Tatoumi
Pontarlier, enfin !
Des semaines que Tatoumi attend une réponse, une certitude, et comme elle ne l'a pas reçue, elle vient la chercher.
Nimgly, le vieil ami, le rêveur, à qui elle adore arracher un sourire qu'il a peu généreux, le patron du "Hibou Saoul" où ils pouvaient passer des heures à partager un verre en silence ou se disputer sur son choix d'avoir emprunté la voie armée de la Réforme.
Le Hibou Saoul, elle s'y est souvent réfugiée pendant que sa charge d'avoyère la retenait à Genève, s'inspirant de son existence pour garder l'espoir de le revoir un jour.
Elle sourit en se souvenant qu'ils n'ont jamais réussi à tenir un rendez-vous, ils en riaient dernierement.
Voyageurs, ils pensaient parfois pouvoir se rejoindre voire faire un bout de chemin ensemble.
Elle repense à la dernière fois qu'ils se sont vus, décision était pourtant prise de se retrouver à Genève à son retour.
Où partait-elle au fait ? Elle réfléchit un instant... Montbrisson...Douleur, la mort.
Elle secoue la tête pour chasser cette idée.
Lui était parti pour Grandson.... Il n'en était jamais revenu....
Elle se rappelle scruter les listes de noms après la bataille, puis le retour de Nicbur, sa question à elle, sa réponse à lui et malgré la désolation pour tous ces morts, l'espoir qui renaît.
Des lettres sans réponse, perdues ?
De longues semaines où le travail ne manque pas pour s'occuper l'esprit puis l'occasion de partir, une tache expédiée à Grandson et à un jour de marche, la ville d'où ne lui est venu ni rassurement, ni point final.
Elle en est là, ils en sont là, Barkus l'accompagne.
Elle observe, elle écoute, lance quelques questions, se justifie de simple curiosité.
Boissons offertes, sourire enjoleur, les langues se délient et des informations se révèlent à la perspective de quelques écus.
Il existerait un endroit où se cachent quelques rescapés, un grenier...
L'ivresse arrive et on lui explique alors comment s'y rendre, changement de sujet, on badine et on trinque à la future victoire des Vouivres.
Elle prend congé, laissant derriere elle le souvenir d'une voyageuse un peu curieuse fana de soule...
Elle se tient devant la batisse, le regard allant du grenier aux fenêtres du rez de chaussée. Quel accueil ? Quelles réponses ?
BRAOUUUUUUMMMMM
Un éclair aussi inattendu que les trombes d'eau qui l'accompagnent vient d'éventrer le toit du Grenier des Réformés.
Tatoumi se précipite à l'intérieur, passe devant les propriétaires des lieux médusés et grimpe vers ce qui reste du refuge.
A travers un mur d'eau, elle cherche des yeux parmi les débris et l'aperçoit.
Allongé, plus livide que pale, le rouquin reste impassible au déluge qui s'abat sur lui.
Par crainte de l'inévitable, elle hésite quelques secondes puis s'avance à pas indécis.
Elle s'agenouille, pose une main sur son torse, retient sa respiration puis expire quand elle sent enfin le régulier mouvement de la sienne.
Elle réprime un hoquet et fond en sanglots quand elle passe ses doigts dans la tignasse rousse de son ami, lui caresse la joue et pose un baiser sur son front.
Nim ?
C'est moi, c'est Tatou....
Dis-moi que tu es là...s'il te plait...
Elle attend, insensible au déluge qui continue de se déverser dans le grenier.
_________________
Sergent de la Garde Genevoise.
Numéro deux des Aigles Genevois.
Ancienne avoyère de Genève.
Le coeur emmêlé à celui de Barkus...
Des semaines que Tatoumi attend une réponse, une certitude, et comme elle ne l'a pas reçue, elle vient la chercher.
Nimgly, le vieil ami, le rêveur, à qui elle adore arracher un sourire qu'il a peu généreux, le patron du "Hibou Saoul" où ils pouvaient passer des heures à partager un verre en silence ou se disputer sur son choix d'avoir emprunté la voie armée de la Réforme.
Le Hibou Saoul, elle s'y est souvent réfugiée pendant que sa charge d'avoyère la retenait à Genève, s'inspirant de son existence pour garder l'espoir de le revoir un jour.
Elle sourit en se souvenant qu'ils n'ont jamais réussi à tenir un rendez-vous, ils en riaient dernierement.
Voyageurs, ils pensaient parfois pouvoir se rejoindre voire faire un bout de chemin ensemble.
Elle repense à la dernière fois qu'ils se sont vus, décision était pourtant prise de se retrouver à Genève à son retour.
Où partait-elle au fait ? Elle réfléchit un instant... Montbrisson...Douleur, la mort.
Elle secoue la tête pour chasser cette idée.
Lui était parti pour Grandson.... Il n'en était jamais revenu....
Elle se rappelle scruter les listes de noms après la bataille, puis le retour de Nicbur, sa question à elle, sa réponse à lui et malgré la désolation pour tous ces morts, l'espoir qui renaît.
Des lettres sans réponse, perdues ?
De longues semaines où le travail ne manque pas pour s'occuper l'esprit puis l'occasion de partir, une tache expédiée à Grandson et à un jour de marche, la ville d'où ne lui est venu ni rassurement, ni point final.
Elle en est là, ils en sont là, Barkus l'accompagne.
Elle observe, elle écoute, lance quelques questions, se justifie de simple curiosité.
Boissons offertes, sourire enjoleur, les langues se délient et des informations se révèlent à la perspective de quelques écus.
Il existerait un endroit où se cachent quelques rescapés, un grenier...
L'ivresse arrive et on lui explique alors comment s'y rendre, changement de sujet, on badine et on trinque à la future victoire des Vouivres.
Elle prend congé, laissant derriere elle le souvenir d'une voyageuse un peu curieuse fana de soule...
Elle se tient devant la batisse, le regard allant du grenier aux fenêtres du rez de chaussée. Quel accueil ? Quelles réponses ?
BRAOUUUUUUMMMMM
Un éclair aussi inattendu que les trombes d'eau qui l'accompagnent vient d'éventrer le toit du Grenier des Réformés.
Tatoumi se précipite à l'intérieur, passe devant les propriétaires des lieux médusés et grimpe vers ce qui reste du refuge.
A travers un mur d'eau, elle cherche des yeux parmi les débris et l'aperçoit.
Allongé, plus livide que pale, le rouquin reste impassible au déluge qui s'abat sur lui.
Par crainte de l'inévitable, elle hésite quelques secondes puis s'avance à pas indécis.
Elle s'agenouille, pose une main sur son torse, retient sa respiration puis expire quand elle sent enfin le régulier mouvement de la sienne.
Elle réprime un hoquet et fond en sanglots quand elle passe ses doigts dans la tignasse rousse de son ami, lui caresse la joue et pose un baiser sur son front.
Nim ?
C'est moi, c'est Tatou....
Dis-moi que tu es là...s'il te plait...
Elle attend, insensible au déluge qui continue de se déverser dans le grenier.
_________________
Sergent de la Garde Genevoise.
Numéro deux des Aigles Genevois.
Ancienne avoyère de Genève.
Le coeur emmêlé à celui de Barkus...