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[RP] Quand l'azur se fait enterrer...

Neils
[Sur le parvis de la chapelle]

Assis sur le muret, coudes sur les genoux, tête calée dans les mains, l’écuyer médite.
Lorsqu’une voix familière le sort de ses pensées.


Quelque chose ne va pas ?


Neils n’en croit pas ses oreilles…quelque chose ne vas pas ? Lui, qui présentement est torturé dans sa chaire, que son cœur est sec au centre d’un corps apathique…on lui demande si quelque chose cloche…

Pas la faute au Duc…non…l’écuyer peut causant n’a pas fait état de son passé, mais de là à lui demander si quelque chose n’allait pas…

L’écuyer lève la tête, lentement, croise le regard inquiet de Persan


J’ai b’soin de temps…d’rester seul…partez…allez…


L’écuyer baisse la tête, laisse échapper un long soupir…et ajoute

Tel que vous me voyez je n’suis qu’un boulet enchainé à votre cheville…partez…je vous r’joindrai…plus tard…

Persan
[sur le parvis de la chapelle]

Bien sûr, la question était idiote... quoi que... on ne sortait pas d'une église aussi rapidement sans une bonne raison. A moins que la morte ne soit ressortie bien vivante de son cercueil et dans ce cas, Neils ne serait pas seul à être dehors, Persan n'envisageait rien qui puisse pousser un homme à ressortir aussi rapidement d'un lieu de communion où il avait demandé à entrer. La réponse ne lui plut guère. Il y vit deux insultes et en fronça ses sourcils noires. Envolées compassion et inquiétude alors que la moutarde montait au nez du Bourguignon. Il attrapa Neils par l'avant de son veston, se pencha vers lui et lui susurra à l'oreille.

Vous oubliez à qui vous vous adressez ! Je ne suis pas un manant que l'on congédie d'un signe de la main ! Et ne vous méprenez pas ! Personne n'insulte les gens de ma maison en les traitant de boulets ! Personne. Pas même vous ! Je vous conseille de vous ressaisir et vite !

D'une bourrade, il le relâcha, darda sur lui un regard noir, fit demi-tour et repartit en direction de Louise.
_________________
Anastase
Dans la Chapelle pendant la cérémonie.

Arrivée pile à l’heure au son des cloches de la chapelle.
Aujourd’hui c’est pas un mariage qu’on fête…
malheureusement…

Des trucs de ce genre on aimerait s’en passé…
Après une période en solitaire la Stase se dévoile enfin.
Le visage meurtri par les longues insomnies elle s’annonce
discrètement dans la chapelle puis va s’asseoir un peu devant sur le côté.

Dans sa main elle tient le livre qu’elle potasse depuis
quelques temps. Normalement elle aura pas à s’en servir mais on sait
jamais si elle a un trou…

Son regard se pose sur le cercueil qui entre dans
l’enceinte. Un frisson incontrôlé vient subitement lui parcourir l’échine. Elle
sert les poings pour ne pas craquer puis l’expression de ses yeux se durcis peu
à peu.

La rancœur est malheureusement présente même si l’affection
qu’elle porte à sa tante est toujours là.

Depuis le décés elle a la sensation d’avoir été trahie,
abandonnée. Le seul lien de famille qu’il lui reste est un cousin dont elle
aura sans doute du mal à pardonner.

Sans qu’elle s’en soit rendue compte le cureton avait pris
la parole. Après un moment il enchaîna sur le crédo.

D’une main légèrement tremblante elle posa son livre sur ses
genou et répéta :


Je crois en Dieu, le Très Haut
tout puissant,

Créateur du Ciel et de la Terre
Des enfers et du Paradis
Juge de notre âme à l'heure de notre mort.

Et en Aristote son prophète
Le fils de Nicomaque et de Phaetis
Envoyé sur Terre pour enseigner la sagesse
Et les lois divines de l'Univers aux hommes égarés.

Je crois aussi en Christos
Né de Maria et de Giosep
Il a voué sa vie à nous montrer le chemin du Paradis
C'est ainsi qu'après avoir souffert sous Ponce
Il est mort dans le martyr pour nous sauver
Il a rejoint le Soleil, où l'attendait Aristote à la droite du
Très-Haut

Je crois en l'action divine
Je crois en la Sainte Eglise aristotélicienne Romaine, une et
indivisible

En la communion des saints
En la rémission des pêchés
En la vie éternelle


Amen.



Voilà qui était fait. Bizarrement un petit rictus s’afficha
sur le bord de ses lèvres en imaginant la tronche d’Apo si elle avait été là…

Erf…
Le sourire s’efface soudainement à cette pensée. Une légère
honte s’empare d’elle. Rigoler pendant un enterrement on aura tout vu…

D’un mouvement circulaire de la tête elle vérifie que
personne ne la vu puis observe le plafond de l’édifice.

Toute façon elle doit pas être bien loin, et c’est même sur
qu’elle l’a entendu…
modsognir
Modsognir rejoignit le cercueil d'Apo qu'Alethea montra du bout de sa main. Nouvelle inspiration puis laissa Alethea rejoindre les autres dans la chapelle tandis que le polignacois rejoignit les autres porteurs. Une pensée lui fit sourire. Apo qui portait peu dans son coeur le village de Polignac était pourtant bien représenté. Il se souvint des rires qu'elle faisait lorsqu'il demandait, apparement naivement, quand elle viendrait le voir à Polignac. Les anecdoctes venaient peu à peu, les uns bousculant les autres, l'esprit s'encombrait à son tour..cela devait être normal à la disparition d'un être cher, le sentiment de vouloir être toujours proche de lui, vaincre la mort et se rattacher à ce que l'on a. Voilà ce qu'il vivait de ce moment.

Le cercueil se dessina à sa vue, les autres porteurs l'attendaient visiblement. Il alla se mettre d'un côté du cercueil et à l'unisson, ils soulevèrent la boîte, le corps d'une femme mais les souvenirs, ca tout le monde le portait. Ils se rapprochèrent lentement du parvis de la chapelle et pénétrèrent à l'intérieur. Les jambes étaient peu sûrs d'elle, son corps était raide, figés et tout ce monde qui regardait les porteurs. Son regard se jeta sur le choeur de l'église, ne voulant porter son regard sur les côtés de la nef.....il valait mieux.

Ils posèrent le cerceuil et se retira par les côtés de l'église et s'installa sur une des chaises d'un transept. La cérémonie pouvait commencer et recita le credo de manière inaudible pour tous sauf lui


« Je crois en Dieu, le Très haut tout puissant
Créateur du Ciel et de la Terre
Des enfers et du Paradis
Juge de notre âme à l'heure de notre mort.

Et en Aristote son prophète
Le fils de Nicomaque et de Phaetis
Envoyé sur Terre pour enseigner la sagesse
Et les lois divines de l'Univers aux hommes égarés.

