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[RP] A l'abordaaaaaaaaaage !

Jusoor
*Mouais bon... une heure en taverne. Rien de bien grave hein. Et même, quoi de plus naturel que de fréquenter une taverne remplie ? Ca change les idées, on passe un bon moment, parfois même on rit, tout le monde le fait quoi !...*

D'un geste sec, Jusoor écarta les rideaux de sa chambre, laissant le nouveau jour y déverser sa lumière. Une minute, elle regarda au travers des vitres les haies -piquantes il va de soi- et le parc "militarisé" de Mâlain. Le long de l'enceinte elle apercevait l'ombre furtive et épaisse des molosses de son père. Baveux et puants certes, mais ça on s'en fichait, on leur demandait juste d'avoir des crocs acérés et le ventre vide. Au pied des hautes grilles, ceux qu'elle surnommait Toto et Lolo, de leurs vrais noms ... ah non ça elle l'ignorait, donc Toto et Lolo semblaient occupés à tailler le bout de gras. Non non, on ne fait pas la conversation à Mâlain quand on est garde, sinon on goûte au fouet, ils taillaient vraiment le bout de lard du déjeuner matinal. C'est qu'ils étaient bien lotis à Mâlain fallait pas croire.

*Mouais bon, rien de grave donc à lier connaissance, voire même se montrer aimable...*

Le spectacle ne lui avait pas changé les idées et ses sourcils étaient toujours sévèrement froncés. Jusoor quitta donc la fenêtre et se planta au milieu de sa chambre, incertaine et hautement perplexe, soupir au bord des lèvres. Le hic cest qu'elle avait fait plus que se montrer aimable, et ça elle ne se l'expliquait toujours pas. Elle avait été... bonne et gentille. Oui, il fallait qu'elle le reconnaisse. Conséquemment, elle était légèrement de mauvais poil ce matin, chaque médaille a son revers.

- Guillemette !
...
- Guillemeeeeeeeeeeeeeeeette !

Et de marmonner dans un soupir excédé : Bordellerie mais qu'est-ce qu'elle fout ? Etre obligée de s'égosiller comme ça ! Et puis pourquoi elle s'appelle Guillemette d'abord ? Mais qui s'appelle Guillemette ? C'est...

- Vous m'avez appellée Baronne ?

La Blanc-Combaz aînée fit volte-face et découvrit le visage de la servante glissé dans l'entrebaillement de la porte. Sans savoir d'où lui venait cette curiosité elle se demanda subitement combien de printemps voutaient les épaules de la vieille, était-elle si âgée que le froissé de sa peau le laissait croire ? Jusoor chassa cette pensée d'un geste vague de la main et répondit à la question, orale cette fois :

- Oui je vous ai appelé et j'ai bien failli attendre... 'regard oblique'... Nous aurons de la visite aujourd'hui. Une jeune fille. Pas présentable. Oui, il valait mieux préciser. Jusoor délaça le col de sa chemise tout en poursuivant :
Vous voici donc avertie, prévenez qui de droit. Ainsi que mon père, qu'il n'aille pas croire s'il la voit qu'il s'agit là d'un présent de ma part. Elle n'est pas "troussable".
Et jugea à nouveau utile de rajouter : En tous cas, pas par mon entremise... Les mains blanches libérèrent le lacet et le regard se reporta sur la vieille, dans l'attente d'une confirmation qui, enfin, vint :

- Bien Baronne. La porte se refermait déja.

- Restez ! Puisque vous êtes ici, aidez-moi à m'habiller Fanchon, que je puisse descendre au salon. Jusoor se détourna et désigna la houpellande posée sur sa malle. Devant l'inaction elle relança, agacée : Allons ! c'est bien à vous que je parle !
... Dorénavant vous vous nommerez Fanchon, c'est bien plus commode.

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Anna_gabrielle
« Est-ce que tu as des souhaits ? »

Une question banale, quand on sait ce qu’on veut. Oui mais seulement, la marmaille ne se l’est jamais posée. Du coup, elle était restée un peu les bras ballants, la gosse, devant la Baronne qui lui demandait ses projets et ses envies. C’est qu’elle en jetait, la Blanc Combaz, et qu’en plus elle était sympa, elle lui avait offert à boire. La rafraichissante enfin rafraichie, elle avait pu prendre une décision, une GRANDE décision, sur proposition pleine d’espoir de sa bienfaitrice du moment.

Se laver !

Ca datait de quand la dernière fois, déjà ? Bon, elle avait bien barboté une fois ou deux dans la rivière pendant les grosses chaleurs, et ça l’avait un peu décrassé, mais est-ce qu’on peut vraiment appeler ça « se laver » ? Fallait bien l’avouer, elle ne sentait pas la rose, encore moins la violette, et la seule chose propre sur elle…Non, y en avait pas tout compte fait. Se rafraichir le museau, c’était vraiment pas la première des priorités !

Fallait l’avouer, l’adolescente était loin de prêter autant d’attention que méritait son corps. Déjà, elle était amaigrie, puisque ne mangeant pas toujours à sa faim. Pas la peau sur les os non plus, mais pas loin. Ses ongles, sans être soignés, n’étaient pas très longs et pas franchement propres. On vous épargne la tignasse de cheveux sombres : Elle ne les a pour ainsi dire presque jamais coiffés, et ce ne sont quasiment que des amas de nœuds ; ils devraient pourtant lui arriver en bas du dos, ou pas loin, résultats s’ils lui vont jusqu’à mi-dos, c’est le bout du monde…
La trogne ? Elle pourrait être mignonne, sans toute cette crasse lui recouvrant le visage. Elle a les traits fins, des yeux clairs à se damner, et les lèvres pleines d’une enfant qui découvre la vie. Une vierge, en somme. D’autant plus vierge qu’elle n’est pas encore totalement formée : Des hanches encore trop étroites pour enfanter correctement, une poitrine qui se résume à…presque rien. A peine deux mandarines perdues au milieu d’un désert plat.
Une adolescente tout juste sortie de l’enfance, quoi.

