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[RP] Une Echelle pour monter au ciel

Alix_ann
* Titre emprunté à un épisode de South Park

Alix Ann adorait écrire! Et elle le faisait bien pour une enfant de son age. Yolanda lui avait bien collé un percepteur mais elle avait apprit plus vite que lui. Si c'était pareil pour l’arithmétique...
Collée devant son secrétaire à Cucé dans une chambre nettoyée et rangée pour l'occasion (à comprendre le retour de la fille prodigue en terres bretonnes) et remplit de jouets. Certes, la minie Buze avait, à sept ans, passé l'age des jeux qu'affectionnent les enfants cependant elle fut ravie de retrouvé sa poupée de chiffon, Noz, qu'elle avait confié à sa mère des années plutôt lorsqu'elle déménageait en Anjou et Noz fut donc rapatriée en Bretagne. Elle avait renouée avec ce territoire attribué à sa petite enfance avec un peu de difficulté. Maman était très malade, et tout était noir, sombre, archi-glauque. Il avait fallu quelques temps pour que sa tante Elisabeth se charge de bouger la maisonnée pour lui redonner un peu de couleurs et le résultat arriverait presque à la convaincre qu'elle était effectivement à l'endroit où elle avait vécue ses premières années.

Bref, elle prit sa plus belle plume et commença une longue scéance d'écriture pour rédiger une lettre.


Citation:
    A Minouche,
    De Alix,


    Le Bonjour qui te vas,

    J'ai beaucoup réfléchis à la première phrase de cette lettre, c'est toujours la phrase la plus dur pour introduire la suite de la lettre. Mais, avec mon petit sens, mon petit jugement j'ai réfléchis encore un peu et je me suis dis qu'il fallait rester dans le simple.
    Maintenant je suis en Bretagne, je suis partis comme toi sauf que moi après je vais aller retourner en Anjou. Que fais-tu maintenant? Où es-tu? Je n'ai plus aucunes nouvelles depuis ton départ, je pense que c'est cela qui me pousse à t'écrire parce que je ne t'ai pas oublié et tu m'as été une aide lors de la mort de mon arrières grand-papy. La Bretagne a changé depuis sa mort, et même moi qui suis très jeune je le voit bien. Hier nous sommes allées à la messe avec ma marraine, je n'aime plus beaucoup la messe, je n'aime plus beaucoup le Doué. Ne le répète surtout pas à Yolanda! Et toi, tu l'as la foi? Bref, nous sommes allées à la messe mais à la Primatiale de Bretagne tout le monde se disputait, parce qu'une liste avec le nom des nobles à été affiché, et ça hérissait tout le monde. Bref, il y avait une Dame avec une robe où l'on voyait toutes sa peau, moi j'ai toujours vu des robes avec davantage de tissu, alors ça m'a beaucoup touché. La Bretagne a changé, et je me souviens presque pas de comment elle était quand j'étais petite.
    Moi j'aime plus l'église. Mon frère est mort, je l'ai appris il y a peu de temps. C'est comme quand tu disais que les grands disent que les morts vont au Soleil ou à la Lune, c'est pas vrai. Tu le dis toi-même, on les voit pas. Moi j'y crois pas, ou plus, voire pas encore. On nous raconte qu'on écoute nos prières mais mon frère est mort et ma mère est malade, j'avais tellement prié pour leur rétablissement. Si on m'avait plus écouter, tout irait bien, n'est-ce pas?


    Alix Ann eus Montforzh Kermorial


_________________
Minouche
[ Une lettre est une Confession ]


- Viennes, une nuit de fin d'été -

Le camp est calme, encore... Quelques grillons viennent sauver le silence des anges, clamant leurs dernières joies des nuits chaudes, remerciant Dame Nature de leur concert guilleret, simple, mélodieux, apaisant. Le nain faillit s'endormir comme un ourson mal léché, la berceuse frisant la perfection en fermant ses lourdes paupières, fatiguées par une routine écuyère. Un bref regard vers un des seuls guides de lumière le réconforte à s'étirer de toute sa petitesse, lâchant un râle à sa guise, sans crainte d'éveiller une maitresse remariée, heureuse, bien accompagnée. A nouveau elle avait accompagné le Meyrieux en taverne, laissant au jeune page le soin de s'occuper des tâches quotidiennes de fin de journée. Ils n'étaient pas encore rentrés. Soit. Qu'il profite de cette longue attente en comblant l'ennui qui pointe le bout de son horrible nez. Un vélin brillerait presque à la tendre lueur de la bougie, fidèle accompagnatrice des plus férus lecteurs. Une main dextre à peine forgée aux durillons s'empare du messager d'une trop mignonne blonde pour être considérée sauvage, comme tout son peuple détaché des ordres de Sa Majesté. Les bretons le fascinait... Mais ceci est une tout autre histoire.