Je crois aussi en Christos
Né de Maria et de Giosep
Il a voué sa vie à nous montrer le chemin du Paradis
C'est ainsi qu'après avoir souffert sous Ponce
Il est mort dans le martyr pour nous sauver
Il a rejoint le Soleil, où l'attendait Aristote à la droite du Très-Haut

Je crois en l'action divine
Je crois en la Sainte Eglise aristotélicienne Romaine, une et indivisible
En la communion des saints
En la rémission des pêchés
En la vie éternelle

Amen. »



Durant la cérémonie, il regarda les personnes présentes. Son coeur fit un bond quand il vit sa marraine. Elle ici...oui c'était normal.....mais ici......lui aussi. Il la regarda du coin de l'oeil écoutant la cérémonie même s'il avait du mal à la suivre. Non.......non il ne pouvait pas, il irait la voir après.
Il se remit à regarder Rick écoutant la cérémonie même s'il avait du mal à ne pas penser à cette femme qui le connait si bien.
Sibella de Vissac
[Arrivée à la Chapelle]

Sibella était de retour en Bourbonnais Auvergne, voyage rapide et long à la fois. Ce trajet lui avait paru interminable et épuisant. Elle avait reçu une missive alors qu'elle était dans le Béarn avec son époux, lui annonçant le décès d'Apolonie.
Le temps de parcourir les nombreuses lieues qui la séparait de l'Auvergne, de passer chez elle au château pour se changer, elle arriva au Domaine de ses amis Kory et Althiof.

Elle était un peu en retard et ne voulait pas se faire remarquer. Elle entra dans la chapelle discrètement, se faufila entre les nombreuses personnes présentent et alla s'asseoir dans un coin. Elle entendit l'assemblée réciter le Credo. Elle en fit autant


"Credo in unum Deum : Patrem omnipotentem, factorem cæli et terræ, visibilium omnium et invisibilium.

Et in unum Dominum Jesum Christum, Filium Dei Unigenitum.

Et ex Patre natum ante omnia sæcula.

Deum de Deo, lumen de lumine, Deum verum de Deo Vero.

Genitum, non factum ; consubstantialem Patri ; per quem omnia facta sunt.

Qui propter nos homines et propter nostram salutem descendit de cælis.

Et incarnatus, est de Spiritu Sancto, ex Maria Virgine, Et homo factus est.

Crucifixum etiam pro nobis ; sub Pontio Pilato passus et sepultus est.

Et resurrexit tertia die secundum scripturas.

Et ascendit in cælum ; sedet ad dexteram Patris.

Et iterum venturus est, cum gloria, judicare vivos et mortuos ; cujus regni non erit finis.

Et in Spiritum Sanctum, Dominum et vivificantem, qui ex Patre Filioque procedit ;

Qui cum Patre et Filio simul adoratur et conglorificatur ; qui locutus est per prophetas.

Et unam, sanctam, catholicam et apostolicam Ecclesiam.

Confiteor unum baptisma in remissionem peccatorum.

Et exsepto resurrectionem mortuorum,

Et vitam venturi sæculi.

Amen"



Elle connaissait assez peu la défunte et le regrettait. En sa qualité de Héraut Royal ès Généalogie, elle avait eu l'occasion de travailler pour la famille sur différents documents.

La cérémonie pleine de recueillement, de dignité, de pensée et d'amour se poursuivait. La Baronne d'Usson et de Riom, reconnu quelques personnes de l'assemblée qu'elle irait saluer plus tard.
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Rick
Il était temps maintenant pour Rick de faire lecture du testament. Le jeune homme avait été assez déçu par le fait que peu de paroissiens d'un jour aient répondu à ses appels à la prière. Certes, ils étaient tous noyés dans le chagrin et avaient du mal à écouter ce qu'ils disaient. C'est pour cela que le jeune diacre ne s'en offusqua pas. Il regarda sa soeur et pensa à elle, qui enterrait une amie spéciale en un jour très spécial pour elle. Elle était là et il avait croisé son regard. Un simple regard pour se soutenir mutuellement, c'était suffisant.

Désormais, après les prières communes à toutes les cérémonies, il fallait entrer dans le vif du sujet. Et faire de l'adieu à une personne spéciale, un adieu spécial. Pour commencer, il fallait dire les dernières volontés de la défunte. Grâce à Alethea, il avait eu quelques souhaits que la défunte avait émise, mais rien de vraiment officiel en fait. Rick récupéra le parchemin où était écrit les dernières lignes d'Apolonie. Puis, il s'avança légèrement dans la nef et dit.


Mes biens chers frères et mes biens chères soeurs, il est temps pour vous tous, ici réunis de connaître les derniers désirata de feu Apolonie, vicomtesse d'Ambert de Dame de Nerra. C'est pour cette raison, que je demande à Dame Sibella de Vissac, baronne d'Usson et de Riom, de venir me rejoindre, afin de faire lecture du testament.

Rick sourit à sa voisine de Montpensier et tendit une main en sa direction pour l'inviter à le rejoindre.
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Sibella de Vissac
Tout en récitant le Credo, Sibella repensait aux quelques mots échangés avec Apolonie, cette femme qu'elle ne connaissait pas, qu'elle n'avait pas eu l'occasion de rencontrer, chacune trop occupée à différentes occupations.
Sibella avait beau chercher dans sa mémoire, mais ne se souvenait pas l'avoir vu à son mariage. Il faut dire qu'il y avait tellement de monde, peut être ne s'en souvient-elle pas

Elle fut sortie de ses pensées par Rick, qui poursuivait la cérémonie. Il lui demanda de venir pour lire le testament. Elle fût surprise, jamais elle n'avait procédé à une ouverture de testament dans une chapelle, mais soit !

Elle se leva, passa ses mains sur sa robe et dans un bruit d'étoffe se dirigea vers Rick, qu'elle salua par un grand sourire. Elle ouvrit la serviette en cuir marron qui l'accompagnait quand elle avait des documents importants à remettre. Elle sortit un parchemin, roulé et portant un scel.

Elle regarda l'assemblée, toussota légèrement.


Mes Dames, Messires, nobles gens ici présents

Certains me connaissent, d'autres pas. Je suis Sibella de Vissac, Héraut d'Armes Royal ès Généalogie. La Vicomtesse d'Ambert m'avait remis son testament, sentant ses forces l'abandonner.

Aujourd'hui, elle nous a quitté, qu'elle repose en paix.

C'est la première fois que j'ouvre un testament dans une chapelle, mais quoi de plus normal pour Apolonie, cette dame exceptionnelle.


Elle brisa le scel, déroula le parchemin et commença la lecture.

