Nikkita
[Chat loupé]
Lourde
Non, pas la ville, bien que les errances conjuguées sur tous les modes, tous les temps et surtout, par tous temps, les promènent sans répit ou presque dun bout à lautre du royaume. Lourde, pas plus dun excès alimentaire, bien quil y eût ample matière à faire, et bien faire. Lourde, simplement, dune besace plus haute que ses trois pommes habituelles, et même en en rajoutant deux, ça commençait à faire beaucoup, voire à friser le trop.
Une idée primesautière, au départ, germée dans lequel de ces cerveaux duettistes ? Plutôt un défi accepté, un pied de nez aux origines incertaines de la vagabonde, une invitation comme on se jette à leau, comme on enfile sa Manche, sans démancher pour autant. Vous prendrez bien un peu de ma Normandie ? A prendre les chemins, il y en a bien un qui y mène, par les bouts de nez curieux.
Elle avait grandi là, si grandir pouvait sappliquer à sa silhouette menue, dans une ferme ouverte à tous vents, surtout ceux du Nord, avec leurs cortèges danglois aux bourses bien garnies. Ce défilé ininterrompu entre les jupons maternels lavait rapidement convaincue que compter était un apprentissage inutile : nul besoin de comptabiliser le cinquième père potentiel pour savoir que ça faisait beaucoup, et quil était déjà de trop.
Par contre, les études zoologiques, dans cette période faste en découvertes, sétaient avérées riches denseignements : elle avait pu observer que les chatons issus dune même portée arborent fièrement les couleurs de leurs différents géniteurs. Par une transposition simpliste, Nikkita y avait gagné la certitude dêtre issue dun mélange aux accents anglo-anglo-anglo-normands, si ce nest plus, ainsi que la crainte de se retrouver un jour confrontée à lune de ses parcelles génitrices. Et lil malicieux dAldyr à lévocation de ce sujet, sil laiguillonnait par bravade, lui laissait en part égale présager quen terre normande, quelle sache ou non compter, la multiplication des petits pères lattendrait.
Envie ? Pas envie ? Si le Cidre autant que le Calva sétaient avérés fades, la moisson sur les routes, elle, avait le goût long en bouche. Et pesait son pesant de quincaillerie sur lépaule.
A la mi-journée, ses muscles endoloris se rappelaient à son bon souvenir. A la nuit tombante, elle sétait écroulée plutôt quassise, adossée contre le chargement, fermant les yeux dans la minute même. Les mains abandonnées, ouvertes à ses côtés, images défilant sous ses paupières, entre fantasmagorie et réalité, elle marmonna indistinctement :
Dyr Vaches Limous rmandes 'minent pareil... Zavez Cidre Soif néreux lcoin Pas compter Plus décus qudétoiles Cpas mon père !
Lourde
Non, pas la ville, bien que les errances conjuguées sur tous les modes, tous les temps et surtout, par tous temps, les promènent sans répit ou presque dun bout à lautre du royaume. Lourde, pas plus dun excès alimentaire, bien quil y eût ample matière à faire, et bien faire. Lourde, simplement, dune besace plus haute que ses trois pommes habituelles, et même en en rajoutant deux, ça commençait à faire beaucoup, voire à friser le trop.
Une idée primesautière, au départ, germée dans lequel de ces cerveaux duettistes ? Plutôt un défi accepté, un pied de nez aux origines incertaines de la vagabonde, une invitation comme on se jette à leau, comme on enfile sa Manche, sans démancher pour autant. Vous prendrez bien un peu de ma Normandie ? A prendre les chemins, il y en a bien un qui y mène, par les bouts de nez curieux.
Elle avait grandi là, si grandir pouvait sappliquer à sa silhouette menue, dans une ferme ouverte à tous vents, surtout ceux du Nord, avec leurs cortèges danglois aux bourses bien garnies. Ce défilé ininterrompu entre les jupons maternels lavait rapidement convaincue que compter était un apprentissage inutile : nul besoin de comptabiliser le cinquième père potentiel pour savoir que ça faisait beaucoup, et quil était déjà de trop.
Par contre, les études zoologiques, dans cette période faste en découvertes, sétaient avérées riches denseignements : elle avait pu observer que les chatons issus dune même portée arborent fièrement les couleurs de leurs différents géniteurs. Par une transposition simpliste, Nikkita y avait gagné la certitude dêtre issue dun mélange aux accents anglo-anglo-anglo-normands, si ce nest plus, ainsi que la crainte de se retrouver un jour confrontée à lune de ses parcelles génitrices. Et lil malicieux dAldyr à lévocation de ce sujet, sil laiguillonnait par bravade, lui laissait en part égale présager quen terre normande, quelle sache ou non compter, la multiplication des petits pères lattendrait.
Envie ? Pas envie ? Si le Cidre autant que le Calva sétaient avérés fades, la moisson sur les routes, elle, avait le goût long en bouche. Et pesait son pesant de quincaillerie sur lépaule.
A la mi-journée, ses muscles endoloris se rappelaient à son bon souvenir. A la nuit tombante, elle sétait écroulée plutôt quassise, adossée contre le chargement, fermant les yeux dans la minute même. Les mains abandonnées, ouvertes à ses côtés, images défilant sous ses paupières, entre fantasmagorie et réalité, elle marmonna indistinctement :
Dyr Vaches Limous rmandes 'minent pareil... Zavez Cidre Soif néreux lcoin Pas compter Plus décus qudétoiles Cpas mon père !