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Méfiance et complots chez les princes de Bretagne

[RP] Retzistance

Arzur.
    [Sur les terres de la famille Montfort, vers la mi juillet 1460]


La soirée était déjà assez avancée quand ils arrivèrent en vue du manoir où vivait le prince de Bretagne. Du haut de sa monture, celui-ci apercevait déjà les lumières qui s'allumaient une à une au travers des fenêtres. Les serviteurs avaient été prévenu de leur arrivée par les deux gardes qu'il avait envoyés en éclaireurs. Le prince se tourna vers la litière richement décorée dans laquelle la princesse de Lusignan était étendue pour le voyage :

- Nous serons bientôt arrivés, votre Altesse. L'on aura préparé une collation pour nous, et j'ai fais ouvrir l'aile ouest du manoir pour vous et vos gens. Tout cela sera prêt quand nous passerons les portes.

Disant ces mots, Arzur sentit Margaux remuer contre lui : assise devant lui sur sa selle, la fillette s'était endormie, fatiguée par cette longue chevauchée. Appuyée contre lui, elle ronflait doucement, ses cheveux emmêlés lui tombant sur le visage. Arzur passa tendrement la main sur la tête de l'enfant qui s'éveillait :


- Margaux, nous sommes bientôt arrivés. Tu vas pouvoir retrouver ton lit.

Lui-même ne serait pas fâché de retrouver sa propre couche. Heureusement qu'il avait des serviteurs pour préparer la chambre de son invitée imprévue, car il était trop éreinté pour le faire lui-même. La journée avait été longue. Il avait offert l'hospitalité à la princesse étrangère pour quelques nuits, le temps qu'elle se trouve un protecteur en Bretagne... Mais tout cela, ils devraient en discuter au lendemain. La nuit était sur le point de tomber, et tout le monde semblait avoir hâte de passer les portes du manoir. L'escorte d'Arzur avait prêté pain et gourdes à celle d'Eleonor, et les soldats orientaux avaient pu reprendre des forces avant de reprendre la route. En y pensant, Arzur ajouta, tournant de nouveau le visage vers la litière princière :

- À propos ! Vos soldats pourront dormir à la caserne, nous avons assez de place pour cela. Je vis dans un manoir qui n'est pas une place forte, et les effectifs militaires ne sont pas très importants. Il y aura même un lit pour tout le monde.
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Venez nous rejoindre dans la conquête de Chypre
Eleonor.1ere
[Rennes => Domaine des Montfort]

La princesse Eleonor en avait visité des villes, en avait croisé du monde, tantôt curieux, tantôt odieux, tantôt impressionné de voir pareil convoi richement décoré. Elle avait fait halte à Rennes pour y attendre l'escorte du prince Arzur, ce prince breton qui offrait asile à cette princesse brisée, bafouée, exilée... Son sourire était triste, toujours triste, ses pensées tournées vers le sort de sa soeur la reine. Heureusement que la jeune Angel sa fidèle dame de compagnie était là pour la ramener un peu vers le gout de vivre.

Trêve de larmoiement, les troupes d'orient et celle d'Arzur s'étaient donné rendez-vous non loin d'un endroit pieux, d'ailleurs Eleonor se signa plusieurs fois pour remercier Dieu de lui donner vie et assistance. Les capitaines échangèrent leur consignes pour la sécurité des princes et le convois s'ébranla de nouveau, l'orientale rassurée de la présence masculine de haut rang. Elle s'en confia à sa dame.

Le chemin fut long et harassant, la fatigue pointait dans le corps de chacun, même la litière si confortable devenait insupportable. Eleonor répondit à Arzur quand ce dernier lui adressa quelques mots.

- Votre Altesse comble le coeur d'une pauvre femme en errance, Dieu vous le rendra au centuple.

Ce dernier fort prévenant, protégeait une jeune demoiselle, un jour, libérée de ses chaines, elle aussi protégerait les orphelines. Puis il informa également que les gardes princiers trouveraient de quoi dormir et se reposer.

- Prince Arzur, nous vous remercions de tant de largesse. Nos hommes feront des gardes pour soulager vos hommes.

Elle s'interrompit, puis reprit.

- Il nous serait agréable de prendre les eaux avant de nous sustenter, nos muscles sont endoloris et nos toilettes plus si fraîches.