Apolonie a écrit:

A Moulins,
Le 10 mars de l’an 1457,

Moi, Apolonie de Nerra-Viverols, saine de corps et d’esprit, quoiqu’affaiblie par une grossesse à la fin difficile, me préparant à enterrer mon époux, Alayn de Viverols, je prends conscience de la fragilité de la vie et couche sur ce parchemin mon testament.

Les voyages et la course le long des chemins ne m’ont pas permis d’accumuler nombre de possessions. Cependant, le Très Haut a placé sur ma route nombre d’amis et de joies auxquelles je me dois de penser ce jour où j’imagine le terme de mon existence.

S’il plait au Très Haut que mon enfant vienne au monde viable et qu’il me survive, je souhaite que lui reviennent la vicomté de son père légitime, à savoir le fief d’Ambert sis en Bourbonnais-Auvergne. Je souhaite également, s’il plait à mes suzerains, Sa Grace MartymcFly de Montfort-Balmyr et Dame Johanara d’Ambroise, qu’il ou elle puisse conserver les seigneuries de Varennes-sur-Allier, en Auvergne, et d’Orval en Berry. De même, si j’étais rappelée avant qu’il n’atteigne sa majorité, je souhaite que MartymcFly, suscité, et Marie-Alice Alterac acceptent de devenir ses parrain et marraine par le baptême aristotélicien. Dans la même optique, j’espère que Marie-Alice acceptera la lourde charge de prendre en tutelle mon héritier(ère) et assurera pour lui la garde de ses fiefs jusqu’à sa majorité. Je suis sûre qu’elle saura lui inculquer les valeurs que nous partagions et lui conter sa mère, à défaut d’avoir bien connu le père.

Pour ma filleule, Alethea, je lègue l’échoppe moulinoise que j’avais héritée de Willen d’Escorailles. Je souhaite qu’elle garde toujours un lien avec ce village auvergnat qui nous a vues nous rencontrer. J’aimerais aussi qu’elle ait en sa garde une des deux dagues que j’ai portées aux cuisses depuis que j’ai appris à me battre à la COBA. Qu’elle fasse sienne celle qui porte les armes d’Orval. Longue et lourde, elle profitera à son nouvel engagement.

Pour mon écuyère, Sunie, dicte la Demoiselle de la Forêt, je laisse une de mes épées, celle forgée en Gascogne, et mon bouclier, que je tenais de Bireli, en espérant qu’elle ne se fâche pas des coups qu’il a déjà reçus. Qu’elle soit prudente sur les chemins qu’elle arpente avec autant de cœur que moi.

Pour Grid, mon meilleur ami, je laisse mon sac de miettes, récoltées au gré de mes voyages. Je sais qu’il en prendra soin et saura les choyer. Je lègue aussi, à sa compagne Lilou et lui, ma maison de Moulins. Un peu délaissée, elle sera cependant assez grande pour les accueillir avec les enfants qu’ils ne manqueront pas d’avoir. Bettym et Nimrodor recevront quant à eux mon bon souvenir et mon amitié au-delà de la mort.

Pour ma filleule et amie Legowen, avec qui j’aurai tant partagé depuis notre arrivée dans ce royaume, je réserve la seconde de mes épées. Celle forgée par Grid. Je sais qu’elle servira à la défense d’un Bourbonnais-Auvergne que j’adore. Et je lui confie la garde de mes effets personnels, y compris la robe de mariage qu’elle m’avait cousue. En espérant qu’elle connaitra un bonheur marital plus long que le mien. Mais elle ne prendra pas la tenue de cuir et daim offerte par Tixlu de Lugdares pour mon mariage, je souhaite être enterrée avec.

A ma nièce Anastase, je lègue mon étalon gascon, Jean-Eudes. Avec un peu de chance, en galopant plus vite, elle pourra échapper aux brigands qui semblent avoir une affection toute particulière pour elle. Je lui laisse aussi mon étendard aux couleurs des Sentinelles, et qu’elle garde un œil sur son cousin ou sa cousine, même de loin.

Le reste de mes maigres biens sera confié à la Mairie de Moulins que j’ai pris tant de plaisir à servir.

Arrivant à la fin de ce document, je voudrais dédier un paragraphe à celui que l’on appelle mon frère, mais qui n’en a que le nom. Eikorc est mon double, mon autre. Mon âme-sœur, notre cœur bat à l’unisson depuis que nous nous connaissons même si les circonstances nous ont amenés à nier ce qui toujours nous aura unis. Il est le reflet de ce que j’ai de pire et de meilleur en moi, il est celui pour qui je suis restée en vie dans une roulotte labritoise, et à qui j’offrirai sans doute mon dernier souffle. Eikorc dont j’ai porté le nom sans en avoir le sang, Eikorc que j’aurai aimé avoir à mes côtés à chaque seconde de ma vie. Je l’ai aimé plus qu’une personne n’en aura jamais aimé une autre, d’un amour transcendant même cette notion. A lui qui a su me comprendre, m’accepter, me soutenir et m’aimer comme je n’aurais pu espérer l’être, je rends la dague ornée de saphirs et de notre devise. Qu’il la garde en souvenir de celle qu’il aurait pu rendre enfin heureuse, qu’il jure en la recevant de vivre en souvenir de sa sœur, qu’il promette de tout faire pour être heureux comme il sait que je veux qu’il le soit. Mon âme et mon cœur pour toujours et à jamais seront à lui.

A tous ceux qui ne se verraient pas couchés sur ce testament, qu’ils sachent que pour autant je ne les oublie pas. Ma vie a été riche et remplie. Le sourire sur mes lèvres nombre de fois a fleuri. Je n’oublie pas ceux qui m’ont réchauffé l’âme, mais je sais qu’ils le savent sans avoir besoin que leur nom soit écrit noir sur blanc.

Pour terminer, je souhaite que mes funérailles se déroulent sur les terres de Korydwen et Althiof, à Cournon. En revanche, je veux être enterrée à Moulins, chez moi. Lors de la cérémonie, je souhaite que l’officiant utilise un texte sur la franchise, histoire de montrer aux gens qu’on peut ne pas mentir.

Que tout soit fait pour respecter mes volontés, pour cela je fais confiance à Marie-Alice et Marty pour s’en charger à la hauteur de mes espérances.

Que ce testament soit lu à mon enterrement, ainsi que la lettre qui l’accompagne et qui est destinée à l’enfant à naître s’il me survit. Qu’il soit dit que ces dispositions seront modifiées s’il plait au Très Haut de me prêter encore longue vie.


Apolonie de Nerra-Viverols
Vicomtesse d’Ambert
Dame d’Orval
Dame de Varennes sur Allier


Citation:


Nous, Sibella de Vissac, Héraut d'Armes Royal ès Généalogie, sous le nom héraldique de "Phylogène" enregistrons les présentes volontés et y apposons nostre scel afin qu'elles acquièrent pleine recognoissance.

A Sainct-Anthoine-le-Petit, ce vingt deuxième jour du mois de décembre 1456.





