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[RP] Avis de recherche !!

Lintendant


[Pendant ce temps, port de Cosnes]


Citation:
Ma Dame,

Conformément à vos instructions, un avis de recherche a été placardé et diffusé en Bourgogne. J'ai ré-interrogé l'homme qui se rappelait un garçon correspondant à la description de Marko, mais malgré les écus versés, il n'a pu préciser la direction que votre fils aurait prise.
A ce jour, personne d'autre ne s'est présenté pour revendiquer la récompense que vous offrez. La piste de Marko s'achève ici, dans le port de Cosnes. Je dois vous informer que la Bourgogne a connu de violentes secousses politiques et militaires à peu près à l'époque où Marko a été vu. Les disparitions sont fréquentes en temps de guerre civile...

Ma Dame, je suis parti depuis de longues semaines pour mener cette quête, et j'avoue aujourd'hui mon échec. Je pense qu'hélas, votre fils a trouvé sa fin dans la tourmente bourguignonne. Je ne suis plus d'aucune utilité ici et je vous demande de me laisser rentrer à Lenay. Le domaine souffre certainement de ma longue absence, c'est là qu'aujourd'hui je vous soutiendrai le mieux dans votre peine.

Nicolas


Il avait envoyé la lettre deux jours auparavant, et déjà une réponse lui était donnée par un capitaine obligeant. Nicolas rejoignit la taverne qu'il ne quittait plus, et l'accorte Jeannette qui lui servait ses repas. La lecture de la lettre le renfrogna. Interdiction formelle de rentrer sans le garçon... Mais qu'est-ce qu'il pouvait bien faire d'autre pour retrouver ce chenapan? La cause était perdue, il en était certain. Il lui fallait maintenant trouver le moyen de se sortir de cette ornière pour rentrer chez lui. Il appela Jeannette.


Dis-moi mignonne... où vont les enfants perdus dans le coin? Y a-t-il un orphelinat ou un hospice? Connais-tu un jeune mendiant brun à peu près de cette taille? Il me faut un petit brun, vois-tu. Il viendrait vivre avec moi en Anjou et son avenir serait assuré, il vivra comme un prince.

S'il ne pouvait trouver un Marko vivant, le plan suivant serait d'en trouver un mort au cimetière. Nicolas résolut d'aller dans les bas-fonds de la ville le soir même, trouver un homme de main pas trop regardant. Parce qu'il savait bien qu'il serait lui-même incapable de défigurer un enfant vivant, ni même un cadavre.
Eusaias
Petit c*n !

Voilà ce qui siffle entre les dents du balbuzard quand le florin rejoint le sol. Oh il ne s’occupe pas du fuyard, du moins pas directement… il préfère un :

Ne le laissez pas quitter Mâlain ! Collez-le dans une cage à corbeau s’il le faut !

Les doigts saisissent avec vivacité la pièce qui vient d’arrêter sa course contre le pied d’un meuble.

Mon nécessaire d’écriture et qu’on fasse préparer mon bain j’ai dit !

Quelques instants après...

Assis devant son écritoire il remet un courrier à un valet de confiance. Porte cela au plus vite au dénommé Nicolas qui doit tremper dans le port de Cosne. En main propre il va de soit….


Citation:

    De Nous Eusaias Blanc Combaz,
    Roy de France et de Bouillon,

    A l’intendant Nicolas,


    Nous possédons dans un de nos domaines un petit oiseau tombé du nid. Nous aimerions, avec grande joie, le rendre à ses parents contre les récompenses et ceci avant que nos chiens un peu chahuteurs ne le dévore.

    Puissiez-vous comprendre ce que vous devez faire, avec toute la célérité possible, je ne saurais garder les chiens trop longtemps loin de l’enclos.


    A Dieu va.

    EBC.


_________________
Lintendant



Incroyable ! Alors qu'il tentait de convaincre ses maîtres qu'il n'y avait plus d'espoir, voilà qu'un courrier affirmait le gamin vivant et prêt à être rendu. Très soulagé par la nouvelle qui lui éviterait des expédients auxquels il répugnait, Nicolas s'empressa de prévenir les parents.

