Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2, 3   >>

[RP] Enlève-moi, enlève-moi...*

Albanne
Je me laisse plaquer au sol sans réagir. Le froid de la lame dans mon cou. Je me sens vide. Je suis vide. On me tire vers le haut sans douceur. Je ne dis rien. Une seule pensée m'obsède. Je viens de tuer ma plus grande amie. La première à m'avoir tendue la main. La première à m'avoir parlé. Ici-même, à Saint-Aignan. Je n'étais qu'une amnésique ne parlant pas françois. Et maintenant, je lui ai tiré dessus. Comme remerciement. Une larme coule sur ma joue. Trace un sillon pâle sur mes joues noires de suie.
Une femme vient me parler. Me menace. De mort ? Je serais heureuse de donner ma vie en échange de celle de Syu.
Une quinte de toux me cisaille en deux de nouveau. Elle est plus virulente que les précédantes. Je chancèle sur mes jambes. Je tousse durant plusieurs longues et interminables minutes. Le sang s'écoule sur mes doigts. Dans ma main. Je sais que bientôt, j'irai rejoindre Syu là où elle est. C'est pour me venger de ma mort à venir, que j'ai perpétré ces horreurs.
Horreurs... C'est ce que j'ai fait. Je m'en rends compte. Mais n'en ai-je pas subit aussi ? Les nuits dans la cellule froide et humide. La faim qui me cisaille. La pénitence imposée par ces stupides nonnettes que je hais. Le prêtre et ses châtiments.
Mais rien ne justifie ce que je viens de faire. Rien. Peu m'importe ce que mes geôliers actuels me réservent comme torture. Je les ais toutes méritées.

_________________
Soren
Erin a raison et je le sais. Seulement la blessée ici n'est pas qu'importe qui. Et ce lien qui m'unit à elle m'empêche d'agir en professionnel. C'est plus fort que moi! Les sentiments outrepassent tout! Toujours! Ils sont plus forts que tout! Ils sont capable de balayer des armées, mettre à sac des châteaux. Ils peuvent même nous amener à se comporter de manière cruelle et inhumaine. Ils sont le granit que la mer n'arrive pas à éroder. Ils sont le feu dans une forêt d'été et le torrent qui trace son lit dans le calcaire. Ils sont... le vireton capable de transpercer n'importe quelle armure! Mes traits sont tirés. Mon visage exprime ma haine. Une haine immense! Mon esprit se nappe d'un voile noir. Mes muscles sont tendues et mes doigts crispés. Ce n'est pourtant pas le moment de me laisser aller à la haine, à la violence, à la destruction! Albanne, aussi danoise sois-tu, j'ai envie de te voir crever les yeux par ce corbeau noir qui me suit parfois. Je te veux attelée à 4 chevaux de labour tirant chacun de leur côté. Je veux voir tes poignets, tes chevilles et toutes tes articulations devenir sanguinolente. Je veux t'entendre hurler ta douleur. Je vois te voir sombrer peu à peu dans la douleur quand le bourreau t'enfoncera ses chevilles de bois dans les genoux, quand il t'ouvrira l'abdomen, dévoilant de manière impudique tes viscères ensanglantées. Et enfin, je veux.... oui, je veux te donner le dernier coup de grâce! Je veux prendre l'épée d'Erin et de trancher la tête d'un coup, un seul coup d'épée. Je veux la voir rouler sur le pavé de St-Aignan, laissant ses trainées rouges derrière elle. Je veux la tenir par tes cheveux et la planter sur une pique! Et enfin, je veux l'exhiber aux portes de la ville! Voyez! Voyez ce qui arrive quand on s'en prend aux amis du danois!

[A l'orchidée blanche - Chambre de Syu]

Je veux qu'elle soit jugée dans le Périgord Erin. Elle a tué une périgourdine. Je veux qu'elle soit jugée et brulée vive. En attendant, il va la garder ficelée et bâillonnée. Pas question qu'elle puisse alerter qui que ce soit. Nous quitterons St-Aignan dès que nous pourrons, direction Sarlat!

Et en attendant, le médicastre a intérêt à ramener ses fesses et vite s'il veut encore pouvoir opérer quelqu'un après! Si jamais Syu trépasse, il suivra le même chemin!
_________________
Evil_erin
Il n'y a pas de temps à perdre, jamais dans ce genre de situation, mais je sais ... non, je tente d'imaginer ce que l'on peut ressentir en voyant mourir l'être que l'on aime le plus au monde. J'ai combattu la mort bien des fois et jusque dans mes pires cauchemars pour garder celui que j'aime.

