Gabrielle_montbray
« I'm not looking for another as I wander in my time,
walk me to the corner, our steps will always rhyme
you know my love goes with you as your love stays with me,
it's just the way it changes, like the shoreline and the sea,
but let's not talk of love or chains and things we can't untie,
your eyes are soft with sorrow,
Hey, that's no way to say goodbye. »
- Leonard Cohen -
Enzo saccroche à elle, comme un marin à la providentielle planche après un naufrage. Il saccroche à sa taille, à sa chemise, à son bras, il sagite, se bat contre un ennemi invisible et dit des phrases sans aucun sens. Gabrielle reste là, le nez dans les cheveux dEnzo, les bras autour de lui, attendant lapaisement qui viendra sans doute.
Son corps est calme mais son esprit est tourmenté, elle réfléchit, il ne faut pas que quelquun soit au courant du geste dEnzo, personne, pas même Audoin. Elle nettoiera elle-même toutes traces du poison, elle pataugera dans le rejet stomacal de son mari pour les enlever une à une, elle cachera la lettre, ou la brûlera, mais elle la lira avant, pour comprendre.
Dans un dernier murmure, Enzo se calme, et ils restent là, tous les deux, enlacés, agrippés lun à lautre, sans quon ne sache vraiment qui soutient qui.
Evidemment quelle lui pardonne, elle lui pardonne ce geste insensé, les autres, elle lui pardonne tout, elle veut juste quil ne meurt pas. Elle est revenue et il doit vivre.
Gabrielle réfléchit, il faudrait bien quelle aille fouiller dans les livres de médecines dEnzo, incertaine de ce quelle doit faire après ça, il a vomi, les baies sont ressorties mais il doit bien rester du poison dans son corps. Est-ce que cest dangereux ? Est-ce quil risque encore de mourir ? Est-ce quil y a une herbe, une tisane, quelque chose pour laider ? Mais elle ne veut pas labandonner ici, le laisser, même pour un court instant. Et elle ne veut demander de laide à personne. Personne ne saura, jamais.
Elle regarde Enzo et essaie de se détacher doucement de létau de ses bras. Elle enlève les siens.
- Ne bouge pas
Phrase idiote en la circonstance, Enzo est probablement incapable de bouger, ou il nirait pas loin. Elle sait quil va se sentir lâché, abandonné, que ça nest pas le moment, quelle devrait rester là, contre lui. Mais il est en danger Alors Gabrielle se penche, elle pose ses lèvres sur celles dEnzo, malgré ce quil vient de faire, malgré lodeur répugnante, elle sen fiche, il est lui et elle laime, même malade, faible et malodorant. Un baiser pour sceller son retour et la promesse quelle se fait intérieurement de ne plus jamais partir, de ne plus jamais le laisser. Il lui avait promis tous les matins du monde, elle lui promettait le reste de sa vie. Mais ce nétait pas le moment den parler. Pour lheure, elle devait sassurer que laube qui se levait ne serait pas la dernière dEnzo.
- Je reviens tout de suite.
Elle enlève les bras dEnzo, ses mains qui la tiennent, elle se détache et sort de la chambre en prenant soin de bien fermer la porte. Une ombre est là. Une ombre quelle navait pas vu en arrivant. Une ombre discrète qui fait sursauter Gabrielle quand elle laperçoit.
- Audoin ! Je ne vous avais pas vu ! Je suis rentrée. Tout va bien Vous pouvez disposer.
Sans un regard de plus vers lui, regard qui pourrait bien la trahir, elle redescend lescalier, calmement, doucement, alors quelle voudrait courir. Mais tout va bien, elle la dit au garde.
Un instant dhésitation sur le seuil du bureau. Enzo détesterait quelle entre dans cette pièce, quelle regarde, quelle fouille. Mais il ne lui a pas laissé le choix. Gabrielle pénètre là où elle nest guère allée jusque là et ses yeux se promènent sur les quelques meubles et objets. Des malles, fermées à clé, un secrétaire, une chaise Pas grand chose. Gabrielle regarde les lettres soigneusement empilées et sourit devant le petit tas impeccable. De lencre, une plume, des vélins vierges, un caillou. Pas de livres. Gabrielle soupire et simpatiente. Pas de livres sur les coffres non plus. Ni en pile sur le tapis. Ni sur
Sa besace. Elle doit trouver la besace dEnzo. Il a toujours un bouquin là dedans. Gabrielle laisse son regard parcourir les moindre recoins de la pièce..
