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[RP]L'Hostel Particulier des Houx-Rouge

Soren
[21 questions*]

Je regarde Syu comme si elle venait de m'envoyer une évidence en pleine face. je cherche la vérité dans la profondeur de ses prunelles. Se peut-il que...que la réponse soit là?

- Syu, peux-tu me prêter ce livre?

Jamais dans toute ma vie, je n'ai eu autant d'intérêt à feuilleter le livre des vertus. Sa lecture m'avait toujours paru terne, sans vie et très moralisatrice. J'avais toujours trouvé qu'il y manquait des scènes épiques. Je me serais bien vu dans le rôle d'un héros bardé de métal et écrasant de sa gigantesque épée de feu les Princes-Démons les plus monstrueux! Je serais allé jusque sur la lune pour aller libérer mon archange féminin et je l'aurais embrassé avec fougue! Mais à la place de ça quoi? Des personnes qui discutent, discutent et discutent encore. Des hommes et des femmes avec des vies ternes, sans amusement, sans joie, passant leur temps à faire le bien autour d'eux sans même s'en rendre compte! Oh oui, les séances de pastorales étaient d'un ennui...

Je prends le livre dans les mains, l'examine de près. De très près. Il sent un peu le moisi. Les pages que je feuillette ne semblent pas avoir de marques particulières. aucune annotation supplémentaire ne semble avoir été griffonné. J'en arrive à la section des logios de Christos et elle est bien vide. Il n'y a juste que la première page qui présente la section. Je passe mon doigt sur la reliure, à l'endroit où les pages ont été déchirées


- Ces pages déchirées...Ce sont toutes les pages qui présentent les Logios de Christos et...

Je souris, triomphant. J'ai résolu l’énigme de la création de la vie!

- Il y en a 21! Tu me comprends Syu? Il y en a 21. Albanne? Hum? 21...

* 21 Questions - 50 cents
_________________
Syuzanna.
[Parle Chinois pour voir ?]

Vingt-et-un ? Eh bien quoi, vingt-et-un ? Doit-elle lui rappeler qu'elle n'a jamais lu ce livre vertueux ? Et que s'il en manque un bout, elle est bien incapable de dire ce qu'il y a dedans ? Se dandinant légèrement sur son accoudoir, elle grimace. Vingt-et-un, vingt-et-un... Qu'est-ce que cela peut bien signifier ? Elle tourne son regard vers lui, haussant une épaule. Au risque de passer pour une idiote finie, elle répond :

- Vingt-et-un ? Cela ne me dit rien du tout.

Mais par les Dieux, elle n'y connait rien, à toutes ces choses aristotéliciennes. Ennuyeuses d'ailleurs. Les bonnes gens de cette religion sont toutes à moitié fades. Rien à voir avec ses dieux, à elle.
Elle examine la pâle figure de sa brune amie. A-t-elle compris, elle, ce que veut dire Søren ? Elle a grandi dans cette religion, elle devrait saisir. Elle semble perdue dans ses réflexions.
De nouveau, la rousse réfléchit. Vingt-et-un... Il y a ce signe étrange, d'un côté signe des Castral-Roc, de l'autre, elle vient de le remarquer, le nombre dix-sept en romain. Dix-sept, vingt-et-un... Où cela la mène ? A nulle part. Rien de concluant. Rien du tout, même.


- Tu peux... éclairer ma lanterne, Seurn, s'il te plait ?
Soren
[我告訴你,答案是美德的書。*]

- Éclairer ta lanterne Syu? Vraiment?

Je souris. Est-ce le premier sourire de la journée? Peut-être... Je plisse les yeux et mes lèvres s'étirent dans un sourire qui en dit long sur mes états d'âmes actuels. En ce moment même, j'ai envie de l'embrasser...même si je croyais vraiment qu'elle aurait trouvé seule la réponse. Oui, elle....Syu la paienne! Même une paienne est capable de résoudre cette énigme aristotélicienne. Enfin... je le crois!

- Albanne? Pourriez-vous demander à votre servante de nous amener un livre des vertus? Je veux dire... un livre des vertus complet...sans pages déchirées.

Allez hop! Je ne peux résister. Des lèvres volent vers leur nid habituels, happent un moment de plaisir toujours trop rare. Un goût de Highland prend vie sur ma bouche. Même ce fameux scotch n'est pas capable de me donner de telles sensations. Le vol effectué, je fais le tour de la pièce. Les bras dans le dos, je commence à présenter mes explications...