Une fois lecture faite, elle roula le parchemin, regarda l'assemblée, les visages, leur expression.


Elle se tourna vers Rick en lui remettant le testament

Je te remet le document afin que tu puisses le donner à qui de droit. Dès que possible, je ferai suivre aux personnes concernées un certificat de succession nobiliaire.

Elle se recula de quelques pas, afin de laisser à Rick le soin de prendre la parole pour conclure
_________________
namaycush
Froide, coupante, méchante, de son regard le maudit certainement, avant de tourner le visage, il sait à qui il appartient, à la cartel tantôt fourmi, tantôt cigale.....

Elle l'aime pas, sur le coup là, sans doute pense-t-elle encore à la Guyenne, où Falco se prenant pour Duc à la place de la Duchesse pensait commander les armées gasconnes....

Non pas que ça, Cymo a intercepté autre chose, autres yeux, autres pensées,.....oui femmes il a aimé, femmes il aimera, et elles le lui ont bien rendu d'ailleurs, peu d'hommes ont été aimés comme lui....mais que seule celle qui aujourd'hui se fait ensevelir aura eu coeur et âme de sa part....le reste n'est que chasse et assaut d'aristocratiques jupons, aristocratiques parce que durs à obtenir, tant courtisés....

L'objet de la guerre, est la victoire ;
celui de la victoire, est la conquête ;
celui de la conquête, est la conservation....

Conservation oui, jusqu'à ce que celle-ci entrave la conviction de l'homme, et que celui-ci envoie femme, titres et fiefs afin d'aller au bout de la vérité....

L'objet de son attention rit, d'un rire profond empreint d'un certain fatalisme, fatalisme que l'on dirait slave, slave comme ses pommettes, hautes et rondes à la forme accentuée par le rire....tiens, il connait ça comment l'officier de noeuds et de talus....?

Interrompu par l'intervention de l'officiant, ainsi que par la lecture du testament, il garde néanmoins un oeil, côté gauche, côté coeur, sur ....allez savoir sur qui....
_________________
Erel de Dénéré
[Sur un banc de la Chapelle]

Le Vicomte de Bapaume ne savait même plus comment il était arrivé ici, ni même où il était...
Ah si. Il était à l'enterrement d'Apo, son Apo, et il était venu à cheval.

Quelle idée avait-elle eu de mourir? Non mais quelle idée! Elle, qui tant de fois avait survécu à des coups d'épée. Elle qui combattait sans relâche. Elle qui jamais ne fléchissait. Elle, vaincue par la naissance...

À croire que rien d'autre que la vie n'avait réussi à la tuer, l'Azur. Invaincue par la mort, vaincue par la vie... Drôle de paradoxe...

Erel se souvint de la première fois qu'il avait rencontré Apolonie.
Le Béarn venait d'être libéré par les troupes royales, il s'investissait dans la diplomatie, et Navigius lui donne en charge le Bourbonnais-Auvergne, énorme Duché de 10 villes qui intimidait celui qui ne savait pas encore qu'il était le demi-frère de la Grande Ambassadrice Royale de France de l'époque...
Arrivée un peu timide, puis dans son bureau dont on lui donne les clés, il découvre une jeune femme avec un caractère incroyable, à la parole si habile qu'il en était presque déboussolé. Elle qu'il ne savait pas encore guerrière, diplomate à la parole acérée comme son épée.
Ils se découvrent, s'apprenent, s'échangent leurs souvenirs... Et très vite l'amitié née.

Une amitié qui perdurera.

À ce souvenir, son regard se perdit dans le vide du sol froid.

Comment était-ce possible? Comment?
Non il n'y croyait pas, Apolonie n'est pas morte, et elle va arriver bientôt, leur assurant qu'elle est belle et bien en vie, que le souffle anime encore son corps.
Il se souvenait comme si c'était hier de la seule fois où il alla à Moulins... En taverne, à lui présenter quelques un de ses innombrables amis, lui qui au final, ne la connaissait que très peu, n'était qu'un minuscule point parmi tous ceux avec qui elle était liée.
Pourtant il y tenait à Apo, cette grande âme coincée dans ce corps marqué par la vie, par la mort, par le sang, par la douleur...

Le Dénéré ignorait ce qui se passait autour de lui... Trop de souvenirs,trop d'émotions.
Qu'il aurait aimé en ce moment même avoir l'Apo près de lui, pour lui parler, pour se rassurer, entendre sa voix, se plonger dans son visage...

Mais il ne pourra plus désormais. Apolonie est morte. Elle l'a quitté comme elle les a tous quittés.

L'Azur s'est éteint, la grande âme n'est plus.

"Adieu mon amie, adieu..."

_________________
Rick
Rick accueillit la baronne à ses côtés, lui faisant une place. Elle vint avec une serviette en cuir et y prit le testament, un parchemin roulé et scellé. D'ailleurs le sceau ne résista pas longtemps. Le diacre écouta avec attention les dernières volontés de Sibella. Le premier chapitre fut consacré à son enfant, celui qu'elle n'avait pas voulu et que pourtant, elle aurait aimé, ça Rick en avait la certitude. D'ailleurs, lui aussi, au début, avait eu des réticences à l'annonce de la grossesse de Tia, mais maintenant pour rien au monde, il n'aurait voulu ne pas avoir eu Georges dans sa vie. Le jeune homme essayait de se souvenir du prénom qu'Alethea lui avait dit. Mais il avait beau réfléchir, il ne se rappelait pas si elle avait évoqué son nom. Lorsque Sibella évoqua la charge de l'enfant, le jeune homme ne put s'empêcher de jeter un oeil en direction de Gypsie. Il se demandait comment la grand-mère paternelle allait réagir. La suite du testament fut pour léguer, naturellement tous ses biens à ses amis les plus proches et les plus fidèles. Le jeune homme en connaissait certains et d'autres pas du tout : parfois des visages, d'autres juste un nom que l'on croise sur une liste ducale ou sur un parchemin quelconque.

C'est ainsi que Rick apprit que la défunte avait un frère de coeur, une âme soeur comme elle l'écrivait. Il se la représentait, assise à son bureau, angoissée par cette grossesse indésirable à ses yeux, sûrement les larmes aux yeux. Le jeune homme se demandait où se trouvait à ce moment, cet homme qu'elle citait. Une chose était sûre, c'est qu'il n'était pas présent dans la chapelle. N'était-il pas croyant ? N'avait-il pas envie de dire au-revoir à Apolonie de cette façon ? Pourtant, de par leurs attitudes, Rick avait put remarquer que certains et certaines dans l'assemblée mettaient pour la première fois de leur vie, des pieds dans un lieu sacré. Mais pour la défunte et pour l'amie qu'elle avait été, ils avaient fait cet effort colossal et avait repoussé les limites de leur croyance pour elle.