Elle sapproche du sac en cuir quelle vient de repérer. Calme toujours, des fois quAudoin débarque, lui ou un autre. Si elle sécoutait, elle ouvrirait les tiroirs, détruirait les serrures des malles, soulèverait le tapis Mais elle se retient. Elle saccroupit et renverse le contenu de la besace dEnzo sur le tapis, quil lui pardonne. Elle ne sattarde pas sur les lettres, le ruban, le mouchoir, le petit pot de confiture et autres. Elle ne voit que le petit ouvrage relié de cuir. Elle ouvre le livre et Sh*it ! De frustration, elle se relève et jette le livre qui ne traite pas de ce qui lintéresse.
Elle sent la nervosité la gagner. Elle doit trouver cet imbécile de recueil sur les plantes quil lisait quand ils étaient encore à Orthez. Un livre qui appartenait à sa mère, il la forcément gardé. Rester calme. Réfléchir. Debout au milieu de la pièce, Gabrielle se demande où elle, elle laurait rangé. Question idiote. Gabrielle ne range pas, elle dépose. Ici, tout est si ordonné. Angoissant presque.
Elle tente douvrir une première malle. Fermée. Un coffre. Même chose. Une autre malle. Pareil. Holly sh*it ! Où est-ce quil les cache toutes ses clés ? Et puis quest-ce quil y a de si secret dedans ?
Dun pas agacé, elle retourne vers le bureau. Tant pis pour son intimité. Faites que les tiroirs naient pas de serrures. Elle les arrachera sil le faut de toute façon. Et alors quelle sapprête à ouvrir le premier, elle soupire.
Cest pas Dieu possible dêtre aussi idiote ! La bibliothèque ! Enfin le meuble avec des étagères. Et des livres dessus ! Gabrielle se donnerait une gifle. Elle se précipite sur le meuble qui ne contient que peu de recueils. Celui quelle cherche, elle la déjà vu, petit, usé, noirci à force de trainer dans les poches et les sacs. Un sourire quand elle reconnaît le traité de botanique.
Gabrielle quitte précipitamment le bureau pour aller vers la cuisine où ça sagite déjà un peu en ces premières heures matinales. Elle attrape un des gamins qui aide le cuisinier et lui réclame de leau bouillante. Dun ton qui ne donne pas envie de se soustraire à la tâche. Puis elle sinstalle à la grande table de la cuisine sous lil médusé des gens qui sont là - gens quelles ne voient pas et dont elles se fichent - et tourne nerveusement les pages du livre à la recherche de quelque chose pour laider.
Un sourire.
Parfait.
- Préparez-moi de la tisane avec ça.
Et de pointer la plante au cuisinier.
- Donnez-moi du miel aussi ! Ca va être amer
Ca va jaser derrière son dos. Tant pis. Quils jasent les gueux. Peu lui importe.
- Toi ! Viens avec moi !
Elle ne sait même plus comment elle sappelle la gamine qui aide Margue. Mais elle sera très bien pour porter le plateau. Et Gabrielle de tourner les talons, elle sait que la petite suivra si elle ne veut pas être renvoyée sur le champ. Audoin nest plus là. Tout garde privilégié dEnzo quil est, quand le Seigneur est dans lincapacité de donner des ordres, il est bien obligé de lui obéir à elle. Ca doit lagacer certainement. Elle nen abuse pourtant pas, limitant ses contacts avec Audoin au strict nécessaire. Elle est toujours courtoise avec lui, bien plus quavec les autres. Et elle le vouvoie aussi, pour faire plaisir à Enzo. Il n'est plus là en tout cas, ou du moins elle ne le voit pas, peut-être bien qu'il est là, juste un peu plus loin, tapi dans l'ombre. Peu importe au demeurant.
Elle renvoie la petite servante dun geste de la main ; hors de question quelle entre dans la chambre et voit son Maitre dans cet état là. Une fois assurée quelle est seule, Gabrielle ouvre la porte, prend le plateau, entre dans la chambre et pousse la porte avec son coude pour refermer derrière elle.
Enzo !
