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[RP] Avis de recherche !!

Letiti
Tiens un jeune et souriant minois. Le Maje ne s'attendait pas à cela. Prenant cela pour un bon présage, il hocha imperceptiblement la tête en sa direction, un sourire dessiné sur le visage. Le tout derrière la tête de Linon. Pas la peine de provoquer le dragon.

Dans la salle de trône

Il n'avait pas vraiment l'habitude des trônes le petit Maje, aussi dut il employer de grands efforts pour masquer sa curiosité doublée d'inquiétude par un air serein, emprunt de sagesse. Il s'y était bien entrainé à cet air là du haut de sa tour. Les épaules dégagées, le menton légèrement relevé. Les sourcils était primordiaux. Un mauvais placement de ceux-ci pouvait tout mettre à terre, aussi tachait il de les ramener sur ses yeux, à la même hauteur surtout, mais pas trop rapprochés afin d'éviter un air chagriné.

Ca y était. Le Roy déclaré allait parler. Il allait falloir conduire convenablement l'échange Titi. Trébuche pas, bégaye pas.


Mm...

Il ferme son clapet de surprise juste à temps. Non mais c'était quoi ca?! Il s'adressait à Linon.
M'enfin! Et comment je conduis l'échange?!
Comment j'assume mon rôle de chef de famille?!

Autant dire que la première impression que fit Eusaias à Titi, si jamais il en avait un temps soit peu cure, était bien mauvaise.
Heureusement sa merveilleuse épouse redresse parfaitement le fil de la conversation, même si pour cela elle doit s'avouer ingrate. Encore un mauvais point pour Eusaias.

Titi plisse quelques instants les paupières le temps de la réflexion. Il jugea qu'il était temps d'utiliser son stratagème. Après tout Linon l'avait effectivement présenté comme Maje et il arborait fièrement son chapeau.
Il avait bricolé son briquet et placé les silex au bout de son baton, séparé par une lame métallique courbée. De la poudre de sa composition avait été collé tout le long du bâton.

Le Maje fit une révérence puis claqua son bâton à terre quand il se fut redressé.


Pam!

Sous le choc l'étincelle jaillit entre les deux pierres, mettant feu à la poudre.
Une flamme jaune remonte rapidement vers le sommet du bâton, passant par le rouge au niveau de sa main gantée puis finis sur des teintes bleutées au sommet du bourdon pour finalement s'éteindre après quelques secondes.
Et Titi d'enchainer:


Votre Grâce, soyez en sûr, circonspection et pondération sont les maitres mots d'un Maje.

Un léger sourire flottait sur les lèvres du petit bonhomme.
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Jusoor
L'espace de quelques minutes, Jusoor avait laissé les visiteurs aux soins d'un homme de son père, qui lui avait appris finalement sa présence à Mâlain, et s'était empressée d'aller donner quelques ordres pour ses bagages et la chambre qui l'accueillerait plus tard. Oui elle avait bien eu la tentation de s'y retirer dès lors, mais la curiosité qu'elle avait de ces visiteurs, de l'atmosphère étrange qui régnait à Mâlain était plus vive.

Ces hôtes étaient pour elle de parfaits inconnus. Par voie de conséquence ils n'étaient guère bourguignons, voila ce qu'elle pouvait deviner d'eux. Et les seuls sourires échangés n'avaient pu la renseigner davantage. Ni même cet étrange chapeau que coiffait l'homme, sans doute un usage local inconnu d'elle. Soit, elle redescendrait donc, puisque visiblement ils allaient être guidés bientôt dans la grande salle.

Salle du Trône

La Blanc-Combaz aînée avait eu le loisir d'embrasser son père avant que le couple d'étrangers n'ait été avancé. A leur approche annoncée, elle avait pris place près de lui, mais pas assez toutefois pour lui retirer son statut de maître des lieux.
Elle résolut de rester silencieuse dans un premier temps pour mieux comprendre de quoi il retournait. Des doléances quelconques ? Cette hypothèse ne la convainquait pas et les autres furent oubliées dès qu'elle surprit le regard que son père posait sur la jeune dame apparemment diminuée.