Citation:
Ma Dame,

On vient de me remettre un pli dont l'auteur revendique la détention de votre fils. Il s'agit du Roi de France, dont j'avoue que j'ignorais le nom, Eusaias Blanc-Combaz. Certainement, Marko est traité comme un prince du sang !

Dois-je me rendre moi-même en son château? Mais je crains de ne plus avoir assez d'argent. J'attends vos instructions

Nicolas


A sa grande surprise, le même pigeon revint quelques heures plus tard.


Citation:
Sommes déjà en route. Arrivons au plus vite.
N'y allez pas vous-même, c'est peut-être un traquenard ! Mais assurez-vous qu'il s'agit bien de Marko, vous connaissez la question à poser.

Trouvez-nous le nom du chef du port de Cosnes et une demeure à louer. Pas trop miteuse mais sans ostentation.

Nicolas, s'il s'agit bien de Marko, l'avenir de votre famille est assuré. Et Eusaias n'est pas tout à fait le roi de France, alors faites attention, les renégats acculés sont souvent roublards.

Linon d'Orient


L'intendant s'installa à la table de sa taverne préférée et écrivit de sa plus belle plume

Citation:
A sa Majeté Eusaias Blanc Combaz
De l'intendant de Lenay, Nicolas


C'est avec un immense soulagement que la famille que je représente a appris que leur fils vivait à votre cour. Leur éternelle reconnaissance vous est acquise, et ils accourent déjà pour vous la témoigner en personne.

Ne reste qu'un léger détail à régler : un va-nu-pied aurait pu vous induire en erreur et tenter de se faire passer pour ce qu'il n'est pas. Le vrai Marko doit pouvoir vous confier le nom de l'assassin de son père.

Respectueusement,

Nicolas.

Restait un problème... et si le gosse que détenait Eusaias ne connaissait pas la bonne réponse?? Déterminé à avoir un Marko à présenter à sa mère coûte que coûte, Nicolas fit asseoir Jeannette près de lui et lui dicta quelques mots sur une autre feuille.

Citation:
Si le garçon n'est pas Marko, je prends quand même, mais moins cher.


Voilà ! pas de signature et une écriture différente, rien de compromettant. Satisfait de la tournure que prenait l'affaire, Nicolas s'empressa de faire parvenir à Mâlain les deux lettres roulées l'une dans l'autre.
La_rouge


[Et moi pendant c'temps là...]


"... J'm'emmerde grave ! "
Prime pensée de la bestiole.
Le chaperon rouge décroche dès la première devinette. Les énigmes cryptées ce n'est pas son fort.
L'esprit étriqué s'accapare quelques idées de-ci de-là du genre saugrenues.
Sur le châtiment des gens qui ne se lavent pas -les hérétiques-, sur le séant mignard de la Saint-Just, sur l'envie de crever les yeux au sale mioche qui l'a toisé tal'heure, sur l'incontestable suprématie des petits carnassiers sur les blondes joufflues qui sentent le macarons.

- Ne le laissez pas quitter Mâlain ! Collez-le dans une cage à corbeau s’il le faut !

Sursaut !
La main se fait le prolongement de la voix du Balbuzard et attrape par le col presque du bout des doigts le môme qui tente de prendre la poudre d'escampette. Sans ménagement, la Rouge le pousse en grognant vers la piétaille en faction.


Je ne suis pas une garde chiourme ! Faites comme à dit notre bon Roy.

Et surtout loin, trèèèèèèèèèèèèès loin des oreilles sensibles du chevalier sinon risque d'y avoir une pendaison sous peu.

Par contre j'ai été assez longtemps mèstra d'estuves, si vous avez besoin de quelque un pour racler la couche de crasse, je peux vous étriller, hein !

Elle s'assure par là-même que le nettoyage soit fait avec efficacité au passage.
La peau à vif mais propre !


