Isleen

Quelques jours plus tard, un autre endroit, La mer, un petit coin de plage et des rochers, la même rousse.
La rousse se planque ? Peut être. Cette fois si, elle n’a pas choisi la taverne, elle a déjà tout dit en taverne, c’est confié à Gabrielle pour ce qu’elle était en droit de lui dire, sans y risquer sa tête. Là , elle a besoin d’air, d’air frais, salé, iodé, d’un coin calme seule, ou elle puisse ôter le masque. La plage, une petite plage, un bout dans un coin, près des rochers pour se donner l’impression d’être de retour en Irlande. Assise, les jambes relevées contre sa poitrine, le dos contre un rocher, les bras formant un étau sur elles, les cheveux indomptés tombant dans le dos, les épaules, quelques mèches sur le visage, mais l’irlandaise s’en moque, elle pleure en silence, le regard fixer sur l’horizon, sur cette mer qui ne ressemble en rien à celle de son enfance.
Oui, Isleen pleure, elle qui ne le fait jamais. Elle est seule, elle peu bien se montrer faible, elle pleure plutôt que d’hurler, de crier, elle a cette angoisse qui grandit en elle, qui enfle, s’amplifie. Elle pleure sur elle, sur les évènements. Elle pensait l’avoir fait disparaître, ou du moins l’avoir contenue. En un sens, les quelques discussions en taverne avec Audoin, l’y avait aidé. Elle sait ce qu’il veut et comment, elle sait ou elle va avec lui. Il n’est pas pour ce mariage, mais la préfére, elle, à n’importe quelle mégère qu’on lui mettra dans les pattes. Voyant l'état d'énervement dans lequel cette idée stupide la mettait, il lui avait dit de ne plus y penser, de ne pas s'en faire, même s’il se plaisait à l’y faire penser justement, c’était devenu un jeu pour lui. Et l'Irlandaise avait décidé après sa cuite mémorable de suivre son conseil. Aller savoir, il avait beau ne pas être un grand parleur, il avait un coté rassurant, ils s’entendaient bien, des amis, oui, on pouvait presque dire ça d’eux maintenant. Le garde et la cleptomane s’étaient finalement bien entendu, rapprochés, elle n’avait eu que cela de bon son idée au final. Mais pour autant, elle ne le souhaitait pas ce mariage, pas celui qu’il lui proposait. Bref, elle avait prit le parti de prendre cela de manière plus détendue, elle disait non, et encore et voilà, bien décider à profiter des moments que le garde passait avec elle - qu’il passait uniquement pour tenter de faire croire à leur patron qu’il s’évertuait de la convaincre- pour le connaître mieux le Blond
Et puis, il avait fallu deux soirées, trois passages en taverne à peine pour qu’elle revienne, cette boule d’angoisse, ce sentiment de panique qui vous étreint la poitrine, vous empêche de respirer. Une première soirée, sympathique qui avait si bien commencée, on parle, plaisante discute, de tout, de rien, de ce que les enfants peuvent faire de bêtises petits, voir même qu’ils continuent plus grand. Elle avait fait apparaître et disparaître des pièces, un fruit dans une poche…oui le souvenir de ces moments, était agréable, Louis l’attirait, lui plaisait, elle l'appréciait sans le connaître pour autant vraiment, certaines choses ne s'expliquent pas, mais se sentent, se ressentent. Et puis, elle avait oublié que Louis ne voulait plus s’attacher, trahi, il ne voulait plus aucuns liens, même celui de l'amitié n'était pour lui que du vent, ce n'est que le lendemain, encore en taverne, qu’elle s’était souvenu de cela, d’une première conversation entre eux sur ce sujet. Et elle, elle voulait se lier, mais avait peur de le faire, qu’on veuille la changer, encore, une de ces fichues contradictions avec lesquelles chacun vit ou presque. Elle aimait sa présence, mais elle lui faisait penser à sa nièce, alors elle se trompait forcément sur ce qu’il se passait entre eux, il ne pouvait y avoir d'histoire, foutu d’avance, foutu à cause du Grand, faut un coupable, et il fait parfaitement l’affaire. Sans compter la dernière des soirées, la proposition faite par Enzo à Louis, pour qu’elle, elle est sa liberté. La rouquine en avait honte, sur le moment, ça avait été un cauchemar, cela l’était toujours d’ailleurs. Comment avait-il pu avoir une telle idée, elle n’en savait rien. Mais jamais non jamais elle ne pourrait lui demander ça, jamais ça ne lui serait venu à l’esprit. Encore, elle, lui demander à elle, elle aurait compris, c'est elle qui a besoin de reprendre le contrôle, mais pas à Louis, non. Sa liberté. C’était à elle de payer le prix, pas aux autres. Pas à sa place. Pas comme cela. Et dire qu'il ne semblait même pas lui en vouloir, lui qui n’avait voulu que faire annuler ce foutu mariage, pour qu’elle ne soit plus triste à cette pensée. Oui honte elle avait honte, s’était excusée auprès de lui, de cette proposition du Grand et ils avaient ensuite passé le reste de la soirée comme si de rien, avec les autres.