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Arzur.
Arzur, en bon prince galant et aimable chevalier servant, se contenta d'incliner poliment la tête, avec un sourire, en réponses aux remerciements de la princesse. Il avait, en vérité, perdu l'habitude de fréquenter des nobles de son rang, car en Bretagne il ne croisait que son propre frère et sa propre soeur. Les autres princes et princesses... Il y avait Gildwen, un blond sympathique... il ne l'avait croisé qu'une fois, lors d'un voyage. Riwan, le Brocéliande... il ne le connaissait que de nom. Quant aux autres, il ne les connaissait même pas, ou alors il avait oublié leurs noms. C'était à la cour de Lady Alisa, en Angleterre, qu'il avait le plus fréquenté de princes et de princesses, de rois et de reines. Et à son retour sur le continent, il avait voyagé en cachant son identité.

Alors, il avait pris l'habitude, en Bretagne, de mettre un peu de côté le protocole et l'étiquette pour discuter avec le peuple en taverne. Gueux, paysans, bourgeois ou nobles, finalement tout le monde finissait par oublier un peu les convenances. Fort peu l'appelaient Altesse, fort peu s'inclinaient. Quelques-uns utilisaient même son prénom. Arzur, souvent, n'en avait cure, mais la présence de cette jeune femme de si noble stature lui renvoyait en pleine figure son manque de rigueur. Elle qui se tenait si droite, si sûre d'elle malgré ses mésaventures, elle qui semblait attendre de ses gens le respect le plus haut... elle lui rappelait Lady Alisa, modèle de son enfance. Une femme qu'il avait admirée, aimée, respectée, car toujours elle tenait son rang, menant son monde d'une main de fer dans un gant de soie. De la douceur, de la patience, mais de l'exigence et de la droiture.

Le jeune prince secoua la tête. Il commençait à se perdre dans ses souvenirs de la cour d'Angleterre, alors que la princesse étrangère était en train de lui parler. Il répondit :


- Bien sûr, votre Altesse. Dès que nous arriverons, un bain vous sera préparé, afin que vous vous rafraîchissiez. Je ferai de même, ainsi nous serons présentables pour prendre une collation. Cela laissera un peu plus de temps à mes gens pour préparer l'aile du manoir où vous vous installerez.


Il lui sourit, se voulant rassurant. Elle avait brièvement évoqué les raisons dramatiques qui avaient provoqué son départ de Jerusalem, puis son arrivée en Bretagne. Il la savait épuisée, sans doute aussi bien physiquement que nerveusement, et il n'avait pas hésité à lui offrir l'hospitalité et la sécurité dont il bénéficiait en tant que Prince. Ses invités étaient autant en sécurité chez lui que lui-même. Et il sentait que l'exilée avait, avant toute chose, un vital besoin de cela.
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Eleonor.1ere
Aucun mot déplacé, pas une once d'information demandé sur cet exil malheureux, ce prince savait tenir son rang avec brio, c'était tellement rare en ces temps où le peuple se voulait l'égal des Princes.
Au détour d'une forêt un castel pointa sa muraille, si elle avait osé, elle aurait soupiré d'aise, mais convenance oblige, Eleonor se contenta de prendre la main d'Angel et d'échanger un regard qui en disait long.

Quelques minutes s'écoulèrent et la litière princière s'arrêta devant la porte principale. Puis à l'endroit d'Arzur.

- Nous voici enfin arrivé, nous ne boudons pas notre plaisir de mettre fin, pour un temps, à ce périple long de presque deux mois.

Doucement elle glissa de la litière tendant sa main pour qu'on l'aide à descendre. Maintenant il fallait se laisser guider à travers la bâtisse.

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Arzur.
Arzur mit pied à terre tandis que l'un des gardes aidait Eleonore à descendre de la litière. Après avoir confié les rennes de sa monture à son écuyer, le jeune homme offrit son bras à la princesse :

- Je vais vous mener directement à la salle d'eau, comme vous le désiriez. Six servantes seront à votre disposition tout le temps de votre séjour. Vos bagages seront amenés à vos appartement le temps de votre bain, puis je laisserai le soin à ces demoiselles de vous y amener et de vous y installer.


La délicatesse du geste de la princesse, lorsqu'elle prit son bras, témoignait de sa retenue et de sa connaissance des subtilités protocolaires. Les demoiselles n'étaient pas censées s'appuyer de tout leur poids sur le bras qu'on leur offrait. Il apprécia qu'elle ne s'appesantisse pas sur lui : elle semblait tenir à rester droite et fière malgré sa fatigue. Ils avancèrent ensemble sous le grand porche qui délimitait l'entrée du petit castel, puis Arzur la guida aux travers des couloirs et escaliers qui menaient à la salle d'eau. Derrière eux, la demoiselle de compagnie de la princesse, ainsi que les servantes, les suivaient discrètement.


