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[RP] Adissiatz Montpelhièr

Lacoquelicot
RP ouvert à touuuut le monde, même ceux qui n'ont pas reçu de lettre !

    Le réveil ce matin-là avait été le plus difficile de ces deux derniers mois pour la jeune Ella. Les paupières étaient lourdes, le corps fatigué et l’esprit contrarié à l’idée de cette journée tant redouté. Au pied de son lit, comme dans tout l’hôtel d’Euphor, des malles attendaient la bouche ouverte d’être remplie du contenu de leur vie. Aujourd’hui, et après deux mois passés dans la capitale languedocienne, la maison du Phénix allait reprendre la route de Mende, pour retrouver d’ici quelques jours son nid du Tournel. L’heure du départ avait sonné, l’avait surprise la veille en début d’après-midi. Et la môme ne s’était toujours pas faite à cette idée... Elle était venue à Montpellier avec une certaine appréhension, celle d’être seule. Elle en repartait le cœur alourdie des multiples rencontres et d’amitié naissante qui - elle l’espérait sincèrement - perdureront longtemps. Les couvertures de sa couche furent écartées pour libérer le corps maigre et pâle de la jeune fille. Assise au bord de son lit, le regard d’émeraude se posa longuement sur le fatras indescriptible qui avait envahi la pièce. La rousse avait toujours eut le gout des choses, et s’appliquait toujours à conserver chaque objet avec le plus grand soin. Alors qu’elle contemplait l’amas de quincaille, une tâche blanche au sol attira son attention. Sous sa porte, une lettre avait été glissée pendant son sommeil. On n’avait pas du jugé bon de la réveillé trop tôt pour cette pénible journée. Se saisissant du vélin, la gamine entama sa lecture faisant attention à chaque mot pour bien en comprendre le sens. Si elle savait désormais lire, la chose lui réclamait encore une concentration sans faille. Et c’est donc après trois relecture qu’elle soupira et se mis en quête de sa «boite à lettre» pour répondre à son amie.



Citation:




    Ma Gabrielle,

    J’ai trouvé ta lettre juste quand je me suis réveillée, et j’ai décidé de t’écrire avant de faire quoique ce soit d’autre pour pas t’oublier. Peut-être que si mes malles ne sont pas prêtes à temps pour le départ, ils vont me laisser ici. Et je pourrai rester avec toi. J’aimerai bien je crois, mais je serai triste de plus voir Actarius et de pas revoir Franc non plus. Je dois lui parler pour voir s’il est toujours mon ami. Je suis inquiète. Sinon je pourrai laisser les cailloux que j’ai trouvés dans les fouilles et je te mettrai dans la malle pour t’emporter avec moi. Je ferai des trous dans le couvercle pour que tu puisses respirer, t’inquiète pas.

    Mais de toute façon, on va se revoir parce qu’on va devenir des super-hérauts toute les deux et donc voilà ! En plus, Actarius il m’a dit qu’on partirait pas tout de suite pour la Bourgogne. Il a des « affaires à faire » (dis le vite c’est marrant !) comme ça si tu viens à Mende ou au Tournel tu pourras quand même me voir. Et en attendant je t’écrirai tout souvent pour te raconter comment ça va et tout… Et j’espère que tu me répondras.

    Que le Très Haut te garde aussi, mais pas trop car la prison c’est pas sympa !




    PS : Je vais essayer de faire vite mes malles pour pouvoir venir en taverne !



    La cire apposée, la jeunette relue sa missive et s’empara d’un nouveau vélin et de sa plume. Les bagages attendraient, Ella avait des au revoir à formuler. Beaucoup d’au revoir… Jusqu’en fin de matinée, la demoiselle rédigea de nombreux mots à l’attention des personnes rencontrer. Pas forcément très long, mais tous sincère et avec l’espoir d’une réponse et d’échanges épistolaires suivis.


