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[Rp] Chemin des Bois

Elea.

[Soirée du 23 Aout...]

La brunette avait passé sa soirée en taverne, accompagnée de la petite Daria, du petit Grimoald, d'Euzen, et tant d'autres personnes... Y compris la duchesse et son fiancé. Et la soirée s'était terminé à trois... Elle, et les deux enfants. La petite Daria, lui avait expliqué qu'elle avait peur de dormir seule la nuit, alors c'est tout naturellement qu'Elea lui a proposé sa couche.
La soirée touchant à sa fin, les enfants étaient épuisés... La petite finit par s'endormir dans les bras de la brunette, et Grimoald monta sur Hubert, sa ponette. Tenant fortement la petite dans ses bras, elle s'était proposé pour raccompagnée Grim' chez lui. Le chemin fût calme... Le petit aventurier était vraiment fatigué. Une fois cela fait... Elea prit la direction de la forêt, non pas pour y faire une balade... Mais bel et bien pour rentrer chez Victoire, la maison se trouvait à l'orée de la forêt.

Arrivée à l'intérieur, la dame de compagnie, si si c'est ce qu'elle était... ne pensez pas qu'elle soit la nounou des enfants... Donc la dame de compagnie entre silencieusement dans la demeure, afin de ne pas réveiller la duchesse qui avait bien besoin de sommeil. Une fois arrivée dans sa chambre, elle posa délicatement la petite dans sa couche, la borda... Puis alla se changer, une petite robe de nuit, pour finir par se glisser dans sa couche, près de la fillette en prenant garde de ne pas la reveiller...

Vraiment épuisée par sa soirée, un mal qui tambourine dans son crâne... Elle finit par rejoindre les bras de Morphé.

[Le lendemain...]

Réveillée aux aurores, la jeune fille s'extirpa de sa couche, toujours en prenant garde de ne pas réveiller la fillette... Puis descendit pour préparer le petit déjeuner... Miche disposée sur la table, des pots de confiture de toute sortes entreposée ici et là... Il manquait quelque chose... Mais quoi ?
La jeune fille réfléchit, faisant les cents pas dans la cuisine... Puis finit par se rendre compte qu'il lui manquait du lait frais, alors elle remonta dans sa chambre, enfila une tenue prise au hasard, sa bourse pour filer au marché..

Elle déambule dans les allées du marché, achetant quelques fruits, du lait... Des miches supplémentaires, après tout, fallait toujours en avoir plus que pas assez. Une fois les provisions achetées, elle se dirigea de nouveau vers la maison...

A l'intérieur, elle disposa les fruits dans une écuelle... posa le lait sur la table, et rajouta quelques miches de pain. Elle sourit satisfaite d'elle. Maintenant il ne restait plus qu'à attendre le réveil de la petite... Et aussi celui de la duchesse, sauf si celle ci était déjà partie, pour effectuer son travail quotidien...[/list]
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Darria

Je m’étirais. Aucun bruit dans la chambrée. Mes paupières étaient lourdes, le sommeil me manquait. L’aurore baignait la pièce à travers les lourds rideaux. Je tâtais la place à côté de moi. Vide. Eléa avait dû descendre. Je n’aimais pas être seule, ma mère par ses absences avait créé en moi comme un petit trou plein d’air que je tentais en vain de refermer en m’attachant aux gens. A n’importe qui.

J’hésitais à me lever. Eléa ne serait certainement pas contente, et j’aimais bien Eléa. Je frottais mes yeux de jais. Ces yeux que ma mère regardait parfois avec tristesse en murmurant que mon père avait les mêmes. Elle dit pareil à Alexander qui a les yeux d’un joli bleu céruléen. Peut-être que papa avait un œil noir et un œil bleu… Qui sait.

Je me levais et défroissais les plis de ma robe de chambre. Même la nuit on me collait une robe. J’aime pas les robes. Je ne peux pas courir avec. Sauf quand Euzen me met des épingles pour la remonter. J’aime bien Euzen aussi. Il est blond, il est beau, il est gentil. Comme un Prince. Les robes ça va bien qu’à ma mère. Elle arrive à faire des cabrioles avec, à sauter et à courir avec comme si elle n’avait qu’une fine chemise sur le dos. J’aime ma mère par-dessus tout mais elle n’est jamais là.