Il git sur le sol.
Gabrielle sent son cur sarrêter. Elle manque lâcher ce quelle tient, mais elle se contient et pose le tout au sol avant de se précipiter vers Enzo. Il a du vouloir la suivre, ou aller vers le lit. Ses pupilles sont dilatées, trop, mais il respire, son cur bat correctement semble-t-il.
Alors elle va lui chercher un gobelet dans lequel elle verse linfusion de petite centaurée, elle y ajoute une cuillère de miel et mélange avant dapporter le tout à Enzo. Elle est bien incapable de le relever, il est trop grand et trop lourd pour elle. Elle se contente donc de lui soulever la tête pour le faire boire. Ca coule un peu, ça nest pas bon, il va vomir, encore, mais cest un dépuratif des plus efficaces. Quand le gobelet est vide, il est envoyé balader sur le sol. Elle regarde Enzo. Elle aimerait pouvoir le porter sur le lit, comme lavait fait Mordric en cette funeste nuit où elle avait choisit de tuer la vie qui naissait en elle. Elle aimerait pouvoir passer une main sous sa nuque, une autre dans le creux de ses genoux et le déposer doucement sur la couche. En cet instant, elle aimerait être son chevalier. Mais elle nest que Gabrielle, sa femme. Alors elle le regarde, lui sourit, passe une main dans ses cheveux, sallonge à coté de lui, sur le sol en pierre, pose sa tête sur son épaule et sa main autour de son torse et ferme les yeux.
Elle ne va pas dormir non. Elle va juste rester avec lui.
Il ne mourra pas ce matin.
Traduction de la citation (jai choisi la traduction littérale ce qui ne rend pas honneur au texte dorigine) :
Je ne cherche personne d'autre tandis que j'erre dans mon temps
Raccompagne-moi jusqu'au coin, nos pas rimeront toujours
Tu sais que mon amour va avec toi comme ton amour reste avec moi
C'est simplement leurs chemins qui changent, comme le rivage et la mer
Mais ne parlons pas d'amour ou de chaînes et de choses que nous ne pouvons délier
Le chagrin attendrit tes yeux
Hé, c'est impossible de se dire adieu
_________________
walk me to the corner, our steps will always rhyme
you know my love goes with you as your love stays with me,
it's just the way it changes, like the shoreline and the sea,
but let's not talk of love or chains and things we can't untie,
your eyes are soft with sorrow,
Hey, that's no way to say goodbye. »
- Leonard Cohen -
Enzo saccroche à elle, comme un marin à la providentielle planche après un naufrage. Il saccroche à sa taille, à sa chemise, à son bras, il sagite, se bat contre un ennemi invisible et dit des phrases sans aucun sens. Gabrielle reste là, le nez dans les cheveux dEnzo, les bras autour de lui, attendant lapaisement qui viendra sans doute.
Son corps est calme mais son esprit est tourmenté, elle réfléchit, il ne faut pas que quelquun soit au courant du geste dEnzo, personne, pas même Audoin. Elle nettoiera elle-même toutes traces du poison, elle pataugera dans le rejet stomacal de son mari pour les enlever une à une, elle cachera la lettre, ou la brûlera, mais elle la lira avant, pour comprendre.
Dans un dernier murmure, Enzo se calme, et ils restent là, tous les deux, enlacés, agrippés lun à lautre, sans quon ne sache vraiment qui soutient qui.
Evidemment quelle lui pardonne, elle lui pardonne ce geste insensé, les autres, elle lui pardonne tout, elle veut juste quil ne meurt pas. Elle est revenue et il doit vivre.
Gabrielle réfléchit, il faudrait bien quelle aille fouiller dans les livres de médecines dEnzo, incertaine de ce quelle doit faire après ça, il a vomi, les baies sont ressorties mais il doit bien rester du poison dans son corps. Est-ce que cest dangereux ? Est-ce quil risque encore de mourir ? Est-ce quil y a une herbe, une tisane, quelque chose pour laider ? Mais elle ne veut pas labandonner ici, le laisser, même pour un court instant. Et elle ne veut demander de laide à personne. Personne ne saura, jamais.
Elle regarde Enzo et essaie de se détacher doucement de létau de ses bras. Elle enlève les siens.
