Eudoxie_
"Tu ne mappelles pas. Tu me suis ou tu meurs." (L'Autre)
Rouge ? Noir ? Roulette
Le ton était donné, "marche ou crève"... le choix avait déjà été fait avant même l'annonce perfide sifflée avec mépris, l'inspiration lourde qui lui déchira les cotes oppressées ne fit que confirmer la souffrance qui lui étreignait le ventre rond depuis un moment.
Mais de moment justement il n'était pas bon, pour de multiples raisons et le corps déversant son fluide vital à ses pieds imprégnant un peu plus le bas de sa robe d'une teinte rouge était là pour valider le sentiment s'il était besoin.
Viscères épars au sol, mare de sang, et l'Autre qui s'amuse, qui se joue de la joue du garde à terre, qui jubile du spectacle, et qui achève un homme qui n'a plu besoin de l'être devant un regard eudoxien vide de compassion pour le pauvre ère.
Tout juste un sourcil tressaille-t-il au "crac" sinistre, où étaient donc passés les hauts le cur ? les vomissements ? la révulsion ? l'envie de fuir ce spectacle et de hurler "stop ça suffit" ?
Les obsidiennes se détachèrent du reliquat humain pour revenir sur les glaciers de l'être aimé, dont la propriété avait changé de main, lorsque l'argument à tout ceci fût sa protection, un pouffement contenu arqué d'un étirement rapide de lippes se manifestant malgré elle.
Resterait-il autre chose que l'enveloppe charnelle de son danois pour que l'Autre annonce telle ambition à son égard dans un lieu où tout était danger pour elle comme pour lui, l'idée traversa l'esprit en perdition de la béarnaise.
Et quand l'espace d'un instant l'odeur du sang se mêla à la douceur d'une caresse, les voiles de chair se fermèrent sur les pépites noires, reprenant contact avec les lacs scandinaves quand visage fut redressé pour sonder son âme au travers de son regard.
Oui il avait son visage, oui il venait de se faire doux avec elle, oui elle savait qu'il pouvait la tuer d'une simple pulsion, oui Soren était là quelque part, et oui ce n'était pourtant pas lui, mais bel et bien l'Autre, un regard ne trompe pas, et pourtant...
Pourtant, le démon vengeur ne trouverait dans les yeux de l'orthézienne, ni dégoût, ni répulsion, pas plus que du dédain ou la négation de ce qu'il était, il faisait parti de Soren, il ne lui avait jamais caché l'Autre, et quelque part... il intriguait Eudoxie plus que toute autre chose.
Dire qu'elle ne ressentait aucune crainte à son égard eut été fadaise, dire qu'elle en avait peur... oui et non... pourquoi ? Parce quelle savait ce dont il était capable, et si elle en doutait il venait de lui prouver, mais par deux fois il aurait pu la blesser, lui faire du mal et par deux fois il avait laissé Soren reprendre le dessus, sans la toucher.
Était-ce le fait qu'il ne lise aucune peur ? Ou l'envie étrange de le connaître ? L'instant d'échange pris fin d'un plissement de regard et d'une paire de lippes s'imposant aux siennes d'une pression douloureuse à sa nuque ne souffrant aucune contestation.
Baiser sauvage, bestial, brutal, viol buccal sans âme et d'une puissance au pouvoir... étrange. Lèvres reconnues au goût connu mais à la saveur différente, inconnue... perturbante.
Aucune intention de détourner le regard, onyx épousant topaze jusque dans l'observation du cadavre voyeur, restant stoïque à chacun de ses mots, et elle ? approuvait-elle ? Il n'était pas lui, il n'avait pas sa saveur, ça n'avait donc pas le même goût non... en avait-il plus pour autant ?
Les doigts de la brune se refermant sur la garde du poignard danois à cet instant ne répondrait pas à cette question, pas plus que le pivotement qu'elle orchestra avec la lame s'entaillant la cuisse sans sourciller serrant les dents et... pas le temps de précaution.
Voilà c'est fait coupée
Non le geste n'était pas volontaire, mais pourquoi ne pas lui laisser croire alors que s'accommodant au mieux de son ventre rond, les mains de la béarnaise vinrent s'engouffrer dans l'étoffe coupée pour tirer d'un coup sec dessus et la déchirer sur tout le tour, laissant une corolle de froufrous rose tomber à ses pieds.
Surplus handicapant laissé au sol près du gisant, le pas de la bestiole délivré des fanfreluches emboita celui de l'autre, occultant douleur abdominale, bourdonnement de son crâne et les coulisses chaudes qui sillonnaient sur sa jambe droite jusque dans ses bottines.
Tu sais comment sort...
