Bergerine
Depuis des jours, voire des semaines qu'elle fuyait la grosse dame. Elle avait vécu moult déboires sur ces chemins qui ne l'arrêtèrent pas dans sa fuite à ne plus voir ceux qui l'avait châtié, méprisé parce qu'elle avait commis dans sa dévotion à Aristote une faute monumentale.
Elle était même pas foutu d'en dire un mot tant que la honte la murait dans un silence total sur cette aversion de sa part. Elle se sentait si coupable, mais surtout si sale, qu'elle était partie de son Artois natal. Jamais plus elle n'y remettrait les pieds.
Puis là, elle arrivait dans ce comté ou était-ce un duché elle n'en savait que dalle, quand la fatigue, intense, l'arrêta sur un banc quelconque dans une ville quelconque sans plus savoir où elle était, sans plus savoir ce qu'elle faisait ou désirait.
Ha si, elle avait faim et était épuisée. Elle n'avait rien mangé depuis....? Arf, Bergerine ne se souvenait même plus.
Sur ce banc, les yeux fermés, l'air sans gêne alors que c'était que l'épuisement intense qui la faisait s'avachir de la sorte, haletante elle tentait de reprendre son souffle ses énergies.
Réduite à ça elle fille de Noble mais qui maintenant devra vivre comme une gueuse sans l'écu, loin de son couvent de future novice. Elle était tout simplement damnée par la faute commise dans ce dit couvent.
Ho! Que fais-je devenir ? se murmurait-elle retenant de justesse ces larmes qui voulaient perler sur ses joues.