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[RP] Une lettre c'est magnifique et précieux...

Lulue
... Comme un morceau d'âme*



Une nuit étoilée, dans un mois estival, une ville en Bourgogne. Laquelle exactement? La Brune ne saurait le dire pour l'instant. Les lieues ayant été avalées avec une facilité déconcertante par les deux amis. Il fallait dire qu'ils avaient été de vraies pipelettes, essayant d'oublier une partie des derniers jours vécus. Seule la fatigue avait fini par avoir raison d’eux, et de leurs montures. Il était donc temps de prendre un peu de repos.

Mais comme à son habitude, Lucie n’arrivait pas à trouver le sommeil. Elle sortit donc de la chambrée afin de prendre l’air, où la fraicheur qui s’était invitée lui croquait quelque peu les joues. La Blanche en profita pour repenser aux dernières rencontres faites. Elle ne put s’empêcher de penser au jeune homme, avide de savoir avec qui elle avait longuement discuté. Les questions qu’il lui avait posées n’avaient pas toujours été simples mais Lucie espérait avoir pu l’aider.

D’ailleurs, l’envie de lui écrire lui prit, et sans se faire prier, le Chevalier regagna l’auberge afin de prendre la plume…



Citation:
Cher Ambroise,

J'espère que tu vas bien. Je voulais t'écrire déjà pour m'excuser et dire que j'ai été un peu déçue de ne pouvoir te dire correctement au revoir, avant mon départ avec Tom pour mon retour en LD. Les choses ont été mouvementées. Je crois savoir que Cassandre t'as expliqué une partie des raisons qui m'ont poussées vers les portes de la ville.
Bref, je ne sais pas si c'est important, mais nos conversations me manquent, à croire que j'avais pris goût de subir un interrogatoire par un jeune homme qui à tout à découvrir.

Je voulais aussi te contacter pour la démonstration en fauconnerie que je t'avais proposé avec Boromir. En fait, je me demandais si un stage découverte vous plairez à tous les deux? J'ai eu plusieurs demandes et je trouvais que cela pouvait être une bonne idée. J'attends donc votre avis.

Bien à toi



Faict quelque part en Bourgogne, le huitième jour du mois d’août 1460





Elle découvrira plus tard, qu'ils étaient à Mâcon...


* Citation d'Anne Dandurand
_________________
Ambroise.
Un messager venant d’Autun frappe à la porte du bureau du Grand Fauconnier de France lui délivrant une missive à l’attention de Lucie, un parchemin enroulé et scellé d’un sceau rudimentaire. La calligraphie de la lettre est soignée et méticuleuse venant d’un apprentissage d’un long travail de scribe monacale.

Citation:

    Autun, le 9 Augustus de l’an de grasce MCDLX.


    Chère Lucie,

    Ce n’est pas de votre faute si vous avez dû partir si vite. J’étais prévenu de votre départ. Et en effet, Cassandre m’a raconté en gros ce qu’il s’est passé avec Boromir. Je n’ai pas pu revenir en taverne. Je devais préparer le dîner pour inviter Angeline à manger. C’est chacun notre tour. Et comme elle travaille beaucoup à la mine actuellement, elle rentre fatiguée. Elle est soulagée de pouvoir se reposer après le travail. Je m’inquiète lorsqu’elle travaille à la mine car je trouve cet endroit dangereux mais elle préfère.

    Je me relis et je viens de voir que je te vouvoie encore. C’est difficile pour moi de tutoyer une dame comme toi, qui pourrait être presque ma mère, pas que je te trouve âgée tout de même mais chez les moines, j’ai appris les règles de savoir-vivre. Je vais faire un effort pour te tutoyer même si j’ai beaucoup de respect pour toi.

    J’espère que ton voyage s’est passé sans encombre pour ton retour à Vienne et que tu as pu y retrouver tes amis. Pour ma part, je continue mon herbier et je vais bientôt commencer à enseigner les plantes à Cassandre et Boromir. C’est la première fois que je vais léguer le savoir que j’ai appris au monastère et je ne sais pas si je serai à la hauteur. J’ai un peu d’appréhension d’autant plus que je dois utiliser des mots pas trop difficiles pour que Cassandre me comprenne.

    Ça me fait plaisir que tu m’écrives pour m’inviter à ce stage découverte de la fauconnerie mais tu crois que je serai à la hauteur ? Je n’y connais rien et puis j’ai un peu peur. Parait que c’est grand un faucon. Et puis, je suis intimidé devant les inconnus. Tu me préviens quand tu vas commencer ce stage ? Je ne voudrais pas arriver en retard. J’espère juste ne pas me perdre en cours de route mais avec ta jolie carte que tu m’as offerte, ça devrait aller.

    Cura ut valeas !

    Ambroise.



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Lulue
Quelques jours plus tard, à Vincennes.
La Brune donne quelques écus au coursier avant de lui indiquer le chemin de la cuisine de la Curia, afin qu'il puisse se restaurer et se désaltérer.
Elle sourit en lisant la lettre du jeune homme et ne résiste pas à l'envie de lui répondre tout de suite, cela lui changeant bien des tracas quotidien



Citation:
Cher Ambroise,

J'espère que le repas était délicieux et qu'elle a su l'apprécier? As-tu osé lui dire ce que tu ressentais?
Elle a de la chance d'avoir un jeune homme tel que toi pour veiller sur elle. Et ne t'inquiète pas, les mineurs veillent les uns sur les autres, elle est donc en sécurité malgré tout.

Pour en revenir à mon départ précipité, il semblerait effectivement que certains habitants d'Autun aiment parler sur leur voisin et faire des procès d'intention sans savoir ce qu'il en est réellement. Si j'avais besoin de retrouver du calme, cela était encore plus urgent pour Tom, mais nous aurons l'occasion de revenir. Ne serait-ce parce que j'ai un petit ange là-bas.

Nous devrions arriver à Vienne demain, notre voyage ayant pris un peu de retard, parce que Lyon est menacé par des brigands, j'ai donc donné un coup de main à mon Suzerain. La veille, nous avons été attaqué par un homme, mais on lui a donné une bonne correction ! Cela devient une vraie habitude de se faire agresser aux alentours de Mâcon. Surtout si tu dois t'en approcher, soit bien prudent.

