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[rp] Apothicairie ? Rencontre d'un complice.

Pelotine.
Face à l'Apothicaire édenté, Pelotine ne faisait pas la fière, jamais elle ne s'était rendu dans ce genre de lieu malfamé.

Une capuche sombre recouvrait sa chevelure, discrète elle voulait l'être, bien qu'elle soit certaine de ne connaitre personne ici.
De toute façon il lui fallait absolument de quoi pouvoir endormir, ou du moins ensuquer la personne désignée comme victime par son époux, car c'est bien lui qui devra utiliser le poison pour qu'elle puisse agir ensuite.

Les mains tremblantes, la jeune dépeceuse passe commande, elle obtient toute sorte de fioles et d'herbes qu'elle range rapidement dans sa besace.

Il lui fallait quitter les lieux, mais la nuit étant tombée, et ayant un sens de l'orientation lamentable, la jeune femme se retrouva rapidement perdue, dans un angle de rue.
Ses grisailles percent l'obscurité, beaucoup de personnes allaient et venaient sans s'arrêter et s'occuper de son triste sort, c'était d'ailleurs certainement mieux pour elle, qui craignait d'être agressée, car rappelons le, sans son double - sa moitié - elle n'était plus capable de rien.

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Sara_
    On ne peut pas écrire la perte.
    Poème rayé.


La mère de Caroline n'était pas morte depuis longtemps, mais son cadavre sentait déjà. C'est fou ce qu'un tas de graisse et de fientes peut rendre, comme odeurs. Et, bien que largement trop petite pour se rendre compte de ce que des déchets humains pouvaient avoir de dangereux, Caroline s'en était éloignée.

Avait-elle compris?
Savait-elle quoi faire?
Allons... Elle n'avait pas deux ans. Elle n'avait pas l'âge pour savoir et comprendre que ses parents étaient morts, ni qu'elle avait du sang sur les genoux et les mollets. Ni qu'elle finirait par crever dans le caniveau, écrasée par des sabots de percheron, ou à l'ombre d'une taverne.
Elle était beaucoup trop jeune pour ça.
Elle était arrivée à ce coin de la cour des miracles par on ne savait quel miracle, justement. Réchappée. Immaculée, couverte de sang. Dans un recoin ombragé, où l'opalescence de sa peau dansait sous celle de la lune. Là, lasse, sentant à l'écho des autres puanteurs, ce très jeune bébé assis sur ses fesses chantait à l'invisible en croisant les orteils.
Toujours les jambes en sang, le visage dans la terre. Des lambeaux sur le dos, plus de bras autour d'elle, et l'absence, oui, l'absence de ce qui autour d'elle aurait fait une continuité. Ni père ni mère, mais! Dans cette douce atmosphère, la réconfortante présence d'on-ne-savait quel Dieu qui veillait sur elle. Trottine-trottine petite, l'ange est encore là. Trottine-trottine petite... Il ne t'oubliera pas.


Atchi.

Le conte de fée commençait sans princesse ni chapelle, dans un monde sans arc-en-ciel ni papillon. Et avec un bon début de rhume.
C'était dommage.
Elle aimait bien les bouffer, les papillons.


[Arthur Golden]
Pelotine.
La rue crachait son haleine pestilentielle, où se mêlait l'odeur des cadavres pourris, et celle des divers déchets parsemant les rues de la cour.
Insupportables effluves pour l'odorat bien trop délicat que détenait la noble bretonne venu se perdre bien trop loin de son duché.
La jeune femme regrettait un peu d'être venue ici et commençait sérieusement à prendre peur, Thraune son ami garde du corps était mort récemment et Ladra n'était malheureusement pas présent pour lui venir en aide et la ramener sur son chemin.

Prenant son courage à deux mains, mais peu téméraire elle décide de reprendre la route, ses bottes en cuir brun foulant rapidement le sol parsemés d'horreurs, mais pas seulement car lorsque son pied gauche buta, le regard de la brune vint se poser sur l'obstacle.
Loin d'être une horreur, il s'agissait d'un enfant, un tout petit bébé même, et bien que l'ancienne baronne n'aimait point les enfants ou tout ce qui s'en rapprochait elle ne pu se résigner à laisser cette chose au sol.

Ses bras blancs s'emparent donc avec beaucoup de précaution, du trésor ensanglanté qu'elle venait de découvrir.
Mouvement de tête circulaire, afin de veiller à sa sécurité, le bébé aurait pu appartenir à n'importe qui, ou même servir d'appât à des malfaiteurs afin d'attaquer plus facilement, la bretonne perdue.
C'était d'ailleurs une riche idée...