L'affaire ne devait pas être des plus banales à en juger par l'expression du Royal Balbuzard, et la curiosité de Jusoor en fut d'autant plus piquée. L'accueil singulier que son père leur fit confirma aussitôt son impression. C'était même comme dirait la Margotte "pas piqué des vers" : on y parlait d'angevins, de garçonnet et de... rançon ?
Jusoor obliqua un regard stupéfait sur son père mais bien vite s'efforça de reprendre une expression impassible. Dans le fond... en était-elle bien surprise ? Et puis elle n'avait saisi encore qu'une infime partie de ce qui se tramait...

Réponse fut faite par la Dame. Une réponse fine, qui étira un sourire sur les lèvres de Jusoor. Son compagnon, aimable quoiqu'étonnamment coiffé -elle en était encore intriguée- fut présenté alors et Jusoor devina que les trois paires d'yeux observaient le même sujet. Et elles n'en furent pas déçues. L'homme agita son baton stupéfiant et avec un bruit sec, une grande flammèche apparut et roula dessus, du bas vers le haut. La salutation prodigieuse fut ponctuée de quelques mots auxquels Jusoor ne préta attention, s'interrogeant sur le sens de cette démonstration. Se penchant vers son père
: Est-ce là un amuseur public mon père ? un plaisir pour Lionel ?

Jusoor ne comprenait plus cette situation irréaliste. Rançon et spectacle ne faisaient pas bon ménage. Alors, n'oubliant pas ses manières, elle quitta l'oreille de son père et se redressa. S'adressant aux visiteurs : Bien heureux ceux à qui mon père souhaite la bienvenue. Toutefois, il oublie d'autres civilités. Je crois que lorsqu'une discussion est entreprise, elle doit l'être dans de bonnes conditions quel que soit l'interlocuteur. Jusoor hêla un des hommes devant la porte : Que l'on fasse porter carafes d'un cru envié et verres appropriés. Enfin elle se tourna vers les deux étrangers. Je me présente, Jusoor de Blanc-Combaz, aînée de la famille. Bienvenue.
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Eusaias
Pam!

Votre Grâce, soyez en sûr, circonspection et pondération sont les maitres mots d'un Maje.


D’abord de la stupeur, car oui c’est bien la première fois que le balbuzard croisait un mage capable d’invoquer le feu. Puis les yeux se concentre sur l’homme, les muscles se bandent, le rapace est prêt à fondre sur sa proie enchapeauté. Oui, le Bourguignon n’aime pas faire face à une arme qu’il ne connait pas et il préfère donc être le premier à frapper si le destin pousse les deux hommes à s’affronter.

Les lèvres se desserrent :

Qu’est ce donc que cela ? Une diablerie ?

Est-ce là un amuseur public mon père ? un plaisir pour Lionel ?

Jusoor… L’ainée, la plus sage également. Ses victoires politiques sont aussi importantes que ses victoires sur le champs de bataille. Il avait beau être le père, elle pouvait lui en apprendre long sur les convenances et les bonnes manières. D’ailleurs elle lui en donne un exemple.

Bien heureux ceux à qui mon père souhaite la bienvenue. Toutefois, il oublie d'autres civilités. Je crois que lorsqu'une discussion est entreprise, elle doit l'être dans de bonnes conditions quel que soit l'interlocuteur. Que l'on fasse porter carafes d'un cru envié et verres appropriés Je me présente, Jusoor de Blanc-Combaz, aînée de la famille. Bienvenue.

Oui C’est ça ! Faites porter du vin.

Puis à sa fille :

Prends garde ma belle, les mages, ensorceleurs et autres sorcières ne sont pas prendre à la légère.

Il se lève et les rejoint. L’épée à son flan tinte à chaque bruit de pas alors que sa toison d’or pendant à son cou glisse délicatement sur sa tunique noire et sang frappée d’une salamandre et d’un corbeau. Il noue sa chevelure noire derrière son crâne, car on ne sait jamais, les cheveux brûlent très vite.

Un mage donc dis-tu ! As-tu déjà parlé au Malin ? Connais-tu ce démon qui se nomme Barron et qui prend l’apparence d’un guépard ? Sais tu lire l’araméen ? Apportes-tu la rançon ?

A quelques pas d’eux, d’une main ferme, il invite le couple à rejoindre les fauteuils austères autour d’une table.