J'espère bien que tu n'insinues pas que je suis vieille !!! Tsss. Si jamais on vient à te reprocher de me tutoyer, alors tu leur diras simplement que je t'ai répondu que ce n'est pas parce qu'on vouvoie quelqu'un qu'on le respecte forcément. Et qu'à contrario le tutoiement n'empêche donc pas le respect. Et si je devais avoir un fils, du peu que j'en ai vu, j'aimerais bien qu'il te ressemble. J'espère d'ailleurs, que tu arriveras à retrouver tes parents, qu'ils puissent constater, avec fierté, le jeune homme que tu es devenu.

Ne te fais pas trop de souci pour l'apprentissage de Cassandre. Si jamais elle ne comprend pas, elle te harcèlera de questions ! Comme tu as sans doute pu le remarquer, elle est curieuse et à une soif d'apprendre sans faille. Et puis je suis sûre que tu te débrouilleras comme un chef!

Pour le stage je te tiendrais au courant oui, et je pense que j'enverrais quelqu'un vous chercher. Ainsi je serais sûre que vous arriverez sans encombre, et dans la voiture tu auras tout le loisir de vérifier l'exactitude de la carte que je t'ai donnée, et pourquoi pas, ajouter des annotations.

Bien à toi,




Faict à Vincennes, au mois d’août 1460



_________________
Ambroise.
Après sa ronde à la milice, Ambroise rentra chez lui au 10, route de Sémur, au bord de l’Arnoux, parmi les saules pleureurs. Il appréciait beaucoup ce cadre enchanteur où il pouvait se reposer après sa journée de patrouille. Il fût alors interpellé par le messager de retour de son voyage. Ambroise partager un morceau de miche de pain et de la soupe avec l’homme. Il se rassasia pendant que le jouvenceau lu la réponse de Lucie. Jamais il n’avait entretenu de correspondance et cela lui faisait plaisir qu’on lui écrive, qu’on lui demande de ses nouvelles. Ambroise ne résista pas à la tentation de répondre de suite à la dame, toujours en s’appliquant comme les moines le lui avait appris.

Citation:

    Autun, le 13 Augustus de l’an de grasce MCDLX.


    Chère Lucie,

    Oh ! Je suis bien content que tu aies donné la fessée au brigand, il le méritait. Je peux comprendre les miséreux qui cherche à se nourrir, mais souvent les marauds sont cupide, attiré par l’appât du gain et les écus facilement gagner, au détriment de ceux qui triment pour subvenir à leur besoin. Heureusement, tu n’es pas blessée mais je n’en attendais pas moins d’une valeureuse Dame Blanche comme toi. Promis, je ferais attention si je dois aller à Mâcon mais pour l’heure, je voyage peu. Et toi, t’es finalement de retour à Vienne ? Comment c’est là-bas ?

    Un soir, j’ai été en taverne avec Cassandre. Elle m’a raconté que le moine qui la gardait n’était pas gentil avec elle, en attendant le retour du Père Alexandre. Elle dormait chez Tom avant mais il est parti avec toi. Alors je lui ai proposé de l’héberger en attendant le retour du Père Alexandre. J’espère que tu ne m’en veux pas. Elle est bien sage. D’ailleurs, nous avons également reçu la visite d’Andhara, la sœur de Tom. Elle voulait offrir de la bière à ta fille. J’ai vite éloigné la chope pensant que tu n’apprécierais pas. J’espère avoir bien fait.

    Sinon, mon repas s’est bien passé avec Angeline, mais je ne sais pas si elle est sincère quand elle me dit qu’elle aime bien mes plats ou si c’est pour me faire plaisir. C’est que je ne suis pas doué en cuisine, mais plutôt en pâtisserie. Eh oui, je tente à modérer mon péché de gourmandise et ce n’est pas facile tous les jours. Tu sais, je rêve d’ouvrir un jour ma boulangerie de faire des petits pains et des tartes aux fruits. Mais bon, c’est un rêve. Là, j’ai déjà beaucoup d’occupations. Je m’engage chaque jour à la milice pour patrouiller car je préfère ça à la mine. Oh que oui !

    Demain, je dois retourner à l’Abbaye de Noirlac où j’ai grandi. J’ai réussi à convaincre Angeline de passer sa pastorale même si je la sens très intimidée. Je pourrai leur donner de mes nouvelles au passage. Tu me demandais si j’avais osé lui dire ce que je ressentais. Je t’avoue que j’ai trop peur de la réponse. Je ne sais pas comment lui dire. Et puis si elle m’aime aussi, après je fais quoi ? Non, j’ai bien trop peur, peur que tout change.

    Je suis surpris que tu aies aimé avoir un fils comme moi. Je n’ai rien de particulier. Je dois surtout beaucoup aux moines qui m’ont appris beaucoup de choses de la vie, même si je suis bien perdu avec Angeline. J’aimerais aussi avoir une maman comme toi. Peut-être un jour je la retrouverai. Et puis, j’ai peur d’être déçu. Mais il est vrai que j’aimerais connaitre mes origines et savoir pourquoi j’ai été abandonné à l’Abbaye.

    Pour le stage de fauconnerie, ça ne te dérange pas qu’Angeline vienne avec moi ? Elle aimerait bien aussi apprendre la fauconnerie mais elle a peur que ce soit réservé au sang « bleu ». Ça veut dire quoi ? Tu es vraiment trop gentille avec moi tu sais de m’envoyer une voiture nous chercher. Je n’ai pas peur de marcher, mais ça ira peut-être plus vite pour aller à Paris. J’ai regardé la carte, et c’est loin d’Autun. Et promis, je regarderai la carte pendant le trajet.

    Il faut que je me repose maintenant. Je vais laisser repartir le messager vers Vienne cette fois, en espérant qu’il te trouve. De toute façon il a une langue, il sait bien demander son chemin pour te trouver.

    Cura ut valeas !

    Ambroise.




_________________
Lulue
Arrivés à Vienne, Lucie jouait les guides touristiques après quelques jours d'isolement où elle avait pu régler certaines affaires, bien que tout ne fût pas fait. La période estivale semblait tout ralentir. Cela n’empêcha cependant pas le fameux coursier Bourguignon de se trouver à la herse d’Aubessagne, afin de remettre le précieux pli à la Blanche à la nuit tombée du quatorzième jour du mois d’août. Comme la première fois, Lucie lui offrit l’hospitalité.


