Gypsie
Ainsi un jour de printemps, Gypsie apprit de le bouche de son ami Rick qu'elle était grand mère. Comme ça, devant le cadavre de la mère. Lueur dans ses yeux aussi fugace que son sourire. La colère grandit et les poings se serrent. En savoir plus, mais ce n'était pas le moment, plus tard...
Nuit longue, très longue, poursuivie de cauchemars et images sordides. Si ce n'était le fils à la gorge tranchée, c'était le petit enfant qu'on étouffait dans son sommeil. Oreiller pressé sur sa petite figure, maintenu par les mains d'un criminel réclamant justice, prenant la vie au responsable de la mort d'Apolonie. Car qui pouvait bien l'aimer cet enfant, là bas, à Varennes. Qui pourrait aimer un enfant que la mère ne désirait pas et insultait, lui qui n'avait rien demandé à personne et certainement pas de naitre dans ces conditions, à prendre sa première bouffée d'air au parfum d'orphelin.
Colère aussi contre tous ceux qui de là bas n'avaient pas eu la délicatesse, l'attention d'envoyer messager ou pigeon à Clermont. Egoïstes. Pensaient-ils avoir l'apanage de la peine et du chagrin ? Fallait-il que les autres, les amis, les sentinelles, Jazon!, apprennent le décès d'Apolonie par un domestique qui par chance avait trouvé affiche posée sur la place publique ?
Sotte que tu es, qu'attendais tu donc de ces gens " passés " à l'enterrement de ton fils pour se précipiter à Varennes. Ils n'aimaient pas Alayn, avaient bien su le montrer, alors son enfant...
Qu'ils lui amènent, celui dont elle vient d'apprendre l'existence, de la bouche du diacre, et elle s'en occupera, lui donnera tout l'amour qu'il mérite ce petit être.
Le lendemain, mélodie de bronze survolant le domaine les accueille à Cournon. Marche lente jusqu'à la chapelle où difficilement elle lache la main de Jazon. Prenant celle de son fils qui passe bien trop de temps devant des cercueils. Un baiser et Gypsie s'éloigne, entre dans la chapelle déjà pleine de monde. Des visages connus, d'autres pas, la vicomtesse les salue d'une inclinaison de tête et s'installe sur un banc dans les premiers rangs.
Car aujourd'hui c'est sa belle fille qu'on accompagne vers le Très Haut. La bru à peine connue. Plus connue par ses actes et toutes les rumeurs qui ont pu circuler sur cette personne si pleine de vie. Et Gypsie se demande qui elle va rejoindre là haut, si elle va retrouver Alayn...
Sur ses genoux Gandelin regarde autour de lui, les décors, les statues, les gens et imite sa maman quand elle lui répond en chuchotant. Amour d'enfant qui ne ressemble en rien à Alayn. Un petit Marigny, comme son père.
Et chacun d'attendre, au milieu de sanglots et reniflements, l'arrivée du cercueil porté par les chers de la défunte. Grande émotion pour Jazon, fier et malheureux à la fois de porter la bière d'Apolonie. Et qu'il vienne s'assoir près d'elle, lui prendre là main, et être là, tout simplement.
Nuit longue, très longue, poursuivie de cauchemars et images sordides. Si ce n'était le fils à la gorge tranchée, c'était le petit enfant qu'on étouffait dans son sommeil. Oreiller pressé sur sa petite figure, maintenu par les mains d'un criminel réclamant justice, prenant la vie au responsable de la mort d'Apolonie. Car qui pouvait bien l'aimer cet enfant, là bas, à Varennes. Qui pourrait aimer un enfant que la mère ne désirait pas et insultait, lui qui n'avait rien demandé à personne et certainement pas de naitre dans ces conditions, à prendre sa première bouffée d'air au parfum d'orphelin.
Colère aussi contre tous ceux qui de là bas n'avaient pas eu la délicatesse, l'attention d'envoyer messager ou pigeon à Clermont. Egoïstes. Pensaient-ils avoir l'apanage de la peine et du chagrin ? Fallait-il que les autres, les amis, les sentinelles, Jazon!, apprennent le décès d'Apolonie par un domestique qui par chance avait trouvé affiche posée sur la place publique ?
Sotte que tu es, qu'attendais tu donc de ces gens " passés " à l'enterrement de ton fils pour se précipiter à Varennes. Ils n'aimaient pas Alayn, avaient bien su le montrer, alors son enfant...
Qu'ils lui amènent, celui dont elle vient d'apprendre l'existence, de la bouche du diacre, et elle s'en occupera, lui donnera tout l'amour qu'il mérite ce petit être.
Le lendemain, mélodie de bronze survolant le domaine les accueille à Cournon. Marche lente jusqu'à la chapelle où difficilement elle lache la main de Jazon. Prenant celle de son fils qui passe bien trop de temps devant des cercueils. Un baiser et Gypsie s'éloigne, entre dans la chapelle déjà pleine de monde. Des visages connus, d'autres pas, la vicomtesse les salue d'une inclinaison de tête et s'installe sur un banc dans les premiers rangs.
Car aujourd'hui c'est sa belle fille qu'on accompagne vers le Très Haut. La bru à peine connue. Plus connue par ses actes et toutes les rumeurs qui ont pu circuler sur cette personne si pleine de vie. Et Gypsie se demande qui elle va rejoindre là haut, si elle va retrouver Alayn...
Sur ses genoux Gandelin regarde autour de lui, les décors, les statues, les gens et imite sa maman quand elle lui répond en chuchotant. Amour d'enfant qui ne ressemble en rien à Alayn. Un petit Marigny, comme son père.
Et chacun d'attendre, au milieu de sanglots et reniflements, l'arrivée du cercueil porté par les chers de la défunte. Grande émotion pour Jazon, fier et malheureux à la fois de porter la bière d'Apolonie. Et qu'il vienne s'assoir près d'elle, lui prendre là main, et être là, tout simplement.