré le desluge environnnant et ne donnanct poinct l'impression que cela s'arresteraict.

Pour sur, ce lieu contenait des felleurs, boursiers de tout genre, coupes-jarrets, assurement et ce faubourg devaist estre nettoyé, si le cas s'averaist.

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*Sanctus*
Après des heures d'effort, la machine avait été descendue dans la cave en pièces détachées. Les sicaires avaient oeuvré jour et nuit sans relâche pour la remonter, suivant les instructions de la notice écrite en de nombreuses langues, allant de l'anglois, au français, en passant par ce que Sanctus avait pris pour du copte.
Le papier d'Espagne, les caractères mobile en métal et l'encre d'Allemagne, tout était là. L'appareil avait fière allure avec sa presse à main, si dure à manoeuvrer.

Ce monsieur Gutenberg venait de révolutionner le monde du livre. Les impressions allaient pouvoir commencer.

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Préfet du Prétoire du Lion de Juda.
De son vrai nom Cromwell, dict Sanctus pour les intimes, dit عبد الواحد

acar
Malgré le froid, de saison, Acar repassa par le lieu ou il avaict esté intrigué...

Observanct attentivement, rien ne bougeait, le calme absolu... Poinct de traces dans la neige desmontraict que devers le porche, personne n'estaict enstré ou sortict depuis un bon mosment.

Ainsi, il avaict supposé sans réelles raisons, il s'en retourna comme il estaict vesnu, traversanct les rues presque désertes tant le gel mordaict le visage.

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Reginae
Rome...ça fait quant même une trotte depuis l'Helvétie. Cela n'importe guère, les voyages sont formateurs et venir taquiner de la soutane est une motivation suffisante.

Reginae tient son plan en main, à la recherche d'une augerge "Le Repos du Pèlerin". Se perdant maintes et mainte fois dans les ruelles de la cité pervertie, elle finit quand même par se trouver devant la porte, par l'unique bienveillance du Très Haut. Cette fois elle se l'ait juré: pas d'arrivée fracassante. Calme, finesse et discrétion.


La porte s'ouvre sans un grincement sur une grande pièce vide. Le vent cinglant profite de son entrée pour venir attiser le feu dans la cheminée, faisant sursauter le chat.


- Platon ! s'exclame t'elle.

La jeune Sicaire s'approche, mais n'ose pas le caresser, on sait jamais si il a été nourri correctement ou non ce félidé là.

En attendant qu'un de ses Frères ne la rejoigne pour boulasser quelque peu, elle visite les pièces attenantes, espérant y trouver une remise pour passer du bon temps avec Aileron.

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zarathoustra
Après un rude hiver passé à diffuser la Réforme, le printemps qui tardait encore s'annonçait prometteur. La République était en marche, et la presse ne s'arrêtait jamais longtemps, les sicaires imprimaient sans relâche. Grâce à cette machine, l'imprimé deviendrait une arme décisive. Derrière la plume, l'épée ne serait là que pour les plus têtus. Il y en avait beaucoup. Quand la République aura appris à lire à tous les humbles, cette arme sera encore plus efficace.

Les sicaires faisaient un peu de rangement, tentant de trier tous les flacons nécessaires à la fabrication de l'encre. Zarathoustra buta contre une énorme Dame Jeanne, et se baissa pour la ramasser. Une inscription: "Antimoine". Bigre, assurément il en fallait beaucoup de ce truc là.

Tous s'affairaient dans une ronde qui était maintenant bien rodée:



Zarathoustra voyait avec émotion s'entasser les pages. Une reliure grossière suffisait, l'ouvrage n'était pas destiné aux blanches mains des salons, mais aux paluches caleuses et populaires.