- Je mettrais ma main à couper par ce fou de Erik Larsen...Syu a raison. Ce symbole n'est pas celui des Castral-Roc...mais bien XVII... Dix-Sept! La preuve? Toutes les pages contenant les logios de Christos ont disparu? Pourquoi? Je n'en sais rien...Je ne crois pas que ce moine ait déchiré lui-même ces pages. Je crois plutôt que c'est son meurtrier qui l'a fait. Je pense que ce moine avait annoté son livre des vertus et que c'est pour ça qu'il est mort. Qu'avait-il inscrit? Je n'en sais rien... Quel message voulait-il passer? Aucune idée... Toujours est-il que ce message gênait quelqu'un...ou quelque chose!

J'ai assez parlé pour l'instant. Il vaut mieux les laisser digérer toutes ces déclarations. Et moi, ça ma donné soif! Je m'empare de mon verre et déguste le vin qui m'a de nouveau été versé.

- Évidemment, ce n'est pas dans le livre des vertus que j'ai demandé qu'on trouvera ces annotations.... Mais je suis curieux de voir ce que dit le XVIIème logios de Christos...

* Traduction : je te dis que la réponse est dans le livre des vertus.
_________________
Albanne
J'avais gardé le silence un moment, mais au chiffre 21... Je demandais immédiatement à Annette d'exécuter les ordres du danois. 21 logions de Christos... Je n'ai à vrai dire pas besoin de ce livre pour savoir ce que contient le dix-septième logion.

Il est illisible. Personne n'a jamais pu le déchiffrer. Mon père a...

Je m'interompis. Me lèvai brusquement. Les regardai un à un. Zouligan et Enigma, silencieux comme des morts. Syuzanna et Soren, incapables de s'éloigner l'un de l'autre. Incapables de respirer l'un de l'autre. L'alchimie qui se dégageait d'eux m'avait toujours interpelé. A cet instant, il m'éblouit. Ils étaient plus que faits l'un pour l'autre. Ils étaient l'un et l'autre. Aussi indisociables que les particules d'air. Pourquoi constatais-je cela à cet instant ? Aucune idée. C'était une évidence que j'avais toujours vu, mais que je comprenais maintenant seulement. Il y avait une différence frappante entre eux, et Enigma et Zouligan. Les premiers s'aimaient d'un amour passionné du genre qui ne s'éteignait pas, les deux autres s'aimaient beaucoup, sans cette flamme, toutefois.
Sans un mot, je me dirigeai vers un écrin, dont je soulevai le couvercle. Je saisis la clef. Les regardais de nouveau.


La réponse se trouve dans le bureau de mon père.
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Albanne
{Bien des jours plus tard...}


Je ne vous demande pas votre avis, bougre de crétin d'imbécile de notaire !
Mademoiselle, je pense que...
Je ne vous demande pas de penser, sombre idiot ! Mais seulement d'écrire ! Exécutez mes ordres ou la prochaine tête que j'expose sur mon mur des trophées de chasse sera la votre !

Je hurlais. Comme de ma vie, je n'avais jamais hurlé. Je regardai le notaire de haut. Très haut. Cet homme n'était rien, et prétendait avoir une importance ! Je lui aurais bien craché au visage, mais j'avais d'autre chose à faire.

Ecrivez !
Oui, Mademoiselle.
Bien.

Je lui jeta un regard agacé.

