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[RP] Debout tout le monde,rafraichissons nous à la fontaine!

Matouminou


Elle se sentait plutôt mal, mais elle hésitait à savoir si c'est parce qu'elle avait vomi ou bien si c'était par honte de s'être donnée ainsi en spectacle, devant Didier qui plus est...bien que devant n'importe quelle personne, c'était très gênant. Son malaise ne fit qu'augmenter lorsqu'elle entendit vaguement une voix féminine s'élever:

Citation:
Je ne suis pas sûre que ça lui fasse trop de bien, ça... Peut-être vaudrait-il mieux la vider nous-même et lui trouver un potage léger qui la purge ?


Mais pourquoi les gens se débrouillaient-ils toujours pour arriver dans les situations les plus gênantes? La femme demanda encore s'ils avaient besoin d'aide, Matou secoua avec difficulté la tête, incapable de prononcer un mot et puis, il semblait que Didier suive et tienne parfaitement la discussion. C'est sur, elle allait en faire de la chair à pâté. Insupportable, bourrique, abruti, bougre d'andouille...elle aurait aimé pouvoir lui crier sa rage, mais elle préférait garder la bouche fermée, sait-on jamais...

D'autant que la femme venait de se présenter:


Citation:
- Moi c'est Belle. Je ne fais que passer... Mais bravo pour ce coeur de village si animé !


Arffff, elle ironisait en plus. Le rouge monta aux joues de Matou quand elle s'aperçut qu'elle l'avait rencontrée en taverne, allant même jusqu'à lui vanter le réveil de Villefranche et les animations qui s'y déroulaient. Elle était belle l'image animée qu'elle donnait, vautrée par terre, essayant de calmer son estomac qui protestait encore...et là, elle n'était plus très sûre que ce soit l'état de la fontaine et de Didier qui en soient totalement la cause. Elle se força à respirer calmement et à penser à un grand champ de fleurs odorantes. Parfois ça marchait.
La femme s'éloigna. Matou réussit à balbutier:

- Vi...merci...d'être..euh..d'être passée...

Didier s'agenouilla alors près de Matou. Elle vit qu'il lui tendait une bouteille, avec son sourire de tête à claques.

Elle secoua lentement la tête, évita de porter son regard sur les chausses souillées de l'homme et se releva un peu chancelante. Elle aspira une goulée d'air, le champ de fleurs avait fait son effet, elle sentit qu'elle reprenait du poil de la bête. Elle regarda autour d'elle, il lui semblait avoir entendu Mahaut dire qu'elle allait chercher une serviette ainsi qu'un seau d'eau clair. Guillaume l'avait suivie. Elle se retrouvait donc seule avec Didier. Elle planta ses yeux dans ceux de l'homme qui s'était aussi relevé, et avec un ton qui ne souffrait aucune réplique, elle lui dit:


- Didier..tu es le pire des abrutis que j'ai jamais connu!! Et si tu ne veux pas que je raconte à Stromboli ton comportement, tu as intérêt à nettoyer cette fontaine!! Tu te débrouilles pour la vider, pour la récurer et pour faire en sorte que d'ici le coucher du soleil, elle soit remplie d'une eau saine et limpide! tu vérifieras le fonctionnement de l'eau, afin qu'elle soit renouvelée en permanence!!


Elle reprit sa respiration et eut un doute quand à la capacité de l'homme de comprendre plus de deux choses à la fois, alors elle répéta, tout en se saisissant de la bouteille qu'il n'avait pas cesser de brandir tel le drapeau de la victoire:

- Fontaine....vidage, récurage, remplissage...propre! Compris?? Et puis, tu n'as pas besoin de ça..je t'annonce que tu vas tourner à la tisane le reste de la journée!!
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Valium
L'annonce bien en main, il se pointe près de la fontaine. Comme convenu, il venait de tomber sur des indices prouvant bien qu'un verre de l'amitié avait coulé bien plus tôt. Du vomie au sol, il trempe un doigt dans ce qu'il en reste, le goute - et oui, c'est eurk ! -

Hum...


Convaincu d'être au bon endroit après cette dégustation sur le pouce. Il observe autour de lui, un coup à gauche, un coup à droite, il plisse les yeux, s'étonne de ne voir personne. Normal, il regarde pas au bon endroit - Tsss... -

Hey ho ! Y a-t-il quelqu'un ?!


Sur le moment, seul l'écho du vieux dans le coffre lui répond un grmchrifffft, atchoum ! Faut dire qu'il y a pas mal de poussière dans l'coffre, puis un vieux cela sent le renfermé...

