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[RP]Quand une rousse se planque...

Isleen
Quelques jours plus tard, un autre endroit, La mer, un petit coin de plage et des rochers, la même rousse.

La rousse se planque ? Peut être. Cette fois si, elle n’a pas choisi la taverne, elle a déjà tout dit en taverne, c’est confié à Gabrielle pour ce qu’elle était en droit de lui dire, sans y risquer sa tête. Là , elle a besoin d’air, d’air frais, salé, iodé, d’un coin calme seule, ou elle puisse ôter le masque. La plage, une petite plage, un bout dans un coin, près des rochers pour se donner l’impression d’être de retour en Irlande. Assise, les jambes relevées contre sa poitrine, le dos contre un rocher, les bras formant un étau sur elles, les cheveux indomptés tombant dans le dos, les épaules, quelques mèches sur le visage, mais l’irlandaise s’en moque, elle pleure en silence, le regard fixer sur l’horizon, sur cette mer qui ne ressemble en rien à celle de son enfance.

Oui, Isleen pleure, elle qui ne le fait jamais. Elle est seule, elle peu bien se montrer faible, elle pleure plutôt que d’hurler, de crier, elle a cette angoisse qui grandit en elle, qui enfle, s’amplifie. Elle pleure sur elle, sur les évènements. Elle pensait l’avoir fait disparaître, ou du moins l’avoir contenue. En un sens, les quelques discussions en taverne avec Audoin, l’y avait aidé. Elle sait ce qu’il veut et comment, elle sait ou elle va avec lui. Il n’est pas pour ce mariage, mais la préfére, elle, à n’importe quelle mégère qu’on lui mettra dans les pattes. Voyant l'état d'énervement dans lequel cette idée stupide la mettait, il lui avait dit de ne plus y penser, de ne pas s'en faire, même s’il se plaisait à l’y faire penser justement, c’était devenu un jeu pour lui. Et l'Irlandaise avait décidé après sa cuite mémorable de suivre son conseil. Aller savoir, il avait beau ne pas être un grand parleur, il avait un coté rassurant, ils s’entendaient bien, des amis, oui, on pouvait presque dire ça d’eux maintenant. Le garde et la cleptomane s’étaient finalement bien entendu, rapprochés, elle n’avait eu que cela de bon son idée au final. Mais pour autant, elle ne le souhaitait pas ce mariage, pas celui qu’il lui proposait. Bref, elle avait prit le parti de prendre cela de manière plus détendue, elle disait non, et encore et voilà, bien décider à profiter des moments que le garde passait avec elle - qu’il passait uniquement pour tenter de faire croire à leur patron qu’il s’évertuait de la convaincre- pour le connaître mieux le Blond

Et puis, il avait fallu deux soirées, trois passages en taverne à peine pour qu’elle revienne, cette boule d’angoisse, ce sentiment de panique qui vous étreint la poitrine, vous empêche de respirer. Une première soirée, sympathique qui avait si bien commencée, on parle, plaisante discute, de tout, de rien, de ce que les enfants peuvent faire de bêtises petits, voir même qu’ils continuent plus grand. Elle avait fait apparaître et disparaître des pièces, un fruit dans une poche…oui le souvenir de ces moments, était agréable, Louis l’attirait, lui plaisait, elle l'appréciait sans le connaître pour autant vraiment, certaines choses ne s'expliquent pas, mais se sentent, se ressentent. Et puis, elle avait oublié que Louis ne voulait plus s’attacher, trahi, il ne voulait plus aucuns liens, même celui de l'amitié n'était pour lui que du vent, ce n'est que le lendemain, encore en taverne, qu’elle s’était souvenu de cela, d’une première conversation entre eux sur ce sujet. Et elle, elle voulait se lier, mais avait peur de le faire, qu’on veuille la changer, encore, une de ces fichues contradictions avec lesquelles chacun vit ou presque. Elle aimait sa présence, mais elle lui faisait penser à sa nièce, alors elle se trompait forcément sur ce qu’il se passait entre eux, il ne pouvait y avoir d'histoire, foutu d’avance, foutu à cause du Grand, faut un coupable, et il fait parfaitement l’affaire. Sans compter la dernière des soirées, la proposition faite par Enzo à Louis, pour qu’elle, elle est sa liberté. La rouquine en avait honte, sur le moment, ça avait été un cauchemar, cela l’était toujours d’ailleurs. Comment avait-il pu avoir une telle idée, elle n’en savait rien. Mais jamais non jamais elle ne pourrait lui demander ça, jamais ça ne lui serait venu à l’esprit. Encore, elle, lui demander à elle, elle aurait compris, c'est elle qui a besoin de reprendre le contrôle, mais pas à Louis, non. Sa liberté. C’était à elle de payer le prix, pas aux autres. Pas à sa place. Pas comme cela. Et dire qu'il ne semblait même pas lui en vouloir, lui qui n’avait voulu que faire annuler ce foutu mariage, pour qu’elle ne soit plus triste à cette pensée. Oui honte elle avait honte, s’était excusée auprès de lui, de cette proposition du Grand et ils avaient ensuite passé le reste de la soirée comme si de rien, avec les autres.

