cest ben la cathédrale!
Cathédrale... cathédrale... ce mot raisonnait dans la tête d'Hortense. Stoïque... étonnée... stupéfaite... La jeune femme était là...immobile...le regard dans le vide... la nausée au bord des lèvres. L'homme qui lui avait répondu par l'affirmative à sa question s'inquiéta.
Vous allez bien ma bonne dame?
Elle sortit de sa torpeur pour regarder l'homme... voir sans voir... entendre sans comprendre... elle prit quelques secondes avant de revenir à la réalité... et là... son esprit réalisa.
NONNNN... NONNNNNN je ne vais pas bien.. Aurait elle voulu lui crier
en fait... elle aurait voulu tordre le cou à cet homme qui en quelques mots venait de lui faire comprendre que Marin sétait moqué delle. Elle aurait voulu l'assainir de coups de pieds... l'imaginer piétiner par un cheval...elle qui détestait la violence.. elle qui avait fait deux ans de monastère pour se pardonner d'avoir tuer un homme pour protéger sa ville.. cette même femme aurait voulu le voir souffrir comme elle souffrait. Mais elle n'en fit rien. Elle était de ces femmes à qui ont avait appris par l'éducation qu'il ne fallait jamais laissé démontrer ses émotions... toujours avoir la tête haute... garder sa dignité.
Vous êtes une Riddermark, ne l'oubliez jamais. Vous vous devez d'être forte et au dessus de tout! Voilà les mots de la fiancée de son oncle le Prince de Condé qui martelaient inlassablement sa jolie petite tête blonde. Comment pouvait on rester inébranlable quand le seul désir que lon avait était de crier son mal.. de pleurer sa peine? Hortense fixait toujours l'homme de son regard bleu et dégluti difficilement. Elle se devait dêtre forte et elle le serait. La terre entière attendait delle quelle soit une Riddermark... elle ferait honneur à son sang... à son rang... Hortense se força donc de sourire.
Je vous remercie mais je vais très bien. réussit elle à murmurer.
Dites moi? Comment vous nommez vous?
On m'appele le manchot
dit il en joignant le geste à la parole et en montrant sa main invisible.
Et bien manchot, Je vous pris de me trouver un coche et de m'accompagner. Je vous offrirai un écu pour votre déplacement.
Comment pouvait elle rester ici? comment pourrait elle entrer dans une taverne? Elle venait de prendre la décision de quitter au plus tôt la ville. Elle irait rejoindre sa nièce à Montpellier seule et sans délai. Le Limogien.. ou Limogeois... ou est-ce le limoncello - ha non.. ca c'est autre chose - bref.. l'homme... sans plus attendre... se mit en marche... et Hortense tentant tant bien que mal de retenir ses larmes le suivi des yeux. Lorsqu'il eut fait quelques toises devant elle... Hortense vit au loin une silhouette qui s'avançait à grand pas. Elle pencha légèrement la tête vers le côté pour mieux concentré son regard sur lhomme richement vêtu qui semblait bien empressé. Malgré sa peine et sa douleur...elle sourit légèrement de le voir si empêtré dans ses atours... Assurément... lhomme nen avait pas lhabitude. Mais plus il sapprochait
plus la physionomie de lhomme lui semblait relativement familière. Et là... le visage de la belle blonde séclaira dun grand sourire. C'était lui.. c'était Marin. Il était venu. Rapidement.. elle chercha des yeux Manchot et cria
Je n'ai plus besoin de coche! Pour vous remercier, rendez vous chez ma logeuse.. elle vous remettra votre écu!
Comme elle était heureuse la Belle Hortense...ses yeux azurs toujours fixés sur le Montbazon-Navaille. Elle nosait à peine détourner le regard de peur de le voir disparaître. Des brides de leur conversation lui revint en mémoire et fut attendrie par le souvenir dun geste de Marin lorsquil avait joué avec une de ses mèches de cheveux. Elle l'avait trouvé charmant.. voire adorable.
Depuis la rupture de ses fiançailles... Hortense avait toujours été maîtresse de sa vie ne laissant que peu d'espace et de pouvoir aux autres. Elle ne savait donc pas pourquoi... après uniquement une rencontre... elle avait accepté de faire confiance en la vie et en Marin. Bon.. lhomme ...aujourdhui ...lui avait donné la frousse et était effectivement en retard...mais au moins il était là. Et puis... un homme qui doit se faire pardonner ne prendra-t-il pas tous les moyens pour y parvenir?? ne s'excusera-t-il pas de milles façons? naura-t-il pas les plus belles paroles pour elle? ne lui offrira-t-il pas assurément un cadeau? Non? Une fleur...à moins que ce ne soit un bijou? Vous croyez que ce sera un bijou? Ce sont les femmes qui doivent se faire attendre.. et non pas linverse. Et puis.. ne la baisera-t-il pas du bout des doigts jusqu'à l épaule dans un élan embrasé? A cette évocation.. Hortense ressentit un grand frisson la parcourir car et oui.. je me répète.. elle était réellement heureuse de le voir arrivé!