...iiirrrgglll
La question fut interrompue d'un énorme bras s'enroulant à sa gorge, à presque l'étouffer, lui faisant sortir un gargarisme sonore et... quasi inhumain, senestre se posant sur l'avant-bras entravant son cou, pupilles s'ouvrant toutes grandes les posant sur l'Autre, son regard s'arrimant au sien.
Ce sbire là lui avait échappé et c'était Eud qui en faisait les frais, mais ce qui défila sous ses yeux et les coups au creux de son ventre, alors que l'étouffement posait son voile sur sa conscience acheva le travail entamé par son séjour au Houx Rouges.
Un détail, le poignard, négligence crétine d'un mastodonte trop sûr de lui, mâchoire serrée et respiration forcée par la contrainte, l'avant-bras droit se leva pour planter d'un geste sec la cuisse du gaillard, étreinte tenant son bras se libérant sous la douleur.
Un, deux, trois et de mordre la chair à portée jusqu'à avoir le goût ferreux su sang dans la bouche pour faire lâcher prise et... furie hors de contrôle pivotant pour faire face, un geste rageur et désorganisé lança le bras armé vers son assaillant.
Jet chaud et visqueux la faisant reculer, le regard d'Eud se ferma sans voir où elle avait touché, n'ayant foutrement rien visé, passant le revers de sa dextre assassine sur son visage pour essuyer le sang ayant giclé sur ses traits déformés par... par quoi ?
Qu'avait-elle vu au final quelques instants plus tôt ? Elle ? Lui ? Eux ? Ce petit être ? Autre chose ? Une seule chose était certaine, le gaillard blond qu'elle vit en rouvrant les yeux avait le visage entaillé en diagonale tout comme le cou au niveau de la carotide.
Exit Eudoxie compassion, Exit la bestiole aimante, Exit l'inénarrable pensant aux autres...
La blonde et son gosse pouvaient bien crever là elle s'en foutait...
Hypnotisée par la montagne danoise glissant contre le mur les mains sur sa gorge à se vider de son sang, agonisant doucement, Eudoxie reprenait lentement son souffle.
Comment avait-elle pu faire ça ? Elle ? Et pourtant... seuls deux mots s'échappèrent de ses lippes à l'attention de l'Autre.
Finis le...
Les Houx Rouges : 0 Eudoxie : 1
Ou était-ce l'inverse ?
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Rouge ? Noir ? Roulette
"Souterrain des Houx Rouges"
Le ton était donné, "marche ou crève"... le choix avait déjà été fait avant même l'annonce perfide sifflée avec mépris, l'inspiration lourde qui lui déchira les cotes oppressées ne fit que confirmer la souffrance qui lui étreignait le ventre rond depuis un moment.
Mais de moment justement il n'était pas bon, pour de multiples raisons et le corps déversant son fluide vital à ses pieds imprégnant un peu plus le bas de sa robe d'une teinte rouge était là pour valider le sentiment s'il était besoin.
Viscères épars au sol, mare de sang, et l'Autre qui s'amuse, qui se joue de la joue du garde à terre, qui jubile du spectacle, et qui achève un homme qui n'a plu besoin de l'être devant un regard eudoxien vide de compassion pour le pauvre ère.
Tout juste un sourcil tressaille-t-il au "crac" sinistre, où étaient donc passés les hauts le cur ? les vomissements ? la révulsion ? l'envie de fuir ce spectacle et de hurler "stop ça suffit" ?
Les obsidiennes se détachèrent du reliquat humain pour revenir sur les glaciers de l'être aimé, dont la propriété avait changé de main, lorsque l'argument à tout ceci fût sa protection, un pouffement contenu arqué d'un étirement rapide de lippes se manifestant malgré elle.
Resterait-il autre chose que l'enveloppe charnelle de son danois pour que l'Autre annonce telle ambition à son égard dans un lieu où tout était danger pour elle comme pour lui, l'idée traversa l'esprit en perdition de la béarnaise.
Et quand l'espace d'un instant l'odeur du sang se mêla à la douceur d'une caresse, les voiles de chair se fermèrent sur les pépites noires, reprenant contact avec les lacs scandinaves quand visage fut redressé pour sonder son âme au travers de son regard.
Oui il avait son visage, oui il venait de se faire doux avec elle, oui elle savait qu'il pouvait la tuer d'une simple pulsion, oui Soren était là quelque part, et oui ce n'était pourtant pas lui, mais bel et bien l'Autre, un regard ne trompe pas, et pourtant...