Citation:
Cher Ambroise,

A l’heure à laquelle ma plume glisse sur ce parchemin, tu dois être à Noirlac, ou pas très loin d’y entrer. La vie à Vienne est bien calme, sans doute comme de nombreux endroits, en cette période estivale. Certains amis ou connaissances sont partis visiter le Royaume alors les soirées sont assez sages et calmes. Mais ce n’est pas pour me déplaire, parfois le silence est salvateur.

Je te remercie de prendre soin de Cassandre. Même si un enfant doit faire ses propres expériences, elle est effectivement un peu trop jeune pour goûter à la bière. C’est un coup à la faire devenir alcoolique, quoi qu’en pensent ou en disent certains.

Pour Angeline, je ne sais pas vraiment quoi te dire. Sans doute le pense –t-elle vraiment. En tous cas, tu ne dois pas en douter. Et puis si elle dit cela simplement pour te faire plaisir, c’est qu’elle doit également tenir à toi. D’ailleurs si elle t’aime aussi, les choses changeront forcément un peu mais la complicité que vous avez déjà restera la même, au mieux elle grandira davantage. Le changement a parfois du bon. Mais peut-être qu’il ne faut pas précipiter les choses et laisser le temps au temps, comme disait une Blondinette que je connaissais bien.

Je vais te faire une confidence. J’ai eu un fils qui te ressemblait un peu. Adoptif, certes, mais un fils quand même que j’ai profondément aimé. Nous étions en Berry à l'époque. Il est décédé il y a fort longtemps. Je suis donc bien placée pour confirmer ce que j’ai dit dans ma dernière missive, même si cela ne peut que surprendre. Bien longtemps que je n’avais pas évoqué son souvenir avec quelqu’un. Ni celui de son frère, disparu également. Certaines blessures ne guérissent jamais.

Avoir le sang bleu est une expression que l’on utilise pour dire qu’une personne est noble ou est un descendant de la noblesse. Tu pourras rassurer Angeline en lui disant que les roturiers dans certaines circonstances peuvent s’essayer à l’art de la Fauconnerie. Elle est donc évidemment la bienvenue au stage. J’ai hâte de la rencontrer. Il me semblait te l’avoir soufflé d’ailleurs. Ma mémoire me jouerait-elle des tours ?

Je te dis à bientôt, il est temps pour moi d’aller essayer de prendre un peu de repos.

Bien à toi,




Faict à Vienne, le quinzième jour du mois d’août 1460



_________________
Ambroise.
Les jours passent et se ressemblent. Il apprend à connaître la nature humaine, à observer les gens. Il reconnait en eux les tempéraments hippocratiques, et d’autres le caractère des nobles qui ne le surprend guère. Le message est de retour de son voyage, et Ambroise se met à lire avec plaisir des nouvelles de sa correspondante. Il est content de garder ce lien avec Lucie. Il prenait plaisir à lui écrire et le voilà à s’appliquer à nouveau pour lui répondre avec engouement pour lui donner de ses nouvelles.

Citation:

    Noirlac, le 16 Augustus de l’an de grasce MCDLX.


    Chère Lucie,

    Nous sommes bien arrivés à l’Abbaye de Noirlac même si Angeline ne m’a pas lâché le bras de tout le long du chemin. Je crois qu’elle n’est pas habituée à marcher ou alors c’est la peur de faire sa pastorale. Elle est très timide mais je l’ai aidé à l’affronter. Enfin, finalement c’est le Père Uriel mon professeur d’Aristologie et de Médecine, qui va lui enseigner sa pastorale.

    La vie à Autun est agréable, bien que je trouve la ville fort calme. Le Vicomte Maathis est revenu et se présente pour être maire d’Autun. Il a dit que c’était la Duchesse de Bourgogne qui lui avait demandé. Quant à Boromir, on ne le voit plus du tout, il semble avoir disparu. J’espère qu’il ne lui est rien arrivé.

    Par contre, je suis inquiet, je ne vois plus ta fille Cassandre, je crois bien qu’elle est retournée chez le Père Alexandre. J’aimais bien jouer avec elle et lui apprendre les plantes. J’espère qu’elle reviendra bientôt car elle me manque beaucoup. J’aime bien rire et m’amuser avec elle. Je voudrais aussi lui faire goûter mon miel bientôt. J’ai trouvé une ruche que j’ai apprivoisé, et les abeilles vont pouvoir me donner le miel. Il a d’excellente vertu médicinale, mais aussi je pourrai utiliser la cire pour fabriquer des chandelles. Par contre, je n’ai encore rien dit à Angeline, je voudrais lui faire la surprise.

    Ainsi donc, les sangs bleus sont les nobles ? J’aurais dû m’en douté puisque les nobles sont apparenté à l’élément de l’air, et qu’ils leur est conseillé de manger des oiseaux et des volailles plutôt que du porc ou du bœuf qui sont des animaux de l’élément de terre, comme les paysans qui travaillent la terre. Donc bleu comme le ciel.

    J’espère malgré tout, que je n’ai pas ravivé quelconques blessures lorsque tu parles de ton fils disparu. Je suis touché par tes écrits mais tu sais, je suis jeunes et encore tellement de choses à apprendre de la vie. C’est pour ça que l’Abbé Bardieu m’a demandé de me trouver une ville ou emménager et y faire ma vie, mes propres expériences.

    J’espère que tout va bien pour toi sinon à Vienne.

    Cura ut valeas !

    Ambroise.



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Lulue
Depuis quelques jours, la Brune était de nouveau sur les routes en compagnie de Dauphinois. En effet, elle avait reçu une convocation de son Suzerain lui demandant de participer à des joutes. C’est donc à la veille de leur arrivée au lieu-dit que le Chevalier prit la plume afin d’écrire à Ambroise.


Citation:
Cher Ambroise,

Comment se passe votre séjour à Noirlac ?
Je suppose que vous avez commencé votre pastorale. Tu vas sans doute trouver ma question idiote, mais je me demandais pourquoi tu n’avais pas demandé à Alexandre de vous la faire ? Il est un prête excellent et je suis sûre que l’apprentissage aurait été facile avec lui. Il s’occupe d’ailleurs de celle de Cassandre.

