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[RP Fermé] Danse avec le Tigre

Ode..
Aurillac, la ville des esprits. Même les vivants obligés d’y séjourner comme moi, nous mettons à errer sans but.
Si en fait, il y a bien un but : s’occuper, se distraire. L’ennui me gagne, me déprime chaque jour un peu plus.
Je me décide ce jour là à ne pas me laisser submerger par la paresse qui m’envahit. Je me refuse à devenir molle, inerte. Ma peau déjà très pâle risquerait de s’étioler avec la brise, et je rejoindrais alors un espace que je n’ai absolument pas du tout envie de visiter pour l’instant.
Tout juste rentrée de ma chasse, j’avance pieds nus et boite jusqu’à la table de ma chambre, me laissant tomber sur une chaise pour attraper plume et vélin.
Je voulais me bouger, me battre, mettre mes entrainements à l’essai afin de m’évaluer.
Je songeais à Natasha, mais le souvenir douloureux de mes cotes me fit changer d’avis. La Platine, sous ses allures d’ange, pouvait se transformer en guerrière incontrôlable.


Ode, méfie toi, tu as été assez stupide jusque là, sois prudente.

Oui, il me fallait un peut plus de retenue, tout en gardant une franchise inaltérable, égale à celle de la Divine. Il n’y avait qu’un Novgorod pour le faire. La conversation de la veille avec l’aîné des Slaves, vint me titiller l’esprit et je décidais de lui écrire, non sans un tressaillement.


Citation:
Mon Mignon,

Tu semblais préoccupé par l'entretient de ton corps hier. Aussi, je te propose que nous organisions une lice toi et moi.
Attention, je n'ai pas l'audace de me mesurer à ta musculature, j'ai déjà bien connu sa puissance.
Non, je te propose juste un combat amical, où tu aurais l'occasion de te délier les muscles et où je pourrais voir le résultat de mes entraînements.

Peut-être même te surprendrais-je.. qui sait.

Si l'aventure te tente, je te laisse régler les formalités de l'heure et la date.

Ode.

PS : si tu acceptes, il faudra que nous réglions les conditions de ce corps à corps.


Le pli fut glissé sous la porte de l’intéressé et j’allais m’assoupir, épuisée de mes journées de soins, de farniente et de.. ben farniente.
Malgré tout, je n'avais pas le sommeil tranquille. La cicatrice de ma nuque me brûlait légèrement, comme pour me ramener à ce souvenir que j'ai pourtant enfoui et enterré en même temps que mon ancien "moi".
Elle, elle est attirée par ces fragrances suaves et dangereuses qui s'échappent du Tigre en notre présence.
Souvent j'entre dans le jeu, je me fais chatte, libérant quelques gestes séducteurs sans jamais abandonner le contrôle à cette périlleuse distraction.
Méfiante, prudente, je calcule tout et tout ce que je lui cède est pesé, comme pour parer à tout ce qu'il m'a pris sans mon accord.
J'appréhende parfois, lorsqu'Elle se fait plus discrète, m'abandonnant devant l'insondable, face auquel je replace un masque arrogant et indéchiffrable.

Je ne me réveille que lorsque le soleil pointe à son apogée, légèrement moite. Penser à Nikolaï m'a soit donné des sueurs froides, soit déclenché quelques envies inavouables.


Je pencherais pour la seconde solution.. je dis ça, je ne dis rien !

Je retiens un rire, me prépare et m’apprête à sortir lorsque ma botte palpe un matériau, autre que le bois du plancher.
Je me penche, ramasse le message. Je souris déjà lorsque mes jades descendent sur la signature, pour ensuite revenir sur le contenu du pli.


Citation:
Délicieuse Enfant,

En vérité, ma musculature me préoccupe bien moins que le temps à tuer, quant au séjour qui s'annonce long et soporifique, sans autre saveur que le plaisir de croiser Notre famille. Ta proposition n'en est que plus attrayante, je pars sitôt convenir des formalités avec le larbin responsable de l'arène.

