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[RP] Tranches de vie Limousines et Marchoises

Un nuage dans le ciel, incarné par Mahelya
Paresseusement, doucement je glisse sur la toile bleue d’azur, me déplaçant au gré du vent. Vent, libre et imprévisible qui, pourtant, le temps de mon existence sera mon plus bel, mon plus fougueux amant. S'il souffle fort alors, s'engouffrant dans mes volutes, d'humeur cabotine, je me gonflerai, m'étirerai et redessinerai mes contours pour lui plaire, me retrouvant bien vite au-dessus de vos têtes. S'il se fait timide, soufflant à peine de temps en temps, boudeur et morose, je resterai presque immobile et la grise tristesse sera mon teint de chagrin. S'il se déchaine de colère enfin, pliant les arbres de son courant, noir comme la nuit, je pourfendrai le ciel des mes éclats de voix. Le Vent reste et restera mon tout, mon compagnon, mon véhicule, mon guide.

J'oscille entre bonne et mauvaise réputation. Parfois je suis aimé, adulé car je dissimule à vos yeux fragiles la lumière éblouissante du Soleil, protégeant ainsi vos pupilles. Soleil, mon frère, si chaud, si brûlant, qui a pourtant le talent de nous mettre en joie dès ses premiers éclats, vous donnant le sourire, m'octroyant le blanc immaculé pour parure. Soleil brillant, dont de vos yeux contemplatifs, je dissimule les rondeurs aguichantes. N'y'a-t-il jamais eu d'hommes brulés que de l'avoir trop aimé ?
D'autre fois encore, je ne suis qu'un pariât, détesté, haïs, car chez vous je signifie le mauvais temps et la pluie. Pluie, maîtresse froide, qui par plaisir défera vicieusement les coiffes et robes des Dames, les vestons et chapeaux des Hommes. Pluie, vivante et vivifiante amie, qui dans ses gouttes porte la vie, et qui d'un brin d'herbe en fait un arbre, d'un ruisseaux un fleuve, d'une graine un fruit. Pluie, ma précieuse pluie, que dans sur mon sein je porte comme un collier de perles, à l'aide du Vent aux quatre coins du globe pour qu'elle distyle avec parcimonie son précieux fluide de vie.

Mais outre mes fonctions, et heureusement pour moi, je reste pour vous, une source d'amusement. Croyez-vous vraiment que je ne vous vois pas allongés sur l'herbe, me donnant les formes que votre Esprit croit desseller en moi ? Cœur, char, cheval ou Dragon, je créée votre imagination et je m'amuse de celle-ci. Car lorsque vous croyez m'avoir identifier, alors mon amant le vent, souffle ses courants d'air, et mes volutes se dispersent, se fusionnent, se frottent modifiant mon apparence, pour un temps. Alors recommencent vos spéculations sur mon identité, jusqu'à la prochaine brise, qui une fois de plus me fera tout changé.

Je suis un éternel renouvellement. Je suis un nuage dans le ciel. Le bleu est mon immense palais. J'ai le vent pour amant, le soleil pour frère, et la pluie pour meilleure ennamie.(*)

___________
Contraction de ennemie et amie.
La_jarretiere

      Vous êtes-vous déjà demandé ce que pouvait ressentir cette fine lanière de tissu, à la jambe accrochée, sensuellement remontée jusqu'à cet endroit si intime, si proche de l'extase, un Paradis Solaire pour ces hommes et ces femmes souhaitant plus que tout l'atteindre afin d'apaiser leur corps et leurs âmes dans une explosion de bonheur sans égale ?
      Avez-vous seulement une fois songé qu'elle aussi pouvait être prise d'idées indécentes, d'une volonté inaliénable de toujours vouloir s'élever plus haut tandis que son unique destin est de plonger vers les Enfers, sans aucun espoir de pouvoir atteindre un jour l'astre unique et tant désiré ?

      Puis-je vous raconter ma vie ?
      Une vie bien modeste, je l'admets, bien qu'étant faite dans l'un des plus précieux tissu qui puisse exister. J'ai voué mon existence à satisfaire une unique personne, une femme qui se voit passer la bague au doigt pour ensuite se voir retirer un autre objet encerclant sa peau. Un donné pour un rendu, dira-t-on.
      Je suis la clé qui ouvre les portes de l'Eternelle, je suis gardienne des songes et de la fertilité, je suis seule juge de la valeur des hommes et des femmes s'approchant de moi.
      Clé de voûte, je maintiens ensemble les éléments de l'innocence ; indissociables, ils se désarment un à un, après qu'un simple mot emplie de conséquences ait été prononcé par deux êtres.