Donc.. prise par tant démotions et de pensées... elle avança d'un pas... et puis d'un autre... sans toutefois voir réellement Marin tel quil était à ce moment précis... soit en sueur.. transpirant.. essoufflé... dépassé. Non..non... elle ne voyait rien d'autre que l'élégant Marin dans ses beaux atours.. haaa je vous assure que les femmes peuvent être aveugle parfois! bref.. reprenons... Lorsqu'il fut près d'elle... elle lui tendit...avec l'impatience du plaisir de sentir ses lèvres sur sa peau... sa fine main à baiser.
Et devinez ce quil en fit?
Rien... rien du tout .Du moins... rien de ce qu'avait imaginer Hortense... aucun mot dexcuse outre un Désolé... aucun cadeau... aucune remarque sur sa robe... aucun baiser sur sa douce peau... Niet... nenni... nop... nothing... nichts... niente... nada... bref je pense que vous avez compris... il ne fit rien de rien!
Marin lui prit la main sans délicatesse ... ce qui lui procura vous vous doutez bien aucun plaisir... je dirais même plutôt qu'elle ressentit un grand DÉplaisir et il la tira sans ménagement vers les portes de la cathédrale. Insultée... outrée... offensée! Bon.. ici je cesse mon récit pour vous informer quHortense a tout de même une excellente opinion delle-même connaissant ses qualités ainsi que ses défauts. Elle sait quelle peut plaire aux hommes mais connaissant son rang et sa valeur noffre jamais au premier venu ses attentions. Ainsi donc... lorsquelle posait son regard sur un homme... habituellement... on en était ravi! Apparamment... Marin lui... ne l'était pas! Insulté... outrée.. offensée... Elle tenta de se libérer. Jamais au grand jamais on ne lavait ainsi considéré
déjà quil la faisait attendre
maintenant... il la traitait comme une vulgaire lavandière. Rouge de colère... la mine renfrognée... Hortense aurait voulu crier mais elle se retint
être une Riddermark.. être une Riddermark se répéta t elle... Cest donc les dents serrées quelle suivit Montbazon-Navaille vers la Cathédrale imaginant les pires supplices quelle pourrait lui faire subir.
Tient.. je vais lui écraser les pieds pendant loffice.. il ne pourra pas se plaindre et devra subir. Et puis... dès que les cloches de bonheur sonneront... je disparaitrai!
Elle était bien heureuse la Riddermark d'avoir mis ses petites bottines de soies! Comment avait elle pu faire confiance en un homme qu'elle ne connait pas... qu'elle n'avait vu qu'une seule fois! Quelle petite sotte elle pouvait faire. Son sang ne faisait qu'un tour dans ses veines et elle réfléchissait à toute allure. Dans la tête de la Belle blonde... Marin.. en quelques instant ...était passé de ignoble... à merveilleusement merveilleux.... à plus rustre individu que les royaumes avaient portés. Comment pouvai-on.. souhaitait-on
espérait-on lavoir à ses côtés si on ne faisait aucun effort pour être agréable avec elle? Comment pouvait-on être digne de lui offrir le bras si on navait à peine un infime égard pour sa personne? Mais le comble du malheur fut lorsquils passèrent la porte qui fit un fracas incroyable. Lart de ne pas passer inappercue... de ne pas se faire remarquer. Bref.. Marin était à cette instant précis le plus ordurier des individus.
Merdouille! pensa t elle.
.. il est maintenant impossible de faire bonne figure dans cette famille.
Déjà... les gens debout tout près des portes.. .au fond de la nef
assurément des badaud curieux dassister à un grand mariage
se tournaient vers eux pour les voir arrivé et murmuraient entre eux en pointant du menton en leur direction. La belle blonde jeta alors un regard furieux à lhomme qui la tirait toujours vers lavant quand tout à coup... Elle sentit sa main se libérer..
Enfin.. pensa t elle. Elle sarrêta net au milieu de lallée pour bouger lentement ses doigts quelle sentait comprimés par la tension exercé par Marin Cela lui prit donc quelques fractions de secondes avant de réaliser que quelques chose nallait pas. Non non... Marin ne se penchait pas comme elle lavait cru au premier abord pour une génuflexion. Quelques chose clochait... il était trop bas... oui oui... beaucoup trop bas... il se penchait beaucoup trop... elle voulu lui dire..
