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[RP]Tu vivras, tu mourras, tu vivras, tu mourras, tu...

Soeur.
[Dispensaire de Millau, y a d'la visite]



Et donc voilà, même si j'adore les fleurs, j'ai préféré... Tiens j'me demande si vous aimez les fleurs Andrea, oh sûrement, toutes les femmes aiment les fleurs, et vous ne...


Les coups retentissants à la porte sauvent la Colombe d'un horrible monologue sur le célibat de la vieille.
Le temps de tapoter la main de la chataîne et voilà Soeur Gertrude qui se dirige vers la porte.
Habillée comme à son habitude d'une longue robe noire, ses cheveux gris sont attachés en chignon, au premier coup d'oeil, c'est donc une grenouille de bénitier tout ce qu'il y a de plus normal, et ce n'est pas le chapelet enroulé dans sa main qui fera penser le contraire.
La porte est ouverte et la vieille regarde l'homme qui se trouve derrière en plissant les yeux. Sûrement éprouvé par un long voyage, son allure n'est pas des plus fières. Un gueux, pas très propre et dont le visage est marqué. Pour sûr il n'a pas l'air dans ses chausses.



Bonjour, mon fils.
Andrea va... Vous êtes de la famille ?


Si en plus il fallait qu'elle se souvienne de qui est qui dans l'amas de courrier que la fameuse Andrea a reçu...

Entrez, je vais vous y conduire.
Je... Je dois vous prévenir, son... état ne s'est guère amélioré, ce n'est pas... enfin ne vous attendez pas à revoir l'Andrea d'avant...c'est... Elle ne s'est pas réveillée. Elle... Elle est vivante, et... Elle dort... Depuis des jours.



Les mots les amènent près d'une porte. C'est que la vieille n'est pas très à l'aise, habituellement elle annonce des décès, ou au contraire, des bonnes nouvelles. Mais cette fois, c'est différent. La Colombe a semble t-il du sommeil en retard, et rien n'est moins sûr que son réveil.
Lentement elle ouvre la porte, dévoilant une pièce simple. Contre le mur on peut voir un guéridon, celui avec la couronne et les cailloux marqués aux noms des villes, une bourse contenant des mèches de cheveux, des vélins entassés, LE journal.
Et au milieu de la pièce trône un lit. Triste couche accueillant Andrea.

La vieille se poste là, au bout du lit et, lèvres plissées observe le brun.



Si je peux vous aider...
Le_g.
Une soeur... Si ce qui l'emmenait là n'était pas si grave, il éclaterait de rire. Retrouver celle qui fut sa femme, sous la garde de l'Eglise, dans un dispensaire tenu par des religieux, c'était assurément quelque chose qui l'aurait fait marré, et lui aurait rappelé une soirée, du côté d'il ne sait plus où, une visite dans une église, la première fois qu'il y mettait les pieds... Un confessionnal visité, avant l'arrivée d'une araignée et d'un fol...

Il explique à la soeur tout en la suivant.


Nous avons eu un enfant, Nicolas. Déa est sa mère...

Besoin de se raccrocher à quelque chose, à la vie, elle ne peut pas être morte, elle ne peut pas être mourante, pas Déa, pas sa meilleure ennemie, impossible. Oui, ils ont des rapports particuliers. Faudra tenter de suivre, ou alors, il faut les connaitre pour savoir qu'ils sont toujours à jouer à "je t'aime moi non plus", toujours en décalé, et que les brefs instants où ils sont en accord, pfiou ! Ca fait des dégâts collatéraux.

Lorsqu'ils arrivent devant la chambre, il inspire profondément, mais la voir là, étendue, livide, comme si la mort rodait déjà, c'est trop dur, il court vers le lit, ou du moins, vu l'espace, fait trois grandes enjambées avant de tomber à genoux près du lit, et la regardant, osant à peine la toucher, frôlant sa main, avant de finalement la prendre, et lui parler.


Déa ? Ma Chiasse... c'moi... ouvre les yeux ! T'as pas l'droit d'partir maint'nant.

Il regarde la soeur.

D'puis combien d'temps elle est comme ça ?


A croire qu'il a pas tout suivi, mais là, faut pas trop lui en d'mander, sa tête est plus là, il y a juste deux amants, qui le sont, ou plus, ou le seront, ou l'ont été, ou le redeviendront, bref, deux êtres dont une semble presque partie, et que l'autre tente de retenir... L'éternelle histoire de Déa et Louis, elle veut partir, il veut pas, elle revient, il la chasse, bref... qui a dit qu'on apprend de ses erreurs ? pas eux certainement !
_________________
Andrea_
Elle me racontait sa vie -encore-, quand j'ai enfin commencé à croire en Dieu. Ouaip, quelqu'un l'a occupé un instant, et j'ai pu, je crois, dormir.