Sibella évoquait maintenant le passage sur les funérailles. Elle voulait un passage du livre des Vertus sur la franchise. Alors ce serait chose faite. Heureusement que le diacre connaissait suffisamment son livre sacré pour pouvoir changer son texte à la dernière minute. Au début, il avait prévu un texte basique sur la fin. Un texte des plus ordinaires que nombre d'officiants devait citer. Il était vrai que c'était bien trop ordinaire pour une femme de la trempe d'Apolonie. Et un brin d'originalité n'était pas pour déplaire à Rick.


Je te remet le document afin que tu puisses le donner à qui de droit. Dès que possible, je ferai suivre aux personnes concernées un certificat de succession nobiliaire.

Rick prit le document et l'apporterait au héraut du duché après la cérémonie. Il faudrait qu'il demande à Kory de lui glisser le nom du destinataire car il était vraiment perdu dans ce monde nobilaire. Lui, qui avait en grippe la noblesse depuis sa plus tendre enfance, n'était pas à la noce aujourd'hui.

Merci Sibella pour cette lecture !

Le jeune homme laissa la baronne regagner sa place et alla chercher son livre des vertus.

Mes biens chers frères et mes biens chères soeurs, après lecture des dernières volontés de feue Apolonie, nous allons donc écouter les sages paroles du Livre Saint. A sa demande, le texte ne sera donc pas celui prévue initialement mais un autre plus franc et surtout plus ressemblant à notre amie.

Il l'ouvrit à la page concernée et commença lecture du texte

Citation:
La foudre s’abattit tout près de là. Terrorisés, les enfants se blottirent encore plus dans les bras de leurs mères. Celles-ci pleuraient, implorant pitié au Très Haut. Les hommes s’invectivaient, s’attribuant l’un à l’autre la responsabilité des événements. Cela faisait six jours que les éléments se déchaînaient sur la ville d’Oanylone, avec la rage des premiers temps du monde. Un ciel noir d’encre, lourd de menaces, pesait de tout son poids sur la ville maudite. Parmi le petit groupe qui s’était réfugié dans la réserve de blé, depuis longtemps vidée, la peur côtoyait la colère, la fureur et le désespoir. On pouvait voir un homme qui avait cessé de rire de Dieu lorsque Celui-ci avait annoncé la destruction de la ville. Et cette femme ressassait sans cesse, avec honte, ses orgies luxurieuses avec tant d’hommes et de femmes qu’elle n’était pas arrivée à les compter. Ou encore ce jeune homme, qui avait prit le plaisir immonde de fracasser le crâne de son petit frère, et qui, maintenant, tentait de se racheter en rassurant les enfants rassemblés dans la minuscule pièce. Tous savaient pourquoi ils étaient punis, mais aucun n’osait l’avouer, certains cherchant même à en rejeter la faute sur les autres, dans l’espoir vain de faire oublier ses propres péchés.

Une bourrasque terrible vînt enfoncer la porte, emplissant le frêle bâtiment d’un vent glacial. Ses fondations tremblèrent lorsque le tonnerre répondit à l’éclair, d’une puissance assourdissante. Et le silence se fit. Certes, la tornade rugissait et le tonnerre grondait, mais cela faisait déjà six jours que les habitants d’Oanylone ne connaissait plus que ça. Non, le silence n’était pas celui de la nature, mais bel et bien celui des humains. Car les réfugiés s’étaient tus, paralysés par la terreur, en voyant l’ombre qui se découpait dans l’encablure de la porte. Un homme, si grand et si massif qu’il devait se courber et resserrer les épaules pour entrer, s’approcha d’eux. La pénombre laissait deviner son visage rugueux et sa barbe drue. Sa volumineuse chevelure argentée lui donnait un air de sagesse, contrastant avec la largeur de ses mains, qui semblaient être capable de réduire en poussière même la plus dure des pierres. Son regard bleu pâle, usé par le temps, semblait tout de même garder au fond de lui une joie enfantine. Le colosse était habillé d’une chemise rapiécée et usée par les affres du temps. Un grand morceau de toile, enroulé autour de ses jambes, témoignait de sa condition de défavorisé. Il laissa apparaître un léger sourire et tous les réfugiés soupirèrent de soulagement. Puis il laissa entendre sa voix caverneuse:

“Quand il n’y a plus d’espoir, il reste toujours l’amitié.”
Alors, une vielle femme, au regard dur, à la volonté de fer, s’avança vers lui et lui demanda:
“Et toi, l’étranger, es-tu venu en ami? Car il est en cette cité des hommes et des femmes dont la parole est de miel mais dont les actes sont comme le venin. Ils vivent sur des montagnes d’or, et ne désirent rien d’autres que de s’élever encore plus dans leur fol quête de butins. La vie de leurs semblables leur importe peu, tant leur soif de trésors les dévore.”
“Je sais”, répondit l’homme. “C’est pour cela que je viens à vous. La richesse du coeur ne peut être égalée par les richesses de ce bas-monde. Emporteront-ils leurs montagnes d’or dans l’autre vie?”
“Non, certes pas”, lui répondit la vielle dame. “Mais les richesses du monde nous sont-elles à jamais interdites? Devons-nous nous réduire à vivre tels des animaux pour honorer la richesse de l’âme?”
“La vie vous a-t-elle appris à renier votre main gauche pour employer la droite?”, demanda l’homme. “Il en est de même pour les trésors que Dieu a créés pour nous. Que les richesses matérielles soient vôtres, car Dieu, par amour pour Ses enfants, nous en a fait don. Mais n’oublions jamais qu’il n’est pas de plus beau trésor que l’amitié.”

Alors, un jeune homme se dressa et lui demanda: “Mais qui es-tu, toi dont les paroles sont emplies de sagesse?”
“Mon nom est Georges”, répondit-il.


Rick aimait beaucoup ce texte pour plusieurs raisons. Tout d'abord parce qu'il était un passage de la vie de Georges et que cela lui rappellait son fils. Le jeune homme ferma son livre dans un claquement sonore qui fut amplifié par la chapelle silencieuse. Il regarda son "troupeau" de brebis galeuses ou pas, du jour et leur dit.

Que devons-nous retenir de cet enseignement ? Qui parmi vous peut se prévaloir d'être bien entouré ? Qui peut-être sûr de ses amis ou de ses prétendus amis ? Qui parmi vous peut se lever et dire, moi je n'ai jamais triché avec personne ? En vérité je vous le dis, la véritable amitié est fondée sur des bases solides où tour à tour vous recevez et vous donnez. L'amitié dans un seul sens n'est pas de l'amitié. Malheur à ceux qui profitent de la gentille d'autrui car ils seront punis dans le royaume du Seigneur ! Malheur à ceux qui se prétendent de vrais amis car ils seront entourés par les démons ! Malheur à ceux qui complotent dans le dos de leurs amis car ceux-là seront écrasés sous le pied du Sans-Nom pour l'Eternité.