Prenez place avant toute chose, je crois vous préférer assis et quelque peu ivres.

Le regard du rapace se porte sur Linon.

Après vous, Dame de Lenay, prenez place à côté de ma fille, je resterai ainsi proche de votre moitié.
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Letiti
S'il désirait une réaction, le petit bonhomme avait tout loisir de la contempler. Plus grand, certainement plus fort, armé et en son château, Titi se demandait s'il avait fait quelque chose de vraiment avisé... Il prit sur lui pour tenter d'afficher un air calme tout en suivant les mouvements du roi du regard.

*Réfléchis avant d'agir pour une fois triple andouille!
Arrondir les angles d'abord...
Parfait.*

La tête légèrement penchée sur le côté et hochée vers la jeune femme et répondit en direction d'Eusaias:

Recevez mes plus sincères remerciements pour votre hospitalité.

Délibérément le petit bonhomme laisse les questions d'Eusaias en suspend quelques instants. Le temps de tenir le siège de son épouse afin de l'aider à s'assoir, le temps de suivre les indications ou plutôt instructions du roi et s'installer dans le siège désigné.

Travailler les silences est une des méthodes pour se vêtir d'une aura de mystère et obtenir l'attention des autres. Une méthode bien rarement employé par Titi, plus facilement volubile.
Mais à situation extraordinaire...


Il reprit d'un ton calme:

Votre Grâce.
N'y voyez aucune diablerie vraiment.
Cette petite démonstration n'avait qu'un but: vous montrer la véracité de mes dires.
Il me semble que la confiance est un bon moyen de régler sereinement notre petite affaire.

Je suis Maje et non point Sorcier, différence peu flagrante mais qui a son importance.
Je connais bien des langues, en particulier alchimique mais non point l'araméen Votre Grâce.


Ne négliger aucune piste. Un roi n'éliminera certainement pas quelqu'un potentiellement capable de solutionner ses problèmes pécuniaires entre autre choses.
En parlant d'écus... la rançon.

Le petit bonhomme prit un temps de réflexion à nouveau. C’était la partie délicate. Il huma le vin servi, en apprécia ses reflets, enfin fit semblant pendant qu'il se passait les différents scenarii dans sa tête.


Votre Grâce.
Il semble que notre
Sale gamin? Insupportable garnement? Catastrophe ambulante? Indécrottable raleur? Petit emmerdeur! ... notre cher Marko est en vos murs.
Je vous en prie, ayez pitié de l'inquiétude d'une femme pour son enfant.
Laissez nous remiser notre angoisse en apercevant ses traits démo... angéliques.
Comme promis vous n'aurez pas affaire à un pingre.


Éviter de dire que c'est pour s'assurer que ce soit le bon gamin. Quoique ce serait peut être mieux si c'était le mauvais... Là n'est pas la question!

Oh! Et j'oubliais, je ne connais vraiment aucun démon qui soit Duc ou Baron et encore moins un qui aurait l'apparence d'un "gué qui s'en va"...
Quelque soit le sens que cela peut avoir.


Ne pas vexer les gens sur une de leur expression ridicule. Titi était très fier d'avoir eut la sagesse de finir tout bas.
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Linon
L'embrasement soudain fit sursauter la malheureuse épouse du Maje pyromane. Pas qu'elle ne fut pas habituée aux phénomènes... mais c'était toujours inattendu et d'ampleur variable. Heureusement cette fois, Titi se contenta d'une petite flamme somme toute raisonnable. Pas comme la fois où il avait déclenché un feu d'artifice au-dessus d'un camp militaire breton et tenu à distance les soldats furieux en crachant le feu... et c'est elle qu'on traitait de dragon ! tss, tss...

Mais Eusaias semblait prêt à leur sauter à la gorge. Linon se crispa, sentant leur dernière heure arriver quand il évoqua le diable. Frénétiquement, elle se demanda où étaient passées leurs médailles de baptême. On n'oserait jamais les mettre au bûcher avec ça au cou!

Aussi soupira-t-elle de soulagement quand la jeune fille qui se tenait en retrait intervint, stoppant l'élan de son père. Linon lança un regard noir à son mari. Quand comprendrait-il que bien peu de gens étaient capables de goûter toute la poésie des phénomènes étranges qu'il déclenchait? Et à voir la tête de l'homme qui les rejoignait, il n'avait aucun goût pour la poésie...