. Marin je vous pris de cesser de faire le pitre.. relevez-vous! Mais non.. il était déjà trop tard car elle venait de comprendre. Elle le vit.. également au ralenti... culbuter devant elle... un Marin sans dessus dessous... s'il avait été un cheval on aurait pu dire queue par dessus tête.. mais bon.. là n'étant pas la question.. reprenons... donc... voilà... ne comprenant pas réellement comment il avait perdu pied. Elle le remercia silencieusement d'avoir eu la gentillesse de lui avoir laisser la main. C'est donc bouche bée qu'elle regarda sans bouger Marin... qui se trouvait là ... à plat... dans toute la splendeur de son apparat... dans un tintamarre de bruit infernal.
Quoi ??? avait il dit merdouille? tout comme elle ...nest-ce pas adorable? et puis.. les mots se rendant lentement à sa cervelle de jolie blonde... elle comprit quil avait dit Morte-couilles..
Et là... lentement... sûrement... immanquablement... et sans avoir aucun contrôle... remontant le long de son ventre... la chatouillant au niveau de son diaphragme... grimpant dans sa gorge... un fou rire incroyable la prit. Non non... ne croyez pas que ce fut un petit rire discret... pas un sourire de gente dame de Blamont... de noble Riddermark! Hoooo que non... Un vrai rire... clair.. franc... joyeux. Un rire de soulagement... de bonheur... de plaisir... Le rire dHortense... la Belle blonde. Elle laissa éclater les codes rigides de la noblesse pour redevenir elle-même. Pourquoi ne pas lui avoir dit à son arrivé qu'elle avait été inquiète? pourquoi lui en avoir voulu de son empressement d'entrer dans l'église? Hortense se promit d'expliquer tout cela au moment opportun à l'homme qui toujours était étendu sur le sol dur du bâtiment. Toujours amusée de la situation... elle vint sassoir auprès de Marin étalant ainsi ses jupons et jupes autour delle... et ce.... sans prendre la peine d'éviter le froissement des tissus précieux. Fini la Riddermark... fini dêtre à la hauteur de son nom.. fini les mines grises.. fini les lecons de biensaience.. de maintien... de chasse aux faucons.. quoi de plus ennuyant que de chevaucher assis en amazone... sans pouvoir galoper et sentir le vent dans ses cheveux et sur sa peau. Oui.. fini... tout cela était fini pour aujourd'hui. Elle regarda Marin toujours étalé à ses côtés et sourit de le voir dans une telle posture.
C'était très jolie comme acrobatie lui murmura t elle... avant de se pencha sur lui pour lui relever la tête lentement et tâter rapidement pour savoir sil était blessé.
Ne bougez pas je vous pris. Il nétait pas question quil meurt maintenant. Ils avaient beaucoup trop de conversation à avoir. Elle avait appris quelques notions de médecine à luniversité de belrupt dans le but de soigner ses gens sur ses terres et les appliquait avec savoir-faire ici. Tout en glissant ses doigts fins sous la nuque de lhomme elle sapprocha de nouveau vers lui
Vous êtes le premier qui tente de me plaire en faisait le bouffon en pleine cérémonie officielle. Un simple baise main maurait également été agréable. lui murmura t elle. Elle releva la tête au moment où une jeune femme sapprocha de Marin pour laider à se relever. Hortense en profita pour chercher du regard la jeune Ambre quelle affectionnait tant et lui fit un petit clin doeil complice. Elle inclina la tête vers Euzen quelle avait croisé à quelques reprises et quelle avait apprécié malgré le peu de temps quils avaient eu pour échanger. Elle pencha la tête afin de mieux voir le futur marié et sa réaction. Elle savait quil était le frère de Marin et se demandait quel pourrait bien être son mécontentement. Était il en colère? trouvait il cela inoportun? ou serait il comme elle et serait amusé de la situation? Elle reporta ensuite son attention vers la femme près deux et sourit franchement à ses mots.
Je suis tout comme vous persuadée que Déos préfère les gens simple et un peu gauche à ceux qui se croient meilleur que lui. Je ne suis donc pas inquiète pour celui que nous vénérons en ces lieux. Pour ce qui est des futurs épousés, je nai point réussi à savoir quels sont leurs sentiments.
Elle posa ensuite son regard vers Marin et lui sourit avec affection afin de lui faire comprendre qu'elle lui pardonnait son comportement. Elle reprit donc sur un ton badin
Êtes vous si fatigué que vous souhaitez suivre la cérémonie de mariage de votre frère couché? Mon seigneur, souhaitez vous que je vous fasse mander des oreillers pour votre confort ? À moins que vous daignez vous relever et posiez près de moi votre personne car je crois que labesse souhaite que lon se taise.
Un éclair malicieusement amusé passa dans son regard et un sourire rempli de bonheur se dessina sur ses lèvres. Elle aggripa ses jupons et prit soin de se relever lentement afin déviter de dévoilé ses chevilles. Cest que lon était dans une cathédrale et non pas dans une taverne. Du moins le croyait elle.. quoi qu'il n'aurait pas pu faire mieux en taverne pour ânerie. Elle se placa devant le banc qu'il leur était attribué et attendit avec un grand sourire qu'il se relève.
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