Bref, on en revient au petit matin, juste après l’aube. Le jour qui avait suivi la fameuse décision.
Elle cherche sa route.
Elle connait bien le coin, pourtant, mais n’avait jamais entendu parler d’un Lion Malin. Enfin, quelque chose du genre. Elle plisse le petit nez crasseux, et apostrophe un gars qui passe par là. Ah, qu’elle n’aime pas ça ! Se mêler aux gens, c’était bien la première fois.
Un raclement de gorge, et la voix fluette qui pose LA question.


- Dites, sauriez pas où j’peux trouver Malin ? C’est un petit Lion qu’est Baron, parait.

- Mâlain, vous voulez dire, c’est par là.

Il lui montre une direction. Ca tombe bien, elle allait dans l’autre sens. Bon…
C’est parti !

Le pas décidé la mène pendant un moment, elle suit la direction obstinément, demandant aux serfs qui passaient dans le coin si elle était sur le bon chemin (oui, car pour elle, tous les gens un peu crasseux sont des serfs ; sauf elle, bien sûr) et tomba finalement devant l’entrée de la fameuse Baronnie. Littéralement, car elle trébucha sur une racine qui passait par là, trop occupée à avoir le nez en l’air pour admirer l’endroit.
Pestant tout en se redressant, elle frotta ses mains l’une contre l’autre et s’avança fièrement au devant des gardes. Ils faisaient peur, pour sûr, mais la gosse étant une forte tête, elle l’avait baissé pour foncer. Bon, le truc, c’est que forcément on laisse pas passer une crasseuse comme s’il s’agissait d’un moulin. On sait jamais qu’elle vienne mendier. Du coup son petit nez crasseux se retrouva presque en contact avec le gros machin qui lui barrait le chemin, genre « Demi-tour ».


- Dites ! Z’avez pas bientôt fini d’m’empêcher d’passer ?! J’vous f’rais dire que la Baronne elle m’attend, moi. Et ouais ! Elle m’a dit « M’faites pas défaut », même. Voudriez qu’ce soit vot’ faute, si j’peux pas remplir ma promesse ? Même que j’suis sûre que son majestueux père ou son frère vous f’ra mettre dans une catapulte pour vous envoyer jusqu’au pays voisin !

Et toc ! Bon, du coup, les molosses sont plus trop sûrs, là. Et son stratagème fonctionne, y en a un qui se décide enfin à l’attraper par le col, pour la trainer jusqu’à l’intérieur de la demeure, histoire de vérifier la véracité du propos. Bien sûr, elle se laisse pas trop faire, mais en même temps il fait deux fois sa taille, le bougre. Fétu de paille contre grosse armoire.
Et en conclusion, histoire de bien marquer le coup, elle tape une semi-esclandre dans l’entrée de Mâlain. Faut bien faire savoir qu’on est là, non ?


- Mais lâchez-moi ! Puisque j’vous dis que j’ai pas l’intention d’me sauver !

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Eusaias
La matinée avait commencé fort tôt pour le seigneur de guerre. Il était parti du château alors que le soleil n’était pas encore levé et ceci juste pour pouvoir admirer le ballet des paysans et serfs sur ces terres qui furent siennes et qui désormais appartenaient à son petit bonhomme. Le sourire du balbuzard était toujours radieux quand il pensait à Lionel, à peine savait-il différencier sa droite de sa gauche que son fils possédait un des plus puissants vicomtés du charollais ainsi qu’une seigneurie riche en caractère.

Mais si officiellement Lionel Christos Parfait était le seigneur de ces terres et que sa sœur ainée en avait la tutelle, le balbuzard lui continuait à y jouer d’autorité. Il s’était donc rendu, accompagné une lance d’homme, dans un premier hameau et avait récupéré la plus belle chèvre du cheptel d’un défunt avant que les héritiers puissent jouir du reste de l’héritage. Il s’était ensuite montré dans le village voisin pour y donner la justice puisqu’un homme fut surpris en plein braconnage. Rendre la justice fut aussi rapide que de préparer la corde pour le criminel, quand le balbuzard reprit la route de la forteresse l’homme ne gesticulait plus au boute de la corde.

Il venait de passer le dernier tertre avant de pouvoir voir Mâlain et en contre bas, dans la campagne il aperçut les couleurs Blanc Combaz et celle de Mâlain. Le capitaine avait visiblement pris les choses en main et entrainent une lance de miliciens à côté d’une lance régulière de soldat de Mâlain. Le bourguignon passa à leur côté saluant l’initiative. Puis la grille de la forteresse fut devant lui ou il distingua une pièce qu’on ne jouait pas d’habitude : le portée de mendiante par le col. Du moins c’était déjà arrivé cela, mais c’était bien la première fois que le porteur allait en direction de la bâtisse plutôt que de la rivière. Les éperons d’or piquèrent l’étalon et le balbuzard les rejoignit.


Lâche cette canaille et retourne à ton poste. Depuis quand les mendiants se font porter jusqu’à notre demeure ? S’ils ont faim il y a la soupe à la chapelle une fois par semaine ainsi que l’aumône le dimanche.

Les yeux de rapace se posèrent ensuite sur la petite crasseuse.

Qui es-tu ? Que veux-tu ?
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Jusoor
Jusoor avait déja boulotté quelques douceurs depuis qu'elle avait rejoint le salon. La solitude et le calme y régnaient et heureusement. Dotée d'une nature à avoir des matins difficiles, elle ne supportait d'ordinaire rien d'autre que la tranquillité. Quoique... tout dépendait des personnes en présence.
Ce matin donc, agacée comme elle l'était depuis son lever, elle aurait fait peler vif le premier chat qui aurait osé ne serait-ce qu'effleurer de son souffle la peau de la Blanc-Combaz. Evènement bien improbable s'il en est, l'endroit étant réputé pour offrir une espérance de vie quasi nulle à la population féline. Car oui, s'il faut le rappeler, les dogues aux crocs acérés du paternel étaient tenus le ventre vide et parfois, s'il n'avait pour festin la chair d'un fou, ils avaient bien besoin de boulotter eux aussi.