Et pour vos chiens ? On fait quoi ? J'les tue ?
Il faut abréger leur souffrance, ils puent déjà la mort, ils doivent se décomposer de l'intérieur les pauvres bêtes.


Pur égoïsme, la Rouge n'oeuvre que pour le salut de son odorat largement agressé par les effluves pestilentielles qui règnent dans la pièce.
_____________________
L_errant


gratt grattt gratt

Un vent est lâché tandis que la gueule s'ouvre dans un bâillement. L'oeil de Clodeweck le bullenbesseir s'ouvre.

Snif snif

*Quel fumet!
Mon maitre irradie littéralement dans toute la pièce.*

Le molosse fier d'avoir un maitre avec un telle aura s'approche. La langue pend un moment devant la figure, avant de lui témoigner son affection éternelle.

Sluuuuurp!

Snif snif

*Une forte odeur.. différente.. des effluves...*

Gnia entre dans la pièce. Le chien allait la sentir de plus près quand Eusaias bien réveillé ouvre la bouche.

*Le maitre. Il est debout. Pas de coup de pied non non non.
Filons.*

Frôlant les jambes de Gnia, le chien s'enfuie hors de la pièce.
Le ventre prenant le relais, il prit le chemin des cuisines voir s'il y avait quelque chose à chiper.
Mais la truffe fut rapidement levée. Ce qui aurait pu s'apparenter à un haussement de sourcil se peignit sur la gueule de Clodeweck.


*Il sent presque comme le maitre. Mais... moins... épais.*

Poussé par la curiosité, le chien se trouva derrière Marko dans les couloirs. La truffe vint sentir de plus près son séant, origine des plus fortes odeurs.

*Incroyable
Gasp!*

Il s'était pris un nouveau coup de pied, moins fort qu'à l'accoutumé mais quand même.
Intéressé il suivit retourna vers le lieu de l'entrevue et suivit les échanges odorantes:


*Puissant, épais, agressif vers Eusaias.
Des similitudes vers Marko.
Parfums, herbes, relents d'odeur intimes féminines chez Gnia.
Métal, graisse, et??? chez La rouge.*

Le cerbère décida d'aller sentir de plus près celle qui sentait la graisse et le métal. Cette odeur étant si forte qu'elle pouvait en masquer d'autre d'ici. Clodeweck situé derrière elle s'avanca. La truffe frotta d'abord sur l'intérieur de la cuisse avant de remonter rapidement vers le derrière de La_rouge.

*Féminité, savon?!
et...*
Eusaias
Me laver ? Me récurer ? Que non chevalier, je vais me passer de tes services. Tu es brave mais je pense que tu tomberas en pamoison devant la bête, le puissant cyclope, le Titan… Que dis-je Jörmungandr lui-même !

Un peu prétentieux ? Ah ben un peu oui…. si peu… Il glisse le florin dans la pochette à l’intérieur de sa manche, juste à côté des dés pipés. Un souffle puissant dirigé vers le haut grâce à sa lève inférieure dégage une mèche de ses yeux.

Allons chevalier, il ne ferait de toi qu’une bouchée et je serai bien en peine de te trouver remplaçant. Laisse-moi donc affronter mes ennemis seul pour une fois.

Petit sourire satisfait sur le visage quand il regarde le chien.

En plus on dirait que tu t’es fait un nouvel ami. Sois fière, ce n’est pas tous les jours que Clodeweck s’amourache de quelqu’un.

Ricanement de hyène et le balbuzard s’en va se laver non sans glisser un : décrasser notre petit invité et tenez moi informé si on a un retour au courrier.


Quelques instants plus tard.

Les clapotis de l’eau accompagne la chanson, que le bourguignon s’efforce de tonner à plein poumon :


Mais l'appel de la gazelle
Ma femme
Non non non
Tel le lion dans la savane africaine
Le prédateur que je suis retrouve son instinct
Et redeviens l'être infame que tu connais bien
Que tu connais bien*


L'eau trouble ondulait à chaque mouvement de corps du rapace.