C'était un petit somme comme je les aime, une petite visite nocturne à la cour des Miracles, avec Astana, y avait Ouam' qui beuglait parce qu'il devait s'occuper de la Bourrique, Gypsi qui coquinait avec le Roy, Cistude roulait des pelles à Tonic, la Blonde et moi on apprenait à mon fils comment gagner son pain rapidement et Louis arrivait en courant, dague en mains pour me tuer. Bref, la routine.

Mais y a des réveils plus durs que d'autres. Des réveils qui vous ramènent les pieds sur terre en un claquement de doigts.
Cette voix. Oui je connais cette voix, comment pourrais-je l'avoir oublié. Et son odeur, et sa peau alors qu'il prend ma main.
Louis. Louis c'est le modèle tout un en, mon amour, mon amant, mon ami, mon ennemi. Mon plus grand bonheur et mon plus grand malheur. Louis, je l'aime autant que je le déteste.

J'entends et j'écoute, et j'aimerais te crier Louis, que je ne veux pas partir,
Mais ma main ne serrera pas la tienne.
Nos regards ne se croiseront pas.
Je ne te dirais pas combien je suis heureuse que tu sois là.
Et je ne murmurerais pas à quel point je t'aime.

Et pourtant j'aimerais Louis, mais rien ne se passera.
Rien ne se passe parce que depuis des jours entiers, mon corps refuse de m'obéir. Je ressens ta peine, et si ce n'était pas si grave je m'en réjouirais, je suis heureuse, que tu t'inquiètes pour moi, je suis sereine, puisque tu es là.

Mais rien ne se passera, rien de plus que ce coeur qui s'affole...

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Soeur.
Elle avait prévu. Elle savait la vieille que ça ne serait pas une partie de plaisir. Ses yeux se ferment et ses lèvres se serrent.
Petit hochement de sourcil à l'énoncé du mot " Chiasse", ce n'ets pas vraiment un mot qu'on entend souvent, encore moins... Enfin ça ne parait pas très gentil aux premiers abords, mais les gouts et les couleurs...

Bien sûr elle pense les laisser, mais pas longtemps, puisque le brun s'adresse à elle.


D'puis combien d'temps elle est comme ça ?
Et bien... C'est le sixième jour. Louis j'ai besoin de savoir, et c'est important, un homme partage-t-il sa vie?
Je veux dire, est-ce que fin Août, début Septembre, Andrea avait un galant?



La vieille les mire, là et hoche la tête.
Aucune idée de ce qui les unis. Ni même s'ils sont encore unis par quelque chose. Elle aurait pourtant mis sa main à couper qu'un ex-époux n'aurait pas agit de la sorte, même si le " ma Chiasse" la laissait pantoise.

Alors oui, les questions paraissent indiscrètes, mais c'est le premier à être là, et il ne faut pas traîner.
Le_g.
LE choc... Ou comment le faire regarder la soeur avec un peu plus d'attention...

Heu non, 'fin.. si !

Toujours aussi limpide...

Heu j'en sais rien en fait... si elle a un homme dans sa vie... mais... Fin août... j'tais maire d'Mende, et... l'est v'nue.


Lentement, sa main caresse les cheveux de Déa.

On a... C'ma colombe quoi, ma chiasse à moi...

Il s'adresse à Déa.

Hey, La Colombe ! Faut que t'ouvre les yeux ! Tu veux pas un manger un bout ? J'ai vu une ferme pas loin, un petit cochon de lait, ça te tente pas ? Berdol ! Déa ! T'as pas le droit de me... de nous laisser, et pis, le petiot, notre fils, Nicolas, il est à Espalion. Tu veux venir le voir avec moi ? Va falloir bouger ton fion la Chiasse.


Ouaip, toujours aussi prévenant hein... Il a comme qui dirait oublié la curette, et se penche sur Déa pour lui déposer un chaste baiser sur les lèvres scellées.

Va falloir arrêter de dormir et t'lever, feignasse ! Allez ! Ouvre les yeux !
_________________
Andrea_
Je rêve, Louis parle à la curette, c'est fandard, bientôt ils vont se tailler la bavette et je vais pouvoir...

On a...