Les mains se resserrent un peu plus, la rouquine tient pour ne pas s’écrouler se disloquer, elle a cette impression, que si elle dessert, elle s’écroule, ne pourra plus se relever, un poids qui l'empêche de respirer pleinement, qui lui comprime le coeur. Elle, doit être forte, elle doit ternir, mais c’est si difficile parfois.

Enzo était bien comme Phyl, comme son père au final. Elle avait fait des efforts pourtant, elle lui donnait du vous, maintenant presque tout le temps, polie, respectueuse aussi, la plus part du temps, et devant des étrangers à la mesnie, elle faisait attention. Bon, il y avait bien de temps en temps, un "Boss " qui trainait par là, ou un "patron" plutôt qu’un "Monsieur"mais il ne pouvait pas tellement redire de son comportement, elle l’avait même sorti des flammes, elle n''avait même pas eu un merci pour cela, rien. Et au final, il la rejetait, lui aussi. C’était quoi sinon qu’un rejet ce qu’il lui faisait vivre ? Qu’il pense qu’elle et Audoin puissent se marier, à la limite elle pouvait comprendre, de manière froide et calculatrice, on les unis, ainsi pas de membre étranger à la mesnie que l’on ait pas choisi. Mais, elle avait dit non, il avait dit non. Monsieur, lui disait qu’Audoin pouvait faire ce qu’il voulait, qu’il ne lui dirait pas d’arrêter de la demande en mariage, lorsqu’elle lui avait demandé s’il pouvait dire au Blond d’arrêter, et à ce dernier justement il disait "marié ou viré" donc marié avec elle. Ou est le rejet me direz vous ? Dans la tête de l’irlandaise c’est simple, il ne prend pas en compte son non, insiste dès qu’il le peut, en taverne, ou ailleurs "Isleen est fiancée." "Isleen est promise" , il sait qu’elle a dit non, mais il continu, il lui pourri la vie, fait en sorte qu’elle reste seule et disponible pour dire "oui" à Audoin. En fait il en a mare d’elle, souhaite simplement qu’elle craque, remette sa démission ou tout simplement qu’elle dépasse les bornes pour tout simplement la renvoyer. Tout comme cette proposition faite à Louis " je lui rend sa liberté d’épouser qui elle souhaite, mais en échange… ". Oui honte, elle avait honte. Comment pourrait-elle se regarder en face, si elle laissait faire une chose pareille. Elle ne pouvait pas, et l’angoisse revenait insidieuse en elle. Voilà donc comment, elle voit la situation la rouquine dans les méandres de son esprit. C’est qu’elle a déjà du tout quitter une fois, son pays, son clan, pour ne pas avoir à plier, avoir décidé de garder au moins la maitrise d’une partie de sa vie, sinon toute. Son père, l’avait mise lui même dans le rafiot à destination de la France, débarrassé de sa batarde irrespectueuse et incapable d’être domptée, hop, c’est facile, on ne veut plus, on renie, on jette.

