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[RP ouvert] Hôtel particulier des Houx-Rouge

Soren
Comme les amants qui ne voient en l'acte charnel qu'une suite de va-et-vient, les amoureux qui n'embrassent que par leurs lèvres passent à côté d'un plaisir immense. D'ailleurs, le mot le dit: embrasser… em…bras…ser! Un baiser, cela se donne avec ses lèvres, avec son souffle. Un baiser est passionné si les bras de l'un effleurent la peau de l'autre, si les mains partent à la recherche des zones sensibles de sa partenaires. Un baiser torride, cela se complète avec des corps qui cherchent à se souder, qui se lovent l'un dans l'autre comme les branches d'un coudrier. Un baiser devient sulfureux si ces mêmes mains s'aventurent sur des chemins interdits, sur des propriétés… privées! Mais le catalyseur de tout ceci n'est rien d'autre que l'esprit. Deux esprits qui cherchent à en faire plus qu'un. Deux corps qui répondent à l'unisson à cette lame de désir qui monte en eux.Cette femme-là, à n'en point douter, est une amante et une amoureuse de haut-vol. Cela, je le savais déjà! Et plus que tout, j'ai senti dans ce baiser le manque, la frustration d'un désir refoulé depuis des semaines. Je me suis donné comme au premier jour où nos regards se sont croisés. Je l'ai embrassé avec la même fougue et la même passion, m'abandonnant complètement dans ses bras. Il n'y avait plus qu'elle, plus qu'elle seule! Plus rien d'autre n'existait excepté son corps et son esprit! La vie nous joue parfois de drôles de petites cachotteries et alors que les lumières reviennent, je reprends peu à peu contact avec la réalité. Je n'ai toujours pas ouvert les yeux. Je savoure l'instant présent. Trop longtemps ce désir a été refoulé.Trop de frustrations ancrées en moi. Trop! Oui Trop est le mot juste! Mes lèvres se décollent des siennes et ma bouche entre en action bien avant mes paupières.

C'était tout simplement divin tu sais! Cela faisait longtemps que j'en avais envie… bien trop longtemps!

J'ouvre lentement, très lentement les yeux et mon sourire béat se change alors en surprise lorsque je vois la pivoine que je tiens dans les bras.

Pattricia?

Décidément, ce bal met mon sens de la répartie à dure épreuve!

Est-ce que je t'ai dit que tu dansais vraiment bien?

Ben quoi? Mettez-vous à ma place! Comment puis-je trouver quelque chose d'intelligent à dire en si peu de temps et pour une telle situation? Je vous mets au défi, tous autant que vous êtes, de trouver quelque chose de mieux que ça! Je vois déjà la tête de Bryn quand je vais lui avouer que j'ai embrassé sa meilleure amie et qu'en plus, elle embrasse bien la bougresse! Sa mâchoire va s'ouvrir, pendre jusqu'à la table sans pouvoir se refermer. Ses yeux vont ressembler aux harengs qu'elle avale de temps à autre et elle va sortir son fameux 'Han!'. Elle va me rappeler qu'elle aimerait que je fasse moins d'excès, que je prenne plus soin de moi. Mais c'est exactement ce que je fais! En quoi embrasser une fille peut-il donc être dangereux? Je regarde Zanna et finalement, je me dis qu'une mère a plus d'expérience que ses enfants. Je n'aime pas ce que je vois. Elle embrasse ce niais de Montoya. Je sais qu'elle fait ça juste pour me faire mal. Quelqu'un m'a dit une femme que quand une femme souffre, elle veut faire souffrir son homme au moins aussi fortement. La larme qui glisse le long de sa joue ne trompe pas. Zanna, quitte donc ce corps que je puisse retrouver MA Syu.

C'est alors que la situation passe hors contrôle. La situation s'envenime. Syu se fait maltraiter, réplique et vient m'asséner un coup de poing en pleine figure. Des étoiles apparaissent dans mon champ de vision. Ma tête tourne sous l'impact. Il me faut quelques instants pour retrouver mes esprits. Bon sang toi! Une vague de colère noire me traverse l'esprit. Je souffle. J'expire. J'évacue cette colère par l'air qui sort de mon nez. Zanna, Zanna, Zanna… Tu n'aurais pas partager ce corps avec Syu que je t'aurais réduit en charpie. Instantanément. Je n'aurais pas eu ces sentiments si fort pour la rousse que tu as éteint que tu giserais là, devant moi, le corps meurtri de milles coups de dague que tu mérites amplement! Mon regard est noir, injecté de cette haine qui finit par refluer sous l'effet de mon autodiscipline. Eh bien! Ce bal amène décidément tout son lot de surprises. Qui aurait pu penser que je réussirais à vaincre une crise noire dans ce climat de folie divine?

Zanna, Enigma, la folle blonde. Tout le monde s'y met. Tout le monde se bats et personne ne sait pourquoi. Ademar file porter assistance à la mioche et m'envoie Syu. Je la prends dans mes bras et vient la poser au sol, loin de tout cette violence. La gifle, le coup de poing, tout ceci fait partie du passé. Il n'y a qu'elle a qui je puis pardonner aussi rapidement.


Syu? Ty vas bien?

Je passe mes doigts sur les stigmates de cette folie. Sa robe est maculée de tâches de vin et de sang. Je replace une mèche de cheveux dans ses filets. Je croise son regard un instant et je n'hésite pas. Il est bref. Il est spontané. Et il est sincère. Mes lèvres se collent aux siennes furtivement. L'instant n'est pas aux grandes effusions. L'instant est à la reprise en main de la situation.

Reste-là! Repose-toi! Je reviens!

Que tu sois Syu ou Zanna m'importe peu en cet instant. On réglera cela plus tard. Je jette à bas quelques plats se trouvant sur la table et je monte dessus. Je mets mes mains en porte-voix et je me mets à essayer de crier plus fort pour couvrir le brouhaha ambiant.

Oh! Eh! Oh! Vous tous! On se calme ou je fais appel à la maréchaussée!


Je désigne un serviteur.

Vous! Allez me chercher le sieur Djull! Il me semble l'avoir vu entrer dans la bâtisse!


Puis, mon regard se pose sur Pattricia.

Patt, si tu as tes armes, je t'invite à les sortir et a en faire usage contre tous ceux qui résisteraient! Et s'il faut, applique la loi martiale!

La loi martiale? Quelle loi martiale? Bah! Ça fait toujours son effet.

Maintenant, on parle calmement et on s'explique! Ademar? Tu surveilles les chipies?

Quelque chose ne va pas. Je cherche du regard le détail qui me gêne.

Quelqu'un a t-il vu la maitresse de maison et son cavalier?