- Ne bouge pas
Phrase idiote en la circonstance, Enzo est probablement incapable de bouger, ou il nirait pas loin. Elle sait quil va se sentir lâché, abandonné, que ça nest pas le moment, quelle devrait rester là, contre lui. Mais il est en danger Alors Gabrielle se penche, elle pose ses lèvres sur celles dEnzo, malgré ce quil vient de faire, malgré lodeur répugnante, elle sen fiche, il est lui et elle laime, même malade, faible et malodorant. Un baiser pour sceller son retour et la promesse quelle se fait intérieurement de ne plus jamais partir, de ne plus jamais le laisser. Il lui avait promis tous les matins du monde, elle lui promettait le reste de sa vie. Mais ce nétait pas le moment den parler. Pour lheure, elle devait sassurer que laube qui se levait ne serait pas la dernière dEnzo.
- Je reviens tout de suite.
Elle enlève les bras dEnzo, ses mains qui la tiennent, elle se détache et sort de la chambre en prenant soin de bien fermer la porte. Une ombre est là. Une ombre quelle navait pas vu en arrivant. Une ombre discrète qui fait sursauter Gabrielle quand elle laperçoit.
- Audoin ! Je ne vous avais pas vu ! Je suis rentrée. Tout va bien Vous pouvez disposer.
Sans un regard de plus vers lui, regard qui pourrait bien la trahir, elle redescend lescalier, calmement, doucement, alors quelle voudrait courir. Mais tout va bien, elle la dit au garde.
Un instant dhésitation sur le seuil du bureau. Enzo détesterait quelle entre dans cette pièce, quelle regarde, quelle fouille. Mais il ne lui a pas laissé le choix. Gabrielle pénètre là où elle nest guère allée jusque là et ses yeux se promènent sur les quelques meubles et objets. Des malles, fermées à clé, un secrétaire, une chaise Pas grand chose. Gabrielle regarde les lettres soigneusement empilées et sourit devant le petit tas impeccable. De lencre, une plume, des vélins vierges, un caillou. Pas de livres. Gabrielle soupire et simpatiente. Pas de livres sur les coffres non plus. Ni en pile sur le tapis. Ni sur
Sa besace. Elle doit trouver la besace dEnzo. Il a toujours un bouquin là dedans. Gabrielle laisse son regard parcourir les moindre recoins de la pièce..
Elle sapproche du sac en cuir quelle vient de repérer. Calme toujours, des fois quAudoin débarque, lui ou un autre. Si elle sécoutait, elle ouvrirait les tiroirs, détruirait les serrures des malles, soulèverait le tapis Mais elle se retient. Elle saccroupit et renverse le contenu de la besace dEnzo sur le tapis, quil lui pardonne. Elle ne sattarde pas sur les lettres, le ruban, le mouchoir, le petit pot de confiture et autres. Elle ne voit que le petit ouvrage relié de cuir. Elle ouvre le livre et Sh*it ! De frustration, elle se relève et jette le livre qui ne traite pas de ce qui lintéresse.
Elle sent la nervosité la gagner. Elle doit trouver cet imbécile de recueil sur les plantes quil lisait quand ils étaient encore à Orthez. Un livre qui appartenait à sa mère, il la forcément gardé. Rester calme. Réfléchir. Debout au milieu de la pièce, Gabrielle se demande où elle, elle laurait rangé. Question idiote. Gabrielle ne range pas, elle dépose. Ici, tout est si ordonné. Angoissant presque.
Elle tente douvrir une première malle. Fermée. Un coffre. Même chose. Une autre malle. Pareil. Holly sh*it ! Où est-ce quil les cache toutes ses clés ? Et puis quest-ce quil y a de si secret dedans ?
Dun pas agacé, elle retourne vers le bureau. Tant pis pour son intimité. Faites que les tiroirs naient pas de serrures. Elle les arrachera sil le faut de toute façon. Et alors quelle sapprête à ouvrir le premier, elle soupire.
Cest pas Dieu possible dêtre aussi idiote ! La bibliothèque ! Enfin le meuble avec des étagères. Et des livres dessus ! Gabrielle se donnerait une gifle. Elle se précipite sur le meuble qui ne contient que peu de recueils. Celui quelle cherche, elle la déjà vu, petit, usé, noirci à force de trainer dans les poches et les sacs. Un sourire quand elle reconnaît le traité de botanique.