A Damoiselle Syuzanna NicDouggal, fille de William MacDouggal et de Siùsaidh NicGregor par son père, de Ruthemberg par sa mère, Chef du Clan MacDouggal, habitante de Sarlat, dans le Périgord-Angoûmois ; je lègue mon Hostel des Houx-Rouge de Paris, ainsi que la totalité des biens s'y trouvant, exceptés ceux que je réserve aux autres bénéficiaires de l'actuel testament. Plus la moitié de ma fortune en or. J'y rajoute un médaillon pour elle, et un autre pour sa fille adoptive Eilidh. Effectif dès le lendemain de ses épousailles avec le Sieur Soren MacFadyen Eriksen.
A Damoiselle Enigma NicDouggal, au véritable nom inconnu de moi à ce jour, je déclare léguer la totalité de ma garde-robe, plus un quart de ma fortune personnelle. J'ajoute à cela la totalité de mes bijoux, exception faite de ceux que je laisse à Syuzanna antérieurement nommée. Effectif après son mariage avec le Sieur Zolgan, père de son enfant, et uniquement après son mariage avec lui. Si elle ne se mariait pas avec Zolgan, les biens reviendraient à Eilidh, la fille adoptive de Syuzanna.
Au Sieur Soren MacFadyen Eriksen, fils de Brygh Ailean MacFadyen et d'un sieur Danois nommé Erik Larsen, je lègue le reste de ma fortune en or, plus le coffre de mon père, fermé à clef, dont cette dernière a été perdu, et contenant les feuillets déchirés du Livre des Vertus, dont le contenu m'est étranger à ce jour. Effectif après son mariage avec Syuzanna précédemment nommée.
Les Terres-Blanches reviendront à Birgit de Castral-Roc à sa majorité.


Je m'approchai du notaire. J'arrachai la feuille de ses mains, lisant avidement. Chaque parole avait été retranscrite. Puis j'aposais ma signature.

Citation:
D'Albanne Pelletier de Castral-Roc, Duchesse des Terres-Blanches au Danemark,
Fait aux Houx-Rouge à Paris, le 8 août de l'an 1460
Saine d'esprit et de corps

Aux héritiers,

A Syuzanna NicDouggal, fille de William MacDouggal et de Siùsaid NicGregor de Ruthemberg, Chef du Clan MacDouggal, je lègue le domaine des Houx-Rouge, la moitié de mon argent, ainsi qu'un médaillon pour elle, et un autre pour sa fille Eilidh. Effectif dès après son mariage avec Soren MacFadyen Eriksen.
A condition d'un mariage avec le Sieur Zolgan, et uniquement avec cet homme, Damoiselle Enigma se verra remettre un quart de ma fortune, la totalité de ma garde-robe, et la totalité de mes bijoux exceptés ceux légués à Syuzanna précédement nommée. Si un mariag entre Enigma et Zolgan n'était pas conclu, les biens reviendraient à Eilidh, fille de Syuzanna.
Au Sieur MacFadyen Eriksen, je lègue le reste de ma fortune pécuniaire, ainsi que le coffre contenant les feuillets arrachés du Livre des Vertus. La clef a disparu.
Les Terres-Blanches auront pour héritière Birgit de Castral-Roc, le jour de sa majorité.


_________________
Albanne
{Veille du duel}

Annette ! Je veux que demain à midi, il y ait une table regorgeant de nourriture, à deux pas du lieu du duel !
Croyez-vous vraiment qu'après votre mort, les gens ait envie de s'empiffrer ?
Qui vous dit que je serai vaincue ?
Rien qu'à voir votre gabari... et le sien ! Un écureuil aurait raison de vous !
Je ne vous permets pas !
Vous serez morte demain, alors votre permission, vous vous la mettez là où je pense !

Je soupirai, et laissai aller ma servante. Je n'avais pas besoin qu'elle me dise que j'allais y laisser la vie. Je le savais parfaitement. Et j'agissais en connaissance de cause. En sachant tout. Tout. Après leur départ du gouté, les jours suivants, cela m'était revenu. Patricide. J'étais une patricide. J'avais incendié un couvent. J'avais tué un clerc. J'avais blessé ma plus grande amie. Je ne méritais plus de vivre. Grimoald ? Je devais lui écrire. Osfrid... Il m'oublierait. Il ne s'était jamais rien passé. Et nous n'aurons plus l'occasion de vivre quoi que ce soit. Je n'étais que méprisable. Pas aimable. Le poid d'un héritage. Au moins la lignée s'arrêterait après moi. Birgit ne passerait sans doute pas sa majorité. Les Terres-Blanches finiraient dans l'oubli. Les Castral-Roc ne seront plus qu'une légende danoise. Une légende sanglante.
_________________
--Annette_langlois
Elle avait horreur de cette situation. Elle avait horreur de cette table dressée dehors, de ces plats qui s'empilaient dessus, des quatre cordes qui délimitaient la lice. Elle détestait le grand blond de Danois qui devait débarquer demain. Elle détestait le fait d'être témoin de sa maîtresse. Elle méprisait tout le monde, surtout cet imbécile de majordome pompeux qui avait déserté alors que le roussi empestait l'air de l'hôtel. Non, cela ne pouvait se faire ! Et pourtant si. Le Danois découperait sa maîtresse comme du papier et s'en irait fêter sa victoire dans les bras de sa gueuse rousse. Elle avait contacté le notaire. L'évêque. Les croques-morts. Cette idiote d'Albanne voulait utiliser l'épée gigantesque et lourde de son père.
Annette poussa un cri de rage. Pourquoi ? A quoi cela rimait-il ?