Citation:

    Cher Lorenz,

    Je pars ce soir de la capitale pour retourner à Mende et au Tournel et je crains de te ne pouvoir te revoir d’ici mon départ. J’espère que tu vas bien et que ton apprentissage de mousse se passe bien. Comme Actarius va acheter un énorme bateau dans l’arsenal peut être qu’un jour j’apprendrai moi aussi à être une mousse. Mais pas tout de suite. Je voulais te remercier des quelques instants passé ensemble à discuter en taverne. J’ai bien aimé, et j’espère que l’on pourra se revoir un jour. Tu vas me manquer, et si tu m’écris un jour, et bien je répondrai !

    Amitiés.





Citation:

    Cher Arthur de Troy, Seigneur de Fourchaux,

    Si je prends ma plume aujourd’hui, c’est pour vous dire au revoir. Je quitte Montpellier dans la soirée pour suivre Sa seigneurie Actarius jusqu’au Tournel et sans doute ensuite en Bourgogne. J’aurai aimé vous connaitre d’avantage, car malgré ce que Luisa a dit de vous, moi je vous apprécie et vous avez été un vrai chevalier avec moi. Je vous souhaite de réussir votre apprentissage auprès de sa Grandeur Alandrisse. Pour être son élève en matière de diplomatie, je sais qu’elle peut être exigeante, mais c’est quelqu’un de très bien.

    Vous allez me manquez.




Citation:

    A Luisa Von Frayner,
    De Ella.


    J’ai cru comprendre que tu étais de nouveau malade, et que tu restais dans ton lit. J’espère que quelqu’un te lira tout de même ma lettre quand tu iras un peu mieux. Comme Actarius n’est plus le chef du Languedoc, on doit retourner ce soir au Tournel pour régler des affaires. Je sais pas trop c’est quoi comme affaire, mais ça à l’air important. J’aurai beaucoup aimé te dire au revoir moi-même mais il faut que tu te reposes car c’est important pour guérir ! Je te souhaite du bonheur avec Kaelig, je lui ai pas écrit à lui, car on est toujours faché mais bon. Si vous vous mariez un jour, j’espère quand même que tu m’inviteras parce que même si y a eu un moment pas chouette, bah j’aime bien être ton amie quand même. Je m’ennuie en taverne quand tu n’es pas avec moi !

    Je te fais des bisous guéritou !



    PS : J’ai toujours pas posé LA question à Enzo, si tu le fait écris moi pour me dire la réponse.



Citation:

    A Enzo, Grand Seigneur de Falmigniouk,

    Bon ! Même si je sais plus trop si on est copain ou pas, je me suis dit que ce serait quand même chouette de t’écrire pour te dire au revoir au cas où j’aurai pas le temps de venir en taverne. Je suis un peu contente de t’avoir rencontré en venant à Montpellier, parce que parfois tu es gentil, et ça c’est bien. D’ailleurs je garde le petit bout de vélin ou tu m’as marqué « pardon » pour m’avoir dit que j’étais une catin et tout… PAR CONTRE, y a deux choses à pas oublier. La première c’est qu’il faut que tu sois toujouuuurs gentil avec Gabrielle, parce que c’est une fille magnifique et que c’est ton amoureuse, alors t’as pas le choix. Et de deux, faut pas marier la chochotte d’Audoin avec Isleen. Déjà parce que eux, ils sont pas amoureux, et qu’en plus ils sont pas nobles alors ça sert à rien. Sauf si tu veux les rendre malheureux comme les cailloux, et que ce serait dommage. Bon sinon, t’es quand même chouette tu sais, sauf quand tu parles pas ! J’espère qu’un jour vous viendrez tous à Mende, comme ça on pourra se revoir et tout…

    Je te ferais bien des bisous mais je sais que t’aimes pas trop.




    PS : Redis merci à Isleen pour la bouteille de Poteen, j’ai gouté ça pique un peu mais Jean Claude mon pigeon il a l’air de beaucoup aimé ça !
    PS2 : Par contre tu peux faire un bisou à Audoin de ma part, ça me ferais beaucoup rire !



    Les lettres les plus importantes avaient été rédigées avec soin, si elle avait eu plus de temps devant elle sans doute qu’elle en aurait écrit d’autre. A beaucoup d’autres gens. A tous ceux qu’elle avait appris à connaitre au cours de ces deux derniers mois. Mais midi allait sonné au clocher et la damoiselle ne s’était toujours pas laver, ni habiller, et les malles posées au sol étaient restées jusqu’ici désespérément vide. Il était temps d’agir…

    Mais avant une dernière lettre, juste quelques mots. Pour annoncer une arrivée cette fois.


