Afficher le menu
Information and comments (0)

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[RP] Dernier arręt : Courceriers !

Rosalinde
[Juillet]

Alors c'était ça, Courceriers ?

Bon, elle ne pouvait pas dire qu'elle n'avait pas été prévenue. Judas lui avait décrit la chose comme un amas de ruines, force était de constater que... C'était un amas de ruines. Avec un toit au dessus. Peut-être exagérait-elle un peu, mais un tout petit peu alors, car elle ne se connaissait pas d'origines marseillaises. Bref. Elle allait devoir vivre là-dedans pendant au moins... Une semaine. Avec le nouvel intendant. Le maître des lieux l'avait envoyée en inspection de son travail, officiellement. Officieusement (c'est à dire, la version non-communiquée à Isaure), il souhaitait que Rose, qui à l'époque traversait une phase d'abstinence aigüe, ce qui la rendait d'humeur infâme (et la prédisposait à être portée sur la bouteille), couche avec Mortimer. Rien que cela.

Arrivée à l'entrée du castel, juchée sur son fidèle destrier qu'elle appelait pour le moment Christos (quelle divine plaisanterie que de penser qu'elle montait le second prophète !), elle hésita un instant avant de franchir les quelques mètres qui la séparaient de la porte. C'est qu'elle était sensée être arrivée depuis deux semaines déjà. Le Von Frayner avait du se faire un sang d'encre, car elle n'avait donné signe de vie pendant tout ce temps.

C'est que mademoiselle, vexée qu'on la congédie de Petit Bolchen pour une mission qui l'irritait plus que tout, avait décidé de lever le camp sans attendre les gardes qui étaient sensé lui servir d'escorte. Au final, elle avait été brigandée par une bande d'affreux margoulins qui avaient eu la décence de lui laisser son cheval (il fallait dire qu'elle s'occupait de lui pendant qu'ils lui avaient dérobé ses affaires), et avait, après une journée de marche à la recherche d'une âme charitable pour lui offrir le dîner, décidé de squatter un bon moment chez un jeune curé de campagne (on connait son attirance pour les hommes d'église) qu'elle s'amusait à tenter entre deux sermons. Tout en redécouvrant la Divine Comédie assise à l'ombre d'un prunier.
Miséricordieuse (et toujours sous le coup de son voeu de chasteté), elle avait décidé d'abandonner son prêtre avant qu'il n'y tienne plus, et avait repris la route en direction du Maine.

Trêve de tergiversions. Elle s'avance, et va vigoureusement frapper contre la porte d'entrée.


- Holà, du château ! C'est messire Judas qui m'envoie !
_________________

Mortimer_
Une arrivée imminente, voila ce que le message codé annonçait. L'information était parvenue à Mortimer via le réseau de communication qu'il avait mis en place dès les premiers jours de sa prise de fonction. Lors de son entretien d'embauche, il avait pu constater certaines lacunes dans le domaine de la sécurité de Courceriers, à commencer par la facilité déconcertante avec laquelle il était possible de pénétrer au cœur du castel et se faire mener jusqu'aux appartements du seigneur des lieux, sans avoir de comptes à rendre à quiconque.

Mais ça, c'était avant.

Le nouvel intendant avait fait quadriller les abords du château en positionnant des informateurs à certains points stratégiques, de sorte que le moindre inconnu ayant franchi un périmètre, soigneusement délimité, voyait sa présence directement signalée au parisien. Ainsi, des mouchards pouvaient prendre leur envol depuis le poste de garde, la taverne du village, ou encore, le lavoir aux cancanières, précieux puits d'informations.

En l'occurrence, le message que Mortimer avait réceptionné provenait d'un paysan isolé, qui s'étaient étonné de voir une personne non identifiée traverser ses champs en jachère. Une personne non identifiée, aux yeux de l'intendant pour qui la série de croix, de bâtonnets et de ronds grossièrement dessinés sur un parchemin de piètre qualité ne signifiaient pas grand chose, mis à part qu'un intrus était en approche. Après tout, il ne fallait en attendre trop de la part de bouseux illettrés. Les voir tracer des formes - supposément - géométriques était déjà un exploit en soi. Leur demander d'assimiler qu'un carré représentait un homme, une croix une femme, et un rond un cavalier - armé s'il était associé à un bâtonnet - était surement au dessus de leur capacités intellectuelles.

Tant pis ! Avec un peu de pratique, les mouchards prendraient peut-être le pli. Pour l'heure, Mortimer ne pouvait que supposer que la personne en approche était la certaine Rosalinde, lui ayant annoncé sa visite prochaine dans une brève missive.