J'suis là pour picoler, té !
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Didier
Didier écoutait Matou. Il se faisait sermoner, et correctement. Il entreprit alors de se pencher par dessus la fontaine pour trouver le moyen de la tarir. On appercevait sa raie poilue dépasser de ses braies tandis qu'il enfoncer ses mains jusqu'au coude dans l'eau vaseuse, comme s'il cherchait un bouchon.

Une illumination traversa alors son esprit. Pour pouvoir faire s'évacuer l'eau, il fallait aussi qu'elle cesse de couler ! Une fois cette idée de génie parvenue, il se saisit du bouchon en liège de la bouteille de calva et l'enfonça profondément dans l'étroit canal qui permettait l'écoulement du filet d'eau. Puis il commenca à jetter hors de la fontaine les détritus et cadavres diverses. Bientôt le col ressembla à un amas recouvert du mélange de vomis de cadavres de rats, de poisson, d'algues moisies et autres réjouissances...

Soudain il entendit quelque chose qu'il lui sembla irréel... Une voix, un visiteur...? Il tourna la tête. Mais oui, c'était bien cela !! Il le vit gouter le vomis en connaisseur, et Didier se redressa, couvert des déjections de la fontaine. Il observa l'homme et se dit qu'il avait enfin retrouvé son jumeau disparu. Il avait envie de le prendre dans ses bras !


Citation:
Hey ho ! Y a-t-il quelqu'un ?!


- Bé oué qu'à quelqu'un tiens !!

Citation:
J'suis là pour picoler, té !


Il sourit largement, découvrant ses chicots noirs.

- Rhaaa ! Ben v'la qu'c'est ben dit ! Y's'rait temps qu'on s'rince le gosier !!

Il profita de l'occasion pour laisser pour un moment la fontaine. Ses chausses souillées marchaient en clapotant dans le vomis et les restes de la fontaine. Il se saisit d'une bouteille et la déboucha avec les dents de devant qui semblaient être faites pour ça. Il but une grosse rasade et tendit la bouteille au nouvel arrivant, essuyant sa grosse bouche de la manche.

Au même moment, le bouchon de la fontaine céda dans un bruit mat et il se trouva éjecté, mettant K.O un pigeon qui volait paisiblement à ce moment là.
Matouminou


Matou se mit à réfléchir à comment cette fontaine pourrait être convenablement nettoyée.
Elle avait de forts doutes quant à la notion de propreté de Didier. Toutefois celui-ci avait résolu le souci de l'arrivée d'eau en enfonçant dans le conduit une bouteille de calva. Matou fronça les sourcils, mais après tout, on en était réellement à devoir se débrouiller avec les moyens du bord.
Elle hocha donc la tête en signe d'approbation. Il fallait toujours encourager les bonnes initiatives, surtout celles de Didier d'ailleurs.
Elle le vit ensuite, avec dégout, plonger ses bras dans ce qui devait avoir pour seul équivalent, une fosse à purin. Voyant qu'il semblait y mettre toute son énergie, elle lui lança:


- Didier, je vais chercher des poissons, il me semble qu'une fontaine avec quelques jolis poissons, ça sera tout à fait charmant!
Je file au marché, et je suis de retour tout à l'heure! Tout doit être propre afin que je puisse y mettre les poissons!!


Et sans attendre sa réponse, elle partit. A peine éloignée de la fontaine, elle croisa un homme qu'elle n'avait jamais vu. Elle le salua d'un sourire, priant pour qu'il ne s'attarde pas sur le spectacle peu ragoutant de Didier nettoyant la fontaine. Dire qu'ils avaient attendu les villefranchois et les voyageurs pendant presqu'une journée entière et voilà que l'un d'entre eux arrivait...arfff


DEUX HEURES PLUS TARD...une fontaine presque propre....un pigeon mort et des poissons un peu spéciaux!



Enfin, elle avait trouvé ce qu'elle voulait!! Trois poissons, pas très jolis, mais le vendeur lui avait affirmé qu'ils gagneraient en beauté en grandissant. Il avait ajouté qu'ils seraient très bien dans une fontaine, qu'ils pourraient même la défendre de vilains pas beaux qui auraient eu la très mauvaise idée de cracher dans la fontaine où d'y souiller l'eau en voulant y tremper leur pieds ou plus...Elle était donc fort contente de son achat, et s'était empressée d'aller annoncer la bonne nouvelle à son volcan. Il avait ri, mais l'idée lui avait plut. Cependant c'est quand il voulut chatouiller les poissons que son rire s'était quelque peu figé. Il avait plongé sa main dans l'outre remplie d'eau et où se trouvaient les poissons, et l'avait aussitôt retirée en criant:

- Heyyyy, mais ils mordent tes poissons!!