Je ne doute aucunement de tes capacités à me surprendre, Rouquine, et même, je suis flatté de l'intérêt que tu porte à mon corps tout à fait sublime, il va sans dire, bien qu'un peu rigide à cet instant.

A ce soir, chez nous, belle Ode.

N.


L'insolent m'offrait une fois encore son humour bien caractéristique. Totalement provocateur, mais non dénué de charme, je devais bien l'avouer.
A mon âge, je n'allais plus jouer les midinettes, l'idée d'une quelconque rigidité causée par ma simple lettre sur le Slave, avait de quoi m'enorgueillir légèrement.
Il était courant que tout drapeau dressé, était signe de victoire.
Je n'étais peut-être pas encore consciente, que cette victoire, ne serait pas la mienne.

Mais pour l'instant, l'invitation était acceptée.
Demain, il sera temps de danser.

_________________
Nikolai.
[Aurillac, villégiature imposée]

La ville est un désert, les autochtones plus proches des spectres, à peine si les ombres se dessinent parfois derrière une fenêtre, dépouillés de leur humanité sans doute, et le bourg apparait telles ces lointaines contrées qu’il a naguère traversées, comme le fil de son épée perçait le corps des hommes, semblables aux bêtes sauvages dans leur comportement, dépravés qu’ils étaient ou simplement manipulés par un dirigeant sans scrupule.

C’est l’ennui qui enveloppe chaque membre de la famille, les gestes sont paresseux, les soupirs nombreux, les regards cafardeux quand, au hasard d’une volonté, d’un refus quasi maladif de subir la léthargie locale, ils abandonnent pour quelques heures le chevet des blessées et se retrouvent au rez-de-chaussée de l’auberge, nouvellement acquise, afin de partager un repas ou un verre. Le groupe lui semble éclaboussé par l’inertie ou se sont-ils trouvés une occupation, il a rarement l’occasion de deviser avec l’un ou l’autre de ses frères, croise souvent sa Précieuse entre deux portes quant aux autres… Une irréductible pourtant, la Renarde, qui chaque jour promet un peu de vie au sein de la chaumière, avec laquelle il échange volontiers quelques mots à défaut d’autre chose.

La flamboyante est joueuse, le ténébreux n’est pas du dupe de son manège, il s’en amuse comme elle s’en distrait, le chat et la souris, récréation de courte durée qui ne manque pas d’égayer ses soirées. C’est lors de l’une d’elle qu’une conversation provoqua le message glissé sous sa porte, en cette matinée ensoleillée. La femelle a cette faculté d’éveiller son intérêt, inconsciemment peut-être, et l’idée d’un entrainement commun flatte l’égo masculin, de sorte que l’homme, sitôt sorti, s’en va secouer le préposé à la lice : le lendemain témoignerait d’entrechats insolites.

[Damoiselle, voulez-vous danser ?]

La nuit fut agitée, pas de ces effervescences qu’il prisait, le Tigre plutôt solitaire depuis « la mésaventure », l’atmosphère pesante tant par les absences que par les animosités qu’il percevait parfois, selon les protagonistes. Le sommeil s’était refusé au sombre, l’acier avait scruté l’horizon pendant de longues heures avant qu’il ne succombe enfin, l’esprit suspendu aux quelques mois écoulés auprès de la meute, aux nombreuses interrogations quant aux différents membres, à leurs motivations pour certain(e)s et bien sur, à l’insaisissable rouquine qu’il avait déjà conquise par la force. Les remords lui sont étrangers quand il s’éveille, en a-t-il seulement ressentit l’esquisse ? Sans doute pas, le slave est de ces hommes, fiers, insensibles, austères même.