Pourtant, le démon vengeur ne trouverait dans les yeux de l'orthézienne, ni dégoût, ni répulsion, pas plus que du dédain ou la négation de ce qu'il était, il faisait parti de Soren, il ne lui avait jamais caché l'Autre, et quelque part... il intriguait Eudoxie plus que toute autre chose.
Dire qu'elle ne ressentait aucune crainte à son égard eut été fadaise, dire qu'elle en avait peur... oui et non... pourquoi ? Parce quelle savait ce dont il était capable, et si elle en doutait il venait de lui prouver, mais par deux fois il aurait pu la blesser, lui faire du mal et par deux fois il avait laissé Soren reprendre le dessus, sans la toucher.
Était-ce le fait qu'il ne lise aucune peur ? Ou l'envie étrange de le connaître ? L'instant d'échange pris fin d'un plissement de regard et d'une paire de lippes s'imposant aux siennes d'une pression douloureuse à sa nuque ne souffrant aucune contestation.
Baiser sauvage, bestial, brutal, viol buccal sans âme et d'une puissance au pouvoir... étrange. Lèvres reconnues au goût connu mais à la saveur différente, inconnue... perturbante.
Aucune intention de détourner le regard, onyx épousant topaze jusque dans l'observation du cadavre voyeur, restant stoïque à chacun de ses mots, et elle ? approuvait-elle ? Il n'était pas lui, il n'avait pas sa saveur, ça n'avait donc pas le même goût non... en avait-il plus pour autant ?
Les doigts de la brune se refermant sur la garde du poignard danois à cet instant ne répondrait pas à cette question, pas plus que le pivotement qu'elle orchestra avec la lame s'entaillant la cuisse sans sourciller serrant les dents et... pas le temps de précaution.
Voilà c'est fait coupée
Non le geste n'était pas volontaire, mais pourquoi ne pas lui laisser croire alors que s'accommodant au mieux de son ventre rond, les mains de la béarnaise vinrent s'engouffrer dans l'étoffe coupée pour tirer d'un coup sec dessus et la déchirer sur tout le tour, laissant une corolle de froufrous rose tomber à ses pieds.
Surplus handicapant laissé au sol près du gisant, le pas de la bestiole délivré des fanfreluches emboita celui de l'autre, occultant douleur abdominale, bourdonnement de son crâne et les coulisses chaudes qui sillonnaient sur sa jambe droite jusque dans ses bottines.
Tu sais comment sort...
...iiirrrgglll
La question fut interrompue d'un énorme bras s'enroulant à sa gorge, à presque l'étouffer, lui faisant sortir un gargarisme sonore et... quasi inhumain, senestre se posant sur l'avant-bras entravant son cou, pupilles s'ouvrant toutes grandes les posant sur l'Autre, son regard s'arrimant au sien.
Ce sbire là lui avait échappé et c'était Eud qui en faisait les frais, mais ce qui défila sous ses yeux et les coups au creux de son ventre, alors que l'étouffement posait son voile sur sa conscience acheva le travail entamé par son séjour au Houx Rouges.
Un détail, le poignard, négligence crétine d'un mastodonte trop sûr de lui, mâchoire serrée et respiration forcée par la contrainte, l'avant-bras droit se leva pour planter d'un geste sec la cuisse du gaillard, étreinte tenant son bras se libérant sous la douleur.
Un, deux, trois et de mordre la chair à portée jusqu'à avoir le goût ferreux su sang dans la bouche pour faire lâcher prise et... furie hors de contrôle pivotant pour faire face, un geste rageur et désorganisé lança le bras armé vers son assaillant.
Jet chaud et visqueux la faisant reculer, le regard d'Eud se ferma sans voir où elle avait touché, n'ayant foutrement rien visé, passant le revers de sa dextre assassine sur son visage pour essuyer le sang ayant giclé sur ses traits déformés par... par quoi ?
Qu'avait-elle vu au final quelques instants plus tôt ? Elle ? Lui ? Eux ? Ce petit être ? Autre chose ? Une seule chose était certaine, le gaillard blond qu'elle vit en rouvrant les yeux avait le visage entaillé en diagonale tout comme le cou au niveau de la carotide.
Exit Eudoxie compassion, Exit la bestiole aimante, Exit l'inénarrable pensant aux autres...
La blonde et son gosse pouvaient bien crever là elle s'en foutait...
Hypnotisée par la montagne danoise glissant contre le mur les mains sur sa gorge à se vider de son sang, agonisant doucement, Eudoxie reprenait lentement son souffle.
Comment avait-elle pu faire ça ? Elle ? Et pourtant... seuls deux mots s'échappèrent de ses lippes à l'attention de l'Autre.
Finis le...
Les Houx Rouges : 0 Eudoxie : 1
Ou était-ce l'inverse ?
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