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[RP] Aujourd’hui je serai un homme ! ‘fin je crois…

Theobert_lazarus
« Dieu est l'obstacle que j'érige entre moi-même et moi pour n'avoir pas à me comprendre. » - Alain Bosquet


Mille fois la main s’est levée pour se saisir de la plume.
Mille fois le parchemin fut souillé par l’encre… mais aucun mot, aucune lettre, rien que son manque de courage qui le caractérise tant et le voilà entrain de faillir à sa réponse.
Il réalise qu’il n’est qu’un pleutre qui se réfugie dans son état monacal pour ne pas affronter le désir.
Son désir si violent qui le possède sous sa bure, même sous la douleur du cilice et de la discipline de chanvre.
Mille fois il a tenté de lui parler, de la voir mais la vergogne d’être resté silencieux de longs mois durant fait qu’il reste dans l’ombre de ses prières.
Reclus du monde et de lui-même.

Enième jour où ses genoux sont usés des oraisons sans fin et des méditations, livre des vertus en main. Enième jour à ruminer l’amer à la bouche de cette situation qui s’envenime par sa seule et unique faute.
Il en perd le goût à tout, même à son apostolat, même les cantiques n’ont plus leurs saveurs bienfaisantes.

« Guide-moi Seigneur Dieu ! »
Au hasard, ouvrir le livre des vertus, et laisser son doigt s’arrêter à l’aveugle. Une profonde inspiration avant de poser son regard sur le passage que les aléas ont choisis pour lui et là…
Un frisson lui parcourt l’échine, il reste immobile, la tête fourmillant de pensées contradictoires qui ne font que le confondre. Les paupières battent mollement, Théobert est un de ces êtres qui ont besoin de plus de temps pour s’imposer une réflexion.

Lentement il lève son grand corps dont il ne maîtrise pas toujours la mouvance, ses pas le dirigent comme si ses pieds avaient attendu ce déclic pour le mener à ce lieu précis.

Une forge.

Est-ce sa main qui se tend, se saisissant de la corde pour faire sonner la cloche ? Il n’en est pas certain tant son immense carcasse semble évoluer sans son esprit perdu dans des limbes cotonneuses.
Le moine n’est même pas convaincu de la réalité de sa présence icelieu.
Pâle, des yeux de moribonds, il attend que celle qui est l’hôte de chacune de ses pensées, l’hôte de chacune de ses nuits se présente à lui.
Le voilà, bras ballants, son cœur bat d’une foulée de plus lorsque du bruit annonce l’approche de quelqu’un, sa tête bourdonne, il ne peut réfléchir tant il se sent gourd.
« Ce soir Alara, je serai un homme ! J’affronterai mes craintes rien pour toi !
Dieu m’a guidé jusqu’à toi… »



Un peu plus tôt, le doigt s’était arrêté sur les paroles d’Oane lors de la réunion de toutes les créatures devant le Créateur : «le sens que Tu as donné à la vie est l’amour».
Alara
[On ne se souvient pas des jours, on se souvient des instants. *]

Le temps s'est arrêté, il y a maintenant de longs mois.
Les rouages de l'esprit butent sur ce jour particulier. Le corps quant à lui effectue son train train quotidien par automatisme, tandis que que l'âme erre à la manière d'un sylphe dans la lande.

Brune qui ne semble plus qu'une coquille vide, comme en état de choc. Ce qui n'est pas si loin de la vérité en fin de compte.

Lors de ses rares moments de lucidité, elle repense aux paroles du curé croisé en terre angevine avant qu'il ne l'abandonne rapidement.
Chaque soir, elle hésite à lui écrire. Entretenir une correspondance comme il le lui avait proposé. Celui qui lui avait donné une lueur d'espoir, face au tourment dans lequel elle baignait.

Depuis son retour en Poitou, elle l'évitait ou bien était-ce le contraire ... Alors pour se donner une nouvelle raison de vivre, elle avait décidé de s'occuper en investissant ses maigres deniers dans une vielle forge.

Elle n'y connaissait strictement rien, mais peut lui importait, un travail de force, il n'y avait rien de tel pour apaiser les maux de l'âme. Un parfait exutoire.


Et la voilà qui brique son atelier pour lui redonner vie, elle ne compte plus les heures déjà passées. Fourbue et fatiguée, elle continue jusqu'à ce que le son d'une cloche la fasse sortir de ses pensées tourmentées.

Les cheveux hirsutes, les vêtements poussiéreux et l'air hébété, la brune ouvre la porte, se demandant qui pouvait bien venir lui rendre visite.
S'il s'agissait d'un premier client, ce dernier s'en irait bien déçu en tombant sur l'unique forgeron ne sachant pas travailler le fer ... Bah oui, notre très chère brune n'avait pas encore trouvé de "mentor" en la matière.

Les paupières se plissent sur les émeraudes éblouies par le changement brutal de luminosité et de se fait, elle ne reconnait pas immédiatement son visiteur.
Les iris s'habituant peu à peu, une silhouette se dessine enfin ... Cette robe de bure ... Le cœur manque un battement, la bouche s'assèche. Lui.

Grand moment de solitude. Que dire ? Que faire ?

Et puis un timide sourire s'esquisse au coin de ses lèvres, elle fait un pas vers lui avant de l'inviter à entrer, baffouillant quelques paroles :


C'pas encore très propre ... J'n'ai pas terminé le rangement et les réparations.

Depuis combien de temps ils ne s'étaient pas revus ? Trop longtemps ...

Leurs regards se croisent et l'air semble soudain électrisé. A tel point qu'un long frisson parcourt l'échine de la Hindley alors que Théo la dépasse pour franchir le seuil de la porte.



