Osfrid
-
Le dos bien droit, Osfrid chevauchait au côté de la voiture dont les rideaux formaient un barrage aux regards quil pouvait lancer à la jeune femme qui bientôt se retrouverait sur ses futures terres. Pas vraiment le temps de sépancher sur le sort dEireann, il ne voulait surtout pas la plaindre ni même la juger. Préférant rester en dehors de la moindre pensée qui lamènerait à prendre conscience dune situation qui ne le concernait pas et comme à son habitude, il finirait par lui donner son avis et ça, depuis quelques temps il évitait soigneusement de le faire.
Un coup dil à sa monture et le danois se rendit compte que les lieues avalées ne le dérangeaient nullement. Grani suivait le rythme bien tranquillement. Il fallait dire quil était maintenant habitué à chevaucher avec sur son dos un maître bien plus harnaché que ce jour et lanimal semblait apprécier cette promenade bucolique qui le mettait en joie. Cur léger, les nasaux grands ouverts, il humait lhumidité qui commençait à descendre sur la plaine due à lheure avancée de la journée. Bientôt le soleil irait finir sa course dans la pénombre. Et soudain, le cocher accéléra la cadence. Osfrid sen rendit rapidement compte et sapprocha de lhomme.
- Que se passe-t-il ?
- Ben jvoudrais bien y arriver avant la nuit msire. On sait jamais non pas quje doute de vos capacités à défendre la ptite madame mais jai pas envie dme faire tailler lgras sous vos yeux si vous voyez cque jveux dire .
- Oui oui cest bon, pas besoin de détails je te prie !
Soupirant légèrement, le danois se demanda soudainement si le cocher était livré avec le carrosse ou bien sil avait été simplement choisi au petit bonheur la chance et quen fin de compte, ils étaient tombés sur le plus couard que la terre eut portée ce jour-là !
Tirant sur les brides, Osfrid fit faire un demi-tour à Grani tout en sapprochant du carrosse.
- Madame, je serais vous, je maccrocherai au mieux, la route risque de secouer un peu plus. Notre cocher a décidé darriver avant la nuit tomber et je crains que vous nayez pas le choix que de subir les affres de la route et de sa mauvaise conduite rajouta tout bas le danois qui marmonnait entre ses dents en fusillant du regard le pequenaud qui se prenait pour un kamikaze.
*Provoque un accident et je tétripe toi* pensait encore pour lui Osfrid qui en avait fini avec la balade de santé. Il avait resserré ses mains sur les rênes, ses jambes autour des flancs de sa monture qui commençait elle-même à prendre une allure plus vive.
_________________