Citation:
Chronicques de la glèbe



Le soc et l'épée

Il est temps plus que jamais de défendre le Droit, au moment ou les militaires veulent la guerre, l’arbitraire et la soumission du peuple, car ces trois là avancent de concert. Le phénomène a commencé depuis un moment déjà, et l’état d’urgence et la restriction des déplacements, toujours en vigueur, pèsent toujours sur la sérénité des sujets. Des menaces, plus de menaces, pour que le paysan se terre au plus profond de sa tanière.

« Une bonne guerre qu’il leur faudrait » entend une fois de plus le paysan désolé. Car le paysan aime à vivre en paix, jouissant des plaisirs du ciel et de la terre. Et bon, il va se cacher, en attendant que ça passe. Et il se fait prendre son blé, ses biens et ses filles. Et les militaires rentrent chez eux, ils ont la tête haute car ce sont des Héros. Ils ont la gloire et pour ça ils pensent que tout leur sera du et qu’ils seront souverains en leur terre asservie.

Alors l’armée parade en ses domaines, qui sont partout ou règne la terreur. Et il arrive ce qui doit arriver, des civils finissent toujours par trouver la Mallemort, car c’est le métier de ces gens-là. Se soulève le peuple, et gonfle son ire. Et lorsque sa colère éclate, c’est de folie et de rage, il n’est plus de raison. De sa gueule ouverte, et si longtemps fermée, il conchie et bafoue le soldat fautif, et sans mesure, et sans précautions. S’il pouvait tenir en ses mains calleuses le col propret du soldat en goguette, Deos seul sait ce qui arriverait.

« Allons, que faites-vous de mes sacrifices passés, des mes combats ardus grâce auxquels les paysans cultivent leur champ ? Ne vous rappelez-vous pas que je porte l’épée, qui me confère l’autorité ? » fait le soldat autant surpris qu’indigné. Mais le paysan cette fois a retrouvé la parole. « Et quoi ! Ne vois-tu pas que j’ai les mains fendues et la boue au cul ? Je cultive le blé pour faire ton pain blanc que tu aimes tant, et depuis la nuit des temps. Et je nourris le curé qui prie pour toi si tu ne l’as pas encore tué. Est-ce que j’en tire gloire pour autant ? Est-ce que je réclame soumission pour ce sacrifice ? Veux-tu enfoncer le soc dans la glèbe collante, et tâter du fléau, pendant que je vais courir la gueuse lustrer mes médailles ? »

Le paysan sait bien que le bougre défend ses terres et qu’il est comparse et compatriote avec le soldat. Mais après tout chacun choisit son métier. Et depuis cet incident le paysan a retrouvé la parole, et il s’est mis a se poser des questions, notamment sur la place prépondérante de l’armée dans cette société ou lui, paysan, est à la base, et sur toutes sortes de chose. Il a appris à se réunir avec d’autres paysans, à discuter, à ne pas se laisser intimider. Il a surtout appris à lever la tête.

Parfois dans son champ il cesse le labour un moment et regarde au loin vers l’horizon

Les aveugles

Le paysan avait maintenant appris à ouvrir les yeux et la bouche. Les actes sur lesquels il passait jadis frappaient maintenant son attention naissante. La colère qu'il ravalait jusqu'alors et qui noircissait sa bile sortait maintenant en chapelets de mots fleuris.

Aussi il ne trouva pas la paix par ses yeux ouverts, mais partout la guerre contre les humbles. Aussi ne sortaient de sa bouche ni sérénade ni louange, mais invectives et protestations. Et le hobereau le regarde et s'en étonne. "Allons, le bougre, cesse donc de parler ainsi, cela ne te sied point. Retourne à tes champs, tu vas gâter ta récolte à t'exciter ainsi. Le justice, le droit, nos textes de loi sont fait pour veiller à la paix. Va et travaille". Le hobereau désigna au paysan l'homme de robe qui restait silencieux.