Citation:


    Cher Franc, tu n’as jamais répondu à mon courrier.
    J’espère que je n’ai rien fait de mal, et que tu restes mon ami.
    Je reviens dans quelques jours, tu me manques beaucoup.






    Un petit sourire illumina le minois de la fleur à la vue de ses sceaux arc-en-ciel. Chaque missive fut pliée et confié au valet qui se rendait en ville pour faire les provisions afin qu'il les distribue chacune à leur destinataire.

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Image : NerySoul, texte : Dutronc - Pour attraper un lapin, imitez le cri de la carotte!
Enzo
Citation:


À toi, Ella
De nous, Enzo, Seigneur de Falmignoul


Adissiatz,

    On écrit et prononce Falmignoul. Que cela te serve pour la prochaine fois. Pas Falmignouk. Ça fait d'ailleurs terriblement ridicule. Donc apprends à l'écrire et le prononcer comme il faut, veux-tu ? Nous espérons que ton retour jusqu'à Mende se passera au mieux, avec Actarius. Nous espérons aussi que ce dernier sera plus présent qu'il ne l'a été ses deux derniers mois. Dis-nous, pourquoi garder ce petit bout de vélin ? De plus, tu sais très bien que nous t'avons point du tout traité de catin, mais que tu as fait une mauvaise interprétation de mes propos. Ella, Ella, Ella. Même par lettre tu arrives à nous faire soupirer. Évidemment. Nous faisons du vent, comme tu dis si bien. Mais ça n'a pas d'importance.

    Gabrielle est ma femme. Ce qui se passe entre nous, reste entre nous. Une jeune fille de ton âge n'a pas d'affaire à mettre son petit nez curieux dans nos affaires de couple. Nous avons le choix de beaucoup chose. Toutefois, nous essayerons de donner ce qu'il faut à Gabrielle pour qu'elle ne soit pas malheureuse. Cela te sied mieux, jeune fille ? Dis-nous, Ella, comment cela se fait que tu es au courant de nostre idée de marier Audoin et Isleen déjà ? Le malheur ou le bonheur de chacun nous importune au plus au moins. Nous avons aucun intérêt à devoir laisser libre tous et chacun dans la recherche de leurs petit bonheur personnel. Ainsi, il va de soit, que de nouveau tu mets ton petit nez curieux dans des affaires qui ne sont pas les tiennes.

    Pour le reste, nous sommes content d'avoir eu de tes nouvelles avec ce départ. Nous ne pouvons rien promettre, mais peut-être que nous viendrons à Mende, oui, un de ses jours. Nous t'avons promis de t'amener à Falmignoul une fois.

    Que le Très-haut te garde,

    Enzo,
    Seigneur de Falmignoul
    Grand Escuyer du Prince de Dinant.


    [Sceau jaune en construction]

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JD blessé à l'épaule, immobilisé pour un mois. Je poste comme je peux.
Ella, incarné par Enzo


    La jeune rousse avait foulé ce matin même les terres de Mende et du Tournel. Ella venait de retrouvé sa chambre alors que déjà sur l’horizon se profilait un nouveau départ. Ordre avait été donné de ne défaire les malles que pour mieux les refaire. La coque de noix géante était déjà en construction et d’ici quelques jours la maison d’Euphor reprendrait les routes et les flots pour un voyage sans précédent. Si Actarius offrait un visage ravi à cette idée, la Fleur, elle, se faisait plus mitigée à l’idée de repartir si vite, pour de longue journée de solitude sur le pont d’un bateau.

    Désignant un coin de sa chambre, la Coquelicot regarda le garde déposer ses affaires et s’empara de sa sacoche. Parmi les quelques trésors, une lettre. Seul et unique, à l’auteur surprenant. Enzo était sans doute la personne dont elle avait le moins espéré de lettre, convaincue qu’il ne l’appréciait pas. Et pourtant… Il avait été le seul jusqu’à maintenant. C’est sans doute pour cela qu’après avoir ruminer ses écrits pendant plusieurs jours, qu’Ella décida d’y apporter réponse.