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Sara_
    Les rhinovirus sont une espèce de virus particulièrement friands de la muqueuse des voies nasales, provoquant, entre autres choses de très fréquentes coulées de mucus que l'on appelle communément rhume. Il a été prouvé que l'environnement chaud et douillet d'une narine de bébé était probablement le meilleur endroit sur terre pour la population des rhinovirus.
    Leur émissaire disait, l'an passé, qu'il "kiffait grave celles de Caroline." ndlr, Caroline Heurteloup, 33°C dans chaque trou de nez.


Riche. Riche. Riche.
Pour Caroline, ce mot n'a pas de sens. Il veut dire mythe, paradis. Il veut dire qu'on est probablement mort. Il veut dire que c'est absolument extraordinaire, qu'on a accès à ce qu'on veut. Il veut dire que la vie est belle.
Et Pelotine est belle.
Elle est belle de ses cheveux bruns, elle est belle de sa peau sans tâche ni crasse.
Elle est belle qu'elle essuie ses potelées pieds sur son ventre couvert d'une riche étoffe, elle est belle que des doigts de bébé s'écrasent sur sa joue.

Une richesse comme ça, on la respecte avec beaucoup, beaucoup de tact.
On la vénère.
On lui offre ce qu'on a de plus précieux.


Atchi.


Même si ce qu'on a de plus précieux, c'est un million et demi de petites particules à Acide ribonucléique, baignant dans un amas de morve qui recouvre la pommette blanche, à la manière d'un baptême parasitaire.
Et la petite d'esponger du bout des doigts la joue, d'en enfoncer un dans sa bouche. Et de viser les yeux. Il faut lui pardonner. Il ne faut pas lui en vouloir. Il faut regarder ses yeux et être pris de pitié. S'il vous plait.

C'est la première fois qu'elle voit un visage de femme sans furoncle ou chancre syphilitique. Même, comble du comble. Pelotine a des dents.
Pelotine.
Pelotine a des dents, apparentes quand elle se laisse aller à sourire.
Non aucun chancre sur le visage, ni ailleurs, sa peau et tout le reste jurait d'ailleurs avec le monde l'entourant actuellement.

Ce monde, la jeune nobliote n'avait pas vraiment pris le temps de l'observer, mais son précédent regard circulaire lui donna le loisir "d'apprécier" la vue.
L'enfant sur les bras, il était désormais logique de rechercher sa source, source qui fut simple à détecter, par l'odeur pour commencer mais surtout parce qu'elle n'était guère loin.
L'enfant avait du trottiner lentement s'éloignant - et ce fut un choix judicieux - du cadavre se trouvant à quelques mètres à peine de leur deux personnes.
Il s'agissait d'une femme, enfin... une femme, jamais la jeune ap Maëlweg n'en avait une de comme ça. Il s'agissait probablement d'une prostituée, comment serait elle arrivée dans cette rue, en tenue d’Ève sinon ?
Un seul regard pour cet être répugnant, parvint à éveiller chez Pelote toute la haine qu'elle éprouvait pour ces tapineuses sans honneur, aujourd'hui elle agirait seule, elle ne pouvait pas se permettre d'attendre le consentement de son homme qui généralement s'occupait de refroidir leur proie avant que son épouse puisse s'occuper de cette dernière, il lui fallait épurer ce cadavre, extirper de son être tout ce qu'il y avait de plus malsain.

Délicatement la dextre de l'ancienne croque mort caresse les quelques cheveux que le bébé possède sur le sommet du crâne, pour ensuite le déposer au sol, tout prés de ce qui semble être sa mère, ou pire, son supposé : futur proxénète.

La putain était odorante, et il fut impossible pour la dépeceuse désormais agenouillée de ne pas régurgiter tout ce qu'elle avait dans l'estomac, c'est que depuis qu'elle était grosse la Pelote, il lui était déjà difficile de ne pas chanceler sous ses étourdissements journaliers, alors se contenir devant un tel spectacle...
Après s'être débarrassée de cette nausée encombrante et donc du contenu de ses intestins, il lui fut plus simple de s'occuper de la catin.
Omettant volontairement la présence de la petite à ses cotés, elle s'empara de son couteau de boucher, qu'elle gardait en permanence à sa taille depuis leur premier crime avec Ladra.
Sa première - et unique - victime était loin d'être jolie, mais loin aussi d'être aussi vilaine que celle ci, qui était recouverte de chancres ce qui confirmait un peu plus l'idée que s'était faites la bretonne de son activité avant que la mort ne l'emporte.
Cette fois ci, elle ne tranchera pas les mains pour commencer, celle ci ne les a pas jolies, ni fines, son choix s'arrêta plutôt sur sa gorge, cette énorme poitrine qui ne dépareillait en rien avec le reste du corps, mais qui résumait superbement la vie passée de cette femme, et donc tout ce que Pelotine détestait chez l'être humain, son train de vie disloquée.