Je suis soudain inquiet. J'espère sincèrement qui ne leur est rien arrivé.
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Osfrid
    Albanne était adorable et le toast fut porté avec un sourire sur le visage du danois mais soudain la situation dans un coin de la salle de bal dégénéra. Une bagarre entre femmes du monde éclata et quelques invités s'en mêlèrent. L'ambiance de la soirée venait d'être plombée allégrement et Osfrid se rendit compte que tous ces gens ici présents ne le connaissaient pas plus qu'il n'avait fait leur connaissance. Et l'envie d'approfondir les liens avec eux n'était pas à l'ordre du jour. Sa vie de reclus jusqu'à maintenant lui convenait parfaitement.

    S'exhortant à regarder autre chose que cette querelle de basse-cour, il tourna le visage vers la jolie brunette lorsqu'il entendit qu'on les cherchait. Pour n'avoir guère bouger depuis l'ouverture du bal, il se demanda si il était devenu complètement invisible ou si le bonhomme avait la berlue. Faisant quelques pas dans la direction de Soren, il se gratta la gorge en arrivant derrière lui.


    - Un problème avec le cavalier de la maitresse de maison ou bien vous êtes si miro que vous avez besoin qu'on vous l'agite sous le nez pour le remarquer ?

    Voilà ça s'était fait. Il connaissait pas cet homme qui avait une légère ressemblance avec lui-même mais s'il ne voyait pas plus loin que le bout de son nez, il était bien à plaindre surtout s'il jouait avec des armes. Des armes ? Osfrid recula légèrement, ce n'était pas le moment de se faire embrocher par un aveugle. Même si à la mort de sa femme et de son fils il avait voulu passer de vie à trépas, depuis les choses avaient légèrement évoluer et il avait une cousine à maintenir sur des charbons ardents, non mais ! Toutefois, il se retourna vers la Maitresse des lieux.

    - Je crains, chère Albanne, pour la faculté visuelle de votre ami. Peut être devriez-vous l'envoyer consulter un médecin et très vite. A Paris, il se trouve qu'il y a l'Ostel Dieu que dirige ma cousine et elle pourrait le recevoir pour une consultation très rapidement... Je vous assure que c'est inquiétant !

    Posant son verre sur un plateau sur pattes qui passait par là, il offrit un sourire à tout ce petit monde.


    - Je pense que la soirée a été mouvementée de ce côté là - d'un mouvement du menton, Osfrid montra le petit groupe de bagarreurs - aussi, permettez-moi de prendre congés. Sans doute avez-vous des choses plus urgentes à régler qu'un bal aux vues du crêpage de chignons que ces personnes ont su nous offrir.


    Osfrid s'inclina légèrement devant Albanne, un sourire aux lèvres malgré la situation des plus désastreuses.

    - J'ai été enchanté de faire votre connaissance dame Albanne, peut être aurons-nous l'occasion de nous recroiser. Les danois qui vivent dans ce royaume ne sont pas si nombreux et si un évènement à lieu, bien souvent nous retrouvons les mêmes personnes..
    .

    Un rapide signe de tête pour les autres qui se demandaient sans doute quelles seraient les futures réjouissances et Osfrid tournait les talons pour prendre la direction de la porte d'entrée. L'orage avait sans doute finit de déverser sa colère, il était temps de rentrer chez soi.

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Pattricia
Est-ce que je t'ai dit que tu dansais vraiment bien?

C'est alors qu'elle réalise qu'il n'avait pas voulu ça, que tout n'est que méprise, elle sent que son visage reprend une teinte plus normal sous l'effet du soulagement et qu'un fou-rire est en passe de la prendre. Se mordant violemment la lèvre, essayant de se contenir, et d'oublier ce qu'elle avait éprouvé sous ce baiser, soyons honnête, la vindicative assiste ébahie au déchainement qui se déroule devant elle.

Ayant vu que les hommes prenaient les choses en main, la jeune femme file à l'extérieur, court dans l'escalier, ouvre la grande porte au nez et à la barbe du valet qui roupillait là et siffle. Oui oui elle siffle, avant d'être Dame de La Force, elle est elle, enfin l'autre, 'fin la vraie Patt, celle que la grande à nommée un jour la môme au loup, celle qui coure toujours pieds nus en forêt dès qu'elle peut enfin se ressourcer et celle qui a pour compagnon, ami, âme sœur, le grand mâle qui justement saute au travers de la fenêtre du coche et vient se mettre à ses pieds.


Mon beau, nous avons une asperge blonde à maitriser, je la fouille, tu la maintiens tranquille, ensuite on va remettre un peu d'ordre dans ce désastre. Puis en direction d'un des gamins qui trainent toujours dans les cours d'hôtel

Petit, file à l'herboristerie et rapporte-moi de l'aubépine, du bouillon blanc, du coquelicot et du tilleul.
Et traine pas en route !


Elle lui tend quelques pièces et, au moment où elle retourne à l'étage, croise le cavalier de leur hôtesse qui se retire. Pff ! Encore un de ces délicats qui ne veut pas se salir... La rousse hausse les épaules et grimpe, robe relevée à la taille, quatre à quatre les marches qui mènent au lieu de la réception... ou du ring... au choix. Une fois dans la salle, pas question de perdre de temps, elle attrape une chaise, la pose derrière la blonde en furie et d'une voix calme et froide

Assise !!!
Et pas moufter, ou fois de vindicative mon loup te calme à sa façon !


Elle la fouille, juste histoire d'être sûre que, comme elle, elle n'a pas des lanières de cuir sur les cuisses où se trouveraient des dagues. Puis regardant les uns et les autres, son esprit pratique analyse la situation et procède par ordre.

Majordome, faites préparer une chambre pour notre rousse Escote.
Eni, tu respires un bon coup, et tu accompagnes Soren et Syu jusqu'à la dite chambre
Soren, tu baisses d'un ton et tu t'occupes de ta compagne
Messire Ademar, si vous pouviez avoir la gentillesse de veiller à ce que la Dame venue avec son fils trouve un siège et un remontant, vous serez un ange
Vous le blond fauteur de trouble ! Je vous saurais grée de vous faire oublier pour le moment...


Puis Patt se dirige vers Albane qui avait assisté impuissante à ce déchainement d'imbécilités, sans parler de la désertion de son cavalier. La jeune femme lui prend la main, essayant d’apaiser le trouble qui doit sans aucun doute agiter la jeune fille aux si beaux yeux.


Nous ne nous connaissons pas, je suis Pattricia, Dame de La Force, vous avez eu la gentillesse de m'inviter à votre bal et je vous en suis reconnaissante. Je me suis permise de donner quelques instructions, j'espère que vous n'en prendrez pas ombrage, mais j'ai jugé la situation de la plus grande urgence.
Je vous prie de m'excuser pour avoir fait entrer un loup ici, mais j'ai pensé que cela serait sans doute le seul être vivant dans cette pièce qui serait capable de maintenir tranquille la furie blonde.