Gabrielle quitte précipitamment le bureau pour aller vers la cuisine où ça sagite déjà un peu en ces premières heures matinales. Elle attrape un des gamins qui aide le cuisinier et lui réclame de leau bouillante. Dun ton qui ne donne pas envie de se soustraire à la tâche. Puis elle sinstalle à la grande table de la cuisine sous lil médusé des gens qui sont là - gens quelles ne voient pas et dont elles se fichent - et tourne nerveusement les pages du livre à la recherche de quelque chose pour laider.
Un sourire.
Parfait.
- Préparez-moi de la tisane avec ça.
Et de pointer la plante au cuisinier.
- Donnez-moi du miel aussi ! Ca va être amer
Ca va jaser derrière son dos. Tant pis. Quils jasent les gueux. Peu lui importe.
- Toi ! Viens avec moi !
Elle ne sait même plus comment elle sappelle la gamine qui aide Margue. Mais elle sera très bien pour porter le plateau. Et Gabrielle de tourner les talons, elle sait que la petite suivra si elle ne veut pas être renvoyée sur le champ. Audoin nest plus là. Tout garde privilégié dEnzo quil est, quand le Seigneur est dans lincapacité de donner des ordres, il est bien obligé de lui obéir à elle. Ca doit lagacer certainement. Elle nen abuse pourtant pas, limitant ses contacts avec Audoin au strict nécessaire. Elle est toujours courtoise avec lui, bien plus quavec les autres. Et elle le vouvoie aussi, pour faire plaisir à Enzo. Il n'est plus là en tout cas, ou du moins elle ne le voit pas, peut-être bien qu'il est là, juste un peu plus loin, tapi dans l'ombre. Peu importe au demeurant.
Elle renvoie la petite servante dun geste de la main ; hors de question quelle entre dans la chambre et voit son Maitre dans cet état là. Une fois assurée quelle est seule, Gabrielle ouvre la porte, prend le plateau, entre dans la chambre et pousse la porte avec son coude pour refermer derrière elle.
Enzo !
Il git sur le sol.
Gabrielle sent son cur sarrêter. Elle manque lâcher ce quelle tient, mais elle se contient et pose le tout au sol avant de se précipiter vers Enzo. Il a du vouloir la suivre, ou aller vers le lit. Ses pupilles sont dilatées, trop, mais il respire, son cur bat correctement semble-t-il.
Alors elle va lui chercher un gobelet dans lequel elle verse linfusion de petite centaurée, elle y ajoute une cuillère de miel et mélange avant dapporter le tout à Enzo. Elle est bien incapable de le relever, il est trop grand et trop lourd pour elle. Elle se contente donc de lui soulever la tête pour le faire boire. Ca coule un peu, ça nest pas bon, il va vomir, encore, mais cest un dépuratif des plus efficaces. Quand le gobelet est vide, il est envoyé balader sur le sol. Elle regarde Enzo. Elle aimerait pouvoir le porter sur le lit, comme lavait fait Mordric en cette funeste nuit où elle avait choisit de tuer la vie qui naissait en elle. Elle aimerait pouvoir passer une main sous sa nuque, une autre dans le creux de ses genoux et le déposer doucement sur la couche. En cet instant, elle aimerait être son chevalier. Mais elle nest que Gabrielle, sa femme. Alors elle le regarde, lui sourit, passe une main dans ses cheveux, sallonge à coté de lui, sur le sol en pierre, pose sa tête sur son épaule et sa main autour de son torse et ferme les yeux.
Elle ne va pas dormir non. Elle va juste rester avec lui.
Il ne mourra pas ce matin.
Traduction de la citation (jai choisi la traduction littérale ce qui ne rend pas honneur au texte dorigine) :
Je ne cherche personne d'autre tandis que j'erre dans mon temps
Raccompagne-moi jusqu'au coin, nos pas rimeront toujours
Tu sais que mon amour va avec toi comme ton amour reste avec moi
C'est simplement leurs chemins qui changent, comme le rivage et la mer
Mais ne parlons pas d'amour ou de chaînes et de choses que nous ne pouvons délier
Le chagrin attendrit tes yeux
Hé, c'est impossible de se dire adieu
_________________