Vomir. Oh mais continue Louis, je t'en prie, explique à la petite soeur ce qu'on a fait, où, comment et surtout donne des détails, j'suis sûre qu'elle va a-do-rer.
Par contre cesse de me parler comme si j'étais là, parce que même si je suis là - c'est un fait j'peux pas l'nier, c'est MA main que tu tiens dans la TIENNE- parce que je ne PEUX PAS répondre.
Et tu le sais, oh oui tu l'sais sinon tu m'traiterais pas comme ça hein, tu saurais que j'te collerais un taquet derrière l'oreille, tu le sais hein?
Alors tu vois mon Coco, j'm'en fais la promesse,j'vais rassembler mes forces et me lever, j'vais te regarder, te punaiser du regard et j'vais t'en coller une.

Gnnnn ( bruit de concentration intense, qui ne fait.. aucun bruit)

Bon là tout de suite c'est pas possible, mais un jour, oh oui un jour...
UN JOUR LA FEIGNASSE te le remettra dans la face et tu t'excuseras à genoux de m'avoir parlé comme ça. Ou pas.
Mais j'peux espérer, j'ai plus qu'ça merd'!
D'ailleurs ce cochon d'lait, garde m'en une tranche, j'le mangerai, un jour. Mets le dans le sel, ça mettra du temps mais je le mang'...
Oh un baiser ! Bon, on fera comme avant alors, on s'arrangera autrement pour les insultes...



Louis, je crains que ça ne soit pas la bonne solution, elle ne se réveillera pas.


Oui, la soeur est optimiste aujourd'hui.

Mais revenons à cette fin Aoüt

Optimiste et voyeuse, on aura tout vu. Vous pourriez au moins avoir l'obligence de sortir de MA chambre nan? c'est trop d'mandé peut être?!

Louis, les seules personnes qui ont répondu à mes missives, affirmaient que votre... " Chiasse" voyageait seule depuis son départ de Mende. Enfin seule.. sans galant dirons-nous.
Louis...



Oui, C'est ça, inspire, expire, et d'mande lui quelle grognasse il a mis encloque, encore.

Andrea est...

Belle ?
Accouche, Louis, c'est pas le genre patient comme garçon.


Grosse.

Meuh nan, j'suis pas si grosse que ça, j'ai un peu forcé sur l'poulet pendant mon voyage, d'accord, mais de là à me traiter de grosse, faut pas non plus exagérer !

Impossible de vraiment savoir depuis quand mais... enfin le médicastre tablait sur fin Août.

HEIN ?

Moi ? Jamais !
Y a forcément erreur sur la personne?
Ach'vez moi !

_________________
Le_g.
Alors là, autant lui, il a le droit de l'appeler par tous les noms d'oiseaux, normal, c'est une colombe hein, autant, il aime pas du tout, mais alors pas du tout qu'on dise qu'elle est grosse.

Ca met du temps à monter au cerveau on dirait.... Il se lève, tenant toujours la main de Déa, une chance pour la soeur, il a jamais frappé une femme, 'fin si, une mais juste un taquet, et parce qu'elle était un tue-désire, tue-amour, tue-plaisir, la Julie de Mende, un monument à voir et revoir, déprimés, s'abstenir, avec ses jérémiades, elle mérite un Jérémy...


Grosse ? La colombe ?

Heu, faudrait peut-être lui remettre les idées à l'endroit au Gaucher, il esquisse un sourire.

Sans galant vous avez dit ?

Il regarde Déa.

Alors comme ça la chieuse, tu prends des risques stupides ?

Soudain, une lumière ! Si si! Là en haut à droite, nan l'autre droite ! Ah ! On appelle ça la gauche, bon en haut à gauche alors.


'tendez ! Elle voyageait pas seule, mais pas d'amant, c'bien ça ?

Alléluiaaaaaaaa ! Il a compris, du moins une partie, l'a pas encore tout tout assimilé... Il regarde de nouveau le visage bleui de la chiasse.

Qui lui a fait ça ?

Et attention, il ouvre de grands yeux, manque d'air, lâche la main, 'fin la pose sur le drap, et commence à marcher, ses bottes martelant le sol, et la poussière du voyage de salir le sol...

CHIABRENNA !!!! Elle est enceinte !!!

Deux miracles, il vient de retrouver une partie de ses facultés mentales en quelques minutes... Sauf que les dates là, bah, il vient de découvrir qu'il y a pas trente-six coupables pour la grossesse hein... Il vire au cramoisi et revient près de Déa, s'asseyant sur le lit, et la secouant un peu, la prenant par les épaules.

T'attendais quoi pour m'le dire hein ! T'es chieuse !!! T'mérites des baffes !


Mouais sauf qu'elle sait aussi bien que lui, qu'il lui en coll'ra pas une, et que si elle était en état, bah, ça finirait pas tout à fait en dispute, 'fin si ! mais comme leurs disputes à eux, c'est à dire en position allongée. Han ! Bande de vilains ! Je sais à quoi vous pensez ! D'accord elle est déjà en position mais ça va pas la tête ! Et puis c'est pas drôle d'abord ! Elle est pas en état de répondre.