Rick reprit un peu son souffle et continua sur une citation plus poétique. Il préférait cela lui qui aimait à composer des vers pour sa femme et ses enfants.

Il n'est pas pire ennemi
Que celui qui se dit votre ami
Et qui vous offre son mépris
Il n'est pas ce qu'il dit

Sous des prétextes fallacieux
Il vous trouverait presque ennuyeux
Lui qui vous pointe son désarroi
Désappointé par l'égoïste sournois

Il doute de la sincérite de vos émois
Personnes entières et de bonne foi
Vous voudriez tant aller à l'essentiel
Vous qui êtes au partage des gens fidèles

C'est l'hôpital qui se moque de la charité
Ce comportement n'a rien de semblable à l'amitié
Mais, il fait fort, cela vous blesse
L'ami a perdu ses lettres de noblesse.


Rick laissa un instant de répit aux personnes qui se trouvaient face à lui. Après cette citation poétique qui n'était pas de sa plume et ce passage de la vie de St Georges, il leur fallait un peu de temps pour souffler. Lorsqu'il jugea le temps de réflexion suffisant, ni trop court, ni trop long, le jeune homme dit.

J'aimerais maintenant que ceux et celle qui ont connu Apolonie viennent tour à tour nous parler d'elle, de ce qu'elle était, de ce qu'elle voulait. J'aimerais que vous nous la fassiez revivre le temps d'un souvenir et que ce souvenir heureux ou moins heureux reste gravé dans votre coeur, car c'est ainsi qu'elle vivra en nous tous.

Tout en disant cela, Rick s'était tourné un tout petit peu plus en direction de sa soeur Kory. Il ne savait pas si il aurait beaucoup de succès avec cette invitation, mais il espérait que sa soeur trouverait le courage de le rejoindre à côté de ce cercueil pour parler de son amie. Et peut-être qu'ainsi, les autres défileraient tour à tour pour suivre l'exemple de leur hôtesse.
_________________
Louise..

[Sur le parvis de la chapelle]




La grande dame était morte. Celle dont Neils lui avait tant parlé.. La grande dame qui était plus forte que tout, qui se battait comme personne.. C'était ainsi que l'écuyer lui avait décrit la femme. Et c'était cette image que Louise aurait de cette femme qu'elle ne connaissait qu'à travers Neils.. Elle aussi deviendrait une grande dame un jour. Non, une grande reyne. Reyne, elle l'était déjà, par autoproclam'tion qu'elle avait dit Orka. Lui restait plus qu'à être grande.. Si grande.. Que Neils et Persan seront fiers d'elle. Oui, ce jour arriverait, la petite se l'était promis.

Lorsque Persan et Neils lui annoncèrent qu'elle viendrait aussi aux funérailles, Louise ne sut comment réagir, Neils lui faisait de la peine, ses yeux brillaient. Et elle n'était pas stupide la gamine, elle avait bien vu qu'il n'y avait pas de soleil dans la taverne. Le petit éclat qu'elle percevait dans les prunelles de l'unijambiste, était de la tristesse, elle l'avait compris et avait décidé d'être triste également. Ignorante et naïve, Louise était persuadée qu'ainsi, la tristesse serait partagée, l'homme irait mieux..

*

L'écuyer était rentré dans une bâtisse, Lou se demandait ce qu'il s'y passait exactement, mais rester dans l'ignorance lui convenait.. La réponse ne lui était pas totalement inconnue.. Mais elle serait désagréable à entendre, lui laisserait un goût amer. Goût qui l'avait déjà titillé à la disparition de son grand-père.
Mais elle n'était pas seule. La présence de Persan la rassurait, il lui offrait une épaule sur laquelle elle pouvait se reposer, le nez enfoui dans son col, l'esprit divaguant dans ses rêves d'enfants.. Là où le bonheur est sans limite. Elle oublie tout, les âmes en peine qui passent près d'elle, leurs cris de désespoir, leurs pleurs, la raison de tout cela, la mort.

Subitement son escapade s'achève, Louise se retrouve debout, raide, aux côtés d'un homme qui lui est encore inconnu, Persan s'éloigne rapidement.. Plus loin, elle reconnaît Neils.. Un froncement de sourcils.. Quelque chose ne va pas, la gamine aimerait rejoindre Persan, elle aimerait se mêler à la discussion qu'il allait entretenir avec son écuyer.. Mais, bien que ce soit difficile à admettre, la discussion serait entre grands, Louise en avait conscience.
A la place, elle resterait sous la surveillance du premier clampin qu'avait trouvé Persan.. Un clampin aux airs niais.. Foutue protection.
L'homme la regardait, l'air hébété, l'ordre de garder un œil sur la môme avait claqué, sec, brutal, irrémédiable. Le roturier n'avait pas osé bouger, pas même le petit doigt. Lou vit rapidement qu'elle pourrait tirer profit de la situation, lentement elle se hisse sur la pointe des pieds, plante son regard dans les prunelles de l'homme.

Z'avez entendu ? Plein de bière pour elle, qu'il a dit !

Elle réprime un sourire non sans efforts.. Jouer la comédie n'est pas encore une seconde nature.. Le gueux n'a pas l'air très impressionné. Ça s'annonce mal parti.. Offusqué au plus haut point, Louise se raidit, fronce les sourcils, plisse le nez et reprend de plus belle..

Et si que vous faites pas ce que je dis, il sera pas content. Pas content du tout même.

Les dernières syllabes avaient été volontairement très détachées, la prononciation lente.. Le roturier la regarde, hésitant.. C'est que c'est impressionnant ces petites bêtes là..
MarieAlice
Ouverture de testament en pleine cérémonie. Voilà qui était inusité mais pourquoi faire les choses comme d'habitude quand on s'appelait Apolonie? Jusqu'au bout mais c'était ce qui faisait son charme.

Et à l'écoute du testament le rire se perdit pour de bon dans sa gorge. Les yeux qui demandaient, imploraient de l'aide, s'ouvrirent tout grand, ses mains retombèrent sur ses cuisses et plus un son ne sortit de sa bouche. Muette. Pour un peu Perce Neige devenait carpe, il ne manquait plus qu'elle resta bouche bée pour compléter le tableau.

La foudre aurait pu tomber à ses pieds qu'elle n'en aurait pas été plus coite.

Les mots tournaient et retournaient sous les boucles brunes tandis que les noisettes étaient emplies d'un mélange de surprise, de panique et de fierté. Jamais elle n'avait eu vent des souhaits de l'auvergnate, jamais elle n'aurait pensé qu'elle la vit ainsi, digne.. Non capable.. Non enfin..Comment définir le flot de sentiments qui se bousculaient en elle? Quels mots pour décrire la tempête qui s'était levée et qui, pour une fois, n'était pas signe de colère imminente et de danger pour qui l'approchait de trop près.