Linon avançait déjà vers un siège au côté de son mari quand Eusaias lui indiqua une autre place. Plus loin. Elle fronça légèrement les sourcils, peu habituée à être écartée. Titi allait sûrement empêcher ça ! Mais il paraît qu'on n'est jamais mieux trahi que par les siens, et son époux, dans un bel élan d'adhésion virile aux idées du seigneur des lieux, l'accompagna jusqu'à la place désignée. N'ayant d'autre choix que d'obtempérer, Linon se résigna et s'assit près de Jusoor. Tripotant le pied du hanap posé devant elle, elle écoutait les débuts de la discussion. Quand Titi baissa la voix, elle pencha légèrement la tête vers sa voisine.


Merci de votre accueil demoiselle, et pour ce vin. Est-ce du vin de Bourgogne? Je n'en ai encore jamais goûté...
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Jusoor
Prends garde ma belle, les mages, ensorceleurs et autres sorcières ne sont pas prendre à la légère.

Le paternel conseil tomba dans l'oreille de Jusoor, auquel elle esquissa une moue qui aurait pu ressembler à un sourire avec plus d'effort, puis répondit : Nulle inquiétude mon père, la politesse n'a pas pour habitude de nuire à la clairvoyance. L'échange prit fin avec le cliquetis de l'épée qui dénonçait l'avancée du Balbuzard.

Alors que quelques tirades masculines étaient échangées, Jusoor prenait place autour de la grande table, sans toutefois manquer un seul des mots prononcés. Elle remarqua les hésitations de la visiteuse quant à la place qu'elle allait occuper, mais le maître des lieux ne lui en laissa guère le choix. Ainsi, l'accueillit-elle à ses côtés et accepta ses remerciements.

C'est tout naturel Dame de Lenay. Le regard fut attiré sur la coupe emprisonnée dans les doigts de sa voisine. Buvez avec plaisir Dame, et étanchez donc votre curiosité car il ne saurait être servi ici un autre vin que Bourguignon. Pour ma part, je ne crois pas avoir jamais goûté le vin d'Anjou. Est-il si bon qu'on le prétend ?
La conversation était badine, Jusoor s'en autorisa même un léger sourire, toutefois elle n'oubliait pas la gravité des paroles masculines précédentes et, souvent, posait un très bref regard sur les deux hommes.
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Eusaias
Ah…..

On peut lire un peu de déception sur le visage du Bourguignon. Un mage pas capable d’invoquer les démons c’était un peu comme trouver un génie pas vraiment génial frappé de surdité… A s’époumoner pour lui dire nos souhaits on finit à coup sûr avec un billard d’écus et une grosse mite.

Les griffes pianotent sur la table pendant que toute la réflexion du balbuzard se fait. Il fait aussi une croix sur l’araméen… Pousse un soupir. Il lui reste la rançon quand même et ceci suffit à lui faire retrouver un sourire.

A l’attention des valets :

Qu’on nous apporte notre petit invité ! Petit sourire s’étire… En une seule fois il va de soit.

Puis à Jusoor, car il a l’esprit taquin.

Oui ma belle, le vin d’Anjou est faiseur de miracle. En bain de pied il parait que c’est parfait.

Ravi de son pique il porte un des calices à sa bouche et s’abreuve de son vin. Le Digoine, un vin correct mais sans prétention que le balbuzard, lui qui en est plein de prétention, veut faire passer pour un des plus grands breuvages de Bourgogne. Il faut dire que le pressoir étant une bonne rentrée d’argent pour entretenir hommes et chevaux, il espère bien le faire presser à plein régime.

Puis il tourne la tête vers Linon.