T'es vraiment une chiasse, la Colombe. Ouvre les yeux, c't'un ordre !

C'est vrai quoi ! Faut qu'ils en parlent d'ce bébé...

T'es vraiment grosse ? P'té ! Tu fais peur à voir.
_________________
Andrea_
Qui me parle, qui me parle?
Oh un ange...
Berdol, j'aimerais être ailleurs. J'aimerais prendre mes jambes, me les coller autour du cou, et, à défaut de me pendre avec, partir en courant.
Mais même ça j'peux pas, chienne de vie.

Alors j'suis là, -où voulez qu'je sois?!-, à l'écouter ne serait-ce qu'imaginer que j'ai pu prendre le risque de tomber enceinte,
Je souris intérieurement quand j'comprends que son cerveau se met en branle -sans mauvais jeu de mots-, et je soupire, toujours intérieurement -faut suivre hein, tout se passe à l'intérieur, et rien ne se voit à l'extérieur-, quand il répète que je suis enceinte.
D'ailleurs j'en profite pour me le répeter en boucle, Je suis enceinte, JE suis ENCEINTE. Celle là j'l'ai pas vu v'nir, JE et ENCEINTE dans la même phrase, j'aurai mieux fait d'me pêter une jambe.
Oh mais que dis-je, ça AUSSI c'est fait.
Oui secoue moi, j'vais me réveiller et m'rendre compte que c'est un mauvais rêve, encore, encore, voilà comme ça, encore un peu ?


T'attendais quoi pour m'le dire hein ! T'es chieuse !!! T'mérites des baffes !

M'en parle pas, si j'pouvais j'me les mettrais moi même les baffes, et tu s'rais obligé de m'attacher les mains pour pas que je t'en colle une aussi, parce que bon, on était deux hein. Pis les cordes, t'aimes ça hein?!

T'es vraiment une chiasse, la Colombe. Ouvre les yeux, c't'un ordre !

Oui, continues, j'ai toujours obéit aux ordres, et tu le sais bien...

T'es vraiment grosse ? P'té ! Tu fais peur à voir.

Et toi à entendre, mais c't'un détail.
J'imagine les pensées de la vieille, qui doit déjà penser à nous retirer notre gamin à peine les yeux ouverts.
Bon.. On va respirer tout va bien se passer.



Lâchez là Louis.
Ecoutez, je...


Tu vas te taire, ça t'évit'ra d'dire des conneries.

Félicitations ?!

Mais oui, c'est ça, rajoutes-en, tu veux pas aussi nous offrir le kit naissance tant qu'on y est?

Maintenant... Maintenant il va falloir prier Louis, et que vous réfléchissiez à la suite.


Oh Louis, prie, mais fais le à côté de moi que j'puisse en rigoler. Et réfléchis à la suite, tiens je vais te donner une piste, tu attends qu'elle sorte et tu m'étouffes sous mon oreiller, c'est bien ça non?
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Le_g.
Il relâche les épaules de Déa, mais lui prend les mains, en douceur, ouaip, l'est pas qu'une brute non plus. Petit moment de tendresse, à l'imaginer sur le camp'ment, à rire, boire, chanter... il revoit les numéros de jonglerie, les flammes, il imagine une roulotte, énorme, et une maisonnette, les amis autour, un feu de camps, signe de départ imminent, tout se mélange pêle-mêle... il se voit avec Déa, et les enfants, leur apprenant à être habiles de leurs mains, jouant avec des dagues, des lance-pierres, Hadès pas loin, La Capuche aussi est là...

Sauf que là, il entend la soeur le féliciter... oups ! Brusque retour à la réalité.


Oui mais non !

Toujours le même, on le changera pas hein...

P'tain ! Votre Très-Haut, c'est un beau salaud ! M'faire ça ! Vous pourrez lui dire qu'j'l'aime pas ! Au moins, l'Sans-Nom, on sait à quoi s'attendre avec lui ! Votre Très-Haut, il arrête pas d'se foutre d'ma gueule !


L'est vilain l'ancien maire, l'ancien brigand...

Elle est d'venue sage Déa ! Résultat, il lui fout une armée sur sa route ! Et moi, j'me suis rangé, et là, il m'donne envie d'retourner sur les routes !


D'ailleurs, c'est ce qu'il va faire... ou pas...

Lui faut du bouillon ! Amenez du bouillon d'poulet, j'vais lui en faire boire.