Mais déjà le naturel revenait au galop et son cerveau se remettait en marche, à défaut de sa langue. Il faudrait une nourrice de plus, peut-être que Gaspard en avait déjà une d'ailleurs. Annoncer au reste de la famille son arrivée. Voir le parrain, la mère d'Alayn, prévoir une chambre, des visites sans doute en auvergne, faire en sorte qu'il se sentit bien parmi eux. Et surtout prévoir avec Marty et tous ceux qui l'avaient connue ce qu'ils lui raconteraient, chacun ayant une vision différente, ce qui permettrait à son fils d'avoir une idée proche de la réalité.

Et soudain sa voix se rappela à son bon souvenir et un murmure en sortit.

J'en prendrai soin comme de l'un des
miens Apolonie, je t'en fais ici, devant ton cercueil, le serment.


Des larmes perlèrent cette fois, quittant ses yeux pour rejoindre son cou, glissant sur les joues pâlies. Elle écoutait toujours, hochant la tête pour appuyer les dires de l'officiant. Le choix du texte... Un sourire naquit au milieu du torrent salé, éclairant à nouveau le visage de la Vicomtesse.

Sentiment d'être observée toujours, tête tournée, haussement de sourcils alors qu'elle se souvenait maintenant de qui il était. Le sud oui. Ce sud remuant qu'avait vu la défunte, où elle avait récolté quelques cicatrices sans nul doute. Là encore il lui faudrait demander témoignage pour cet enfant.
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Bettym
La cérémonie commençait... elle suivait le mouvement, annonait les prières dès qu'elle entendit les premiers mots, se levait, s'asseyait sans même chercher à comprendre. Tout ceci n'était qu'un rêve, elle en était presque persuadée... Elle s'imaginait déjà Apo en train de sortir de son cercueil et dire que c'était une blague.

Machinalement, elle regarda la boîte et espérait quand Sibella vint se placer devant et se mit à la lecture d'un parchemin... Elle écoutait tout ce qui était dit quand le nom de leur ami, Nimrodor, résonna. Elle chercha du regard où pouvait être l'homme qui les houpillait à tour de bras, qui les rendait toutes les deux chèvres et souvent en colère mais rien... personne ne se trouvait dans le lieu Saint.

Durant sa méticuleuse exploration parmi les personnes présentes, son regard se durcit et l'envie de faire un esclandre l'envahit. Elle ne pouvait comprendre comment des gens qui avaient eu l'audace de dénigrer tout ce qu'elle faisait et pour leur simple plaisir de pouvoir puissent être là. Commment pouvait-il avoir le culot de présenter leur mine faussement triste ? Elle préféra serrer les dents et ne rien dire, tourna la tête vers le corps de son amie, les yeux embués et murmura...


Même devant Aristote, l'hypocrisie est là !

Le visage marqué par le chagrin et la colère, elle essaya de porter son attention sur les paroles du Diacre. Un sourire se dessina sur son visage même de là où elle était, elle avait réussi à avoir le dernier mot. Elle avança jusqu'au clerc...

Je souhaiterais dire quelques mots... Une grande respiration avant de s'adresser à ceux qui étaient venus là rendre un dernier hommage à celle qui a été son amie depuis des lustres...

J'ai connu Apo et suis allée la chercher, si on peut dire ainsi, à Bourbon à la mort de Ondine et Bros. Nos rapports étaient courtois, amusés et têtus. Je voulais qu'elle nous rejoigne et elle demandait réflexion. Nous avons respecté chacune notre parole, elle de trouver le bon moment et moi de la harceler ! sourit à ce souvenir et aux discussions qu'elles avaient eues

Nous respections chacune les idées de l'autre parfois avec passion mais plus souvent avec beaucoup de respects puis elle est venue à Moulins et là, l'amitié s'est instaurée au fil des jours. Nous nous confions l'une à l'autre, nous parlions de tout ce que nous ne pouvions dire franchement, ouvertement à la face des gens. se mordit la joue intérieure pour ne pas craquer.

C'était une femme exceptionnelle malgré tout ce qui a pu être dit sur elle. Jamais elle n'a renié ses amitiés. Certes, beaucoup pourraient penser qu'elle les oubliait parce qu'ils n'avaient pas de nouvelles d'elle mais non. Chaque personne qu'elle a chéri était dans son coeur et même ses ennemis pouvaient devenir ses amis ! se tourna vers Kory, un petit sourire. Oui des Amis !

Elle avait une faculté qui manque beaucoup parmi certains d'entre nous
balayant la nef du regard, elle ressentait le fond des gens et savait voir au delà des apparences. Elle savait que tout homme n'était pas bon ou mauvais mais qu'il pouvait y avoir tout cela en un homme. Voilà ce qu'était une partie d'Apo.

Puis elle se tourna vers le cercueil... posa la main, les larmes aux yeux et la voix tremblotante...

A jamais tu seras mon amie et je te déteste d'être partie si tôt !

Les larmes coulaient sans qu'elle ne puisse rien y faire, une gorge nouée l'empêcha de dire plus et elle alla s'asseoir.
Cymoril
Tic tac tic tac…

Les minutes s’écoulent avec une lenteur digne des grands auteurs à suspens. Le temps s’est arrêté dans la chapelle endeuillée, suspendu, en attente. Comme ces moments d’une rare intensité à l’aube, sur un champ de bataille avant que la charge soit donnée. Mais de combat il n’y aura pas, il a déjà été livré. Sur la scène le rideau est tombé, Apo est morte, il n’y a rien à rajouter.

La petite forgeronne gasconne écoute d’une oreille distraite la lecture des dernières volontés de la Dame d’Orval, laissant son regard vagabonder sur l’assistance, avant de retomber sur celui du capitaine gascon… Un léger sourire cynique se dessine lentement sur ses lèvres. Ce qu’elle lit dans le regard de ce dernier… Qu’importe, il a jugé, à des années lumière de la vérité, présomptueux et tellement ignorant à son sujet qu’elle en rirait en d’autres circonstances. Il l’a jugé, qu’importe, il n’est qu’une ombre parmi les autres… Un mort qui s’ignore.

La brunette tente de se concentrer un peu sur les propos du Héraut…

Ainsi c’est une grossesse qui a eu raison d’Apolonie. Elle qui était sensée ne jamais pouvoir enfanter. Cruel revers de l’histoire en fin de compte. Ce qui aurait du être moment de joie inégalée aura été sa perte. A croire que les dés étaient pipés.

Des amours d’Apo, elle ne pensera rien… Crockie, recroisé il y a peu à Orthez avec l’autre trainée rouge vautrée sur lui… Espérons qu’il l’aimait autant qu’elle l’a aimé. Passons, l’histoire est terminée là aussi.