- Voici où vous pourrez vous délassez, votre Altesse. Je vous laisse en compagnie de ces demoiselles, ici n'est plus ma place.

Une servante ouvrit la porte, et Arzur laissa le bras de son invitée pour lui permettre d'entrer. Il s'inclina légèrement devant elle, puis quitta les lieux après l'avoir laissée en de bonnes mains. Pour sa part, il était temps qu'il aille aussi se laver : quelques minutes après, à l'autre bout du manoir, dans les appartements princiers, le jeune homme s'enfonçait avec volupté dans un grand baquet rempli d'eau chaude parfumée.
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Taliesyn_de_montfort
Il était rentré en furie à Machecoul. Impossible pour ses gens de le raisonner, il n'avait eu de cesse de tout envoyer valser dans ses appartements, jusqu'à en perdre haleine et finalement se laisser tomber dans son large fauteuil. Son vieil intendant lui profita de l'instant d'apaisement pour lui glisser quelques mots. Le Prince ne rongeait pas son frein, le Duché venait de lui voler encore de l'argent avec la validation du nouveau Grand-Duc. Il aurait du se douter que le Brocéliande n'aurait pas hésité un seul instant à mettre à bas les Montfort par tous les moyens qu'il aurait en main. Il aurait pu dire que son père n'aurait jamais laissé passé ca, mais ca aurai sonné faux, il était devenu trop faible pour refuser quoique ce soit à ce sujet, donnant toujours et toujours sans rechigner. Il n'aurait pas cette patience, et ne se laisserait pas faire sans rendre coup pour coup.

Yann, fais préparer la garde de Machecoul et envoi missives aux bannerets pour qu'ils envoient chacun une lance à la Forteresse et qu'ils fassent surveiller leurs terres. La plus grande vigilance est de mise, je vois bien l'avenement d'un Grand-Duc vengeur. La bassesse est à craindre, le bain de sang avec...

Réflechissant un court instant.

Il faut protéger les enfants d'Elfyn. S'ils viennent de priver Retz de sa fortune c'est pour nous empêcher d'avoir tout moyen pour réagir. Tu feras informer par la même tous les vassaux de mon père, il nous faudra décider à mon retour de comment nous préparer à un conflit ouvert comme indirect.

Plus qu'ordonner il réflechissait à voix haute.

Tu fais préparer trois dizaines de notre cavalerie, le départ est immédiat, je leur laisse 30 min pour préparer leurs affaires, fais préparer les chevaux par les écuyers et palefreniers. Machecoul sera quasiment vide de troupe le temps que les bannerets viennent apporter leurs renforts. Quiberon est déjà sûre, mais le manoir de mon cadet est peu armé et j'ai tout à craindre pour lui.

Les 30 minutes s'écoulèrent dans un brouhaha digne des veilles de combats. Et le départ se fit dans un nuage de poussière. La route fut courte mais des visages inquiets se levaient sur leur passage dans les campagnes qu'ils avaient traversés. Arrivant dans la cour, sautant de son cheval et courant jusqu'aux marches du logis, il prit le premier valet qui fit son apparition :

Allez me quérir mon frère, je l'attends dans le salon, qu'il se hate. L'heure est grave

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« Il n’y a qu’une liberté, et son nom sera toujours écrit avec les lettres du sacrifice et du deuil. »
Arzur.
Plongé entièrement dans son eau chaude, le plus jeune des fils du Roy laissa échapper quelques bulles satisfaites, avant de remonter la tête à la surface. Dieu qu'il était bon de s'étendre dans une chaleur réconfortante ! Il avait chevauché de longues heures et se sentait endolori. Avec un effort et un peu de réticence -il aurait aimé rester plus longtemps - il se redressa, puis se leva, se préparant à sortir de son baquet d'eau. Son valet s'approcha avec des draps pour le sécher, puis les lui posa sur les épaules pour les déployer sur son corps. Arzur s'y enroula, sortit du baquet, et bailla sans retenue. Le valet esquissa un sourire amusé qui lui valut un regard courroucé du prince. Mais la réprimande n'eut pas le temps de se faire entendre : l'on frappa à la porte ; le garde posté à l'extérieur ouvrit et apparut dans l'encadrement.

- Votre Altesse, votre frère est arrivé, il souhaite vous voir urgemment !


La tête d'Arzur se tourna vers lui. Les sourcils se fronçèrent.

- J'arrive.