L'arme tranche.
Pelotine déboite doucement et méticuleusement le corps de cette femme devenue son pantin.
La folie imprègne ses pupilles, comme Ladra serait fier en cet instant, il fallait qu'il voit cela, qu'il voit combien son épouse s'appliquait à démonter sa nouvelle poupée.

Elle désarticule.
Elle déglingue.
Elle démantibule.

Elle exulte.

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Sara_
    Oh Nuit, belle nuit, sous un ciel d'Italie, on t'appelle Bella Note...
    Et sous les cieux, des étoiles plein les yeux, on t'appelle Bella Note...
    Deux par deux comme des amoureux... Vivez l'enchantement... Si c'est l'amour qui vous appelle.
    De tous cœur répondez-lui, Oh....!
    Nuit, Belle nuit...


Pelotine aux doigts de fée.
Et, puisqu'elle ne voit pas plus loin qu'un mètre, encore flou, Caroline s'approche à quatre pattes du sépulcre. On ne sait jamais quand on la voit vers quelle galère elle se trimbale, c'te mauvaise graine. Au moindre cliquetis d'os, elle se ramène et caresse le sol de pavés froids par ses mollets gros. Ploc ploc ploc s'avance la marmaille dans la nuit. La lumière au porche du bordel la suit jusqu'au bout de la vie.
Au bout du bout, au fin fond des péchés, saigne à peu de gouttes le corps de sa mère, et, fascinée, et, émue, Caroline pose son derrière sur le sol et observe.

Les bruits se font sourds. Ou c'est l'émotion qui les fait disparaître. Le sol trempe dans un crissement comme des roues de coches en bois et fer contre une route. Ça crisse dans sa tête, c'est une mélodie de ferraille teintée d'échos. On entend des violons quand son cœur bat, c'est la symphonie de l'angoisse, ou les mots les chants les sons de sa mère. Ne chantait-elle pas aussi bien? Caroline entend sa mère chanter quand Pelotine lui coupe la gorge, ou peut être est-ce les roues qui crissent, le sang qui ne coule pas car trop vieux, l'inexplicable mare ancienne autour du corps. Goutte goutte. Le chant remplace tout à fait les crissements impossibles, et chante, et chante encore, c'est à n'y rien comprendre.
Le temps fait silence. C'est aussi la nuit.
Comme d'immémorables secondes de néant, quand le couteau cesse de couper, Caroline observe. La magie des choses. La chose magique. Tout s'assemble dans sa tête quand se désagrège le corps de sa mère, et là, ici, là, sous le chant protecteur de celle qui n'est plus, et alors qu'elle n'est justement et par cela plus du tout, oubliée, entonne la petite un semblant de destin et de rôle.

Plus rien ne crisse.
Plus rien ne crie.
Pelotine coupe et le sang gicle. Le sang chante tellement beau.
Pelotine est une fée. Faite comme elle. Elle l'a faite.

Subjuguée.
Sans aucun juge. Elle devient impartiale et fatale.
Est-ce sa faute si tout est ainsi beau dans le laid ?
Pelotine.
Et finalement il faut revenir sur terre, baisser à nouveau les yeux faire face et réaliser son méfait.
Ne pas en avoir honte, non aucunement.
En être fier ? Pelotine l'est, fière, en cet instant. Et alors qu'elle devait se galvaniser seule, elle n'y parvint pas... Ladra n'était pas là, elle aurait aimé partager cette satisfaction avec lui, la seule personne présente à ses cotés était cette enfant qui semblait intriguée par la scène qui venait de se dérouler devant ses yeux.

C'est naturellement pourtant, que la brune s'empare à nouveau du bébé, et le presse contre elle, de cette étreinte émane un besoin d'amour, un besoin de reconnaissance, le besoin aussi de combler le manque de son époux et de tout ce qui lui avait été arraché par le passé.

Et soudain la peur lui prend au ventre, la peur d'être prise et accusée, alors l'enfant dans les bras, elle récupère sa sacoche et fuit le plus vite possible de cette ruelle qui l'a vu faire ce qu'elle estimait être le mieux. La purification.

Elle court, elle court, de plus en plus vite, d'une course effrénée, elle songe, oui elle songe à son enfance désabusée, à sa jeunesse gâchée, et elle pleure, elle pleure ces larmes du bonheur qui vient la frapper de plus en plus souvent, elle pleure cet amour avec Ladra,plein de sincérité, elle pleure cet être qu'elle abrite sous son ventre arrondis, elle pleure le bambin qui s'accroche à son cou. Elle pleure le bonheur.

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