Le temps de réfléchir, et la saison des moissons était arrivée. C'était occasion de fêtes et réjouissances plus ou moins païennes pour le paysan, qui se réunissait avec ses comparses pour mieux récolter. Il avait appris l'entraide depuis longtemps, et c'était sa force. Les moissons furent joyeuses cette année-là, et abondantes. On festoya beaucoup, on but en abondance, on forniqua à l'envi, mais surtout on parlait et débattait sans cesse, faisant enfler la colère populaire.

Et cette colère ne sortait pas car il était du ressort de la Justice de trancher les litiges et contentieux. Le paysan s'étonnait tout de même que jamais sa cause ne fut entendue, que jamais sa parole n'était respectée. Il s'en émut. Il chercha a comprendre les textes, payant en bouteilles un soulot qui savait lire. Il trouvait que ces textes étaient bien iniques, mais ils étaient censés garantir quelques protections pour les siens. Perplexe, il alla trouver l'homme de robe que le hobereau lui avait désigné. L'homme ne répondit pas ni ne bougeait. Agacé, le paysan le secoua et se rendit compte que l'homme de robe n'était qu'un pantin de paille semblable à ceux qu'il utilisait pour éloigner les oiseaux.

Le soldat et le hobereau avaient évincé l'homme de robe et remplacé par ce joli mannequin. Ils avaient retouché des textes, qu'ils trouvaient trop compliqués, et jeté d'autres au feu. Quand le paysan voulut regarder ces textes, ils étaient plein de ratures et de dessins d'enfants. Il comprit le manège du hobereau, et il savait maintenant maîtriser sa furieuse colère. Après tout il suffirait de leur rendre la vue, pour qu'ils voient enfin les plaisirs de la vie et du partage, qui n'ont rien à voir avec les titres et médailles, et la Mallemort semée partout par la guerre.

Le paysan était déterminé, et les choses se mettaient les unes derrière les autres dans le dedans de sa tête. D'abord viendrait la force, car il était prouvé que le soldat et le hobereau ne comprenaient que ça. Ensuite viendrait le droit, et une justice aveugle à la condition des uns et des autres. Et alors, peut-être un jour viendrait la paix.

Le paysan regardait le sol en marchant, il savait maintenant que le chemin serait long.

Par la foi et par les armes

Les saisons se succédaient les unes après les autres, et avec elles les heurs et les malheurs de la vie de paysan. Mais la tranquillité et la torpeur dans lesquelles s’endormaient le clerc, le soldat et le hobereau n’étaient pour le paysan que la beur et souffrance, mais aussi réflexion et organisation.

Le curé ne prenait plus guère la peine de sermonner en les églises le dimanche, qui étaient d’ailleurs vides la plupart du temps. Et il s’en trouvait pas plus mal. C’était autant de temps gagné pour jouir des biens spoliés et pour courir la gueuse innocente. Qu’était-il besoin, finalement, de se fatiguer l’esprit pour ces abrutis qui n’entendaient rien aux choses de l’esprit ? C’était donner le miel aux cochons, et c’était pêcher que de gâcher ainsi. Aussi se contentait-il de prodiguer avec plus ou moins d’ardeur baptêmes et mariages, sans oublier bien sûr de percevoir ses émoluments. Ainsi passait la doulce vie de l’homme d’église, et il prenait de l’embonpoint.

Mais il ignorait que le paysan avait développé une croyance particulière. Une croyance dénuée de fioritures, une foi simple comme l’était son esprit. Une croyance en un Dieu qui n’était pas comme son père mais plutôt comme son frère. Un Dieu qui l’accompagnait aux champs, sur la place publique, et même dans sa couche. Un Dieu qui communiquait par le verbe et par le rêve. Un Dieu qui ne demandait pas qu’on lui sacrifie les trois tiers de sa récolte, un Dieu qui n’exigeait pas qu’on verse pour Lui le sang des humbles. Ainsi la Foi n’était plus un lourd fardeau qui pesait sur ses larges épaules. Et nul n’était besoin pour Le prier de s’enfermer dans de sombre bâtisses, et d’écouter les prêches ennuyeux du curé fatigué.