Le vert de Vessie assombri vogue sur la rivière de lettres avec douceur, laissant s'imprégner l'esprit groggy, réfléchir sereinement à une réponse de taille, respectable. Le prépubère s'empare avec tendresse du calame offert et trempe ce dernier... Les lignes noires conquièrent chaque lopin de parchemin, parfois malhabilement certes, mais c'est le sacrifice à payer lorsque l'on ne nait pas avec une plume à portée de moufles. A sa relecture, Minouche redécouvre le plaisir instantané de la littérature, libre par essence, gorgé de culture, ouvert aux plus curieux. Si seulement ses congénères pouvaient approcher aussi près que lui cet art...

Dans un soupir, le minus aux cheveux couleur corbeau signe et scelle dans la merveilleuse invention de bois sa lettre pour un départ sur les terres mystérieuses, tant contées qu'elles semblent interdites d'accès aux Hommes les plus réfléchis. Demain, un long voyage débutera pour le paquet protégé d'écorces... Vent, brouillard et pluie accueilleront son arrivée.





Chère Alix,

Sache que je suis heureux de recevoir de tes nouvelles, même si elles ne sont pas du plus doux acabit. Je me souviens encore de nos ballades et soupers angevins, avec la plus aimable et aimante noble blonde que le Royaume de France peut compter. Combien de fois avons-nous rit dans les cuisines en chapardant sans gène tout ce que notre ventre souhaitait... Et ton lapin qui nous narguait à la course comme si nous étions de minuscules tortues... Molières me manque. Mais va... Ce n'est pas de ça que tu veux que nous discutions.

Je suis en Lyonnais-Dauphiné, à Viennes, les terres natales de Walan, le mari de mon chevalier. Nous avons établi un campement au cas où... Un groupe de brigands au nom de FATUM a sévi il y a peu, sous notre nez. C'est peut être la raison phare... Un écuyer ne doit pas tout savoir je suppose. Enfin, je ne suis pas à plaindre, Marie m'enseigne moult choses depuis que j'ai accepté de la suivre quoi qu'il m'en coûte, à Paris. J'ai hâte d'avoir les bases pour savoir frapper avec la dague qu'elle m'a offerte. J'en ai assez d'être en second plan.

Enfin, je m'étale encore. Pardonne-moi. Je ne pourrais pas t'aider pour avoir foi envers le Tout-Puissant. Tu devrais au contraire en parler aux bonnes personnes. C'est très important. Je compte le faire prochainement. On m'a soufflé que les huguenots voit les choses autrement... On appelle ça un "pasteur". Si on ne peut plus avoir confiance aux plus nombreux... C'est là que j'irais trouver réponse, je l'espère, à mes questions. Moi aussi je ne prie plus beaucoup. J'ai juste peur de mourir si je le fais pas. Je ne dirais rien à Yolanda, je te le promets, même si... Je pense qu'elle est aussi perdue que nous deux.

Je sais que mes condoléances sont fades comparé à un enlacement... Mais c'est tout ce que je peux faire pour toi. Dieu ne choisit peut être pas qui va vivre... Peut être que nous sommes fautifs avant lui. Je ne sais pas. Il faut continuer à prier. Il pourrait être courroucé. Je ne veux pas que tu nous quittes à ton tour. Fais attention à toi, et prends soin de Jean-Baptiste.

Dans ta prochaine lettre, je veux que tu me parles de ta Bretagne... Toi tu la connais depuis que tu y est née. Moi je n'y ai jamais mis les pieds.

C'est un ordre blondinette,

Minouche


Avant de rejoindre le royaume de Morphée, l'apeuré se signe et confie à l'Immortel sa faible croyance. Il faudra trouver un Réformé... Eux au moins sont différents. La clairvoyance se trouve sûrement dans les nouveaux textes. Les autres sont si aigres... Pourris... Irrespectueux... Badiner avec la Mort, comment le petit homme peut pardonner aux hérauts d'Aristote qui s'octroient cet acte ?

Ô Unique... Plains-moi. Assez pour me laisser vivre.