      "Oui", c'est ainsi que ma descente vers les limbes débute. Les mariés ne le savent pas, mais ce n'est pas uniquement leur destin qu'ils scellent ainsi : C'est le mien également. Festivités, je danse, je virevolte ; j'en ai le tournis et mes sens sont exarcerbés par la chaleur qui règne ici. Un doux mélange d'excitation et d'appréhension qui s'agite et me fait tourner la tête, je sens que bientôt il sera temps.
      Temps pour moi de tirer ma révérence, de laisser ma place aux mains douces et attentionnées d'un amant aimant qui saura combler les attentes de ma maîtresse, qui pourra lui donner ce qu'elle mérite et que je n'ai jamais su lui offrir.

      Lentement, je vais glisser, libérant le passage si souvent convoité, la cuisse, le genoux, la jambe, une dernière caresse pour un ultime au revoir, un appel au souvenir. Déesse, souviens toi de la douceur de celle qui fut ta première amante, de celle qui, avant tout autre, a pu goûter ton parfum, ta douleur, ta chaleur.
      Celle qui reposera à présent dans une malle, au milieu d'autres tissus auxquels tu ne penseras guère mais qui, si un jour tu la déterres, fera naître un doux sourire sur ton visage, à la pensée de cette amante complice qui aura partagé un instant de ta vie.

      Salut l'artiste !
    Miel., le camelot italien, incarné par Mahelya


    [Un camelot italien qui tente de refourguer ses tapis persans pas persans du tout]

    Oyé oyé braves genses!

    Pas cher, mes tapises, pas cher!
    Como ils sont beaux! Por favore, ma damé, regardez les!


    Debout sur un tonneau de liqueur de melon - cuvée spéciale 1450- aussi précieux que la prunelle de ses yeux, Ricardo haranguait la foule dès l'aurore. Le marché aux bêtes ne semblait pas très réceptif aux clameurs du rital. Qu'importe. Celui-ci était bien décidé à se débarrasser des encombrants tapis qui le gênaient dans sa progression.
    Quelle idée aussi, d'avoir accepté ce troc! Des melons contre des tapis persans. Persans. Persans! Persans!!
    Tu parles d'un troc.

    Le grec rencontré l'avant-veille s'était montré sympathique. Charismatique. La soirée en taverne s'était révélée des plus animée. Chants paillards, bras dessus, bras dessous, les choppes s'emboitaient les unes dans les autres, formant ainsi un monticule impressionnant d'épaves alcoolisées. Et le roublard en profita pour susurrer des mots clefs à une personne vénale ...
    "J'ai un bijou oriental" ... "Si tu savais..." "Je crains les voleurs. Je suis moins bien costaud que toi. Et si on échangeait nos marchandises, de façon honnête".

    Et ainsi partit en fumée une partie de ses précieux tonneaux. En échange de quoi, il reçut un tas assez conséquent de tapis. Dans son ivresse, Ricardo eut un instant de lucidité et décida d'inspecter les fameux trésors ... Ceux-ci étaient de bonne qualité semblait-il. Les motifs regorgeaient de couleurs et de détails finement brodés, de sorte qu'il conclut rapidement que l'échange était équitable.
    Ce n'est qu'au matin, hum, en début d'après-midi pour être exacte, qu'il retrouva ses esprits. Se dirigea vers sa charrette, et se rappela de l'échange. Fin heureux de son affaire, il enleva la couverture qui protégeait les tapis de la rosée du matin. Et quelle ne fut pas sa surprise en constatant qu'il avait hérité de vulgaires carpettes! Envolés, les beautés de la veille. Envolé, le grec. Loin, déjà loin ...

    Qu'importe. Oui. Qu'importe. Il rebondirait. Il réussira à en tirer un bon prix, de ces pseudo-trésors.


    Avisant une charmante demoiselle, Ricardo prit sa plus jolie voix.


    Scusi, bellissima enfant ... Venez, venez, non, n'ayez pas peur ... Soy Ricardo, y vous?

    Regarde, bella, regarde!
    Des beaux tapis. Tu connais l'Orient? Tu connais? Ali baba? Tu connais? Toi ressembler à Jasmine ... Bellissima comme elle!
    Tu veux une tapis comme le sien?


    Prenant la carpette par un bout bien précis, afin de cacher le trou apparent du produit, il étendit le tapis verticalement, le plaçant proche du visage de la blondinette

    Il te va à mervouille! Mervouill ... Merveille !!
    Bleu comme tes yeux. Et doux comme ta peau.
    Perfecto. Ma si.