Je peux presque sentir la rage émaner du corps de l'homme, comme si elle flottait tout autour de lui, comme une aura de violence incontrôlée et presque incontrôlable, un peu comme cette hargne qui m'envahit souvent et m'oblige à frapper sans raison.

Il se lève enfin, le corps inerte de la rousse collé contre le sien, le pas s'allonge, je laisse l'Ombre prendre la suite de la foulée et je ferme la marche, l'œil aux aguets. La maréchaussée est sur les dents et surement proche d'ici, il faut se grouiller pour éviter un affrontement stupide avec les forces de l'ordre.

A l'Orchidée Blanche ...

La fête semble avoir baissé d'un cran, la troupe se faufile rapidement entre les avachis de fatigue et d'ivresse, je continue de veiller en silence, les mots étant plus qu'inutiles. Pourtant lorsque l'on entre dans la chambre de la blessée, c'est comme si la flèche qu'elle a reçu vient se ficher dans mon ventre : une petite fille à peine plus vieille que la mienne dort là. La fille de la rousse ? ... Si elle meurt, ce n'est pas seulement l'amour d'un homme qu'elle laisse, mais elle abandonne son rôle de mère.
La gardienne de l'enfant ouvre les yeux et je me précipite, un doigt sur ma bouche pour lui intimer le silence.


Prend la sans la réveiller et porte la dans la chambre à coté. N'en bouge pas !

Soren a posé Syu sur le lit, il commence à la déshabiller, et je m'approche rapidement. Déchirant une bande du drap du lit, je la plie dans sa longueur en plusieurs épaisseurs, faufile ce semblant de pansement sous la plaie dorsale et le ramène sur celle ventrale.

Appuie ... Il faut surtout garder la compression pour limiter l'hémorragie ...

Je l'écoute. Ses mots sont loin en dessous de ce qu'il ressent, je le vois bien dans son regard injecté de colère.

L'Ombre va s'occuper d'elle, impossible de lui echapper. Nous ne pouvons partir si elle ne reçoit pas de soins rapidement ... elle y restera à coup sur. Mon esprit rejoint l'enfant, l'image se confond à ma petite blonde, je secoue la tête pour chasser la vision. Elle va s'en sortir ...

Illusion de la parole, mais je ne peux rien faire d'autre n'ayant de connaissance médicale qu'un champ bien limité à ma propre survie. Je me dirige vers l'Ombre et la prisonnière, les yeux froncés, le regard froid et mortel.
Ombre__
Suivant les ordres de l'Étincelante, l'Ombre lie les mains de la prisonnière dans son dos. Il la pousse sur le lit qu'ont quitté la nourrice et l'enfant, puis il lui lie les chevilles ensemble.

De sous sa capuche, on ne peut guère deviner grand chose de son visage, taillé à coups de serpe, glacial, sans âme. Pourtant le sourire qu'il esquisse parait briller dans l'ombre de sa figure.

Sa dague glisse dans sa main, il se penche sur la brune à sa merci et caresse doucement sa joue avec l'arme blanche.

Fais moi un seul sale coup et je t'amoche. J'peux t'faire souffrir pire que c'que tu as jamais imaginé.

La voix est sourde, froide, lourde de violence et pourtant d'un calme effrayant. La menace plane alors qu'il ne la quitte pas de son regard sombre et sans vie.
Syuzanna.
Le brouillard s'éclaircit doucement, laissant deviner le paysage. Des collines verdoyantes à perte de vue, parsemées de-ci, de-là, de bruyère. Cela semble s'étendre à l'infini. Le ciel est bleu, froid, et l'absence de soleil dans cet azur uniforme n'empêche pas une certaine douceur de température.
Les cris ont cédés la place à une sorte de dialogue, entre deux personnes, pour le moment invisibles. Il y a de la colère dans leurs voix. Qu'a-t-il bien pu se passer pour que la douleur fasse place à cette haine dévastatrice ? Elle ne parvient pas à comprendre la teneur de leur conversation.
Depuis combien de temps maintenant, évolue-t-elle dans ce décor si étrange ? Une heure ? Deux ? Une journée entière ? Le temps n'a pas d'emprise ici.

