Le_g.
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Las, usé, à bout, voilà l'état du Troubadour depuis quelques jours. Il avait tout donné, sans doute trop, comme d'habitude, ne sachant pas faire dans la demi-mesure, son sang de gars du sud parlant souvent pour lui, prompt à l'emportement, mais il faisait des efforts !
L'ancien brigand, repenti, avait terminé son mandat à la mairie de Mende, il avait donné, tout ce qu'il avait dans les tripes. Sa vie privée était en lambeau, sa compagne/fiancée/femme avait mis au monde leur fils Julian, loin de lui, loin de Mende et elle était revenue, mais pas sans donner un petit coup de griffe au passage. Ce qu'elle avait fait ? Ni plus ni moins que d'aller voir le Baron Bentich, et résultat, au bout du compte, un Gaucher avec une dette envers le Boucher, une Sombre qui l'avait entraîner à bosser pour le baron... Pas qu'il était méchant le baron, plutôt homme d'honneur, et le troubadour le respectait pour ça, mais bon, pas non plus un ami, loin de là quoi.
Les relations avec ledit baron avaient toujours été... particulières. Le Gaucher l'avait rencontré à Montpellier, après avoir volé la charrette de l'intendante de l'armée, il y a quelques mois donc forcément... mais il n'y avait pas eu de plaintes, pas de procès, affaire classée sans suite. Sauf qu'il y avait une suite... l'enlèvement de la fille de Cebyss, Damoiselle Aly, et encore une fois, une rencontre entre les deux hommes, le Gaucher tenant à peine sur ses jambes, après la torture subie que la bourrelle du Languedoc lui avait administrée, face à face avec un soldat aguerri, et là encore, cherchez pas, mais pas de procès, pas de plainte, pas de suite...
Mouais, un bol de cocu le Gaucher ? A l'époque, c'est ce qu'il se disait, il ne savait pas, c'était plutôt lui qui passait d'une femme à l'autre, pour revenir à la première et repasser à la seconde, en gros, une vie de tribulation, la campagne languedocienne, la vie au grand air, c'était le bon temps...
Un contrat était arrivé, un Von Frayner, du côté de l'artois, et donc les écumeurs étaient partis en direction de l'artois pour ce p'tain de contrat... Mercenaires, ils avaient pris la route, s'étaient remplis les poches en passant ici et là... Un employeur qui n'avait rien dans les braies, contrat rempli pour le Gaucher, mais la protection, il l'a pas vue, et il a assumé son procès et les trois jours de prison qui s'en sont suivis. Limite que l'p'tain de donneur d'ordres les auraient vendus, vu les poutrages de six de ses amis, que ça ne l'aurait pas étonné. En gros, la confiance en la noblesse était au plus bas à l'époque. Donc ? Bah retour aux sources, avec à peine la moitié des effectifs au départ du nord, même pas le quart à l'arrivée en Languedoc... Une poignée voilà ce qu'il lui restait de ce putain de contrat... Le mercenaire avait décidé entre temps de changer de vie, de se ranger comme on dit dans le métier. Et ce jour de début septembre, il était là, à pêcher à pied, à manger du poisson, observant les choses autour de lui.
Ce qu'il avait fait, il le regrettait, pour la première fois, il avait vraiment des remords. Jamais il n'avait eu honte de ses actes, de ses propos, sauf depuis qu'il avait débuté en politique, en devenant maire de Mende. Il n'avait pas honte du mandat, ça non, il avait fait de son mieux, avait même trouvé ça plutôt amusant... mais il avait cette dette, la vie de son fils qu'il devait au baron, une femme pour qui il avait accepté de cotoyer de nouveau des Von Frayner... Une seule déception, celle de ne pas pouvoir se venger, oui pas très aristotélicien pour le coup, le troubadour, mais il aurait voulu tuer celui qui avait trahi sa parole, en n'honorant pas le contrat des mercenaires qu'il était venu chercher. Cela dit, il avait accepté, un pas de plus, dans cette nouvelle vie, en allant travailler dans le Castel des von frayner... Sauf qu'il n'aimait pas les méthodes, il l'avait dit, redit, le jeune Senher Enzo semblait d'accord avec lui, les méthodes n'étaient pas les siennes, jouer les lavandières, les commères de lavoir pour détruire l'honneur d'un homme, il ne voulait pas le faire. Le Blackney était parti, et d'autres étaient arrivés, une liste se montait... Certains de ses hommes avaient de la droiture, du respect, il le savait, il le sentait... Mais réflexions après réflexions, il avait fini par tout envoyer voler. Voler au sens d'un oiseau pour une fois. Ne maîtrisant pas l'art de la poudre noire qu'on faisait venir par caravane des pays lointain, il ne pouvait pas faire tout sauter.