Isleen, un cri dissimuler : acceptez moi t-elle que je suis, aimez moi pour ce que je suis, ne me rejetez pas, ne faite pas comme mon père, comme Phyl…
Elle voudrait pouvoir rester à son service, auprès de Gabrielle, de ceux qu’elle connaît et apprécie, et décider de qui elle épousera ou pas, aimera ou pas, être simplement telle qu'elle est, sans qu'on veuille la changer. Est ce trop demandé ? Ne peut-on la prendre telle qu’elle est avec ses imperfections, ses contradictions ? N'y a-t-elle au final pas le droit? Doit-elle cette fois si, choisir volontairement de tout abandonné, de repartir à zéro, seule ? Non, l'exilée qu'elle est n'y arrivera pas, ne veut pas, plus, elle a déjà perdu son pays, son clan, sa liberté d’aller et venir en étant au service du Grand. Elle ne veut pas perdre le peu qu’elle est acquis : ses amis. Si elle démissionne, s’il la vire, il fera en sorte qu’elle ne puisse plus les voir, elle le sait, le sent en elle, il en est capable, sans se rendre compte du mal qu’il fait. Elle sera alors définitivement seule. Elle ne veut plus être seule. La minipouce est vraiment petite sur cette plage, ce matin là aux termes de sa nuit blanche, un minipouce petit mais pas si costaud que ça, et la mer de son léger flux et reflux le lui chuchote insidieusement….

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Audoin
[Le même jour, pas bien loin, la plage. Les embruns. Un gorille bien dans la mer...de...]

La plage. Les embruns. Les rochers du coin. Un plus accueillant que les autres. Une canne. Un fil. Un appât.
La paix.
Surtout, la paix.

C'est qu'il a besoin de solitude, en ce moment, Audoin. Et il en jouit fort peu. D'instants de solitude.
La pêche, il peut. Il a de temps en temps quelques heures pour s'éclipser. Seul, face à la mer (j'aurais pu grandir*, oui, on sait), il réfléchit.
C'est qu'il est dedans jusqu'au cou, le garde du corps.
Se marier ou partir. Il n'a pas le choix.
Et son patron s'est mis dans l'idée de lui faire épouser la rouquine. L'idée, en soi, est compréhensible. Enzo veut un fils d'Audoin pour veiller sur son fils. Quel meilleure alliance que le fils d'un mercenaire et celui d'une voleuse ?
L'idée serait très tentante pour n'importe qui. Pas pour Audoin.

Audoin n'aime personne. Surtout pas une femme. Se marier, ça ne l'intéresse pas. Il n'a pas de bien à transmettre. Il n'a pas envie d'un héritier. Ça ne l'intéresse pas. Un enfant, il en a déjà élevé un. La seule personne au monde qu'il aime. Enzo.
Amoureux ? Jamais. Pourquoi faire ? Un peu de détente à l'horizontale ? Il y a des catins, pour ça. Pas de séduction, pas de soucis, bonjour, merci, au revoir. Rien de plus sain qu'une relation tarifée, quand il s'agit de se détendre. L'amour ne l'intéresse pas.

Mais puisqu'il n'a pas le choix, puisqu'il est « marié ou viré », égoïstement, la rouquine lui conviendrait. Il avait pensé à lui proposer un marché. Il l'avait fait. Elle ne lui avait pas vraiment rit au nez, non. Mais elle était bien jeune encore, elle avait des rêves plein la tête.
C'était bien normal, aux yeux du vieux blasé qu'il était.
Depuis ?
Depuis, ils ne cessaient de se rapprocher, amicalement. La petite voleuse allait devenir son amie, en plus d'être sa plus proche collègue.
Et s'il ne l'aimait pas, s'il ne l'aimerait jamais, elle ne l'en touchait pas moins. Une gamine qu'il aimerait protéger.
L'épouser, c'était la protéger, se disait-il régulièrement. Avant de s'interroger sur le bien-fondé de cette idée. Ne pensait-il pas cela juste pour se conforter dans son envie de l'épouser ?
Se voyait-il passer le restant de ses jours à dormir près d'elle ? Dans la pièce d'à coté, s'il respectait le marché qu'il avait lui même proposé. Tout contre, s'il respectait les ordres de son patron, pour lui faire un enfant.
En général, c'était à cet instant là qu'un frisson de dégoût l'assaillait.
Pas que la jeune fille soit repoussante, loin de là. Mais l'idée de ses mains rugueuses de soldat sur le corps blanc de l'Irlandaise avait quelque chose de déplacé. Malséant. Impie. Profanatoire.
L'idée de devoir l'assaillir, la saillir, comme on le ferait d'une pouliche, pour se reproduire, le révulsait proprement.

