Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2   >>

[RP] - Nous nous connaissons si bien.

Charlemagne_vf
Dans l'artistique flou qui habille toute scène de gêne, et engourdi par l'embarras de son impiété invertie, Charlemagne n'avait pas vu la créature au poil noir, au torse saillant. L'animal, anthropoïde, avait une allure qui, sans être fière, se portait massive. Le port trapus du primate manquait de grâce, mais quoique curieux, son regard tenait une intelligence certaine, et qui manquait à certains humains.
Ce fut étrange, car l'Infant fut séduit par la fourrure ébène, la solitude bestiale du singe, et sa docilité surprenante à l'endroit de la Demoiselle de Molières. Il tendit lui même le bras droit, un peu gauche, pensant naïvement que le chimpanzé lui obéirait comme déjà il obéissait à Yolanda. Comme s'il comprenait qu'il était un présent et qu'il changeait de maître, ou qu'il entendait même avoir un maître auquel se plier. Sans peur, le Fils de France approcha de sa main blanche celle, velue, de cet hominidé. La main fut prise, et l'oeil marine se fonça de stupeur dans un léger soubresaut, avant que le Prince ne pose une question à la fois bête mais pratique.


Mais qu'est-ce que cela ?

Quand la créature sauta sur l'épaule du jeune Duc, il s'abaissa, craignant une attaque. Charlemagne affichait une mine peu sûre, même méfiante, et ne lâchait plus son hôte importune des yeux, attendant à chaque instant qu'elle se rue sur lui pour lui éviter une mort certaine. Tournant un peu le visage, l'Aiglon constat que les pieds de l'être sombre, posés sur ses épaules, étaient laids. Une primitif forme de l'humain : on aurait dit un handicapé sévère, un savoyard consanguin de chez consanguin, quelque chose que la nature avait raté. Mais il y avait une tendresse affligeante dans son comportement d'animal, et comme le Castelmaure aimait ses chiens autant qu'il haïssait les chevaux, autant qu'il craignait les aigles, il trouva bien de quoi supporter le poids de ce cadeau, pour lequel il manqua toutefois de remercier l'offreuse, trop occupé à se fasciner pour la chose sortie d'un autre monde, celui d'Orient.

Son nom était trouvé déjà : Priape, tel un ancien Dieu de l'Antiquité, celui de la fertilité virile, ithyphallique, laid, mais aux avantages masculins proéminents. Un singe un peu humain en somme.

Vint l'impératif. Si le Prince n'était pas homme à apprécier les ordres, il prit celui de la Josselinière pour une triste affirmation. Il devait se marier. De fait, par tradition, par devoir, par confort aussi. Posait-elle la question parce qu'elle avait senti dans la position qu'entretenait l'Aiglon sur un autre homme qu'il n'y était pas disposé ? Avait-elle pour dessein d'étouffer le vice uranien sous des noces arrangées ? Sans doute. Pouvait-on la blâmer ? Sans doute pas.
Pour une fois, Charlemagne, quoique courroucé encore par la présence de cette ennemie par nature, dut admettre qu'elle avait raison.
Envoyant la bestiole gambader à travers la chambre, découvrir son logis, et sans doute renverser un ou deux chandeliers, le Prince se saisit du papier qu'elle tendait, et le parcourut des yeux en soupirant.


Je ne sais rien de ces gens. Je ne veux rien en savoir, du reste. Invitez-les toutes. Mais un bal, s'il n'y a là que des femmes, n'est-ce pas ennuyeux ? Car je ne pourrais danser avec toutes.
Trouvez aussi quelques hommes qui pourront récupérer les déçues et les dédaignées.


Il roula le vélin, n'ayant qu'à peine effleuré du regard les noms de la Duchesse d'Amboise, de l'héritière de Remiremont, de la Marquise de Maintenon.
Des noms sur un papier : jamais elles ne pourraient prétendre à mieux dans ce coeur rabougri et froid, ce coeur qui battait pour la roture d'un garde effondré non loin, et dont la glissade le long de la porte s'était un peu faite entendre. L'oeil guiséen la fixa comme pour déplorer qu'Il écoute aux portes. Mais le devoir, pour un Prince du Sang, était immanent. Comme un morceau de lui, il ne pouvait s'en défaire.


Prenez votre présent, et allez faire savoir à mes gens comment il doit être traité.

C'était un congé sec. Une invitation à partie. Une sommation, plutôt.
_________________
Yolanda_isabel
Voir Charlemagne qui tend la main vers ce singe, c’est voir Charlemagne qui s’ouvre à autre chose que son petit monde à lui, c’est un soulagement. Le voir s’y intéresser la convainc de son bon choix concernant ce présent. Intérieurement, il y a ce besoin de le cajoler, de combler ce besoin d’attention dont il manque mais qu’il n’avouera jamais devant elle autrement qu’en lui reprochant de lui avoir volé sa mère comme il aime si souvent le répéter. Alors le singe est une bonne idée, et les voir tous les deux ensemble la rassure quant à l’avenir de leur relation.

