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[RP] Couché cheval !!!

Lacoquelicot


    Dans un champ à l’écart des joutes une jeune fille tentait désespérément de progresser…

    Voilà désormais trois jours que les joutes du Tournel avaient envahie les prairies verdoyantes de la vicomté. Ella s’était d’abord réjouit des multiples rencontres qui lui serait donné de faire. Des rois, des princes, des ducs, des comtes… Tant de titré qui allaient vivre avec elle pendant un cours instant, cela n’avait pas manqué de la faire rêver. Les moindres détails des festivités avaient été idéalisés par la môme durant de nombreuses semaines. Et la demande d’Actarius d’accueillir avec lui - et personne d’autres - les invités de marque avait fait naître un sourire sur sa frimousse encore ronde qui mit un long moment à disparaître. Ce jour-là avait sans doute été le plus heureux de sa courte vie... Mais malheureusement, la rousse enfant avait, depuis, peu à peu déchantée. La foule d’abord pleine de promesse était devenue dense et envahissante, les nouvelles connaissances promises étaient resté inconnues, et le mentor avait finalement eu peu de temps à lui consacrer une fois l’accueil des invités effectué. Maintenant que le Comte du Languedoc s’était vu éliminé de la lice - et elle de la course - Ella ne trouvait guère plus d’intérêt aux festivités si prestigieuses de la Saint-Privat. La damoiselle se contentait d’être là où on la demandait, de sourire quand il fallait. D’être polie tout simplement. Mais au fond, le cœur n’y était plus.

    L’attention de la jeune fille s’était donc remit rapidement à vagabonder aux idées saugrenues qui égayaient d’ordinaire son quotidien. Et au programme aujourd’hui, une peur à vaincre, un handicap à terrasser. Rien de plus, rien de moins. Les chevaux! Monstres soufflants de ses pires cauchemars, les équidés lui pourrissaient invariablement l’existence pour la simple et bonne raison qu’elle ne les avait encore jamais dompté. Et pourtant, l’envie y était. Monter seule, comme une grande. Ou comme un grand, avec une jambe de chaque côté s’il le fallait. Peu lui importait tant qu’elle pouvait se tenir assise sans aide sur ces maudits quadrupèdes ! S’il y avait bien un trait de caractère que l’on ne pouvait nier chez la Fleur c’était son envie d’apprendre et de progresser. Si certain se contentait parfaitement de ce qu’ils avaient, ce n’était pas le cas d’Ella. Et sa lourde défaite à la course, matin même, avait fini de la convaincre de remédier à son problème d’équitation. C’est ainsi qu’avec la complicité de Clarence, palefrenier du domaine, la maigre rouquine s’était vu confiée un jeune cheval. Le garçon d’écurie avait sellé la bête à la robe alezane, en lui prodiguant de précieux conseils, dont celui de commencer par une balade à bout de rênes histoire de faire connaissance. La crainte aidant, la môme avait trouvé cela plutôt judicieux. Et c’est avec un sourire d’encouragement qu’il lui avait confié les lanières de cuir pour aller dégourdir les pattes de sa future monture dans un pâturage le long de la route de Saint-Julien.

    Le pré était l’un des rares qui n’avait pas été fauché à l’occasion des joutes si bien que l’herbe lui arrivait à mi-mollet. Vêtue de ses braies noires et d’une chemise de lin aussi blanche que sa peau, la morveuse entrepris de faire faire à son nouveau compagnon le tour de la prairie. Regardant à droite, puis à gauche, la jeune fille afin de s'assurer de ne pas être surprise, la jeunette se mit à parler tout bas au quadrupède. Ella était ainsi, lorsqu’elle n’était pas à l’aise, il fallait qu'elle parle...


    Tu sais faut que je te trouve un nom. C’est Clarence qui me l’a demandé.

