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[RP ouvert] Hôtel particulier des Houx-Rouge

--Annette_langlois


Les lieux étaient... sombres. Puants. Sales. Un bon coup de plumeau s'imposait icelieu ! La servante ne put retenir un froncement de nez en contemplant la vaste pièce qui s'élait devant eux. Pas très folichon, comme déco. On avait vu mieux.
Des livres à droite, des livres à gauche, des livres devant, des livres partout. Quel espèce de fénéant avait bien pu passer son temps à parcourir ces ouvrages au lieu d'employer son temps utilement ? A faire le ménage, par exemple. Ou laver les draps. Ou cuisiner. Bref, quelque chose d'utile. Il n'y avait pas grand chose à voir jusqu'à ce que le cri de la grande asperge la fasse sursauter.


- Un squelette ? Par le Sans-Nom, d'un être humain ?

Elle écarquilla les yeux aussi grand que des soucoupes, et replaça son bonnet sur sa tête. Cet imbécile lui avait fait peur. A elle, Annette. Elle ne retint pas un regard mauvais, agacé.
S'avançant vers la robe de bure aussi fraiche qu'un poisson mort sur les étals des commerçants des halles parisiennes, elle la tâtonna du bout du tisonnier. Un rat s'en échappa, et disparu derrière l'un des larges et hauts pans de la bibliothèque.


- C'est plus gai dans un cimetière.

Elle revint près de la grande apserge et la fillette excentrique. Que faire, maintenant ? Prévenir la maîtresse ? Pas sans savoir qui était l'individu. Un signe, peut-être, quelque chose ? Une gourmette ?
Elle s'approcha de nouveau du mort depuis longtemps au pays du Très-Haut. Plissant les yeux, elle s'agenouilla dans la poussière et la terre battue, et examina une trace, sur le sol.


- Qu'est-ce que c'est que ça ? On dirait... Mais oui, c'est un symbole !
--Birgit


Je ne retiens pas un sautillement à la proposition de Papa.

- A Sarlat ? C'est là que tu habites ? Oh oui ! Je veux y aller avec toi ! Je dirai à Maman que c'est ce que je veux. Et si elle dit non, je m'en fiche, je viendrais quand même !

Je ne le quitte plus d'une semelle. Mon héros, mon dieu vivant, mon père. Nous entrons dans une drôle de salle pleine de livres aux reliures multicolores. Comme c'est joli !
Puis, Papa hurle qu'il y a un squelette. Je regarde, pousse un cri de surprise, de terreur, et de plaisir mêlé. C'est la première fois que je...


- Sale Croque-Mitaine !, je hurle en bondissant vers lui.

J'arrache le tisonnier des mains de la servante, et abat à plusieurs reprises la pointe sur le crâne du Croque-Mitaine endormi. Des fragments blancs volent un peu partout autour de mes pieds nus.

- T'es mort sale bête ! Je t'ai tué !

Je lance le tisonnier dans un coin, le meurtre du Croque-Mitaine me sortant aussitôt de l'esprit à l'instant où je m'approche des livres. Ils sont tous pleins de poussières. Ils sont bleus, verts, marrons, rouge. Je tire sur l'un d'entre eux, le plus normal de tous ceux qui sont présents. De couleur discrète, de taille normale, il n'a rien de différent des autres, si ce n'est qu'il se situe au centre d'une croix grecque parfaite, constituée des mêmes livres normaux et passe-partout. Je le tire à moi. Un grand CLAC ! retentit dans la pièce. Le pan de la bibliothèque s'entrouvre assez pour laisser passer un homme comme Papa.

- Le repère de Mapsy, je murmure en contemplant l'ouverture ainsi révélée. Tu as vu Papa, j'ai trouvé sa cachette.
Soren
Sale journée! Une baffe, un baiser et maintenant un cadavre! Ouais! Il y a des jours où l'on ferait mieux de se prendre un bon petit coup de lame dans le gras du bide plutôt que vivre ça! Je me penche vers le squelette, l'air perplexe. Je regarde passer le rat dérangé par le tisonnier de la servante. Pas de doute, ça fait longtemps qu'il n'est pas sorti de chez lui celui-là! Je savais les moines casaniers en général, mais là, c'est assez extrême.

J'approche la flamme. Joli dentition! Il ne devait pas être vieux celui-là quand il a rencontré son destin! Ses dents sont encore nombreuses et en bonne santé! Ses phalanges sont agrippées sur un objet… un livre! Je lui extirpe des mains et vais jusqu'à la table pour l'examiner. Je ne suis guère féru dans le domaine littéraire, mais là quand même….