Il savait qu'il devait demander à Monsieur de revoir ses idées. De lui trouver une rombière aux hanches larges et aux reins solides, qui lui ferait de beaux enfants bien gaillards.
Puisqu'il était prêt à se soumettre aux désirs de son maître, il lui fallait accepter toutes les conséquences. Et cesser de caresser l'idée salvatrice d'être marié à quelqu'un qu'on apprécie.

Et cesser de caresser l'image d'une chute de reins à la peau laiteuse, accessoirement.

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*Calogero/Passi
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Isleen
Pleure un bon coup ma p'tite Isleen*
Si t'as le moral à zéro
On peut pas toujours se marrer
Ça fait du bien d'pleurer
Pleure un bon coup laisse-toi aller
Même si ça peut pas t'consoler
Le cafard quand ça fout le camp
Faut qu'ça fasse du boucan
Faut pas avoir peur de chialer
Laisse couler tout c'qui doit couler
Même si on t'a dit qu'c'est pas bien
De montrer son chagrin
Les larmes c'est fait pour tomber
Même si tu t'sens un p'tit bébé
Tout ce qui peut te faire souffrir
Y a pas d'raisons d'en rire
Pleure un bon coup ma p'tite rouquine*
Si t'as le moral à zéro
Laisse couler tes yeux fais pas gaffe
Si t'as l'coeur en carafe

Francis Lalanne - Pleure un bon coup ma p'tite Véro

Pleurer un bon coup et repartir, tomber et se redresser, oui et ? Et bien ca n’arrange en rien la situation, ça ne donne aucune solution, évidement, pleurer c’est avouer une certaine faiblesse, être faible c’est se faire manger toute crue, il ne faut pas l’être, Isleen l’a apprit tôt. Mais pleurer, ça fait du bien à la rouquine, alors elle a pleuré, évacué le trop plein, tel un volcan is non irlandais menaçant d’exploser, de se détruire, elle cède sous la pression, ne contient plus en elle, laisse tomber les larmes. Certains, certaines frappent, hurlent, crient, balancent ce qui leur tombe sous la main, l’irlandaise laisse couler le trop plein, oh bien sur il lui arrive aussi d’exploser, des petites explosions ou les choses à sa portée se retrouvent éparpillées en milles morceaux au pied d’un mur, qui le pauvre n’avait rien fait à part être là, mais rien d’irrémédiable. Une bonne séance d’apitoiement sur soi-même.

Pathétique ? Surement, de toute manière, elle n’est plus à sa près maintenant. Elle va perdre ses amis, se faire virer, elle aurait aimer garder son emploi, s’était accroché à l’idée qu’il finirait par renoncer, pour cela qu’elle n’avait pas démissionner, mais non il était aussi buté qu’un âne, voir plus. Gabrielle, Audoin, elle avait apprit à les connaître, à leur faire confiance, s’était rapprochée d’eux, des amis, dans ce qu’elle comprenait de la signification d’un tel mot, voilà ce qu’ils étaient pour elle, les deux seuls avec qui elle avait jusque là nouer de vrais liens, durables. Mais à choisir entre elle et le Grand, elle savait vers qui irait le choix, le minipouce ne faisait pas le poids. Enzo était la personne la plus importante pour eux : époux pour l’une, fils adoptif pour l’autre.

Louis a-t-il raison au final ? Les relations ne sont–elles que du vent ? Les sentiments ne sont-ils que de la poudre aux yeux, un espoir pathétique pour vous faire avancer, vous faire croire que tout peu changer ? Que restent-ils dans la difficulté ? Un soupire s’échappe des lèvres de la rouquine, alors qu’elle se redresse, sèche la fin des larmes. Elle aura la réponse bientôt, il lui suffit d’attendre la nuit tomber, ce soir, elle le sait tout sera fini. Elle sera seule. Autant s’y résoudre. Elle qui l’étonne c’est son étrange passivité face aux événements qui s’enchainent, sans qu’elle arrive à prendre pied et se révolte vraiment. Son regard se perd un moment sur ce qui ne ressemble en rien à une mer digne de ce nom avant de ce fixer sur le rivage. Un sourire s’esquisse alors qu’elle reconnaît la silhouette de l’homme, et que machinalement elle s’en rapproche. Elle sait, c’est pour lui, eux, qu’elle ne se rebelle pas, elle ne veut pas qu’ils leur arrive quelque chose par sa faute, elle connaît le Grand maintenant, il est capable du meilleur comme du pire, et souvent du pire… renvoyer Audoin, enfermer frapper Gabrielle, quant à Louis, même s’il ne l’aime pas, elle ne veut pas pour autant qu’il subisse les conséquences, pour elle s’est foutue, alors autant que pour eux, ça ne le soit pas, elle laisse faire. Elle tient à eux, oui, elle qui ne se lie pas, n’attend rien des autres, elle tient à eux, et au final s’est mise à espérer, à attendre d’eux, attention, affection. Même du Grand elle attendait, quoi ? Elle ne sait pas, mais il y avait une attente.