Citation:


    Enzo,

    Pourquoi dis-tu « Nous » ? Gabrielle a écrit avec toi ? Pourquoi elle n’a pas signé alors ? Vous allez bien ? Après plusieurs jours, à Alais ou je me suis ennuyée à mourir… - J’étais seule parce que les autres ils sont parti sans moi ! - je viens tout juste de rentrer à Mende et au Tournel. Sa Seigneurie Actarius est venu me chercher et nous avons voyagé rien que tous les deux. C’était bien. Enfin moi j’ai bien aimé, lui je ne sais pas trop. Il parle pas beaucoup, et ce n’est pas mon vrai papa alors je ne peux pas trop lui parler non plus, tu vois ? Ça m’embête un peu parfois d’ailleurs, mais je l’aime quand même trop fort alors ce n’est pas trop grave.

    Et pour ta gouverne - j’ai appris le mot y a pas longtemps je le trouve chouette - je ne mets pas mon nez - qui n’est pas curieux ! Car un nez ça n’a pas d’émotions d’abord ! - dans les affaires des gens moi. Ce n’est pas de ma faute si tout le monde il me dit tout ! Quand j’étais en taverne à Montpellier, les personnes, elles me disaient leurs vies et ce n’était pas de ma faute à moi si je devais les écouter ! Alors ce n’est pas la peine de me gronder d’abord ! Et puisque c’est comme ça je ne te dirai pas pourquoi je garde ton pardon dans mon sac. Nah ! En plus je dois retourner défaire et refaire mes valises, on va repartir avec Sa Seigneurie Actarius sur sa cataracte de guerre. C’est un très gros bateau, pour aller très très loin.









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image originale: Polina Jakovleva ou Smokepaint
Enzo
Toujours à Montpellier, le jeune homme était dans son bureau, farfouillant dans son courrier pour voir ce qui était important, et ce qui ne l'était pas. Si la lettre d'Ella n'était en soi pas très importante, reste néanmoins que le jeune homme prit la décision de la lire. Souriant à la lecture, il prit finalement la plume à la suite, délaissant le tri du reste du courrier pour plus tard. De toute manière, la plupart était inintéressantes et sans importances.

Citation:


À toi, Ella
De nous, Enzo, Seigneur de Falmignoul


    Adissiatz,

    Ella. Ella. Ella.
    Nous écrivons que les Roy parlent parfois. Tu ne connais pas le « Nous royal » ? Nous écrivons juste comme ça. Toujours. Depuis que nous sommes enfants, et ce pour toute les lettres officiels, ou presque. Nostre précepteur disait que c’était pour ne pas ressentir les choses. Mettre de la distance et donner un ton neutre et glacial aux lettres. Peut-être que c’est vrai. Peut-être que non. Tout du moins, nous écrivons ainsi, et c’est tout. Parfois le « Je » s’installe. Plus rarement. Donc non, pour répondre à ta question, Gabrielle n’écrivait pas avec nous. D’ailleurs, nous croyons qu’elle ne sait même pas que nous avons reçu une lettre de toi. Et que nous y avons répondu.

    Pour nostre part, nous allons bien. Gabrielle aussi, nous le pensons. Elle ne porte plus les corsets qui retenaient son ventre. Nous la trouvons bien faites, notre femme quand même. Même avec ce petit – trop peut-être – qui pointe un peu et qu’elle n’aime pas. Mais passons. Alais est ainsi toujours aussi morne. Ça ne nous étonne pas. Il parait que Lodève est aussi très ennuyante et que rien n’a changé dans ce coin du Languedoc. Nous sommes presque heureux de ne pas avoir intégrer l’armée d’Alandrisse. Presque. Enfin… D’ailleurs, des nouvelles. Nous avons quitté l’OST. Plus d’uniforme et de garde obligatoire. Ça n’est pas très important comme nouvelle, mais c’est bien tout ce que nous avons à te donner. On va sur les remparts. On se repose. On va sur les remparts. On se repose. Et ainsi de suite. C'est toutefois fini maintenant. Et même si ça amène l'ennui, au moins nous n'avons plus à faire à ses incompétents.