Et voilà l’officiant qui reprend la parole, et religieusement poursuit son oraison funèbre. Jusqu’à ces mots qui viennent heurter marteau et enclume dans l’oreille de la Fourmi :

J'aimerais maintenant que ceux et celle qui ont connu Apolonie viennent tour à tour nous parler d'elle, de ce qu'elle était, de ce qu'elle voulait. J'aimerais que vous nous la fassiez revivre le temps d'un souvenir et que ce souvenir heureux ou moins heureux reste gravé dans votre coeur, car c'est ainsi qu'elle vivra en nous tous.



Là, elle se hérisse, tout son corps et son esprit se rebellent de concert. Pas question. Elle n’a rien à partager avec l’assemblée. Elle se souvient, parfaitement… Leur convalescence dans une ville tombeau, l’oreille bienveillante qu’Apo lui avait accordée après qu’un pourceau immonde lui ait arraché son innocence, ou l’apprentissage douloureux de comment surmonter et masquer au mieux les tourments suite à l’infamie. Non, ça et le reste c’est à elle. Apo en a emporté une partie, comme Tak l’a fait il y a quelques mois. Il ne reste plus qu’elle et ses souvenirs qu’elle gardera.

Elle rejoint la porte en silence, et lorsqu’elle l’ouvre, la lumière du soleil pénètre dans la chapelle jusqu’au cercueil. Un dernier regard, un dernier au revoir, et Cymoril, myrmidon gascon se retrouve dehors sur le parvis, refermant la lourde porte derrière elle.

Restant là quelques instants, parmi les inconnus, profitant des bienfaits et de la chaleur de cet extérieur lumineux. Inspirant profondément comme pour se regonfler à bloc, ses yeux parcourent distraitement les visages des uns et des autres, jusqu’à tomber sur la silhouette lointaine de l’écuyer aux prises avec une gamine. Il est temps de partir discrètement, d’éviter un nouveau croisement avec ce dernier.

Trop d’évènements sont venus se greffer à l’enterrement, rajoutant à sa peine. Le temps du retour il faudra recomposer le masque de la Fourmi, enfouir plus profondément encore Cym et ses peines.

Quelques pas en avant, retrouver Bagual étalon camarguais offert par Apo et qui jamais ne l'a quitté et elle partira.
Korydwen
Il avait fini par arriver, elle ne l'avait que peu vu lorsqu'il était revenu, elle avait un peu veillé Apolonie, ce n'était pas vraiment chose évidente d'ailleurs. Elle était... Réellement morte et non pas faussement morte, ce qu'elle aurait préféré... Certains auraient la paix, comme ils devaient tous être si heureux... Vraiment, bassesse, ils devaient avoir besoin d'entamer une procédure de rachat envers Aristote... Cela ne pouvait être que ça...

Sa main dans la sienne, se glissant légèrement pour sentir sa chaleur et douceur, lui glisser quelques mots à l'oreille.


Merci... Tu arrives toujours au bon moment... Je t'ai pas dit, mais Aigue a accouché d'une petite Aurore.

Pourquoi elle avait sortit ça ?! Aucun rapport, strictement rien à voir ! Se détendre... Peut-être...

Rick invita Sibella, sa suzeraine, elle ne l'avait même pas vu, encore. Elle écouta attentivement la lecture du testament. Gypsie risquait à faire un infarctus ou quelque chose comme cela... Son petit fils risquait à être loin d'elle. Elle regarda vers Gypsie, heureusement Jazon était à ses côtés, il l'aiderait, elle n'en doutait pas...

Un texte sur l'hypocrisie, voilà qui était bien choisi... A l'attention de ceux qui devaient se racheter une conduite auprès d'Aristote... Pas mieux pensée, merci le testament... Et c'est ainsi que la foudre frappa les faux-culs... Oups... Pas dans cette histoire.

Son frère de chapelain demanda aux personnes présentes si elle souhaitait dire quelques mots. Korydwen avait quelque chose à dire, mais elle ne voulait pas passer en premier, Bettym, se dévoua, enfin pas vraiment se dévouer, mais au moins cela fit sourire Korydwen, elle écouta attentivement et ne put s'empêcher en voyant le sourire de Bettym sur elle de rougir et se gratter le cou, avant de trouver que d'un coup il faisait très chaud. Une dame était partie également...

Le meilleur enchaînement qui soit, serait certainement de parler de Varades...

Elle se leva à son tour et s'avança près du cercueil.

Des ennemis d'un jour... D'une bataille. Qui aurait pensé qu'en partant faire la guerre, je transpercerai Apolonie qui par la suite deviendrait une amie...


Des échos, vous avez tous du en avoir plus ou moins... Plus ou moins officieux. On se base beaucoup sur des "on dit". Certainement pour ça, que l'armée du Périgord avait quitté la Bretagne pour aller taper quelques personnes... Libertad, lucioles et que sais-je... C'est ce jour-là que j'ai rencontré plus disons intensément Apolonie...

Les yeux dans le vide, ou plongé sur son époux, elle le regardait, tout en revoyant les images de Varades, foncer suite à un ordre complètement débile. Putain d'armée du PA, à croire que ça les amusait là-bas de jouer avec les armées, nouvelle cible la Guyenne.. Une épée qui s'enfonce dans la chair, pendant qu'un bouclier casse un poignet, une bulle autour d'elle, plus rien autour, seules... Front contre front... Conversation décousue, des saluations à passer, prendre des nouvelles... Fait-on ça sur un champ de bataille ? Nan... Et bien si, Apo-Kory une aventure surprenante qui allait s'achever...

Oups... Elle venait de s'apercevoir qu'elle avait du divaguer un peu trop longtemps, ils devaient la regarder d'un drôle d'air...

Je dois vous avouer que je pensais la voir surgir de ce... Cette... Ce truc... Bidule... En bois. Cercueil ! Une épée ne pouvait pas la tuer... Mais un enfant a pu visiblement... Apo, femme d'honneur, droite qui aimait son duché... Chancellerie, ou j'ai eu grand plaisir à la croiser à nouveau. Et puis cette journée à Montbrisson, folle course à cheval où nous avions un projet des plus...

Yeux qui se lèvent, peut-être pas sortir en pleine Chapelle, qu'elles avaient voulu tuer Poutou...

Plus... Hum... Étrange... Franche rigolade... Et tout ça se termine aujourd'hui...

Se tournant vers le cercueil...

Franchement... Y a que toi pour te faire enterrer le jour de mon anniversaire... Jusqu'à ton dernier souffle tu as été toi-même, surprenante... A Dieu Apo, tu me manqueras beaucoup... A jamais... Varades. Amuse toi bien là haut.

Elle retourna s'asseoir auprès de son époux... C'était bien chaotique comme parole, mais elle ne savait pas spécialement quoi dire, les mots sont si faibles en pareille circonstance...
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