Pas besoin de plus. Le garde salua, disparut en refermant la tête, et retourna transmettre la réponse. Quant au prince, il se hâtait à présent de se sécher et de se rhabiller avec des vêtements propres. Il se pressa de refermer son pourpoint et d'enfiler ses bottes, et partit au petit trot, épée et ceinturon à la main. Il dévala les escaliers, faisant claquer les talons sur les marches de pierre, ce qui résonna dans le calme relatif de la nuit. Quelques instants plus tard, il entra dans le salon.

- Taliesyn ? Je suis là.
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Eleonor.1ere
La découverte du manoir avait happé la jeune Lusignan dans l'imaginaire, tout en cheminant, elle rêvait debout, ainsi les fantômes des légendes vagabondaient dans son esprit, les armures prenaient vie, mais étrangement tout semblait serein comme si ces derniers souhaiter protéger l'invitée, la princesse se sentait déjà fort bien au manoir Mâchecoul. Elle fut tirée de ses rêveries par le maître des lieux.

- Mille grâces Altesse. Vous nous choyez trop, je ne veux pas paralyser votre domesticité à mes services, mes gens, certes en moins grand nombre me serviront comme ils l'ont toujours fait.

L'étreinte délicate du bras qui se desserre et le prince qui prend congés. La porte des étuves se referme, Eleonor se place au centre de la pièce et écarte les bras pour que les servantes la dévêtisse peu à peu, ne lui laissant que sa longue chemise comme seul rempart. Le baquet était rempli d'eau bien chaude et parfumée aux essences qui devaient certainement provenir des contrées voisines à Jérusalem, instant de nostalgie où elle se revoyait enfant à jouer avec sa soeur non loin du roi et de la reine, tout n'était alors que joie de vivre et bonheur partagé en famille. L'une des dames de son service vint laver le corps endoloris de la jeune femme qui ferma les yeux pour profiter encore des bien faits de l'eau et des caresses de l'éponge.

Les ablutions passées, Angel arriva avec deux tenues, l'une d'un bleu azur pale et l'autre rouge pale, la princesse royale opta pour la bleue.

- Nous paraîtrons coiffée d'une longue tresse agrémentée d'un léger voile blanc, sans bijoux sauf notre chevalière offerte par feu notre père.

Après plus d'une heure de préparation -oui oui c'est long d'habiller une princesse- cette dernière entendit un brouhaha en provenance de la cour, une espèce d'inquiétude la gagna, est-ce que les sbires de son bâtard de demi-frère avait eut vent de sa présente en ce lieu ? C'était peu probable, mais du domaine du possible. Eleonor se fit guider jusqu'au prince Arzur, qu'elle découvrit en compagnie d'un homme qui semblait plus âgé que lui. Elle posa son regard sur son hôte pour que les présentations soient faite, sinon point de parole de la part de la Lusignan.

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Arzur.
Par les hasards d'Aristote, Arzur venait tout juste d'entrer au salon lorsque son invitée fit son apparition. Taliesyn n'avait pas encore eu le temps de lui répondre. Arzur fit un pas de côté pour laisser entrer la princesse, après un regard interrogateur à son frère : peut-être souhaitait-il que la discussion soit privée ? Cependant, il fit tout de même la présentation.

- Mon frère, voici son Altesse Eleonor de Lusignan, princesse de Jérusalem. Un long et pénible exil l'a menée en terres bretonnes et je lui ai offert l'hospitalité un moment. Altesse, voici mon frère, Taliesyn de Montfort, prince de Bretagne et fils aîné de feu notre père le Grand-Duc.
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Lorenzo83
Lorenzo arriva tout intimidé devant la belle demeure du Prince Arzur. Il vient d'être pris à l’essai comme page au service de sa Majesté et espérant de tout son coeur ne pas le décevoir, il décida d'aller directement le voir pour lui proposer ses services avant même d'avoir défait ses valises, car pour lui il est bien plus important d'aider le Prince dans son travail que de savoir où il allait dormir....

Traversant un certain nombre de couloirs et de pièces toutes aussi belle les unes que les autres, il finit par croiser Arzur au détour d'un escalier.


