[RP] L'écho du Clapas, la gazette de Montpellier

Madame la rédactrice en chef,
Bien le bonsoir,

Je me permets de vous contacter suite à la publication de la dernière édition de « L‘Echo du Clapas ». Lecteur assidu de votre gazette, j’ai eu en effet la bonne surprise de voir que vous aviez dressé une tribune sur le fameux tournoi de ramponneau qui devait se tenir à Montpellier, cette semaine. Hélas, la surprise fut de courte durée, et la fierté laissa rapidement place à un sentiment d’amertume.

J‘avoue ne pas comprendre pourquoi, dans le cadre de la couverture de cette animation, vous avez préféré interroger un tiers, à savoir Monsieur Paci, comme s‘il était l'initiateur de cet évènement, alors qu'il n'était qu'un participant, comme un autre ; et qu'il n'a pas jugé utile de nous aider dans l'élaboration de ce projet.
J‘avoue ne comprendre pourquoi, dans le cadre de la couverture de cette animation, vous n‘avez pas pris la peine de vous adresser directement à l‘organisateur pour l‘interroger sur les modalités de l‘évènement. Un organisateur qui, me semble-t-il, aurait été beaucoup plus à même de répondre à vos questions. Ne doutons pas d'ailleurs qu'il l’aurait fait avec un plaisir certain.

Le tournoi de ramponneau étant le fruit de mon labeur, et celui de la mairie de Montpellier, j’aimerais que des explications nous soient pressement fournies sur la stratégie adoptée par votre rédaction dans la couverture de cet évènement.

Une stratégie que nous considérons d'ores et déjà comme blessante vis-à-vis du travail entrepris, et insultante, en ce qu‘elle vous a conduit à donner la vedette à un profiteur - appelons les choses comme elles sont -, au détriment des personnes qui l’auraient justement mérité : Madame le Maire, Louisdeblouis, Morphée, Liz, ou encore, Moi-même ; seuls concepteurs de ce projet.

En espérant que cette triste « erreur » soit rapidement réparée,

Veuillez agréer, Madame, l’expression de mes sentiments les plus distingués.

Fait à Montpellier, le Jeudi 05 Juillet de l’An d’Horace 1460.

Messire Von Frayner



Permettez moi tout d'abord de vous remercier de l'intérêt que vous portez à ma modeste tentative d'information.

Dans votre missive vous regrettez que, dans un article sur le tournoi de ramponneau organisé à Montpellier par une équipe sous votre direction éclairée (je n'ai nul doute à ce sujet), vous regrettez que je donne la parole à messire Paci que vous appelez profiteur. Appellation qui n'engage que vous mais je reviendrai sur ce point.

Me voilà donc contrainte de m'expliquer ce que j'espère faire assez clairement pour ne plus avoir à recommencer car je sais que d'autres que vous me feront ce genre de reproches.

Sachez messire Von Frayner que si j'essaye, sans être tout à faire sure d'y parvenir, d'être objective et impartiale, ou en tout cas aussi peu tendancieuse que possible, je ne m'interdis par contre aucun angle d'approche sur les sujets choisis. Et si n'envisage pas de m'interdire un sujet quelconque, je n'imagine par contre pas révéler l'intimité des montpelliérains sans leur consentement, pour peu que cette intimité n'ait pas d'incidence majeure sur la vie publique. Voilà ma limite.

J'ai donc choisi pour aborder le tournoi d'interroger un joueur.

Pourquoi lui plus qu'un autre?
Parce qu'au détour d'une conversation il s'est fait connaitre comme joueur, que son point de vue m'intéressait donc, et que de plus il acceptait de répondre à mes questions.
S'il se nomme lui même "Maitre de ramponneau", titre qu'il est en droit de se donner je pense, il précise néanmoins lui même je cite "ce tournoi est organisé par la mairie et donc ce n'est pas moi qui m'en charge". Vous pourrez vérifier vous même en relisant l'édition de l'écho que vous possédez surement . Il a été précis et de mon coté je ne crois pas avoir laissé penser qu'il était organisateur.

Je donne à quiconque le droit d'apprécier ou pas mes articles, le droit de les commenter et de les critiquer tant sur le fond que sur la forme. Mais en revanche, personne ne décidera à ma place des sujets à aborder, de la façon de les aborder, et des personnes à interroger.

Je ne disserterai pas longtemps sur la différence ou la ressemblance entre impartialité et objectivité. Sachez juste qu'à mon avis être totalement objectif relève de l'impossible rêve du journaliste: en effet, les questions me viennent aussi en cours d'entretien, en fonction des sensations que font naitre en moi les réponses de mon interlocuteur, ce qui prouve bien une part de subjectivité.
J'essaye par contre de n'être point tendancieuse, ou de ne point émettre de jugement personnel comme vous avez tout à fait le droit de le faire en parlant de messire Paci comme d'un profiteur.

Sachez aussi que j'ai refusé une quasi offre d'achat avec promesse de me laisser le rôle de rédactrice en chef et les mains libres, parce que justement j'estimais que mon indépendance aurait pu souffrir de cette collaboration.

Parce que je veux être libre de choisir les mots que j'écris et que je ne veux pas que qui que ce soit puisse faire pression sur ce choix. Le jour où des montpelliérains écriront pour mon journal, je relirai leurs articles certes et leur demanderai certainement des corrections parce que une fois publiés, je m'estimerai responsable des mots que eux aurons choisis. Mais ce sera là aussi MON choix, en toute liberté.

Je n'estime donc pas vous avoir manqué de respect, ni avoir fait quoi que ce soit qui puisse justifier une telle déception. Néanmoins en regard du travail et des efforts de votre équipe, de cette impartialité que je travaille à améliorer, je vous propose de publier mardi un feuillet supplémentaire pour offrir à mes lecteurs un autre point de vue sur ce tournois.

Attendez vous donc à ce que des questions vous soient donc posées, de vive voix ou par courrier.



En vous remerciant de l'attention prêtée à cette missive, recevez messire Von Frayner mes plus sincères et respectueuses salutations

Coccinelle