- A rien !, beugla-t-elle en balançant un plateau de beignet de poisson sur la table. A part à faire suer le monde !

Elle laissa tout en plan, pour se camper devant la rivière. C'était le choix d'Albanne. Elle était sa servante. Cela devait être le sien également.
Albanne
{Nuit ~ quelques heures avant le duel}

Plus que quelques heures avant ma mort. Le soleil ne tardera plus à se lever. A quelle heure surgira-t-il ? Peu importe. Ma vie se compte désormais en heures. Une pincée, une poignée, une brassée. Je voudrais que cela eut déjà pris fin. Que je ne sois plus là, les bras entourant mes genoux. Seule face à cette fenêtre, et à la nuit qui n'en finit pas. Que je n'entende plus le cri des chouettes.
Une étoile. C'est ce que je serai bientôt. Je sais que je vais mourir. Je me souvenais de ce clerc, à Saint-Aignan. Il avait peur. Cela s'était lu dans ses yeux. Moi, je n'ai pas peur. Je me sens non pas vide. Mais étrangement pleine. Je ne me suis jamais autant sentie vivante qu'au moment de mourir.
Je lèvai mes mains vers la Lune. Ma peau diaphane était parcourut de lignes bleues. Mes veines. Mon sang. Ma vie. Je me saisis de la tasse de tisane à la rose, et je bois une gorgée. Qu'est-ce qui différencait cette nuit des autres ? Rien. Je ne change rien. Ne m'attribuais aucun plaisir particulier. Je vivais cette nuit comme si j'allais en avoir des centaines d'autres. Mais c'est la dernière, oui. La toute dernière.
Je regarde le ciel nocturne. Les premières lueurs. Je l'attendais avec impatience. L'heure où Soren arriverait. Je souris. L'heure de ma mort.

_________________
Soren
[Sarlat - Juste avant le départ pour Paris]

Le défi est accepté. Syu m'a écrit. Il m'a fallu l'ignorer. Pas maintenant. Non, ce n'est pas le moment de lui parler. Ce voyage qu'elle a entrepris vers Niort pour aller chercher sa demi-soeur tombe à pic. Je ne l'ai pas en face de moi. Ne pas lui écrire me permet de ne pas refuser sa requête. C'est mieux ainsi. Je sais que ce duel n'arrive pas au bon moment. A deux semaines de notre mariage, elle va perdre soit son promis soit sa meileure amie. La vie est parfois cruelle. Pourtant, il n'y a pas d'autres solutions. Entre Albanne et moi, la situation est devenu intolérable. Elle ne trouvera sa conclusion que par la mort de l'un ou de l'autre. La mort dans l'honneur! Dans le respects des traditions.

Ma décision est prise.Je ne dis rien à Syuzanna. Je monte à Paris pour ce duel. Mais avant, il me faut un témoin pour ce duel. Je prends la plume. J'ai une personne en tête. Une personne en qui j'ai assez confiance pour mettre ma vie entre ses mains.





De Soren MacFadyen Eriksen
A Pattricia dicte la Vindicative

Chère Mome au loup,

J'ai besoin de toi. Tu es la seule qui soit à la fin loin et proche de moi. Et en plus, j'ose croire que tu peux me comprendre. Je ne sais si Syuzanna t'en a parlé, mais Albanne de Castral-Roc a failli la tuer volontairement d'un tir d'arbalète un soir à St-Aignan. Un froid s'est installé entre nous. Plus qu'un froid...une haine glaciale. Cela doit suffir. Une affaire d'honneur entre gens d'honneur se règle dans un duel pour l'honneur et le pardon. Ce vendredi 10 Aout,aux Houx-rouge, je défierais Albanne de Castral-Roc dans un duel à mort. C'est ainsi, et seulement ainsi que je pourrais lui pardonner le mal fait à Syuzanna...Que ce soit par sa mort ou la mienne.