*L’appel de la gazelle de David TMX
_________________
Letiti
Port de Cosnes - Arrivée de Linon et Titi en Bourgogne

Le Kikoulrapa arrivait en rade de Cosne avec à son bord la famille Lenay. Linon le pressait tant et plus pour qu'il s'amarre le plus rapidement possible depuis la missive de Nicolas, leur intendant. Celui-ci avait une nouvelle piste concernant le sort de Marko. Le Maje soucieux de satisfaire sa tendre épouse, et accessoirement éviter un coup de canne, se mit en ébullition.

Mets toi près de la barre Trognon!
Et relais mes instructions.


Titi avait certes pris des quarts durant leur périple, mais cette fois il se proposait de diriger la manœuvre d’accostage avec des compétences maritimes toujours aussi déplorables (5%). Il fonça dans la coursive, attrapa un objet puis fila à l'avant du bateau. On lui avait dit d’accélérer la manœuvre, voila qui devrait aller dans le bon sens.
il prit une profonde inspiration, porta l'objet à sa bouche et souffla de toute la force de ses poumons dans la corne de brume


BBBBBBBOOOOOOOOOOOOOOOOOOUUUUUUUUUUUU
uuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuhhhhhhhhhhhhh
oooooooooooooooooooooooooooooooooooooo


Très fier, il resta un instant à contempler la rade. Puis il entreprit de donner ses ordres:

La barre tribord sur le mur!
Bordez le Foc!


Le petit bonhomme se remet à s'agiter. C'est à grands coups d'épée dans le vide qu'il donne les ordres les plus saugrenus.
Le foncet s'engage mal, de travers par rapport au quai il a toutes les chances de se faire éperonné par celui-ci. Lors d'un moulinet, le Maje coupe la drisse du génois. Celle-ci part à tout allure, libérant la prise du vent sur la voile avant de se bloquer dans une poulie.


Wouhoooooo

Titi tente de garder l'équilibre en agitant frénétiquement les bras, un seul pied le soutenant désormais. Prenant le vent sous une nouvelle incidence, la voile fait pivoter le bateau, le ramenant dans l'axe en prenant de la gite. Providentiellement la poulie se dégrippe à ce moment la, laissant la voile faseiller au vent. Le couple qui avait été imposé au bateau est ainsi stoppé. Le foncet glisse finalement tranquillement jusqu'au bord du quai sous l'effet de sa propre inertie.
Le Maje attrape une amarre, se penche par dessus le bastingage et l'envoi au marin sur le quai qui avec dextérité fait un tour mort sur la bite d'amarrage avant de se rendre compte que l'autre bout de l'amarre n'est absolument pas attachée au navire.

Mais Titi se tourne déjà vers Linon un sourire aux lèvres, laissant les marins amarrer le Kikoulrapa:

Une manœuvre au poil ma douce!
Nous voila à Cosne.
Plus qu'à trouver la taverne...

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Linon
[Port de Cosnes - arrivée discrète]

Au poil ouais... et toute en discrétion, comme convenu !


La brune plissa les yeux vers son époux d'un air courroucé. Pour la voile, elle n'avait rien dit pour ne pas brider son génie artistique. Mais la corne de brume...


Si avec tout ce boucan nous ne sommes pas assaillis par une armée qui s'ennuie, c'est que le Très-Haut t'a vraiment à la bonne !

Le regard bleu de nuit se porta sur le quai avec inquiétude. Quelques badauds les regardaient bouche bée, et parmi eux, leur intendant, une serviette coincée à l'encolure et les yeux ronds de surprise. Sa vue rasséréna la femme qui le désigna du bout de sa canne

Finalement, ce n'était peut-être pas une si mauvaise idée. Regarde, Nicolas est là pour nous accueillir ! Un léger sourire apparut sur son visage. Bon... j'admets qu'en plus d'être un constructeur hors pair puisque nous n'avons pas coulé, tu es aussi un grand... euh... accosteur.

Elle avait failli dire "navigateur", mais même Titi n'y aurait pas cru. Son passage à la barre les avait vite plantés dans un banc de sable, et elle avait dû reprendre les commandes pour qu'ils aient une chance d'arriver avant l'hiver.