*** Musique : Le Lac des Signes de Ez3kiel ***
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Alix_ann
Elle reçu la réponse de Minouche très peu avant son départ de Bretagne. Beaucoup de choses s'étaient passés lors de sa visite à sa terre natale mais rien qui ne la bousculait plus que la mort de son frère.
La lettre de son ami la rassura sur son état et lui permit d'oublier ce triste drame durant quelques temps, et c'est pour ça qu'elle travailla sa réponse pendant plusieurs jours, comme un passe temps pour extraire de son âme un peu de douleur :


Citation:
    A Minouche, mon ami,
    De son amie, moi, Alix Ann eus Monforzh Kermorial

    La Bretagne est un grand pays, c'est un grand duché. C'est un beau pays qui s'étend sur une excroissance du territoire que beaucoup voudrait français. Mais moi, je l'aime parce qu'il est Breton, et je l'aime pour tout ce qu'il est, pour tout ce qu'il représente pour moi. Je suis née à Rennes, au château Ducal lorsque ma mère était Duchesse. Je me souviens toujours du récit qu'on m'a fait de cette soirée où elle se baladait sur les remparts et qu'elle fut prise de terribles maux de ventre, que le garde était là, pantois et que moi et mon frère nous virent le jour. La plupart du territoire est bordée par la mer, le temps y est rarement très ensoleillé et souvent brumeux, influencée par toute cette mer alentour et de belles plages de cailloux. Les vagues s'abattent sur les rochers, elles sont très belles à contempler. Ma mère possède une terre qui est une île dans les environs du pays de Vannes, il suffit de marcher un peu pour observer le tumulte de l'eau aux aurores du crépuscule. Certaines plages y sont rouges en raison du sable de cette couleur, c'est un paysage que je n'ai pu observer nulle par ailleurs encore et je doute le trouver n'importe où, il me réconforte. Cette ambiance est apaisante, et même si pour moi la Bretagne est lié à beaucoup d’évènements déplaisants j'aime toujours m'y trouver.
    C'est une terre où il fait bon de vivre et qui tranche avec le royaume de France, les gens y sont particuliers et je me sens moins proche d'eux à présent que je suis en Anjou. Ceux-ci on l'habitude de boire un alcool nommé Chouchen, je projette de demander à ma marraine de m'en faire déguster.

    Mais aujourd'hui je t'écris de Château-Gontier ou je suis retournée. Ma mère est alitée, elle est très malade et chaque jour je crains pour sa survie. A peine me voilà libérée de la crainte de perdre mon frère que j'attends pour de meilleures nouvelles, ou pour des terribles. Je n'aime pas cette sensation qui me fait perdre la raison et qui me retient dans un état d'attente qui ne semble jamais vouloir cesser. J'aimerais tant que tout soit si simple... J'aimerais tant avoir encore confiance en ce Dieu dont tout le monde parle et pouvoir me confier à lui. Bavarder de mes peines en toute simplicité au milieu du silence ecclésiastique de la chapelle de Hildegarde de Bigen et avoir foi en lui, penser qu'il pourrait alléger ma vie et ma conscience. Qui sont les Huguenots? Que signifie un "pasteur"? M'en diras-tu plus lorsque tu le pourras? J'aimerais beaucoup, en tout cas.

    Je regrette le temps où tu étais en Anjou à seconder Yolanda dans sa régence, je regrette nos soupers et nos discutions. Avec ton départ j'ai de l'amertume, celle de ne plus pouvoir profiter de la sagesse que je t'attribuais. J'ai aussi celle de me sentir un peu plus seule face à tout un nouvel arrivage de dames à tenir la compagnie et même d'une "pupille". Je ne comprends pas très bien ce qu'implique la charge de pupille, j'ai peur de moins briller aux yeux de Molière à cause de toutes ces filles plus âgées et plus sages que moi. J'ai peur que Yolanda ne me trouve plus d'interet et me renvois en Breizh, même si je sais que j'ai tord. Où irais-je? Chez ma mère malade? Chez mon père qui se souvient de moi quand ça lui change? Peut-être chez ma marraine, mais bien que je lui voue une grande affection je ne me vois pas partager mes journées avec une personne trop affectée par les maux de l'amour, j'en ai bien plus peur encore que de me faire rejeter par Yolanda.

    Je ne suis jamais allée aussi loin que toi, jamais je n'ai mit un pied dans le Lyonnais-Dauphiné, on me dit qu'on y trouve du nougat délicieux et aussi que le taffetas y est d'une excellente qualité. Ma mère adore cette texture particulière qu'offre ce tissu et je lui accorde raison, de plus en plus.

    N'as-tu pas peur du danger? Un couteau m'inspire beaucoup de peur, comme les hommes de mon père avec leur armes. Et si ce groupe de brigand se montrait de nouveau et t'attaquait? Peut-être même que ce sera fait avant que j'envois cette lettre... Je ne m'étais jamais inquiétée puisque je te supposais en de bonnes mains, je ne savais pas que tu te battais à la dague. Je pense que la vision que je me suis faite de toi est très éloigné de la réalité, je me demande... D'où viens-tu, Minouche? Moi, je préfère que tu restes en second plan pour être rassurée qu'aucun dangers ne t'arrives, de savoir que mes lettre seront toujours lu. J'espère que celle-ci le sera.


    Gardes-toi bien


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