Je ne me souviens pas d’avoir croisé le fameux Vicomte dont tu me parles lors de mon séjour. Est-ce qu’il serait l’un de ces politiciens qui ne montre sa trogne que pour gagner des voix au moment des élections ? Si oui, cela serait vraiment dommage pour vous, parce qu’un Maire doit rester accessible pour les habitants de sa ville.

Concernant Cassandre, j’ai eu des nouvelles il y a quelques jours. Elle est alitée actuellement, étant fiévreuse. A force de trainer jusqu’à des heures indues avec les adultes et les fortes chaleurs de ces derniers jours, voilà ce qui arrive. Toutefois, je ne doute pas qu’une fois qu’elle sera de nouveau sur pied, elle s’empressera de retrouver le chemin menant à ta demeure. Elle était vraiment contente du nouvel apprentissage que tu lui proposais. Et puis elle t’aime beaucoup, ainsi qu’Angeline alors je pense que vous n’avez pas fini de la voir dans les parages.

Pour le souvenir de mes fils disparus, tu n’as rien ravivé ne t’inquiètes pas. C’est vrai que je n’en parle pas forcément spontanément. Mais certaines choses continuent inlassablement d’hanter l’âme humaine. C’est sans doute aussi ce qu’on appelle la vie.
Il faut effectivement que tu fasses tes propres expériences mais reste toujours prudent, malgré tout. La nature humaine est parfois bien bizarre et souvent calculatrice. Enfin, l’avenir t’en apprendra forcément plus que je ne pourrais le faire, et se chargera d’être plus convaincante.

Je ne suis plus actuellement à Vienne mais en Languedoc, avec mes Suzerains et leurs autres vassaux. Nous allons à des joutes organisées par un noble du coin. Ce n’est pas le genre de manifestation que je préfère sachant que je vais forcément y croiser même de loin des personnes nauséabondes et pédantes. Mais pour une fois que je peux remplir mon rôle de vassale, je ne peux pas louper cette occasion.

Il est d’ailleurs l’heure que je les rejoigne avant que Gérault ne se mette à râler.
Je te dis à bientôt.


Bien à toi,




Faict en campagne Languedocienne, le vingt-et-unième jour du mois d’août 1460



_________________
Ambroise.
Les jours filèrent à vive allure sans qu’Ambroise ne s’en rende vraiment compte. La routine s’était plutôt installée entre Autun et Noirlac, bien que le jouvenceau ne sache pas rester en place. Il s’intéressait à sa ville mais aussi à son Duché. Il observait d’un air soucieux la nature humaine, à qui se fier, qui ne pas se fier. Une lettre de Lucie lui fût apportée lorsqu’il rentre de la mine ce soir-là. Depuis quelques jours, il ratait l’occasion de s’inscrire dans la milice, et lorsqu’il ne trouvait pas d’offre d’emploi sur le panneau municipale à la mesure de ses compétences, il était forcé de se rendre à la mine. Il détestait ça à vrai dire, lui qui détestait l’obscurité. C’est tout réjouit qu’il prit sa plume pour répondre à celle qu’il considérait un peu comme sa confidente à présent.

Citation:

    Noirlac, le 23 Augustus de l’an de grasce MCDLX.


    Chère Lucie,

    Il y a bien des choses à que je voudrais te raconter que je ne sais pas par où commencer. D’abord, je voudrais te dire que je vais bien et Angeline aussi. Elle est fort occupée à Noirlac pour sa pastorale que nous n’avons guère l’occasion de nous voir mais je pense très fort à elle et elle me manque à vrai dire.

    Et du coup à Autun, je me sens un peu seul. La ville est calme même si le soir je rencontre des nouvelles personnes revenant de leur retraite spirituelle, mais ce n’est pas la même chose. Avec Angeline, il a ce je ne sais quoi qui me donne tellement d’enthousiasme. J’ai appris que Bertrande allait quitter Autun avec Grisance et ça m’attriste aussi car je les apprécie tous les deux.

    Et le Vicomte a été élu maire. Il l’est comme tu l’as expliqué dans ta lettre. On ne le voit pas de la journée, ni le soir sauf tard proche de matines. Et lorsqu’il est là, il n’est pas très causant. Et quand il l’est, il étale ses titres et ses fonctions à rallonge. Il veut toujours avoir raison sur tout et puis, il engage à 15 écus pour ses champs demandant des personnes très costauds. Les nobles sont tous comme ça dit ? Proche de leur bourse et prenant de haut les autres ? Il cherchait un tribun pour la ville alors je me suis proposé pour pouvoir venir en aide aux démunis. Il a préféré choisir Catherine2, une demoiselle qui lui faisait les yeux doux. Il m’a dit que je n’avais pas les connaissances suffisantes des fonctions municipales pour tenir ce poste. Qu’en sait-il ? Il ne m’a même pas posé la question. Aristote a dit que l'homme sage participe à la vie de la cité, mais on ne veut pas que j’y participe.

    Déçu je suis Lucie, vraiment déçu par le comportement de certains. Du coup, je suis retourné à Noirlac. Je me sentais vraiment inutile dans cette ville qui m’avait pourtant chaleureusement accueillie, mais une fois que je veux m’investir, on me m’écarte. A l’Abbaye, j’ai repris de nouvelles études pour devenir professeur. Il y a un malentendu entre nous aussi, la pastorale, je l’ai passé à l’âge de mes 12 ans et j’ai également suivi les cours d’Aristologie et de Médecine avec le Père Uriel. C’est lui qui m’a tout appris. Et il a accepté d’être mon parrain pour le baptême. J’espère que tu viendras. Angeline et moi, on a décidé de se faire baptisé ensemble. Par contre, elle doit encore trouver un parrain ou une marraine. Je dois attendre qu’elle finisse sa pastorale aussi. Je pense que je vais devenir Oblat et aider à l’Ordre Cistercien. A l’Abbaye, tout le monde est accueillant au moins, tandis qu’à Autun, ce n’est pas pareil.

    Sinon, j’ai demandé au Père Alexandre pour l’aider à la fonction de diacre, mais il m’a dit que je devais suivre le séminaire à l’Archevêché de Lyon. Je me suis donc rendu à l’adresse indiquée mais il n’y a eu pas âmes qui vivent en ce lieu pour m’accueillir comme si tous les prélats étaient partis en retraite monacale. Après quelques heures d’attentes, j’avais trop soif pour pouvoir rester plus longtemps, alors j’ai laissé une lettre pour demander une entrevue à leur convenance.