    Le regard d’émeraude se posa sur l’œil du canasson, pour voir ce qu’il en pensait. Aucune réaction. Ella se mit donc à énumérer les prénoms qui lui venait en tête guettant un battement de paupière, un coup de queue, - ou mieux - un hochement de tête. Mais rien ne vient, si ce n’est un lourd silence entre les deux promeneurs. Alors que la Coquelicot marchait le nez en l’air tout accaparé à sa réflexion sur les prénoms de chevaux célèbre, la bestiole stoppa nette au milieu du champ en tirant sur les rênes d’un coup sec pour plonger la tête dans une touffe d’herbe. Marmonnant un gros mot, la fillette patienta quelques instants, le temps que la finisse son déjeuner. Il avait sans doute faim et elle le comprenait parfaitement. Elle aussi avait la dalle. Mais au bout de quelques minutes, le voyant si peu décidé à reprendre le cour de leur promenade - l’herbe devait être délicieuse - la demoiselle tira doucement sur la longe afin de lui faire relever les naseaux. Pour seule réponse, un sabot se planta fermement au sol, signe d’un certain mécontentement. Ne se décourageant point malgré tout, Ella renouvela l’opération une certaine appréhension. Si elle rentrait aux écuries sans l’étalon, elle était bonne pour se faire sonner les cloches pour tous les membres de l'écurie et Actarius en prime. La riposte du baudet fut immédiate, ce dernier tourna vivement la tête, l’entrainant avec lui vers une autre touffes d’herbe.

    Saletée de bourrique ! Je sais comment t’appeler maintenant ! Neyco !

    En l’honneur de l’archidiacre de Bourges, que la jeune fille tenait pour responsable de son non-baptême! La demoiselle, les rênes toujours au creux de la paume, posa ses mains sur ses hanche encore invisible et toisa l’animal d’un regard sombre pour tenter de l’impressionner. Il fallait absolument qu’il lui obéisse si elle voulait rester dans les bonnes grâces de l’Euphor, et pour cela, il n’y avait qu’une solution. Les sinoples de la môme se posèrent sur l’étrier qui pendouillait négligemment sur le flanc de l’animal.

    Bouge pas, hein !

    S’approchant doucement, Ella tenta de se remémorer comment faisait son mentor quand il voulait monter. Ca n’avait jamais eu l’air difficile quand le Vicomte le faisait. Le pied dans l’étrier « et hop ! » Il était dessus en un clin d’œil. Posant un dernier regard sur la tête de la bestiole, la jeune fille s’empara de l’étrier - réglé bien trop haut - pour y glisser son délicat peton à l’intérieur. Ce qu’elle n’avait absolument pas anticipé, c’était la suite des évènements. Le fameux « et Hop ! ». Ella se retrouva donc planté au milieu d’un champ, le pied coincé dans l’étrier d’un cheval brouteur d’herbe sans savoir quoi faire…

    Bouge surtout pas !

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Image: Jenifer Anderson - Texte: La rue Kétanou
Alcalnn
    [Entre les deuxièmes et troisièmes tours…]

    La fureur du public avait beau ne plus paraître sous ses yeux, il n’en demeurait pas moins que le bruit et l’ivresse de la foule emplissait les oreilles de chacun à en devenir lassant. Las après sa dernière victoire, le duc de Mortain ramenait son destrier à Sent-Julian en compagnie des gens de son hôtel. Les nombreuses allées et venues avaient transformées les verts prairies du tournel en terrains plutôt secs et poussiéreux en ce mois d’aoust. Il avait défait son harnois de plate et empaqueté soigneusement le tout dans des chiffons graisseux. L’ensemble déposé dans une malle qu’une mule transportait cheminait avec les siens en direction de la tranquillité du village et de leur logement en dur. Là, il aurait plaisir à trouver un bon baquet d’eau tiède, car la chaleur était accablante. Son corps d’homme à l’automne de sa vie trouverait un grand plaisir et il savourait d’avance ce moment de détente.

    Son pourpoint armant, tout en soirie et en dorure, tant vêtement de guerre que d’apparat était déboutonné et laissait voir une chemise en soie blanche couverte de poussière et de sueur. Il était loin de l’aspect du jouvenceau sentant bon la fleur fraiche et guindé dans son gippon à col haut. Sa filha était probablement encore fourrée avec Albine ou d’autres jeunes femmes de son rang, à regarder passer les tournoyeurs, à moins qu’elle ne soit allé voir comment les Gaudemar s’en sortaient. Elle le soutenait avec un vif plaisir et cela lui allait droit au cœur. Ses fils disparus, elle était la dernière chose qui lui était chère encore de ce monde et bientôt il allait la voir s’en aller vers les terres de son époux.