Elle avait secoué la tête, en prenant un air offusqué, il fallait qu'il exagère toujours, et elle avait répondu nonchalamment, en regardant la main de Stromb qui ne saignait même pas, tout au plus y distinguait-on quelques petites traces rougeâtres:

- Chéri, quand même, des poissons qui mordent...le vendeur m'a affirmé que ces pira...euh..piratas...pina...euh...piranhas..voilà!! j'y suis!!!...donc ces piranhas sont très gentils.

Elle le vit blêmir et le regarda interloquée, passant de son visage à l'outre. Ben quoi? qu'avait-elle dit?
Il lui fit alors un cours de poissonnologie, lui expliquant que les piranhas étaient réputés pour être carnivores.
Elle l'écouta et, à la fin, elle lança:

- Qu'à cela ne tienne, je vais les faire devenir végétariens!!

Car, si Stromb était têtu, Matou l'était aussi et elle ajouta:

- Hors de question que je me sépare de Bibiche, de Popaul et de Billy the kid!

Car c'est ainsi qu'elle les avait baptisés. Elle vit Stromb lever les yeux au ciel, ouvrir la bouche et la refermer. Elle lui fit un grand sourire, celui qui le faisait fondre et il fondit. Il lui conseilla d'être prudente tout de même. Elle promit, l'embrassa tendrement et repartit son outre à la main en secouant la tête:

- Ils mangeront de la salade, et pis c'est tout..après tout Josiane mange bien du saucisson... mes piranhas seront végétariens, voilà tout!!

Elle arriva à la fontaine et constata que Didier avait fait du bon travail, enfin, tout du moins, l'eau de la fontaine était limpide et la margelle avait été nettoyée. En revanche les abords de celle-ci était encore répugnants, le sol était jonché de tout ce qui, quelques heures auparavant, se trouvait dans la fontaine. S'y rajoutaient des cadavres de bouteilles, et même un pigeon qui avait vraisemblablement fini de roucouler.
Affalé dans un coin, en nage, Didier s'éventait. . Elle se demanda ce qui avait bien pu se passer. Elle se garda bien de demander des explications, avec Didier elle étaient autant farfelues que vaines à comprendre, et puis ne dit-on pas que la fin justifie les moyens?
La fontaine était propre, c'est ce qu'elle avait demandé.
Elle sourit à Didier:


- Merci Didier, pour une fois, c'est pas mal du tout...bon...il faut maintenant nettoyer autour de la fontaine...pour cela il te faudrait un grand sac en toile dans lequel tu pourrais mettre toutes ces immondices...ainsi, le résultat sera magnifique! A la clé, ce n'est pas une, mais deux bouteilles de calva auxquelles tu auras droit...

Elle s'assit ensuite sur le bord de la fontaine et délicatement, elle laissa filer les poissons dans l'eau. C'est vrai qu'ils n'étaient pas bien beaux, mais c'était déjà mieux que rien.
Elle avait décidé de les laisser un peu jeûner, et d'ici le début de la soirée, elle reviendrait pour leur donner de la salade.
Elle avait foi en sa méthode, qui veut, peut! Enfin, elle se tourna vers Didier:


- Didier? il faudrait que tu évites de mettre tes mains dans l'eau...c'est une question de..enfin..mes poissons doivent s'habituer à une eau qui n'a pas été touchée par l'être humain...ensuite, ils accepteront notre présence...mais pas tout de suite...

Elle jeta encore une fois un regard aux poissons qui tournoyaient dans la fontaine, et ajouta:




- je vais te chercher du calva, et un sac de toile, en attendant fais un tas de toutes ces saletés qui entourent la fontaine, et....pas les mains dans la fontaine, hein???


Elle courut jusqu'à la maison pour récupérer ce qu'elle avait promit.

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Didier
Didier avait nettoyé la fontaine en chantant des chansons paillardes qui avaient fait fuir quelques femmes épouvantées qui allaient au lavoir. Mais rien n'avait pu le tirer de son travail. La fontaine était désormais dans un état tout à fait satisfaisant, l'eau s'écoulait et perlait, fluide et claire. Matou était revenu, il avait écouté et ramassé les cadavres de la fontaine dans un sac en toile. Il l'avait vissé sur son épaule pour aller s'en débarasser.

- C'des beaux poissonets qu'voila ! Sûr qu'le maire s'ra content !!

Il lanca un air trés satisfait sur la fontaine. Il se voyait déjà décoré de la toison d'or et gloussait de plaisir.

- J'rentre, m'ssire Stromb veut qu'j'aide à fermer la barraque. Sautez pas dans la flotte hein ? Hahahaha ! Vous risqueriez d'vous faire mordre vot' joli p'tit derrière !