J'ai besoin de toi. Je souhaite que tu sois mon témoin Pattricia. Je souhaite que tu puisses témoigner aux yeux de tous que la mort de l'un d'entre nous n'est pas le résultat d'un vulgaire assassinat mais bien d'un duel judiciaire respectant toutes les règles de l'art.

J'ai besoin de toi. Si je meurs, je désire que tu ouvres le testament que je te confierais juste avant le duel et que tu appliques scrupuleusement ce qui y est écrit.

Je compte sur toi Pattricia.

Avec mes remerciements anticipés,
Søren MacFadyen Eriksen.

_________________
Pattricia
[Le Louvre, aile de la Garde Royale...]


Revenue de sa mission à Vincennes, la vindicative se préparait à rentrer chez elle en Périgord. C'est ce moment que choisit un huissier pour lui apporter une missive portant le double sceaux des MacFadyen Eriksen. Une seule personne à sa connaissance pouvait sceller une missive avec. Très inquiète, s'attendant toujours à ce qu'il arrive quelque chose à Bryn, la rousse décachète le vélin provenant du fils de celle-ci avec impatience.
A la lecture du parchemin, la jeune femme sent un froid glacé la parcourir et s'assied quelques minutes histoire d'accuser le coup.

Une fois le malaise passé, la môme au loup s'assied à son bureau et entreprend de rédiger une réponse.









    Soren,


    Est-il utile de préciser que j'ai reçu un véritable choc à la lecture de ta missive.
    Comment Albanne a-t-elle pu en arriver à de telles extrémités ? Y'a t-il un vent
    de folie qui plane sur Syu et son amie ? Déjà Syu n'était pas très bien au début du
    printemps quand j'étais venue aux Houx-Rouges, mais là, leur comportement
    dépasse l'entendement.

    Je n'ai rien contre Albanne à titre personnel, mais je t'interdis de mourir, autant
    que ce soit elle sur qui le mauvais sort s'acharnera. Outre l'affection que je te porte,
    je ne peux imaginer ce que cela ferait à ta mère, sans parler du fait qu'elle pourrait
    bien ne jamais me pardonner de n'avoir pu te protéger, ne serait-ce de toi-même...
    Et je ne parle même pas de la haine qu'elle pourrait éprouver pour Syu qu'elle
    jugerait surement pour responsable de la perte de son fils chéri.

    Je n'ai jamais assisté à un duel dans les règles de l'art, j'espère donc être un témoin
    à la hauteur. Il me semble me souvenir qu'étant l'offensé tu as le choix des armes et
    qu'Albanne, en tant qu'offenseur a celui du lieu et du moment, ou quelque chose du
    genre. Quel bien piètre témoin je vais faire...
    Tu n'auras qu'à venir dormir à l'Hôtel de La Force, tu connais l'adresse, et nous nous
    rendrons ensemble sur les lieux du duel.

    Je te confirme donc par la présente missive accepter d'être ton témoin lors du duel,
    qui t'opposera à Albanne de Castral-Roc.

    Que le Très Haut te garde, ou quelque dieu nordique de ton choix...












Patt donne quelques ordres et prend la direction de son hôtel particulier, le Périgord devrait attendre...
Albanne
{Matin du duel ~ premières lueurs du jour}

Ca y était. Le jour était en train de se lever. Il régnait un étrange silence dans l'hostel. Anormal. Dérangeant. Pas un bruit. Brume me regardait. Avait-il compris ? Il me collait comme jamais. Ce serait le seul être que je regretterais réellement de tout mon coeur. Il m'avait sauvé de la mort, dans la neige. Mais ne pourrait pas me sauver aujourd'hui.
Je ne savais que faire de lui. A qui le confier ? Syuzanna avait déjà Touffu. Le rendre à la Nature ? Oui. Je pouvais le demander à mon amie rousse. Un dernier service. Je lui en demandais déjà tant ! Mais je pouvais lui faire confiance. J'aurais du le notifier sur mon testament.
J'avais finalement renvoyé le notaire. Ce sera Annette, ma fidèle servante, qui se chargera de la lecture.
Je quittai mon poste à la fenêtre. Je me saisis de la lourde épée de mon père, posée sur la table basse. Mes doigts fins entouraient la garde d'argent. Je souris. Avec cela, j'étais sûre de perdre.
Je sortai dans le parc. Face aux grilles. La pointe de l'épée posée au sol. La garde dans ma main. Je l'attendais. Une sensation, dans mon estomac. Pas de la peur. De l'excitation.
La table du banquet était prête. Ma dernière volonté. Un pied de nez à cette vie étrange qui avait été mienne. Fêtez ma mort. Ma naissance n'avait pas été célébrée.