L’irlandaise s’arrête, elle a changé et ne s’en rend compte que maintenant. Ça allait être dur de se retrouver à nouveau seule.

Elle s’est rapprochée du Blond, s’est bien lui qu’elle a vu au loin, un léger sourire, elle se rapproche, s’assoit à ses cotés sans un mot, fixe son regard sur la mer. Elle se sent bien à ses cotés, c’est simple, rassurant, une amitié et rien d’autre, l’épouser aurait été facile au final, mais pas ainsi, pas comme cela, pas sur ordre. Non, ça Isleen ne le veut pas, sur ça elle ne bougera pas d’un pouce dans sa décision, ils finiraient par se détester, l’un comme l’autre, l’amitié finiraient en cendre. Et autrement ? Aurait-elle pu ? La question ne se pose pas, puisqu’il n’aurait jamais été a lui poser La question. Au final, il n’avait posé aucune question.


Ca mord ? Non j'pari, normal j’suis sur qu’tu leur fait peur avec ton air renfrogné

Elle lui sourit taquine, la tristesse est là, mais bien cachée derrière un sourire. Laissons les problèmes pour plus tard Audoin, laissons tout cela pour après, laissons les sombres pensées, les inquiétudes, profitons simplement d’un bon moment entre amis. Ce soir, je sais ce qui arrivera, toi pas encore, ce n'est pas si grave, en attendant, laissons tout cela de coté.

*Véro remplacé par Isleen puis par rouquine

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Audoin
Penser à une chute de reins, et subitement en voir la propriétaire sous votre nez, ça surprend toujours.
De là à rougir, peut être pas. Mais avoir l'air carrément surpris, voire même un poil coupable, c'est plus que possible.

Vite, vite, masquer son trouble par un sourire moqueur.


Bah, je viens pas spécialement pour prendre du poisson.

Il sourit. Encore. Clairement, il est mal à l'aise. Pas à l'étroit dans ses braies non, je vous vois venir. Il pourrait désirer ce corps là. Plus facilement que n'importe quelle rombière aux hanches larges.
Mais c'est mal.
Parce qu'il est plus vieux qu'elle, et qu'elle n'éprouve rien pour lui. Si ce n'est peut être un peu d'amitié.
Et que les relations tarifées c'est encore le plus simple.


Viens, assieds toi.

Une flasque d'alcool est sortie de sa ceinture, et tendue à la rousse.
Et dès qu'elle est assise, il l'enlace.

De toutes façons, ce soir ça sera fini. Il ira trouver Monsieur pour lui dire qu'une grosse femme lui conviendrait mieux, une femme, une vraie, capable d'enfanter. Pas une petite rousse aussi élancée qu'une fée, à la fragile peau de lait et aux yeux si sombres. Et aux cheveux de feu.

Il n'aurait pas du.
Il se posait déjà bien assez de questions. Pourquoi fallait-il qu'il lui propose de venir si près ? Et qu'il la touche, par dessus le marché. Et qu'il sente son odeur. Sa fragilité. Presque son cœur palpiter.

Mais ce soir, ça sera fini. Monsieur lui trouvera une autre bonne femme, et il se débrouillera pour l'engrosser rapidement. Enzo sera content, et la rouquine en paix.

En attendant ?
Il la serre encore un peu contre lui, et finit par la relâcher. Il lui tend une gaule.


Tiens. Tu ne prendras rien, mais pendant que tu fixes le bouchon, tes pensées sont libres.