Soudain, enfin, elle aperçoit une silhouette, au moment même où ses pas résonnent dans ce qui ressemble fort à... une église. Une église ? Mais que fait-elle ici ? Autant le lieu qu'elle-même. Une femme rousse, en robe blanche légère, est assise à califourchon sur un banc, ses pieds nus se balançant doucement, au grés d'une mélodie que la jeune femme murmure. Ce visage ne lui est pas inconnu.


- Est-ce vous qui avez crié ? s'enquiert Syu en s'appochant lentement.

La jeune femme lève les yeux vers l'Ecossaise, un sourire en coin se dessinant sur ses lèvres.

- Pas du tout, non. Moi, je suis comme vous, j'écoute.

Etonnée de cette indifférence face aux hurlements et aux murmures, Syu entreprend de visiter les lieux.
Le tour de la batisse est vite fait, et il ne semble maintenant n'y avoir aucun moyen de sortir de là. Les sourcils froncés, Syu déambule, sous le regard amusé et scrutateur, de la jeune femme mystérieuse.


- Comment puis-je m'en aller ?

- Vous ne le pouvez pas, répond l'autre en quittant enfin son banc. Mais venez. Je vais vous montrer quelque chose. Et ensuite, deux chemins s'offriront à vous.

Elle se dirige sans l'attendre, vers un petit escalier de pierres, coincé derrière une colonne.

- Nous nous connaissons ?

- Oui. Mais cessez de poser toutes ces questions. Entrez là, et regardez.

La rousse en robe blanche pousse une porte, et Syu entre dans une pièce circulaire. Elle est uniquement occupée par une bassine de granit blanc, contenant une eau pure et transparante.

- Regardez ! l'incite l'inconnue au visage familier. N'ayez pas peur.


A pas lents, et avec circonspection, l'Ecossaise avance vers la bassine immaculée...
_________________
Herboriste - Apprentie Druide
--Marechal_maturin


Depuis son départ de la taverne miteuse, Maturin n'avait trouvé aucun signe de la présence de la jeune meurtrière. Il avait donc, dans le doute, passé un ordre aux gardes, leur interdisant d'ouvrir les portes avant que la coupable ne soit pas retrouvée. Mais il n'avait pas pour autant cesser de la chercher.
Il arriva sur la Grand Place, alors que l'aube se levait lentement. Il ne faisait pas jour, mais déjà, la nuit cédait le pas. C'est ainsi qu'il put remarquer la tâche de sang, sur les pavés, ainsi qu'un carreau d'arbalète, et l'arme elle-même un peu plus loin.
Une arbalète ? C'est ce qui avait servi à assassiner le prêtre... Le maréchal se tourna vers ses hommes, pensifs. Il devait y avoir une nouvelle victime, dont le corps aurait été transporté ailleurs...

- Fouillez chaque maison, chaque taverne, chaque auberge. Il y a un blessé, et vu la quantité de sang sur le sol, je ne donne pas chère de sa vie, maintenant.

Il se tut, et réfléchit un instant.

- Réveillez la garnison. Trouvez la victime, et faites mander un médicastre pour la soigner. Et trouvez la coupable. Que l'un d'entre vous aille prévenir le bourreau. Il faut qu'il prépare la potence. Allez.

Et lui-même, suivi de l'un de ses soldats, puisque les deux autres étaient partis exécutés ses ordres, se dirigea vers la première demeure venue, et toqua à la porte.
Albanne
Je sens mes poignets se joindre anormalement. Mes chevilles également. On m'attache. Comme une proie. Les menaces de l'homme encapuchonné me parviennent comme provenant de loin. Une seule idée m'obsède. J'ai tué mon amie. Je la vois. Elle est allongée sur l'autre lit. Sa respiration est difficile. Elle est couverte de sang. Je ne veux pas la quitter des yeux. Je dois m'imprégner de sa mort. Je veux voir cela. Pour y songer, lorsque je serai exécutée. Pour ne pas oublier la raison de ma mise à mort.

Min ven ... Hvad har jeg gjort... *

Les mots s'échappent malgré moi de mes lèvres entrouvertes. Si bas toutefois que j'espère ne pas avoir été entendu.

Tilgivelse... **

A qui est-ce que je m'adresse ? Je ne sais trop moi-même. Je ne mérite pas le pardon.
De nouveau, je tousse. Cette fois mes mains ne peuvent recueillir le sang qui s'échappe de mes lèvres, et vient souiller le drap. Il faudra qu'ils se dépêchent, pour me tuer, sinon, c'est la maladie qui s'en chargera. Et je refuse. Je veux payer. Comme je le mérite. Exactement comme je le dois.


Syuzanna...