    Le Chat n’était pas d’un naturel taciturne ni déprimé. Pour autant il n’était plus l’homme jovial de sa jeunesse. Non point aigri mais las de beaucoup de choses. La patience était bien le seul trait qu’il n’avait pas acquis des félins et plus les printemps défilaient, plus cela se vérifiait. Pourtant, autour de lui, on ne le lui faisait pas remarquer. Peut-être était-ce la solitude de sa condition de chef de famille, puissant seigneur foncier et homme de guerre auréolé d’un prestige inégalé de son vivant. La guerre et tout ce qui avait attrait provoquait encore chez lui une once de désir et de vivacité. Ce n’était pas qu’il délaissait ses devoirs féodaux, mais l’excitation du danger lui donnait la sensation d’être en vie. Et si il fallait mourir en courant lance sus et bien cela lui convenait d’autant mieux.

    Parfois, il se rêvait à écrire un livre de raison, pour un éventuel petit fils, qui apprendrait ainsi à connaître son aïeul que probablement il n’aurait pas le temps de rencontrer. Il lirait ainsi moult raisons et sages conseils que donneraient une génération à l’autre, tout en la mettant en garde à ne point oublier le présent qui en toute chose dicte la conduite des gens. Faire du passé un code rigide du futur n’était bien évidement pas son intention.

    C’est ainsi plongé dans ses pensées, de plus en plus fréquemment tournées vers ce genre de vagabondages, qu’il portait son regard vers le paysage encaissé quand soudain, son champ de vision fut happé par une image insolite, voire dirait-on, cocasse. Une damisela, sans escorte, un pied fourré dans un étrier, les deux mains gardant l’équilibre et un cheval placide qui s’il bougeait, transformerait l’équilibriste en amuseuse de foire. Ou bien en blessée à soigner en sus de ceux qui avaient l’imprudence de jouter sans préparation, à savoir une certaine fille de Chauve-Souris. Distinguant finalement le visage de la jeune fille, il se rendit compte qu’il l’avait déjà croisée. Sa mémoire des noms n’étant pas légendaire, il chercha en vain à y accoler une correspondance heureuse.

    Soupirant de sa défaillance, il se tourna vers ses gens et leur dit :


    -Ban a lo oustau sen mi. Jo troberay sol mi camin.

    Avec leurs livrées marine et sable, ils se courbèrent face à leur seigneur et s’en furent sans paraître affectés le moins du monde alors que leur maître s’avançait à pas doux sur la prairie. S’il agissait avec trop de hâte, l’animal pouvait faire alors un écart et provoquer une chute. Si au contraire il tardait trop, la jeune fille pouvait alors énerver l’animal. C’est donc avec précaution qu’il se mouvait, tentant de ne pas surprendre l’animal. Arrivé suffisamment proche de la damisela, il lui lança d’une voix calme et posée :

    -Damisela, essayez de vous détendre, je vais vous sortir de ce mauvais pas. Sans jeux de mots bien entendu…

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Lacoquelicot


    Fichue bottes !

    Toute cette situation était de leur faute après tout. Ella, qui avait travaillé tout un mois au près des mineurs pour se les offrir, se trouvait désormais mise à mal à cause de ses maudites chausses de cuir. La sangle du fermoir semblait s’être coincé dans l’anse de métal et son manque de souplesse l’empêchait de s’en libérer. Les émeraudes plantés fermement dans l’étrier récalcitrant, la jeunette tentait de s’extirper de sa malheureuse situation quand dans son dos, des bruits de pas bruissèrent sur le sol presque délicatement. Là ou n’importe qui aurait vu une main secourable, la Fleur y voyait le potentiel témoin d’un grand moment de solitude et craignait presque de se retourner pour en connaitre l’identité. Elle imaginait déjà Arthur, Lorenz ou Franc la regardant d’un air moqueur en se retenant de rire aux éclats. Ils savaient monter eux ! Ils avaient ça dans le sang.


    Damisela, essayez de vous détendre, je vais vous sortir de ce mauvais pas.