Ainsi peu à peu le paysan se débarrassait de tous les parasites qui se nourrissaient de sa vie laborieuse. Sa conscience, devenue plus légère, lui permettait maintenant à s’intéresser à la vie publique. Il était dorénavant fier de voter, car cela lui offrait la maîtrise de son destin. Il écoutait les uns et les autres, et tranchait par son choix souverain. Mais son esprit droit ne distinguait guère les manœuvres tordues des profiteurs de toutes sortes, qui promettaient monts et merveilles, et le paradis solaire sur terre, pour demain.

Le paysan s’en accommodait mais il sentait bien que quelque chose allait de travers. Mu par un enthousiasme débordant à chaque élection, il était vite désappointé lorsque le monde de rêve qui lui était promis s’effritait, et quand il voulait le saisir il s’écoulait comme sable entre ses doigts. Il en conclut qu’on lui vendait des chimères toutes les deux lunes, et il en fut très fâché. Et quand par hasard il envoyait par son suffrage quelque personne de droiture et de sincérité, le hobereau, le soldat et le curé se débrouillaient pour l’évincer rapidement. Par l’intrigue, par la révolte et par l’épée, tous moyens qu’ils dénonçaient pourtant dix fois le jour.

Le paysan se garda cette fois-là de rentrer dans la grande colère noire. Il avait appris à maîtriser ses passions, par une pratique régulière de la prière et de la boulasse. Il mit en branle les boyaux de sa tête, et de son esprit échauffé naquit la République. La grande idée frappa comme foudre sur les terres des Royaumes. Et le hobereau, et le curé, et le militaire tremblaient dans leurs braies pendant que grandissait la rumeur. Ils le savaient bien, qu’il était désormais impossible de revenir en arrière. Alors ils criaient très fort et se démenaient, tentant comme joueur de bonneteau de faire passer les insurgés pour brigands et vils pillards. Mais c’était peine perdue.

Le paysan s’était forgé des armes, et c’est sans joie et sans haine qu’il s’avançait pour le combat. Et son regard se portait désormais sur son ennemi. Plusieurs de ses frères périraient sûrement, mais il n’avait maintenant que deux alternatives :

La République ou la mort.


Ils avaient bien mérité une pause. Zarathoustra monta chercher de quoi se rincer un peu, tous ces produits asséchaient la bouche. En soulevant la trappe, il aperçut Reg. Il la salua en essuyant ses mains crasseuses sur sa tunique.

Oh la Reginae. Salut à toi. Viens-tu enfin faire exploser Rome?

Il eut un petit rire moqueur en se servant un verre.
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Reginae
Une trappe qui s'ouvre et la tête du Zara qui en sort. Reginae sursaute, ne s'attendant pas du tout à une arrivée par voie sous-terraine, plus habituée à atteindre des sommets divins.

L'ami de longue date s'époussette, peu surpris de la trouver là visiblement. Voilà même qu'il fait dans le trait d'humour


Oh la Reginae. Salut à toi. Viens-tu enfin faire exploser Rome?

Retroussant son petit nez, la jeune Sicaire effrontée lui tire la langue, un sourire éclairant tout de même son visage.

- tsss vilain. si nécessaire je le ferai ! mais il paraît que se trouve ici une arme bien plus dangereuse que la poudre de Salpêtre. Enfin l'un n'empêche pas l'autre.

Ses yeux brillent de leurs lueurs pyrotechniques. Brûler Rome et mourrir...

Tout en prenant la bouteille des mains du Zara qui ne lui propose pas un verre, elle observe les alentours. Bon bon...si le but c'est de ne recevoir personne dans cette auberge, c'est exactement le cadre qu'il faut.

Moue dubitative.