Son estomac, il regarde La Colombe, bien incapable de songer à l'avenir pour le moment, il n'a plus qu'une idée en tête, la faire boire, et manger, et lui faire ouvrir les yeux.

Un bouillon goûteux hein ! Pas un truc qu'a pas d'goût !

Il reste abasourdi.

J'ai... une autre femme dans ma vie... mais... P'té, j'veux pas perdre Déa, pas encore une fois... J'veux plus la perdre.

Assis sur le bord du lit, il passe par trois milles idées à la seconde... ça va de : "je la tue" à "je vais la tuer", en passant par "je vais la faire tuer", avec un détour par "je veux l'aimer là tout de suite", et par "je vais la ré-épouser", avec une bifurcation par "je la hais", et "je l'aime"... Pour ceux qui avaient pas compris qu'entre eux, le problème, c'est le calendrier... et qu'il l'a dans la peau, l'bougre.


Faut qu'elle vive...

Il est abattu, brisé, en colère en même temps. Caressant la main de Déa, il la regarde.

T'm'entends ? Faut vivre... T'as pas l'choix, et si c'pas pour moi, fais-le pour Nico et pour c'lui que t'as dans l'ventre. P'té, Déa, c'est un p'tit nous... si tu manges pas, tu l'tiendra pas dans tes bras, Na ! Tu veux voir ton fils ? Allez la grosse ! Montre-moi que t'es pas une demie portion ! A moins que tu sois qu'une dégonflée ?
_________________
Andrea_
Le silence est pesant, un peu trop. Le moment est aux flash-back.
Forcément, je l'ai mauvaise, un petit morpion, en plus de Nicolas, c'était pas prévu. Que Louis soit le père, ça l'était encore moins. Et pourtant l'esprit vagabonde, pour la première fois de ma vie je m'imagine mère. Mère du début à la fin. Dans une maison basique, une maison qui sentirait le bonheur et la joie de vivre. Peut être même un jardin, près de la mer où j'irai baigner les enfants, jouer avec eux sur le sable. Et bien sûr je vois Louis en second plan. Louis qui surveillerait ses enfants comme la prunelle de ses yeux, Louis qui veillerait sur eux, sur moi. Et une dame qui cuisinerait pour la survie de tous.

Bien sûr ça serait pas une vie bordée d'or, puisque forcément avec une famille à gérer, fini le bon temps sur les routes, fini les conn'ries à la cour des miracles, adieu pillage et autres plaisirs. Ou moins souvent, oui on pourrait garder ça pour les vacances ou les week ends. Oui on trouverait à s'arranger, on a toujours trouvé, ce qu'on n'a pas trouvé, c'est un "nous" stable.


Mais je vais finir par croire que Louis lit dans mes pensées, le " oui mais non" me sort brusquement de mes rêveries. Et forcément s'il se met à blasphémer l'autre va répliquer et...



Louis, Déos n'y est pour rien, c'est ainsi.
Elle est d'venue sage Déa ! Résultat, il lui fout une armée sur sa route ! Et moi, j'me suis rangé, et là, il m'donne envie d'retourner sur les routes !
Lui faut du bouillon ! Amenez du bouillon d'poulet, j'vais lui en faire boire.
Un bouillon goûteux hein ! Pas un truc qu'a pas d'goût !


C'est ainsi, gnagnagni gnagnagna, on l'emmerd' le Déos, 'fin... Il y est allé un peu fort là quand même, mais bon.
Oui l'bouillon c'est une bonne idée, j'aurais préféré le lapin que le poulet mais j'vais faire avec. Et écoutez le BERDOL, que ça soit bon.
Sinon y a du chouchen?



J'ai... une autre femme dans ma vie... mais... P'té, j'veux pas perdre Déa, pas encore une fois... J'veux plus la perdre.


AH. Ça se complique. Il y a une autre femme.
Alors Louis, c'est peut être le moment de te confier non? Dis moi qui, quand et où, et je m'arrange pour la faire disparaitre, allez, sois mignon...
Mais tu ne veux pas, tu ne veux plus me perdre...
Mais Lou' on n'a jamais su. On a tenté, une fois deux fois, des dizaines de fois on a tenté. Mais n'a pas su. Parce qu'on s'aime trop, parce qu'on ne sait pas se le montrer, parce qu'on est trop fier, trop orgueilleux, trop passionné.
Parce qu'on n'a jamais su parlé. Parce qu'on se fait autant de bien que de mal.

Alors oui j'veux vivre, bien sûr que j'veux vivre, tu crois que je veux abandonner mon fils? Tu crois que je suis consentante?
Tu crois que j'aime être allongée, t'entendre ainsi, te sentir mal et ne rien pouvoir faire?
Crois-tu Louis ?