Il en était là, ce début septembre, s'étant séparé de sa femme, à marcher sur les rives, à pêcher des coquillages, poser des lignes pour tenter d'attraper un poisson, sans barque, pas si facile, et puis ça glisse ces machins-là, ça pue quand c'est pas frais, et ça glisse entre les mains.
Le troubadour s'assoit et regarde la mer, espérant avoir de quoi manger, sinon, il s'en passera, et retournera dormir sous les pins.
Profondément blessé, meurtri dans sa fierté, il n'irait pas demander la charité, ça : JAMAIS. Il avait déjà écopé d'une balafre, et avait du laisser l'homme s'enfuir... sur ordre d'une noble... Pardonner... Il lui faudrait apprendre à pardonner, mais pour le moment, se retrouver membre de la mesnie du Baron Boucher, et avoir obéï à une nobliaute, il ne pensait pas pouvoir tomber plus bas...
Et vous savez quoi ? Bah quand on est en bas du bas de tout, il parait qu'on ne peut que remonter...
Que va-t-il faire, ou devenir, ce troubadour qui a perdu son rire, sa joie de vivre, qui ne jongle plus, n'est plus capable de rimer ?
Un peu de patience, pour le moment, il broie du noir, mange du poisson ou va à la mine... Passionnant ? Pas vraiment hein... surtout quand on a vécu milles aventures avant. En gros, il se fait chier à cent sous de l'heure.
Peut-être va-t-il remonter un groupe, qui sait... Après tout, des gens qui souhaitent vivre des aventures, il doit bien y en avoir dans les environs... A moins qu'il ne rejoigne un groupe existant, ost, maréchaussée, ou brigands ? Bah ça, faudrait être dans sa tête pour le savoir, et personne n'y est... heureusement, parce que vous ne vous y retrouveriez pas... L'est juste un peu compliqué le bonhomme, respectueux des nobles, tout en les haïssant, normal pour un gueux sans doute. Il déteste les démagogues qui parlent d'équité sociale, les gens ne sont pas égaux, et il en sait quelque chose. La parole d'un couronné a plus de poids que celle d'un gueux, la preuve, la VF qui l'avait foutu en procès alors qu'il bossait pour un VF justement, ironique non ? Et sa belle qui vénérait les VF, Son Duc et Sa Duchesse comme elle les appelait... Lui, les VF, il s'en méfiait comme de la peste, et les méthodes pour préparer la campagne ne lui avaient pas plu du tout.
Il soupire, regarde le bouchon, il semblerait que ça morde. Rapidement, il court pour tenter d'attraper le poisson, sauf que l'machin, il gigote... Le Gaucher s'en saisit à pleine main et attrape sa dague, sauf que le poisson en profite pour tenter de se faire la malle, il le plante donc, mais ça bouge encore plus, résultat de la bataille Gaucher Vs Poisson ? Bah un demi poisson dans l'eau, un demi dans la main droite, et une vague qui emporte loin une partie du repas.
Grrrrrrrrr !
Sérieux, pêcher des demi poissons ! Il n'y a qu'au Gaucher que ça peut arriver ! Il regarde le morceau, si on enlève les arrêtes, la queue, et les boyaux, ça va pas faire lourd, tant pis, il mangera mieux demain. Pour l'heure, aller au marché, acheter une barque, et la suite, on verra au prochain numéro.
08/09/1460 07:30 : Vous avez acheté à Asakura 1 barque pour 105,00 écus.
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