- faut attirer le chaland ici? demande t'elle. parce que si c'est le cas, ça va pas du tout !
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acar
Le temps avaict bien passé et l'hiver commenscait son desclin... Une fine pluie avaict prict le pas, ce jour, et Acar descida de verisfier si le lieu qui lui trotaict encore dans la teste connaissait moult visiteurs.

Il alla donc en les faubourgs de Rome et mantel bien fermé, il asvanca dans l'humidité des lieux. Les colporteurs et vendeurs à la sauvette avaient reprit leurs droits icelieu, ils sentaient eux aussi le froid disparaitre...

Enfin, il stoppa net le pas, le porche estaict de visu, à vingt bons pas...

Capuchon bien ancré, il observa sans le montrer et puct apprescier le mouvement, car si l'austre fois, le vide avaict sauté à ses yeux, céans une femme enstraict, d'un pas naturel.

Il rescula car observanct plus haut, il y vict une enseigne, tel hostellerie en portaict... Le nom de l'auberge du "repos du pelerin" n'estaict poinct avant, il en jureraict.
Voila affaire qui se corsaict, pensa t'il, tout en se grattant le menston.

Il tourna alors les talons, moult pensées lui accaparai la teste mais il devaist en référer et asvanca, prestement.

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zarathoustra
Zarathoustra leva les yeux au ciel en entendant Reginae, puis eut un sourire. Partout où elle allait, il fallait qu'elle trouve quelque chose à redire sur la décoration.

C'est une auberge décrépite, dans un quartier mal famé. Il ne s'agit pas d'un lieu de villégiature pour rupin en goguette.

Il fit quelques pas dans la pièce, observateur.

Mais je te concède que ce n'est pas encore au point. Si tu as des velléités, n'hésite pas.

Il s'arrêta devant une fenêtre, le regard dans le vague.

Il faut éviter d'attirer par trop les curiosités malsaines, qui ne manqueront pas d'advenir. Mais si quelques curés hésitant, attirés par les idées nouvelles...

Il s'arrêta net, il lui semblait avoir aperçu une silhouette au détour de la rue. Sans doute un chat, tout ce que la ville comptait de bien pensants craignait trop, dans son idée, les pestiférés, les filles de joie sur le retour et les surineurs des coins sombres qui faisaient la réputation du quartier. Il ouvrit la trappe avec difficulté, les bras encombrés d'un panier pinard-saucisson pour la pause des imprimeurs improvisés, avant de s'y enfoncer. Il y avait encore pas mal de travail.

Tu veux venir visiter? Je t'avertis ça sent pas la rose, mais plutôt un mélange de sueur et de divers produits peu avenants.
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Reginae
Reginae adore exaspérer Zara, activité dans laquelle elle commence à exceller.Les yeux de celui ci se levant aux ciel lui indique qu'elle a encore réussi ! Allez une dernière couche pour le faire grogner un peu

- Du blanc partout ce serait chouette. Il doit être facile de trouver de la chaux. Puis ça pourra aussi servir pour faire disparaître un cadavre, au cas où.

Le compatriote Bourguignon déambule dans la pièce. Proche de la fenêtre, il lance un regard étrange à travers les vitres sales,incitant sa curiosité à en faire autant. Rien en vue..peut être une ombre vague.. Puis l'homme l'invite à visiter la machine d'imprimerie

Tu veux venir visiter? Je t'avertis ça sent pas la rose, mais plutôt un mélange de sueur et de divers produits peu avenants

bof...autant s'élever vers le Très Haut par n'importe quelle méthode que ce soit convient à la Sicaire, autant descendre dans une antre sans issu ne fait pas partie de ses préférences. Mais dévouée à la cause, elle se force un peu à passer outre une rétiscence. Le panier rempli de victuailles facilite sa décision, mais sa démarche n'a rien de celle que Zara lui connait quand elle s'approche de la trappe.

- les produits d'imprimerie, ils viennent d'où? l'interroge t'elle en débutant la descente.