C'est un exemplaire du livre des vertus…

Le livre des vertus? Quoi de plus normal pour un religieux d'avoir un tel ouvrage en… main? J'ai à peine le temps de le récupérer que la petite s'acharne sur le squelette comme une damnée, comme si celui-ci pouvait encore faire du mal à quelqu'un. Visiblement, il a encore ce pouvoir sur elle! A l'écart de ce tumulte, e feuillette le livre doucement pour ne pas trop l'abimer. Les pages ont été salement abimées par l'humidité ambiante. De petites moisissures se sont même développées ça et là. Je constate également que plusieurs pages ont été arrachées. Sont-elles encore aux alentours? Je m'apprête à revenir vers notre récent ami en bouilli lorsque j'entends la servante s'exclamer.

Un symbole? Quel symbole?

A la lueur tremblotante de ma torche, j'ai du mal à le trouver ce symbole. Il est déjà en partie estompé. Je me penche vers le sol terreux et humide et suis ses contours. Trait… Trait…. Pont…Croix. Ouais! Ça ressemble à… II^X ! Qu'est-ce que ça peut bien voilà dire?

On dirait que ça a été tracé d'une façon hésitante par…. un doigt! Avec une encre noire et épaisse!

Je me relève, fronce les sourcils et tourne autour de moi avec la torche. Je réfléchis. Qu'est-ce que tout cela peut bien vouloir dire? Et d'abord d'où venaient ces bruits métalliques? Grincements de portes? Si oui… Où est passé la créature qui l'a ouverte? Je me mords les lèvres. Je ne trouve pas de solution. Je regarde la torche qui tremblote toujours… Tremblote? Alors que je ne bouge pas? Si elle tremblote, ça veut dire qu'il y a….

Un courant d'air! L'air circule dans cette pièce, ça ne fait aucun doute! D'où vient-elle? La porte par laquelle on est arrivé? Non! Il n'y a pas d'air qui vient de là! Alors que l'idée germe dans mon esprit, la petite vient tout juste de la concrétiser.

Un passage secret! Le courant d'air vient de là! Petite, tu es tout simplement géniale!

Une odeur encore plus âcre s'échappe de l'endroit découvert. J'ai du mal à respirer tellement cela me prend au nez. La torche découvre un couloir encore plus humide, couvert de bas en haut d'une mousse verdâtre très odorante. Le sol est détrempé et glissant et la fin du couloir ne se dévoile pas!

Bon! Je crois que la petite vient de nous montrer le chemin à suivre. Qui m'aime me suive!

Oui! Qui m'aime me suive! Et au retour, il faudra fouiller la pièce que l'on quitte de fond en comble! Il y a bien trop de choses mystérieuses qui y sont rattachées.
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--Annette_langlois


Le livre des vertues ? Voilà un ouvrage qu'elle n'avait même jamais feuilleté. Quoi, pour apprendre qu'il faut être gentil avec ceux qui vous marchent dessus ? Sans problème, à condition qu'elle remplisse le rôle de l'oppresseur, et non de l'oppressée.
Une porte dans le mur s'ouvrit soudain, devant la mine réjouie de la responsable.

Etrange gamine que celle-ci. Comment avait-elle su où trouver la porte ? La domestique préféra cesser d'y songer. De toute façon, la petite n'était pas normale, alors quoi de plus normal que ce fut elle qui trouvât ce genre de choses ? Qui m'aime me suive, avait lancé la grande asperge. Ce n'était pas qu'elle l'aimât d'avantage que les autres, mais elle le suivit tout de même.

L'endroit était... sinistre à souhait. Puant. Digne du repère du Sans-Nom. Par le sang de Christos, qui pouvait bien vivre là-dedans ? Personne depuis des décénies, si l'on en croyait les moisissures sur les murs.
Ils s'enfoncèrent dans le boyau sous-terrain à pas lents, leurs lumières brandies devant eux comme pour repousser les ténèbres menaçant de les engloutir. Combien de temps cheminèrent-ils ainsi ? Annette avait perdu depuis bien longtemps la notion de minutes, voir d'heures, lorsqu'ils se rerouvèrent de nouveau face à une porte.Qui ne comportait pas de serrure. En l'enclanchant toutefois, ils se rendirent compte qu'elle était fermée.


- Et maintenant, on fait quoi ?
--Birgit


Papa a l'air fier de moi, et c'est tout ce qui compte. Je tournoie dans la salle, mes yeux se posant sur le symbole, inscrit au sol.

- Deux petits poissons sautent dans la fontaine, chantonné-je.

Mais bientôt, les deux adultes quittent l'endroit pour entrer dans le couloir.
Je les suis allègrement dans le passage secret aussi sombre que l'Enfer. Cela ne sent pas très bon, d'ailleurs. Je me colle aux jambes de mon père, non par peur, mais par nécessité d'y voir clair. La servante aussi a une lumière, mais elle n'est pas papa.