Tes doigts sur ma main m'arrachent un frisson, peut être les sens-tu...

Et ce p'tit nous Louis, est-ce qu'on saurait vraiment le gérer comme des parents responsables?
As-tu envie de tenter?
Dis moi qu'on ne refera pas les mêmes erreurs qu'avec Nico...

ET JE N'SUIS PAS GROSSE !

Mais ça ne fonctionne pas, ou presque.

Car c'est pourtant bien une larme qui coule sur ma joue.



Ce n'est pas Déos Louis, elle était listée, l'armée la cherchait et d'après ce qui m'a été rapporté, ils l'attendaient depuis des semaines.
Ce n'est que le résultat de ... la justice.




La justice, mais QUELLE justice Gertrude ?
Une justice qui empêche une mère de rejoindre son enfant? Qui prive une femme d'une vie normale?
Elle est où la justice ?

Alors oui, demande à ton sous-fifre de m'apporter un bouillon, buvons, festoyons pour la justice .
Et pour que je me réveille.



Je reviens, ne restez pas trop longtemps, elle a besoin de repos.


Oui, c'est ça, sort, essuie ma larme du bout du doigt, ce n'est pas grave une seconde arrive.
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Le_g.
Ce n'est pas Déos Louis, elle était listée, l'armée la cherchait et d'après ce qui m'a été rapporté, ils l'attendaient depuis des semaines.Ce n'est que le résultat de ... la justice.

Tous les mêmes, ils tuent pour des pommes, ils prétendent aimer le Très-Haut, j'suis pas certain qu'la mort, c'est c'qu'il veut.

P'tain de justice, mais des détails ont réussi à lui rendre le reste de son cerveau... cette main qu'elle lui a serrée, si si ! Il en est certain.

Elle m'a serré la main ! Déa ! Je suis là...

Il la caresse, cette main, y dépose de doux baisers, la pose sur sa joue, comme pour qu'elle le caresse.

Ses yeux sont larmoyants, et pour la première fois depuis des années, il laisse sortir la douleur, par des sanglots étouffés qui le font tressauter. C'est pas beau un homme qui pleure, encore moins là, maintenant. Il s'arrête, en découvrant la larme de Déa, il lui caresse la joue, voit la larme qui coule et se penche pour la boire.

Ne pleure pas, La Colombe, tu retrouveras tes ailes, dès que tu auras pu avaler quelque chose.

Ne sachant pas quoi faire, il reste là, immobile, silencieux, se contentant de lui caresser le visage, de lui remettre cette mèche qu'il a si souvent remis en place... Il faut qu'elle vive.

Incapable de parler davantage, il lui caresse le visage, son côté protecteur envers elle, malgré tout ce qu'ils ont pu traverser... Faut croire qu'il ne peut se passer d'elle.

_________________
Andrea_
Man, it's been a long night
Just sitting here, trying not to look back
Still looking at the road we never drove on
And wondering if the one I chose was the right one
Oh, but i'm scared to tell
That there may not be another one like this
And I confess that i'm only holding on by a thin thin thread*



Alors voilà, on en est là.
Presque que comme au début, tes doigts dans ma tignasse, ma main sur ta joue.
Je ne crois pas avoir déjà pleuré devant toi. Peut être à la naissance de Nicolas mais, trop occupée par ma petite personne, j'en ai oublié des détails importants, pas tous, heureusement.

Je me rappelle de tes yeux, quand on s'est rencontré la première fois, ils étaient si pétillants, et j'ai si longtemps cherché dans les yeux des autres ce reflet ambré que je suppose que je ne l'oublierai jamais.
Je me souviens du mal que je te faisais quand j'avais besoin d'air et que je m'envolais à quelques noeuds de toi, de nos disputes, et de nos réconciliations, forcément. De nos nuits à la belle étoile, des compromis que nous avons fait, des nuits à te maudir de m'avoir éloigné de ma Jolie.
Des soirées à pleurer de rire, des maigres butins que tu partageais avec une impartialité à toute épreuve tellement impartiale que même la vue de mes cuissots ne m'ont jamais rapporté plus que les autres.
Des trahisons des notres, de ma trahison, de la tienne. Des années sans me donner un seul signe de vie, des années sans Nicolas, de ta façon de jouer de moi, de jouer de l'amour que je te portais et que tu n'as jamais compris.

Pourtant, aussi loin que je me souvienne, je ne t'ai jamais entendu te plaindre. Jamais entendu ces sanglots que tu étouffes. Trop fièr pour montrer ta douleur tu la cachais, parce qu'avec tes principes à la con tu es persuadé que ça laisserait entrevoir une faiblesse ou que sais-je encore.