    Arrivé à Mende donc ? Bien. Sais-tu combien de temps vous allez y rester avec Actarius ? Parce que nous sommes au courant que vous repartez tous, mais quand ? Avec Gabrielle, nous avons pensé prendre quelques jours de repos pour aller te voir à Mende. Toi et Louis. Avant ton grand départ en bateau. Toutefois, il faudrait savoir si c’est pour bientôt, que nous nous puissions arriver à temps. N’est-ce pas ? Comment cela se passe t-il à Mende ? Actarius est-il plus présent ? Vas-tu nous expliquer pourquoi tu gardes toujours ce mot ? Enfin, peu importe. Le Languedoc change. Et peut-être pas au mieux. Gabrielle et moi ne pensons pas faire lever l’ancre de sitôt, ceci dit. En espérant pouvoir te voir avant que tu ne partes…

    N’oublie pas de répéter un confiteor tout les soirs.
    De ne pas escalader les jambes de tout les hommes.
    Et surtout, évite de grimacer à tout va.
    C’est mal.

    Allez, nous avons autre chose à faire.

    Que le Très-haut te garde,

    Enzo,
    Seigneur de Falmignoul
    Grand Escuyer du Prince de Dinant
    Grand Maitre de l’Artillerie de Dinant


    P-S : C'est une caraque de guerre. Pas une cataracte.

    [Sceau jaune en construction]


Enzo scella ensuite le tout, le donnant à un coursier, puis reprit le tri de son courrier. Si la réponse lui arrivait assez rapidement, peut-être que Gabrielle et lui auraient-ils le temps d'aller sur Mende avant le départ de sa Seigneurie et sa protégé...
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JD blessé à l'épaule, immobilisé pour un mois. Je poste comme je peux.
Luisa.von.frayner
Au couvent, les pigeons n'étaient pas du genre express. Plutôt de celui à se ramasser la porte dans le bec et à s'entasser, aussi assommés que stupides, sur le parvis. Et dans le cas où ils passaient la barrière des curieuses mains moniales, il y avait fort à parier qu'une partie de la lettre aurait subitement disparue une fois remise entre les mains de la destinataire. Luisa avait donc bien précisé dans tous les coins que pour l'attendre, c'est au manoir des von Frayner qu'il fallait écrire, à ses parents.
Elle répondrait peut-être avec plusieurs jours de retard, mais au moins, elle aurait la lettre.
Et cette semaine, justement, Luisa s'était éclipsée des mains des religieuses pour passer une journée en compagnie de ses parents. Elle avait profité de son passage au manoir Saint-Augustin pour choper son Rosifiage et les deux lettres que ses parents lui avaient gardées. Elle les lirait une fois de retour au couvent ; ce n'était pas le temps à perdre qu'il manquait, là-bas - quel ennui !

Et c'est à peine de retour entre les jeunes femmes muettes et les moniales que Luisa s'était précipitée sur son lit pour ouvrir sa lecture.
Première lettre, scellée le plus simplement du monde. Premier coup d’œil en bas pour attraper du regard la signature : Yiralyon. Un sourire et une étincelle dans l’œil avant de serrer la lettre contre son cœur. Il avait pensé à lui écrire, et rien ne pouvait lui faire plus plaisir à cet instant. La lettre était simple, mais efficace.
Seconde lettre, arborant un scel bien plus parlant. Luisa avait eu l'occasion de le voir déjà à plusieurs reprises, et cela ne faisait aucun doute : il était celui d'Ella. Redoublant de sourire, la jeune von Frayner s'empressa d'ouvrir la lettre et de la parcourir du regard.

Malade ? La croyait-on toujours malade ? Certainement avait-elle mal compris. Elle s'en allait ! Oui, il fallait qu'elle lui annonce cela aussi. Et elle mentionnait Kaëlig...La décision ne fut pas longue à prendre. Quelques secondes suffirent à ce que Luisa ait en main vélin vierge et plume encrée, prête à rédiger sa réponse.