    La jeunette se laissa conter fleurette, enchantée qu'un beau damoiseau s’intéresse à elle, ne remarquant pas la grossièreté du travail. 100 écus furent versés au beau parleur.

    Grazie mille, ô bella Jasmine. Moi, Ricardo! On se voué en taverne ce souér?


    Les écus cliquetèrent dans la bourse de l'hypocrite vendeur, qui comptait bien filer à l'anglaise dans la journée. Et de un, vendu, un. Facilement, mais la proie était trop jeune pour se rebeller. Pour sûr qu'il se heurtera rapidement à des refus catégoriques! Encore 19 à refiler ...
    Mi-mie mi-croûte, incarné par Gabin
    J'ai toujours été matinale, je ne sais pas pourquoi, sûrement que je préfère réveiller le coq affamé plutôt qu'il ne le fasse. Enfin bon, il y a pire, moi je prend la relève de l'odeur de la pâte crue qui suit celle de la farine volatile.C'est plutôt amusant parce que nous sommes de bonnes copines qui ne faisons que nous croiser.
    Donc tous les matins, arrivés à une température idéale, je sors de par les portes fermées et les fenêtres closes en évitant de me cogner à monsieur l'enfumé par la cheminée.

    Ma relation avec les humains est plutôt limitée, j'ai simplement un don pour donner envie de manger du pain, c'est pas bien compliqué. J'ai tout de même quelques anecdotes comme lorsque l'autre jour cet idiot de boulanger à trop cuit le fruit de son travail, j'avais légèrement changé d'aspect et faisait sursauter les passants. Rien de bien intéressant sinon.

    Non, le plus intéressant c'est le reste. le petit quotidien. Les rencontres. Les malheurs. Les bonheurs. La vie quoi! Prenons dimanche par exemple:

    - Salut Mi-mie!
    - Punaise, tu es déjà debout toi! Qu'est ce qui t'arrive? J'ai du sortir en vitesse, les dessous de bras étaient costauds ce matin.
    - Binh l'autre gusse il a cueillit les mûres hier et il les cuit à cet heure, me voilà en senteur sucrée et mûrées. Ça me va bien?
    - Je te préféré avec la robe groseille, beaucoup moins sombre.
    - Mes petites effluves! Que vous êtes splendides, comme toujours, bava la puanteur de purin.

    Les deux belles prirent le vent et laissèrent le tas de défection en tas. Elles passèrent devant l'église où déjà le goût des pièces d'écu et des vêtements propres envahissaient la grande porte d'entrée.
    Quelques coucou par-ci et là, le parfum des roses qui s'éveillent, le fumet d'un plat déjà sur le feu, le reste d'alcool dans une choppe perdue et la fuite a chaque émanation pestilentielles.


    - Moi quand je serais grande je voudrais être comme Mi-mie, rêvait la jeune essence d'amande.
    - Moi je préfère Senteur, rétorqua Fragrance de feuille de menthe fraichement coupée.
    - Elles sont si chou ces petites...

    Par un étrange hasard, les voilà arrivées chez ce fameux gusse. Elles tentent tout d'abord de chasse le remugle qui prend toute la place puis s'attaque, en entrant dans la chambre, au relent des pieds de la grand-mère.

    - Oust là! C'est à nous de donner envie ce matin! Dehors on a dit! Nanmého. On se tape toujours le sale boulot. Ça m'épuise.

    En effet Mi-mie perdait de sa prestance mais la confiture encore chaude venant s'étaler sur le pain tiédie, Senteur su relever son amie pour qu'ensemble elles entâmes une danse merveilleuse. L'arôme ainsi formé tournoie sur lui même, s'envole, retombe, virevolte, recule, avance, accélère le pas toujours plus gracieux et se... PAF.

    Alors là on ne l'a pas vu venir, un grand coup de mauvaise haleine dans la gueule et on a perdu connaissance. Ce matin le réveil était difficile mais il le sera encore plus demain si je continue à vous causer.
    Le Pavé dans la Marche !, incarné par Santreize
    Scène de rue banale dans une rue banale, la rue Albert Pignouf !

    9 h 00 - Des passants vont et viennent dans cette rue commerçante, ignorant le drame qui va bientôt s'y dérouler...

    9 h 02 - Un gosse tout sourire, frétille, sautille, une main bloquée dans celle de sa mère, l'autre encombrée d'une tartine de confiture qu'il s'apprête à déguster.

    9 h 03 – Le drame commence à ce moment précis où, dans un énervement joyeux, la chausse gauche du gosse heurte le sol inégal...
    Il tournicote du bras pour reprendre son équilibre et répend un peu de sa confiture sur un pavé...