Lorsqu'elle frappa à la porte, il se tenait donc fin prêt et ouvrit aussitôt le judas. Scrutant l'Oeil de Petit Bolchen, il resta silencieux de longues secondes, prenant le temps de la jauger d'un oeil calculateur avant de la questionner d'une voix glaciale :


Le mot de passe ?
Rosalinde
Arrivée au castel, donc. Elle qui s'attendait à un minimum de chaleur dans l'accueil (après tout, n'est-ce pas ainsi que l'on souhaite la bienvenue à une collègue, a fortiori quand celle-ci est une Vénus descendue de son panthéon ?), elle fut servie.

Haha.

Ce ne fut même pas la porte qui s'ouvrit, mais le judas (pas le Von Frayner, l'autre), et elle vit apparaitre deux yeux qui la dévisagèrent sans détour. Impolitesse suprême et agacement de la rousse. Agacement qui crut encore lorsqu'il s'enquit du mot de passe.
Le mot de passe ?
Quel mot de passe ?
Judas ne lui avait jamais parlé d'un mot de passe !

Qu'à cela ne tienne. Ce n'était pas un mot de passe qui l'empêcherait de rentrer.

A son tour de détailler la maigre portion de visage qu'elle peut apercevoir dans la découpe de la porte. Tout s'éclaire sur le délicat faciès de l'Oeil de Petit Bolchen. Doigt levé, elle déclare, avec son aplomb légendaire :


- Face de rat !

Sourire qui se dessine sur ses lèvres tandis qu'elle brûle déjà de connaitre la réaction de Mortimer. Qu'il se moque d'elle ou lui claque son judas au nez, peu lui importait. En ce cas elle se rendrait au village le plus proche, et pondrait un compte-rendu incendiaire, à destination de Petit Bolchen, évidemment.
Méfie-toi, Mortimer, c'est avec Rose que tu joues ton destin, et ta place !

En tout cas, voilà un séjour qui débutait sous les meilleurs auspices.


Edit cause balise couleur.
_________________

Mortimer_
Une poissonnière. Telle est la première impression que fit l'Oeil de Petit Bolchen à l'intendant de Courceriers avec son insolence et son parler disgracieux. Il avait suffit d'une seule phrase - et d'une lettre à la tournure un peu trop hautaine et directive à son goût- pour que Mortimer se fasse son idée sur le personnage ; une bécasse issue de la campagne profonde se prenant pour une grande dame, parce qu'un petit seigneur daignait lui accorder son attention.

Le Von Frayner avait du lui tendre une main charitable pour la sortir du ruisseau. Il s'agissait probablement d'un acte intéressé, visant à s'expier d'un quelconque pêché qui le tourmentait et l'empêchait de dormir en paix. Ou alors, il trouvait une satisfaction lubrique à entretenir une relation avec elle.

Pour Mortimer, il ne pouvait s'agir que de l'une ou l'autre des deux possibilités. Tous les nobles fonctionnaient ainsi. Voila longtemps que Mortimer l'avait compris et qu'il n'était plus dupe, mais il se plaisait à entrer dans leur jeu ou hypocrisie et faux-semblant régnaient en maîtres, domaines dans lesquels il commençait à exceller, ou tout du moins, ce plaisait-il à le croire. Mais, face à la réplique cinglante de Rosalinde, l'envie d'afficher un masque de sympathie ne se fit aucunement sentir. Ainsi répondit-il de but en blanc :


Vous vous êtes trompée d'endroit. L'entrée des domestiques se trouve dans l'arrière cour. Cette porte ne s'ouvre que pour les personnes de haute importance. Hu !

Et de claquer sèchement le judas comme on collerait un camouflet à un rival.
A parler de charretier, accueil de charretier !
Rosalinde
Hu, comme il disait !

Une saleté de pisse-froid, mufle et rabat-joie. Ils allaient bien s'entendre. Pauvre Judas, qui espérait faire prendre des vacances à son Œil... Celui-ci lui reviendrait sans doute aussi amoché et de mauvaise humeur qu'il l'avait quitté. Nul doute que le séjour à Courceriers allait tourner au pugilat.
Quoiqu'un combat de style lutte gréco-romaine pourrait potentiellement intéresser notre rouquine. Surtout s'il se pratiquait à l'Antique, autrement dit : A poil !