Je descendais les marches avec prudence, encore un brin dans les brumes d’un sommeil trop court. Dès que je vis la jolie tête brune d’Elea, je me précipitai dans ses bras avec un petit rire ravi.

De la confiture ! J’adore la confiture ! C’était bien de dormir avec toi Eléa !

Mais ferme là, sale mioche. A-t-on idée de dire des choses aussi niaises. Bon Daria était mignonne. Dans quelques années elle serait certainement une jeune femme sublime et accomplie.
Mais quel ennui jusque-là. 200 ans de sorcellerie pour posséder un corps d’enfant… C’est la mère que je voulais bien entendu. Johanara Bérénice d’Ambroise, mon arrière-arrière-arrière-etc petite fille.
J’avais essayé d’entrer dans son esprit pendant qu’elle faisait ses rites druidiques avec Danae. Mais la place était déjà prise. Trop de voix, de pensées confuses, de folies contenues. Je me suis rabattue sur la gosse.

J’avais mal à la tête. Pas assez dormi sans doute. Une bonne tartine me ferait le plus grand bien. J’offris un sourire radieux à la douce Elea. Avant de chiper un pot de confiture, l’air espiègle.
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Victoire.

"Rêver, c'est dormir avec des illustrations dans le texte."

Eugenio d’Ors Y Rovira

Les bois entourant la demeure de Victoire semblent à la fois accueillants et apaisants, une épaisse mousse recouvre le sol de la forêt, étouffant le bruit des pas et les rendant confortables. Le soleil qui perce dessine des tâches de lumière mouvantes à travers les persiennes.
Enroulée dans la douce couverture de laine elle savoure un réveil des plus paisibles et douillets. Voilà bien un étau qu'elle ne se lasserait jamais d'embrasser; une captivité qu'elle supporterait en souriant. Le corps entravé par des chaînes duveteuses, et le visage sereinement caressé par la lumière de l'aurore, Victoire ne peut s'empêcher de sourire béatement.
Inspirant profondément, et gardant les yeux étroitement clos, elle prolonge cet instant de bonheur simple, mais parfait jusqu'à ce que...

De la confiture ! J’adore la confiture ! C’était bien de dormir avec toi Eléa !

Darria ?!! Voilà donc celle qui contribuerait à sa mauvaise humeur naissante. Ni une ni deux elle enfouit la tête sous la couverture et replongea dans ses rêves. Soudain, imaginant un instant tout le village, cuillère en main, attablé devant sa réserve de confiture, un doute, presque une certitude l'assaillit, d'un bond elle s'approcha de la porte et interpella à qui voudrait bien l'entendre.

Elea rassurez-moi, vous n'avez pas invité tout Limoges n'est-ce pas ?

Tandis qu'elle prononçait les derniers mots de sa phrase, Victoire était déjà dans la cuisine, pieds nus et le cheveu en l'air, la brunette affichait un air visiblement tourmenté lorsqu'elle l'aperçut,

Tugdual de Joncheray, quel merveilleux petit déjeuner.... What else?!...Sourire.
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Mon prénom a une histoire et ne m'a pas été donné par hasard !

Tugdual_de_joncheray

[Soirée du 23 août...]

Ce soir là, le Joncheray avait raccompagné sa fiancée chez elle, par excès de galanterie sans doute bien plus que pour une quelconque autre motivation, il l'avait même menée jusqu'à sa porte. Résultat, il avait récolté un petit baiser de remerciement et de "'ne'nuit" comme elle l'avait si bien articulé. Se retrouvant ensuite devant une porte close qui lui chatouillait le nez, le jeune homme s'en était allé chez lui, se retrouvant encore une fois devant une porte close qui lui chatouillait le nez. La clé dans sa poche lui disant de l'ouvrir, le Joncheray lui dit pour sa part de la fermer. Au contraire de sa fiancée, il n'avait pas sommeil et n'avait pas envie de rentrer pour se coucher déjà. Bien trop de choses lui occupait l'esprit et il savait trop bien qu'il ne trouverait pas le sommeil. Tourner et se retourner dans son lit étant quelque chose qu'il détestait particulièrement, Tugdual décida donc d'aller s'asseoir sur le balcon derrière la maison contre laquelle il était adossé pour y compter les étoiles et décortiquer les projets qui se créaient, se construisaient et se démontaient dans sa boîte crânienne. Sans s'en rendre compte, il était bien trop occupé pour cela, il se fit enlever: Morphée venait de faire une autre victime.