    … Plus exactement sur le 13 ème pavé en partant de la gauche arrivant près du caniveau de la rue Albert Pignouf !

    9 h 03 toujours - Messire Croc, l'escargot de bourgogne, qui s'apprétait à quitter le 13 ème pavé en quête d'une feuille de salade aperçue sur le 15 ème pavé, reçoit sur sa coquille prestigieuse une floppée de confiture de fraises.
    Ses cornes s'emmèlent sous la stupeur. Il ne sait plus où donner des yeux, tellement le rouge et le sucré, les agressent.

    De 9 h 08 à 9h 10
    - Dans un élan de précipitation d'une lenteur exagérée, il émet une longue bousine de bave gluante avant de commencer à s'échapper du 13 ème pavé vers le 14 ème, sis bien évidemment, juste à coté...

    9 h 10 - Dame Radine la fourmi, qui se rendait vers la touffe d'herbe située précisément entre le 15 ème et le 16 ème pavé, tourne brutalement la tête, et change soudainement sa destination, attirée par une jolie couleur rouge très parfumée. Elle se précipite et trouve sous ses pattes une texture glissante qui la propulse irrémédiablement vers le 12 éme pavé qu'elle n'avait aucunement l'intention de visiter. Elle râle.

    9 h 09 (Attention faut suivre !) – Messire Roucoucou, le pigeon qui faisait une pause sur le balcon en fer forgé d'une maison bourgeoise de la rue, aperçoit, de son oeil gauche, une fourmi rouge bien appétissante. Après réflexion, il décide de se faire un petit encas avant de repartir livrer sa missive.

    9 h 10 – Messire Roucoucou étend ses ailes, prend son envol et part en piquée vers le 13 ème pavé où déambule à ce moment, Dame Radine..
    Rectifiant son plan de vol au dernier moment en raison de la glissade précédemment contée, il heurte violemment le 13 ème pavé et bascule les deux pattes en l'air sur le 14éme pavé écrasant au passage, Messire Croc.

    9 h 11 et des brouettes..- La missive accrochée précédemment par un espion du Roy à la patte droite de Messire Roucoucou, se décroche et atterrit dans la confiture. Elle devient partiellement illisible.

    Bilan au bout de 11 minutes aux alentours du 13ème pavé en partant de la gauche :
    1 mort, 1 blessé baveux, une fourmi énervée mais saine et sauve, une missive confiturée.


    Epilogue : Le lendemain, une armée étrangère traversant le Comté, massacre une armée limousine, tuant une grande partie des membres prestigieux la composant..
    Miel. le loup garou, incarné par Mahelya


    La malédiction du loup garou


    La lune scintillait, rousse, pleine, ronde, sereine. Souveraine en cette nuit, reine du ciel sans nuages. Elle veillait avec bienveillance sur ses protégés, ses enfants. Symbole de la première mort, symbole de la vie, qu'importe l'intention qu'on lui prêtait. Elle se contentait d'embrasser pleinement le paysage terrestre, et d'assister à l'étrange destin de Mister Jack.

    Ce soir là était sa dernière nuitée en tant que lycanthrope. Six ans et onze mois qu'il était prisonnier de ce corps monstrueux, difforme, à la tête cynocéphale. La malédiction allait prendre fin : les sept ans se terminaient après cette troisième nuit de pleine lune.

    Jack n'était pas conscient de cela. Quand il était félin, son côté animal l'emportait sur l'humain. Force. Férocité. Agilité féline.
    Nulle réflexion, juste de l'action, une montée d'adrénaline à s'en faire péter le souffle, juste de la course dans les bois, sauvage, juste de la chair fraîche, bien saignante, à débusquer.
    Nul contrôle de ses gestes. Juste de l'action, sans songer aux conséquences. De la viande à égorger, à s'en empiffrer, plus jeunes étaient les humains, meilleur goût ils avaient.

    En l’occurrence, cette nuit, il venait de découvrir un trésor. Une ferme, isolée de toute civilisation, pleine de moutons. Sortant les crocs, le loup prit les commandes du cerveau et sauta sur l'un d'entre eux, plantant ses dents dans le cou de la pauvre bête. Le bêlement de sa victime affola le reste du troupeau, qui se dispersa aussi rapidement que son ombre.
    Chose à ne pas faire.
    Jamais.
    Cela attisa la férocité du lycanthrope, qui se fit un plaisir de les pourchasser et de les abattre au fur et à mesure.

    Les nuages couvrirent l'astre solaire, qui ne put continuer de contempler avec désolation ce macabre spectacle.

    Un hurlement proche.
    Alerte, les oreilles se redressèrent.
    Non loin d'ici.
    Un homme.
    Des hommes.
    Une battue!
    Ils les traquaient.
    En nombre conséquent!