Sinon dame, que vous est-il arrivé depuis la dernière fois que je vous ai croisé sur mes terres ? L’Anjou vous a récupérée ? La zoko aussi peut être ? Vous allez rire, mais savez vous que Maleus à tiré l’épée à mes côtés ?
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Letiti
Ah? Comment ca "ah"?! Vexé comme un poux, il est le petit bonhomme, et il n'a jamais su correctement cacher ses sentiments. Le fait que Marko allait arriver lui aurait surement permis de passer à autre chose et de se satisfaire du résultat, si ce n'avait pas été Marko.
Et le voila qui en remettait une couche. Plissant les yeux par mimétisme à force de voir linon le regarder comme cela, il s'affale sur le dossier du fauteuil, le verre de Bourgogne à la main.
Il goute le vin pour ce qu'il a l'habitude de boire, du vin de table tout simple, qui au fond lui conviens parfaitement puisqu'évite de l'écraser de sa qualité.
D'un air faussement dégagé il enchaine avant Linon:


Hé bien je comprend mieux que vous ayez besoin d'une rançon si vous avez choisi Mal' pour combattre avec vous. Petit sourire perfide en coin.

Puis avec un sourire à la jeune femme qui avait été tout à fait cordiale avec eux - il se méfiait toujours moins des jolies jeunes femmes :


Demoiselle, tous les vins d 'Anjou ne se valent pas.
Si nous avons de quoi payer une récompense c'est bien grâce à notre vin qui allie qualité et quantité.
Grâce notamment à certaines... innovations de ma part.


Le petit bonhomme était très fier de sa presse hydraulique - un de ses "sorts" - pourtant plus souvent en panne qu'en fonctionnement. Et s'il ne semblait pas briller aux yeux du vieux pingre, il essaierait avec sa fille. Les esprits jeunes sont plus influençables.

Puis il croisa le regard de Linon et se rappela que c'était à elle qu'on posait ces questions. Sentant le rouge monter à ses joues il ajouta:


Excuse moi ma douce.

Et il plongea le nez dans son verre le temps de se recomposer un visage.
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Jusoor
Qu’on nous apporte notre petit invité ! … En une seule fois il va de soit.

D'ordinaire à ce genre de précision, ses lèvres se seraient relevées en coin, vaguement amusée. Mais là bah... non. Jusoor n'arrivait toujours pas à croire qu'une telle transaction se ferait sous ses yeux, ni même qu'il soit là un sujet de transaction. Ne l'oublions pas, elle était mère et on ne parlait pas ici de commerce d'esclave, mais de parents suffisamment inquiets pour entreprendre un long voyage, ce qui donnait à l'affaire une couleur criminelle.

Donc ça y était, on repartait dans le vif du sujet. Ju vit la porte s'entrouvrir et le dos du valet disparaître : l'enfant tant "estimé" pour diverses raisons, serait bientôt là. Elle attendit la suite avec intérêt. En attendant, son père avait donné sa vision satirique du vin d'Anjou avant de se retourner vers la visiteuse. De même, après avoir rétorqué concernant Maleus qu'elle avait déja eu l'occasion de croiser, le visiteur se tourna vers elle et répondit à sa question.


Des innovations dîtes-vous ? Je suis curieuse... Si la chose est efficace, elle pourrait faire tes affaires, mon père, penses-y !

Voila comment on apostrophait quelqu'un, sourire en coin. Car non, elle n'ignorait pas que le vin représentait une manne financière pour tout récoltant bourguignon, et elle savait que si petit que soit le "plus" pour se distinguer des concurrents, il restait bon à prendre. Et puis bon, pour ne rien gacher, son père semblait avoir l'avantage sur ses visiteurs... Jusoor se tourna de nouveau vers l'homme et lui sourit.

J'aurais eu grand plaisir de pouvoir goûter à votre vin, de juger, objectivement s'entend, de sa qualité, mais je doute que cela soit à l'ordre du jour. Une prochaine fois peut-être... Une gorgée plus tard, elle reprit la conversation : Vous venez chercher votre fils me semble-t'il. Est-il ici depuis longtemps ?
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Linon
Linon prit quelques gorgées de vin, les dégusta, puis revint à Jusoor, le regard éclairé.

En effet damoiselle, la dégustation s'imposait. Ce vin soutient amplement la comparaison avec celui d'Anjou, j'espère que vous pourrez très prochainement goûter nos crûs. Nous sommes nous-mêmes producteurs de vin, et l'Archiduchesse nous fait l'honneur de ne pas en servir d'autre que le nôtre au palais de Plessis-Macé.


Les paroles d'Eusaias lui firent dresser l'oreille et son regard se porta immédiatement vers la porte, s'attendant à voir apparaître Marko dès la fin de la phrase. Le sarcasme qui suivit la ramena vers le duc, l'air outré. Mais comme il était chez lui et détenait toujours son fils, elle retint une remarque désobligeante et s'adossant à son siège, posa les bras de part et d'autre.

