Leyah
Besoin d'air ... Besoin d'air ... Besoin d'air ...
Comme une litanie qui sonnait dans sa caboche, la rouquine avait enfoncé sa capuche sur sa tête, bien fort, puis était sortie sans mot de plus au chevalier.
Les mots étaient bien inutiles, rester ainsi à côté d'une carcasse inerte était au dessus de ses forces.
S'il fallait choisir, elle choisirait l'éternel, même si on lui arrachait le cur, le corps et l'âme et qu'on lui brûlait les ailes, elle ne sentirait pas la douleur.
Douleur si vive, qu'elle crut un instant que son cur allait lui bondir hors de la poitrine.
Respiration saccadée, angoisse profonde, finalement que lui restait il ? Avoir la Foy...
S'éloignant petit a petit, d'une centaine de pas, une envie épouvantable de fuir au plus loin possible, avant de s'empêcher de s'écrouler en se posant vite fait sur un rondin trouvé en chemin. Y poser son fessier, juste pour ne pas tomber.
Eviter de croiser les yeux du chevalier, histoire de garder sa dignité, le sable n'était pas bon prétexte, la poussière non plus, c'était hors contexte et ce même si la qualité première qu'elle aimait chez son vassal était ce respect dont il était fait. Pour sur on pouvait bien en penser ce qu'on voulait du von Frayner, mais çà, on ne lui ôterait pas aux yeux de sa Suzeraine .
L'esprit en ébullition, elle entendit le grincement typique des roues ... toute bretonne qu'elle était, elle aurait pu penser a L Ankou .. période propice qui plus est pour que ces choses lui frappent la caboche, c'est donc un soupir de soulagement qui accompagna l'arrivée de Dufresne, avec un signe au chevalier. Savait on jamais, en pleine lui, il aurait été capable de lui décocher un carreau d'arbalète dans la trogne de l'homme de paille.
Murmure et hochement de tête, instinctivement, cette superstition fit que ses doigts vinrent se croiser.
Elle se perdait à défier le fil du temps même si il se lisait à l'imparfait, à ses yeux, quoi qu'il puisse arriver, sa folie serait le dernier présent, celui que l'on n'oublie jamais
S'il fallait renoncer à la douceur humaine et a la folie de leurs coeurs, elle chercherait les mots pour ne plus avoir de peine alors que pour eux sonnait l'heure.
Sauf que ...
Renoncer ne faisait pas partie de son vocabulaire, et quand bien même, elle le prononçait, parfois, il n'était jamais pensé.
Déjouer le sort, obsession intense et oppressante, ils avaient vécu bien trop de choses, bien trop de drames, et de joies que pour se perdre par une simple maladie, une fusion d'âmes ne pouvait s'achever comme cela. Pas sans tenter l'impossible.
Le Roy est mort ...
Le regard brulant, glandes lacrymales prêtes a exploser, garder son sang froid, toujours ... mais ne pas y parvenir.
Toute cette angoisse, cette peur, cette panique même, cette douleur si profonde qu'elle lui vrillait les tripes, finit par la faire imploser littéralement. La déglutition lui devint impossible, le regard fuyant, de chercher, vite fait, avant de se lever, courant presque sur quelques pas, finissant a genoux, et vomissant tripes et boyaux. Si seulement le mal pouvait également partir, mais il ne fallait pas rêver.... Une rage, folle, vint alors l'englober, pensées noires, et regard assassin, une moitié de soi qui s'envole, sans jamais être sure de pouvoir la retrouver un jour, tenter de s'en convaincre. Mais le manque de confiance a cela de beau, qu'il vous laisse a terre, comme une souche morte... morte .. elle l'était a présent à moité.
Fureur, rage, désespoir, tout n'était qu'une question de temps pour que cela sorte et une prière .. interne.. silencieuse .. apaiser les sens, apaiser l'esprit
"La terre jamais ne meurt,
Elle dort pour mieux renaître,
Puisse-t-elle me prêter sa force,
Terre, regarde moi et protège moi
Par la Terre, élément de vie maternel,
Je laisserai traverser par mes mains
Toute l'énergie guérisseuse et purificatrice
Par la Terre, élément de vie maternelle,
Je t'implore en ce soir
De me prêter ton essence bienfaitrice.
Terre, insufle-lui ta vie."