Mais non ! Je n'ai pas le droit de prononcer son prénom ! Pas moi ! Je sens une larme rouler sur ma joue. Qu'ai-je fait, mon Dieu, qu'ai-je fait...


[Danois]
* Mon amie... Qu'ai-je fait...
** Pardon

_________________
Soren
Le médicastre est enfin arrivé. Pendant tout ce temps, je n'ai pas desserré les dents. Je l' observe faire son travail avec une main crispée sur ma dague. Qu'il fasse un geste de trop, un seul...Que Syu expire! Qu'elle crie une seule fois de douleur...et ce sera fini de sa vie! Hé quoi! Qui a dit que le métier de soigneur était sans danger? Il a la vie de l'écossaise entre ses mains. Il a intérêt à être prudent! Quoi? Il n'était pas volontaire? Et alors?

Les souvenirs affluent en moi... Je m'étais résolu laisser Syu avec Erin et je suis parti à la recherche d'un médicastre. Comment? Facile! De fil en aiguille, dans la taverne, j'avais questionné les fêtards tardifs. Ils m'ont donné le nom et l'adresse de celui qu'ils estimaient être le meilleur médicastre. Après avoir trouvé un consensus qui m'a parut acceptable, je suis allé réveillé l'heureux élu... qui s'est vite retrouvé une dague sous la gorge: les soins ou la mort! Tel était le pacte que je lui avais proposé. L'homme n'avait même pas eu le temps de s'habiller. Ça pressait! Vêtu encore de sa longue chemise et de son bonnet nuit, je l'avais discrètement emmené à l'Orchidée Blanche! J'avais passé sous silence la façon dont je m'étais procuré l'individu. Je sais qu'elle n'apprécierait pas... et elle aurait raison! Mais la vie de Syu était en danger! Dans ces conditions, je suis prêt à marcher sur beaucoup de principes ou de bonnes pratiques. D'ailleurs, si j'avais été mon père, l'homme serait mort sitôt avoir terminé les soins. Mais malgré la douleur, je n'avais pu me résoudre à cette extrémité. C'était lui aussi un innocent. Un simple innocent. S'il y en avait une qui devait mourir, c'était la danoise! J'avais laissé partir le médicastre en lui promettant de le retrouver s'il parlait....et de le tuer. Malgré mes menaces, et mon temps acerbe, quelque chose était passé entre nous. Je ne sais pourquoi, mais j'avais la conviction qu'il ne nous trahirait pas. Oui, j'avais eu cette conviction au moment où il avait franchi le pas de la porte.

Le calme est revenu dans la chambre. Syu semble paisible. Le médicastre m'a dit qu'elle s'en sortirait malgré la gravité de la blessure. Parait qu'elle avait eu beaucoup de chance! C'est bien un médicastre pour dire ça! Peut-on me dire quelle chance il y a à se prendre un carreau d'arbalète dans le ventre? Vraiment ceux-là! Ils sont complètement déconnectés de la réalité!

Je m'approche d'Erin. Je chuchote pour me pas gêner le repos de ma rousse.


Je n'ai pas encore eu le temps de vous le dire...mais vous avez fait du bon travail Erin. Soyez-en remerciée...même si je sais que ça fait partie de votre travail. J'apprécie. Ceci dit...

Je tourne mon regard vers Syu. Elle semble agitée. J'ai cru l'entendre parler...ou gémir. Puis, tout rentre dans l'ordre. Je serre les dents encore une fois.

On ne peut rester là très longtemps. La maréchaussée rechercher la folle danoise et le médicastre sait que nous avons un blessé à l'arbalète avec nous. Il faut que nous quittions la ville rapidement. Sans ça...

La première expression qui me vient à l'esprit est: sans ça, vous ne verrez jamais la deuxième moitié de votre salaire...

Sans ça, on peut des risques bien trop élevés. Alors, creusons-nous la cervelle et trouvons une façon de passer les portes de la ville qui risquent d'être étroitement surveillées...
_________________
Syuzanna.
Elle pose les mains sur le rebord de la bassine de pierre. Jetant un dernier regard à l'inconnue auprès d'elle, elle se concentre ensuite sur la surface immobile de l'eau. Le liquide clair et pur ne lui renvoit que le reflet de sa propre image. Elle s'apprête à en faire part à son accompagnatrice, lorsque soudain, l'eau lui offre un tout autre spectacle que celui de sa mine étonnée.
Cela ressemble visiblement à une chambre d'auberge. Dans un coin, Albanne est là, attachée aux poignets et aux chevilles, surveillée par une silhouette encapuchonnée. Il y a aussi la femme blonde - Erin ? - en compagnie de Søren, qui fixe une femme allongée sur un lit, aux prises avec un homme en chemise et bonnet de nuit. Et cette femme, réalise-t-elle soudain, n'est autre qu'elle-même. L'homme s'en va en hochant la tête, les laissant seuls, tous les cinq.