Réfléchissant à ce qui s'était passé dans sa vie depuis son lointain séjour en Bourgogne, son regard croisa celui de Titi qui semblait vexé. Ses excuses la firent sourire affectueusement. Un petit hochement de tête reconnaissant adressé à Jusoor qui essayait de compenser la brusquerie de son père, et la brune reprit la discussion avec le maître des lieux.


Je n'avais pas vu Maleus depuis fort longtemps quand il est réapparu en Anjou il y a quelques semaines, nouvellement marié à une bourguignonne je crois. Il semble avoir changé, il m'a parlé rapidement de ses projets... religieux.


Discussion qui ne l'avait qu'à moitié surprise, Maleus étant le seul mercenaire croyant qu'elle eût jamais connu.

... Alors qu'il ait combattu à vos côtés ne me surprend pas plus que ça, bien que j'eusse préféré le voir se battre en Anjou. C'était bien pendant la guerre?

Quant à la Zoko...
le regard bleu de nuit se planta effrontément dans celui du duc, apprenez que je n'ai jamais appartenu à la Zoko. Ni avant la Bourgogne, ni après. J'étais proche de certains de ses membres fondateurs, avec lesquels je partageais un épisode douloureux de mon passé. Mais je n'ai jamais été mercenaire.

Ce point éclairci, Linon se détendit légèrement, et prit une autre gorgée de vin avant de continuer.

Après notre brève rencontre, l'Anjou m'a donc récupérée, comme vous dites. Je m'y suis installée avec mon fils adoptif, le garçon qui se trouve chez vous. Un jour, j'ai ébouillanté un vagabond en taverne. En retour, l'homme me couvrit de sa cape rouge élimée pour me protéger du froid. Ce geste scella mon destin... Quelques temps après, j'ai condamné cet homme à une peine de travaux d'intérêts privés dans mes vignes, car il se prétendait vigneron.

Au fil de son récit, l'expression de son visage s'adoucissait. Il y avait bien longtemps qu'elle n'avait songé à cette heureuse époque. Elle finit par sourire à Eusaias.

Si ce vigneron vous avait offert des arcs-en-ciel et des pluies d'étoiles, qu'auriez-vous fait? La même chose que moi sans doute, vous auriez fini par l'épouser. Depuis, je me suis astreinte à être une épouse sage et obéissante. Titi m'a accordé de m'occuper de choses publiques de temps à autre, à la mairie ou au tribunal ducal, puis au conseil archiducal où je préside la Cour d'Appel angevine. Accessoirement j'ai été excommuniée, re-communiée et j'ai passé un temps fou à la défense du duché, ce qui à la longue, m'a valu cette canne. Mais je suis toujours rentrée à temps pour faire moi-même les tartes aux pommes de Titi.

La vertu personnifiée, la parfaite petite épouse uniquement préoccupée de son mari, voilà le visage quasi angélique que Linon présentait à leur hôte en battant à peine des cils. Mais un mouvement accompagné de bruits vers la porte la redressa sur son siège, à nouveau inquiète. Son fils? Enfin...

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Letiti
Il savait bien que la fille était beaucoup plus sympathique que le père. Ca se voyait tout de suite!
Il laissa tout d'abord répondre son épouse comme il lui avait comme qui dirait promis par ses excuses.

Il écouta tranquillement le début des explications de Linon. Elle parlait de la Zoko, épisode bien connu de sa vie antérieur.
La description de son arrivée en Anjou le fit sourire tendrement. L'interprétation des évènements de l'époque lui semblait assez originale au vu de son souvenir, mais il ne releva point, laissant un regard attendri sur son épouse.
Sourire qui se transforma en quelques coups d’œil levés vers le plafond et un sourire en coin. Là elle en faisait des tonnes! Comment leurs "hôtes" allaient ils pouvoir démêler le vrai, du conte. La vérité de l'embellissement.
Peu lui importait. Elle avait d'ailleurs passé sous silence leur épisode plus douloureux, ce dont il lui était reconnaissant.

