Trixolas
Le nez plongé dans son assiette, se réchauffant peu à peu, il écoutait d'une oreille distraite les quelques bribes de conversations qui l'entouraient.
Mais rien de bien compréhensible n'émergeait du flot continu des discussions et éclats de voix alentours.
Intrigué par la présence en de tels lieux d'une baronne, d'une duchesse consort et d'un prince, son esprit dérivait, se laissant aller à quelques élucubrations aussi improbables les unes que les autres.
Une collusion de nobles? Non.
Aux vues des personnes en présence, il y avait bien peu de chances qu'elles arrivent à s'entendre sur quelque point que ce soit.
Une simple coïncidence alors?
Non. C'était par trop improbable.
La taverne était un lieu de rendez-vous prisé par les nobles à ce qu'il semblait.
Allons réfléchis donc un peu.
Et là, ce fut l'illumination.
Mais bien sûr! Il s'agissait certainement d'un lupanar réservé à la noblesse. Des hôtesses, des hôtes peut-être aussi, qui se baignaient chaque jour et ne possédaient pas le visage aviné et les fesses ridées que l'on peut généralement trouver dans un établissement réservé à la gueusaille.
L'allure commune, et un peu piteuse, ou miteuse, c'est au choix, de la taverne était là pour noyer le poisson et quelque porte dérobée devait conduire aux chambres, assurément.
Le prince Uruk devait donc attendre son tour à sa table.
Quant à la pucelle, soit sa nuit de noces l'avait déçue, soit elle avait tellement pris goût à la chose que le duc seul ne pouvait la contenter. C'était fort compréhensible d'ailleurs, tant de temps perdu à réfréner ses pulsions.
Et la baronne Della alors?
Vraisemblablement elle accompagnait ce jeune nobliau de sa connaissance, trop timide pour venir seul se faire déniaiser.
Il en était là de ses supputations infondées lorsqu'une voix reconnaissable entre mille vint lui chatouiller l'orifice auditif.
Lâchant son écuelle et sa cuillère des mains, il se retourna pour faire face à la vénitienne. La visage du joinvillois marquait autant la surprise que la joie et c'est d'un ton espiègle qu'il lui répondit.
Votre honneur, votre seigneurie, dame chevaucheuse.
Votre présence icelieu enchante mon coeur autant que mes yeux et vient illuminer une journée qui s'annonçait bien terne.
Puis repensant à ces improbables hypothèses, il lui chuchota quelques mots, un peu inquiet toutefois.
Tu viens souvent ici?
La clientèle me semble peu assortie à un tel établissement.
C'est un lieu de perdition pour nobles en mal de sensation ou quoi?
Hum... Tu crois qu'ils ont des chambres libres avec une grande baignoire d'eau bien chaude?
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Mais rien de bien compréhensible n'émergeait du flot continu des discussions et éclats de voix alentours.
Intrigué par la présence en de tels lieux d'une baronne, d'une duchesse consort et d'un prince, son esprit dérivait, se laissant aller à quelques élucubrations aussi improbables les unes que les autres.
Une collusion de nobles? Non.
Aux vues des personnes en présence, il y avait bien peu de chances qu'elles arrivent à s'entendre sur quelque point que ce soit.
Une simple coïncidence alors?
Non. C'était par trop improbable.
La taverne était un lieu de rendez-vous prisé par les nobles à ce qu'il semblait.
Allons réfléchis donc un peu.
Et là, ce fut l'illumination.
Mais bien sûr! Il s'agissait certainement d'un lupanar réservé à la noblesse. Des hôtesses, des hôtes peut-être aussi, qui se baignaient chaque jour et ne possédaient pas le visage aviné et les fesses ridées que l'on peut généralement trouver dans un établissement réservé à la gueusaille.
L'allure commune, et un peu piteuse, ou miteuse, c'est au choix, de la taverne était là pour noyer le poisson et quelque porte dérobée devait conduire aux chambres, assurément.
Le prince Uruk devait donc attendre son tour à sa table.
Quant à la pucelle, soit sa nuit de noces l'avait déçue, soit elle avait tellement pris goût à la chose que le duc seul ne pouvait la contenter. C'était fort compréhensible d'ailleurs, tant de temps perdu à réfréner ses pulsions.
Et la baronne Della alors?
Vraisemblablement elle accompagnait ce jeune nobliau de sa connaissance, trop timide pour venir seul se faire déniaiser.
Il en était là de ses supputations infondées lorsqu'une voix reconnaissable entre mille vint lui chatouiller l'orifice auditif.
Lâchant son écuelle et sa cuillère des mains, il se retourna pour faire face à la vénitienne. La visage du joinvillois marquait autant la surprise que la joie et c'est d'un ton espiègle qu'il lui répondit.
Votre honneur, votre seigneurie, dame chevaucheuse.
Votre présence icelieu enchante mon coeur autant que mes yeux et vient illuminer une journée qui s'annonçait bien terne.
Puis repensant à ces improbables hypothèses, il lui chuchota quelques mots, un peu inquiet toutefois.
Tu viens souvent ici?
La clientèle me semble peu assortie à un tel établissement.
C'est un lieu de perdition pour nobles en mal de sensation ou quoi?
Hum... Tu crois qu'ils ont des chambres libres avec une grande baignoire d'eau bien chaude?
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