Elle n'avait certes pas oublié la visiteuse attendue et avait choisi la lecture pour faire passer le temps, tout en mâchonnant une pomme. Elle tourna silencieusement une page de l'ouvrage qu'elle feuilletait et croqua dans le fruit.
"Mangez des pommes" qu'on lui avait dit. Paraît que c'était bon pour la santé, alors elle s'exécutait. Bien qu'elle ait déja tutoyé la mort à plusieurs reprises, parfois bien témérairement pour ne pas dire autre chose, elle tenait à sa santé. Mourir pour une cause honorable qui rendait la mort plus acceptable, oui. Mais mourir d'une saleté dans un lit souillé par les faiblesses qu'engendre la maladie, que non. Donc, elle mangeait des pommes. Puis y'avait pas à dire, c'était bien plus doux au palais que les oignons suintants dont son père était friand dès le réveil.

La lecture n'était pas aussi absorbante que Jusoor l'aurait souhaitée et après quelques minutes, elle se rendit bien compte que son assiduité papillonnait aisément entre les mots couchés et les pensées qui lui venaient. Le soupir qu'elle libéra vint faire tressaillir les premières pages et la convainquit de quitter son loisir du moment. Négligemment, elle libéra l'ouvrage relié de cuir qui s'écrasa sur le tapis et d'une poussée de sa paume sur le bras du fauteuil qui l'avait accueillie plus tôt, elle se redressa et rejoignit la fenêtre. Comme au matin, elle espérait y trouver un sujet de distraction. Une pensée pour son amant était plus que tentante, et la seule perspective de cette idée suffit à radoucir son caractère matinal.

Et ça ne manqua pas, elle trouva de la distraction mais pas celle, tendre, à laquelle elle s'attendait. De l'entrée du domaine le surnommé Toto -seul ?... Ah oui, Lolo semblait être resté à son poste- Toto donc, avançait vers la demeure, flanqué d'un corps gesticulant. Jusoor plissa les yeux et chercha à en distinguer davantage. Bientôt elle reconnut l'allure sèche, noueuse et magistrale de son cavalier de père qui s'approchait du cerbere et semblait prendre les choses en main. Elle se détourna de la fenêtre, connaissant déja la suite.


*Hmmm... Encore un maraud qui veut goûter l'eau de la...* Mais Jusoor arrêta subitement le geste amorcé et s'en revint à la fenêtre avec hâte. Etait-il possible qu'il s'agisse là de son "invitée" ? Ses mains posées contre les montants en bois, son souffle projeté sur la vitre, elle essayait de déceler dans l'être tout à l'heure si gesticulant les traits de la jeune Anna. Mais elle n'y voyait guère. Se détournant tout aussi vite de la fenêtre qu'elle l'avait rejointe, Jusoor traversa le salon, atteignit le perron de la demeure et descendit les marches pour rejoindre le maître des lieux. A quelques pas encore elle lui lança :

Mon père ? Qu'est-ce donc là ?

Nourrissait-elle de l'inquiétude à cette minute pour le visiteur ? nullement. Néanmoins, la douceur tendre insufflée plus tôt tempérait ses réactions de beaucoup, la poussant à s'enquérir de son identité, peut-être attendue, plutot que de déjà demander des hommes pour la rivière.
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Anna_gabrielle
C'est qu'il était tenace le gros ! Elle avait beau se débattre comme un beau diable, la bestiole aux grandes dents ne voulait pas la lâcher. Et puis, elle n'allait pas se risquer à le mordre, ça avait l'air dur comme le cuir cette bestiole, à tous les coups elle y perdrait ses dents ! Et dans l'esprit caché sous les mèches d'ébène, ça fulmine, ça va à toute vitesse pour tenter de trouver une solution et éviter de finir comme un gibet de potence. Autant dire que c'est mal barré.

Elle était prête à se résigner quand une voix sortie d'outre-tombe lui glaça les sangs mais lui offrit par la même occasion la porte de sortie qu'elle cherchait pour échapper à l'emprise du bonhomme. Comment est-ce qu'elle pouvait savoir elle, hein ? Que c'était le Père de sa Bienfaitrice qui venait de lui sauver la couenne en demandant au molosse de la lâcher. Penaude, elle retomba sur le sol et se retourna pour faire face à un cheval au moins aussi grand qu'elle, qui la fit reculer de plusieurs pas, la stupeur la saisissant. Les chevaux étaient pour elle inconnus et dangereux. Elle n'était jamais montée sur l'une de ces bêtes, et n'en avait pour ainsi dire jamais approché un de près. Pour un peu, elle serait tombée sur le derrière de surprise, mais faut pas déconner non plus, elle n'allait pas se ridiculiser encore plus devant le cavalier, se faire trainer par l'encolure était déjà suffisant.

Enfin, il fallait reconnaitre au grand monsieur une chose : il avait de belles bottes. Oui, car de là où elle se trouvait, elle voyait en priorité les bottes et les éperons de l'homme. Faudrait peut-être qu'elle lève les yeux pour voir qui venait de lui permettre de retrouver le plancher des vaches, mais en faisant une telle chose, elle risquait d'offenser l'homme, vu qu'elle savait pas comment ça peut réagir ces bêtes là, entendez par là les nobles dans leur ensemble. C'est donc pour ça, bien évidemment, qu'elle leva une trogne aux yeux plissés vers le grand dada et son maître, et que le regard d'une clarté incroyable se posa sur le ténébreux perché là haut.
C'est qu'il fallait pas oublier que la crasseuse n'y connaissait rien des convenances de la noblesse, encore moins de l'attitude à adopter devant eux. C'est qu'il en imposait, celui-là !

