Missanges
[Manoir dAr Govelioù]
Le silence régnait en maître au manoir, celui-ci avait pris ses quartiers dété et les nombreuses pièces étaient devenues désertes au fil des jours. Javais donné congé aux domestiques et ceux-ci sétaient empressés de partir rejoindre leurs familles aux quatre coins de Bretagne.
Affairée à constituer un bouquet, histoire doublier ce vide que sont les départs Intégrant les fleurs et les feuilles, harmonisant les couleurs, coupant les tiges afin de les avoir toutes à une hauteur identique. Je répartissais ce bouquet dans un vase, que je posais sur la table du salon. Un centimètre à droite, trois millimètres plus à gauche
Parfait !
Lharmonie était trouvée. Reculant afin de contempler cette fausse perfection, jétais heureuse du résultat.
Oui ! Le bonheur peut être très simple
Un long soupir me fit tourner la tête, couché sur le sol la tête entre ses pattes deux billes rondes me regardaient. kousker ! Le chien dont javais la charge durant les vacances mobservait inclinant la tête tantôt à droite tantôt à gauche, trouvant sans doute ridicule de passer du temps auprès de ces fleurs qui le faisaient éternuer si par malchance elles se trouvaient près de ses narines. Il aurait bien remplacé tout cela par de la bonne viande ou quelques os appétissants. Mais voilà cétait un chien et cétait moi le boss
Mes iris le fixèrent,
Allez viens on va jouer
À croire que ces animaux savent lire sur les lèvres jeus à peine prononcé les mots, quil était devant la porte attendant impatiemment que celle-ci souvre, puis il bondit rapidement vers lextérieur.
kousker, était un jeune labrador, qui naimait pas la laisse. Impossible de le faire avancer lorsquil était maintenu par une lanière de cuir il se couchait alors sur le sol et il fallait le traîner si lon voulait quil avance
Au manoir et surtout avec lespace des terres dAr Govelioù qui sétendait à perte de vue il était heureux. Tandis que chacun descendait à son rythme la pente douce parsemée darbres ombrageant ce parc, je regardais les grands arbres devenir bien visibles au fur et à mesure de notre avancement. Leurs cimes touffues érigées dans les airs semblaient défier le ciel. Un mélange de variétés se côtoyait les unes avec les autres. Un rayon de soleil sinsinua au travers des feuilles, venant agresser mes iris qui se fermèrent aussitôt. Le revers dune main vint subitement palier à cette agression, afin de diminuer lintensité de cette lumière. Lentement mes yeux souvrirent et au travers de mes doigts, je regardais toujours la cime des arbres. Des ombres chinoises se dessinèrent sur ma chemise et selon la forme des feuilles des dessins étranges se mirent en mouvement.
La feuille du chêne sembla découper le fin tissu de ma chemise de ses dents dentelées, tandis que la feuille du frêne faisait naviguer une douce barque.
Tandis que mes pas inclinaient légèrement lherbe constituant un gazon dès plus magnifique, kousker, écrasait lamentablement ces brins verts sy vautrant en effectuant diverses roulades.
Le jeu des cabrioles parut lui plaire un moment puis il se mit en quête den trouver un autre. Quelques feuilles flétries par lété débutant, senvolèrent devant lui, montant en spirale sous son nez, un nouvel amusement était trouvé, mais il fut de courte durée. Je le vis remonter la pente à vive allure tenant dans sa gueule une grosse branche morte. Mes yeux le fixèrent au travers des espaces de mon chapeau de paille, fermant un il puis un autre je mamusais à le voir venir, estimant la distance
Venir !
En fait, il me fonçait dessus oui ! Mais il allait bien sarrêter ! Et ben non ! Et, comme si je nexistais pas il me chargea. Jeus beau essayé de rentrer mon ventre, de faire une passe digne dun grand Toréador je fus assise dans lherbe son nez devant le mien.
Saleté va !
Cest à ce moment là quun pigeon piqua de la cime dun arbre, passant entre son museau et mon nez, lâchant un vélin enrubanné dun joli fil de soie sur ma tête, à croire que ce volatile avait envie de finir accompagné par des lentilles !
kousker partit immédiatement à sa poursuite tandis que je dépliais la missive,
"Je reviens en Bretagne,
Je suis à Rieux dans peu de temps."
Mes yeux sarrondirent sur la signature .