Le Maje marqua son assentiment par une petite conclusion:


Tu as oublié le revigorant bouillon dont je ne peux me passer! Puis entrant dans son jeu, lui lançant un regard malicieux. Et ne t'en fais pas. Tu ne m'as vraiment donné aucune raison pour que je te prive de tes petits loisirs en matière de justice. Pour le moment... Il jubilait intérieurement.

S'il ne peut pas se passer de bouillon ce n'est pas tant grâce à ses saveurs qu'aux conséquences de type conjugales qu'il pourrait en résulter...
Revenant vers Jusoor et sa question sur ses innovations:


Disons que je pense que la nature nous offre un champ de possible quasiment illimité. Il est dans ma nature de Maje de tenter de maîtriser ces forces pour les mettre à mon service.
La presse des raisins est une activité longue, fatigante et fastidieuse...


Mais il fallait revenir au cœur du problème:


Mark... euh... notre fils... ne pas relever le menton! Après tout c'est un peu vrai ... Et bien vous devez savoir mieux que nous depuis combien de temps il se trouve en vos murs je suppose...
Il...
Trogn... euh Linon?


Il avait surpris le mouvement brusque et failli repartir dans ses travers de donner des petits noms en public.
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Marko


On l'avait gavé comme une oie, puis fait boire presque comme un trou, tant et si bien qu'il avait fini par répondre sans trop s'en rendre compte à tout ce qu'on lui demandait. Un bain obligatoire avait précédé son effondrement sur une couche où il avait cuvé.

Néanmoins, quand un garde le poussa dans la grande salle, Marko avait l'oeil encore bien vaseux et la démarche un peu tanguante. La porte se referma derrière lui. A la table se trouvaient non seulement le roi, mais aussi sa mère accompagnée d'une inconnue, et son beau-père avec son drôle de chapeau.

Consterné par le piège, Marko essaya d'évaluer ses chances de trouver un soutien parmi l'assemblée, et évitant le regard de Linon, esquissa un timide sourire à Jusoor.


... burp...
Eusaias
La porte s’ouvre sur l’hôte de marque. Un sourire satisfait éclair le visage du balbuzard qui n’écoute pas la suite des propos des uns et des autres. Y-a-t’il eu discours d’ailleurs ? Il ne peut le dire. Il se lève et regarde le petit : « ne tangue pas trop mon garçon avait il envie de lui dire. »

Le voilà très chère Linon ton fils que j’ai traité au mieux et ceci depuis qu’il s’est invité en ma forteresse de Bouillon. On l’a rapatrié ici en Bourgogne la guerre faisant rage par chez moi.

Le bourguignon fait signe de la tête à un valet d’aider le garçon à les rejoindre à table.

Viens mon garçon… Viens à table avec nous, ta mère et son Maje d’époux sont venus te chercher.

Le regard d’oiseau de proie se porte sur la mère.

Vois tu belle angevine comme ton fils fut bien traité parmi nous ? Comme l’un des miens il vécu ici. Nous te le rendons…. Nourri et lavé…

Il retint un ricanement avant de reprendre.

Et un peu imbibé de vin. Tu comprends il ne voulait pas nous dire qui était ses parents etc…. du coup comme je ne connais que le vin ou la torture pour délier une langue… nous avons choisi le vin.

Il claque des mains pour attirer l’œil des serviteurs.

Faites préparer une grande chambre nos amis angevins vont séjour ici quelques temps… Et que la chambre proche de la mienne soit également préparée, ma fille Jusoor logera chez nous. J’ai dit.

Puis cette fois il s’adresse au Maje.

J’espère que votre épouse ne m’en voudra pas d’avoir préféré le vin aux tenailles pour son fils. Ceci dit nous deux avons beaucoup à parler… vous connaissez notre royaume de Bouillon ?

Puis à Jusoor :

Tu vois ma belle, je pense que tes domaines comme les miens vont pouvoir jouir de nouveauté et ainsi de développer. En gardant nos amis en notre demeure ils pourront nous expliquer tout cela.
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Linon
C'était bien lui... Un immense soulagement envahit Linon quand elle suivit du regard le garçon qui entrait, hésitait et finalement s'approchait d'elle un peu à contrecoeur. Sa main s'empara de l'avant-bras, comme pour s'assurer qu'il était bien là, sain et sauf après des mois de disparition.