Voilà qu'il parlait de bouffe ! ça tombe bien, elle avait pas encore mangé aujourd'hui notre adolescente, alors pour sûr, une petite soupe elle ne dirait pas non, surtout que les nuits commençaient à se faire fraiches ! Mais bon, elle n'était pas vraiment là pour ça non plus, d'ailleurs, elle était là pourquoi déjà ?
Ah, oui, se laver !
Maintenant qu'elle y pensait, vrai qu'elle n'était pas venue ici pour se faire trainer par la peau du cou à la base. Mais bon, faut bien savoir s'adapter, non ? Par contre, devant les questions du cavalier, elle ne sait pas bien quoi répondre. "Salut, j'm'appelle Anna Gabrielle, j'suis ici pour me laver", non, décidément, ça risquait de pas le faire, et au mieux elle aurait droit à quelques coups de fouet pour la faire regretter son insolence. Le nez se plisse, elle cherche une solution, et maladroitement se lance.


- Ben en fait...Déjà, j'suis pas une canaille, j'm'appelle Anna Gabrielle et...

Trop tard. Coupée par l'arrivée d'une personne supplémentaire dans la scène, vu ce qu'elle bafouillait, de toute façon, ça ne changerait pas grand chose. Ou peut-être que si, puisque c'est la voix de sa bienfaitrice qu'elle entend avant de se retourner d'un bond pour confirmer sa première audition. C'était elle, qui arrivait ! Elle était sauvée maintenant, c'était sûr !
Tellement enthousiaste qu'elle était à présent, elle en oublia complétement la réponse aux questions du paternel Blanc Combaz pour s'exclamer :

- Baronne ! J'ai eu quelques ennuis avec le personnel, sont pas très commodes hein !

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Eusaias
Qu’est ce donc ? Allons ma fille, je crois qu’il s’agit d‘une fille qui se dit ne pas être une canaille, qui visiblement tentait d’entrer en nos domaines. Elle t’appelle « Baronne » et j’ai comme l’impression que moi elle me prend pour un garde.

Les yeux se rétrécirent et on pourrait s’attendre à voir deux carreaux d’arbalète en jaillir. Il regarda ensuite sa fille et la rejoint pour l’enlacer et déposer sur son front un baiser. Le geste était doux et paternel, il aimait d’ailleurs en gratifier Jusoor car elle était l’un de ses fiertés.

Ma fille je crois que la petite grouillot est venue te voir et donc je te retourne la question : qui est ce ?

Le visage tourna de trois quarts afin de détailler la petite sémuroise de la tête aux pieds, en passant par les agrumes mais ne s’y arrêtant pas. Après la « revue » il passa à la "tâte". D’abord l’index et le pouce prirent le menton entre eux afin de le lever un peu que le balbuzard puisse regarder de plus prêt le minois.

Si ma fille tu comptes la garder pas loin de toi, je te conseille d’éviter de la laisser seule. Elle a une petite gueule d’amour et je suis certain que nos hommes d’armes le lui diront avec tout leur tact une fois qu’ils l’auront coincée dans le foin.

Puis il tâta une épaule et un bras comme pour évaluer la marchandise.

Elle est frêle, méfie toi de ne pas lui donner charge trop lourde sinon elle brisera sous le poids.
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Jusoor
Le "visiteur" qui semblait plus "visiteuse" finalement se tourna vers Jusoor qui s'aprochait toujours. Outre le "Baronne" qui l'avait interpellée, les traits du visage derrière la tignasse emmêlée s'imposèrent comme étant ceux de la jeune Anna. Elle s'arrêta près de son invitée.

Oui Anna, le personnel n'est pas commode comme tu dis, et heureusement ! Ju arqua les sourcils et dans son expression fermée cela signifiait qu'il y aurait eu beaucoup à dire sur le sujet. Mais te voila, c'est une bonne chose je suppose. Tu n'as pas été serrée de trop près par le garde ?.

Elle tendit l'oreille aux propos de son père et ne manqua pas le regard acéré posé sur la jeune fille. La Blanc-Combaz ne put retenir un sourire amusé : Ainsi donc Anna tu considère le maître de ces lieux comme un de ses gardiens ?
Ce n'était nullement pour gêner la jeune fille mais la méprise était assez amusante, si bien que c'est un rire qui s'échappa alors qu'elle recevait le baiser paternel.
Le bon jour te sied mon père. En effet, je connais cette jeune fille. Elle se nomme Anna, elle m'a plue, j'ai donc eu envie de lui donner l'opportunité de sortir de sa crasse, à proprement parler. Si elle est raisonnable, sans doute aura-t'elle également de quoi se nourrir. Peut-être même nous commencerons par là.

Ses doutes du réveil la reprenant elle s'en ouvrit à son père, plus bas : Crois-tu que je m'enlise dans l'altruisme et la générosité à agir de la sorte ? Est-ce cela que l'on appelle la "sagesse" ? Est-ce que je deviens... "vieille" ?Le mot avait été pénible à articuler. Se redressant elle reprit à voix haute : Par Aristote, les chatiments publics manquent cruellement ces derniers temps...

Son père avait déja invité ses mains sur "la grouillote" pour une étude superficielle. Examen clinique presque habituel, il n'y manquait plus que les dents.

Tu as raison, je serais prudente pour elle. J'ai conscience de la gourmandise qu'elle peut inspirer mais aucun n'osera l'essayer. Je leur ferai comprendre à quoi ils s'exposent, j'ai déja bien des idées.

Elle reporta son attention sur la jeune fille et l'invita du regard à la suivre. Mon père nous allons rentrer si tu permets. La matinée est fraiche et du travail nous attend. Nous rejoindras-tu au salon ?