Les mains se resserrent un peu plus, la rouquine tient pour ne pas s’écrouler se disloquer, elle a cette impression, que si elle dessert, elle s’écroule, ne pourra plus se relever, un poids qui l'empêche de respirer pleinement, qui lui comprime le coeur. Elle, doit être forte, elle doit ternir, mais c’est si difficile parfois.
Enzo était bien comme Phyl, comme son père au final. Elle avait fait des efforts pourtant, elle lui donnait du vous, maintenant presque tout le temps, polie, respectueuse aussi, la plus part du temps, et devant des étrangers à la mesnie, elle faisait attention. Bon, il y avait bien de temps en temps, un "Boss " qui trainait par là, ou un "patron" plutôt qu’un "Monsieur"mais il ne pouvait pas tellement redire de son comportement, elle l’avait même sorti des flammes, elle n''avait même pas eu un merci pour cela, rien. Et au final, il la rejetait, lui aussi. C’était quoi sinon qu’un rejet ce qu’il lui faisait vivre ? Qu’il pense qu’elle et Audoin puissent se marier, à la limite elle pouvait comprendre, de manière froide et calculatrice, on les unis, ainsi pas de membre étranger à la mesnie que l’on ait pas choisi. Mais, elle avait dit non, il avait dit non. Monsieur, lui disait qu’Audoin pouvait faire ce qu’il voulait, qu’il ne lui dirait pas d’arrêter de la demande en mariage, lorsqu’elle lui avait demandé s’il pouvait dire au Blond d’arrêter, et à ce dernier justement il disait "marié ou viré" donc marié avec elle. Ou est le rejet me direz vous ? Dans la tête de l’irlandaise c’est simple, il ne prend pas en compte son non, insiste dès qu’il le peut, en taverne, ou ailleurs "Isleen est fiancée." "Isleen est promise" , il sait qu’elle a dit non, mais il continu, il lui pourri la vie, fait en sorte qu’elle reste seule et disponible pour dire "oui" à Audoin. En fait il en a mare d’elle, souhaite simplement qu’elle craque, remette sa démission ou tout simplement qu’elle dépasse les bornes pour tout simplement la renvoyer. Tout comme cette proposition faite à Louis " je lui rend sa liberté d’épouser qui elle souhaite, mais en échange… ". Oui honte, elle avait honte. Comment pourrait-elle se regarder en face, si elle laissait faire une chose pareille. Elle ne pouvait pas, et l’angoisse revenait insidieuse en elle. Voilà donc comment, elle voit la situation la rouquine dans les méandres de son esprit. C’est qu’elle a déjà du tout quitter une fois, son pays, son clan, pour ne pas avoir à plier, avoir décidé de garder au moins la maitrise d’une partie de sa vie, sinon toute. Son père, l’avait mise lui même dans le rafiot à destination de la France, débarrassé de sa batarde irrespectueuse et incapable d’être domptée, hop, c’est facile, on ne veut plus, on renie, on jette.
Isleen, un cri dissimuler : acceptez moi t-elle que je suis, aimez moi pour ce que je suis, ne me rejetez pas, ne faite pas comme mon père, comme Phyl…
Elle voudrait pouvoir rester à son service, auprès de Gabrielle, de ceux qu’elle connaît et apprécie, et décider de qui elle épousera ou pas, aimera ou pas, être simplement telle qu'elle est, sans qu'on veuille la changer. Est ce trop demandé ? Ne peut-on la prendre telle qu’elle est avec ses imperfections, ses contradictions ? N'y a-t-elle au final pas le droit? Doit-elle cette fois si, choisir volontairement de tout abandonné, de repartir à zéro, seule ? Non, l'exilée qu'elle est n'y arrivera pas, ne veut pas, plus, elle a déjà perdu son pays, son clan, sa liberté d’aller et venir en étant au service du Grand. Elle ne veut pas perdre le peu qu’elle est acquis : ses amis. Si elle démissionne, s’il la vire, il fera en sorte qu’elle ne puisse plus les voir, elle le sait, le sent en elle, il en est capable, sans se rendre compte du mal qu’il fait. Elle sera alors définitivement seule. Elle ne veut plus être seule. La minipouce est vraiment petite sur cette plage, ce matin là aux termes de sa nuit blanche, un minipouce petit mais pas si costaud que ça, et la mer de son léger flux et reflux le lui chuchote insidieusement….