    Le mauvais jeu de mot n’eut aucun effet sur la jeune rousse qui était bien trop préoccupée à ne pas choir en présence du spectateur. Ayant compris qu’il lui fallait rester calme, la Coquelicot tourna du chef vers son sauveur à la voix bien trop grave pour être l’un des jouvenceaux précités. La jambe toujours coincé dans une position fort peu convenable, Ella découvrit la carrure imposante de celui qu’elle avait d’abord prit pour le Roy de France, mais qui finalement régnait sur un non-moins charmant caillou posé entre Bretagne et Normandie. Alcalnn Blackney était là. Avec une simplicité qui n’avait d’égale que son charisme. La fillette n’aurait su dire exactement pourquoi mais le duc de Mortain, à l’instar de son protecteur, avait ce petit quelque chose de rassurant, de paternel même. Une allure certaine. Une démarche. Et malgré qu’il soit un inconnu, Ella se sentait rassurée de le savoir présent pour voler à son secours. Mais alors même qu’elle allait bafouiller quelques mots - elle lui devait des excuses pour son indiscrétion lors de leur présentation - la foutue mule comme pour rappeler sa présence, fit un pas de côté, forçant l’apprentie cavalière à un petit bond fort peu gracieux pour conserver sa précieuse verticalité.

    Votre Grâce, je…

    Que dire ? Merci. Pardon. Au secours. Un peu de tout à la fois. Après quelques moulinet de bras fort peu élégant la demoiselle s’agrippa à l’arrière de la selle et tenta une vaine explication. Un sentiment étrange lui dictait que devant un duc il fallait tout tenter pour sauver les apparences, surtout s’il était l’ami de son Seigneur.

    … Je voulais apprendre à monter. J’ai perdu à la course ce matin, et…

    Le velours de ses joues devait déjà être pivoine. Elle le sentait et préféra quitter du regard son duc-sauveur pour se concentrer sur cette jambe bloqué en l’air. Ella était certaine que l’once de crédibilité qui lui restait s’était envolée à l’instant où il l’avait découverte ainsi au milieu de son champ.

    … Je suis désolée mon pied est coincé. …Quand Acta… Sa Seigneurie le fait,
    il arrive à monter tout seul dessus. Ça avait l’air facile et j’ai voulu… Mais…


    Stressée et mal à l’aise, la Rouge Gorge ne pouvait s’empêcher de piailler aux oreilles malheureuse du Chat, tandis qu’une main malhabile tentait de défaire le laçage trop serré du maléfique soulier. Les excuses quant-à-elles étaient venues d’elle-même, persuadées que sa simple présence importunait déjà le jouteur émérite. Puis se rendant subitement compte qu'elle parlait déjà trop, la môme se tut pour ne pas aggravé son cas et porta de nouveau un regard désespéré sur le Blackney.

    Pitié.


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Image: Jenifer Anderson - Texte: La rue Kétanou
Alcalnn
    Elle bafouillait, la pauvre, des borborygmes indistincts dans lesquels il comprit qu’elle était en position délicate et qu’une main secourable était la bienvenue. Le reste n’avait pas lieue d’être. Aussi, avec délicatesse, commença-t-il son approche bien en vue du palefroi, afin que ce dernier ne s’en inquiète pas, et saisit doucement les rênes. Il les mit à sa bouche pour les tenir bien serrés dans ses dents. Cela ne fut pas évident lorsqu’il tenta d’expliquer à la jeune fille, que le meilleur moyen était encore pour elle de sauter le pas et d’atteindre la selle, coincée ou pas dans la position :

    -Eff que fou pouffez fou sortir si je tiens le cheffal ?

    Visiblement, non. La situation méritait une prise en main –si l’on pouvait ainsi dire- immédiate et sans ménagement. C’était à la limite de la pudeur si d’aventure quelques bigots obscurantistes pointaient le bout de leurs chapelets et bréviaires. Il n’était pas non plus un impie ni comme ces jeunes qui affectionnaient les marques d’impiétés, voire d’offenses envers toutes choses sacrées. Qu’il sache, ils n’avaient pas connu, eux, les derniers voyages de Prusse, ni la Reconquista, ni même un voyage en Terre Sainte qui aurait pu justifier, comme lui, une certaine désaffection de la foi ! Bref, revenons-en aux faits, il était temps de passer aux choses sérieuses :

    -Donhà, il fa fous falloir monter tout de même ! Je fais fous y aider en vous pouffant de mes deux mains. Appuyez fous sur hacer pupa pieds prisonnier pour paffer la jambe par deffus la felle ! Je fais compter jusqu’à trois, et de là je fous hifferai !