Edit : rajouts

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Anna_gabrielle
On résume donc. La gosse, elle se retrouve plantée entre le père et la fille tranquillement entrain de discuter alors qu’elle, elle y comprend pas grand-chose à ce qui se passe là. C’est-à-dire qu’il avait plutôt l’allure guerrière, le patriarche, donc évidemment elle l’avait pris pour le chef des deux autres molosses, puisqu’ils l’avaient écouté ; et dans sa tête, la connexion entre le Père de la Baronne, et la Baronne elle-même, n’avait pas eu lieu.
Le regard clair passait donc de l’un à l’autre, juste avant que tout s’éclaire enfin sous sa tignasse crasseuse. On lui avait dit que le Père de la Baronne, c’était le Roy. C’était donc lui, le Roy ? Les sourcils se sont un peu froncés, tellement elle réfléchit à vive allure, enfin pour son jeune âge en tout cas. La remarque concernant le garde lui fait hausser de manière très désinvolte les épaules. Elle, peur d’un gros bonhomme aussi bête que ses pieds ? Sûrement pas, elle avait sa fierté ! Et elle l’étalait au grand jour, sans se douter des convenances qu’il fallait adopter en face de personnes aussi élevées socialement.


- En fait, l’a pas été très gentil, mais j’lui ai fais comprendre que j’avais pas peur d’lui ! Ces gens là, faut pas se laisser faire avec eux ! J’lui ai dis qu’il serait catapulté jusqu’au fief d’à côté s’il m’faisait du mal !

Elle relève fièrement le menton, parce que pour le coup, l’avait été fière de sa trouvaille qui avait bien fait peur aux gardes, à n’en pas douter !
Puis bon, fallait bien dire bonjour au monsieur royal qui lui avait sauvé les miches, on pouvait le dire, elle tente donc une révérence bien maladroite, qui se résumait plutôt en une légère inclination de la tête, et du buste d’où la poitrine était pratiquement inexistante. Quoi ? On lui a dit qu’il fallait respecter les nobles, et elle en avait vu plusieurs faire un truc dans le même genre que ce à quoi elle venait de s’essayer pour la première fois.
Elle se redresse finalement, et rit un peu, découvrant des dents dans un état acceptable, malgré l’aspect déplorable de tout le reste du petit corps. C’est que les chicots, c’est important pour bien manger ! Sans chicot, plus de repas acceptable, et ça c’était hors de question ! Le reste, c’était pas franchement utile, mais elle s’en servait tous les jours de ses dents, en tout cas si elle avait de la chance.
Comprenez que la gosse, elle a un sens de la logique incomparable.


- Pardonnez m’ssieur l’Roy, mais j’sais pas trop comment on dit bonjour aux gens comme vous…Alors ben…B’jour ! Et merci d’m’avoir délivré du gros pas beau. Sans vous, j’sais pas c’que j’aurais fait. Une morsure peut-être, en dernier r'cours…

Et là, c’est le drame.
Parce qu’elle est entrain de subir un examen minutieux, et qu’elle ose même plus bouger, se contentant de déplacer son regard clair du Père à la fille, cherchant assistance auprès de cette dernière. Et ça allait à tout va, les réflexions la concernant, et elle y comprenait pas tout, c’était trop compliqué pour elle c’t’affaire.
L’avait bien intégré un truc quand même, c’était que les gardes allaient possiblement vouloir lui faire du mal. Faudrait donc qu’elle se débrouille pour garder son couteau à portée de main, même si elle savait très bien échapper à ses agresseurs en règle générale.
L’examen finit, elle s’était poussée de là pour aller se mettre à côté de Jusoor, et prendre un peu d’assurance pour répondre au Roy.


- J’suis plus solide qu’il n’y parait, j’risque pas d’me briser ! Z’inquiétez pas pour moi ! J’vous suis Baronne.

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Eusaias
Ma fille tu deviens sage plus que tu deviens vieille, ce qui est une bonne nouvelle. Non pas qu’avant tu n’étais point sage, mais désormais tu l’es plus qu’avant. Ceci dit, je commence à désespérer de ne point te voir marier. Il va falloir que ton promis se manifeste, je ne voudrais pas devoir te chercher moi-même un époux.

Il lui accorda un sourire qu’il espérait agréable… chose pas toujours facile au vue de la vilaine cicatrice sur sa joue.

Tu as bien fait pour la petite souillonne. L’aide à autrui est toujours récompensée, d’une manière ou d’une autre.

Puis le visage de rapace se tourna vers la dite souillonne. Il la dévisagea une fois de plus.

J’accepte vos excuses jeune fille et désormais tant que ma fille le souhaitera vous serez la bienvenue en cette forteresse qui fut mienne et qui désormais appartient à mon héritier. Ecoutez et prenez bonne note de ce que vous dira ma fille, elle n’était pas en meilleure toilette que vous quand je l’ai connue et désormais elle est une des plus puissante de Bourgogne. Prenez-en de la graine.

Puis à sa baronne de fille.

Je pense pouvoir dire sans me tromper que tu n’as pas envie de me voir pendant la toilette de ton invitée, je vais donc me désaltérer et me changer. Je vous rejoindrai plus tard.
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Jusoor
La petite à son côté, Jusoor était prête à rentrer dans la demeure. Ne manquait plus que la réponse du père. Qui vint bien sûr, mais au préalable accompagnée d'un détail qui la contraria.
Mariée ?... Et bien mon père fais donc ce qui te semble juste et... paternel.