- Deux petits poissons sautent dans la fontaine... Les Castral-Roc sont là, les Castral-Roc sont là...

Mes pieds glissent parfois sur le sol moussu et humide, mais je ne tombe pas. Le temps me parait à la fois court et long. Mais mon début d'impatience meurt dès l'instant où la porte est en vue. Annette tente de l'ouvrir, ce qui m'arrache un léger éclat de rire. Est-elle aveugle ou simplement stupide ? Je m'approche en trottinant.


- Deux petits poissons sautent dans la fontaine, les Castral-Roc sont là, les Castral-Roc sont là, et à la ruine du monde, notre famille résistera. Les siècles des siècles ne nous coucheront pas, les Castral-Roc seront encore là...

Pendant que je chantonne, mes doigts se posent à divers endroits de la porte, gravés en relief, et s'enfonçant quand je les touche. Quelque chose ressemblant à un trait, à gauche, puis un autre, juste à côté, pour les poissons. Un autre qui pouvait paraître un pont, mais représentant le saut, au beau milieu. Et un troisième, la croix, symbolisant la fontaine du château Danois, tout à droite.

- Deux petits poissons sautent dans la fontaine... La mort même ne vous vaincra pas, les Castral-Roc seront toujours là.


La poignée de la porte se relève brusquement, et j'éclate d'un rire cristalin, qui envahit les lieux. Je me tourne vers Papa, et lui montre le battant de bois, un sourire immense gravé sur mon visage rieur.

- C'est comme ça aussi, dans les sous-terrains de ma grande maison ! C'est amusant, hein Papa ? Mais tu aurais pu trouvé, puisque Maman m'a dit que c'était toi, Oncle Jørgen et Grand-Père qui les avaient construit !
Soren
On fait quoi? Drôle de question! La gamine vient de trouver un passage secret et la servante me demande ce que l'on fait? On danse la carole sur la tête peut-être? On va se faire cuire un oeuf? On se fait suer dans un spa? Par moment, je me demande laquelle des deux n'a pas toute sa tête! Mais il est dit qu'aujourd'hui, je suis capable de tout entendre, de tout subir sans même entrer dans le noir. Mieux vaut en profiter, ça n'arrive pas souvent ce genre de journée.

- Ce que l'on fait? Pardi! On va voir ce qu'il y a dedans!

Je prends la petite dans mes bras, lui ébouriffe la chevelure et m'agenouille pour être à sa hauteur.

- Petite, je te confie le rôle le plus important de notre expédition. Détecter les passages secrets dont cet endroit doit regorger. Moi, je m'occupe de notre sécurité. Toi, tu scrutes. Tu fais comme si je n'avais remarqué aucun de ces fameux passages secrets. Je vais rester concentrer sur le danger potentiel que recèle cet endroit. Et si tu trouves quelque chose, tu m'avertis tout de suite! Tout de suite hein? Tu m'as bien compris?

Oui! Tout de suite... parce que si cet endroit est rempli de passages secrets, je n'ai pas envie que quelqu'un me tombe dessus... dans le dos! Je pousse un dernier soupir et j'avance dans ce nouveau couloir. Si je me plaignais déjà de l'odeur auparavant, que dire de celle qui me titille maintenant les narines? Infect! Dégoutant! Répugnant! J'en ai la nausée. De véritables haut-le-coeur s'emparent de moi. Ça sent...Ça sent... la mort!

Devant moi, sous la lueur de la torche, quatre corps nous barrent le chemin. Je fais signe de silence aux donzelles puis je leur signifie que je désire qu'elles n'approchent pas. Levant haut la lumière, j'approche à pas de loup vers les corps. Morts? Sont-ils vraiment mort? Seul l'odeur tend à me le prouver actuellement. L'odeur et le fait qu'ils soient inertes... Je ne suis plus qu'un à pas d'eux. Ils n'ont toujours pas bougé et mes papilles nasales sont littéralement saturés. Instinctivement je ferme les yeux. Pourquoi? Je n'en sais même rien. Mon épée à la main droite, la torche levée à la gauche, je ne peux me boucher le nez et c'est dommage! Je donne un coup de pied sur le premier corps, le plus près de moi. Il ne réagit toujours pas... excepté que des rongeurs de toutes sortes s'enfuient sur les côtés. Je descends lentement, très lentement la torche vers lui et une vision d'horreur se dévoile à moi : le visage de la victime est couvert de blessures sanguinolentes. Il manque un oeil dans l'une de ses orbites. Son nez a été à moitié dévoré par les rongeurs. Un trou béant décore inélégamment son cou et de ses tripes à l'air grouillent plusieurs dizaines de vers blancs. Je sens instantanément toute chaleur me fuir. J'ai comme l'impression que le sang ne me monte plus à la tête. Un grand frisson me parcourt toute l'échine. Mes jambes flageollent. Je sens que je vais défaillir. Mon abdomen se plie en deux sous l'effet du spasme qui le déchire et mon dernier repas remonte dans la gorge pour humilier encore un peu plus la pauvre victime. Le tout est joliment accompagné d'un râle qui ne cache rien de ce qui vient de se passer.