Mais pour l'instant, ils n'en étaient pas à ce stade (olympique, haha !).
Coup sec frappé du plat de la main contre la porte, et la Rose agacée de lancer :


- Bonjour tout de même !

Tête haute, elle se dirige donc vers l'arrière de la bâtisse. Être considérée comme appartenant à la domesticité du Von Frayner ne la dérangeait pas le moins du monde. Quant à l'humiliation subie, elle le lui ferait payer au centuple.

Pour l'instant, cheval tiré par la bride jusqu'aux écuries, et débarrassé de son harnachement et paquetage. Tour des ruines fait, entrée de la valetaille trouvée, huis poussé, huis clos.


- Quelqu'un ?

Quelqu'un d'autre que l'autre tête de lard, si possible.
_________________

Mortimer_
L'oreille tendue et les sens aux aguets, l'intendant guettait la réaction de la jeune femme, s'attendant à l'entendre travailler ses vocalises lors d'une envolée lyrique chargée de noms d'oiseaux, le tout accompagné de bruyants tambourinements contre le chambranle de la porte.

L'unique coup qui fit vibrer le battant en bois le laissa donc perplexe et quelque peut désappointé. Les salutations presque polies - presque - étaient moins amusantes que ce qu'il avait espéré, mais soit ! La Rosalinde était peut-être moins farouche qu'elle n'en avait l'air. Tant mieux ! D'ailleurs, n'était-elle pas en train d'obtempérer ?

Et le winner is Mortimer ! Un sourire de contentement se vissa sur ses lèvres. Il venait de remporter la première manche avec brio. La prochaine allait probablement se jouer dans la cuisine, qu'il gagna rapidement pour y préparer le terrain. D'un revers de la main, il balaya la table des miettes qui y croupissaient, puis il y déposa une miche entamée, un morceau de saucisson sec et du fromage du terroir. Une pomme et une poignée de prunes vinrent égayer le tout. Ne manquait plus qu'un coup à boire pour compléter la collation.

Le parisien était en train de remplir un pichet de vin dans le cellier lorsqu'il entendit héler dans la pièce d'à coté. Déboulant dans la cuisine, la mine radieuse, il s'avança vers Rosalinde en mettant bien en évidance la cruche et le godet qu'il tenait dans chaque main.


Ôla, damoiselle ! Soyez la bienvenue à Courceriers.

Sourire ironique en coin.

Je suis Mortimer, plus rapide que la lumière ! Rendez-vous tous, ou se sera la guerre - ouiiii la guerre !- Pardon, hum. Vous avez un petit creux ? Servez-vous, faites comme chez vous.

Enfin, pas trop quand même.
Rosalinde
Pas de chance pour Rosalinde, ce fut bel et bien Mortimer qui la réceptionna à l'entrée des communs. Qu'importait. La cruche et le verre de vin tendus sauraient bien rattraper le déplaisir de le voir, à moins que... A moins que ce ne soit un piège ! Qui sait ce qu'il avait pu mettre là-dedans. Paranoïa ? Peut-être un peu, mais sachant comment trépassa sa défunte mère, la Rousse savait mieux que quiconque que dans un godet d'apparence tout à fait ordinaire pouvait se trouver à peu près tout et n'importe quoi. En plus, elle avait une réputation de sobriété à conserver, du moins pour l'instant, elle ne savait quels liens entretenait le Sénéchal avec Isaure.

Aussi jeta-t-elle son dévolu sur la pomme esseulée au milieu des prunes, laissant l'autre en plan avec son pinard.


- Rosalinde, Œil de Petit Bolchen.

A pleines dents elle croque dans le fruit défendu, et prend le temps d'avaler sa bouchée avant d'enchaîner.

- Ceci dit, mon cher Mortimer, je crois que nous sommes partis sur de mauvaises bases.

Que va-t-elle faire ? Le remercier pour la collation préparée ? C'est mal la connaitre.

- Peut-être pourriez-vous commencer par me montrer ma chambre et monter mon bagage jusque là ?

Pour faire passer la pilule, elle lui servit son sourire le plus charmant. Celui pour lequel on lui donnerait le bon dieu sans confession.
_________________

Mortimer_
Pas un merci, ni même un sourire. Voila de quoi froisser notre cher Mortimer, qui regretta aussitôt l'instant de faiblesse qui l'avait poussé à préparer une collation pour Rosalinde, dans l'espoir qu'elle lui pardonne son accueil de mauvais goût, mais aussi de lui montrer qu'il était prêt à faire une effort pour lui pardonner en retour l'outrecuidance dont elle avait fait preuve en l'insultant vertement.

