legowen
[ veillée ]
Bruit qui résonne dans sa tête , régulier , répétitif, galop dun cheval sur la route de Cournon ,point de carrosse pour elle mais une course dans le vent de la nuit ,seule sur Illuin, elle la voulu ainsi .Elle a remonté le capuchon de sa lourde cape pour quil protège sa chevelure dune petite pluie fine qui sest mise à tomber aux premières lueurs de laube
Les gouttes de pluie se mêlent sur son visage à dautres ,trop plein dun chagrin qui la noie ,qui coule sans quelle sen rende compte , digue qui rejoint le vide dans laquelle sest enfoncée son âme
Une partie delle-même est morte
morte en même temps que son amie, sa marraine, des mois , des années de souvenirs , un lien tissé depuis leur première rencontre , si jeunes alors toutes deux, , renforcé au fil des jours , au fil des confidences , des projets, des joies et des peines
Une partie delle-même est vide
vide où elle se sent vaciller , entre chagrin et colère , tristesse et rancur , contre ce destin ,contre la carne qui prend , brise et anéantit les vies , vingt ans
Et cette phrase qui revient sans cesse depuis Varennes , non
non, on ne meurt pas à Vingt ans ,pourquoi ? pourquoi ?
Arrivée à la chapelle où a lieu la veillée , elle descend dilluin,enroulant machinalement la bride autour du pommeau de la selle , resserre les pans de sa cape autour delle comme sils pouvaient effacer ce froid quelle ressent tout au fond delle-même , aveugle aux visages qui lentourent , elle entre dans le presbytère
chaleur , odeur de bougies , calme , recueillement , à peine quelques chuchotis , elle sapproche du cercueil
Elle lui disait ma belle marraine en réponse à ma belle filleule , elles mêlaient leurs rires ,azur et gris complices , cet azur voilé par les paupières baissées dans un visage de madone
La chevelure brune fait ressortir la pâleur des traits , apaisés , un léger sourire , un impression de sérénité , oui elle est belle sa marraine, son amie
Et pendant qu elle se recueille , que son regard se perd dans lombre de ces souvenirs , les larmes ne sont guère loin , boule dans une gorge serrée , respirer en un sanglot quon réprime, et penser que son amie naurait pas voulu la voir ainsi, les voir ainsi
Alors esquisser un sourire , pour elle, gris sur un visage et chuchoter
reposes toi ma belle , auprès de nos chers disparus que tu as surement retrouvés , sois heureuse là bas , dans la lumière du soleil
et repenser à cette rime qu'elle a fait sienne
Moi en rêve , j'ai vu,
éblouissante et nue
son âme qui dansait
bien au- delà des nues
et qui me souriait
Le son de la cloche larrache à sa méditation , sortir et prendre conscience de la présence de Beths, sa chère filleule , son amie
Elle sapproche delle, la serre dans ses bras , tête un instant sur son épaule, moment de faiblesse réprimé dans un soupir qui lui permet de maintenir les digues de ses larmes et juste un regard , sinon les mots resteraient coincés dans sa gorge
A peine un chuchotement
Beths ....
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Bruit qui résonne dans sa tête , régulier , répétitif, galop dun cheval sur la route de Cournon ,point de carrosse pour elle mais une course dans le vent de la nuit ,seule sur Illuin, elle la voulu ainsi .Elle a remonté le capuchon de sa lourde cape pour quil protège sa chevelure dune petite pluie fine qui sest mise à tomber aux premières lueurs de laube
Les gouttes de pluie se mêlent sur son visage à dautres ,trop plein dun chagrin qui la noie ,qui coule sans quelle sen rende compte , digue qui rejoint le vide dans laquelle sest enfoncée son âme
Une partie delle-même est morte
morte en même temps que son amie, sa marraine, des mois , des années de souvenirs , un lien tissé depuis leur première rencontre , si jeunes alors toutes deux, , renforcé au fil des jours , au fil des confidences , des projets, des joies et des peines
Une partie delle-même est vide
vide où elle se sent vaciller , entre chagrin et colère , tristesse et rancur , contre ce destin ,contre la carne qui prend , brise et anéantit les vies , vingt ans
Et cette phrase qui revient sans cesse depuis Varennes , non
non, on ne meurt pas à Vingt ans ,pourquoi ? pourquoi ?
Arrivée à la chapelle où a lieu la veillée , elle descend dilluin,enroulant machinalement la bride autour du pommeau de la selle , resserre les pans de sa cape autour delle comme sils pouvaient effacer ce froid quelle ressent tout au fond delle-même , aveugle aux visages qui lentourent , elle entre dans le presbytère
chaleur , odeur de bougies , calme , recueillement , à peine quelques chuchotis , elle sapproche du cercueil
Elle lui disait ma belle marraine en réponse à ma belle filleule , elles mêlaient leurs rires ,azur et gris complices , cet azur voilé par les paupières baissées dans un visage de madone
La chevelure brune fait ressortir la pâleur des traits , apaisés , un léger sourire , un impression de sérénité , oui elle est belle sa marraine, son amie
Et pendant qu elle se recueille , que son regard se perd dans lombre de ces souvenirs , les larmes ne sont guère loin , boule dans une gorge serrée , respirer en un sanglot quon réprime, et penser que son amie naurait pas voulu la voir ainsi, les voir ainsi
Alors esquisser un sourire , pour elle, gris sur un visage et chuchoter
reposes toi ma belle , auprès de nos chers disparus que tu as surement retrouvés , sois heureuse là bas , dans la lumière du soleil
et repenser à cette rime qu'elle a fait sienne
Moi en rêve , j'ai vu,
éblouissante et nue
son âme qui dansait
bien au- delà des nues
et qui me souriait
Le son de la cloche larrache à sa méditation , sortir et prendre conscience de la présence de Beths, sa chère filleule , son amie
Elle sapproche delle, la serre dans ses bras , tête un instant sur son épaule, moment de faiblesse réprimé dans un soupir qui lui permet de maintenir les digues de ses larmes et juste un regard , sinon les mots resteraient coincés dans sa gorge
A peine un chuchotement
Beths ....
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