Citation:

    À Ella,
    De son amie de Montpellier



      Bonjorn,

      En fait, je suis pas retombée malade une deuxième fois. Je suis dans le couvent, avec les tas de moniales qui sont très ennuyantes et ennuyeuses. J'apprends à broder et puis tout ça. Je me réjouis de sortir, c'est toujours la même chose, les filles sont pas mes amies, et toi et les autres, vous me manquez.
      Il faut absolument que je te revois, Ella ! Mes parents m'ont annoncé que avec eux et avec Lorenz, on va partir jeudi pour rentrer dans la Lorraine. Je suis contente, parce que tu sais comme que j'aime la Lorraine, mais je suis triste aussi de plus te voir, avec les autres.
      Kaëlig, je sais pas où il est. Je crois qu'il est encore pas rentré, et j'ai peur qu'il reçoit pas ma lettre où je dis que je pars.
      J'aimerais te confier une mission, parce que tu es mon amie et que j'ai confiance en toi. J'aimerais, si Kaëlig il me répond pas, ou qu'il reçoit pas ma lettre, que tu lui dis qu'il va rester mon chevalier pour toute la vie et que je vais attendre qu'il m'écrit et qu'il vienne me chercher pour qu'on se marie. Tu pourrais faire ça ?

      Tu me manques très fort, j'espère que ça va au Tournel, et que tu t'amuses bien.

      Je te fais aussi des bisous, même si tu es pas malade.


    Luisa

    PS : J'ai oublié c'est quoi la question pour Enzo...



Cui cui cui, du couvent au Tournel.
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Ella_coquelicot
Citation:



    A Enzo et Gabrielle.
    De Moi.




    Je vous écris en même temps vu que vous êtes des amoureux. Je suis désolée de ne pas avoir pu écrire avant, mais avec tous les voyages en Rouergue, puis en Bourbonnais, puis à Montpellier, puis le bateau, j’avais égarée mes vélins dans le fond de ma malle et puis ensuite Jean Claude il a été porté un courrier à Charmant pendant longtemps. Mais voilà maintenant je peux vous écrire rien qu’à vous.

    Je suis contente qu’Enzo il soit plus dans l’armée, parce que comme ça tu ne seras pas abimé - j’ai vu Actarius sans chemise, il a deux grandes cicatrices de la guerre, c’est pas beau - et le petit bébé il aura un papa. C’est très important ça ! Dans ta dernière lettre, Enzo, tu me demandais si on pouvait se voir et si Actarius était plus présent. D’abord, je suis désolée de ne pas avoir pu te dire au revoir parce que tu étais plus à Montpellier. Et ensuite, avec Actarius on est très fâché à cause de plein de chose. Déjà parce que on est parti dans le Bourguignon sur le bateau. J’avais déjà dut dire au revoir à mes amis de Mendes et là j’ai dut dire au revoir à ceux de Montpellier, ça me rend très triste. Les gens ils vont m’oublier et plus personne il me parlera plus tard. Ensuite parce que la Glacé elle vient toujours avec nous et je suis obligé de l’aimer alors que elle, non. Actarius il m’a grondé fort à cause de ça et quand j’essaye de lui expliquer ce que je pense, il m’écoute pas et il cri. Même qu’il a dit plein de choses méchantes sur moi. Que je suis capricieuse, que je dois me taire tous le temps, qu’il veut plus que je sois sa protégée, et que quand on sera dans la Bourgogne, je devrai partir loin et rentrer toute seule à pied. Je suis triste et malheureuse depuis. Je reste enfermée dans ma cabine - c’est une grosse boite ou on dort - et j’ai décidé d’arrêter de manger!

    Sinon pour vous parler du voyage, on a passé dans les îles du BalaisArt, puis on a vu un peu d’Afrique, un peu d’Ibiza, on a suivi les côtes de l’Espagne pour voir Messire Gilles Braltar (moi je l’ai pas vu) et maintenant on longe les côtes lu-si-ta-nienne. Là on est dans l’Océan Atlantique et même que y a des Kraken dedans. Je l’ai appris hier. C’est des monstres mangeurs de bateau. Quand ils ont faim, ils remontent près de la surface et ils prennent le bateau dans leur bras et « plouf » dans le fond de la mer pour nous manger. Si je meurs ça va être à cause d’eux, ou parce qu’Actarius il m’aura jeté dans l’eau…

    Voilà, j’ai tout dis. Est-ce que vous ça va bien ? Tu as grossi Gabrielle ? Si c’est oui, je suis quand même sûr que tu es magnifique ! Et Enzo, est ce que tu fais toujours du vent ? Tu as marié Isleen et Audoin finalement ? Je veux tout savoir ce que je rate à cause de ce voyage nul ! Dites-moi vite.