L'intendant avait fait une tentative pour repartir sur de bonnes bases, mais la jeune femme lui fit l'affront d'ignorer le verre de vin qu'il lui proposait. Ah, qu'il se sentait idiot avec sa cruche pleine qu'il brandissait à bout de bras. Qu'à cela ne tienne, il se servit un godet, qu'il remplit généreusement pour y noyer l'humiliation qu'il venait de subir, avant de le siffler d'un trait.


Raaah...aaargh !

Le soupir de contentement se transforma en un râle contrarié lorsque le parisien entendit la demande de "Princesse Rosalinde", car madame s'imaginait surement qu'elle pétait des paillettes plus haut que son cul, et qu'elle était en droit de lui donner des ordres.

Grincement de dents et sourire forcé.


Mais bien sur.

L'intendant se débarrassa de la cruche et du godet en les posant sur la table, avant d'adopter une mine aussi neutre que possible et de se courber légèrement.

Si "madame" veut bien me suivre, je vais lui montrer ses appartements.

Et de lui tourner le dos pour ouvrir la marche. Il prit un malin plaisir en lui faisant faire quelques tours et détours - d'ailleurs, n'étaient-ils pas déjà passés par là ? - avant de s'arrêter à l'étage, devant une porte qui semblait tenir dans ses gonds par on ne sait quel miracle.

C'est ici ! J'espère que vous ne serez pas trop déçue du voyage...

Mouahahaha ! L'intendant poussa le débris de porte qui grinça affreusement et dévoila une chambre sombre et humide, où l'odeur de moisissure se battait avec celle des fientes de pigeons. L'un de ces piafs grassouillets salua leur arrivée d'un RoOOouroOuh retentissant.

Mortimer leva le nez en direction du trou qui béait dans le plafond et offrait une vue plein ciel :


Chambre quatre étoiles ! Vous avez de la chance, il n'est pas donné à tout le monde d'avoir une vue directe sur la Grande Ourse depuis son lit.

Oui, il avait choisi la chambre la plus délabrée de tout le castel. Vengeance !
Rosalinde
La belle le suivit, considérant que son sourire avait fait son petit effet. Loupé, elle déchanta vite lorsqu'elle aperçut la porte de ce qui serait sa "chambre", et encore, l'impression ne fit que se confirmer une fois l'huis branlant passé. Ce n'était pas une chambre, c'était un grenier. Il allait la faire dormir dans un grenier. Avec les pigeons. Soit. Heureusement, ils étaient en été, et les trous du plafond lui seraient sans doute salutaires au vu de la chaleur qui régnait déjà sous les combles. Pas à pas, elle s'avance, précautionneusement, afin de tester la solidité du plancher un rien vermoulu.

- Nom de Zeus, Morty* ! Le château est vraiment dans un état pitoyable.
(*blague. Drôle. Haha.)
Ceci dit, il m'étonnerait de ne voir que quatre étoiles.

Crevure de Sénéchal. Rien à faire, cette fonction était indissociable, pour Rose, de l'idée de "cancrelat" et de celle "d'enfoiré affectif", puisque ces deux expressions semblaient convenir à la fois à Moran et à Mortimer. Ou peut-être était-ce le prénom commençant par un M ? Elle n'M pas.

Mais s'il croit qu'elle va s'avouer vaincue pour autant !


- J'y pense, vous êtes sans doute au courant... Monsieur m'a donné aval pour me permettre de décorer ma chambre à mon goût.

Prépare-toi au déficit, mon petit !

- Le plus dur va être de trouver par où commencer.

Car Princesse Rosalinde s'était justement mis en tête de mériter son surnom. Après tout, il fallait qu'elle fasse payer Judas pour cet éloignement forcé, et Mortimer pour être un parfait crétin, de son avis. Elle sort donc de son paquetage une mine et un parchemin, sur lequel appuyé contre la couverture d'un livre elle se met en quête de rédiger la liste de ses besoins vitaux.

Citation:
    Besoins vitaux

    - Chaux (pour les murs)
    - Bâti de lit
    - Draps (beaucoup)
    - Paillasse propre
    - Nécessaire de toilette
    - Table
    - Chaise


Rien de plus.
Pour le moment.
Après tout, Judas l'avait déjà forcé à dormir dehors, alors elle n'allait pas se plaindre pour si peu. Si ?
Si.


- Il me faut un menuisier, des draps et tutti quanti. Y en-a-t-il ici, ou dois-je aller en chercher ?
_________________

See the RP information
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)