Sans s'occuper plus que ça de la manoeuvre en cours, Linon posa le pied sur le sol bourguignon et inspira profondément. Voilà, ça y était, la première étape de leur aventure était achevée. Lâchant la main de Titi qui l'avait aidée à descendre, elle se dépêcha de rejoindre Nicolas.


Alors, des nouvelles? Avez-vous reçu une réponse? Oui, oui, bonjour... oui, bon voyage. Alors?

Nicolas lui expliqua que non, pas encore de réponse, mais c'était sans doute trop tôt, et que d'ailleurs il ne les attendait pas si vite, qu'il n'avait pas eu le temps pour le logement tout ça, ni même pour finir son repas.

Agacée, Linon l'envoya aider au débarquement du reste de la maisonnée et rejoignit la taverne où il avait abandonné son repas. Une rapide négociation avec le propriétaire fut conclue par le versement d'écus angevins, d'abord boudés par l'aubergiste puis finalement ramassés dès qu'ils furent plus nombreux. Les meilleures chambres et la meilleure table étaient maintenant à eux. Le reste de la journée s'écoula rapidement dans l'effervescence de l'installation. Quand elle n'eut plus rien à faire, Linon décida que la réponse était trop longue à venir et réfléchit à un nouveau plan. Elle interrogea discrètement l'aubergiste.


Où pouvons-nous trouver des hommes d'armes, des mercenaires?


Si la montagne ne venait pas à eux, ce serait eux qui iraient à la montagne.




edit : balises et concordance des temps
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Gnia
Si on hésitait sur l'endroit où pouvait se trouver Eusaias de Blanc Combaz au sein de la forteresse de Mâlain, il suffisait de suivre la voix qui braillait. Elle n'avait pas encore entonné de chansons paillardes, fort heureusement pour les oreilles délicates qui auraient eu l'impudence de se trouver au sein de la "Cour" des Majestés frondeuses.

La Saint Just fit irruption dans la salle des étuves où son époux consentait enfin à reprendre une odeur humaine. C'est que pour l'artésienne qui prisait les bains presque tout autant que le vin, ce qui lui avait été donné de respirer plus tôt avait été un attentat nasal des plus graves.
Du coup, la bonne odeur de saponaire que distillait l'endroit la mit dans de bonnes dispositions à l'égard du Blanc Combaz.
Une fois n'était pas coutume.


Nous avons eu réponse du sieur qui cherche le garçon. Oyez plutôt.

Et de lire la missive et le petit post-scriptum sur papier volant ajouté à celle-ci. Lecture qui se conclut par un fin sourire à l'attention d'Eusaias. Mieux même, elle approcha un tabouret de la cuve, et glissa une main tendre sur l'humide poitrail bourguignon.


Que voulez-vous répondre ? L'on fait mander le gamin ? Il est marrant l'intendant, mais le mioche peut tout aussi bien nous donner un nom fantaisiste pour un prétendu assassin, on ne connait pas la réponse à la devinette de toutes façons....

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Eusaias
Clip ! Clap ! Clop ! Quand on tape sur la surface ! L’eau, si on peut encore appeler ce bouillon noirâtre de l’eau, commence à prendre autant place sur le sol que dans le baquet. Lorsque la porte s’ouvre sur la Salamandre le balbuzard se glisse quasiment au fond du bain, comme pour étouffer le dernier « cri » sous l’eau avant de reprendre son sérieux le dos bien plaqué contre le bord.

Nous avons eu réponse du sieur qui cherche le garçon. Oyez plutôt.

D’une oreille attentive il écoute la missive alors que son regard fixe la main sur son torse.

Que voulez-vous répondre ? L'on fait mander le gamin ? Il est marrant l'intendant, mais le mioche peut tout aussi bien nous donner un nom fantaisiste pour un prétendu assassin, on ne connait pas la réponse à la devinette de toutes façons....