Patt avait débité son laïus d'une traite, ne voulant pas laisser le temps à la jeune fille de réfléchir, s'engoisser et donc de paniquer. Elle va pour repartir vers les personnes encore présentes dans la salle de bal, lorsqu'elle fait face à nouveau à Albanne.

J'ai demandé à un gamin d'aller me chercher quelques herbes, je vais préparer une décoction pour la faire avaler à Syu, cela devrait la faire dormir jusqu'à demain et surtout cela me permettra de l'examiner et de lui porter quelques soins en toute sérénité. Je ne sais pas ce qui lui est arrivé ce soir, je ne l'avais jamais vue ainsi.

Puis un homme entre, il semble être le fameux Djull dont Soren hurlait le nom il y a quelques minutes. La Sarladaise prend congé momentanément de son hôtesse et s'avance dans sa direction.

Bonsoir Messire, je suis Patt, puis-je compter sur vous pour veiller à ce que ce petit monde reste calme, trouve une chaise, se remette avec un bon verre, ainsi qu'une assiette avec quelques bricoles à manger dessus ? Le personnel de maison à l'air tétanisé, si vous pouviez faire le nécessaire afin qu'il réagisse. Je dois redescendre, j'ai un gamin à guetter et des cuisines à trouver...

Puis se tournant vers Truffe...

Tu gardes et si elle bouge, tu égorges !

Évidemment le loup n'égorgerait pas la jeune femme, mais il savait par ces mots qu'il pourrait se faire menaçant autant qu'il le voudrait. La rousse ne peut s'empêcher de sourire une fois sortie, le grand mâle dans une salle de bal. C'est vraiment n'importe quoi cette soirée, mais quel merveilleux souvenir à raconter aux enfants quand ils seront plus grands.
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--Clotaire_de_montoya


Il n'y avait que deux possibilités dans son esprit : soit la jolie rousse se vengeait en batifolant avec lui, auquel cas il serait heureux de lui servir de douce vengeance et de se montrer aussi entreprenant que possible, soit elle s'en retournerait vers l'autre grand dadais. Si les choses avaient bien commencé alors qu'elle s'en retournait en effet vers lui pour rendre l'autre homme jaloux, lui laissant tout loisir de découvrir de ses mains ses formes avantageuses et fermes, elles avaient cependant fort mal continué puisque la donzelle voulait s'en aller tout à coup.

Il était tout prêt à lui proposer une chambre dans sa demeure et des plans s'échafaudaient dans son esprit quand une blonde se décida à lui mettre la main au paquet pour torturer sa pauvre virilité. Lorsqu'elle le relâcha, il était plié en deux, les mains formant une coquille de protection à son entrejambe martyrisée.

Lorsque la bagarre éclata, en bon noble couard qu'il était, il n'hésita pas à appliquer le "courage, fuyons" en allant se terrer derrière la vieille chouette, à genoux à caresser son service trois pièces en lui susurrant des mots doux, comme s'il voulait apaiser son plus grand outil de travail. Il ramassa un morceau de saumon sur la chemise et se mit à gronder. Mais quelles étaient donc ces manières ? Et voilà que la gosse qui semblait calme jusque là avait rejoint le combat de ces dames et appelait de surcroit des hommes en renfort.

Le très courageux de Montoya se releva en voyant un jeune homme venir à la rescousse pour arrêter la bagarre et la seconde rousse reprendre les commandes avec un air terrible sur la demande du compagnon de sa proie du jour. Il hésite un court instant en voyant le cavalier de la maitresse de maison prendre la poudre d'escampette et se dirigea vers la jeune fille aux yeux bleus.


- Damoiselle, je suis indigné de voir comment se passent vos bals ! Vous pouvez être certaine que jamais plus Clotaire de Montoya ne mettre le pied chez vous et la haute société de Paris sera avisée de ce qu'elle risque en venant ici !

Il salua néanmoins la maitresse de maison en attrapant entre deux doigts le morceau de saumon logé sur sa chemise et le jeta aux pieds d'Albanne avant de tourner les talons et de saluer la vieille chouette.

- Madame c'était un plaisir. Vous semblez sans aucun doute la plus civilisée icelieu et feriez mieux de faire attention à vous si vous restez dans les parages.

N'attendant pas son reste, il sortit alors avec le peu de dignité qu'il lui restait, marchant légèrement en canard ...
Albanne
Incrédule, je regarde Osfrid me saluer, et partir. L'occasion de nous revoir ? Se moque-t-il, en vérité, de moi ? Combien y-a-t'il de chance pour que ce soit le cas ?
Mais je n'ai guère le temps de m'épancher là-dessus. Il quitte les lieux sans plus rien me dire, tandis que la belle femme blonde frappe sur tout ce qui bouge, que Syu se retrouve dans un piteux état, et que Soren se met à hurler debout sur la table.
Lorsque j'avais imaginé cette soirée, je la voyais passée à danser beaucoup, à boire un peu, à mager deux ou trois choses. Certainement pas plantée par mon cavalier, en train d'assister à je-ne-sais quel pugilat.

Pattricia s'approche de moi, et m'explique ce qu'elle compte faire, tout en s'excusant de la présence de son loup ici. Je lui décoche un sourire, les doigts crispés sur mon verre de vin. D'un geste du menton, je lui désigne Brume, mon louveteau, qui, couché un peu plus loin, semble s'amuser comme un petit fou. Je lui signifie d'un geste de la main de s'occuper comme elle l'entend des blessés. Je suis même étonnée qu'il n'y ait pas de morts.

Par la fenêtre, j'aperçois Osfrid, jeter un dernier regard à l'intérieur. Il a osé me laisser. Alors que je... Alors que je... Mais je n'ai pas le temps de me laisser aller à l'aveu de possibles sentiments. Clotaire de Montoya vient m'insulter. Me repprocher le déroulement de cette soirée. A moi. A moi, qui depuis le début, ne faisais que danser avec le cavalier parfait, l'homme à proprement parlé, idéal ? Et ce nobliot veut ternir ma réputation ? Il me balance un bout de saumon aux pieds. Quelque chose résonne dans ma tête. Inge de Castral-Roc. Si je fais preuve d'intelligence, elle est soit ma Tante, soit ma Grand-Mère. Et étant donné qu'elle ne semble pas avoir dépassé la trentaine d'années, elle ne peut être que ma Tante.
Est-ce que la vue d'un bout de saumon rend folles toutes les Castral-Roc ? Sur deux specimens présents, en tout cas, cela semble marcher.

Le verre éclate dans mes mains. J'attrape Clotaire par l'épaule alors qu'il tente de fuir lâchement. Et je lui colle une gifle aussi magistrale que celle de ma Tante. L'attrapant par le col, je le tire jusqu'au plus près de moi.