Sec ? Peut-être mais réponse avait été faite. En même temps si ce n'était pas là son souhait, que pouvait-elle dire d'autre? Elle n'irait mettre un genou à terre ni devant l'un, ni devant l'autre, tant aimés qu'ils soient.
Néanmoins, cela ne l'empêcherait pas de croquer le paternel à la première occasion pour revenir sur le sujet avec lui et lui dire ce qu'elle pense de son apostrophe qui l'avait quelque peu froissée. Elle lui rendit un sourire coincé avant de reprendre d'un ton plus serein :


Et effectivement mon père, ta présence n'est pas nécessaire pour les ablutions d'Anna. J'apprécie ta prévenance. Et de glisser un regard rapide sur la jeune fille avant de reprendre : Anna l'apprécie tout autant, j'en suis certaine. Va donc maintenant mon père... nous aurons tout loisir de discuter plus tard. Le ton employé fit sonner ces quelques mots comme une promesse.

Allons-y Anna. Et d'entraîner la souillon à l'intérieur sans perdre une minute. La saveur sucrée de pomme qui lui était restée sur la langue ne lui donnait guère d'appétit, mais elle devina qu'il n'en allait pas de même pour Anna.

Viens, passons par là et arrêtons nous aux cuisines, le temps de donner quelques ordres. Ensuite nous nous installerons au salon. La pièce est chaude et confortable, tu seras bien. Elle jeta un regard sur la jeune fille et son accoutrement. Essaie juste de ne rien briser et de ne rien salir.

[Au salon]

Assises toutes deux près de l'âtre, un verre d'une cuvée réputée trônant dans sa main, Jusoor observait la manon invitée.
Mange, mais gare à ne pas te rendre malade, ça me ferait deuil. Et après, parle moi de toi. Un peu.
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Anna_gabrielle
Fallait l'avouer, l'idée que le père de la Baronne pouvait être présent alors qu'elle se lavouillait un peu, ça l'enchantait pas vraiment ! Parce que bon, elle était peut-être encore qu'une jeune fille à peine sortie de l'enfance, n'empêche qu'elle avait quelques formes, et que déjà ça l'embétait que son propre père puisse poser ses yeux sur son corps changeant, c'était pas pour se laisser reluquer par celui d'une autre ! Pas qu'elle était pudique la gosse, seulement elle-même avait un peu peur de ce corps là, parce qu'elle comprenait pas bien ce qui était entrain de se passer. Ne dit on pas que l'inconnu effraie ? Ben c'était exactement ça dans le cas présent. Bien sûr, elle était loin d'être totalement femme, mais ça venait doucement.

Aux paroles de la Baronne, elle avait hoché la tête en signe d'accord, elle appréciait la prévenance, c'était sûr, même si elle savait pas trop ce que voulait dire ce mot ! Quand on sait pas, il suffit de faire comme si, ça suffit en général.
Avançant à petits pas rapides, elle suivait Jusoor, juste derrière. C'est qu'elle connaissait pas le chemin, elle, et elle avait pas trop envie de se perdre ! A tous les coups elle se retrouverait encore coincée entre les pognes d'un garde, si ça arrivait. Si, si, elle savait ! Les gardes ils attendaient que ça, qu'elle se retrouve toute seule pour pouvoir la rattraper par le collet et la foutre dehors comme une souillon, qu'elle était, c'est vrai. Mais pas n'importe quelle souillon, là c'était la souillon invitée par la Baronne, non mais !

Les cuisines, c'était grand, et ça sentait vach'ment bon ! Elle avait jamais vu autant de nourriture au même endroit, pour elle même la Noël c'était pas aussi bien que ça. Du coup forcément, son appétit s'était réveillé, et elle aurait sans doute pu dévorer un éléphant, si elle avait su ce que c'est cette bête ! Disons un boeuf, ça au moins elle connait. Elle aurait donc pu manger au moins cent boeufs ! Oui, c'est une grosse faim. On vous l'a dit qu'elle fait pas semblant. Mais bon, comme elle sait se tenir, elle attend d'être assise dans le salon, n'osant plus bouger pour ne rien salir, et d'avoir l'autorisation de pouvoir se restaurer. Le feu dans l'âtre lui réchauffait ses petits orteils et le bout de son nez qui reprenait peu à peu une couleur normale. C'est qu'elle avait pas grand chose pour se couvrir, et que le début d'automne ne l'épargnait pas non plus.

Avec mille précautions, elle avait pris un morceau de pain, et avait croqué dedans à pleines dents (puisqu'elle a de bonnes quenottes on vous a dit) mais en faisant attention de ne rien casser autour d'elle. C'est qu'avec son père, elle avait pris l'habitude d'être adroite et ne rien briser, puisque celui ci la cognait si par malheur elle faisait trop de bruit ou causait des dégats dans la petite maison qu'ils habitaient. Pour ça qu'elle était aussi discrète aussi.
Finissant ce qu'elle avait dans la bouche, elle posa son regard clair sur la Baronne, expression pensive sur la trogne pendant qu'elle refléchissait à ce qu'elle allait bien pouvoir lui raconter sur sa vie qui n'avait rien de bien passionnante.


- Merci d'me laisser manger à vot' table d'jà. Sinon, moi...Hum, j'ai grandi dans une petite maison, avec maman et mon père. Ils cultivaient la terre, et moi je restais dans la maison sauf quand il fallait porter des trucs. J'sortais pas beaucoup, mon père il aimait pas. Des fois j'm'échappais un peu pour aller dans l'sous-bois, mais quand mon père m'retrouvait, j'avais droit à la trempe. Au Printemps dernier, sont morts tous les deux, d'la peste. La maison c'était trop grand pour moi toute seule, pis d'toute façon on m'aurait foutu dehors vu que mes parents m'ont rien laissé. Alors j'suis partie...

Petite pause, on recroque dans le pain, on boit un peu pour faire passer le tout, et on reprend.