    Avait-elle bien compris ce qu’il demandait ? Car une hésitation, un faux mouvement, voire une tentative de faire l’inverse de ce qu’il préconisait –si cela était anatomiquement possible- et ce serait la chute, ou du moins l’emballement, ou plutôt, l’agacement du cheval. Aussi se campa-t-il, toujours les rênes aux dents, derrière elle et posa ses deux mains, calleuses d’avoir de trop manier les armes, sur les hanches de la jeunes femme.

    -Fous êtes prêtes ? A la fune ! A la feux ! et à la frois !

    A léa, j'ai jeté ma veste!

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Lacoquelicot


    Les yeux verts de la jeune fille s’arrondirent lorsque le Duc porta les rênes à sa bouche. Pour sûr ce n’était pas une chose que l’on voyait tous les jours… Alcalnn était - contrairement aux quelques nobles déjà rencontré par le passé - loin de l’image hautaine et « ProutProut » que les grands de ce monde aimait à se parer en publique. Et cette vision eut pour effet d’adoucir quelques peu les angoisses de la demoiselle. Finalement un duc, était avant tout un homme. La chose est rassurante. Les lanières de cuir avaient cependant le désavantage de compliqué considérablement la communication entre la fillette et son sauveur.

    - Eff que fou pouffez fou sortir si je tiens le cheffal ?

    Est-ce que elle pouvait s’en sortir s’il tenait le cheval ? Le regard d’émeraude se reporte sur le pied. Non elle ne pourrait pas. Si elle avait pu se serait déjà fait et elle serait libre, loin de cette maudite carne qui commençait à lui faire mal à la cuisse. C’est alors que le normand tente de son mieux d’établir un plan d’action difficilement compréhensible par la fleur. Les sourcils froncés, les mains toujours cramponnées à la selle, la gamine se fait surprendre par deux mains sur ses hanches. Le contact est inconvenant et même s’il n’y a rien de malsain, le corps de la jeune fille se raidit quelques peu alors que le décompte commence. A la fune ! A la feux ! Et à la frois ! Son pied quitte le sol, et la rouge gorge s’envole pour atterrir au sommet du canasson.

    Hiiiiiiiiiiiiiiiiiii !!
    Un cri mi surpris, mi peur s’échappe malgré elle. Le cheval bouge.
    Je fais quoi ?!! Ça bouge !

    C’est haut un baudet pareil ! Et d’instinct le buste se couche sur l’encolure de la bestiole. Le pied n’est plus coincé, mais le vertige la prend légèrement. Plaqué contre le quadrupède, le nez dans la crinière, la gamine se plaque tout contre le cuir de l’animal. Le rebord de la selle lui blesse un peu le ventre, mais l’être vivant remue bien trop pour qu’elle ne se redresse tout de suite. Tournant sa tête vers son sauveur, un regard-panique se pose sur le visage du Blackney.

    Une inexpérience pareil doit sans doute amusé un cavalier chevronné tel que lui, non ?


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Image: Jenifer Anderson - Texte: La rue Kétanou
Alcalnn
    Il loua secrètement le Très Haut que personne ne fut là lorsqu’il apposa ses mains sur les rondeurs de la pucelle afin de la hisser. Quel scandale ! Quel déshonneur cela aurait pu lui apporter. Il s’imaginer mal expliquer à son ami qu’il n’avait pas eu le choix d’ainsi toucher sa protégée. Bref, passons. Elle était saine et sauve, son honneur intact et ses fesses sur la croupe de l’animal, que demande le peuple ? Il put desserrer la mâchoire et recracher les rênes dans sa main :

    -Tout va bien ! Dîtes vous que le cheval n’aime pas sentir sur son dos quelqu’un qui a peur, parce qu’il le ressent. Il croira qu’il y a du danger. Donc calmez-vous damisella !

    De son côté, il fit le tour afin de flatter la bestiole en lui caressant le museau et en lui susurrant des mots doux. Les animaux étaient comme des fem… euh des enfants, il fallait leur donner un sentiment de maitrise et de sécurité. M’enfin là, avec le corps frêle et tremblant penché sur son cou, le cheval devait se sentir nettement moins « sécurit » :

    -Redressez-vous, de grâce, damisella ! Vous n’allez pas vous endormir, si ? Il le faut sinon, il vous jettera à bas !