Et ce soir, elle le serait totalement.

L'après midi passerait rapidement. Ou pas, peu importait. Qu'elle reste près de lui, ou pas, peu importait. Enfin si, lui il aurait préféré. Ou pas, parce qu'elle le perturbait trop. Trop. Ce n'était pas bon de commencer à penser à soi au lieu de penser à Enzo. Il n'était pas prévu qu'Audoin ait envie de vivre.
Mais peu importait.

Ce soir, tout serait fini.

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Isleen
You don't know why
I won't give in
To hell with the pressure
I'm not caving in
You know that I got
Under your skin
You sold your soul
But I won't let you win


Sorry – Guns N’s Roses


Le premier octobre 1460. Le lendemain du jour ou elle fut virée. Maison d’Isleen le matin, à l’heure ou blanchit la campagne…

Je partirais ? Non. L’irlandaise aurait pu, oui partir, elle l’aurait fait, mais d’une certaine manière, il lui avait semblé qu’il ne valait mieux pas. La solitude lui semblait être la solution. Pour Lui. Pour Elle. Elle ne comprenait pas très bien comment tout en était arrivé là, elle n’avait surement pas le recul nécessaire. Mais ils y étaient. Les événements s’étaient imbriqués, les mots avaient été dits, et pas, des gestes avaient été fait et pas. Il est étrange ce matin là, ou l’irlandaise seule finalement dans sa petite maisonnette, loin de l’Ostau, ne se sent absolument mais alors pas du tout seule. Elle le leur devait. Ils n’étaient pas à ses cotés, mais en un sens si, elle savait qu’ils tenaient à elle.

Gabrielle, lui avait donné un bon coup de pied, avait réveillé l’irlandaise, jusque là passive, tétanisée, bloquée dans un rôle qu’elle avait prit au fil du temps sans s’en rendre compte : celui d’une employée qui obéit, se tait dans la crainte. Le coup de pied avait été verbal, mais avait fait son effet. Qu’avait-elle gagné à se couler dans le moule ? Rien, ha si un mariage forcé. Et bien non, et la rouquine avait été de la plus grande et parfaite irrespectueuse avec son ex employeur au moment ou il la virait. Elle lui avait renvoyé son image d’enfant gâté en refusant qu’il la renvoie, mais manifestement, l’âne était trop buté pour comprendre, n’avance jamais quand on le tire, c’est bien connu, cela n’avait servi à rien. Elle avait son petit coté âne, elle aussi, elle le savait, mais là n’était pas le sujet de la réflexion de la rouquine ce matin là. La suite avait été gratiné, dans son souvenir, elle avait du le traité de Grand con arrogant et pédant qui ne se souciait que de lui, un sale gosse trop gâté en somme, et pour finir, elle avait du rajouter qu’il ne se rendait pas compte du mal qu’il faisait autour de lui…et même à Gabrielle. Oui elle avait du dire un truc de ce style. Un sourire fin s’esquissa sur le visage de l’irlandaise, alors qu’elle mettait de l’ordre dans sa petite maisonnette. Ca lui avait fait un bien fou au final.

Audoin avait été le confident, là ou elle n’avait pu se confier à Gabrielle, elle avait promis de ne rien lui dire, de ne rien dire, mais Audoin, non se n’était pas pareil, et même si elle se confiait à lui, elle savait qu’il n’irait pas le répéter ailleurs, de ce coté là, elle avait une confiance aveugle. Ils avaient pêché sans pêcher, l’après midi avant l’irrémédiable, il l’avait même prise dans ses bras, et elle, elle s’était laissé aller contre l’ami, avait prit le réconfort, puisé de la force. Elle ne le voyait qu’ainsi. Il l’avait vu envoyer deux trois chopes contre le mur, parler en tout sens, s’agiter, s’énerver, et était resté d’un calme apaisant, surement ses années de pratique auprès du Grand. Il avait prit sa défense, avait même refusé son renvoie en menaçant de démissionner s’il la renvoyait. Sur le coup, ça l’avait bouche bée, elle n’avait jamais pensé, imaginé qu’il fasse cela, elle ne lui avait même pas demandé. Non. Il était resté, au cas ou, elle l’avait senti protecteur envers elle, alors qu’elle s’énervait contre le Grand. Que c’était-il passé pour lui ensuite, lorsqu’elle était partie en claquant la porte ? Elle ne savait pas, ne l’avait pas revu. Elle espérait pouvoir le voir pour savoir, elle s’inquiétait pour lui, avait-il démissionner ? Le Grand l’avait-il renvoyé lui aussi ?