Voilà qui est bien parti ! Il nous faut le gamin, qu’on lui fasse prendre son bain et qu’on le gave de victuaille et surtout de vin. Il doit parler sans qu’on l’amoche ! La récompense est trop importante !

Le regard quitte la main en même temps qu’une de ses pattes la saisit. Les yeux de rapace se posent avec « envie » sur le poitrail de la Reine avant de lui saisir le regard.

En parlant de récompense, vous méritez la votre.

Et la patte guide la main royale sur l’axe central du corps.

Vous en profiterez pour me montrer tout votre amour et votre passion…. J’ai dit.



Quelques ébats plus tard.



« Golgotux ! Il se nomme Golgotux ! » Ecrit au lieu de me regarder maraud !

Et la main Bouillonnante écrase un taquet derrière le crâne du scribe.

« Point ! »… Point !

Paf ! Un second taquet.

« Je, Sa Majesté Eusaias Blanc-Combaz. » Un coup de cire et fait porter cette lettre au plus vite.

Le regard vif et mauvais se posé sur une des servantes.

Toi la gironde ! Fait coucher le petit… il a besoin de cuver avant que nos hôtes arrivent !
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Linon
Assise près de Titi dans une voiture bringuebalante, Linon regardait défiler lentement le paysage bourguignon. Perdue dans ses pensées, elle serrait encore la réponse de Mâlain dans sa main. Marko était bel et bien là-bas, vivant ! Mais elle ne s'expliquait toujours pas comment il avait pu se retrouver chez cet homme. Surtout chez celui-ci et dans ce duché-là, où elle avait failli laisser la vie.

Ce malheureux épisode s'était déroulé bien des années auparavant, Marko était encore petit et il tenait alors toute la place dans sa vie de jeune veuve. Vers la fin de sa convalescence, elle s'était décidée à renouer avec ses contemporains et avait passé quelques soirées dans les tavernes sémuroises. A sa grande surprise, elle y avait été bien accueillie. Et quand elle avait demandé audience et explications à la duchesse, celles-ci lui avaient été accordées. C'est sans doute pourquoi elle avait curieusement gardé un souvenir pas si mauvais que ça de la Bourgogne, et aucune rancoeur. Peut-être un peu aussi à cause d'un blond bûcheron... A ce souvenir, Linon posa la lettre sur ses genoux et glissa sa main libérée dans celle de Titi.

Il font du vin ici aussi. Tu as vu leurs vignes? Peut-être devrions-nous le goûter à l'occasion.

La forteresse apparaissait devant eux. Linon y porta un regard sceptique. Qu'est-ce que Marko fichait donc là-dedans?

Bon, finalement... les hommes d'arme n'auraient jamais suffi. C'est une armée qu'il nous aurait fallu ! Et en si peu de temps, aucune chance d'en trouver une...

Après être descendue de voiture, elle fit jouer les muscles de son dos endolori et bougonna :


Quand même, on aurait pu venir à cheval. Il n'y a rien de pire que ces boîtes sur roues. Et je monte encore très bien !

S'appuyant quand même sur la canne dont elle ne pouvait plus se passer, elle suivit au côté de son mari le valet qui les guidait vers la salle où devait se trouver le fameux Eusaias. Reconnaîtrait-elle cet homme rencontré une ou deux fois seulement? La rencontre l'avait marquée, car il lui avait alors ordonné d'emménager en Bourgogne. Elle en était restée médusée sur le moment. Et peut-être qu'elle aurait obéi, si elle l'avait recroisé... Mais elle ne l'avait plus revu et était rentrée dans cette Anjou qu'elle connaissait alors si peu.

Pendant que le valet les annonçait, Linon jeta un dernier regard d'inspection à son mari.


C'était vraiment obligé le chapeau?


Le valet revenait vers eux, les invitait à entrer. Linon emboîta le pas à son époux.
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Letiti
Titi s'était drapé de sa tenue officielle de Maje. Il fallait en jeter, ils allaient voir un roi quand même. C'était bien la première fois pour lui. Il avait donc son bourdon ainsi que son éternel chapeau définissant sa charge grâce aux lettres d'un doré passé brodés dessus "MAJE". Le chapeau censément pointu avait le bout à moitié brulé et racorni tandis que les bords étaient usés et les symboles cabalistiques fatigués. C'était Son chapeau, Le chapeau.