    Humant l'air, Jack sentit le danger s'approcher dangereusement.
    Vif, il bondit dans les fourrés,
    Et se carapata aussi rapidement que possible.
    Aux hurlements se mêlaient des cris humains, non pas de peur, pas cette fois ci. Des cris de joie. D'encouragement. De guerre. Comme pour se donner de l'espoir, comme pour se convaincre qu'ils pouvaient chasser ces maudites bêtes.

    ...


    ...


    Amateurs.


    ...

    Les secondes s'égrenèrent plus rapidement que prévu. A la nuit, succéda le jour. Peu à peu, les poils s'amenuisaient. Peu à peu, les griffes se métamorphoser en ongles, les pattes grisâtres, en solides jambes, et le museau, en visage humain.

    L'esprit du loup quitta le corps de Jack, qui reprenait possession de son humanité, découvrant ainsi l'étendue des dégâts causés. Se réjouissant également de la délivrance soudaine. Plus jamais il ne serait loup. Plus jamais. L'enchanteresse le lui avait promis, en annonçant la fin de la prophétie. 7 ans de lycanthropie, pas une nuit de plus.

    Jack sourit, mi-heureux de cette nouvelle, mi atterré de sa nuit, mi embarrassé par le bilan globale de sa mésaventure depuis toutes ses années. Psychologiquement instable, il se remit péniblement sur ses deux pieds. Redevenir bipède n'était pas chose aisée en si peu de temps!
    Sortant de sa cachette, il s'avança dehors, affichant un sourire figé sur ses lèvres. Comment réellement sourire et être heureux, en réalisant que l'on a, une fois de plus, été un assassin?

    La question ne se posa pas.

    Du sang jaillit brusquement de son ventre.
    Un coup d'épée venait de lui ouvrir son bedon.
    Un villageois courut vers lui, excédé.

    Ca, c'est pour mes brebis!
    Ca, c'est pour celles de Marius!
    Ca, c'est pour le meurtre de ma fille!
    Ca, c'est pour ...


    ...
    Jack n'entendit jamais la suite. Battu à mort, le jour de sa délivrance. Ironie du sort?
    Pas forcément ... Délivrance de l'esprit également. Pas dit qu'il aurait su vivre avec tant de morts sur la conscience...
    Le Fauteuil du Cure, incarné par Mahelya
      Le cuir était usé, parfois même à deux doigts de se déchirer, tant il était devenu fin au cours des années. Par endroit Il n'était même plus lustré, et si l'on regardait sous le siège, l'on comprenait qu'il avait été plusieurs fois rapiécé, avec des tissus ou des cuirs plus ou moins de bonne qualité. Le bois, noble au départ, n'était pas vraiment en meilleur état. Sur le plat du dos, la cire et le vernis avaient complètement disparus en petites griffures plus claires, laissant apparaitre la matière brute. Les accoudoirs avaient subi le même sort. Il faut dire que nombre de manches et d'étoffes s'étaient reposées, avaient caressée, effleuré ce bois brillant auparavant, nombre de bras s'y étaient posés lourdement. A chaque fois qu'un nouveau guide spirituel était nommé pour conduire les ouilles sur le chemin de la religion. Lui, trônant magistralement dans le bureau dépourvu de toute fanfreluche, n'avait jamais abandonné son poste, et fièrement au bout de ses cents ans restait encore droit et debout, vaillant et courageux alors que ses membres se mettaient de plus en plus souvent à craquer sous le poids des années. Finalement il était la seule mémoire du passé dans cette Église où tout était toujours renouvelé. C'est qu'il en avait vu des fessiers le vieux fauteuil du Curé, des sacrés, des grenouilles de bénitier, des imposteurs, des culs serrés, des rigides, des mous, des accueillants, des grassouillets...

      Tous, il les avait tous accueillit avec la même déférence, moulant son siège pour convenir parfaitement à chaque silhouette. Sans jamais faillir, il avait été un lieu de repos, un lieu d'abattement, un lieu d'espoir, un lieu d'inspiration... Confortablement installés sur lui, les curé faisaient des miracles, imaginaient des sermons, préparaient des baptêmes, définissaient l'ordre des chants et des psaumes. Il était devenu, le témoin muet de leur mission. Mais il était aussi et ce pour la première fois, un lieu de mort.
      Ce matin-là, il faisait froid et une fine pluie tombait paresseusement sur le village, fine mais collante. Le vieux fauteuil dans son bureau oublié percevait de la nef des chants grégoriens, des complaintes et des pleurs. Les pleureuses étaient à l’œuvre. Le vieux Curé de la paroisse avait expiré lové dans les bras du vieux siège, son dernier soupire d'homme fatigué. De tous ceux qu'il avait vu défiler, ce vieil homme était resté le plus longtemps jusqu'à la fin.