- J'savais pas trop où aller, alors j'ai marché, longtemps, et j'ai fini par tomber sur mon taudis. C'est une bicoque pas très grande, juste une pièce en fait, c'pas chaud, pas confortable, mais au moins on m'fout pas dehors. J'ai fais un p'tit jardin juste derrière, j'peux cultiver quelques légumes et manger un peu comme ça, sinon j'fais des p'tits pièges, et j'attrape des bêtes que j'mange après. J'sais faire le feu vous savez !

Toute fière la gosse, attraper des bestioles et faire du feu, c'est sûrement les seules choses qu'elle sait faire, avec embêter son monde et picoler, bien sûr.

- Maman me manque, souvent. Mais pas mon père, lui il était méchant...Et plus bas, sur le ton de la confidence : J'ai voulu l'tuer v'savez...Un jour où j'en ai eu marre qu'il nous frappe, maman et moi. J'ai pris mon couteau, et j'ai voulu l'tuer...Mais je l'ai loupé. Il était très en colère, il me l'a fait payer...

Phrase laissée en suspens, les yeux qui brillent, et elle croque à nouveau dans son pain.

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Jusoor
Jusoor aurait presque souri de voir la jeune fille prendre tant de plaisir à se nourrir. Quoiqu'à mesure qu'elle l'observait elle doutait du plaisir ressenti, tant Anna semblait s'appliquer avec vaillance à boulotter ce pain offert. Ce qui ne manqua pas de l'inquiéter d'ailleurs... Voir revenir aussi vite ce qu'elle lui avait donné de bon coeur ça avait de quoi vexer. En outre, ça salirait tout. Et puis ça pue. Ju regarda le dallage sous leurs pieds et malgré elle, se laissa entraîner à imaginer les conséquences probables si Anna ne se montrait pas plus raisonnable. Elle déglutit. C'est qu'elle avait le coeur fragile la Blanc-Combaz aînée, pour certaines choses tout du moins. Relevant le regard sur son invitée, elle reprit la parole pour mieux chasser ses idées rebutantes.

Prends ton temps Anna... pour manger. *aheum* Aujourd'hui tu es la bienvenue ici, inutile de me remercier pour ton repas. Et ce pain je ne te le retirerai pas. D'ailleurs, il te sera nettement plus profitable si tu le mange... avec raison, je t'assure !.

Au moins la manon avait-elle pris le temps de parler, ce qui -en tous cas Ju l'espérait- lui permettrait au moins de digérer entre deux bouchées. Malgré ses pensées répugnantes la Blanc-Combaz avait saisi l'essentiel du récit de la jeune fille : un père acariatre, une mère aimante, la peste, la libération, la chasse, le feu...

C'est parfait tout ça !

Les mots étaient inattendus ? mal choisis ? Probablement, mais Jusoor avait bel et bien précisé "un peu" quand elle avait demandé à Anna de lui parler d'elle. De plus, rares étaient ceux qui naissaient dans une famille attentionnée. Et cela, par simple réminiscence, avait le don de la mettre mal à l'aise. Il y avait des choses que l'on préfèrait taire et oublier. Toutefois, un détail l'interpella. Non, un murmure plutôt. Un coin dans son sourire, Jusoor allait féliciter la souillon pour son hardiesse quand une voix nasillarde qui se voulait discrète se traça un chemin jusqu'à son oreille.

- Baronne ?
*soupir*

Jusoor se tourna vers la porte. Surprise, elle constata que ce n'était pas la vieille surnommée Fanchon qui s'y tenait. Elle l'aurait pourtant parié à l'ouïe du grain de voix, et y aurait assurément perdu quelques sous...

- Dame, *gênée* je voulais avertir que tout est prêt pour la toilette de... de... *ébranlée, s'arrête et fixe l'inconnue, d'un regard qui laisse paraître un éclat d'envie*
- De ? ... Mon invitée ? car oui c'est bien ce qu'Anna est. Tu peux employer le mot sans crainte, mégère. Quelle est ton nom déja ?

Jusoor se détourna et reporta son attention sur Anna, n'attendant manifestement pas de réponse. Celle-ci serait "Mégère" dorénavant. Sans plus d'égard elle lacha à son attention "Nous monterons dès qu'Anna ne ressentira plus la faim. D'ici là tiens l'eau du baquet bien chaude." L'entretien était terminé. Le sourire en coin réapparut aussitot sur le visage de Ju qui faisait face à la manon.

As-tu observé cette personne Anna ? As-tu lu la concupiscence dans le regard qu'elle a dardé sur toi ? la jalousie ? l'envie ? Ju partit d'un éclat de rire. Ne la laisse pas t'approcher de trop près, les femmes de sa nature sont assurément diablement mesquines. Elle pourrait bien vouloir te pincer, t'arracher quelques cheveux mine de rien, voire essayer de te bruler, si je te laissais entre ses mains pour te décrasser. Nous trouverons quelqu'un d'autre... Oui tiens ! pourquoi pas Gustavine ? ou euh... serait-ce Pascaline ? ou Francine ?... ah non voila! Fanchon ! Dis moi quand tu es prête.

Ju se réassit confortablement et prit une gorgée du liquide bordeaux qui remplissait son verre.
Gaspard_montmayeur
Sans craindre plus que ça les représailles, le cavalier était entré sur les Terres du Domaine d'un Puissant Seigneur Bourguignon. Il avançait d'un pas de promenade, laissant la bride souple à son puissant destrier. L'Homme était tout de Fer vêtu, portant l'armure tel un chevalier mais n'arborant aucunes couleurs, ni bannière pour en reconnaitre la maisonnée.

Il ne portait qu'une vieille épée, rangée à son coté dans son fourreau de cuir. Le mésail de son casque était rabattu. Il avait tout de même une particularité cet étranger, il lui manquait le bras gauche au complet et on avait du modifier son armure pour qu'il n'en subisse aucune gêne.

Un garde, soutenu du regard par un de ses compagnons, osa l'approche et se campa devant son cheval, lui barrant ainsi la route, il lui demandait tout un tas de chose comme son identité, les raisons de sa présence içi et qu'il était aussi sur un terrain privé, celui d'une baronne.

