Khy
*Petite Pettinengo.
Sur le bureau dévasté, une lettre, au cachet brisé des Pettinengo, froissée, tachée d'encre & d'eau salée.
Une main blanche, fine & translucide, aux ongles rouges d'être rongés, retient l'encrier ouvert déversant goutte à goutte son contenu sur la lettre en question.
L'unique bougie éclairant la chambre finit de fondre sur les parchemins vierges, un pigeon, affamé, picore avec entrain les miettes de pain restant du dîner à même le bois de l'écritoire.
La jeune femme à l'encrier paraît porter des millénaires de souffrances sur le dos tant ses cernes sont profonds & tant sa peau est pâle. Pas de rides pourtant, tout juste le front plissé par de trop lourds soucis, & un nid d'oiseau à la place de la crinière brune & bouclée originelle.
C'est l'inquiétude, qui la ronge, pour la gamine blonde & inconsciente qui lui sert de petite soeur d'adoption, ou quelque chose dans ce goût là.
Parce que celle-ci vient de perdre son père, parce que celle-ci ne se rend pas compte des conséquences de ses actions, parce que celle-ci ne sait pas la douleur qui va la prendre, après, quand la solitude viendra lui foutre une claque.
Alors l'angoisse la ronge, à la brune balafrée, parce que ça lui pèse de ne pas être auprès d'elle, & de devoir lui mentir, encore, quand à sa situation.
Dernière relecture difficile à cause de l'encre qui a coulé, & la senestre lasse de porter penne à encrier pour mieux porter peine sur papier.
Sur le bureau dévasté, une lettre, au cachet brisé des Pettinengo, froissée, tachée d'encre & d'eau salée.
Une main blanche, fine & translucide, aux ongles rouges d'être rongés, retient l'encrier ouvert déversant goutte à goutte son contenu sur la lettre en question.
L'unique bougie éclairant la chambre finit de fondre sur les parchemins vierges, un pigeon, affamé, picore avec entrain les miettes de pain restant du dîner à même le bois de l'écritoire.
La jeune femme à l'encrier paraît porter des millénaires de souffrances sur le dos tant ses cernes sont profonds & tant sa peau est pâle. Pas de rides pourtant, tout juste le front plissé par de trop lourds soucis, & un nid d'oiseau à la place de la crinière brune & bouclée originelle.
C'est l'inquiétude, qui la ronge, pour la gamine blonde & inconsciente qui lui sert de petite soeur d'adoption, ou quelque chose dans ce goût là.
Parce que celle-ci vient de perdre son père, parce que celle-ci ne se rend pas compte des conséquences de ses actions, parce que celle-ci ne sait pas la douleur qui va la prendre, après, quand la solitude viendra lui foutre une claque.
Alors l'angoisse la ronge, à la brune balafrée, parce que ça lui pèse de ne pas être auprès d'elle, & de devoir lui mentir, encore, quand à sa situation.
Dernière relecture difficile à cause de l'encre qui a coulé, & la senestre lasse de porter penne à encrier pour mieux porter peine sur papier.
Citation:
Ma chère Khy...
Je suppose que tu es déjà au courant et que je ne t'apprendrai rien si je te dis que mon père est mort.
La douleur que je ressens est immense et je ne veux pas le montrer car je me doute que pour maman c'est pire...
J'ai fait quelque chose de mal Khy...
Je suis allée à l'écurie pour prendre un cheval. Le palefrenier n'allant pas assez vite je l'ai fouetté à coup de cravache... J'avais trop besoin de m'aérer l'esprit, de sortir de Pettinengo, de ne plus voir les regards compatissants autour de moi.
Je t'écris d'une des tavernes d'Annecy et l'envie me prend de reprendre le cheval et de fuir... Encore plus loin...
J'espère que tu vas bien,
Juliette
Je suppose que tu es déjà au courant et que je ne t'apprendrai rien si je te dis que mon père est mort.
La douleur que je ressens est immense et je ne veux pas le montrer car je me doute que pour maman c'est pire...
J'ai fait quelque chose de mal Khy...
Je suis allée à l'écurie pour prendre un cheval. Le palefrenier n'allant pas assez vite je l'ai fouetté à coup de cravache... J'avais trop besoin de m'aérer l'esprit, de sortir de Pettinengo, de ne plus voir les regards compatissants autour de moi.
Je t'écris d'une des tavernes d'Annecy et l'envie me prend de reprendre le cheval et de fuir... Encore plus loin...
J'espère que tu vas bien,
Juliette
Citation:
Juliette,
Petite insolente. Je me lie à ta douleur autant que faire se peut malgré la distance entretenue, sache-le.
Je sais ta souffrance, je sais celle de ta mère, & je sais combien mes mots te paraîtront fades & dénués de toute consolation.
Je sais encore que les rares conseils que je pourrais te prodiguer, tu ne les écouteras sûrement pas. Après tout, moi même, je ne les ai pas suivis.
Mais Juliette, ma blondinette, mon exécrable, je t'en conjure, reviens auprès de ta mère, retourne à Pettinengo.
Si ton père est mort, Ronan, lui, ne l'est pas. Nashia, elle, ne l'est pas, même si je ne doute pas qu'elle doit tant se faire un sang d'encre pour toi que son coeur a du s'arrêter de battre, déjà, en attendant ton retour prochain.
Ne la fais pas autant souffrir. J'ai laissé assez de dégâts derrière moi pour que tu n'en rajoutes pas une couche inutile.
Je t'embrasse comme je t'aime,
Khy.
Petite insolente. Je me lie à ta douleur autant que faire se peut malgré la distance entretenue, sache-le.
Je sais ta souffrance, je sais celle de ta mère, & je sais combien mes mots te paraîtront fades & dénués de toute consolation.
Je sais encore que les rares conseils que je pourrais te prodiguer, tu ne les écouteras sûrement pas. Après tout, moi même, je ne les ai pas suivis.
Mais Juliette, ma blondinette, mon exécrable, je t'en conjure, reviens auprès de ta mère, retourne à Pettinengo.
Si ton père est mort, Ronan, lui, ne l'est pas. Nashia, elle, ne l'est pas, même si je ne doute pas qu'elle doit tant se faire un sang d'encre pour toi que son coeur a du s'arrêter de battre, déjà, en attendant ton retour prochain.
Ne la fais pas autant souffrir. J'ai laissé assez de dégâts derrière moi pour que tu n'en rajoutes pas une couche inutile.
Je t'embrasse comme je t'aime,
Khy.
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