Les prunelles métalliques avisent le jour naissant, il se prépare sans hâte comme il est encore tôt, abandonne sa piaule sans bruit, et quitte l’auberge après qu’il ait déniché une miche à grignoter en chemin. Bientôt, l’arène se dessine. Les lèvres s’ourlent d’un rictus comme le félin s’avance en son centre et qu’il grogne pour lui-même :


Reste à attendre le petit Rat.
_________________
Ode..
Au premier temps de la valse...

...je suis calme et prête au combat.

Le coeur est lent, posé, tranquille.
Je m'éclipse de mon antre, mes cheveux ramenés en une tresse grossière, des braies et une chemise rouge pour remplacer ma robe vert pâle, des fois que ça impressionnerait mon colossal adversaire.
Mes pas déjà m’emmènent vers la lice, l'entrainement allait commencer.

Il est tôt, je n'ai pas mangé, me refusant à risquer un quelconque rejet disgracieux en cas de coup mal placé.


Tu penses à tout ! Tu devrais tout de même me laisser la place, je suis plus à même de faire ce type d'exercice que toi.

Mais je suis têtue, ce sera tranquille, j'ai bien précisé "amical" dans mon courrier.

Oui enfin, "amical", chez les Novgorod, c'est particulièrement trompeur comme notion.

J'haussais les épaules. Mon ennui primait sur ma raison et de toute façon, il s'agissait plus de parvenir à mettre à terre l'adversaire, plutôt que de le bousiller.

La fraîcheur matinale déjà m'enveloppait, me faisant frissonner légèrement, à moins que ce ne fusse la vue du géant slave campé majestueusement au milieu de l'arène.
Je ne saurais dire, mais je me trouvais plutôt sereine.. jusque là.

Au deuxième temps de la valse...

...il sourit et je reste fière.

Le coeur s'accélère, troublé, anxieux.
Je m'approche, me remémorant une scène similaire avec la Platine.
Mais depuis j'ai changé, me suis entraînée, et surtout, je contrôle bien mieux mon arrogance.


A ton âge... il était temps.

Mes jades viennent scruter l'acier, cherchant à connaître l'humeur du Tigre. Plutôt constant, celui-ci ne semblait pas fébrile, ni même excité.. rien.
Son détachement habituel était plus que décontenançant. Mais en cas de bataille, il ne me faudrait pas me dépiter sur l'absence de réaction chez l'adversaire.. sans quoi je n'avais pas finis de me rétamer.


Bonjour Nikolaï. Jolie piste que voilà, prêt pour la danse la plus animée du mois ?

Je lui souriais, un peu plus taquine depuis que j'avais intégré officiellement les rangs de la meute.
Notre ennui commun nous réunissait aujourd'hui et malgré l'appréhension qui s'infiltrait en moi légèrement, j'étais plutôt ravie de me bouger. Plus de temps à perdre !


Allons-y.

Au troisième temps de la valse...

... je me place en pose de combat.

Le coeur s'affole, excité, nerveux.
Mes yeux s'éclairent, mon corps se meut. Je ne suis pas forte face à lui, mais futée.
J'espère le surprendre, comme annoncé et ma meilleure chance sera la première.
Je l'évalue, sans pudeur. L'intimité n'a plus lieu d'être lorsque il s'agit de mesurer son rival.
Il est lourd, mais rapide. Calme, mais puissant. Moqueur mais alerte.
Mes sens sont en éveil, je me déplace, bien plus agile depuis que Sergueï m'a offert cette paire de bottes particulière.
Autour du Tigre, je tournoie, tandis que nous nous jaugeons dans l'attente de parer le premier coup qui viendra.


Si j'étais toi.. enfin je suis toi.. bref, je te conseille de le laisser venir, celui qui attaque a plus de chance de perdre l'équilibre..

J'esquissais une moue, déconcentrée par Elle. Pourtant, je n'allais pas l'écouter et le temps était venu pour moi de passer à l'acte.
Je me redressais, abandonnais ma pose de guerrière pour m'approcher du Slave, souriant à demi.