      Les lamentations des fidèles venus rendre un dernier hommage à leur guide tant dévoué, s'élevaient sous la voûte et raisonnaient contre la pierre froide. Et comme pour accompagner les larmes, le bois du siège craquait en rythme. Une page de son histoire venait de se tourner, encore. Mais le meuble usé ne se faisait pas d'illusion, si tous pleuraient ce jour, demain tous souriraient à l'arrivée du nouveau curé. Mais lui, lui serait toujours là et chaque fessiers sur son velours laissait une emprunte, une trace. Lui vieux meuble usé, n'oubliait jamais. Et une fois de plus, il faudrait qu'il s'adapte, se moule, épouse la silhouette de son nouvel occupant. Fauteuil de Curé dans une Église était un éternel recommencement. Seul lui restait immobile.
      Les échos des chants se mouraient, l'office funèbre était bientôt terminé. Chacun reprendrait alors ses activités et le silence reviendrait. Quand on est si vieux que ce fauteuil, l'on commence à apprécier sa petite tranquillité. Le raisonnement des talons sur la pierre lui parvenait enfin. L’Église se vidait. Des petits pas pressés se dirigeaient vers le bureau de Feu le Curé, et bientôt la porte fut ouverte à la volée sur deux hommes. L'un portait une robe de bure.

    - Voilà Monseigneur, c'est le bureau qui vous est attribué.
    - Bien bien c'est pieux et pittoresque... C'est parfait. Commençons l’inventaire j'ai des comptes à rendre au Diocèse.
    - Oui Monseigneur. Ah et au nom de la communauté merci d'avoir officier ce matin.


      Ainsi était-ce son nouvel occupant, Le pauvre meuble étudiait déjà sa carrure pour prendre au mieux ses formes. C'est que l'homme semblait jeune, vaillant et surtout très grand, il devait s'entretenir, peut-être même maniait-il l'épée, et faisait sans doute attention à ce qu'il ingérait. Ses gestes et déplacements étaient directs et sans fioriture, l'homme était un meneur, ça le Siège le devinait. Surement un de ces jeunes prêtre ouvrant grand les bras à la modernité et la libre pensée. Peut-être légaliserait-il le divorce religieux... Pourquoi ne pouvait-il pas comme ses prédécesseurs, honorer et respecter la tradition. Le bois à nouveau craqua.

    - Un carafe, une croix et une médaille d'Aristote, il faudra renouveler le stock, je compte bien baptiser à tour de bras .
    - Bien bien Monseigneur.
    - Ah ! et il me faudra plus de vin de messe, de nouveau draps, et ... Un nouveau fauteuil. Celui-là brulera il est trop vieux et craque de partout.


      Et voilà le verdict était tombé, demain le pauvre bois serait brulé. Ainsi s'achève la vie du Fauteuil du Curé. A l'aube, quand son bois léché par les flammes, suinterait de sa dernière sève, quand le cuir fumerait, laisserait échapper une odeur nauséabonde du brasier. Le tragique de cette histoire c'est que nul ne le pleurerait, nul ne penserait à lui et nul ne viendrait le voir agoniser sur son brasier.
    Dent de lait d'un mioche, incarné par Zeinar
    [Dans la bouche d'un enfant].

    Au royaume des dents de lait, la Reine Molaire II faisait sa loi, inspirant crainte et respect parmi ses soeurs de dentition.

    Pourtant cadette, sa naissance épique avait été le moyen de prouver d'entrée de jeu sa bravoure. De cette lutte acharnée où il fallut se forger une place derrière sa voisine la première molaire, elle ressortie grandie, avec la conviction que rien ne pourrait désormais plus l'empêcher de pousser.

    D'en haut, elle aperçut celle qui allait rapidement devenir son émail d'amour, la belle deuxième molaire inférieure avec qui le contact était tout de suite passé. Depuis, les embrassades ne cessaient de se prolonger, émail contre émail, elle avait trouvé sa moitié.

    Au delà de sa position surélevée, sa carrure impressionnante la prédestinait tout naturellement à la gouvernance de la denture.

    Longtemps elle partagea cette responsabilité avec sa jumelle, soeur fidèle parmi les fidèles, toujours placée à sa droite. Puis un jour, sans crier garde, la maladie frappa de plein fouet. Dans une rage folle, une terrible carie terrassa la jumelle, lui faisant perdre une partie de sa couronne. L'odieuse mutilation passée, la répartition des rôles fut tout naturellement réévalueé. Après concertation dentaire extraordinaire, la Molaire II de gauche fut unanimement proclamée Reine.