    Selon les symptômes que tu me décris pour Cassandre, j’ai l’impression que la fillette a attrapé une belle insolation. Se balader par cette chaleur, ce n’est pas étonnant. Il faut toujours se protéger la tête. C’est pour ça que j’ai toujours mon chapeau de paille avec moi. Si c’est bien une insolation, il faut qu’elle se repose dans un lieu frais à l’abri du soleil afin qu’elle respire de l’air frais, qu’elle boit beaucoup d’eau et qu’elle prenne des bains d’eau froide. J’espère qu’elle va aller mieux parce qu’elle me manque ainsi qu’à Angeline, j’en suis sûr. Elle est tellement pétillante et elle croque la vie à pleine dent. Et puis j’adore son innocence de la vie même si elle est plus mature qu’on ne le pense.

    Je suis tout de même triste pour toi, et pour ton fils disparu. Je vais prier le Très-Haut pour toi, pour qu’il repose en paix et pour que tu puisses un jour avoir à nouveau un fils avec ton prince charmant. Je comprends que trop bien ce que tu écris, qu’il y a des choses qui hante l’âme humaine. J’aimerais tellement avoir réponses à mes questions. Je voudrais tellement connaitre la vérité sur ma famille et mes origines.

    J’espère que tu vas bien t'amuser aux joutes, j’ai jamais vu ça, juste des enluminures mais ce n’est pas pareil. Ça doit être beau à voir même si c’est dangereux. Fait attention à toi. Tu me le promets ? Je comprends mieux ce que ça veut dire maintenant quand tu parles de personnes nauséabondes et pédantes. Il faut les ignorer tout simplement Lucie, c’est ce qu’il y a de mieux à faire je pense. Bon courage à toi.

    Cura ut valeas !

    Ambroise.




Le sceau faisant foi, il tendit la lettre au messager qui partit aussitôt en direction du Languedoc à l’adresse indiquée par sa correspondante.
_________________
Lulue
A nouveau, le coursier, qu'elle commençait à reconnaitre de loin, lui remit un pli de son correspondant préféré. Elle avait hâte de lire des nouvelles de ce jeune homme, qui avait tant à apprendre sur la nature humaine. La Brune plissa le nez par moment et sans attendre elle lui répondit.


Citation:
Cher Ambroise,

Eh bien, effectivement tu avais un tas de choses à me dire, pour mon plus grand bonheur. J’espère pouvoir faire aussi bien !

Je suis contente de savoir que vous allez bien, et j’espère que celui est toujours le cas. Pour ma part les choses sont assez calmes depuis mon retour à Vienne. Je me concentre principalement sur les projets que j’ai en fauconnerie. Je prendrais presque goût au fait de ne pas être constamment sur les routes ou sur le front… à croire que je vieillis mal ! Enfin Tom essaye de me mettre dans le crâne que je ne le suis pas, vieille, mais il faut pourtant se rendre à l’évidence que je ne suis plus la jeune fille qui a intégré les Blanches, il y a bien longtemps.

En parlant de fauconnerie, je ne vous oublie pas pour la démonstration. Seulement je forme actuellement un autre petit groupe, composé uniquement de nobles. Te connaissant, je me suis dit que cela serait une mauvaise idée de tous vous rassembler, timide comme tu es. Et puis ne les connaissant pas, je préfère éviter qu’ils soient désagréables, tout ça parce qu’ils se sentiraient insultés d’apprendre cet art au milieu de roturiers…

Je ne sais pas trop quoi te dire concernant votre Maire, Ambroise. Sauf peut-être que s’il est si inintéressant que tu le dis, il faut le laisser dans son coin ? Il y a des personnes comme ça, qui pensent qu’elles ont de l’importance simplement parce qu’elles sont bourrées de titres et ont donc besoin de les étaler. D’ailleurs, c’est souvent que l’on me fait la remarque que je n’étale pas assez les mien, et qu’il est étonnant que je n’y attache pas plus d’importance. Comme s’ils devaient m’offrir le respect de mon interlocuteur. Je compte plutôt sur mon répondant et mon fichu caractère pour cela… et ça à plutôt fait ses preuves jusqu’à présent !

Son retour à la Mairie d’Autun, est sans doute lié à une magouille politique, comme bien souvent dans ce milieu. C’est un milieu sans pitié où la morale est souvent oubliée. Le copinage prend souvent le pas sur les compétences. C’est bien pour ça que certaines situations dégénèrent rapidement ou que certains duchés vont droit dans le mur. Je me demande comment certains font encore pour se regarder en face. Ne lui attache pas trop d’importance, il ne sera pas Maire à vie. Tu auras donc l’occasion de tomber sur un Bourgmestre qui saura te donner ta chance.

Cassandre est à nouveau sur pied, je pense que tu as du t’en rendre compte. Mais j’ai cru percevoir dans ses écrits qu’elle était un peu tristounette. Je crois que les évènements qui se sont passés il y a quelques semaines, avec les départs qui ont suivi l’ont beaucoup affecté. Elle pose beaucoup de questions comme à son habitude, mais cette fois-ci c’est compliqué de lui répondre de façon à ce qu’elle comprenne et puis surtout je ne veux pas lui retirer trop vite toute son innocence. A tort sans doute, mais comme tu l’as très justement remarqué, elle est aussi très mature pour son âge. C’est surement dû au fait que ses parents n’ont été que peu là pour la surprotéger, même si je fais du mieux que je peux, tout en assumant mes engagements. Mais peu le comprenne et ne cesse de juger.

Pour les joutes, je ne t’en dirais pas plus pour l’instant. Juste que je ne courrais aucun risque, puisque j’ai simplement joué les écuyères, pas de poussière à mordre donc, contrairement aux jouteurs.