Il parait que je n'aurais pas toujours l'occasion de me mettre en position de combat et qu'il arrivera un moment où je serai trop proche de l'adversaire pour le faire. Autant me mettre déjà en position, sans vouloir te rigidifier une nouvelle fois..

J'élargissais mon sourire totalement provocatrice et lorsque je fus assez près.. Oui, lâchement, sans prévenir, je lançais ma jambe pour octroyer un coup dans les côtes félines.

Voilà un départ bien dans le ton !

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Nikolai.
[L’étoile est attendue…]

Le sombre patiente comme il scrute le large passage menant à l’arène, les prunelles métalliques se vrillent bientôt à la silhouette qui s’approche, délicieuse apparition dont les frusques rouges soulignent le teint laiteux, alors que le soleil épice la chevelure cuivrée de reflets enflammés. Le sourire s’élargit pour l’accueillir ou la cueillir peut-être, alors qu’elle avance, les gemmes aux nuances océanes se rivent et se sondent, le regard en miroir de l’âme, mais l’homme doute que la donzelle soit plus cristalline que lui, et le rire guttural de retentir en écho à l’ironie.

Belle Ode, elle se meut, ils se jaugent. La Renarde se fait féline comme elle tourbillonne autour de la large carcasse, délicate tornade flamboyante pareille à la brise printanière, son parfum vient taquiner le flair du Tigre, les muscles vibrent de l’excitation qu’elle provoque, l’attention se perd sur le minois quand elle s’approche davantage, et la savoureuse provocation de l’égarer un instant.


Cука !*

Le mot échappe aux lèvres dans un feulement, le souffle coupé par la vigueur du coup, autant que par la surprise, un genou ploie et se pose sur le sol comme l’acier révèle la colère d’une lueur malsaine.

[Dansons maintenant !]

Le ténébreux est rompu aux combats, il n’oublie pas les termes de l’entrainement, se reprend sitôt le sable caressé de la rotule, la femelle l’a troublé de ses attributs, la main passe et la voix rauque de résonner :


Assez chanté Rouquine, tu vas danser maintenant !


Il se redresse d’une impulsion assurée, pose la paluche sur ses côtes offensées et, comme il retrouve les jades de ses yeux assombris, l’autre main saisit la jambe félonne par la cheville gracile, la traction est violente, sans retenue, pour la faire choir contre lui. Le tango s’engage, les enveloppe d’une sensualité palpable alors qu’il la maintient un moment, intrépide et charmeur, le slave porte son surnom avec brio, le Tigre ne craint personne, le Tigre attise les envies, le Tigre est un gros chat, mais rien n’est plus dangereux qu’un Tigre.

*Chienne/garce

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Ode..
Corps à corps.., nous nous retrouvons.
Un instant pétrifiée, par cette proximité, je profite néanmoins de la situation pour le moins rêvée.
Je suis tendue, mais ne saurais dire si c'est de rejet ou d'envie. Peut-être les deux ?
Cette danse s'y prête. Digne interprète du " Je t'aime moi non plus", elle permet tous les coups bas.
Elle, jubile entièrement, nos sens s'éveillent, je me hérisse tandis que ma main vient crocheter le cou musclé pour reprendre mon équilibre comme pour me rapprocher de lui.
Une flamme danse dans mes jades, évocatrice de ma folie douce. Enlacés dans cette position, nos corps ne sont pourtant que combat.
Je garde la distance de nos visages, craignant qu’Elle n’agisse contre ma volonté si je m’égare.


Je le veux Ode !