La sentence tombe. Evidemment qu’il n’allait pas être heureux mais au moins essaie-t-il et accepte-t-il l’idée qu’il y aura une suite et qu’il y aura un résultat, du moins l’espère-t-elle. Le congé est accepté d’un salut de la tête alors même qu’elle voudrait s’appesantir un peu plus sur ce bruit qu’elle a entendu là-bas vers la petite porte. Mais enfin, on ne refuse pas de partir quand c’est un prince qui le demande et la main se tend vers le petit singe pour qu’il la saisisse et se hisse contre elle. Et le petit humanoïde contre son corps, elle se demande un instant si en retournant voir le marchand, il pourra lui en trouver un pour elle, mais moins noir, moins grand. Aux communs, elle refile le bébé en leur confiant les quelques recommandations que le bysantin lui a offert.

Voilà une belle affaire rondement menée et en termes de rondeur, Yolanda s’y connait. La suite.. Au prochain épisode, à la prochaine confrontation.

_________________
Jehan.fervac


Fuir.
Cela avait effleuré l'esprit du Chien du Nivernais. Parce qu'il savait, parce qu'il sentait qu'il était temps de tirer sa révérence, parce qu'il avait ce sentiment dans l'âme qu'il devait s’effacer avant d'être effacé, laisser la place a un autre.
Non. Pas un. Une. Quoi que l'avenir démentira cela.
Mais Fuir sans dire un mot, sans même le revoir avant semblait totalement impossible, pi, improbable. Car malgré le Désastre annoncé, Fervac ne pouvait se résoudre a partir comme un voleur, chose qu'il allait pourtant faire, mais il savait qu'il ne quitterait pas ces lieux sans lui laisser un bout de son âme.

Revenir.
Un court instant.
Pour lui dire adieu vraiment lui dire. Jehan se releva, il essuya ses joues, il ne voulait pas paraître si faible. Pourtant, oui, il l'était. Pourtant, oui, il l'aimait. Son torse se gonfla d'une inspiration profonde, pour se redonner du cœur au ventre, pour se redonner ce courage qui semblait frémissant.
La porte fut poussée doucement, si doucement qu'un petit gémissement s'échappa des gongs. Fervac s'appuya contre le montant de la porte.
Nonchalance. Les mains dans les poches de ses braies, un sourire étrange sur les lèvres. Étrange, car on ne pouvait définir s'il était gai ou triste. Les yeux pétillaient, un peu rouges, mais l'Ours ne voulait rien laisser paraître.


_ Vous offrir un singe pour vous apporter la nouvelle qu'une épouse sera bientôt choisie pour vous, voilà une drôle de façon de faire. Quoi que le premier soit peut être apporter pour vous habituer a la seconde.

Le sourire se fit amusé, l’éphémère tristesse chassée, repoussée un peu plus au fond. Une impulsion, l'épaule se meut et le corps suit le mouvement, un pas, un autre, le Prince est de nouveau atteint. Jehan vient le prendre contre lui, dans un geste simple et presque anodin alors même qu'il est prit dans un maelström de sentiments qui aurait put provoquer bien d'autres réactions. Ils sont ignorés, mais les idées sont identifiées, les fautives sont :

1. L'Amour. 2. La Folie. 3. La Rage. 4. Le Désespoir.
Le quatuor gagnant. Pourquoi ? Voyez plutôt :

Amour : Sentiment d'affection, d'attirance.
Folie : Trouble de l'esprit.
Rage : Violente colère.
Désespoir : Détresse.

Vous ne voyez toujours pas ? Non ?
Bien alors reprenons rapidement:

C & J sont prit d'amour l'un pour l'autre, ils sont donc emplit d'un délicieux sentiment d'affection et d'attirance. Oh joie. Oui. C'est tout beau, tout mignon.
Jusqu'à ce que : Kaboum. La Josselinière entre en scène ! - Oui, oui, on sait, c'était pas dans le scripte des bisounours ! Plaignez vous à la direction! - Ils sont surprit, les sacripants, si vous aimez les images : ils sont prit la main dans le sac, le trouble est grand, car enfin, c'est un peu trop beaucoup mal (mâle?) et que Jehan le sait, contrairement a Charlemagne, qui est tout beau, tout innocent (sisisi, vous la voyez pas l'auréole?), ce qui explique la rage, car Jehan sera botté en touche, et le désespoir, parce qu'après tout, il l'aime plus que bien son Prince et qu'il faut se résoudre à le perdre.

Bref: revenons au coeur de l'histoire.

Jehan Fervac, gueux de son état était en train d'embrasser Charlemagne Von Frayner, Prince de sa condition. Ses mains avaient cesser de trembler, il avait retrouvé l'assurance qu'il avait avant d'être interrompu. Sa bouche souriait, ses yeux exprimaient le contraire.
La senestre caressa la joue du Prince et un murmure s'échappa :


_ Ou en étions-nous ?

Drôle de question. Question sans intérêt, car on sait toujours très bien y répondre. Mais il fallait que Fervac sache dessiner un sourire mutin, un air détaché, désinvolte. Car il fallait qu'il connaisse la douceur de sa peau, pour ensuite partir, et laisser la place a une épouse qui sera détestée et hait plus qu'a son tour, mais qui elle, sera l'honneur et non la honte.

*Version originale : She may contain the urge to run away. Breezeblocks. Alt-J.
_________________
See the RP information <<   <   1, 2   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)