Suite au prochain épisode…

Bien à toi,




Faict à Vienne, le .... jour du mois d’août 1460



_________________
Ambroise.
Ambroise revenait des champs où il avait travaillé journée. Epuisé, le galopin rentra chez lui avec l’arrivée d’une nouvelle lettre apportée par le messager. Content de cette surprise, il s’empressa d’en lire le contenu. Il fut content que son correspondant aille bien, mais évidemment son travail lui prenait du temps, en particulier la fauconnerie. Après s’être rassasier d’un bon repas, une belle pièce de bœuf d’accompagné d’une sauce archiduc, sa laitue vinaigrée avec un soupçon de miel, mélange de saveurs que le jeune cuisinier appréciait. Le soir, il s’installer à son écritoire afin de répondre à la lettre de sa correspondante et lui donner des nouvelles.

Citation:

    Noirlac, le 29 Augustus de l’an de grasce MCDLX.


    Chère Lucie,

    Comment se passe les cours de fauconnerie ? J’espère que les nobles ne t’en font pas voir des vertes et des pas mûres, qu’ils sont respectueux et courtois avec toi. Ne t’en fait pas, tu as bien fait, j’attendrai pour la fauconnerie, et puis de toute façon, Angeline séjourne actuellement à l’Abbaye de Noirlac pour y suivre les cours pour sa pastorale.

    Heureusement que tu n’es pas seule et que tu as Tom pour veiller sur toi. Et concernant ton âge, je n’ai rien vu à ma connaissance qui permettrait d’affirmer que tu sois vieille. Si si, je t’assure. Et puis c’est dans la tête tout ça ! C’est ce que Frère Mathieu me disait quand je m’inquiétais pour lui lorsque je lui faisais mal pendant mon entrainement de combat au bâton. Malgré tout, le pauvre, il avait des courbatures le lendemain.

    A Autun, tout ce passe bien, la ville est très calme mais ce n’est pas grave. Le maire est toujours absent, et je ne remarque plus du tout sa présence en taverne. La dernière fois, il m’a proposé d’être tribun mais j’étais assez pris par les retrouvailles avec ta fille Cassandre. Elle est en pleine forme d’ailleurs. N’empêche, je ne comprends pas le maire qui veut me nommer tribun parce que son amie a quitté la ville. Selon son opinion, je n’ai toujours pas la connaissance des fonctions municipales. Alors pourquoi cette proposition ? Je ne comprends pas. J’ai tenté d’en parler à une noble dame d’expérience que j’ai rencontrée pendant les élections ducales, mais je n’ai pas obtenu de réponse comme si ce sujet gênait et ne pouvait être abordé. Est-ce mal d’en parler ?

    C’était vraiment agréable ces élections ducales, au début j’ai même cru que sur l’estrade allait se présenter une troupe de troubadours, mais non hélas. Et puis leur nom était comique, je dirais plutôt alléchant, Dragibus comme des dragées. Moi qui suis gourmand, j’avais envie d’y goûter. C’est là que j’ai rencontré la dame noble et blonde. Elle s’appelle Della. J’ai oublié le reste tellement son nom est long. En tout cas, elle a été très gentille avec moi, même qu’elle me proposait de me lancer dans la diplomatie. Je ne suis pas certain d’en être capable, étant fort timide. Elle m’a dit que l’on se reverrait bientôt, parce qu’elle a adoré mon cadeau, un pot de miel.

    Ah oui ! Je ne t’ai pas raconté je crois. J’ai trouvé une ruche dans la forêt. Alors je l’ai aménagé pour me lancer dans l’apiculture. J’adore le miel, en brioche, en biscuit et en pain d’épices. Et puis, c’est bon pour la santé, je pourrai même faire des bougies avec la cire d’abeille. Et là, je tente de trouver la recette pour préparer de l’hydromel. La noble Della, m’a proposé d’en acheter, sans doute pour ça qu’elle voudrait me revoir. Peut-être que je pourrai gagner quelques écus en vendant mes pots de miel et économiser pour mes études de médecine à l’université. J’ai hâte de revoir Angeline pour lui faire goûter. Et puis, si tu veux goûter mon miel, il faudra que tu reviennes nous voir à Autun.

    A propos de ta fille, c’est vrai qu’elle est un peu tristounette. Elle est très déçue par les adultes qui leur avaient promis de rester à Autun, mais ils sont tous parti. Et elle se sent un peu seul j’ai l’impression, bien qu’elle apprécie ma compagnie. Elle est retournée vivre chez le Père Alexandre où elle continue sa pastorale. Elle s’inquiète aussi que tu sois triste mais que tu le caches. Elle se demande même pourquoi tu souffres alors que le Père Alexandre lui dit que nous devons faire le bien et Dieu nous le rendra. J’ai bien eu du mal à lui répondre. Ce qui m’a amené à poser la question à Mère Tullia pour m’aider à répondre à Cassandre. Et elle m’a répondu que lorsque l'on garde confiance en Dieu, que l'on suit le chemin de la Vertu, en étant généreux, gentil... Eh bien, Dieu voit tout cela, et Il nous en récompense, comme une mère récompenserait son enfant pour une bonne action.

    Voilà les quelques nouvelles d’Autun qui je l’espère te ravirons.

    Cura ut valeas !

    Ambroise.



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Lulue
Cela faisait un petit moment qu’elle n’avait eu le temps de prendre la plume pour le loisir. Le pauvre Ambroise devait commencer à croire que la Brune l’avait oublié. Profitant d’un petit moment de répit, elle s’installa derrière son bureau pour écrire au jeune-homme.


Citation:
Cher Ambroise,

Comment vas-tu ? J’espère que tu ne désespérais pas trop de ne plus avoir de mes nouvelles, mais les choses sont assez mouvementées en ce moment, et le temps me manque.

Je suis actuellement à Dié, pour voir mon Suzerain. J’ai pu le croiser quelque fois en taverne, cela m’a fait plaisir. Depuis le temps que je devais lui rendre visite… Il en a même profité pour annoncer à sa femme, mon hésitation à me rendre à Embrun pour lui faire un coucou. Du coup, elle m’attend de pied ferme là-bas. Je vais donc prendre la route demain pour la retrouver. Je ne sais pas trop encore pour combien de temps, puisqu’il faut aussi que je retrouve Tom sur Autun à son retour. En tout cas, Dié est une ville agréable. A la fois calme et animée. Je ne regrette pas du tout mon séjour là-bas. J’y ai fait des rencontres bien sympathiques, ainsi que quelques-unes à Vienne. C’est ce qu’il me fallait pour me changer les idées.