Demat, Prince Arzur, je viens d'arriver. Avez-vous du travail pour moi ce jour?
Arzur.
À peine le prince avait-il eu le temps de faire les présentations, qu'un garde se faufila derrière lui pour chuchoter à son oreille qu'un tout jeune garçon désirait le rencontrer. Ha ! Il s'agissait sûrement de Lorenzo, dont l'impressionnante érudition, malgré son jeune âge, avait poussé Arzur à lui proposer de devenir son page personnel. Le prince fit donc un signe d'assentiment de la tête, et le garde fit entrer l'enfant, derrière la princesse. Un bref regard au garçon, et le prince posa un doigt sur sa bouche, lui faisant signe de rester silencieux et discret dans le coin. Ce serait son premier travail de page : être là, se faire oublier, et ouvrir grand ses oreilles et ses yeux.
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Lorenzo83
Lorenzo entra, une nouvelle fois ébahit par la beauté du bureau et compris tout de suite le signe d'Arzur.

Il alla donc s'assoir dans le coin de la salle, une pile de velin et une plume à la main prêt à écrire tout ce qu'on lui dira, tout en écoutant avec attention ce qui allait ce dire...
Taliesyn_de_montfort
Assis dans le fauteuil faisant dos au foyer éteint, il s'était fait apporté des cartes du Manoir de son frère et des alentours. La colère s’atténuait peu à peu au fur et à mesure que les heures passaient.

Avant que son frère ne vienne, son fauconnier vint lui soumettre un pli scellé à son adresse, nulle arme sur le sceau juste un scel à blanc. Sachant de qui cela provenait il la décacheta de sa dague et lut les mots comme si sa vie en dépendait.

Au fur et à mesure qu'il lisait sa dague qu'il tapotait sur la table se faisait sur un rythme de plus en plus rapide. Finissant le pli il le fait brûler en son centre sur la bougie ornant la table, laissant ce dernier finir de se consumer, il s’enfonce dans le fauteuil, rassemblant ses pensées dans un cliquetis de dague de plus en plus bruyant.

"Ainsi ce serait la pucelle qui chercherait à cela... Elle ne sera pas deçu"

Le fauconnier restait à attendre les instructions le concernant, droit comme un pique. Le jeune Prince, s'adossant toujours au dossier du grand fauteuil, laissa sa tête reposer un instant regardant le plafond, une telle décision ne se prenait pas à la légère.

Apportez moi parchemin, plume, encre et cire. J'ai quelques plis à envoyer, le premier sera pour le Grand-Duc.

Le fauconnier repartait tandis que son frère arrivait. Toujours dans les pensées de ce qu'il devrait organiser pour les temps à venir. Plongée dans ses pensées, recomptant troupes, armes bannerets et alliés, il commençait déjà à envisager le plan de bataille qui serait à organiser. Il n'entendit pas du coup son frère entrer et se présenter, l'arrivée féminine le fit sortir de ses pensées. D'un bond il se leva, la dague à la main, cherchant machinalement son baudrier pour l'y ranger, il attrapa ce dernier juché sur l'angle du dossier. Tandis qu'Arzur faisait les présentations il ceignit ses hanches de la ceinture de cuir, dressant son épée à l'horizontal. Puis il plia le genoux, découvrant l'origine de la jeune femme.

Votre Altesse, je suis enchanté, bienvenue en nos terres.

Voyant son frère faire entrer son page, il résuma la situation à "De toutes manières, tout se saura rapidement." Proposant de la main les quelques sièges présent dans la salle, il se réinstalla face au plan qui était étalé devant ses yeux.

Arzur, ton manoir est difficile à défendre, as tu entamé des travaux récemment dans les différents châtelets qui entoure ton domaine?
Peux-tu me dire l'avancée des défenses? Je vais t'expliquer la situation qui nous préoccupe ensuite.

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« Il n’y a qu’une liberté, et son nom sera toujours écrit avec les lettres du sacrifice et du deuil. »
Arzur.
Taliesyn semblait profondément contrarié, nerveux et inquiet. Arzur s'avança vers lui pour observer la carte à son côté :

- Non mon frère, je n'ai pu lancer les travaux dont nous avions parlé. Je n'ai pas les fonds pour cela, j'ai préféré faire rénover la caserne du manoir pour que la petite garnison qui s'y trouve puisse s'entraîner. Je n'ai qu'une trentaine d'hommes ici, en comptant les hommes de garde. Craindrais-tu une attaque ?

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Lorenzo83
Assis dans son coin, silencieux et presque invisible, Lorenzo notait chaque mots prononcés par les personnes présentes, afin qu' en cas de besoin cela puisse être relu par qui le souhaiterais.
Il s’arrêta un instant de faire gratter sa plume sur le papier, le visage impassible, quand il entendit la phrase d' Arzur.
"Je n'ai qu'une trentaine d'hommes ici, en comptant les hommes de garde. Craindrais-tu une attaque ? "
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