Et Louis. Lui qu’elle ne connaissait pas très bien, qui se dévoilait un peu plus à chaque fois, qui avait été là, avait voulu arrêter cette folie, l’avait soutenu lui aussi, par sa présence. Elle avait voulu, lui parler, lui dire que non il n’avait pas à s’en faire, que même s’il avait dit oui, elle l’en aurait empêché. Elle n’avait pas pu le faire avant qu'ils s'en aille, qu'il donne sa réponse. Elle aurait voulu lui dire qu’il n’avait pas à se sentir coupable. Mais elle n’avait pas dit les trois quart de ce qu’elle pensait, ressentait, et elle était presque certaine qu’il se sentait coupable, d’une chose dont il n’était pas responsable. Elle n’avait jamais été très douée pour laisser libre court à ses sentiments, les dévoiler. Alors concernée, c’est encore pire que tout. Elle parle, mais ne donne pas forcément le fonds des choses ressenties, bien qu'elle essaye. On sait ou on ne sait pas parler. Les actes parfois sont plus révélateur.

Ils étaient là.

Elle était dans sa maisonnette à ranger, virer les choses inutiles, un tas dans le feu, un tas dehors dans une brouette. C’est fou ce qu’une cleptomane peut entasser de choses inutiles, et vu qu’elle allait désormais devoir y vivre, il lui fallait faire le ménage au grand complet.
Faut trouver de l’occupation maintenant, qu’elle est seule physiquement, qu’ils sont tous loin d’elle, ça va pas être simple de gérer ça sans retomber dans sa vieille manie



Tu ne sais pas pourquoi
Je ne cèderais pas
À l'Enfer sous la pression
Je ne m'effondre pas
Tu sais que j'ai
Ete sous ta peau
Tu as vendu ton âme
Mais je ne laisserais pas gagner


_________________
Audoin
[Trop de blues dans nos combats
De lose, de dogme, de romans fleuves
Épuisés
Un low cost pour l'Enfer
Un low cost pour l'Enfer
[...]
Fais gaffe à l'amour
Ça te tombe dessus un jour
Sans que tu aies pu rien y faire
Fais gaffe, j'ai pas peur
Je t'envoie mon manager
Fais gaffe à l'amour
Un week-end en solo
Un charter pour l'amour
Ça sonne comme la mort]


Ouais. Fais gaffe, l'amour, j'te défonce. Crève. Tu sers à rien. Dégage. Inutile. Déchet de l'âme. Casse toi. Viens dehors si tu l'oses, viens on va causer, toi et moi ! Crève. Crève. Crève ! J'te veux pas. Ni toi, ni rien. Tare ta gueule à la récré. Vire de là. Crève. Crève ! Crève !

Il marche d'un pas rageur.
Il vient de claquer la porte sur sa colère. Et sur celle de l'autre. Elle. Madame.
Il ne la déteste pas, même si elle aime à le penser. Enfin sauf là, présentement. Là, il la hait. Pour ce qu'elle vient de dire. Pour ce qu'elle vient de le forcer à dire. A faire.
Il hait ce qu'elle fait d'Enzo. Il sait que ça vient de lui, que le garçon n'a pas la stabilité des émotions, pas encore.
Et maintenant, il comprend parfaitement comment elle s'y prend pour le mettre hors de lui. Elle semble avoir un don pour ça.

Ou alors, c'est lui qui a une faiblesse depuis peu.
Lui aussi, il perd sa stabilité émotionnelle. La faute à une minuscule rousse.
Elle aussi il la hait.
Elle n'avait pas à lui faire ça. A le rendre comme ça.

Elles ne servent à rien, toutes.
Ou si peu. Un coup pour se détendre. Un autre pour se reproduire.
C'est. Tout. Rien. D'autre.