    Fière de cette reconnaissance, la Reine gagna en assurance et songea sérieusement à conquérir de nouveaux territoires. Si sa soif de pouvoir se faisait de plus en plus pressante au fil des jours, elle savait aussi qu'il fallait attendre le bon moment pour agir.


    L'appropriation de la bouche se fit à l'heure du dîner, un jeudi, jour maudit pour Joue Droite. Gencive de la Droite lui avait transmis son aphte, confirmant par la même occasion la relation intime qu'on leur prêtait depuis longtemps.
    La partie droite ainsi immobilisée, la Reyne Molaire II n'avait plus qu'à s'auto-proclamer souveraine de la bouche.


    - Couronnez-moi Reine de la bouche, ordonna fièrement la reine de la denture.
    - Sale dent de lait, on ne s'attaque pas à la bouche un jour d'aphte, s'indigna la Joue Droite égrotante.
    - Nom d'une gingivite ! Tu oses encore te plaindre après cette liaison révélée avec Gencive de la Droite ?, s'interrogea ouvertement une Gencive Gauche trop colérique pour contester le couronnement.
    - Oh toi ça va, on sait depuis longtemps que tu voudrais être à ma place et que tu ne fricotes avec Joue Gauche que par dépit, s'empressa de rétorquer la noble Gencive de la Droite.
    - Crevez avec vos aphtes !, explosa la sensible Gencive Gauche, dévastée par la triste vérité qu'il venait d'entendre.
    - Bon, ça suffit. Molaire II, il est hors de question que tu gouvernes ce Royaume buccal, s'opposa courageusement la discrète Joue Gauche.
    - Clairement, c'est moi qui commande ici puisque je suis la seule à pouvoir m'extraire de la bouche. Personne n'est capable d'une telle prouesse ici, surenchérit Langue à la forfanterie sans limite.
    - C'est ce qu'on va voir. Ô ma Molaire inférieure, en position !, ordonna en douceur la Reine.
    - Oui ma Reine d'amour, répondit Molaire Inférieure, conquise d'avance.
    - Ne faites pas ça, je m'y oppose !, s'exclama brutalement Canine droite.
    - C'est vrai, vous allez vous y casser les dents, ajouta Canine gauche, solidaire.
    - Vous avez toujours eu une dent contre notre Reine vous deux, maugréa Molaire Inférieure, irréductible défenseur de sa Molaire supérieure.
    - On se fait insulter, on riposte. Oeil pour oeil, dent pour dent, décréta la Reine Molaire II, impassible.

    Klask. Quelques instants plus tard, Langue se fit piéger, coincée entre les deux molaires revanchardes.

    - AAAAAAAHHH, on assassine mes papilles gustatives ! Je saigne, je saigne, larmoya Langue, touchée sur son flanc gauche.
    - Ah ah, on ne fait plus la mariole. Langue, tu tourneras désormais sept fois dans MA bouche avant de l'ouvrir, menaça une Reine Molaire II à l'aube de son triomphe.
    - ...... Dame Joue Gauche en resta bouche bée, sachant maintenant de quoi il en retournait si elle contestait l'autorité de celle qui avait la dent dure.
    - Et moi alors, je n'ai pas mon mot à dire ?, osa le Palais endormi.

    - TOI, TA BOUCHE !, chantèrent en choeur le reste des porcelaines, avantagées par le nombre.

    C'est ainsi que débuta le règne de courte durée de la reine Molaire II.

    Un malheur n'arrivant jamais seul, après l'épisode de la carie, un fléau d'une toute autre ampleur décima la grande famille des dents de lait. D'autres porcelaines avait décidées d'envahir le Royaume de la bouche, déracinant tout sur leur passage et n'offrant aucun répit aux occupantes.

    Malgré une résistance farouche, chancelantes, les dents de lait tombaient au combat les unes après les autres. Les plus âgées d'entres-elles, aussi les plus fragiles, disparaissaient les premières.
    Parfois, Monstres Pouce et Index abrégeaient les souffrances, les arrachant de leurs gencives dans un effroyable cri émanant des profondeur de la bruyante Gorge.

    Notre belle Reine Molaire II s'était jurée de combattre jusqu'au bout, ce qu'elle fit avant de succomber comme les autres avant elle.
    Les dernières paroles qui lui parvinrent furent celles de Langue, éternelle rancunière qui tenait là sa vengeance.