- Qu'est-ce que cela signifie ? lance-t-elle, inquiète soudain, à la rousse.

Celle-ci ne répond pas tout de suite. Elle s'approche, et appuie juste en-dessous des côtes de Syu. Cela lui arrache un gémissement, ici, et un cri, là-bas.


- Cela signifie que tu as été gravement blessée par Albanne, et que tu es probablement en train de mourir. Du moins, tu mourras si tu restes ici.

Syu ouvre de grands yeux, paniquée soudain. Elle plonge vivement la main dans l'eau, à la recherche d'une sortie quelconque qui lui permette de réintégrer son corps. Mais cela n'a d'autre effet que de briser la surface de l'eau.

- Ne t'agite donc pas ainsi ! Cela ne sert à rien. C'est ta volonté et uniquement ta volonté qui te mènera où tu désires aller.


- Et pourtant je suis toujours ici ! Alors que je veux être là-bas !

L'autre émet un léger sifflement, entre ses lèvres ourlées.

- Je ne t'ai encore rien proposé. Une minute, veux-tu ?


Elle lève un doigt qui rend muette l'Ecossaise, et vient se placer en face d'elle, ses yeux fixant l'eau.

- Bien, regarde maintenant. Deux choix, donc deux portes, s'offrent à toi. L'une... D'un geste de la main, se dessine sur la moitié de la surface le visage de Søren, Manu, et de toutes les personnes comptant pour elle sur cette Terre. L'une te guidera donc jusqu'à cette scène que tu as contemplé. L'autre... Et cette fois ce sont ceux de son père, de sa mère, et de son plus grand ami et ancien fiancé, qui apparait. L'autre donc, t'ammènera près d'eux. Ta famille disparue.

Syu fronce les sourcils, étudiant le visage de celle qu'elle n'a jamais connu, ni même jamais contemplé. Les mêmes cheveux roux, de grands yeux verts, la même forme de lèvres, et les mêmes traits fins. Mais toutefois, l'attraction exercée par la mine de son Danois est encore plus forte. Elle le désigne du doigt.

- Je veux le rejoindre. Maintenant.

- Tu es sûre Syuzanna ? Ce n'est qu'un homme, meurs, et il t'oubliera vite. Il s'en trouvera une autre, qui fera la joie de sa famille entière, qui lui donnera de beaux enf...

Le reste de sa phrase ne sera jamais prononcée. La main de Syu vient de se refermer sur la gorge blanche de la jeune femme. Elle jette à l'Ecossaise un regard plein de peur.

Dans la chambre de l'auberge, Syu pousse soudain un gémissement de douleur, tandis que l'air semble lui manquer.


- Tais-toi, vieille chouette ! Tu parles de choses que tu ignores ! braille Syu en la relâchant.

- Je ne puis me taire, halète l'autre en se relevant péniblement. Je dois te rendre sûre de toi ! Elle indique le visage de Duncan avec rage. Tu vas abandonner ton fiancé ! Pour un Danois ? Tu es certaine ?


- Seurn est mon fiancé, et par les Dieux, je n'en ai qu'un ! Et c'est lui, grogne l'Ecossaise, visiblement hors d'elle. Et maintenant, ramène-m...

C'est à son tour de ne pas achever sa phrase. Les alentours se brouillent lentement, tandis que soudain, la douleur lui déchire les entrailles.
Ses yeux s'ouvrent en grands au moment où sa bouche se referme sur un gémissement de souffrance. Le souffle court, elle tente de stabiliser sa vue, qui lui donne l'impression de se trouver en haute mer, tant cela tangue autour d'elle. Le cherchant du regard, elle finit par l'appeler, d'une voix enrouée.


- Seurn !
_________________
Herboriste - Apprentie Druide
Evil_erin
Remerciements ... Compliments ? Rien à fich'... En premier ma survie, en second la sécurité de mon commanditaire, c'est quand même lui qui paie, et ... et j'ai déjà perdu une "employée" ... Même si son suicide n'est en rien de ma responsabilité, ca me laisse toujours un gout amer dans la gorge ...