Titi était passablement partagé dans ses émotions. Il tentait de rassurer son épouse en caressant doucement le dos de sa main. Il se devait de se réjouir de la bonne santé d'un membre de sa famille et ne pas trop grommeler après Marko qui leur en faisait encore voir des vertes et des pas mûres. Sauver le gamin, l'envoyer à l'autre bout du royaume et rassurer la mère. Voila qui promettait d'être un programme chargé, voir complexe surtout face à un roi.


Après notre départ de Saumur, il vaut p'tet mieux qu'on fasse profil bas Trognon. Evitons de tenter de tuer leur Roy si vite.

Présentant son bras à Linon pour l'aider à descendre de voiture, il lui adressa un sourire:

Tu sais bien que je déteste les canassons. La voiture c'était très bien!

Détourner l'infirmité de sa femme sur sa haine des équidés lui semblait une bonne idée. D'autant plus qu'il en gardait toujours un sentiment de culpabilité. Qui avait tendance à s'atténuer, mais quand même.


Comment tu veux que je m'affirme Maje si je ne ressemble pas à un Maje Linon?!
Le chapeau est indispensable!
Allons y.

Se tournant vers le valet:
Nous sommes les Seigneurs Titi et Linon de Lenay.

Il suivirent ainsi le valet discipliné.
Sa femme a son bras, le petit bonhomme de 5 pieds de haut comptait bien assumer ce qu'il n'avait encore jamais vraiment réussi à assumer jusqu'ici, à sa plus grande honte: la responsabilité de sa famille. Il était décidé à prendre les décisions qui s'imposeraient et à faire ce qu'il faudrait.


Même si c'est pour sauver Marko...
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Jusoor
Comme une fleur. C'est ainsi que Jusoor arriva. D'autres diraient comme un cheveu sur la soupe, mais ça présente nettement moins de charme, il faut l'avouer. Mais peu importe le discours tenu, son coche ralentissait déja dans le crissement des graviers.

La Blanc-Combaz aînée s'était absentée de Mâlain quelques jours pour rejoindre Uchon. Maîtresse du lieu, ses affaires l'y avaient évidemment appelée, mais pas seulement. Le plaisir de retrouver son chez soi et ses effets personnels avait été apaisant, comme attendu, et elle y avait volontiers prolongé son séjour, se noyant avec bonheur dans la réclusion. Réclusion que seul son ami Saul était permis de troubler.


Aujourd'hui, elle se trouvait devant les hauts murs de la demeure de Mâlain. Nul haut cri ne provenait de la demeure, inhabituellement silencieuse, et cela ne manqua pas de l'intriguer. Sans doute son Balbuzard royal de père serait-il parti à une chasse, aussi ne le croiserait-elle pas avant quelques heures. Elle devrait donc se montrer patiente pour s'enquérir des dernières nouvelles du royaume ou plus simplement, de celles de la famille. Tout en observant le coche frappé aux armes familiales s'éloigner et rejoindre son abri elle sourit à l'idée qu'elle trouverait bien une langue assez pendue pour abreuver sa curiosité parmi les gens de Mâlain.
La réflexion fut toutefois de courte de durée et s'interrompit d'elle-même quand Jusoor remarqua la voiture inconnue à côté de laquelle prenait place la sienne.


