Galla
Galla s'éveille, elle ouvre doucement les yeux, filtrant la lumière entre ses cils, paupières mi-closes....
C'est encore le petit jour.... Elle sent la présence de Antonius près d'elle...
Elle ne bouge pas, écoute son souffle, regarde le jour se lever, elle est bien dans ce grand lit confortable, sous une couverture bien chaude...
Aujourd'hui son meneur va partir quelques jours chez les moines, elle restera dans cette taverne/auberge à attendre son retour... Elle va travailler à se fortifier, si elle le peut elle se vêtira, elle a envie de montrer à Antonius que ses leçons ont portées leurs fruits, qu'il a semé en terre fertile.... Elle se dit qu'elle a de la chance d'avoir rencontré cet homme désintéressé pour l'aider et la protéger... Bien que.... Les trois vermines les avaient bien ratatinés tout de même !!!!!
Mais elle prenait des forces bientôt elle pourrait elle aussi se battre auprés de son ami ....
En garde ! Les vermines comptez vos abattis !!!! Yéééé Galla vous attend pour une bastonnade de derrière les fagots !!!
Ce faisant elle s'est assise dans le lit, s'agitant, faisant des moulinets du poignet comme si elle pourfendait un adversaire imaginaire !
Un grognement attire son attention, elle suspend ses moulinets, confuse elle s'aperçoit qu'elle a parlé à voix haute, elle vient de réveiller Antonius !!!
Elle le regarde qui l'observe le sourcil levé, l'air interrogateur, il la regarde sans parler, dans son oeil elle voit s'allumer une étincelle goguenarde... Il ne dit rien et la regarde.... Un sourire en coin comme il en a si souvent étire le coin de sa bouche et alors elle se rend compte du spectacle qu'elle lui offre, elle est à genoux, avec sa tenue de naissance, et seuls ses cheveux couvrent une partie de sa nudité !!!
Elle se sent confuse le rouge lui monte au visage, lui chauffe les joues, elle le regarde, éperdue cherche sa chemise des yeux, elle la voit qui est tombée au sol, elle doit se pencher pour la ramasser, elle remonte le drap sur elle, cherchant à dissimuler le bas de son dos....
Bien sûr lui ça l'amuse, il part d'un grand éclat de rire, il rit de sa confusion, et ne détourne pas les yeux la mettant encore plus dans l'embarras, il rit ...
Elle se retourne à demi et prend son oreiller pour le lui jeter dessus et dans le même élan elle se penche pour attraper sa chemise .... Lui bien sûr est encore plus hilare... Il lui fait savoir qu'il vient d'avoir lorsqu'elle s'est penchée une vue intéressante sur son anatomie...
Antonnnn !!!! Oh vous alors !!!! Vous êtes incorrigible !!! Moqueur !!! Mais enfin !!!!
Bon et bien je vous demande pardon, je vous ai réveillé, si je ne m'étais pas agitée de la sorte cela ne se serait point passé !!! Oh et puis il n'y a pas mort d'homme n'est ce pas ??? Au vu de la longueur de ma chemise vous n'avez aperçu qu'un bout de peau supplémentaire au dessus de mes jambes ... Rien que vous n'ayiez déjà vu dans votre bain chauffant à Fécamp !!!!
Elle rit à son tour mais tout en parlant elle avait remis sa chemise et mit un peu de distance entre eux deux....
Il était temps à présent pour lui de se préparer pour aller chez les moines... Ils prendraient leur petit déjeuner et chacun alors prendrait sa route....
Leandana
Cela faisait des semaines maintenant que j'étais revenue à Dieppe...
C'était la ville de mes soeurs, je n'y avais jamais été que de passage, mais là, j'avais décidé de ne plus m'éloigner de ma famille.
Ce jour là, le 25, j'avais décidé de passer une journée auprès de ma soeur.
Nous avions été séparées si longtemps, nous avions tant de choses à nous raconter.
Je frappais donc à la porte de l'Auberge, par pure politesse. Ici, c'était un peu comme la demeure familiale des Everlange.
Seule, assise à une table, une chandelle pour seule compagnie, j'aperçus le visage ruisselant de larme de ma grande soeur... ma Pabelle à moi.
Je l'embrassais sur sa chevelure, une main sur son épaule.
Ma chérie, je vais mettre un peu de feu dans l'âtre. Va chercher ta couverture, et raconte moi. Et si tu ne veux pas raconter, je te dirai mon histoire depuis que nous nous sommes quittées
Sans attendre réponse de sa part, sachant qu'il n'y en aurait pas, - les Everlange ont ça de caractéristique que la douleur ne les conduit pas à s'ouvrir et à parler-, j'allumais un feu qui de petites flammes passa à de grandes flammes.
Je cherchais dans notre malle familiale, y trouvais la peau d'ours qui nous servait jadis de tapis lorsque nous étions enfant et que Lizie nous racontait des histoires à faire peur devant le feu.
J'installais ce souvenir devant l'âtre, et prenant ma soeur par la main, je l'invitais à se poser au sol.
Pour ma part, je verrouillais la porte d'entrée afin que personne ne puisse venir nous déranger.