Je hoche simplement la tête et suis son regard vers la rouquine. Le médicastre semble avoir fait du bon boulot mais le repos que mériterait une telle blessure, la convalescence pour une remise sur pieds semblent largement compromis.

Mes émeraudes fixent le danois un instant. Demander mon du et partir, après tout il voulait qu'on l'attrape et il l'a, maintenant il veut la transporter ailleurs ... Mais j'ai l'impression qu'ils sont mal barrés sans l'Ombre et moi-même, la maréchaussée les a déjà dans le collimateur, peut-être même suspects.

Quelques mots à l'oreille de l'Ombre, il est mon garant car mon prochain mouvement risque de m'apporter plus d'ennuis que d'argent. Il garde la main sur la brune, Soren ne pouvant fuir bien vite avec sa blessée sur les bras, je gagne en rapidité de pensée et d'action.

J'étale ma carte sur la table, pointe Saint Aignan du doigt.


Bien ... D'après mon raisonnement, et surement le leur, ils s'attendent à ce que la fuyarde quitte le territoire. Ils auront forcé la garde sur les portes nord et ouest qui donnent sur la Touraine. A éviter également la direction de la capitale, Bourges, l'ost y a son quartier général. Inutile de rameuter tout le duché.

Mon doigt suit chaque trajet et s'arrête sur Châteauroux, puis remonte sur Saint Aignan.

Je vais à la porte nord, je m'arrange pour déclencher une diversion, un incendie. Vous quatre, vous filez vers le sud dès que la pagaille se repend. Ne perdez pas de temps, je trouverais le moyen de vous rejoindre ...

*... si je m'en sors sans trop de dégâts ...* pensais-je sans finir ma phrase à voix haute.

Je le fixe à nouveau, mes yeux cherchant une approbation ou un désaccord, après tout c'est lui le chef de la merrde où on se trouve actuellement.
Albanne
J'ai quinte de toux sur quinte de toux. Mais celles-ci s'apaisent alors que Syuzanna se met à crier dans son inconscience. Alors je m'agite sur mon matelas, furieuse soudain que personne ne s'en préoccupe. Je lève mes yeux bleus glacés vers Soren. Va-t-il enfin régair ?

Regarde ! Regarde-la au lieu de parler d'une fuite !

Je vocifère, gesticule, me fiche pas mal des coups que je pourrais récolter. Seule Syuzanna compte. Je suis responsable de son état. Je refuse qu'elle meurt. Je lui dois ma vie. Elle appelle soudain son danois. Je m'agite de plus en plus, jusqu'à tomber du lit.

Tu vas finir par aller la voir, dum mand * !

Je lui jette un regard furibond, plein de colère. Il a mieux à faire qu'imaginer la manière dont il m'exécutera. De cela, je m' en chargerai seule.

[Danois]
* homme stupide

_________________
Soren
Un regard noir ne pose sur Albanne. La mâchoire serrée, les poings crispés, je sens la haine m'envahir à chacune de ses syllabes.

Taisez-vous donc! Vous avez perdu votre droit à la paroles! Seuls les humains ont cette faculté…seuls les humains!

Finie la confiance! Finie l'amitié et la complicité! Je tire un voile noir sur les pensées qui se forment à la surface de mon esprit… sur cette rencontre dans le jardin des Houx-rouge…sur cette compassion mutuelle après que l'un et autre ayons vécus de pénibles moments. Fini! Fini! Fini! Ses paroles ont cependant un effet positif. Je réalise que Syu m'appelle. Je détourne mon regard amer et le porte vers mon écossaise. Je m'approche de sa couche et viens poser une main sur son front. Elle est encore chaude, prise de fièvres. Il est inutile de lui transmettre mon inquiétude en cet instant. Elle a besoin de rassembler toutes ses forces pour lutter.

Je suis là Syu. Repose-toi et reprends des forces…Tu en as besoin après cette….

Instants de pause. Parler n'a jamais été mon fort. Trouver le bon mot, au bon endroit, au bon instant, j'ai toujours laissé ça aux autres… à ceux qui manipulent mieux le tournée de langue que celui du poignet.

…estafilade près du nombril. Je… Je t'avais pourtant dit que tu n'avais pas besoin de ça pour me séduire hein?

Du pied, je tire un petit tabouret et m'assois à ses côtés. Je lui tiens à la main lorsque je m'adresse à Erin. Syu continue de participer à l'expédition…à sa façon.