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La rousse se planque ? Peut être. Cette fois si, elle n’a pas choisi la taverne, elle a déjà tout dit en taverne, c’est confié à Gabrielle pour ce qu’elle était en droit de lui dire, sans y risquer sa tête. Là , elle a besoin d’air, d’air frais, salé, iodé, d’un coin calme seule, ou elle puisse ôter le masque. La plage, une petite plage, un bout dans un coin, près des rochers pour se donner l’impression d’être de retour en Irlande. Assise, les jambes relevées contre sa poitrine, le dos contre un rocher, les bras formant un étau sur elles, les cheveux indomptés tombant dans le dos, les épaules, quelques mèches sur le visage, mais l’irlandaise s’en moque, elle pleure en silence, le regard fixer sur l’horizon, sur cette mer qui ne ressemble en rien à celle de son enfance.
Oui, Isleen pleure, elle qui ne le fait jamais. Elle est seule, elle peu bien se montrer faible, elle pleure plutôt que d’hurler, de crier, elle a cette angoisse qui grandit en elle, qui enfle, s’amplifie. Elle pleure sur elle, sur les évènements. Elle pensait l’avoir fait disparaître, ou du moins l’avoir contenue. En un sens, les quelques discussions en taverne avec Audoin, l’y avait aidé. Elle sait ce qu’il veut et comment, elle sait ou elle va avec lui. Il n’est pas pour ce mariage, mais la préfére, elle, à n’importe quelle mégère qu’on lui mettra dans les pattes. Voyant l'état d'énervement dans lequel cette idée stupide la mettait, il lui avait dit de ne plus y penser, de ne pas s'en faire, même s’il se plaisait à l’y faire penser justement, c’était devenu un jeu pour lui. Et l'Irlandaise avait décidé après sa cuite mémorable de suivre son conseil. Aller savoir, il avait beau ne pas être un grand parleur, il avait un coté rassurant, ils s’entendaient bien, des amis, oui, on pouvait presque dire ça d’eux maintenant. Le garde et la cleptomane s’étaient finalement bien entendu, rapprochés, elle n’avait eu que cela de bon son idée au final. Mais pour autant, elle ne le souhaitait pas ce mariage, pas celui qu’il lui proposait. Bref, elle avait prit le parti de prendre cela de manière plus détendue, elle disait non, et encore et voilà, bien décider à profiter des moments que le garde passait avec elle - qu’il passait uniquement pour tenter de faire croire à leur patron qu’il s’évertuait de la convaincre- pour le connaître mieux le Blond
Et puis, il avait fallu deux soirées, trois passages en taverne à peine pour qu’elle revienne, cette boule d’angoisse, ce sentiment de panique qui vous étreint la poitrine, vous empêche de respirer. Une première soirée, sympathique qui avait si bien commencée, on parle, plaisante discute, de tout, de rien, de ce que les enfants peuvent faire de bêtises petits, voir même qu’ils continuent plus grand. Elle avait fait apparaître et disparaître des pièces, un fruit dans une poche…oui le souvenir de ces moments, était agréable, Louis l’attirait, lui plaisait, elle l'appréciait sans le connaître pour autant vraiment, certaines choses ne s'expliquent pas, mais se sentent, se ressentent. Et puis, elle avait oublié que Louis ne voulait plus s’attacher, trahi, il ne voulait plus aucuns liens, même celui de l'amitié n'était pour lui que du vent, ce n'est que le lendemain, encore en taverne, qu’elle s’était souvenu de cela, d’une première conversation entre eux sur ce sujet. Et elle, elle voulait se lier, mais avait peur de le faire, qu’on veuille la changer, encore, une de ces fichues contradictions avec lesquelles chacun vit ou presque. Elle aimait sa présence, mais elle lui faisait penser à sa nièce, alors elle se trompait forcément sur ce qu’il se passait entre eux, il ne pouvait y avoir d'histoire, foutu d’avance, foutu à cause du Grand, faut un coupable, et il fait parfaitement l’affaire. Sans compter la dernière des soirées, la proposition faite par Enzo à Louis, pour qu’elle, elle est sa liberté. La rouquine en avait honte, sur le moment, ça avait été un cauchemar, cela l’était toujours d’ailleurs. Comment avait-il pu avoir une telle idée, elle n’en savait rien. Mais jamais non jamais elle ne pourrait lui demander ça, jamais ça ne lui serait venu à l’esprit. Encore, elle, lui demander à elle, elle aurait compris, c'est elle qui a besoin de reprendre le contrôle, mais pas à Louis, non. Sa liberté. C’était à elle de payer le prix, pas aux autres. Pas à sa place. Pas comme cela. Et dire qu'il ne semblait même pas lui en vouloir, lui qui n’avait voulu que faire annuler ce foutu mariage, pour qu’elle ne soit plus triste à cette pensée. Oui honte elle avait honte, s’était excusée auprès de lui, de cette proposition du Grand et ils avaient ensuite passé le reste de la soirée comme si de rien, avec les autres.