    PS : Vous pouvez bien nourrir Jean Claude s’il vous plait ? Parce que le voyage ça le fatigue tout beaucoup !
Gabrielle_montbray
Citation:
A toi, Ella
De moi, Gabrielle


Ella,

Le hasard fait parfois bien les choses, j’étais en train de t’écrire quand j’ai reçu ta lettre.
Du coup, je l’ai mise au feu et j’en recommence une nouvelle.

Ca me fait très plaisir d’avoir de tes nouvelles. Vraiment très plaisir.
Oui, Enzo est rentrée de l’armée. Mais tu sais, lui aussi il a des cicatrices, deux comme Actarius, et une brûlure qui date de l’incendie de la cathédrale. Mais moi, je trouve ça beau. Enfin, pas les cicatrices en soi, mais je ne trouve pas que ça enlaidisse Enzo. De toute façon, c’est bien connu, c’est lui le plus beau. En écrivant ça je t’imagine en train de ronchonner en disant que c’est pas vrai et que Charmant ou je ne sais trop qui est plus beau, et qu’en plus Enzo c’est un vieux et qu’il fait du vent.
Ca me manque de ne plus te voir bouder dans ton coin.

Je ne crois pas qu’Actarius va te jeter à la rue à peine arrivée en Bourgogne, il t’aime tu sais et c’est bien le plus important. Enfin c’est ce qu’on dit. Moi je pense tout de même que l’amour ne suffit pas toujours et que c’est un peu plus compliqué que ça. Je ne sais pas bien quoi te dire à ce sujet. Actarius est un homme, il n’y connaît rien en donzelle de ton âge, et probablement qu’il n’y connaît rien en femme. Il aime Montjoie à ce que je crois comprendre dans ta lettre et il t’aime toi, et il est partagé entre vous deux. Je ne crois pas que tu sois obligée d’aimer Montjoie. Mais oui, tu dois l’accepter. Elle est importante pour Actarius. Elle compte dans sa vie. Mais je sais à quel point ça peut-être difficile. Pour garder Enzo, j’ai accepté beaucoup de gens… de choses. Trop probablement. Mais je l’aime, alors j’accepte.

Sors de ta cabine et mange. Tu es jeune, la vie est devant toi, le monde est grand et il t’attend.
Tu me manques et j’aimerais bien te revoir. En bonne santé de préférence. Tu n’étais déjà pas bien épaisse, tu vas finir aussi fine qu’un parchemin et ça ne plait pas aux garçons ça. Faut de quoi remplir tes robes de princesse.

Tu as bien de la chance de faire un si grand voyage et de voir autant de choses. Pour les Krakens, si tu en vois un, dessine-le et envoie-moi le dessin que je vois un peu à quoi ça ressemble. Et ne t’inquiète pas trop pour eux, Montjoie fait peur à tout le monde, même aux monstres marins (évite de dire à Actarius que j’ai écrit ça).

Oui, j’ai grossi, un peu. Trop je trouve. Je peine à fermer mes braies. Enzo est ravi du coup, je suis obligée de porter des jupons presque tout le temps. Je ne sais pas bien si je suis magnifique mais ces derniers temps, les hommes que je croise en taverne ont tendance à me trouver « jeune », « belle », « d’une rare beauté » et j’en passe. Cette nuit, un homme m’a même fait une déclaration d’amour. Je ne peux pas le dire à Enzo, alors je te le dis à toi, mais c’est un secret. C’est étrange que ce soit un inconnu qui me dise qu’il m’aime d’un « amour immense et pur » alors que lui… Enfin tu sais comme il est.