*Aurions-nous des visiteurs ?* Le nez se fronça sous le léger déplaisir. Faisant contre mauvaise fortune bon coeur, ainsi avait-elle été éduquée, elle dessina un radieux sourire et prit une mine des plus aimables avant de passer les hautes portes de Malain. Les heures quasi solitaires d'Uchon lui parurent lointaines.
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Eusaias
La marche, d’un homme d’arme, résonne dans le château. Un homme, plutôt grand aux larges épaules est l’auteur des bruits. Son visage buriné et rapiécé au dessus de l’œil gauche commence à être marqué par l’âge. Oh non ce n’est pas un vieux, mais un homme d’expérience dira-t-on. Les cheveux courts et bruns, le regard d’un bleu profond et une barbe noire et épaisse sur les joues, sur sa gorge réside visiblement le vestige d’une pendaison ratée. Une brigantine et une bardiche lui servent d’équipement. Sa voix rauque tonne :

Mon roi ! Plusieurs personnes sont aux grilles de la forteresse ! Votre fille et des visiteurs, sans doute vos « invités ». Dois-je les faire accueillir ou chasser ?

Le regard du balbuzard se porte calmement sur l’homme d’arme. Le Bourguignon a toujours aimé ce genre de recrue. D’anciens soldats, mercenaires et même d’anciens brigands forment ses rangs.

Ma fille doit être accueillie comme une princesse, j’ose espérer que tu ne parlais pas d’elle quand tu parlais de « chasser ».

Il va de soit mon roi ! Nul ne chassera un membre de la famille Blanc Combaz tant que j’aurai un souffle de vie.

Bien… Fais venir à moi les autres également. Ils sont de grandes importances mais je ne veux pas de burnes en bures, donc si un prélat est avec eux qu’il reste dehors ainsi que tout homme de main. Dans la salle principale de Mâlain je les accueillerai même si ce domaine est désormais à mon fils.

Bien j’envoie de suite un valet les chercher et un second préparer la salle.


Quelques instants plus tard.


Sur le trône de bois dans la salle le bourguignon rive son regard sur les deux angevins. Si l’un lui est inconnu il se souvient bien de Linon. Il se souvient qu’il avait tenté d’être aimable avec elle… avant d’apprendre qu’elle était amie avec la Zoko qui venait d’attaquer sa chère Bourgogne. Il se souvient avoir envoyé un tabouret à travers le visage d’un tavernier quand il l’avait su. Il se souvient aussi des mots qu’il avait usé : « vos amis, je dois les tourmenter et les faire mourir à petit feu ».

Un sourire carnassier se dessine alors sur le visage du rapace…


Voilà donc que d’un pas claudiquant cette chère Linon vient chercher son jeune garçon. Allons allons, effacez cette triste mine car en mon nid roupille le petit oisillon. Si vous n’aviez refusé mon amitié, moi qui fus si bon, aujourd’hui je ne vous parlerais pas de rançon. Toujours est-il angevin, que je vous souhaite la bienvenue à Mâlain. Dîtes moi très chère Linon, qui est votre bien étrange compagnon ?
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Linon
Triste mine, triste mine... oui peut-être. Linon tordait un peu le nez sous la moquerie hautaine, surtout devant la jeune fille croisée à l'arrivée, et redressa les épaules pour faire oublier son infirmité. Elle fouilla rapidement ses souvenirs à la recherche d'une trace d'amitié offerte qu'elle aurait refusée... mais résignée à sa mauvaise mémoire, elle se contenta d'incliner gracieusement la tête en signe d'acquiescement.

Je vous remercie, Votre Grâce, pour cet aimable accueil, et pour la bienveillance que vous montrez à vous souvenir de ... l'ingrate que je fus. Je n'osais espérer que vous vous souveniez de moi.

Elle fit un pas de côté et écarta la main qui tenait le pommeau serti de gemmes, ouvrant ainsi le bras vers Titi.

Permettez-moi de vous présenter le meilleur de l'Anjou. Mon époux Titi, seigneur de Lenay et de Crosmière, grand Maje de guerre et maire de Saumur.


Le sourire s'était élargi un peu niaisement pendant cette présentation, elle se reprit en revenant à Eusaias.

Nul doute que si vous lui faites l'honneur de votre amitié, il n'aura pas la sottise de la refuser et nous pourrons ainsi oublier toute histoire de rançon. Mon époux est beaucoup plus avisé que moi.

Son regard était amusé, voire rieur. Il y avait bien longtemps qu'elle ne s'était essayée à un brin de rhétorique.

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