Les mains se resserrent un peu plus, la rouquine tient pour ne pas s’écrouler se disloquer, elle a cette impression, que si elle dessert, elle s’écroule, ne pourra plus se relever, un poids qui l'empêche de respirer pleinement, qui lui comprime le coeur. Elle, doit être forte, elle doit ternir, mais c’est si difficile parfois.
Enzo était bien comme Phyl, comme son père au final. Elle avait fait des efforts pourtant, elle lui donnait du vous, maintenant presque tout le temps, polie, respectueuse aussi, la plus part du temps, et devant des étrangers à la mesnie, elle faisait attention. Bon, il y avait bien de temps en temps, un "Boss " qui trainait par là, ou un "patron" plutôt qu’un "Monsieur"mais il ne pouvait pas tellement redire de son comportement, elle l’avait même sorti des flammes, elle n''avait même pas eu un merci pour cela, rien. Et au final, il la rejetait, lui aussi. C’était quoi sinon qu’un rejet ce qu’il lui faisait vivre ? Qu’il pense qu’elle et Audoin puissent se marier, à la limite elle pouvait comprendre, de manière froide et calculatrice, on les unis, ainsi pas de membre étranger à la mesnie que l’on ait pas choisi. Mais, elle avait dit non, il avait dit non. Monsieur, lui disait qu’Audoin pouvait faire ce qu’il voulait, qu’il ne lui dirait pas d’arrêter de la demande en mariage, lorsqu’elle lui avait demandé s’il pouvait dire au Blond d’arrêter, et à ce dernier justement il disait "marié ou viré" donc marié avec elle. Ou est le rejet me direz vous ? Dans la tête de l’irlandaise c’est simple, il ne prend pas en compte son non, insiste dès qu’il le peut, en taverne, ou ailleurs "Isleen est fiancée." "Isleen est promise" , il sait qu’elle a dit non, mais il continu, il lui pourri la vie, fait en sorte qu’elle reste seule et disponible pour dire "oui" à Audoin. En fait il en a mare d’elle, souhaite simplement qu’elle craque, remette sa démission ou tout simplement qu’elle dépasse les bornes pour tout simplement la renvoyer. Tout comme cette proposition faite à Louis " je lui rend sa liberté d’épouser qui elle souhaite, mais en échange… ". Oui honte, elle avait honte. Comment pourrait-elle se regarder en face, si elle laissait faire une chose pareille. Elle ne pouvait pas, et l’angoisse revenait insidieuse en elle. Voilà donc comment, elle voit la situation la rouquine dans les méandres de son esprit. C’est qu’elle a déjà du tout quitter une fois, son pays, son clan, pour ne pas avoir à plier, avoir décidé de garder au moins la maitrise d’une partie de sa vie, sinon toute. Son père, l’avait mise lui même dans le rafiot à destination de la France, débarrassé de sa batarde irrespectueuse et incapable d’être domptée, hop, c’est facile, on ne veut plus, on renie, on jette.
Isleen, un cri dissimuler : acceptez moi t-elle que je suis, aimez moi pour ce que je suis, ne me rejetez pas, ne faite pas comme mon père, comme Phyl…
Elle voudrait pouvoir rester à son service, auprès de Gabrielle, de ceux qu’elle connaît et apprécie, et décider de qui elle épousera ou pas, aimera ou pas, être simplement telle qu'elle est, sans qu'on veuille la changer. Est ce trop demandé ? Ne peut-on la prendre telle qu’elle est avec ses imperfections, ses contradictions ? N'y a-t-elle au final pas le droit? Doit-elle cette fois si, choisir volontairement de tout abandonné, de repartir à zéro, seule ? Non, l'exilée qu'elle est n'y arrivera pas, ne veut pas, plus, elle a déjà perdu son pays, son clan, sa liberté d’aller et venir en étant au service du Grand. Elle ne veut pas perdre le peu qu’elle est acquis : ses amis. Si elle démissionne, s’il la vire, il fera en sorte qu’elle ne puisse plus les voir, elle le sait, le sent en elle, il en est capable, sans se rendre compte du mal qu’il fait. Elle sera alors définitivement seule. Elle ne veut plus être seule. La minipouce est vraiment petite sur cette plage, ce matin là aux termes de sa nuit blanche, un minipouce petit mais pas si costaud que ça, et la mer de son léger flux et reflux le lui chuchote insidieusement….
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