Lentement l'esprit se vide, tandis que difficilement elle se redresse, lil vide de sentiment, mais noyé du liquide salé qui lui roule a présent sur les joues. Dignité mon cul ! Quand la vie, d'un claquement de doigts, perd son sens le plus profond, la dignité devient secondaire. Comme il se plaisait a le lui rappeler " Aimer est douloureux", là, la seule chose qui lui venait en tête était de lui hurler doù elle était " Tu aurais mieux fait de te taire imbécile " . C'était un cauchemar, elle allait se réveiller, elle en était certaine, il fallait qu'elle s'en persuade. Au réveil, elle irait en son bureau , poserait son derrière sur la table de travail, lui ficherait une plume dans l'oreille pour le déconcentrer, ou renverserait un encrier juste pour l'emmerder. Ils deviseraient de choses et d'autres, et termineraient leur soirée, elle se calant confortablement en ses bras protecteur, savourant juste cet instant là, ou rien autour n'existait, et ou il finirait par lui murmurer a l'oreille, ces mots .. ceux qui toujours, la faisait sourire, ces mots .. bleus * ... Elle donnerait n'importe quoi pour que tout ceci ne soit que cauchemar, et se hurlerait sur elle même un " réveille toi bordel", bien senti afin d'en sortir.
Douce et lente agonie de la raison, ne plus penser a rien, vivre égoïstement avec sa douleur et n'en rien faire d'autre. Amputée d'une partie de soi, il est impossible de vivre pleinement, tout simplement. Tourbillon infernal, ses enfants, ses beaux frères, la famille, le Royaume, a cet instant même, pouvait bien crever, elle n'en avait cure, tout ce qui comptait était là : la douleur. Femme éteinte était elle avant lui, femme éteinte serait elle après lui. Nulle étincelle dans le regard, le dernier souffle avait sonné, le sien aussi. A la vie .. a la mort .. la mort gagnait un point, mais la bataille n'était pas terminée. Et quand bien même la perdrait elle, nul ne pourrait venir baiser sur la tombe de celui qui fut, le respect de l'honneur jusqu'au bout des ongles, elle l'avait promis.
Resserrant sa cape contre elle, elle revint chancelante poser fessier la ou il était précédemment, blanche comme la mort, les traits tirés, une esquisse de sourire sonnant totalement faux et a nouveau, les pensées s'envolèrent. Sans nul doute, le garde porteur de message devait avoir trouvé qui de droit, bientôt, d'autres allaient arriver. Sans nul doute, Cyprien et sa tronche de fouine, avait vu le cirque des deux hommes de confiance de la rousse, et allait alerter la Dona , une fois ceux ci de retour au bercail. Si certains sujets du royaume allaient danser de joie, d'autres pleureraient leur Roy, elle .. tout ce qu'elle voulait .. C'était fuir cet endroit, s'enfermer .. et pleurer
* Spéciale dédicace ^^
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Comme une litanie qui sonnait dans sa caboche, la rouquine avait enfoncé sa capuche sur sa tête, bien fort, puis était sortie sans mot de plus au chevalier.
Les mots étaient bien inutiles, rester ainsi à côté d'une carcasse inerte était au dessus de ses forces.
S'il fallait choisir, elle choisirait l'éternel, même si on lui arrachait le cur, le corps et l'âme et qu'on lui brûlait les ailes, elle ne sentirait pas la douleur.
Douleur si vive, qu'elle crut un instant que son cur allait lui bondir hors de la poitrine.
Respiration saccadée, angoisse profonde, finalement que lui restait il ? Avoir la Foy...
S'éloignant petit a petit, d'une centaine de pas, une envie épouvantable de fuir au plus loin possible, avant de s'empêcher de s'écrouler en se posant vite fait sur un rondin trouvé en chemin. Y poser son fessier, juste pour ne pas tomber.
Eviter de croiser les yeux du chevalier, histoire de garder sa dignité, le sable n'était pas bon prétexte, la poussière non plus, c'était hors contexte et ce même si la qualité première qu'elle aimait chez son vassal était ce respect dont il était fait. Pour sur on pouvait bien en penser ce qu'on voulait du von Frayner, mais çà, on ne lui ôterait pas aux yeux de sa Suzeraine .
L'esprit en ébullition, elle entendit le grincement typique des roues ... toute bretonne qu'elle était, elle aurait pu penser a L Ankou .. période propice qui plus est pour que ces choses lui frappent la caboche, c'est donc un soupir de soulagement qui accompagna l'arrivée de Dufresne, avec un signe au chevalier. Savait on jamais, en pleine lui, il aurait été capable de lui décocher un carreau d'arbalète dans la trogne de l'homme de paille.
Murmure et hochement de tête, instinctivement, cette superstition fit que ses doigts vinrent se croiser.
Elle se perdait à défier le fil du temps même si il se lisait à l'imparfait, à ses yeux, quoi qu'il puisse arriver, sa folie serait le dernier présent, celui que l'on n'oublie jamais
S'il fallait renoncer à la douceur humaine et a la folie de leurs coeurs, elle chercherait les mots pour ne plus avoir de peine alors que pour eux sonnait l'heure.
Sauf que ...