Et non, Audoin et Isleen ne se sont pas mariés. Enzo a abandonné l’idée. Mais je crois qu’ils se rapprochent quand-même. Audoin fait des cadeaux à Isleen, il est même arrivé en taverne avec une fleur pour elle…
Et oui, Enzo soupire toujours. Et il hausse les épaules.
Mais en ce moment, je crois qu’il est un peu triste. A cause d’un homme. Un homme que j’ai connu avant, il y a longtemps, quand j’avais ton âge. C’est un marin anglois. Il m’a retrouvé et Enzo a peur que je reparte avec lui.
Moi je vais bien, mêmesi je suis un peu fatiguée. Le retour de l’anglois, le bébé, et les élections aussi. Je me suis présentée à la mairie.
Je me sens un peu triste aussi parfois.

Je ne t’oublie pas,



Post scriptum : Jean-Claude a pris du gras, je te le renvoie, mais pour plus de sécurité, j'envoie la lettre par mouette, ça fera de la compagnie à ton piegon.

_________________
Ella_coquelicot
Citation:



    Ma Gabrielle,


    C’est drôle, Charmant a commencé sa lettre comme toi… Il m’écrivait quand je lui ai écrit. J'ai donc bien reçu ta lettre. Merci beaucoup pour la mouette, elle a bien fait son travail. Je l’ai appelé Braltar, comme le monsieur du voyage que je n’ai pas vu. Je crois que Jean-Claude et elle ne sont pas très amis mais bon ce n’est pas trop grave, tant pis pour eux. J'ai plein de chose à te dire et je suis malheureuse que tu ne sois pas avec moi parce que tu me manques très fort plus que tout.

    Nous sommes à Orléans avec la cataracte. On doit descendre du bateau demain pour marcher sur des chevaux jusque dans le bourguignon, mais je ne me sens pas bien. Parce que j'ai été très malade les dix derniers jours et qu’en plus je suis toujours fâché avec Actarius car il m'a écrit une lettre ce matin. Dedans, il me gronde de nouveau pour Ingeburge et parce que les gens ont dit du mal de lui pendant qu'il était chef. Et à la fin, il dit qu'il veut que j’aille à Paris avec lui pour acheter des robes (pour moi les robes hein, pas pour lui) et m'adopter. Je suis fatiguée et je ne sais même pas si je dois être contente ou pas. Je n’arrive pas à savoir ce que je pense. Pourquoi il voudrait m’adopter et m’acheter des robes alors qu’il ne m’aime pas et qu’il ne veut pas que je parle.

    Je suis perdue et très triste Gabrielle. J’ai mal dans le cœur... C'est tout.






    Tiens, c’est ça un Kraken. Ça fait peur hein ? Heureusement qu’on en a pas vu. Je crois que ce que tu as dit c’est vrai ! Ils ont eu peur… et du coup, ils me font moins peur à moi, parce qu'on est pareil. Bon sinon, ça sert à rien de manger car j’ai décidé de ne plus aimer les garçons, parce qu’ils sont tous trop nul ! Donc je peux être maigrichonne si je veux et porter des robes moches, et pas me peigner si je veux c'est tant pis. J'ai plus envie d'aimer des gens qui me font mal, c'est du temps perdu, je serai plus jamais amoureuse de personne. De toute façon moi y a aucun garçon qui me dit que je suis jeune, belle et d'une rare beauté alors autant pas que je fasse pas d'effort!

    Voilà, je crois que j'ai tout dit ou presque. J'espère que tu vas gagner à la mairie parce que je sais que c'est toi la mieux du monde et que Montpellier sera beau si c'est toi la chef. Repose toi beaucoup, beaucoup et ne part pas loin avec le monsieur parce que sinon je ne te verrai plus à mon retour et j'aurai plus qu'à être morte de chagrin. Pour Enzo faut pas que tu te fasses trop de mourront, je crois que soupirer et sourire c'est un peu pareil pour lui...

    Je te fais pleeeeiiiiiins de bisous.
    Je t'aime mille fois, je t'aime plus que le pain et les petits pois.





    PS: Je suis contente que tu sois une grosse en jupe parce que c'est bon pour le bébé!

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