Je te préviens, je siffle entre mes dents, à l'adresse seule du noble couard. Tu dis un mot à qui que ce soit en sortant de là, à propos de cette soirée, et je t'arrache le coeur et te le montre lorsqu'il cessera de battre, compris ? N'oublie pas, je suis Danoise, et les Danois ont tous le sang bouillant, en plus d'être des brutes sanguinaires !

Je le repousse violemment, avant de me diriger d'un pas furieux vers le reste de l'assemblée. Je me plante devant celle qui, aux vues des traits de son visage, est bel et bien de ma famille proche, et je lui hurle en Danois :

Du har ødelagt min aften ! Du gjorde flygte Osfrid ! Fum kvinde ! *

Je jette un regard meurtrier aux responsables de ce carnage. Syu est en trop mauvais état pour lui passer un savon. Mais ce n'est que partie remise. Mais Soren, lui, est bien vaillant.
Je le rejoins sur la table, me place face à lui, serre les poings, et...


Et si au lieu de embrasser une femme qui n'être pas la tienne, tu t'être mieux occupé de Syu ? Elle être peut-être changée, mais, lort **, c'être toujours elle !

Je suis tellement remontée que je me dresse sur la pointe des pieds pour le prendre par le col. Puis, je le pousse en avant, plus pour qu'il retourne près de Syu que dans le but réel de le voir s'écrouler au sol. Mes yeux bleus sont embrasés par une colère sans nom. Personne n'échappe à ce regard. Sauf peut-être Pattricia, qui, elle seule, est restée convenable.

Je être la Maîtresse de maison, et j'avoir le droit de gueuler autant qu'il me plait, compris ? Et je être la seule à avoir ce droit !

Puis je saute de table, les cheveux en pagaille. Je me plante devant mon cher, cher majordome. Je lui donne une petite tape amicale sur l'épaule, avant de courir hors de cette salle.
J'aperçois Osfrid, non loin, qui attend son carrosse. Je remonte mes jupes, courant à vive allure le long de l'allée, pour venir juste à sa hauteur. J'ai bien conscience que mes cheveux cascadent dans mon dos, que ma robe est tâchée de boue, que j'ai les joues rouges, et qu'avec la pluie, je suis trempée. L'image de la parfaite hôtesse a sans doute disparu, mais je tente ma chance malgré tout.


Osfrid, fais-je en reprenant mon souffle. Veuillez me faire l'honneur... infini... de rester ici... pour la... nuit.

Puis j'ajoute, sous le coup de l'impulsion et d'un désir bien vif de prendre la poudre d'escampette en sa compagnie.

Ou alors... Faites moi l'honneur, d'accepter que je... parte avec vous... Bedes. ***


[Danois]
*Vous avez ruiné ma soirée ! Vous ave fait fuir Osfrid ! Femme stupide !
** défection (en plus vulgaire)
*** S'il vous plait

_________________
Syuzanna.
Elle n'a absolument pas le temps de réagir. Elle se fait massacrer par la blonde, comme une petite fille. C'est à dire que coincée sous une femme bien plus grande qu'elle, l'Ecossaise n'a guère le loisir de répliquer. L'un des coups, donné à la tête, l'assomme à moitié.
Zanna se sent soudain voler dans les airs. Puis, des bras forts et puissants la serrent et l'emmènent à l'écart de toute cette folie furieuse. Elle entrouvre les yeux alors que la voix tant aimée lui demande si elle va bien. Et, alors qu'elle relève le nez vers lui, on peut voir dans son regard que ce n'est pas Zanna, à cet instant précis, qui le regarde, mais Syu. La vraie, la seule, la véritable. Elle lève une main vers sa joue, qu'elle effleure du bout des doigts. Il l'embrasse, et elle sent son coeur près de l'exploser. Plus rien n'a d'importance que cela.

Mais le voilà qui la laisse seule, en lui demandant de rester là. Pour sûr, elle ne va pas partir. Même si elle sent sa pommette la brûler, son ventre la cisailler en deux à chaque inspiration, et que sa robe est en lambeaux, elle ne bougera pas d'un pouce. Même si sa vie en dépendait !
Dans une demie conscience, elle l'entend hurler. Cris repris par une voix féminine qu'elle n'ose identifier. Car jamais cette voix ne s'était fait entendre de cette manière.

Elle perd connaissance un moment. Lorsqu'elle rouvre enfin les yeux, elle se tient de nouveau dans les bras de Søren. Et est toujours dans cette salle de bal aux accents de champ de bataille.
Sa main retrouve le chemin de la joue du Danois. Et de nouveau, ce regard qui n'appartient qu'à elle. De nouveau, Syu aux commandes. Inspirant un grand coup, plus pour être capable de parler sans hurler de douleur, que pour se donner du courage, elle plonge ses yeux dans les siens, et murmure, d'une voix audible pour lui seul :


- Si tu savais comme je t'aime...

Et elle s'évanouit.

Lorsqu'encore une fois, elle revient à la réalité, elle sent sous elle le moëlleux d'un matelas. L'air a changé. Sans doute aucun, elle est dans une chambre. Sans ouvrir les yeux, elle pose les mains sur différentes parties de son corps, vérifiant par-là que tout est au bon endroit. Deux jambes, deux bras, une tête. Tout est parfait. S'il n'y avait pas ce mal de crâne, ce serait même idéal.
Et elle ouvre les yeux en grands. Et sourit au plafond.


- Quelle jolie chambre, s'écrie Zanna sans même vérifier qu'elle est bien accompagnée. Quelle bonne odeur de fleurs ! Où suis-je ?

Elle saute hors du lit, se mirant devant la vitre, admirant sa fabuleuse robe.



Et Syu, de conclure, dans la tête de l'écervellée qui de nouveau, a repris contrôle de son corps. P'tain...
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Herboriste - Apprentie Druide
--Annette_langlois


Manger du poulet en solitaire dans une cuisine déserte, c'est bien, mais manger du poulet devant les nobles qui se tabassent, c'est mieux.
Annette était comme au spectacle. La Fougueuse faisait voler ses poings sur tout ce qui bougeait, la Folle s'en reçevait plein la tête, le Cocker Mouillé la balança dans les airs... C'était tout simplement divin.
Loin d'intervenir, la domestique, adossée au chambranle de la porte de la salle de bal, observe tout ce beau monde se tabasser allègrement. Le cavalier de Mademoiselle fichait le camp, Mademoiselle hurlait debout sur une table avant de courir rejoindre l'élu de son coeur. Visiblement, il n'y avait que lui qui n'avait pas compris que la jeune brunette était raide dingue de lui. Ces hommes...