Il s'éloigna de son rire gras qui secouait son ventre pour aider à préparer le départ.
Matouminou


Elle fit le plus vite possible, car elle redoutait l'impulsivité et l'esprit de contradiction de Didier.
Fort heureusement et pour une fois, il avait bien écouté et enfin, on toucha au but: la fontaine était totalement propre ainsi que ses abords.
Elle hocha la tête lorsque Didier fit la remarque que le maire serait surement content de voir qu'il y avait des poissons dans une eau toute propre.


- Bien, voilà une bonne chose de faite! Cette fontaine a retrouvé ses lettres de noblesse.

Tout à coup son regard fut attiré par le comportement d'un des poissons qui s'était retourné sur le dos. Elle se pencha pour l'observer et murmura:

- Quelle drôle de façon de nager...

Elle voulut montrer cet étrange phénomène à Didier, mais déjà celui-ci s'était éloigné en disant qu'il était attendu par Stromb pour l'aider à fermer la maison. Arfff..oui..c'est vrai qu'ils reprenaient la route. Elle devait songer à préparer ses malles, celles des trois enfants, gérer les affaires qu'emporteraient Suzon et Gongonde. C'est ainsi qu'elle avait abrégé le prénom fort seyant que portait Cunégonde, la nounou d'enfer de Luna. Il lui fallait dire à Stromb de ne pas oublier le berceau de Luna et surtout se concertait pour savoir ce qu'on ferait de Zieudebraise, la brave vache sauvée de l'abattoir par Matou et qui donnait du lait pour toute la famille.
Elle leva les yeux au ciel, et fit la grimace:


- Pourvu qu'on est assez de place dans la charrette...

Elle regarda de nouveau Billy, car il s’agissait bien de lui, qui était toujours sur le dos et qui ne bougeait plus trop. Elle fronça les sourcils, perplexe.
C'est alors qu'un vieux monsieur arriva et lui lança, en regardant la fontaine:


- Bou diou!! c'est une drôle d'idée vos poissons dans la fontaine...pis celui qu'est mort, ben ça fait original...té!!

Elle fronça les sourcils et le regarda de haut en bas. Encore un qui se permettait de critiquer le travail des autres...comme l'autre greluche qui avait osé dire que ce qu'elle et Stromb faisaient, c'était gnan gnan...pffff...elle l'avait encore en travers de la gorge, celle-là...

- Dites donc vous!! qu'est ce qui vous fait dire que mon poisson, il est mort, d'abord?? Il apprend peut-être à nager sur le dos!!

L'homme la regarda d'un air bizarre et marmonna dans sa barbe:

- Oula...le soleil frappe fort c't'année..on a sorti les fadas...Vot'poison, il est mort de chez mort...avec même pas la possibilité de ressusciter...aussi sûr que j'm'appelle Alfred!!


Matou fit la moue, l'homme semblait tout de même s'y connaitre, et puis, il est vrai que le pauvre Billy ne bougeait plus. Elle agita la main un peu dans l'eau, autour de lui, et il se retourna. L'homme avait raison, le poisson avait un regard glauque et il semblait comme figé, la bouche ouverte. Elle se demanda si c'était la salade qu'elle lui avait donné un peu plus tôt pour le "végétarienniser". Mais les deux autres avaient pourtant bien supporté ce régime.

Elle haussa les épaules, fataliste, et dit:


- Bon, ben sous son air féroce, il était surement fragile...paix à son âme!!

L'homme, planté les deux mains sur sa canne, hocha la tête:

- Vé...pis il est bien là où il est, hein?? au paradis des poissons...il batifole sans doute avec des carpes, des perches, des truites...

Elle le regarda, un peu dubitative, n'était-il pas en train de se payer sa tête? Toutefois, elle se contenta de hocher elle aussi la tête, tandis qu'il s'éloignait.
Déjà, elle était en train de penser qu'il valait peut-être mieux qu'elle ne laisse pas les deux survivants dans la fontaine. Elle fit encore une fois une grimace en songeant au départ, et à la vision de la charrette pleine à craquer.

Tout en regagnant la maison, elle parlait pour elle-même:


- Arfff..on est partis de Fécamp, on était quatre adultes et deux enfants, plusieurs tonneaux de calva et quelques malles...là, on se retrouve à cinq adultes, trois enfants, une vache, deux poissons, et autant de tonneaux et de malles...voire peut-être plus..Stromb va devenir fou et le cheval va y laisser sa peau...

Toutefois, étant d'un naturel optimiste, elle se dit qu'ils y arriveraient surement, quitte à perdre discrètement Didier, par exemple...et à boire très vite le contenu des tonneaux...c'était aussi une solution...ce qui la fit rire toute seule!

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