Pour le stage de fauconnerie, il se passe. Ils ont tous l’air d’avoir un sacré caractère alors il faut tenir tout ce petit monde. Mais si jamais ils mettent autant le cœur à l’ouvrage qu’ils peuvent bondir sur leurs grands chevaux ou faire la tête, je pense que le reste de la session sera des plus intéressantes. Je te ferais sans faute le bilan.

Au fait, tu es devenu le tribun d’Autun ? Il me semblait que tu devais voir le Bourgmestre ? Cassandre m’a dit qu’elle avait enfin pu discuter avec lui et qu’au final il semblait sympathique quand il voulait. J’espère que cela continuera sur cette bonne voie et qu’il saura se fondre un peu plus à la population.

Oh ? Si tu trouves la recette de l’hydromel, je passe commande pour que tu me fasses quelques bouteilles ! En tout cas, je vois que tu commences à être bien occupé et à t’intégrer non seulement dans la ville mais aussi dans le duché avec quelques personnes. Tu dois être content.

Comment va Angeline ? Elle a pu achever sa pastorale ? Cassandre m’a dit qu’Alexandre lui avait appris le Crédo et qu’elle le récitait à tue-tête. J’espère qu’elle ne le fatigue pas de trop, parce que le pauvre doit me détester par moment. Mais bon, je la ferais surement revenir à mes côtés, comme cela été prévu à la fin de sa pastorale. Je ne peux pas lui imposer plus que cela. Je sais que s’il a accepté, c’est parce qu’on est ami depuis longtemps. Alors je ne vais pas abuser de sa gentillesse.

Voilà, c’est tout ce que je peux te dire pour l’instant. C’est sans doute peu, compte-tenu de mon temps de réponse. Mais pour changer un peu, les choses sont relativement calmes et j’avoue que cela me repose, cela me change du front et de la tension qu’il y a en permanence dans ces moments-là.

J’ai hâte de découvrir les prochaines nouvelles que tu auras à me raconter.

Bien à toi,




Faict à Dié, le huitième jour du mois de septembre 1460



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Ambroise.
Ambroise était rentré tard chez lui, ayant quitté sa boulangerie assez mécontent et en colère. Il rageait contre lui même de ne pas réussir son pain. En rentrant, la solitude le tenaillait qu'il avait envie de répondre à son amie. Cela lui changerait les idées. Il coucha sur le parchemin ses pensées et raconta sa vie par ce quelques lignes écrite avec son cœur.


Citation:

    Autun, le 15 September de l’an de grasce MCDLX.


    Chère Lucie,

    Beaucoup d’événements sont venu bouleverser ma vie depuis que je t’ai écrit ma dernière lettre. Et c’est vrai que je me suis inquiété de ne plus recevoir de tes nouvelles car j’adore te lire et pouvoir t’écrire. Fort heureusement, ta fille Cassandre m’a dit que tu viendrais prochainement à Autun. Cela m’avait un peu rassuré j’avoue, me disant que tu préférais peut-être me donner de tes nouvelles de vive voix.

    Mais comme j’apprends que tu ne vas pas arriver de suite, je prends ma plume pour t’écrire cette lettre, pas trop tard j’espère. J’ai eu beaucoup de choses à faire ces derniers jours. Je vais commencer à enseigner l’Aristologie à l’Archidiosèce de Lyon, j’ouvre doucement ma boulangerie où je vais enfin commercialiser mon miel. Et enfin, j’aide aussi le Père Alexandre en tant qu’acolyte. Autant dire que j’ai des semaines plutôt chargées, mais ce n’est pas pour me déplaire.

    Angeline a terminé sa pastorale mais je la vois très peu. Heureusement que j’ai du travail qui comble mes journées pour ne pas trop y penser car elle me manque beaucoup. J’attends son retour et sa présence car sans elle mon cœur pleure, mais je n’en parle à personne pour ne pas les inquiéter.

    Enfin, ne t’étonne pas si tu trouves de la farine avec ma lettre. Je m’entraîne à faire du pain et ce n’est vraiment pas facile, parce que je n’ai pas reçu de leçon d’un maître boulanger. Alors je me contente de suivre les recettes. Et actuellement, c’est une catastrophe, j’en ai réussi que trois. J’aimerais pouvoir tous les réussir. J’aime ce métier et je persiste car je veux y arriver.

    Je ne suis pas devenu tribun. Le maire brille par son absence et le marché s’en fait ressentir. Je me demande d’ailleurs s’il n’est pas retourné dans son château. D’ailleurs, la dernière homélie du Père Alexandre, concernait justement les dommages à vivre en ermitage. Ce n’est pas grave de toute façon. Et à présent, de nouvelles élections municipales sont ouverte avec comme candidates, le sergent de police Gabrielle Siagnole, je ne sais pas si tu la connais ; et toujours la même Caroline de Bourbon qui persiste à se présenter alors que dans toute la ville la rumeur court qu’elle a été brigande. Et j’ai eu cet écho venant de plusieurs personnes, alors vraiment j’espère qu’elle ne sera pas élue. Ce serait un coup dur pour la ville si la mairie se faisait piller. D’ailleurs Grabrielle Siagnole est vraiment différente du Vicomte Maathis. Elle propose, si elle est élue, de prendre des jeunes nouveaux au conseil. J’ai été surpris.

    Pour l’hydromel, j’ai trouvé la recette dans le Ménagier de Paris, très intéressant comme livre d’ailleurs, et il est en fermentation. J’espère que mon premier essai sera le bon. Je pourrai alors t’en vendre quelques-unes avec plaisir à ton retour à Autun. Mon miel a du succès en tout cas. J’ai des futurs clients qui m’ont dit qu’ils passeraient à ma boutique. Ça me fait plaisir.

    Voilà pour les nouvelles, j’espère que tout ce passe toujours aussi bien de ce que tu me racontes dans ta dernière lettre. J’espère te revoir bientôt parce que nos soirées en taverne à discuter me manquent beaucoup. La ville est tellement calme en ce moment. Les gens sortent très rarement de chez eux et c’est dommage.

    Prends soin de toi et repose toi aussi. Cassandre m’a dit qu’il t’arrive de ne pas dormir de la nuit tellement tu as du travail. Il faut penser à te reposer sinon, tu vas être malade.