    - Ouaw, dans les dents ! A moi la bouche !
    La porte de la Cave, incarné par Mahelya
      Crac .... Crac .... crac crac ...

      L'humidité matinale a toujours le même effet sur moi. Je me gonfle et je craque, je sens à travers les stries de mes planches l'eau s'insinuer au plus profond de moi. Ça chatouille, ça me démange, et je craque, craque, craque pour me débarrasser de ces guiliguilis. Au fait Bonjour et bienvenue dans l'antre dans laquelle je somnole. Je me présente, Moi ? Je suis la vénérable porte qui protège les meilleurs fûts et tonneaux du Royaume. Moi je suis la porte de la cave, un peu comme la porte de la salle des trésors... Ne sous-estimez pas mon importance, je sers vraiment à quelque chose, Je suis loin d'être inutile ou simplement un objet de décoration.Tenez par exemple, à vos yeux et vos papilles je dissimule des nectars que même les Dieux nous envient. Je protège ces précieuses bouteilles, du froid, du chaud, de la pluie et du soleil, un peu comme une mère couve ses enfants. Il paraît que derrière moi dans les entrailles de la terre, repose une délicieuse bouteille de Saint Emilion. Même Cupidon n'aurait jamais dégusté pareille breuvage. Peut-être que ce dieu de l'Olympe, succombera à sa gourmandise et me rendra visite un jour ?
      Au détour d'une des allées que je dissimule à vos yeux avides et gourmands, l'on trouverait même tout une famille de bouteilles de vin pétillant à l'a robe d'or et aux bulles de perle : Le Champagne. Un hydromel selon les anges, un trésor selon les démons. Pensez-vous qu'un jour, les deux groupe viendront se disputer mes gonds ?

      Crac ... Crac crac ... Crac ...

      Hum pardonnez moi, mais parler de bonnes choses comme ça m'émoustille toujours. Alors où en étais-je ? Ah oui, je vous racontais mes rêves et mes secrets. La vie de porte de cave est loin d'être débordante d'activité, c'est jour de fêtes, lorsque par deux fois l'on franchit mon seuil en une journée. Mais cette inactivité ne me dérange pas, bien au contraire, je la chérie et elle me plait. Tiens ... Quel âge me donnez-vous ? Non Monsieur pas 5 Ans ... Bien tenté Madame mais je n'ai pas 25 ans ... à 50 ans ? C'est presque à moitié ça. J'ai 103 ans ! Croyez-vous que je serai en si parfait été si j'avais été une porte de cuisine ? Allez-donc voir la pauvre Berta ... Elle a une salle mine ... Par deux fois déjà les mites se sont attaquées à son bois. L'année passée il y a eu une inondation, il parait qu'elle en a les jupons tout gondolés. Une catastrophe ... enfin j'imagine, en tout cas c'est ce que m'ont dis les rats... Bah quoi ? Qu'est-ce que j'ai dit ? ... Rho ne me dites pas que vous ne saviez pas qu'il y avait des rats dans une cave ? ... M'enfin mais non mais non, il ne sont pas méchant, ce sont une précieuse aide pour les portes comme moi. Quand ça chatouille et démange trop, c'est eux qui nous soulagent.

      Crac crac ... Crac ... Crac ...

      Et c'est alors un pure bonheur... Pfiou j'en frissonne encore. Une vrai séance de spa pour les vieille portes comme moi. Ils sont vraiment adorables et puis ça fait toujours un peu de passage c'est que dans les sous-terrains on voit rarement que le beau monde !


      - Clic ... clic ... clic ... clic clic ... Et dis donc ! t'a pas un peu fini oui ? y'en a ici qui veulent dormir !

      Oups pardon ! Je me tais dans pas tard. Elle c'est serrure, elle est un peu froide d’apparence et compliquée dans sa tête, mais c'est ma fidèle amie. Toutes deux nous sommes unies comme les deux doigts de la main. Mais là, elle a sommeille et moi je commence aussi à somnoler... Mais dites ! Vous reviendrez nous voir hein ? Je vous raconterai la foi ou Arsène Lupin à tenté de m'ouvrir. Ah ah ! Il faisait moins le malin après !

      - Clic clic... Clic ... Clic ... Mais tu vas te taire oui ? Et puis le Arsène c'est pas toi qui l'a interrompu ! C'est moi ! Et puis d'abord ! Silence !

      Oui oui voilà pardon ! Tsss espèce de reine des glaces... Endors toi ! je me tais... Bon vous reviendrez vous hein ? Allez à bientôt les amis...

      Crac ...
      Clic ... crac ... clic ... Ça s'était les ronflements d'une porte et d'une serrure...
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