J'ai réfléchi à votre plan Erin. J'ai imaginé plusieurs solutions alternatives. On se trouve un guide et on s'enfuit par les souterrains de la ville… s'il y en a! Mais quelque chose me dit que Syu n'approuve pas ce plan. On attend ici.. et là c'est moi qui n'approuve pas. Pas envie que la maréchaussée vienne nous cueillir. On se fait passer pour un groupe de moines et moniales qui accompagnent des lépreux à la léproserie. Syu, un rôle de lépreuse, ça te dit? C'est le rôle principal tu sais! Non? Bon...alors on oublie!

Plus sérieusement maintenant...C'est Erin que je regarde. C'est elle que je dois convaincre.

Erin, je me rabats à votre plan. Mais j'y corrige certaines lacunes, voulez-vous?


[Porte Sud, À la sortie de St-Aignan...]


La charriotte qui transporte Syu approche du poste de contrôle. Si mes mots ont été suffisamment convainquants, Erin s'y trouve pour la protéger et Albanne est sa prisonnière, ligotée comme une rosette de Lyon et baillonnée pour éviter qu'elle ne déblatère trop. Accroupi derrière la cheminée d'une maison des plus banale, je surveille l'instant précis où j'entrerais en jeu. J'aurais aimé qu'Albanne soit là avec moi. J'aurais aimé qu'elle prenne le risque de se faire transpercer à son tout d'un carreau ou d'une flèche. Mais s'enfuir avec elle ensuite dans ces conditions aurait été compliqué. Bien compliqué. Et malgré tout ce que je ressens en sa présence, il faut qu'elle soit jugée dans le Périgord. Jugée et reconnue coupable.

Il ne reste plus qu'un commerçant avant que notre charriotte ne se présente. J'espère que tout va bien se passer. Je suis nerveux. J'ai les mains moites, et c'est une sensation étrange. Jamais je n'avais eu les mains moites. Jamais.La charrette avance. Les discussions s'engagent. C'est le moment d'agir! Je me lève de derrière ma cheminée, me mets bien en évidence et crie pour être sur d'être entendu du poste de garde.


Eh là-bas! C'est moi que vous cherchez? Ou une allumeuse aux yeux bleus profond? Allumeuse? Incendiaire? Tueuse de tonsurés? Si vous êtes prêt à négocier, je vous la livre sur un plateau! Sans même vous fatiguer! Vous n'aurez même pas besoin de perdre le gras de votre bide à courir après elle! Vous n'aurez qu'à la hair au plus profond de vous-même et à la battre lorsqu'elle parle trop..

Pour toutes réponses? Une flèche maladroite tirée dans ma direction. Bah! Laissons-leur une chance. Je me faufile d'un toit à un autre... Je sens l'animation en bas. Ça y est,la course-poursuite est lancée! J'espère que Syu a la route libre désormais. Derrière-moi, je sens que ça s'anime! Ça crie, ça vocifère. Des ordres sont lancés. J'ai envie de sourire. Tout ceci est bien trop désorganisé. Ça sera plus facile que je le croyais finalement! Ils s'approchent. Tant mieux! Et ils sont maintenant plus nombreux? Tant mieux!

Un bruit strident se fait soudain entendre. Je n'ai pas le temps de m'inquiéter qu'une douleur lancinante punit mon outrecuidance. Une chaleur extrême se diffuse alors dans tout mon corps. Je trébuche sous l'impact et...

_________________
Evil_erin
J'avais froncé les yeux à son plan, enfin mon plan modifié, et par quoi ? Par une fierté masculine mal placée, une "galanterie" qu'il pouvait bien se foutre où je pensais !!

Mes émeraudes étincelèrent, il ne faudrait pas grand chose pour que le volcan explose mais ce n'était ni le lieu, ni le moment. Pourtant ... Cet imbécile aurait bien mérité que je lui en colle une. Sa place était à coté de la rouquine, s'il venait lui même à être blessé, il la sauverait comment sa belle ?

Je marmonnais entre mes dents, combien les hommes étaient des crétins, ca n'était pas nouveau comme constatation. Mais force était qu'il me fallait bien plier à ses "exigences", c'était lui qui dirigeait les opérations même si je désapprouvais complétement ce dernier choix.