Je souris à cette pensée, oubliant de le retenir pour mon spectateur particulier.
Mais il n'est pas l'heure de flirter, je suis bornée, et derrière cette pause vibrante de tension, je guette déjà le prochain coup...
Mes doigts jouent à la base de sa nuque tandis que je pense à l'action suivante.
La pression est cuisante, l'intensité du moment étouffante. Chaque parcelle de peau touchée me fait l'effet d'une brûlure.
Nikolaï est fait de glace mais aujourd'hui je suis prête à croire que le froid embrase autant que les flammes.
Là où le Lion m'enflamme les sens, le Tigre me coupe le souffle. Les deux ont cet effet indélébile sur moi, mon corps gardant en mémoire le passage de leurs mains et de leurs lèvres.

Le slave n'est pas du genre à laisser échapper sa proie, moins encore dans cette position.
Je sens sa puissante main sur ma jambe et un frisson s'immisce sournoisement le long de l’échine.


Alors… surpris ?

Je gagne du temps, fais mine de vouloir me coller plus à lui pour évaluer sa prise sur moi en bandant légèrement mes muscles.
Serrés. Nous le sommes indéniablement et cet entrainement prend une tournure que je n’avais pas vu venir.


Ma pauvre fille, t’es d’une naïveté…

Finalement, j’enfonce mes ongles dans les chairs félines, tandis que je tire sur ma jambe, ne m’attendant pas à ce qu’il me lâche au moment où j’y mettais toute ma force.
Le résultat est sans appel, ma réception est mauvaise, ma cheville valse et ma jambe se dérobe.
Mon bras s’élance et s’agrippe à mon adversaire dans une dernière tentative pour ne pas m’échouer au sol. Sans quoi le duel était terminé.


Aïe !

Je grimace, étouffe un juron, mais le relâche immédiatement après avoir repris mon équilibre.

Résultats :
Ode : 1 foulure… pour l’instant.
Nikolaï : 1 bleu


Je ne donne pas cher de notre peau Ode. Ya du boulot !

C'est l'entracte, avant la danse finale. J'ai mal mais je l'ai cherché, je ne fais donc aucun commentaire et me redresse fièrement, en évitant de m'appuyer sur le pied fragilisé.
Je le jauge, sans m'agacer de ses rictus moqueurs si récurrents que je laisse couler.
Mon sourire se fait provocateur et mes yeux s'allument de défi


C'est tout ce que tu as ?
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Nikolai.
Les doigts féminins épousent sa nuque, le Tigre feule de satisfaction comme ses prunelles métalliques brulent d’un feu nouveau, elle s’interdit la chute par son geste, il lui interdit la fuite par son étreinte. La communion des corps ne tient qu’à leur volonté conjointe de poursuivre leur farandole, la main remonte de l’arrière du genou à la mi-cuisse, la prise est ferme sans être brutale alors que les griffes de la danseuse stimulent les chairs masculines… Délicieuse créature… Les lèvres s’ourlent d’un sourire charmeur comme la promiscuité se fait intime, l’acier embrasse l’émeraude d’une assurance malicieuse et le timbre rauque de répondre :

Tu es plus véloce, je te l’accorde Rouquine.

La Renarde a gagné en ruse aussi, elle l’a surpris par sa promptitude à l’attaquer, elle l’a saisi par la force qu’elle y a mis, mais la femelle ne maitrise pas encore le vice, le Sombre lui, excelle dans le domaine. Les regards chevillés, elle abandonne la lascivité pour se dégager, il libère la guibole sans se départir de son arrogance naturelle… encore un effort, Ode… La flamboyante est orgueilleuse, il ne s’en émeut pas, d’ailleurs, ce n’est pas une découverte, n’est-ce pas sa morgue qui l’a menée auprès d’eux et qui, finalement, a fait d’elle cette ravissante valseuse ? L’argenté se pose sur son bras, la donzelle y a laissé quelques empreintes éphémères, à l’instar des fins sillons imprimés quelques instants plus tôt, dans la peau fine du cou.

