Johanara
Et je vous hanterai encore des nuits durant. Il en va toujours ainsi du premier amour. » La Baronne.
En Berry...l'adolescence.... Souvenirs Bis.
Ce soir là, les cors gémissaient leurs accords graves et lents tandis que la vaste salle de réception s'emplissaient. Un bal masqué avait été organisé à la gloire du Duc George Le Poilu,Ouep un peu de propagande !, et tout le Berry était venu festoyer.
La rouquine aux courbes sublimées par l'ambre et l'azur d'une toilette luxuriante semblait chercher quelqu'un. Des rubans de satins céruléens retenaient ses longues boucles flamboyantes sous les clartés des grands candélabres finement ciselés, et les pierres précieuses scintillantes de son masque semblaient bien ternes à côté de l'émeraude de ses grands yeux.
Et puis elle l'aperçut.
La tignasse flave de de son cousin jurait parmi l'assemblée des berrichons aux tenues chatoyantes et moirées. Un large loup d'ébène surpiqué de pierreries dissimulait son visage d'Éphèbe, excepté le sourire ravi qu'il offrit à la rousse lorsqu'elle s'approcha de lui.
Tu es très en beauté Johanara. C'est un bal masqué mais comment ne pas reconnaître ta somptueuse chevelure de feu à nulle autre pareille. Veux tu boire...
Elle le coupa net posant son index sur les lèvres rosées.
Fais moi danser...
Ils dansèrent sans mot dire. La rousse s'accrocha à lui comme un bulot à son rocher, persuadée in petto que jamais plus elle n'aurait l'occasion de sentir d'aussi près l'arôme de sa peau, la douceur de ses cheveux blonds. Son souffle était zéphyr le long de sa nuque délicate. Elle nicha son visage au creux de son cou et l'étreinte de Nathan se fit moins timide.
Le temps leur échappa. Et tandis que les couples se liaient et se défaisaient sur la piste, que les accords devenaient plus lents ou au contraire redoublaient d'entrain , ils restaient enlacés , répétant inlassablement les mêmes pas de danse sans se soucier ni de la musique ni de leurs voisins.
C'était sans doute cette fille là qui avait fait rêver Nathan...
Limoges, De nos jours .
Et pas la Johanara qui lui lançait à présent des regards furibonds...
Vous voulez savoir maraud ce qu'est devenu cette jeune fille que vous avez tant aimé ? Elle est morte ! Crevée ! Quand on vous aura ouvert le ventre par deux fois, quand vous aurez vu mourir tout ceux que vous aimiez, vous pourrez l'ouvrir, Résidu de poulpe blond ! Vous parlez de jeux d'enfants ? Mais j'ai une famille à nourrir, des responsabilités. C'est bien beau de jouer les insouciantes mais ça n'assurera pas un avenir à mes surs et mes enfants.
Elle reprit son souffle avant de continuer.
Vous voulez savoir ce qui a changé ? Je ne suis plus une égoïste. Je ne vis plus pour les soirées mondaines, les voyages et les aventures trépidantes à lautre bout du pays. Savez-vous quAlexander, enfant, a passé plus de temps avec sa nourrice qu'avec sa mère ? Car jétais occupée à courir les routes avec mon vieil angevin. Je ne vis surtout plus pour lAmour Ce brasier qui a toujours dicté toutes mes décisions, tous mes choix Et pour me mener où? Une carrière politique médiocre, une situation financière désastreuse, un mari mort en me détestant certainement, une gamine qui ne connaitra jamais son père Alors il suffit. Je vais être une adulte, je vais être une Baronne. Et LAmour ne triomphera pas cette fois au détriment de la Raison. Jépouserai le lombric visqueux choisi par notre tante tyrannique, je sauverai mes terres, mes gens et ma famille.
Puis sapprochant de son cousin, elle lui étreignit les mains avec tendresse. Les larmes baignaient ses grands yeux lagons à présent.
Dites-lui adieu avec moi. Elle ne doit pas vous faire rêver cette insolente éprise de liberté, égocentrique, lunaire et indomptable. Cette éternelle rêveuse, cette idiote amoureuse Laissez la partir, elle ne vaut rien. Une écervelée, une pleurnicheuse, une bonne à rien
Soyez fière de la mère. Celle qui se sacrifie pour ses enfants. Celle qui tuerait si on leur faisait le moindre mal. Cette femme-là mérite quon rêve delle, pas lautre. Cette femme-là a un cur pour se préoccuper des siens et plus pour se soumettre aux tourments de lAmour. Je serai une bonne épouse pour cet homme que je naimerai sans nul doute jamais. Cest mon devoir.