Quelques heures plus tard, alors que l'aube se rapproche, une charrette devant nous s'arrête et le garde jette un coup d'œil rapide à l'arrière. Ça ne me plait pas, c'est un plan foireux que tu nous as refilé Soren ! Je me retiens de le chercher des yeux, je sais qu'il est caché quelque part, il attend le moment voulu.
La brune est planquée sous sa capuche et l'Ombre la tient fermement contre lui, presque comme une épouse docile. Quand à Syu, elle est allongée sous une couverture, son corps placé de façon à laisser croire qu'elle dort. Moi, les rênes dans les mains, je fais avancer lentement le véhicule, les dents serrées, l'envie de prendre mon épée se faisant de plus en plus forte.


Bonjour dame ! Vous êtes des voyageurs ? Vous repartez ? Z'avez quoi dans le chargement là ...

Eh là-bas! C'est moi que vous cherchez? ....

Je me force à ne pas bouger. Alors que le garde zieute les toits et réagit, qu'il rentre dans l'office et héle ses quelques collègues présents pour se mettre à poursuivre le blond, je profite de la diversion prévue pour dégager de la place. Je lance le canasson attelé à notre charrette et je file plein sud, jusqu'à atteindre l'orée du premier bois. Quelques mètres après les premières ombres, je stoppe le convoi et passe à l'arrière.

L'Ombre ... Je te confie le tout. Assomme la fêlée si besoin. Pour la blessée ... Je lui jette un œil et pose ma main sur son front. On ne peut rien de plus, laisse la dormir et met la à l'abri. Prend la direction de Sarlat, évite les grand'routes ... Je vous rejoindrais rapidement ...

Dans le regard de nuit, un éclair furtif brille, et malgré que la plus grande partie de son visage soit couverte, je le fixe sans ciller. Non ... Hors de question que je me laisse à nouveau détourner de mes intentions.

Il a besoin d'aide ... Et nous avons oublié quelque chose ...

Mes yeux continuent de fixer la silhouette sombre et je vois la capuche opiner lentement.
Je saute alors à bas de la charrette et les laisse partir en direction d'un futur toujours incertain, au moins pour les deux femmes.
Il me faut retourner à Saint Aignan, m'y faufiler le plus discrètement possible et le retrouver. Mon épée me démange et s'il me cherche, il finira par nous trouver toutes les deux.

Encore quelques heures plus tard, le jour est levé et la ville a repris une effervescence presque normale. Je me faufile, solitaire, parmi les étals qui encombrent les ruelles, évitant les rues principales de la ville et je retourne à l'Orchidée Blanche. Dans la grand'salle, peu de clients vu l'heure matinale, la petite fille entraperçue dans la nuit est là, assise à une table, elle grignote de la brioche accompagnée d'un verre de lait.

Je dépose alors rapidement quelques écus, marmonne un remerciement qui ressemble plus à un grognement qu'autre chose et j'attrape l'enfant à bras le corps. Reprenant la direction de la sortie, je ne jette pas un seul regard derrière moi, ne pas laisser planer un seul doute. Je ne sais si la rousse avait déjà payé, mais ils ne pipent mot et semblent finalement heureux de se débarrasser du fardeau.

L'étape suivante est l'auberge où ma propre fille est installée. J'informe sa gardienne rapidement et vaguement : garder l'enfant d'une "amie" avec la mienne, la traiter comme la mienne et elle sait ce que ca veut dire ...

Finalement, à l'extérieur, l'air commence à devenir chaud, il faut que je me dépêche, que je retrouve sa trace, je suis à peu près certaine que quelque chose ne tourne pas rond. Toute cette histoire à une odeur d'échec et ca me déplait de plus en plus ....
--Marechal_maturin


Il était là. A la porte. Finalement, devant les cris rageurs des innocents paysans, il avait décidé de les ouvrir, tout en les filtrant. Il avait repéré depuis un moment, la charrette de la femme blonde. Une rousse endormie, un encapuchonné, et une silhouette maigre inidentifiable. Tout cela était étrange.
Alors que venait le tour de la mystérieuse blonde, un énergumène s'agita dans son coin, sur le toit. Le blond rencontré la nuit passée !

- Arrêtez-le, hurla-t-il.

Mais ses hommes semblaient incapables d'effectuer ce simple travail. Rageur, il s'empara de son arc, visa, et vit l'homme s'effondrer. Touché, pas gravement, mais suffisament pour qu'il cesse de faire le mariole.

- Saisissez-vous de lui !

Les soldats soulevèrent l'inconscient, le trainant lentement jusqu'au poste de maréchal.
Maturin se tourna vers la porte. La charette mystérieuse avait disparue...
See the RP information <<   <   1, 2, 3   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)