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Chanson. Parole et musique de Peter et Missanges de Kerdren Encyclopédie
Le silence régnait en maître au manoir, celui-ci avait pris ses quartiers dété et les nombreuses pièces étaient devenues désertes au fil des jours. Javais donné congé aux domestiques et ceux-ci sétaient empressés de partir rejoindre leurs familles aux quatre coins de Bretagne.
Affairée à constituer un bouquet, histoire doublier ce vide que sont les départs Intégrant les fleurs et les feuilles, harmonisant les couleurs, coupant les tiges afin de les avoir toutes à une hauteur identique. Je répartissais ce bouquet dans un vase, que je posais sur la table du salon. Un centimètre à droite, trois millimètres plus à gauche
Parfait !
Lharmonie était trouvée. Reculant afin de contempler cette fausse perfection, jétais heureuse du résultat.
Oui ! Le bonheur peut être très simple
Un long soupir me fit tourner la tête, couché sur le sol la tête entre ses pattes deux billes rondes me regardaient. kousker ! Le chien dont javais la charge durant les vacances mobservait inclinant la tête tantôt à droite tantôt à gauche, trouvant sans doute ridicule de passer du temps auprès de ces fleurs qui le faisaient éternuer si par malchance elles se trouvaient près de ses narines. Il aurait bien remplacé tout cela par de la bonne viande ou quelques os appétissants. Mais voilà cétait un chien et cétait moi le boss
Mes iris le fixèrent,
Allez viens on va jouer
À croire que ces animaux savent lire sur les lèvres jeus à peine prononcé les mots, quil était devant la porte attendant impatiemment que celle-ci souvre, puis il bondit rapidement vers lextérieur.
kousker, était un jeune labrador, qui naimait pas la laisse. Impossible de le faire avancer lorsquil était maintenu par une lanière de cuir il se couchait alors sur le sol et il fallait le traîner si lon voulait quil avance
Au manoir et surtout avec lespace des terres dAr Govelioù qui sétendait à perte de vue il était heureux. Tandis que chacun descendait à son rythme la pente douce parsemée darbres ombrageant ce parc, je regardais les grands arbres devenir bien visibles au fur et à mesure de notre avancement. Leurs cimes touffues érigées dans les airs semblaient défier le ciel. Un mélange de variétés se côtoyait les unes avec les autres. Un rayon de soleil sinsinua au travers des feuilles, venant agresser mes iris qui se fermèrent aussitôt. Le revers dune main vint subitement palier à cette agression, afin de diminuer lintensité de cette lumière. Lentement mes yeux souvrirent et au travers de mes doigts, je regardais toujours la cime des arbres. Des ombres chinoises se dessinèrent sur ma chemise et selon la forme des feuilles des dessins étranges se mirent en mouvement.
La feuille du chêne sembla découper le fin tissu de ma chemise de ses dents dentelées, tandis que la feuille du frêne faisait naviguer une douce barque.
Tandis que mes pas inclinaient légèrement lherbe constituant un gazon dès plus magnifique, kousker, écrasait lamentablement ces brins verts sy vautrant en effectuant diverses roulades.
Le jeu des cabrioles parut lui plaire un moment puis il se mit en quête den trouver un autre. Quelques feuilles flétries par lété débutant, senvolèrent devant lui, montant en spirale sous son nez, un nouvel amusement était trouvé, mais il fut de courte durée. Je le vis remonter la pente à vive allure tenant dans sa gueule une grosse branche morte. Mes yeux le fixèrent au travers des espaces de mon chapeau de paille, fermant un il puis un autre je mamusais à le voir venir, estimant la distance
Venir !
En fait, il me fonçait dessus oui ! Mais il allait bien sarrêter ! Et ben non ! Et, comme si je nexistais pas il me chargea. Jeus beau essayé de rentrer mon ventre, de faire une passe digne dun grand Toréador je fus assise dans lherbe son nez devant le mien.
Saleté va !
Cest à ce moment là quun pigeon piqua de la cime dun arbre, passant entre son museau et mon nez, lâchant un vélin enrubanné dun joli fil de soie sur ma tête, à croire que ce volatile avait envie de finir accompagné par des lentilles !
kousker partit immédiatement à sa poursuite tandis que je dépliais la missive,
"Je reviens en Bretagne,
Je suis à Rieux dans peu de temps."
Mes yeux sarrondirent sur la signature .
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Chanson. Parole et musique de Peter et Missanges de Kerdren Encyclopédie