Pour ne pas avoir l'air de rien faire, elle avait ammené avec elle un couteau à aiguiser, et la pierre adéquate. Et tout en faisant aller et venir l'ustensil contre la lime, elle riait de bon coeur en assistant à ce charmant spectacle, qui lui rappelait les boxons de son enfance, où elle mettait hors d'état de nuire, ses cinqs frères plus âgés.
Elle s'amusait comme une petite folle, jusqu'à ce que la détestable voix de Gustave ne retentisse juste à ses côtés.


- A cause de toi, je ne recevrai pas mes gages !
- Loué soit le Seigneur.
- Annette, vraiment, je ne sais pas ce qui me retient de te mettre mon poing dans la figure !
- Je ne sais pas, lança-t-elle en se tournant vers lui, affûtant toujours sa lame. La peur peut-être ?

Il se recula d'un pas, sourcils froncés, doigt pointé vers elle.

- Ouais ! Tu... Tu ne l'emporteras pas au Paradis !
- Cela tombe plutôt bien, je n'avais pas l'intention de m'y rendre.

Et Gustave de détaler comme un lapin, plus vite que la vitesse de la lumière.
Un serviteur passa par-là, portant sur un immense plateau d'argent, le cochon rôti. L'arrêtant d'un geste, elle se découpa une belle pièce du porcelet de lait qui l'avait fait courir à travers tout l'hôtel.


- Ne vous en faites pas, fit-elle à l'adresse du serveur médusé. Ils n'en ont plus besoin, là-dedans.

Et, mordant à pleines dents dans le cochon de lait, elle se délecta tout à la fois du spectacle et de la saveur du petit porc.

- Décidemment, soupira-t-elle de contentement. Il y a une justice en ce bas monde.
Jessienigma
*Elle savait bien qu'elle pouvait compter sur lui ! Il ne lui avait pas fallu deux minutes pour arracher sa chère Syu des coups de la blondasse pour la fourrer dans les bras de son Seurn et pour séparer les deux dernière combattantes, à savoir la mioche et toujours cette même blondasse. Il semblait avoir beaucoup de difficultés à maintenir la femme contre lui.*

Non, ça m'paraît pas l'idéal ! Bien que je lui donnerais bien moi !

*Mais c'était sans compter la grosse voix du Danois et les ordres de la Vindicative. Se mettre contre ces deux-là n'était pas la meilleure des idées que la mioche pouvait avoir. Son dernier combat contre son ami avait laissé un souvenir cuisant à la fois à sa cuisse et à sa mémoire. Se calmant d'un coup, elle vit Seurn embrasser furtivement sa douce et esquissa un petit sourire en murmurant à Ademar.*

Tu vois, les choses rentrent dans l'ordre on dirait... Ils s'aiment ces deux-là, ça ne fait aucun doute.

*Lançant un léger clin d'oeil au Sénonais, elle acquiesça aux paroles de Patt sans hésiter. Elle était déjà calmée pour sa part, pour autant que plus personne n'essaie de tabasser l'un de ses amis et elle savait que le loup de la rousse sarladaise ne laisserait pas la blondasse s'en prendre à Ademar. Elle lui plaqua un baiser rapide sur la joue et courut vers ses deux amis pour attraper la main de Syu en souriant avant de se retourner en entendant de nouveaux hurlements. Voilà que c'était le bellâtre et Albanne qui s'y mettaient. Mais elle ne s'attendait pas à voir son amie partir en courant à la suite de l'autre danois par contre.*

Meerrde !

*Se retournant vers Syu et Seurn.*

J'vous adore, mais... vous savez vous occuper de vous tous seuls je crois !

*Sans en dire plus, elle releva sa robe et commença à courir à pieds nus à la suite de son amie sans plus penser au carnage qui venait d'avoir lieu ... jusqu'à ce qu'elle dérape sur une tranche de saumon pour se retrouver le cul par terre à foncer droit dans un mur ... très dur le mur !*

Sacrebleu !

*Se frottant la tête et les genoux, la robe tachetée et grasse, la mioche se mit à regarder autour d'elle à ce qui avait bien pu la faire tomber avant de se rappeler pourquoi elle courrait ainsi. Tant bien que mal, elle se remit debout en grimaçant et commença à grommeler entre ses dents en reprenant le chemin vers la sortie.*

Albaaaaaaaaannnnnneeeeeeeeee !

*Elle n'allait quand même pas faire ça tout de même ? Et son promis ? Non, ce n'était pas possible ! Elle avisa un morceau de parchemin et griffona quelques mots rapidement dessus avant de le tendre à un des serveurs.*

Va chercher un pigeon et qu'il aille porter ça au plus vite !

*Elle déboula alors dans la cour.*

Albanne ! Tu es sûre de toi ?
--Inge


Quelle belle soirée, songe-t-elle, assise sur sa chaise, en souriant béatement. Non seulement elle s'était battue comme une véritable chiffonière, mais cette fois, faisant fi des convenances, on lui avait répondu. Et rendu chacun de ses coups. Mais le meilleur n'avait pas été au moment où la gamine l'avait mordu, ni celui où on l'avait arraché de sur la rousse faussement frêle, ni même les beuglements du blond. Non, le moment le plus savoureux, responsable de son sourire heureux, était celui où sa nièce lui avait hurlé dessus. Comme elle avait reconnu son frère, et elle-même, à cet instant ! La fine fleur du Danemark, songe-t-elle, immobile.

Albanne avait fini par s'enfuir, à la suite de son cavalier. Les yeux pétillants, la blonde songe à ses propres fiançailles, il y avait de cela, une dizaine d'années. Promise à un cousin insipide, elle avait rompu les contrats pour s'enfuir, une année entière, au bras d'un chevalier nordique. De cette escapade, point d'enfant. Non, s'étant faite violée par Peter, son frère aîné, frère jumeau de Jørgen, le père d'Albanne, elle n'avait jamais pu, ensuite, offrir son corps à quiconque. La mort du chevalier l'avait ramené chez elle, où elle avait retrouvé Birgit, sa fille.

Elle sait donc précisemment ce que peut ressentir Albanne, et loin de l'en blâmer, elle la félicite intérieurement. Elle n'a que dix-spet ans, la petite, et il faut qu'elle s'affirme dès le début.


Ne vous en faites pas, lance-t-elle à l'adresse de son geôlier. Je ne bougerais plus.

Souriante au milieu du carnage, elle se penche sur le côté, se saisissant d'une coupe de vin. Elle y trempe ses lèvres, et, alors que son chignon en a pris un sacré coup, que sa robe est tâchée, et qu'autour d'elle gise diverses choses qui ne devraient pas y être, Inge esquisse un nouveau sourire. Elle lance un regard triomphant à la vieille belette de Lefebvre.
La fine fleur du Danemark, il n'y a aucun doute là-dessus.
Albanne
Albanne ! Tu es sûre de toi ?