Question nettement destinée à faire oublier son angoisse à la jeune femme.
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acar
Le destin pousse bien souvent les hommes ou ils ne devraient pas et marchant, Acar se restrouva devers le lieu ou il trainaict plus que de raison, supposant lieu de repli pour certains coupeurs de bourses.

Presque positionné à la mesme place qu'en hiver passant, dernière visite de sa part, il observa, donc...

Rien, cela devenaict agaçant au plus haut poinct, il en auraict mict sa main dextre au feu, sur de trousver à un mosment ou un austre quelsques maraudeurs... Mais rien, seule le vide régnait en maistre.

Il se gratta le menton... Il auraict pu pousser la porte de cette soi-disant auberge mais un ressenti l'empechaict de faire cela, comme si le mal estaict en place, intra-muros et pousser cette porte, il devaict oublier, céans.

Bien des mois depuis la première fois, ou agitation avaict attiré son attention, mais rien depuis.. Pour sur, il se devaict de savoir ce qu'il s'y passe, il devaict le savoir... Curiosité maladive, pensa t-il.

Rageant, il tourna les talons et disparuct, se promettanct de resvenir, encore et encore, jusqu'à que...

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zarathoustra
Lepreux, lépreux, dégagez le passage!!

Zarathoustra était tout encapuchonné, et tirait une charrette à bras. Il avait pris des précautions car il avait vu que le quartier, bien que mal famé abritait quelques gens en armes qui furetaient dans le coin et ça ne lui disait rien de bon.

Dans la cariole, de l'antimoine, bien entendu, mais aussi toutes sortes de fioles et flacons, et du papier en masse. Il était venu réapprovisionner l'atelier clandestin du Lion de Juda, ainsi que pour imprimer quelques exemplaires du Kitab et des feuillets républicains a distribuer lors des campagnes à venir. Et des campagnes, il en viendrait. Ceci fait, il lui restait de l'encre, et c'était pêcher que de gâcher, surtout le sang noir de l'esprit par lequel se véhiculaient la lumière et l'intelligence et par lequel s'étoufferait l'ignorance. Il faudrait songer à congratuler cet inventeur des Allemagnes.

Il se mit au travail et entreprit de compiler quelques textes épars:


Citation:
Pourquoi l’Unique a-t-il permis qu’on usurpe sa parole, et que l’on répande en son nom de fielleux mensonges ? Pourquoi laisse-t-il Rome la perfide répandre son venin, si ce n’est pour mettre à l’épreuve les croyants, ceux qui ont embrassé la vraie foi ?

C’est que la foi n’est point une simple affaire d’option. Qu’il serait doux, qu’il serait commode aux impuissants de dire : « voilà ma foi, car je l’ai choisie, comme on s’achalande au grand marché des croyances. Je l’ai trouvée bonne et belle, et l’ai soupesée, comparée avec d’autres et je l’ai choisie, et ce sera là ma foi. Je l’afficherai sur ma poitrine et brillerai par mon choix singulier. » Et l’impuissant s’en va discuter avec les menteurs, les considérant comme ses amis. Prions pour lui, car son âme est perdue.

Les reformés ne sont point chalands sur le marché. Ils sont les combattants choisis par le Très Haut pour que plus jamais sa parole ne soit pervertie. C’est pourquoi ils ne souffrent que les orthodoxes partagent avec lui la Cité terrestre. C’est pourquoi ils ne relâchent pas le combat dont les a chargés Deos. Car Il a voulu que la foi soit un combat, et non une option. Et quand le croyant, au terme de sa vie, se trouve devant le Très Haut, il n’a en lui nulle crainte, car il sait qu’il a fait ce qu’il pouvait pour que Sa parole ne soit point déformée. Mais que la peur noircisse la bile du biaiseux qui pense qu’il lui suffit de laisser passer sa vie dans la paix et la tolérance du mensonge, il ira rejoindre l’enfer des abysses.