Renoncer ne faisait pas partie de son vocabulaire, et quand bien même, elle le prononçait, parfois, il n'était jamais pensé.
Déjouer le sort, obsession intense et oppressante, ils avaient vécu bien trop de choses, bien trop de drames, et de joies que pour se perdre par une simple maladie, une fusion d'âmes ne pouvait s'achever comme cela. Pas sans tenter l'impossible.
Le Roy est mort ...
Le regard brulant, glandes lacrymales prêtes a exploser, garder son sang froid, toujours ... mais ne pas y parvenir.
Toute cette angoisse, cette peur, cette panique même, cette douleur si profonde qu'elle lui vrillait les tripes, finit par la faire imploser littéralement. La déglutition lui devint impossible, le regard fuyant, de chercher, vite fait, avant de se lever, courant presque sur quelques pas, finissant a genoux, et vomissant tripes et boyaux. Si seulement le mal pouvait également partir, mais il ne fallait pas rêver.... Une rage, folle, vint alors l'englober, pensées noires, et regard assassin, une moitié de soi qui s'envole, sans jamais être sure de pouvoir la retrouver un jour, tenter de s'en convaincre. Mais le manque de confiance a cela de beau, qu'il vous laisse a terre, comme une souche morte... morte .. elle l'était a présent à moité.
Fureur, rage, désespoir, tout n'était qu'une question de temps pour que cela sorte et une prière .. interne.. silencieuse .. apaiser les sens, apaiser l'esprit
"La terre jamais ne meurt,
Elle dort pour mieux renaître,
Puisse-t-elle me prêter sa force,
Terre, regarde moi et protège moi
Par la Terre, élément de vie maternel,
Je laisserai traverser par mes mains
Toute l'énergie guérisseuse et purificatrice
Par la Terre, élément de vie maternelle,
Je t'implore en ce soir
De me prêter ton essence bienfaitrice.
Terre, insufle-lui ta vie."
Lentement l'esprit se vide, tandis que difficilement elle se redresse, lil vide de sentiment, mais noyé du liquide salé qui lui roule a présent sur les joues. Dignité mon cul ! Quand la vie, d'un claquement de doigts, perd son sens le plus profond, la dignité devient secondaire. Comme il se plaisait a le lui rappeler " Aimer est douloureux", là, la seule chose qui lui venait en tête était de lui hurler doù elle était " Tu aurais mieux fait de te taire imbécile " . C'était un cauchemar, elle allait se réveiller, elle en était certaine, il fallait qu'elle s'en persuade. Au réveil, elle irait en son bureau , poserait son derrière sur la table de travail, lui ficherait une plume dans l'oreille pour le déconcentrer, ou renverserait un encrier juste pour l'emmerder. Ils deviseraient de choses et d'autres, et termineraient leur soirée, elle se calant confortablement en ses bras protecteur, savourant juste cet instant là, ou rien autour n'existait, et ou il finirait par lui murmurer a l'oreille, ces mots .. ceux qui toujours, la faisait sourire, ces mots .. bleus * ... Elle donnerait n'importe quoi pour que tout ceci ne soit que cauchemar, et se hurlerait sur elle même un " réveille toi bordel", bien senti afin d'en sortir.
Douce et lente agonie de la raison, ne plus penser a rien, vivre égoïstement avec sa douleur et n'en rien faire d'autre. Amputée d'une partie de soi, il est impossible de vivre pleinement, tout simplement. Tourbillon infernal, ses enfants, ses beaux frères, la famille, le Royaume, a cet instant même, pouvait bien crever, elle n'en avait cure, tout ce qui comptait était là : la douleur. Femme éteinte était elle avant lui, femme éteinte serait elle après lui. Nulle étincelle dans le regard, le dernier souffle avait sonné, le sien aussi. A la vie .. a la mort .. la mort gagnait un point, mais la bataille n'était pas terminée. Et quand bien même la perdrait elle, nul ne pourrait venir baiser sur la tombe de celui qui fut, le respect de l'honneur jusqu'au bout des ongles, elle l'avait promis.
Resserrant sa cape contre elle, elle revint chancelante poser fessier la ou il était précédemment, blanche comme la mort, les traits tirés, une esquisse de sourire sonnant totalement faux et a nouveau, les pensées s'envolèrent. Sans nul doute, le garde porteur de message devait avoir trouvé qui de droit, bientôt, d'autres allaient arriver. Sans nul doute, Cyprien et sa tronche de fouine, avait vu le cirque des deux hommes de confiance de la rousse, et allait alerter la Dona , une fois ceux ci de retour au bercail. Si certains sujets du royaume allaient danser de joie, d'autres pleureraient leur Roy, elle .. tout ce qu'elle voulait .. C'était fuir cet endroit, s'enfermer .. et pleurer
* Spéciale dédicace ^^
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