Je me retourne, et fais face à ma jeune amie. Elle a subi, comme tout le monde, les affres de cette étrange soirée ressemblant fortement au plus grand fiasco jamais imaginé.
Si je suis sûre de moi ? Bien sûr que je le suis ! Comment lui expliquer ? Mon père comptait me marier de force à un jeune homme, alors que lui même avait refusé les projets de son père pour épouser une simple bourgeoise de France. Pourquoi, moi, devrais-je me plier à ces règles ? Pourquoi, moi, devrais-je sacrifier ce que je ressents, au profit de ce que je dois ? Epouser Grimoald ? Alors que lui même ne désire en rien prendre ma main ? Alors qu'il ne m'aime pas, et ne m'aimera jamais ? Pourquoi ne puis-je faire comme mon père, et m'enfuir ?
Je n'ose cependant pas agripper la main d'Osfrid. Peut-être me rejetera-t-il, après tout. Et que devrais-je faire alors ? Me rendre à l'autel, toute occupée que je serai à penser à mon cavalier de ce soir ? Non. J'ai vécu dans les bois. J'ai perdu ma famille. Ma mémoire. Je n'ai de compte à rendre qu'à moi-même. Et ce que je désire en ce moment se trouve à mes côtés, à attendre un carrosse. J'entraîne Enigma un peu plus loin, et murmure doucement :


Oui, je être sûre. Je veux tenter ma chance. Je veux être libre, et heureuse. Pas me plier à la volonté d'un homme mort, désormais.

Je me mords les lèvres un instant, cherchant dans les yeux de mon amie, quelque chose qui pourrait lui expliquer mon comportement.

Tu as dit un jour que je devais penser pour moi-même. Me moquer de l'avis des autres. Tu avais raison. J'ai dix-sept ans. Je sais ce que je veux. Et ce que je veux, c'est lui. J'aurais pu épouser Grimoald sans rien dire, j'étais même parvenue à me dire que nous pourrions être heureux. Et Osfrid être arrivé. Et tout à changer. J'ai horreur de l'étiquette ! J'ai beau être une fille de noble... Je être toujours la jeune fille de la forêt. Je porte simplement de plus belles robes.

Et pour lui donner l'ultime preuve, j'arrache les bijoux qui me ceignent les bras. Je lance au loin les bagues et les boucles d'oreilles. J'ôte mes chaussures, mes bas, renfile tout de même mes bottines.

Je n'être pas vraiment une poupée de salon. Je être Albanne Pelletier de Castral-Roc. Je être Danoise. Et je vais partir avec Osfrid. S'il veut de moi.
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C.lefebvre
C'est fou tout ce qu'il peut se passer en un rien de temps. Tout semblait aller pour le mieux. Enfin presque. C'était sans compter sur ses déboires avec le Montoya. Mais ce n'était rien à côté de ce qui devait l'attendre.
Où en étions-nous, déjà ? Ah, oui ! La Lefebvre enquiquinait une rousse trainant ou trainée par un serveur. La rouquine s'en sorti habilement. Éludant la question, qui n'en était pas vraiment une, par des présentations de rigueur, elle héla le serveur afin qu'il les conduise là où boissons il y avait avant même que la Rombière n'ait eu le temps de se présenter elle-même. C'est là que ça part un peu en cacahuète...
Une furie blonde déboule, enragée, et apostrophe la Rombière d'une façon peu délicate à laquelle elle répond par une sorte d’imitation ridicule de la poule intrigué et en colère. Elle se cambre et arbore un minois des plus sévères et des plus hautains. La Rombière, elle ne se laisse pas impressionnée. Elle reste de marbre tandis que son adversaire, sa concurrente, l'exhorte d'annuler les fiançailles d'Albanne, sa nièce au bras d'un bel homme blond, d'avec son neveu : le jeune Grimoald, qui certes était beau, qui certes était blond, mais qui n'avait absolument rien d'un bel homme.
Ses prunelles de jais, plus méprisante que jamais, se posent sur la Castral-Roc. Surtout, ne rien laisser transparaître. Elle sait le faire, elle mieux que quiconque. Elle savait se faire de pierre, elle savait se montrer froide et dénuée de tout sentiment. Mais à l'intérieure, elle bouillonnait de rage. Mais il est des circonstance où il ne faut point faillir. Alors elle la fixe, froide et muette comme une carpe, lèvres pincée et si cambrée qu'une tape sur l'épaule l'aurait faite se renverser. Non, elle ne pipera mot ! D'ailleurs, elle n'a point le temps de répliquer. Ce cher Monsieur Bontemps essaye de détourner leur attention avec son soit-disant vin "dix ans d'âge"... voilà qu'il voulait leur refiler du vinaigre !
Et puis soudain, une bourrasque. Une bourrasque et puis la pénombre. C'est l'agitation. Dieu sait ce qu'il se passe mais tout ce petit monde s'agite. Bontemps se confond en excuse. Si ce n'est elle qui s'est payé la vinasse, c'est donc l'autre, la Blondasse... Bien fait !
Cette pénombre, c'est inquiétant, on ne souhaite qu'une chose : que la salle recouvre la lumière. Mais quand la lumière fut... vent de panique ! On voudrait que la lumière ne fut jamais.
La Lefebvre ne comprend pas grand chose à ce qu'il se trame. L'autre mégère l'a traité de "grenouille"... ça, ça la fout en rogne mais à mesure que son coeurs et son corps boue, la Rombière se fait plus froide, plus terne, plus sévère, plus dénuée de toute émotion. A mesure que la colère, la rage, la gagne, c'est comme si elle se muait en statue de marbre.
Mais la folie semble s’emparer de tous, surtout de Inge. La voilà qui se met à jouer de ses poings, elle s'en prend à la rousse que la Montoya lui avait préféré. La Rombière n'y voyait rien à redire. D'un autre côté, elle était au bord de la crise de nerf et, le teint plus pâle qu'à l’ordinaire, elle semblait sur le point de s'évanouir.
Elle ne captait pas grand chose, la salle tournait sur même, les images et les sons se brouillait. Il faisait une chaleur étouffante, elle suffoquait, il fallait qu'elle s'en aille avant de perdre la tête. Mais voilà que la Blonde se saisit d'un plateau que la Rombière se voit décorée d'une tranche de saumon. Non point qu'il n'était pas frais, mais ce n'était tout de même point du dernier chic !
Et puis, la tante Danoise la pousse violemment, envoyant la Rombière valser dans le décor sans plus y prêter attention.
Et là, c'est un peu comme un trou noir. Un trou noir dont elle ne sort qu'un peu plus tard, au moment où la situation semble, plus ou moins, maîtrisée.
Impossible pour la Lefebvre de sortir le moindre mot. Elle se relève difficilement, lance un regard plein de reproche et de dédain à la Castral-Roc et tente de rejoindre la sortie, le plus dignement possible... ce qui n'est pas une mince affaire !
Au-dehors, c'est un étrange spectacle qui s'offre à elle. Albanne se révèle au loin, elle n'entend point la conversation, mais elle devine ce qu'il se passe. Elle est en prise avec la petite brune qu'elle avait vu sortir du carosse à son arrivée. Qui était vraiment cette petit Danoise ? Elle l'ignorait. Mais est-ce que la Lefebvre désapprouvait ? Madame Lefebvre certainement... Mais la jeune Cunégonde, qui sommeillait en elle, ne pouvait que la comprendre. Si le petit rictus qui s'insinuait alors son visage pouvait parler, il dirait : "Ah ! Ah ! Mon petit Grimoald... ne te voilà point marié que déjà, tu es cocu !".
Riait-elle ? Non... Elle restait là, sous la pluie battante, à observer les deux jeunes femme et le carrosse. Elle n'interviendrait pas. Tout ce dont elle rêvait, à présent, c'était d'une tisane bien chaude en compagnie de la vielle Bertha.
Riait-elle ? Non... Sous la pluie battante, ses prunelles de jais se baissèrent enfin. Les larmes coulaient, en silence. Elle se tenait droite. Non pas comme une fière chandelle. Non, plutôt comme une vielle stalagmite sur laquelle la pluie s’abat. Elle avait résisté aux assauts de la Danoise, elle avait pris sur elle, engrangé la colère... et maintenant, alors qu'elle était seule et assez éloignée des deux femme, tout cette colère jaillissait de ses noires prunelles...
--Inge