Car l’Unique est omniscient et connaît chacun de nos actes, chacune de nos pensées. Nul n’est besoin de se confier ses erreurs à un être de chair dans de sombres et puantes cabines de bois, aucune confession ne saurait se substituer à Son ultime jugement. Malheur à celui qui s’en remet au jugement des hommes pour en espérer le pardon et l’indulgence, car il s’expose au céleste courroux. Malheur à celui qui mime quelques génuflexions devant des pantins portant soutane, car il oublie -que c’est confortable- qu’il ne saurait échapper au jugement ultime.

Car l’Unique est omnipotent, et la mort est son serviteur. En vérité, il n’est le moindre de nos actes qui ne soit par lui choisi et voulu. Et pourtant dans sa grandeur il a voulu que chacun de nous soit responsable de son sort. Et c’est là un mystère impénétrable. C’est l’amour, que Dieu a voulu insuffler dans nos cœurs. Point d’amour sans libre volonté. Quel sublime paradoxe : c’est par amour que nous devrons écraser les irréductibles partisans de l’engeance séculière. Et seulement les irréductibles, grande sera notre indulgence envers les aveugles qui renonceront sans fard à leur cécité. L’Unique peut tout, et la mort est son serviteur. S’il avait voulu anéantir sans distinction chaque pilier du grand mensonge, il l’aurait fait dans un soupir. Mais il s’en remet aux vrais croyants pour exercer leur magnanimité et leur intransigeance, ainsi expriment-ils leur amour, par quoi les hommes sont les enfants de Dieu, et ainsi reconnus par Lui-même.

Car l’Unique est Tout Puissant, il sait tout et peut tout. Les vrais croyants sont son instrument.


Citation:
nous voulons vous faire savoir vérité sur ces misérables gloutons
qui vendent Dieu et ruinent le peuple,
tout en prêchant qu'ils vivent en saints.
Ils couvrent leurs trahisons d' un belle apparence,
aussi je ne veux en aucun cas dissimuler
leurs viles actions où se tapit toute déloyauté ,
car il est aussi coupable
celui qui soutient un larron que le larron lui-même.


Ils sont larrons et ils règnent sur nous :
nous sommes donc bien fous et bien peu sagaces,
dans la mesure où il est larron lui-même celui qui tolère le larron.
Que ferons-nous donc si la raison ne nous vient en aide?
Proclamons le mal qu'ils font ou qu'ils font faire,
afin que tout le monde puisse reconnaître leurs péchés
et que personne ne se pense en sécurité
d'avoir vu ruiner son voisin ou son frère.


Ils sont tous frères, mais elles ne sont pas égales,
les parts qu'ils font des biens.
vois combien la sainte église est vénale!
Car personne n'y obtient dignité ni prébende
s'il ne leur fait souvent donner des offrandes,
s'il n'est pas neveu ou fils de leurs lignées
ou s'il n'approuve pas leur déloyale conduite.

Leurs actes sont fourbes et leurs discours inspirés ,
avec une voix mielleuse et un coeur mauvais.
car plus haut ils sont montés dans les honneurs,
plus bas ils tombent avec tourments et pleurs,
et c'est un autre qui recueille leur rente.


Ils recherchent des rentes pour les laisser à leurs parents,
Celui qui sait et connaît la Sainte Ecriture
est peu prisé d'eux s'il n'est versé dans les combines
et s'il ne connaît pas leur déloyale loi,
qui est de faire passer tout préjudice pour droiture.


Qu'ils prennent garde, ceux qui font de tort droiture,
car contre eux nous ne cesserons de présenter nos doléances.
un nouvel âge arrive, les esprits s'ouvrent.
les âmes ne tremblent plus et un nouvel ordre gagne.
Demain tomberont les couronnes et la couleur pourpre.
Demain le mensonge ne dominera plus.

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