Que fais-tu, Seurn Eriksen... ?
_________________
Soren
[Hôtel de la Force - Paris - Royaume de France]

Le jour n'est pas encore levé. Je n'ai pas fermé l'oeil de la nuit. Ai-je peur? Non. Pas vraiment. Je ressens à l'approche de ce duel les mêmes sensations que celles d'avant la bataille. Pile ou…face! File… ou passe! Non, je ne passerai pas. Je me présenterais bien aux Houx-rouge bientôt. Mon estomac est noué. Ma gorge est sèche. J'ai envie d'une bonne bière mais je dois m'abstenir. Manger? Non, je ne peux pas. Jamais avant le combat. D'évidentes raisons esthétiques m'en empêche. Enfin… évidentes dans la tête d'un fou de guerre!

Je regarde par la fenêtre. La nuit présente à peine des signes de fatigue. Elle sait sa fin proche mais elle résiste de son mieux face aux assauts d'un soleil invisible mais dont on sent déjà la force. Albanne est-elle comme cette nuit qui s'achève? Je lui ai lancé ce défi comme pour extirper en moi toute cette haine que je ressentais à son égard, comme pour exorciser le mal. Contre toute attente, elle m'avait emboité le pas. Oui. Contre toute attente. Pourquoi? C'est la question que je me pose et qui m'a empêché de dormir. Oui…Pourquoi? Car enfin…Croit-elle vraiment qu'elle puisse me vaincre? Je ne sais même pas si elle sait tenir une épée. Se peut-il qu'elle se soit choisi un champion pour la représenter dans ce duel? C'est la seule solution sensée que je suis capable d'imaginer. Alors qui? Qui? Grimoald? Ce gamin efféminé? Osfrid? Celui qui l'a lâché devant tous ses invités en plein bal aux houx-rouge? Non…Impossible de savoir. Syu pourrait peut-être avoir une meilleure idée. Elle connait mieux Albanne. Elle doit savoir qui la danoise fréquente dans le royaume de France. Et si… Et si elle avait fait appel à une connaissance au Danemark? Non… Impossible! Le délai pour tenir le duel est bien trop court ! Il n'aurait jamais eu le temps d'arriver.

Ainsi donc, ce jour je danserai avec les lames. Je n'enfile aucune armure. La souplesse et la dextérité m'ont toujours permis de rester en vie… même s'ils m'ont donné moultes blessures plus ou moins graves en échange. Point de fioritures non plus. S'il faut que je meure, autant que ce soit dans des vêtements que j'apprécie. Braies rouges toutes simples, chemise blanche aux manches bouffantes, col rouge, ceinture de cuir brune.

Je toque à la porte de Pattricia.


- Le jour va bientôt se lever Vindicative. Toujours d’accord pour m’accompagner?

[Entre l’hôtel de la Force et celui des Houx-Rouge – Paris – Royaume de France]

Je n’ai pas dit un mot depuis que nous avons quitté la bâtisse de Patt. Je n’en n’ai pas le goût. D’ailleurs, je n’ai pas grand-chose à dire. Hum…si… peut-être ça…

- Patt? Si je perds, dis à mère et à tous les MacFadyen que j’ai apprécié de les connaître. Pour quelques mois, ils ont été une vraie famille pour moi…Quelque chose que je n’avais jamais connu auparavant.

Quelque chose…Voilà un terme bien choisi pour décrire ce que je n’ai jamais connu avant de mettre les pieds à Sarlat.

- Et…Syu…

J’essaie de retenir mon soupir mais il sort tout seul.

- Non… rien… Elle sait déjà tout cela…Et je la sais suffisamment forte pour ne pas se faire broyer par quiconque.

[Hôtel des Houx-Rouge – Paris – Royaume de France]

- Albanne! Mais que faites-vous donc avec cette épée? Personne ne vous a jamais dit que cela porte malheur de toucher l’arme d’un duelliste? Le jour d’un combat, seul le combattant et son témoin ont le droit de la toucher.