Alors oui, je n'ai pas ravalé ma fierté, je ne me suis jamais excusée du mal que je t'avais fait, je ne me suis jamais jetée à tes pieds en te priant de me pardonner, peut être que c'est ce que tu aurais voulu.

Je sais aujourd'hui que je n'étais pas une bonne personne. Que j'ai toujours abandonné trop facilement, que je fuyais dès que le vent tounait, que je suis entêtée, fière et hargneuse, et je comprends que cette colère était peut être dirigée contre moi.

Si je pouvais recommencer, je ferais différemment. Je pense. Alors tu vois, je recommence les promesses pour tenter de sauver au moins mon corps puisque mon âme est déjà perdue.
Je ne ferais plus souffrir. Je serais juste. Je serais présente chaque jour que Dieu fait pour mon fils. Je ne raterai ni les premiers pas, ni les premiers mots de son frère. Je prierai. Je ne briganderai plus les pauvres, peut être même que je ne briganderai plus du tout. Plus jamais je n'serai responsable de la mort de quelqu'un.
Je veux bien essayer, pour commencer.


Et mes ailes, Louis, je n'en veux plus, je dois bien pouvoir survivre en touchant terre... Je devrais, et pourtant mes pensées s'embrument, mon coeur me fait mal, mes yeux me brûlent.
Alors je me raccroche à ce que je peux, parce que moi non plus je ne veux pas partir, et ce que je peux, c'est tout ce que nous avons traversé, ce qui nous a éloigné au lieu de nous rapprocher, ce qui nous a rapproché alors que tout nous éloignait. N'as tu pas remarqué qu'on revient toujours l'un vers l'autre quand ça ne va pas ? Que tu te souviens comment m'écrire quand tu as une baisse de moral ?
Mais moi, Louis, as tu conscience que j'ai toujours été là ?


Alors si le passé n'a pas su nous donner de réponse, peut être que le futur saura...

Parce qu'après des années d'une vie égoïste, des jours entre deux mondes, des tas de promesses faites à moi même,
Mes yeux s'ouvrent sur le premier jour du reste de ma vie.




Mec, c'était une longue nuit
Assis là, à essayer de ne pas regarder en arrière
En regardant encore la route sur laquelle nous ne roulerons jamais
Et me demandant si celle que j'ai choisie était la bonne
Oh, mais je suis effrayé de dire
Qu'il n'y en a peut-être pas d'autre comme ça
Et j'avoue que je ne tiens qu'à un fil mince
Maroon 5, Sad.

_________________
Le_g.
Ses yeux s'ouvrent, et il se noie dans les perles d'acier.

Déa...

Un sourire, un murmure, une lueur dans le regard, il n'existe plus rien, il ne reste rien d'autre, juste eux, lui et elle, elle et lui, les complémentaires... les inséparables... Eux... La chieuse et le chieur, les emmerdeurs, le couple d'amants terribles... Toutes les autres ne comptent plus, il n'y a plus qu'elle, et doucement, lentement, il la prend dans ses bras, lui tenant la tête d'une main, l'asseyant dans son lit avec toute la tendresse d'un homme amoureux, pour la serrer contre lui, une main dans le dos de la Colombe, l'autre sur sa nuque, pour une simple étreinte, amicale ou amoureuse, quelque chose d'indéfinissable, qui n'appartient qu'à eux. Ils ne sont plus ensemble, maintenant qu'elle a repris connaissance, il ne lui fera pas de grande déclaration, mais il est là, elle est là, ils sont l'un près de l'autre.

Déa... Tu m'as fait peur tu sais ?

Enfin un aveu, celui d'avoir eu mal, d'avoir souffert, quand il a cru qu'elle allait y passer. De nouveau, il la regarde, et lui dépose un baiser sur le coin de la lèvre, la reposant pour l'aliter de nouveau, patience... patience... pas aujourd'hui qu'il va la prendre sans ménagement pour lui prouver qu'elle est sienne, qu'il est sien, et que les autres, aussi bien ses amants à elle que ses maîtresses à lui, ne pourront pas effacer ce qu'il y a entre eux... La première femme dont l'hédoniste qu'il a été, qu'il est encore parfois, quand elle n'est pas là, est tombé amoureux... Le piège qui s'était refermé sur lui, qui avait dit qu'il n'aimait que prendre son plaisir...

Il la regarde, lui caresse le visage, dessine ses lèvres de son pouce, son regard dans les yeux bleus, le feu et l'eau... l'ambre et l'acier... Complémentaires, opposés, différents... une même passion pour la vie, une même passion pour les plaisirs...


On se réveille enfin, la grosse ?