*Cesare Pavese

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Realized by the best !
Theobert_lazarus
« Le Chaos c’est elle »


Grand moment de solitude bis.
L’absinthe et l’eau se troublent au contact l’un de l’autre quant à savoir qui brouille l’esprit de l’autre est encore une question des plus complexes à résoudre.
C’est dans ces instants là où l’on cherche à placer quelques paroles désinvoltes, tout en glissant à ses lippes un sourire cabotin et se parant d’un air dégagé que l’on se rate.
L’épaule manque le chambranle tant escompté pour avoir la posture qui le fera paraître décontracté, le brun tente de se redresser l’air de rien, du rouge aux joues et rictus de gêne qui vient habiller ses lèvres.
Dans les jeux de séduction, on ne peut pas tous avoir la classe de Judas.
Ô rage, Ô désespoir, Ô qu’on n’a pas l’air à moitié con.

Dégingandé moinillon qui devant les boucles de jais oscille, la tête vrombissante de tout ce qu’il souhaiterait pouvoir dire à la Hindley.
« Parle Théo, dis quelque chose… exprime toi ! »


- Huuuu ben heuuuu… Huuuuum

« Oui, mais non ! Punaiiiiise ! Quelque chose de clair ! »
Une main s’abat sur sa nuque, la frotte nerveusement.

- Dieu que tu es belle sous les reflets de la… huu étoiles ?

« Mais quel con ! Mais quel con ! »
Seigneur que ce grand nigaud est aussi éloquent qu’une huitre à marée basse sous un soleil de juillet.
Bien vite le geste prend le pas sur les mots qui lui font défauts, les longs doigts s’animent, prennent au piège une mèche sombre pour la glisser derrière l’oreille fautive. Les rudes phalanges dessinent le contour du visage. Le velours de la peau y est doux et accapare les deux billes olives.
ELLE est là, filant sous la pulpe de ses doigts, celle qui lui emplit le cœur et les pensées dans la moiteur de ses nuits, dans la roideur de ses jours. Celle qui met en doute son lien avec sa robe, avec sa religion et même avec Dieu.
De son Absinthe, il en boira jusqu’à la lie.
De sa fée verte, il s’enivrera jusqu’à atteindre la délicieuse folie des paradis perdus.
Alara
Un sourire étire les lèvres de la Hindley devant la maladresse de Théo. Pantin désarticulé auquel on aurait coupé les fils ...

Est-ce cet air gauche qui fait son charme ? Elle ne saurait le dire. Il a toujours été ainsi depuis leur rencontre.

Les émeraudes scintillent d'amusement puis, alors qu'il se rapproche dangereusement, les étincelles deviennent flammes. Imperceptiblement, la peau frissonne et les muscles se contractent.
La pression sanguine augmente au point que ses oreilles bourdonnent et qu'elle n'entend même pas les billevesées du moine.

Ses joues se parent peu à peu d'une légère teinte rosée. La gorge se fait sèche et la respiration s'arrête ... Tout comme le temps ...

L'esprit divague entre passé et présent tandis que le souffle chaud masculin glisse outrageusement sur la peau ivoirine.
Les yeux se ferment quand les doigts monastiques osent venir la toucher. Soupir.

Malgré elle, la tête se penche et vient chercher le contact de la paume rugueuse. La joue épousant parfaitement le creux de la main.

Jonction électrisante entre deux êtres que tout oppose. La décharge d'adrénaline qui en découle, fendille peu à peu les remparts que la sauvageonne avait dressé avec le temps. Ces digues conçues pour faire face au tsunami émotionnel. Mais elle n'avait pas prévu l'ampleur de la déferlante.

La lame de fond, lui retourne les tripes jusqu'à l'étourdissement. Le corps habituellement si solide, chancelle au point que les lèvres purpurines viennent effleurer leurs jumelles avec indécence.

Quel délicieux péché de de pouvoir enfin regoûter à l'exquis velours de ses lèvres. Mais l'instant est fugace, tel le souffle d'une aile de papillon. Et déjà la brèche se referme. La Hindley se recule et se dirige vers la forge où les braises rougeoient.

Râclement de gorge.


Va falloir que j'trouve un mentor pour m'enseigner l'métier ...

Où comment éviter les sujets délicats, surtout quand il s'agit de sentiments.
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Realized by the best !
Theobert_lazarus
« La chair contre la chair produit un parfum, mais le frottement des mots n'engendre que souffrance et division. » - Anaïs Nin


Alors il se tait.
Pourquoi mettre des mots là où il ne voudrait faire parler que sa peau ?
Pourquoi briser l’ellipse magique qui l’emporte au-delà de son être ?
La lippe a pris l’offrande, goûtant les fleurs d’un paradis dont l’accès lui devrait-être interdit, la main s’est même déplacée dans une tentative vaine de garder la Hindley dans le joug suave de ce baiser.
Las le songe se dérobe, le laissant une fois de plus quinaud, les joues empourprées et le ventre lui brûlant de désirs aigre-doux qui mènent aux délices et certainement aux portes de l'enfer, pour sa part.
N'osant bouger miette, le moinillon tasse sa carcasse, ne sachant que faire dans ce genre de situation.


- ...

La niquedouille reste sans voix un petit, l'oeil d'habitude terne s'allume d'une vive lueur qui n'a de cesse de se poser vacillante sur ce minois-là.


- Je... peux... raclement de gorge, éventuellement... hésitations ...te montrer les rudiments... précise, j'ai appris.... mais il y a longtemps... très... c'était avant...

Avant la bure, avant toi, avant tout ça.... quand j'étais encore quelqu'un.
Il sourit à la brune, légèrement crispé.
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