Un peu désemparé par autant de questions, il ne répondit qu'une chose au garde, l'ignorant presque.




Je viens voir Eusias et Ju


il talonna son cheval pour forcer serrainement le passage et fut en quelques instant devant l'entrée de la batisse, il mit pied à Terre et brailla au plus fort qu'il le pouvait encore malgrès son âge.



ALORS, C'EST COMME CA QU'ON ACCUEILLE LES TRES VIEUX AMI?


Il ouvra son bascinet et on put apercevoir son visage angelique, couvert de vieilles cicatrices. Il avait teint ses cheveux pour se donner un air jeune, le Renard était de retour au pays...


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Anna_gabrielle
Heureusement que la marmot, elle pouvait pas entendre les pensées de son hôte, parce que sinon, elle partirait certainement dans une longue explication du pourquoi elle ne vomirait pas ! Déjà, là, elle prenait vachement son temps pour manger, malgré toutes les apparences : c'était une bouchée après l'autre, et c'était déjà un grand pas en avant. Elle avait tellement l'habitude de galérer pour trouver à manger qu'elle engloutissait la moindre chose pouvant lui tomber sous la dent, autant dire que là elle se faisait violence pour ne pas passer pour une goinfre. Alors je peux vous assurer que son estomac à la gosse, il avait vu bien pire que ça, parce que ce qu'on ne sait pas, c'est que manger un écureuil ça peut être dur, très dur, à digérer. Son morceau de pain, à côté, c'était comme un met de Roy.

Parfait ? Elle avait une drôle de définition du mot parfait, ou alors c'était la gamine qui l'avait mal compris toutes ces années, allez savoir, elle ne s'étonnait plus de rien maintenant. Ou alors, c'était le fait qu'elle sache chasser (essayez donc de le dire plusieurs fois rapidement, qu'on rigole) qui lui semblait parfait à la Baronne ? C'est vrai que c'était pas donné à tout le monde, et qu'elle était très fière d'elle. Au moins, elle était pas totalement inutile.
Pendant qu'elle l'écoutait causer, elle continuait de mastiquer bien sûr. Si y avait un truc qu'elle savait, c'est bien qu'il faut mâcher la nourriture pour pas tomber malade ! Toute absorbée qu'elle était par ses considérations boulotesques, elle en aurait presque eu peur lorsqu'une voix inconnue la fit sursauter et déglutir difficilement.

Son regard, cristallin à souhait, s'était levé de la table pour se poser sur la porte et la personne qui s'y tenait, elle l'avait pas encore vu elle. Y avait décidément plein de gens qui travaillaient ici ! La gosse, elle détaille la domestique, parce qu'elle a pas l'habitude d'en voir, déjà, et aussi parce que celle-là, elle avait une expression qu'elle connaissait bien. Elle l'avait déjà vu dans le regard de son père, avant qu'il ne la cogne, quand il était jaloux de voir l'amour que sa mère lui portait, à elle mais jamais à lui ; mais ça la môme l'ignorait, n'ayant jamais compris les raisons qui pouvaient pousser un homme à frapper son unique enfant.
pourquoi est-ce qu'elle la regardait comme ça, alors qu'elle ne la connaissait pas et qu'elle n'avait strictement rien fait de mal pour le moment ?

Retour sur Jusoor.


- J'sais pas c'que j'y ai vu en vrai, par contre, mon père avait l'même quand ma mère m'faisait des calins ! Et après il m'cognait toujours. Elle aussi, elle veut m'frapper ? J'veux pas qu'ce soit elle qui m'lave ouais !

Une ultime bouchée de pain, et elle repose la miche de pain sur la table, se frottant la bouche pour en retirer les miettes. Elle était sur le point de se redresser et d'annoncer la fin de son repas, mais un grand bruit au dehors lui fit froncer les sourcils, avant de revenir sur la Baronne.
C'était quoi ce bordel ? Les gens y gueulaient toujours comme ça ? Les grandes maisons, ça voulait dire qu'il fallait parler plus fort pour se faire entendre ?


- Y a du bruit dehors j'crois, mais moi j'ai fini d'manger Baronne !

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Jusoor
Jusoor avait déja la tête tournée vers la fenêtre, à demie troublée, prêtant une oreille seulement à la Manon. Attends moi là Anna...

La Blanc-Combaz se redressa vivement, le regard porté vers la porte du salon. Oui, elle aussi avait entendu le bruit venant de l'extérieur, mais surtout le cri d'appel. Qu'était-ce donc ? Elle s'interrogea tandis qu'elle se dirigeait vers l'entrée principale de la demeure.

La façon d'exiger ce droit d'entrée ne pouvait être que celle d'un ami, comme les paroles l'avaient confirmé. L'exigence coulait de source : on ne levait pas les armes sur un ami. C'est pour cette seule raison, et sans crainte, que Jusoor se glissa d'autorité dans le flux des quelques gardes qui déja se formait dans le hall
. Place ! Elle voulait avoir le coeur net de l'identité du visiteur et prit la tête du flux. Sans ralentir sa progression, elle se repassait la voix entendue. Elle la devinait familière, éveillant un sentiment amical, mais ne sut la définir avec assurance.

Enfin arrêtée sur le perron, elle considéra plusieurs minutes celui qui faisait clameur. Observatrice puis hésitante, enfin incrédule, elle ouvrit la bouche, stupéfaite, quoique l'apparente infirmité ne laissait guère planer de doute :


Mont ?
...
Gaspard de Montmayeur ? Est-ce bien toi ?


Un sourire commençait à s'étirer sur les lèvres roses. Mais il ne serait pleinement franc que lorsque confirmation serait donnée. Jusoor était encore saisie de l'apparition pour le moins inimaginable.
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