Il pousse la porte d'un coup rageur.
La fille est désignée d'un geste du menton. De l'argent change de mains.
Il lui laisse a peine le temps de se préparer. Les jupons de la catin sont remontés par une main impatiente. Il est tendu. Trop. Le coup de reins qui s'invite le premier est puissant. Les deux pognes laisseront une marque rouge sur chaque hanche. Il ne lui faut pas bien longtemps pour déverser sa colère. Il ne se sent pas vraiment mieux. Il n'oublie pas de dire merci à la fille avant de l'abandonner pour le bar des lieux.
Ce soir, il boira, et il baisera. Car c'est comme ça qu'un homme, un vrai, règle ses problèmes. Se détendre. Se détendre. Si seulement cette fille rousse voulait bien dégager de sa vue. Elle évoque trop la lutine.
Le premier verre est descendu bien trop vite. « Sa » fille revient déjà vers lui. Elle a du bon sens, pour une blonde. Elle a du saisir qu'il n'en avait pas fini avec sa rage. Son verre est déjà plein. Vide.
Il n'est pas là pour s'attacher une fille.
De l'argent claque sur le comptoir. La brune la plus proche est attirée par le bras.


Toi. Ici.

Il désigne le sol devant lui, et ouvre ses braies. Il attend que la fille soit à genoux devant lui pour s'accouder au comptoir et réclamer un troisième verre.
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Isleen
Sa première journée de liberté retrouvée passa relativement vite au final, plus vite qu’elle ne l’aurait jamais cru, elle prit son temps, surtout. On profite de l’instant, on pense aux autres, à ce qu’ils font, au voyage entreprit, on espère la route calme, le danger au loin. La journée se passe, à moins que ce ne soit l’irlandaise qui passe dans la journée sans vraiment se rendre compte.

Le moment redouté, attendu, arrive, la soirée, la nuit, pour la différer, nulle autre solution qu’un petit passage en taverne, voir du monde, discuter, sourire, rire, s’amuser, avant de rentrer et s’écrouler de fatigue.

Oui mais voilà, la soirée comme beaucoup d’autre commence bien, l’irlandaise aime ses passages en taverne, apprécie la présence de ses amis : Gabrielle, Audoin. Mais eux, soupire, ce n’est pas le grand amour, les mots claquent, les mots gifles, les mots de colère s’envolent entre eux, sans que l’irlandaise arrivent à les calmer, à les faire s’arrêter et forcément au centre de tout cela : Enzo. Une porte se claque, la soirée s’achève.

Le Grand qui n’est même pas là, Le Grand qui pourtant devrait les mettre d’accord ces deux là. La rouquine qui rentre ce soir là se coucher, ne comprend pas. La dispute lui a donné l’impression d’un père, ne supportant pas sa brue ou une situation de ce genre.

Et dire qu’ils ne veulent que son bonheur, tu parles.


Oui vous l'avez compris la rouquine se parle à elle même, cherchez pas un interlocuteur, à part la lune ou quelques oiseaux de nuit, personne. Un jeu concours, à qui aime le plus fort. Mais il m’aime encore et moi je t’aime encore plus fort et gnagnagna*. Elle n’avait prit parti pour aucun, mais à choisir, là , elle donnait tort à Audoin. Gabrielle étant raide dingue d’Enzo, il avait tort de croire qu’elle lui planterait un couteau dans le dos, même un couteau immatériel. Des deux, c’est elle la plus forte dans leur couple, c’est elle qui en fait la solidité, c’est elle qui a pardonné trois semaines d’abandon, c’est elle qui a pardonné la dernière folie, c’est elle encore et toujours. L’irlandaise même peu expérimentée, s’en est rendue compte.

Va falloir qu’tu l’acceptes Aud’

Oui va falloir que tu l’acceptes mon ami, ton « fils » il a plus b’soin toi, plus comme avant, j’sais pas ou tu es mais va falloir que tu t’y fasses, sinon tu vas l’perdre.

Un regard vers la lune, avant d’entrer dans sa bicoque et de refermer la porte sur elle, compliqué les sentiments, vraiment compliqué, ca vous retourne et vous met à l’envers, et l’irlandaise de s’allonger sur sa paillasse en sifflotant ce petit air joué un soir en taverne...

Pour une première journée de liberté, il y avait mieux, mais on fait avec ce qu'on a et pas.


*coeur de pirate - comme des enfants
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