[Matin du 24 août]

Elle lui souriait, ravissante, Victoire, des yeux pétillants, un petit nez qui pointait juste ce qu'il faut vers le haut et des lèvres... Vermillon, petit papillon qui vient se poser dans son cou. Hmmm... Quel délice, ses lèvres se font douces et... gourmandes. Hmm Victoire... Voluptueuses, avides, ferventes, voraces, bruyantes et très humides. Bruyantes? Très humides? Ouvrant les yeux et tournant la tête, une bête noire semblait se délecter de sa personne.

Napo ! Non mais! Oh ! Pousse-toi! Rahhh! Tu... Beurk! Je suis tout baveux gros bétail!

Un autre rêve qui s'évanouit alors que la conscience reprend ses droits. De plein fouet la dure réalité frappe, comme un coup de langue vient le laper à nouveau et arracher au Joncheray un grognement qui en fit presque pâlir le pauvre mâtin de Naples qui ne demandait qu'un peu... d'amour!

Aller viens Napo, on va à la rivière, tu as autant besoin d'un bain que moi.

La joue marquée par les irrégularités du bois où il était tombé de sommeil, Tugdual parcourut les quelques dizaines de mètres qui séparaient la maison de la rivière. Y arrivant, il se dévêtit avant de s'y avancer pour quelques ablutions matinales. L'eau était froide et faisait son effet. Avant de devenir bleu et après avoir lancé quelques branches au chien qui se fit un plaisir de les rapporter, le jeune homme prit le chemin de sa demeure, ayant pris soin de renfiler sa paire de braies afin de ne pas affoler la pauvrette qu'il avait engagé temporairement comme domestique. Et avec raison, car alors qu'il entrait dans la maison il la surpris à regarder par la fenêtre. Tugdual la soupçonnait de l'espionner, mais c'était bien le seul reproche qu'il pouvait lui faire hormis de ne pas être d'une efficacité remarquable. Comme il avait quelques difficultés à dénicher du bon personnel il n'en fit pas cas, après tout, ce n'était pas bien grave.

Micheline, vous enverrez Eudes me chercher chez ma fiancée lorsque ma soeur se lèvera, je prendrai le petit déjeuner avec elle.

Sans plus de mots, à quoi bon d'ailleurs, le jeune homme monta à sa chambre pour enfiler des vêtements propres et se rendre présentable. Une fois vêtu, il se rendit chez sa fiancée et sans demander, car les gens de la jeune duchesse savait qui il était, il entra. Direction la cuisine "De la confiture !", la petite voix intérieur dans son esprit lui envoyait des messages, vraiment une petite voix... Mais une minute? Ce n'était pas la sienne de voix:

De la confiture?

Elea et la jeune Darria se trouvaient devant lui, et tout juste un peu plus loin, une brunette en robe de nuit. L'eau lui vint à la bouche... Un peu moins qu'un Mâtin de Naples tout de même, et il parvint à balbutier quelques mots:

Bonjour ma chérie... Vous êtes radieuse en cette si bonne heure.

Son regard suivant le cheveu qu'elle avait droit sur la tête fit naître chez le jeune homme un sourire qui s'étira alors qu'il remarqua le sien. Puis se tournant vers la petite alors que son sourire en devenait un amusé:

Y aura-il de la confiture pour tout le monde belle damoiselle?
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Elea.

Dans la cuisine, la petite brunette patiente… En attente du réveil de la petite maisonnée. Elle préparait les derniers petits détails sur la table, tel que des verres, des petites écuelles… Bref tout le nécessaire pour prendre un bon petit déjeuner.
Quand tout à coup, une petite voix crécelle se fit entendre :

De la confiture ! J’adore la confiture ! C’était bien de dormir avec toi Eléa !