C'est bien gentil tout ça, mais Inge finit vraiment par s'ennuyer ferme. Elle est peut-être sale, mais elle n'est pas blessée. La gamine qui l'avait mordu ne lui avait pas fait grand mal. Ne dit-on pas que la peau des Castral-Roc est aussi dur que la pierre ? Exactement comme leurs coeurs.
Et quand Inge s'ennuie, il y a deux options. Partir faire un tour, ou frapper quelqu'un. Et comme la deuxième solutions a été utilisé un brin plus tôt, ne reste que la première. Mais ce satané loup l'en empêche. Voyons voir. Comment s'en débarasser ? Lui jeter de la nourriture au museau ? Non. De l'eau ? Non. Et si... Elle avise, plus loin, un louveteau allongé. Portant deux doigts à sa bouche, Inge pousse un sifflement aïgu. Et, ô bonheur, le louveteau rapplique. Lorsque le jeune animal se frotte contre ses jambes, elle en profite pour lui examiner le dessous de la queue. Et là, ô chance, le loup est une louve. Et bien entendu, que font deux animaux de sexes différents, quand ils sont mis ensemble ? Ils se reniflent le derrière !
Inge n'attend pas le déluge, elle file en courant, jupes autant relevées que la bienséance le lui permet. Et une fois hors de vue, court à toute vitesse. Elle a aperçu du coin de l'oeil, la Lefebvre filer, et elle est quasiment sûre qu'elle va faire capoter le plan de sa nièce.
Mais non ! Quelle chose bizarre, contre nature presque, que de voir la fière Cunégonde debout sous la pluie, et qui plus en larmes. Lentement, Inge s'approche, et pose maladroitement une main sur son épaule.


Bah alors, vieille belette ! Il ne faut pas te mettre dans de pareils états !

Comprenant que la rombière doit être chamboulée à la fois par l'annulation quasi évidente, des fiançailles d'Albanne et de Grimoald, mais aussi, peut-être, à cause du saumon sur le front, Inge continue de lui tapoter l'épaule.

Tu sais, tu finiras bien par le caser, ton neveu. Il est peut-être laid, certes, mais il doit bien y avoir une fille de riche à la beauté passable qui fera l'affaire.

Changement d'endroit, elle délaisse l'épaule pour s'en prendre au sommet de son crâne.

Tu sais, à ton âge, épouser un homme de moindre condition ne serait pas déshonorant. Et cela te décoincerait peut-être. Je sais que tu as le double de mon âge, moi qui viens juste de dépasser mon trentième printemps, mais par exemple, la vieille limace pourrait te remettre en place les vertèbres, si tu vois ce que je veux dire... Clin d'oeil appuyé. Parce qu'à force de cambrer comme ça, tu dois avoir un de ces mal de dos !

Elle laisse passer un moment de silence, avant de reprendre.

Allez la belette, ne reste pas dehors comme ça. Tu vas finir par attraper la mort ! Et à ton âge, diable, ce serait fatal !
Jessienigma
*Aucune animosité dans sa voix, juste une amie inquiète qui veut savoir si elle a bien pesé le pour et le contre avant de risquer les regrets et les remords de n'avoir pas suivi la voie qu'elle pensait devoir prendre. Et là, la mioche revit soudain son amie refaire surface. La vraie Albanne, sauvage, rêveuse, celle là même à qui elle avait dit quelques semaines plus tôt ce qu'elle lui répétait maintenant. Ainsi donc elle n'avait pas parlé dans le vent.

Il semblait ce soir à la jeune fille qu'elle n'était finalement pas dénuée de bons conseil et de bon sens ... elle devait mûrir elle aussi. Sans doute Ademar y était-il pour quelques chose. Sans doute l'état de Seurn et Syu aussi. Et au même titre son travail auprès d'Albanne avait dû lui apprendre certaines choses également. L'espace d'un court instant, elle se prit à sourire, appréciant l'évolution entre ce qu'elle était il y a quelques mois lorsqu'elle avait rencontré le couple qui avait changé sa vie et maintenant.

Elle regarda son amie se départir de ses richesses en lui criant ses envies et la regarda avec beaucoup de tendresse, souriant comme si c'était le plus beau jour de sa vie.*


Mon amie ... Je te retrouve enfin ! Mais, il va quand même falloir prendre quelques responsabilités, même en fuyant ainsi ! Dois-je faire les démarches auprès de la vieille et de Grim' pour tout annuler ?

*Haussant les épaules, elle regarda son amie un court instant.*

Oh et puis t'inquiètes pas, je m'occupe de tout !

*Elle attrapa la main d'Albanne et alla la mettre d'autorité dans celle du sosie de Seurn en le regardant d'un air sévère.*

Prenez soin d'elle ! S'il lui arrive une bricole, je vous arrache votre service trois pièces et j'vous l'fais bouffer ! On est d'accord ? Oh et puis ouvrez les yeux un peu !

*La tornade étant lancée, elle continua par la blondasse et la vieille peau.*

Bon, vous la blonde, j'vous aime pas parce que vous avez essayé d'tabasser une amie qui m'est chère, mais j'suis d'accord sur un point avec vous cependant !