_________________
En Berry...l'adolescence.... Souvenirs Bis.
Ce soir là, les cors gémissaient leurs accords graves et lents tandis que la vaste salle de réception s'emplissaient. Un bal masqué avait été organisé à la gloire du Duc George Le Poilu,Ouep un peu de propagande !, et tout le Berry était venu festoyer.
La rouquine aux courbes sublimées par l'ambre et l'azur d'une toilette luxuriante semblait chercher quelqu'un. Des rubans de satins céruléens retenaient ses longues boucles flamboyantes sous les clartés des grands candélabres finement ciselés, et les pierres précieuses scintillantes de son masque semblaient bien ternes à côté de l'émeraude de ses grands yeux.
Et puis elle l'aperçut.
La tignasse flave de de son cousin jurait parmi l'assemblée des berrichons aux tenues chatoyantes et moirées. Un large loup d'ébène surpiqué de pierreries dissimulait son visage d'Éphèbe, excepté le sourire ravi qu'il offrit à la rousse lorsqu'elle s'approcha de lui.
Tu es très en beauté Johanara. C'est un bal masqué mais comment ne pas reconnaître ta somptueuse chevelure de feu à nulle autre pareille. Veux tu boire...
Elle le coupa net posant son index sur les lèvres rosées.
Fais moi danser...
Ils dansèrent sans mot dire. La rousse s'accrocha à lui comme un bulot à son rocher, persuadée in petto que jamais plus elle n'aurait l'occasion de sentir d'aussi près l'arôme de sa peau, la douceur de ses cheveux blonds. Son souffle était zéphyr le long de sa nuque délicate. Elle nicha son visage au creux de son cou et l'étreinte de Nathan se fit moins timide.
Le temps leur échappa. Et tandis que les couples se liaient et se défaisaient sur la piste, que les accords devenaient plus lents ou au contraire redoublaient d'entrain , ils restaient enlacés , répétant inlassablement les mêmes pas de danse sans se soucier ni de la musique ni de leurs voisins.
C'était sans doute cette fille là qui avait fait rêver Nathan...
Limoges, De nos jours .
Et pas la Johanara qui lui lançait à présent des regards furibonds...
Vous voulez savoir maraud ce qu'est devenu cette jeune fille que vous avez tant aimé ? Elle est morte ! Crevée ! Quand on vous aura ouvert le ventre par deux fois, quand vous aurez vu mourir tout ceux que vous aimiez, vous pourrez l'ouvrir, Résidu de poulpe blond ! Vous parlez de jeux d'enfants ? Mais j'ai une famille à nourrir, des responsabilités. C'est bien beau de jouer les insouciantes mais ça n'assurera pas un avenir à mes surs et mes enfants.
Elle reprit son souffle avant de continuer.
Vous voulez savoir ce qui a changé ? Je ne suis plus une égoïste. Je ne vis plus pour les soirées mondaines, les voyages et les aventures trépidantes à lautre bout du pays. Savez-vous quAlexander, enfant, a passé plus de temps avec sa nourrice qu'avec sa mère ? Car jétais occupée à courir les routes avec mon vieil angevin. Je ne vis surtout plus pour lAmour Ce brasier qui a toujours dicté toutes mes décisions, tous mes choix Et pour me mener où? Une carrière politique médiocre, une situation financière désastreuse, un mari mort en me détestant certainement, une gamine qui ne connaitra jamais son père Alors il suffit. Je vais être une adulte, je vais être une Baronne. Et LAmour ne triomphera pas cette fois au détriment de la Raison. Jépouserai le lombric visqueux choisi par notre tante tyrannique, je sauverai mes terres, mes gens et ma famille.
Puis sapprochant de son cousin, elle lui étreignit les mains avec tendresse. Les larmes baignaient ses grands yeux lagons à présent.
Dites-lui adieu avec moi. Elle ne doit pas vous faire rêver cette insolente éprise de liberté, égocentrique, lunaire et indomptable. Cette éternelle rêveuse, cette idiote amoureuse Laissez la partir, elle ne vaut rien. Une écervelée, une pleurnicheuse, une bonne à rien
Soyez fière de la mère. Celle qui se sacrifie pour ses enfants. Celle qui tuerait si on leur faisait le moindre mal. Cette femme-là mérite quon rêve delle, pas lautre. Cette femme-là a un cur pour se préoccuper des siens et plus pour se soumettre aux tourments de lAmour. Je serai une bonne épouse pour cet homme que je naimerai sans nul doute jamais. Cest mon devoir.
_________________