Je défais la cape noire que j’avais passée sur mes épaules pour me protéger de l’humidité et la donner à la môme au loup. La cour des Houx-rouge, comme les rues de Paris, est recouverte d’une brume filandreuse qui rase le sol. Je jette un coup d’œil vers le ciel. L’aube ne va pas tarder. Je dégaine mon épée à fine lame, ma préférée pour danser.

- Il est temps d’en finir Albanne. Où est votre champion? S’est-il désisté?
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Albanne
[La mort est une journée qui mérite d'être vécue]
Pirates des Caraïbes 3 - Capitaine Barbossa

Il venait d'arriver. Je l'étudiai du regard. Sa mise simple contrastait avec la mienne. Robe de velours bleu nuit, rebrodée d'argent. Bleu et blanc. Les couleurs des Castral-Roc. Mes cheveux étaient soigneusement peignés. Relevés en un chignon compliqué. Quelques mèches s'échappaient. La tiare qui ornait mes tempes brillait des milles diamants qu'elle arborait, mêlées aux saphirs innombrables. Je savais, pour m'avoir vu dans un miroir, que je n'avais jamais été si belle qu'aujourd'hui. Jamais été si belle qu'au moment où tout devait s'achever.
Je le saluai d'un signe de tête, de même que Dame Pattricia. Puis je réponds à sa question, pour le moins incongrue.


Je sais encore vaincre, ou mourir, par moi-même. Nul besoin d'un champion. Je n'exige aucune autre mort que la mienne... ou la vôtre.

Je caressai la garde de mon épée du bout des doigts. Puis je désignai Annette, derrière moi.

Mon témoin sera Annette Langlois, ici présente.

J'adressai un léger sourire à ma servante, avant de soulever l'arme. Trop lourde. Bien trop lourde. Mais une Castral-Roc ne tremblait pas. Je la tins aussi fermement que possible. Je m'avançai d'un pas vers mon adversaire, lame brandie.

Savez vous danser, mon ami ? Pour ma part, j'ai appris dès que j'ai su marcher. Mais mes cavaliers étaient tout autre qu'une épée. Je vais apprendre ce matin. Ce sera ma première leçon. Ou ma dernière.

Je me fendis d'une courbette gracieuse. Fermai un instant les yeux. Que disait Dette, ma nourrice, alors que j'apprenais autrefois les pas des multiples danses que je me devais de savoir ? « Concentre-toi, Albanne. Concentre-toi. Clos les paupières, et laisse tes pieds te guider. » Nous allions voir si j'avais retenu les pas. Me haussant sur la pointe, légère comme une plume, gracieuse comme un cygne, je lançai, les paupières bien fermées encore :

Mais trève de bavardage, compatriote. Nous savons danser. Je vous propose de laisser nos lames chanter.

J'ouvris les yeux. Mon regard accrochant le sien. Et d'un bond gracile, je m'élançai vers lui. J'exécutais les pas. Les yeux mi-clos. L'épée brandit d'une main, j'assennais les coups. Portaient-ils leur fruit ? Je n'aurais su le dire. J'y mettais ma force. J'y mettais les années de vie que je ne verrais pas. J'y mettais mon amour déçu, mes amitiés comblées. Je tournais autour de lui comme la danseuse que j'avais rêvé d'être et ne serais jamais. Je n'avais pas de colère. Je souriais. Je ne cherchais même pas à me protéger. J'offrais mon corps à ses coups, j'offrais ma vie pour celle de Syu. Celle que j'avais failli tuer. Ma vie pour son pardon. C'était tout ce que j'avais à offrir.
_________________
--Annette_langlois
Comment se sent une domestique le jour où sa maîtresse doit affronter un géant blond doté d'une épée bien trop pointue pour être honnête ?
Pas terrible-terrible, il faut bien l'avouer.
Debout, raide comme la justice, elle observe sa patronne. Dans le genre « je ne m'habille pas en circonstance de ce que je fais », la petite Albanne, elle faisait fort. Au lieu d'opter pour une tenue légère, la voilà en tenue d'apparât. Ces nobles... Elle lève haut, très haut, les yeux au ciel, la servante. Elle, elle a passé sa plus belle tenue. Occasion spéciale tout de même, robe adaptée ! Jupe vieux rose pleine de jupons rendue, par eux, bouffante, chemise blanche et veste serrée jaune tournesol, elle n'a pas oublié le bonnet blanc ni le tablier de même couleur. Rigoureusement parfaite. Le summum de l'élégance domestique.
Puis le combat commence. La maîtresse frappe, saute, voltige, comme une ballerine. Un cygne brun ! Qu'elle est belle ! Impressionnée, la Annette, oui, vraiment. Il y a quelque chose... d'ensorcellant dans sa manière de se mouvoir. Quelque chose de... d'irréel !
Mais rien ne peut échapper à l'oeil inquisiteur de la servante. Le bras de sa maîtresse tremble légèrement. Il faut dire aussi que cette épée pèse un cheval mort. Et c'est un jeune agneau qui la porte.
Comment se sent une domestique qui sait que sa maîtresse va mourir avant la prochaine heure ?
Mal. Franchement mal.
Pattricia
[Hôtel de La Force...]