*Plongeant ses yeux dans le regard de chien battu de la vieille, elle lui prit la main*

Vous, vous arrêtez de chialer deux minutes et puis vous m'écoutez ! Les fiançailles sont rompues à partir de maintenant ! Albanne n'a pas à épouser Grim' ! De une, vot' charmant neveu n'en a pas la moindre envie et aime bien trop courir les campagnes et il a bien raison ! De deux, mon amie n'est pas une future poule à gosses comme vous voudriez qu'elle soit et de trois, laissez donc les jeunes tomber amoureux par eux-même !

*Haussant un sourcil en voyant les regards noirs de la vieille, elle continua son laïus d'une voix plus dure.*

C'est pas la peine de me regarder comme ça ! J''ai été maltraitée par des brigands pendant des années alors c'est pas vot' petit regard ou les coups de la blondinette qui vont me faire peur ! Chacun mérite de pouvoir choisir avec qui il voudra passer sa vie ! Vous voudriez pas vous trouver un gentil jeu... enfin un vieux sympa avec qui profiter encore des quelques années qu'il vous reste ?

Quant à vot' neveu, je lui apprendrai moi-même sans soucis et je lui dirai où me trouver s'il a besoin d'en discuter ! M'est avis qu'il sera pas mal soulagé ! Puis laissez le vivre un peu ! C'est un brave garçon !


*Pas vite gênée, la gamine planta ses deux poings dans ses côtes et fit face aux deux femmes en attendant qu'elles lui répondent.*
Djull
Je m’apprêtais à quitter ma chambre . Je réajuster mes vêtements pour faire une bonne impression auprès des gens de la soirée.
Je marchais dans les couloirs en direction de la salle de bal où j'entendais la musique .
Zut , j'ai loupé le début.
Je m'empressais donc de rejoindre la salle.
Arrivé à quelques mètres de l'encadrement des portes , le noir se fit et m'obligea à m'arrêter. Je sentis derrière moi les servants passer à toute allure pour rallumer les chandelles.
Et là , la lumière refit son apparition. A priori , pas au meilleur moment.
L'espace de quelques minutes , je suis rester spectateur des différentes scènes qui se sont dérouler sous mes yeux .
Des couples qui s'embrassent , d'autre qui danse avec tendresse. De multiples gifles , coups de poings et scène de lutte se sont effectués.
A ce moment là , j'entendis Sir Soren prononçais mon nom. Je profita du moment pour m'approcher .
Soudain une femme que je ne connais pas à première vue , se dénommant Patt , me demande de faire régner le calme dans l'assemblé.

A vos ordres, Madame . Maréchal Djull de Sarlat .

Que m'arrive t'il ? on aurait dit que je m'adressais à mon prévôt du comté. Peut importe . Il faut que tout le monde se calme .

Mesdames , Messieurs , je vous serais grès de retrouver votre calme . Et de reprendre vos activités au point où elles en étaient avant les malencontreux événements.

Faisant signe aux musiciens , ils reprirent par une musique douce afin d'apaiser les esprits. Apercevant la " gardienne du temple " , il se racla la gorge , ajustant son col de chemise pour se présenter.

Chère Madame , mes Hommages, je me présente , Djull , Maréchal en la ville de Sarlat. Sir Soren Eriksen m'as convié par une missive à votre bal , qui soit dit en passant est particulièrement animé .
Le calme régnera dès à présent , soyez en sure.


S'inclinant très respectueusement
Soren
Eberlué! Il n'y a pas d'autres mots! Je suis éberlué quand Osfrid vient vers moi et semble me reprocher..quoi? De ne pas l'avoir vu? Est-ce une raison pour partir ainsi? Quitter le bal? Laisser sa partenaire en plan? Du regard, je cherche quelqu'un qui pourrait m'aider à comprendre.

Mais décidément, Patt a pris l'habitude de me sortir des mauvais pas. Après Sarlat, c'est à Paris où elle prend la situation en main pour essayer de ramener le calme dans cette salle qui en manque singulièrement. Je lui fais un clin d'oeil et m'apprête à retourner vers Zanna. Elle est visiblement plus mal en point que je ne l'aurais cru! Je plisse les lèvres d'un air de dépit. Syu, elle, aurait encaissé le coup sans broncher. Mieux, elle l'aurait esquivé! Non, décidément quelque chose n'allait pas en elle et cela n'était pas pour me plaire.

Lorsqu'Albanne vient me faire ses remontrances, mon esprit est ailleurs. Je l'entends mais je ne l'écoute pas. Je me contente d'opiner du chef une fois qu'elle a terminé son discours. Ne m'en veuillez pas Albanne! Sauf que...

... Sauf que visiblement, celui ne lui suffit pas. Elle me pousse. Je trébuche sur un plateau qui trainait par là, allez savoir pourquoi! Le noir a un sursaut d'orgueil. Je me relève d'un bond et mon nez vient se placer directement sur celui de la danoise. Mes yeux se plante dans les siens et ma noirceur passe visiblement de l'un à l'autre!


Gør det igen, hvis du sætter pris på dit liv!*

Je suis à un poil de carottes de la baffer, de l'envoyer paître. Mais encore une fois ce soir, le noire reflue à ma demande. Je ferme les yeux et je me détourne d'elle sans un geste, sans une autre parole. Je prends Zanna dans mes bras et m'apprête à la porter dans la chambre qu'on lui a préparé. Elle ouvre les yeux, me parle. Sa voix est faible. Je ne comprends pas ce qu'elle dit, mais je lui souris. Ce n'est pas le moment de s'expliquer Zanna. Non... pas le moment. D'ailleurs, tu ne comprendrais pas. Seule Syu peut me comprendre.

Je la porte dans la chambre à l'étage. Elle y sera au calme. Enfin... en principe! Je la dépose sur le lit. Elle pourra se reposer. Moi, j'ai besoin de m'isoler, de faire le point. Je repasse par la salle de bal. J'ai l'impression que l'ordre est sur le point de revenir. Patt, Djull, Adémar et les autres font un beau travail. Je ne m'arrête cependant pas et continue vers la double porte vitrée. Je l'ouvre et pénètre dans les jardins. J'ai besoin d'air frais. De calme. La pluie s'est presque arrêtée. Seules quelques gouttes font encore de la résistance, mais qu'importe. Le sol est tachetée de flaques d'eau éparses. Elles me rappellent mon enfance du côté d'Aalborg alors que je m'amusais à sauter dans chacune d'elle. Ce soir, j'ai envie de faire la même chose. Ce soir, j'étais venu pour m'amuser. Ce soir, j'étais venu pour essayer de récupérer Syu et d'immoler Zanna sur un grand bucher purificateur! Ce soir, rien n'a fonctionné comme je l'espérais. Ce soir, c'est.. pfffffff!


*Ne faites plus jamais cela si vous tenez à la vie!
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