Marko... Le Très-Haut soit loué, c'est bien toi.

Elle résistait difficilement à l'envie de se lever pour le serrer follement contre elle.
Et tu n'as pas oublié... Comment l'aurait-il pu alors qu'elle l'avait obligé pendant toute son enfance à jurer chaque soir qu'il vengerait son père?

Comme à regret, elle lâcha le bras et porta le regard sur Eusaias qui lui parlait. Elle hocha la tête lentement et gravement.

Merci. Merci... infiniment. Considérez-moi dorénavant comme votre obligée, Eusaias.

Elle était si troublée par ces retrouvailles presque inespérées qu'elle en oubliait les titres qui masquaient l'homme. Et c'est bien à l'homme qu'elle destinait ses remerciements. Qu'il soit duc, roi ou tavernier, en lui rendant ce fils, il lui rendait la légèreté d'âme. Car allez comprendre où va se nicher l'amour maternel, l'attachement qu'elle avait pour Marko était peut-être plus fort que pour ses propres enfants. Sans doute parce que ces derniers étaient nés dans l'opulence et l'affection d'une famille, quand Marko était aussi orphelin qu'elle et avait partagé sa longue errance.

Linon but à nouveau une longue gorgée de vin pour rassembler ses esprits, laissant son mari gérer la suite.

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Letiti
Finalement c'était bien Marko le petit brun qui entra. Sans y être invité, le Maje rejoint Linon et lui posa une main sur l'épaule tandis que Marko approchait. Bien contre sa volonté, un élan de soulagement et un fin sourire apparut sur son visage. Quand il le réalisa enfin, il pris sur lui de refouler ces drôles de sentiments et de garder un air plus neutre.
On parlait de l'insupportable mioche quand même!

Fort heureusement, enfin tout dépendait pour qui, Eusaias entreprit de donner matière à réflexion au petit homme.


Le vin?

Ses traits se froncèrent tandis qu'il observa d'un oeil neuf le vin posé bien innocemment sur la table. Il leur avait servi du vin... Il comptait les garder sur place cette nuit... Non, pas seulement! Pour le séjour!

Le Maje dégluti lentement et pâlit légèrement.
Ils étaient prisonniers.


Votre Grâce est bien trop bonne et la réputation de son royaume franchi toutes les frontières! En taverne, Titi avait surtout entendu parler de traitre quand il évoquait Eusaias...
Il pressa légèrement l'épaule de son épouse. L'émotion avait pris le pas sur sa femme et elle ne semblait pas être arrivée aux mêmes conclusions que lui.


Merci de nous avoir permis de reconstituer notre famille. Linon a raison, nous sommes vos obligés Votre Grâce. En tant que tel je me ferai une joie de vous offrir comme convenue notre production annuelle de vin d'Anjou en remerciement de vos actes.

Puis en réponse à Eusaias:
D'ailleurs, je suis sûr que ma chère et tendre est immensément soulagée que vous ayez opté pour le vin plutôt que la tenaille! sous-entendu: l'autre solution ne m'aurait guère dérangée quant à moi.

Difficile à dire si c'était la vérité, mais il sentait que ca allait dans le sens du souverain. Et apparemment il voulait en plus le voir en tête à tête. Comment allait il s'en sortir sans la finesse d'esprit de sa femme pour tempérer ses ardeurs?! Et que lui voulait il d'ailleurs?!
Et... et... et...
Gros soupir intérieur. Il ne pouvait plus se défiler, on comptait sur lui. Voilà qui était original. Le menton se redresse et un petit sourire se peint sur son visage après une profonde inspiration.


Nous ne souhaitons vraiment pas abuser de Votre hospitalité.
Je suis déjà si immensément fier et reconnaissant à votre Grâce de m'accorder le privilège d'un entretien privé avec Elle.
Sitôt après notre petite famille fêtera ses retrouvailles dans un endroit plus humble et je pourrai ainsi vous faire parvenir sans délai le montant de la ranç... récompense.


Linon aimait qu'on lui en rajoute des tonnes. Ce devait surement être pareil pour un Roy. Il avait désormais une certaine habitude de ce jeu là. Pas sûr qu'ils arrivent à se carapater, mais ca valait le coup d'essayer
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