    A très vite j’espère, à te lire ou te voir.

    Deus vos protegat !

    Ambroise.



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--Lulue.
Voilà plusieurs jours qu'ils étaient dans ce Royaume qu'elle n'appréciait pas vraiment. Les gens, hormis quelques raretés à Saint Claude, n'étaient pas des plus accueillants, voire carrément inexistants. Ils avaient fini par retrouver une Rousse qui les avait rejoints alors que Doudou semblait avoir disparu. Sans doute s’était-il laissé distraire par quelques fessiers féminins.

Quoi qu’il en soit, le voyage était loin d’être de tout repos, et c’est complètement épuisée qu’elle prit très tardivement plume et parchemin pour répondre à son futur filleul.



Citation:
Cher Ambroise,

Comment vas-tu ? Je m’excuse pour le temps de réponse bien long. Ton pigeon a eu du mal à me trouver, tant les péripéties ont été à l’honneur depuis notre départ.

Je te remercie pour toutes les choses gentilles que tu as pu dire dans ta lettre. Et bien évidemment, je confirme mon choix d’accepter d’être ta marraine. Je ne sais pas si j’en serais une exemplaire, je me pose la question la question à chaque fois, mais je puis t’assurer que je ferais de mon mieux.

Ici les choses ne sont pas tout repos, comme je te l’ai précisé au début de ma lettre. D’ailleurs Durandal n’est pas de retour avec nous. J’espère pouvoir aller le chercher bientôt. Et pour ma part, j’ai été blessé. Rien de grave rassure toi, mis les gens de ce Royaume sont des nerveux et vraiment bizarres. J’en ai également profité pour remettre ma lettre de démission de chez les Dames Blanches. Ce n’est pas quelque chose qu’un Chevalier doit faire, surtout s’il veut garder la face, mais parfois, je crois qu’il faut savoir partir, malgré tout. Et puis qui sait, cela me permettra peut-être de mieux revenir, parce que j’affectionne particulièrement cette Commanderie et Blanches. Ce n’est pas facile de tourner tout un pan de sa vie, comme ça.

Nous serons de retour dans quelques jours, alors je ne vais pas m’épancher davantage, je te raconterais les choses de vive voix.

Pourras-tu passer le bonjour à Alexandre ? J’espère qu’il va bien et que ces offices se remplissent un peu plus.

Je te dis à très vite

Bien à toi,




Faict à Poligny, le deuxième jour du mois de novembre 1460





Lulue
Une escorte à réaliser qui l'obligeait une nouvelle fois à se rendre en Bourgogne. L'idée ne l'enchantait pas vraiment de retourner sur ces terres. Il faut dire que son dernier séjour y avait été des plus chaotiques. Au moins, là y aurait un peu de piment, les armées pimentant le trajet. Ils allaient donc devoir à un nouveau jeu :" Saute armée".

Une mauvaise rencontre les obligèrent à faire une halte à Autun. La Brune essaya de rester impassible mais il fallait avouer que plus les jours passaient, plus elle avait du mal à faire l'indifférente. Ce soir-là, elle prit donc la plume pour lui écrire



Citation:
Mon cher époux,

Je n'ose vous demander comment vous allez, me doutant qu'avec cette guerre, les choses sont loin d'être faciles. J'espère simplement que vous allez bien, ou à défaut que vous n’êtes pas mourant.

Pour ma part, la vie paisible à Embrun ou à Vincennes me convient relativement, pouvant ainsi profiter des filles. Cassandre devrait quitter Autun dans quelques heures pour rejoindre le LD. Enfin, elle est sortie de ce calvaire. Je n'ai pu la voir que brièvement, puisqu'en effet, comme vous l'aurez sans doute compris, je suis actuellement à Autun.

Je dois me rendre hors des frontières pour escorter un ami. A quelques lieues de vous, j'essaye d'oublier l'envie de vous rejoindre, avant qu'on pense que je suis en proie à la folie de trahir la Couronne. Même si pour certains, le fait d'être votre épouse suffit à dire que je le fais au quotidien. Mais qu'importe, si cela peut occuper leur maigre vie, qu'ils parlent et jugent. Ils ne prendront de toute façon jamais la peine d'essayer de comprendre. Comme-ci Eglise et Couronne avaient toujours croisé le fer.

En espérant que cette missive puisse vous trouver, que je puisse enfin avoir de vos nouvelles.

Je vous embrasse,




Faict à Autun, le quatrième jour du mois de mars 1461



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Ramon
Le riter était fatigué de cette escapade. Il avait du faire face aux blessures et à sa mise en procès, pour lequel il s'en était bien sorti d'ailleurs. Alors qu'il cheminait avec son groupe, un oiseau vint lui apporter des nouvelles de sa femme. Il se demandait comment ces volatiles pouvaient faire pour toujours trouver les bonnes personnes. Mais plus important, il lu le message avec un grand sourire et avec joie. Alors que les teutoniques décidèrent de faire une halte, le borgne décida lui ,d'écrire à son tour à sa femme.

Citation:
Ma bien chère femme,

Je n'ai pas assez de mots pour vous dire à quel point vous me manquez.
Si cela peut vous rassurer je vais très bien, du moins, bien mieux.

Nous avons du nous replier au sein de l'empire. J'aimerai pouvoir retrouver vos doux bras et pouvoir profiter de votre douce présence, mais voila qu'a la place nous cheminons mes compagnons et moi même sur les routes boueuses de campagne.

Je pense souvent à vous et vous espère.

Je sais que ce n'est pas facile pour vous et peut être encore moins que moi de par vos engagements. Ceux qui critiquent votre époux, sont surement ceux qui l'ont appelé alors qu'il était Ordensmarschall, qui a toujours défendu la bourgogne est la couronne lorsque l'hérésie ne l'avait point subtilisé.
Ils ont peur de perdre leurs titres plus que leurs fiertés qui n'est peut être pas un mot connu d'eux.
Je vous aime ma mamie, pour ce que vous êtes, pour cette force qui vous anime et pour votre si belle âme.

Je vous renvoie le pigeon qui a pu me retrouver, espérant qu'il fasse la même chose pour vous.

Je vous embrasse

Ramon

Faict sur les routes, le onzième jour du mois de mars 1461
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