Lueur taquine dans le regard, amusement et joie de la retrouver, voilà tout ce qu'il trouve à lui dire ? Pathétique... il est vraiment pas doué pour exprimer ses sentiments lui.
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Ouamaille
[Devant l'entrée du dispensaire...]

Plusieurs longs jours à bouffer du chemin et à traverser des villages aux lumières si fragiles que les légers soupirs d'impatience lâchés en passant par le blond auraient presque suffit à eux seuls à les éteindre. Le réconfort procuré par la présence de la borgne à ses côté n'était pas vain, loin s'en faut. Jusqu'à la première missive reçue de la soeur Gertrude quelque jours plus tôt, Ouam avait à peine évoqué la Colombe auprès d'elle; pas qu'il ait voulu la tenir à l'écart de leur histoire, non, il pensait même qu'il prendrait le temps de lui raconter les choses un jour, juste qu'il y avait le temps, c'est tout. Et puis les aventures des jours précédents au sein de l'armée, sa blessure, tout ça n'avait guère été propice à s'étaler.

Mais bien évidemment, depuis la missive, c'était une autre histoire. Le blond avait été ravi de sa décision de le suivre sans hésitation, malgré la relative maigreur des explications fournies. C'est donc ensemble qu'ils arrivent aux portes de Millau alors que le soleil d'automne monte tant bien que mal en cette fin de matinée. Le temps de prendre un encas dans une taverne du village, le chemin vers le dispensaire leur est indiqué et c'est vers la mi-journée qu'ils se présentent à la porte.

Jusque là, le blond avait rejeté en bloc les allégations de la soeur Gertrude qui pouvaient tendre à laisser croire qu'Andréa serait bel et bien la victime recueillie. Son acharnement à refuser les indices que lui donnait la soeur au gré de leur correspondance n'avait d'égal que son incrédulité envers la possibilité qu'Andréa ait pu être terrassée.

Pourtant lorsqu'il s'apprête à toquer à la porte du dispensaire, il doit bien avoir dix mille noeuds qui lui contractent l'estomac. La main qui se lève pour frapper sur le bois reste figée avant le premier coup, comme hésitante, avant de taper presque mollement trois fois.

Quelques secondes d'attente pendant lesquelles le silence ambiant lui fait prendre conscience du rythme un peu plus élevé que la normale de son palpitant. Puis une seconde salve est envoyée, plus forte cette fois-ci. Relayée par quelques paroles.


Hé bin? Y'a quelqu'un?...

Gertrude.... t'es là?


Quelques pas deviennent perceptibles et qui se rapprochent derrière la porte, suivis par les bruits de la manipulation du loquet. Ce ne sont plus des battements cardiaques, mais des coups de plus en plus sourds que Ouam entend.
Andrea_
Je t'entends toujours, la connexion s'est toujours bien fait de mon côté - hahin- encore une chose que j'avais de supérieur à toi.
J'aime te sentir contre moi, et j'en oublie tout. Envolé les blessures, envolés nos disputes, nos désaccords, et presque envolées mes bonnes résolutions.
J'esquisse un petit sourire, oui, je sais que je t'ai fait peur, oui je sais parce que je t'ai entendu, il y a quelques instants, sangloter et supplier.

Avant, je fermais les yeux sous tes caresses, mais j'ai assez eu les yeux fermés. Ils se plissent tout de même, la luminosité, même si je n'ai jamais été aussi heureuse de la voir, me fait mal.
Et je te regarde, tes yeux, les mêmes que notre fils. Je te connais Louis, je sais tout, ce que tu penses, ce que tu dis, ce que tu ne dis pas, ce que tu fais, ce que tu aimerais faire.
J'aimerais te dire que j'ai tout entendu, mais...


On se réveille enfin, la grosse ?

Mais on n'est pas doué pour se dire les choses. On préfère taire le tout, parce que c'est plus facile.
Une grimace tout de même, voilà ce qui se dessine sur mon visage, j'aimerais que ça ressemble à une Colombe vexée et qui va te voler dans les plumes, mais de toute évidence, je vais avoir besoin de réapprendre à faire ça.

Ma bouche est sèche Lou', tellement sèche. Si sèche que j'peux même pas t'cracher au visage, j'le regrette d'ailleurs !
La grosse t'emmerd' Lou', et c'est d'ta faute si j'suis grosse, en mordant ma langue très fort, en entrouvrant les lèvres, je vais réussir à t'le sortir, tu vas voir, tu vas en rester sur l'cul.



C'est... je t'aime


Nous y voilà. Même ma salive est fourbe, c'est pas du tout c'que j'voulais t'dire ça!
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