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--Annette_langlois


La fillette leur joua encore un de ses tours, à croire qu'elle avait le troisième oeil, ou quelque chose avoisinant. Et les voilà repartit sur les routes. A ce train là, ils allaient ressortir à Marseille. Et puis... La grande asperge s'approcha. Poussa un grognement de dégoût, et rendit trippes à boyaux. Âme sensible le Danois ? Qu'est-ce qu'il a bien pu voir ? Annette s'approcha, intriguée. Et se figea. Ouvrit la bouche en un hurlement muet. Se recula rapidement, se plaqua contre le mur, les yeux clos. Ah, non. Elle était payée pour faire le ménage, pour faire les poches de la Maîtresse, pour faire à manger, pour courser les cochons, pour laver la salle de bal, pour se moquer des nobles coincés et des nobles timbrés. Mais découvrir des cadavres dans les sous-sols, ça non, ça n'entrait pas dans ses attributions. Ou alors, il allait falloir revoir le salaire à la hausse.

Eh, quoi ? Poursuivre ensuite ? Va pas non ? S'en retourner, oui. Courir, oui. Et d'ailleurs... courage, fuyons ! Elle se glissa le long du mur, lentement, lentement. Ses doigts rencontrèrent soudain le vide. Genre vide intersidéral. Intersidérant, surtout, là. Prise de surprise, elle ne songea même pas à s'arrêter. Un trou dans la paroie, sans doute. Sauf que... Non. Elle avait oublié les oubliettes. Les oubliettes, elles, n'oublient pas la servante. Qui pousse un hurlement avant de tomber. Et par un réflexe inouie, elle songea à se cramponner au sol.
Le corps complètement dans le vide, elle poussa un hurlement à faire réveiller les quatre endormis là-bas, plus haut. Mais ses forces diminuaient, diminuaient, et sans aucun doute, elle lâcherait bientôt.


- Mais aidez-moi bon sang !
--Birgit


Les adultes, c'est quand même drôlement bêtes. D'abord, ça râle dans tous les sens, ça réfléchit à peine, et ça s'émeut pour un rien. La découverte des morts fait beaucoup de mal à Papa, puisqu'il crache son estomac. Outre le fait que ce ne soit franchemet pas ragoûtant, ça m'inquiète un peu, quand même.
Bon, d'accord, en se penchant d'un peu plus près, les quatre malheureux sont vraiment hideux. Mais j'en ai vu d'autres. Au château Danois, Maman m'a fait visiter les geôles. C'était pas beau à voir non plus. Et puis, j'ai assisté aux tortures en tout genre qu'on y pratique là-bas. Maman disait souvent que de toute façon, ma tête malade ne visualisait pas les scènes d'horreur comme les autres humains. Je ne sais toujours pas ce que ça veut dire précisément.

J'entends hurler soudain. Je me retourne, et avise la bonne qui gesticule en tous sens. Je m'approche et me mets à rire. Alors elle, elle est vraiment bête. J'attire l'attention de Papa en lui lançant un "Coucou Papa !" joyeux au possible. Je lui fais un signe de la main, et saute dans le trou, les pieds joints.
Je tombe deux mètres plus bas. Il y a de l'eau ici. Voyons voir, comment m'en étais-je sortie au château de Maman, quand celle-ci m'avait fait passer le test de rester toute seule dans les sous-terrains avec seulement une torche ? N'avais-je pas découvert un semblable endroit ? Si, je me souviens maintenant.
Je m'agenouille dans l'eau, et je frôle le fond de mes mains. Enfin, le voilà, l'anneau ouvrant la trappe, qui épouse les bords d'un demi du trou. Je grimace, je tire, et après un certain moment, je parviens à la soulever. La Seine s'écoule là.


- Papa ! Youhou Papa ! Tu viens !

Je regarde de nouveau par l'ouverture. Il suffit de plonger dans l'eau. Normallement, cela nous arrivera jusqu'aux aisselles. Le niveau semble assez bas pour ça. Il nous suffiera ensuite de trouver l'autre entrée, un peu plus loin, toujours au-dessus, et nous nous trouverons dans la salle des trésors de la famille. Simple comme bonjour !
Albanne
[Suite du RP : ]
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