[RP] Je ne t'aime, moi non plus

Il est usant de trouver vos appartements vides. De nous deux, je suis bien la plus mal lotie. Pourrait-on savoir où vous étiez ? Je suis lasse de vos escapades nocturnes, lasse de ne jamais pouvoir vous entretenir de sujets délicats quand il le faudrait.
Aussi, je vous écris cette rapide note. Votre comportement et vos propos de cette soirée m’ont affligée. Vous apportez bien trop d’importance aux racontars d’un jaloux et au lieu de me défendre, vous m’avez accablée avec véhémence, et ce, devant un public attentif !
Vous devriez avoir honte de traiter ainsi votre épouse. Etant la future mère de vos fils – si tant est que vous soyez encore capable de faire des fils et cela, permettez-moi d’en douter, vous qui délaissez ma couche – vous me devez bien plus de respect.

Bref, je ne m’étendrai pas plus sur ce sujet. Passons à Rosalinde. Puisque vos mains ont enserré son cou, vous vous devez d’aller lui présenter vos excuses. J’insiste. J’exige même. Sans ces excuses, elle quittera Petit Bolchen et si Rose part. Je pars aussi. Vous serez alors la risée de toute la Bourgogne et du Royaume. Alors réfléchissez-y. Demain, quand je me lèverai, j’espère pour vous que Rose sera toujours là.

Tendrement,

Votre épouse.

Isaure, ne vous peinez pas tant. Je puis vous l'assurer, selon la conjoncture actuelle des choses , vous dispenser de ma présence est une précieuse bénédiction... C'est d'un altruisme sans nom.

Vous m'accusez de bien grands maux, dont celui de couardise. Votre jeunesse sans doute est la cause de cette mémoire discutable, peut être sélective(?), ma Dame. J'ai expressément demandé à votre tendre Cassian de ne plus jamais vous qualifier de frivole, je l'ai même menacé de lui réserver le sort qu'il mérite si jamais il recommençait... Bien sûr, cela s'est passé avant qu'il entame un nouveau sujet, à savoir celui de ce Raymond, ce qui a sonné le glas de mon élan protecteur. Pourquoi me laisser salir à chaque fois que ce... Cet enfant est le centre d'un sujet de discussion ou lorsqu'il est en ma présence? Croyez-vous réellement que je tiens plus à une femme qui me hais -je cite - qu'à ma réputation et mon image? Bien sur, de mes interactions en votre faveur vous n'avez rien retenu, les avez vous seulement entendues? Non évidement, un Raymond, un valet de basse extrace vous aurait sans doute distrait vos pensées au moment crucial qui a fait de moi un époux digne, respectable et protecteur.

Puisque je ne vous aime ni ne vous désire, et surtout puisque c'est réciproque, j'estime qu'il est de mon devoir de sauver les apparences et de me présenter à vos cotés en public au seul nom du mariage qui a été conclu devant dieu. Nonobstant cela et au regard de ce qui est en vérité notre affection, il est difficile de sauver quoi que ce soit qui appartienne au domaine du privé. Vous voudriez être grosse? Vous voudriez que je couche auprès de vous chaque nuit plutôt que de trouver la compagnie des putains agréable? Je vous prend au mot. Venez ce soir dans la chambre que j'occupe lorsque je reste à Petit Bolchen et montrez-moi que vous pouvez éveiller en moi quelques bas instincts nécessaires à la procréation, comme toute épouse sait le faire. Je vous montrerai moi, que je peux parfaitement faire l'impasse sur vos travers et sur vos façons souvent cavalières de tenir envers moi des propos visant à m'assimiler plus comme une connaissance que comme l'homme qui vous permet de vivre et qui vous donnera des fils. Je vous prouverai que je peux exceller dans l'art de faire semblant, pour la paix de la maison. Voyez comme je suis bon et compréhensif.

Pour ce qui est de Rosalinde, sachez ma Dame qu'elle m'a traité d'une bien vilaine façon avant que vous ne me retrouviez, d'une si vilaine façon que d'ailleurs je ne m'égarerais pas à vous la transcrire. Je n'ai laissé trainer mes mains autour de son cou pour cette seule , cette unique raison. Je gage qu'elle se comporte ainsi avec moi pour se venger d'avoir approuvé votre décision de la laisser des mois durant partager la chambre de Gwenn, afin de voir si elle était grosse ( et si sa gorge - ou je ne sais plus quoi - n'enflait pas) . Si l'on commence à se laisser aborder si familièrement par les domestiques, où allons nous. Je me devais de sauver un honneur déjà bien ébranlé par les lourdes accusations portées publiquement sur la fiabilité de mon mariage plus tôt, j'y suis allé aussi fort qu'elle m'a insulté, de fait il est exclu que je ne présente la moindre excuse. Si elle pars, je la ferai rosser. Et si vous partez, je vous tuerai de mes mains. Tenez-vous le pour dit.

A ce soir, tendrement,

Votre époux.