Une main qui vient délicatement se poser sur la bouche de l’enfant, en lui souriant pour qu’elle comprenne qu’elle n’est pas du tout fâchée contre elle :

-Chut, parle un peu moins fort Daria… Si la duchesse dort encore, elle a besoin de repos tu sais, elle travaille beaucoup… Si tu…

Pas le temps de finir sa phrase qu’une voix retentit… Et voila la duchesse était réveillée, et très certainement à cause de la petite. Eléa espère que Victoire ne lui en voudra pas trop d’avoir invité la petite… Mais à entendre ses mots, pour sûr elle allait rougnasser pour la journée :

Elea rassurez-moi, vous n’avez pas invité tout Limoges, n’est-ce pas ?

Un légère grimace qui déforme son visage… Un regard vers la fabuleuse et merveilleuse Victoire, qui semblait tourmenté, légèrement ailleurs. Il allait vraiment falloir que la jeune fille discute avec la duchesse… Ces derniers temps, elle semblait réellement préoccupée. Cela sera pour plus tard :

-Bonjour Duchesse, je… Bien sur que non je n’ai pas invitée tout Limoges, juste Daria… D’ailleurs je suis désolée de ne pas vous en avoir parlé, il faut dire que nous l’avons décidée hier soir, après votre départ, la petite ne voulant pas dormir seule… Je lui ai donc proposé de…

Mais elle ne finira pas sa phrase, car elle vit que le visage de la duchesse s’illuminait… Et pour sûr, le fiancé de cette dernière faisait son entrée, Tugdual de Joncheray… Ces deux là étaient vraiment fou amoureux l’un de l’autre, suffisait de regarder leurs yeux qui brillent lorsqu’ils se croisent.
Ouf, le fiancé arrivait, la duchesse allait se détendre… Un bon petit déjeuner, tous ensemble…Ou peut être que…

-Bonjour à vous… Vous pouvez tous prendre place autour de la table, j’ai tout préparé.. Le pain est frais, le lait également, les fruits aussi… Et ce sont les confitures que la duchesse nous a ramener de la Trémouille, qui est excellente !

Un sourire s’étira sur ses fines lèvres… Une idée lui traversa l’esprit, et si elle et la petite, laissé un moment d’intimité à la duchesse et son fiancé… Si elles les laissaient tout deux déjeuner en amoureux… Un regard vers la fillette, elle s’approche doucement d’elle pour venir lui murmurer à l’oreille :

-Dis moi princesse, ça ne te dirait pas de laisser la duchesse et son fiancé pour un petit déjeuner en amoureux… Nous prenons quelques provisions et nous irons déjeuner ailleurs. Pourquoi pas derrière, j’ai remarqué qu’il y avait la rivière, nous petit déjeunerons au bord de l’eau, puis ensuite tu pourrais t » baigner, qu’en penses-tu ?

Puis elle se redresse doucement, affichant un large sourire…
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Darria

Je les regardais l’air malicieux tout en trempant un doigt dans la confiture, sans me soucier des bonnes manières. J’aimais Victoire. Ou plutôt Tata Victoire. Je comprenais en la regardant que l’enfance était une période exquise, et que l’entrée dans l’âge adulte n’amenait que des tracas. Elle me rappelait Maman parfois. Ce port de tête altier, cette lueur obstinée qui ne brille que dans le regard des femmes qui ont connu le pouvoir et les désillusions.

L’amoureux de Tata Victoire, je l’aimais bien aussi. Je ne comprenais pas trop ce qu’il racontait mais je trouvais sa tête rigolote.

Quant à Eléa, elle était douce. Et son murmure à mon oreille étira un beau sourire à ma frimousse.

Oh mais je ne sais pas nager ! Tu m’apprends dis ! Tu m’apprends ! Je veux nager comme Irène !

Irène. L’immonde poiscaille. Et dire que quelques siècles plus tôt on l’avait brûlé vive sur un bucher en place publique pour un brin de magie noire. Sa descendance se trimballait avec un poisson putride, ça par contre ça ne gênait personne. Autre temps, autre mœurs…
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