Il y a surement des tas de moments dans une vie où un homme se sent un homme, mais le duel n'en n'était surement pas un. La soirée avait été morose, peuplée de silence, de tristesse aussi un peu. La rousse avait reçu le blond, comme elle faisait la plupart des choses, avec simplicité. Lorsque Soren était monté se coucher, elle était sortie dans le minuscule jardin et y avait marché pieds nus, cherchant en vain une raison sensée à tout ça. Mais l'homme restait l'homme et la folie et la bêtise sont ses compères...

Puis il y avait eu la nuit, agitée, lugubre... et le réveil...


- Le jour va bientôt se lever Vindicative. Toujours d’accord pour m’accompagner?
- Hmm...


Elle avait l'impression de ne pas avoir dormi de toutes façons. Contrairement au fils de Bryn, elle avait manger, et bien même. C'était ainsi depuis toujours, les émotions et le stress lui donnaient faim, et pourtant quand on voyait sa triste minceur...


[Dans le coche...]


Elle avait insisté pour qu'ils prennent le coche, d'abord parce qu'en ce moment de détresse, mâtiné de colère, elle voulait Truffe près d'elle. Il était inimaginable de laisser un loup se balader dans les ruelles nauséabondes de la capitale.
Ensuite parce qu'elle était trop perturbée pour maintenir calme une jeune jument nerveuse au milieu des badauds qui envahissaient déjà les artères de Paris.
Et enfin parce que le véhicule serait bien plus confortable pour rentrer et transporter éventuellement un corps ayant besoin d'être soigné.

Aucun des deux n'étant du genre à meubler le silence par des banalités, chacun était resté replié en lui-même jusqu'à


- Patt? Si je perds, dis à mère et à tous les MacFadyen que j’ai apprécié de les connaître. Pour quelques mois, ils ont été une vraie famille pour moi…Quelque chose que je n’avais jamais connu auparavant.

- Et…Syu…
Non… rien… Elle sait déjà tout cela…Et je la sais suffisamment forte pour ne pas se faire broyer par quiconque.


La rousse s'était contentée de hocher la tête et de lui prendre la main un court instant pour la lui serrer.


[Hôtel des Houx-Rouge]


Lorsqu'ils descendent du coche dans la cour de l'hôtel particulier d'Albanne, cette dernière est là, une épée bien trop grande pour elle à la main. Près d'elle est dressé un buffet, le jeune loup de la Danoise est là également, couché. C'est là que je remarque Annette, un peu surprise de la voir ici, je saute au sol.
En ma qualité de témoin de cette imbécilité, je me suis habillée de braies, de bottes et d'une chemise. Ma cape seule, en velours brodés d'argent signale ma condition. Je n'avais pas décidé de porter le deuil par dérision, c'était juste ma tenue habituelle depuis que j'avais appris le décès de la Princesse Armoria.

Je salue d'une inclinaison de tête les personnes présentes, jetant un regard quelque peu désespéré en direction d'Annette, me disant qu'à part moi, cette femme était surement la seule qui devait encore avoir toute sa tête. Mais le regard de l'employée de maison semble plein d'admiration et la vindicative se désespère de voir se dérouler un miracle qui mettrait fin à cette mascarade.
Mais sont-ils tous devenus fous !!!
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