Le Ténébreux l’observe alors, il ricane comme les yeux glissent sur la silhouette délicate, le minois opalin se farde à peine de la caresse illusoire, les jades s’illuminent d’une flamme bravache et la rousse de fanfaronner… Tu es belle, Ode. Fascinante dans ton opposition, plus attirante encore dans la provocation… L’homme est affuté, la furtive fébrilité qu’elle dégage à son contact ne lui a pas échappé, il est un prédateur né et sait tirer profit des faiblesses adverses, alors il s’approche lentement, son ombre enveloppe bientôt la frêle et, d’un geste aussi vif que précis, il enlace la taille gracile comme sa jambe vient balayer le mollet féminin. Le slave accompagne la chute, il pose un genou à terre comme il l’allonge en douceur, la domine de sa haute taille et lui concède un clin d’œil narquois, puis il se penche sur le visage ivoirin dont il effleure le derme de sa joue rugueuse et murmure :


Et toi belle enfant, que m’offres-tu pour davantage ?

Le félin se redresse, les lèvres s’étirent d’un rictus moqueur, rendant au visage dur son habituelle froideur, la paume glisse sur la taille paresseusement, avant qu’il ne l’abandonne au centre de l’arène. La musique n’est plus, la danse est terminée, ce n’était qu’un entrainement, et le colosse de quitter les lieux, glacial gladiateur.
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Ode..
La danse, enchaînement de pas et de mouvements du corps effectués en rythme sur une musique.
Autant dire que la définition était suivie.
La chorégraphie avait été menée avec brio, les mouvements bien accordés au rythme de nos souffles.

Le temps se fige quand je vrille mes prunelles sur l’acier.
Un instant, j’imagine notre danse, ondulant autour de lui, contre lui, la sensualité s’emparant de nos enveloppes avec une certaine violence.
Nous nous cherchons, nous éloignons, au tempo crescendo de notre respiration.
Le décor s’installe mais se floute, il est beau, suintant le désir, mes lèvres s’assèchent, mes mains sont moites.

L’intensité est la même, la lumière, elle, plus chaude, plus douce, intime.
Elle, ne dit plus un mot, subjuguée autant que moi par le fil de mes pensées.

Un instant, j’imagine vouloir m’approcher plus encore plutôt que de le fuir.
Affrontant la chaleur diffuse qui se faufile dans mes veines aussi sournoisement que mes frissons.
Nous nous heurtons, nous repoussons, aux battements vibrant de notre sang.
D’autres images accompagnent chaque pas, mes cuisses se serrent, ma peau s’embrase.

L’intensité amplifiée, mon corps, lui, plus chaud, plus doux, intime.
Elle, s’est effacée, happée par la force de nos envies communes.

Les sons me reviennent, tandis que la bulle éclate à ma chute soudaine.
Prolongement de mes pensées, l’homme est au dessus de moi.
Je me raidis, ma bouche entrouverte de surprise.
La sensation lorsqu’il vient murmurer à mon oreille est toujours la même : frissons et feu que je masque habituellement derrière mon impassibilité légendaire.
Sauf que là, des bribes de pensées désinhibées, me trahissent et m’incitent à lui sourire, un peut trop ouvertement sûrement.

Mais déjà il s’élève.. ou se relève, qu’importe, sa taille de géant lui conférant un côté mystique et divin que je ne peux nier en cet instant.
L’astre solaire ne fait que raviver sa crinière blonde, éblouissante.
Alors que la sienne reflète la lumière, la mienne s'en imprègne.
Il s’éloigne sans donner l’impression qu’il ai pu se passer quoique ce soit deux minutes avant.
Je me redresse sur mes coudes, observant la silhouette qui s’étrécie et je respire enfin, à mesure que le parfum du Tigre s’envole dans la brise matinale.


Ode, mince, il s’est passé quoi ?!

Et de murmurer :


J’en sais rien… mais ce n'est pas bon du tout.

Je me relève, maladroite à cause de la douleur de ma cheville qui se rappelle à moi.
Je quitte finalement la lice en boitillant, avec la ferme intention de me rafraîchir les idées.

Jusqu'au prochain duel...

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