    Si la carotte ne marchait pas, peut-être que le bâton aura plus d’influence sur la posture de la néo-cavalière. Il n’était pourtant pas un cavalier émérite, le Chat. Il savait que nombre des gens de guerre qu’il avait pu côtoyer étaient si ce n’est mieux, au-moins aussi bons que lui ! Pas qu’il n’aimait pas les chevaux, mais pour lui, ils étaient aussi important qu’un harnois ou qu’un glaive. Ils faisaient partie de son quotidien sans pour autant qu’il déborde d’affection pour eux. Il appréciait certains, il ne voulait pas monter d’autres, cela s’arrêtait là.
    Peut-être que la jeune damisella, comme nombre de gens, était de ceux qui aimaient déraisonnablement au goût du Chat ces quadrupèdes ? Toujours était-il qu’on avait vu plus à l’aise en selle :


    -Vous allez-vous faire mal ! Vos coustilles vont exploser à force de vous coller ainsi à la bête ! Un petit effort ! A moins que vous ne souhaitiez descendre ?

    Un peu amusé, il fallait bien l’avouer, le duc de Mortain sentait sa fatigue de la passe s’envoler et à son âge, cela lui suffisait.

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Lacoquelicot


    Descendre ?! Certainement pas ! D’une, parce que vu les efforts que lui avait demandé l’ascension de l’équidé, Ella était bien décidée à en profiter pour apprendre à conduire la bestiole. Et de deux, vu la hauteur de ladite bestiole, il était sûr qu’elle se casserait au moins une jambe en voulant retrouver le sol. Et la jeune rousse n’était encore pas prête à abandonner l’un de ses tibias au beau milieu d’un champ. Alors quitte à souffrir autant en profiter un peu avant. Le nez toujours dans la crinière du cheval, la damoiselle ne quitte pas du regard le duc, qui dans sa grande bonté n’a pas l’audace de rire d’elle. Chose appréciable dans une si fâcheuse posture. Ayant recraché les lanières de cuir, le Blachney trouva rapidement les mots pour redresser la môme.

    - … Il le faut sinon, il vous jettera à bas !
    - Hein !


    L’idée d’essayer ne la tente absolument pas, c’est donc les cuisses bien serrées contre la selle que la Fleur se redressa doucement. Très doucement. Très très doucement. Se figeant à chaque mouvement du canasson pour être bien sûre qu’il ne lui offre pas un baptême de l’air gratuit. La manœuvre est périlleuse, et le souffle de la jeune fille à tendance à se couper régulièrement. Ella n’est absolument pas à l’aise sur la croupe de l’animal mais pourtant un brin de fierté commence à poindre entre les nœuds de ses entrailles. Elle est assise sur un cheval, seule. Pas cramponnée comme une andouille a l’un des gardes d’Actarius, non. La rousse progresse et bien que pour le commun des mortels ce ne soit rien, pour elle s’est beaucoup ! Les doigts agrippés fermement au pommeau de la selle, la gamine planta ses prunelles dans celle du duc de Mortain. Avant d’aller plus loin dans la conduite accompagnée du canasson, Ella s’était faite une promesse quelques jours plus tôt qu’elle tenait à honorer.

    Votre Grace Messire Alcalnn… Je…
    Le nez se baisse un instant avant de se relever vers le normand.
    Je voulais m’excuser pour l’autre jour. J’ai dit quelques choses qui ne fallait pas,
    Et je voulais ne pas vous blesser. Vraiment. Je parle trop vite, il parait…


    Nombreuses étaient les gaffes et les bévues causé par sa langue trop bavarde. Et assurément l’évocation du Blackney junior avait été la pire de toute. Ignorant tous de l’histoire, la demoiselle n’avait guère compris sa faute mais avait bien remarquée la peine sur le visage du Chat. Les excuses était nécessaire mais ne voulant pas non plus ravivé une douloureux dont elle n’apercevait pas les contours, la Fleur poursuivit d’un ton qu’elle espérait enjoué et motivé, mais qui trahissait plus la crainte qu'autre chose.

    Bon… Comment qu’ça se conduit ?

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Image: Jenifer Anderson - Texte: La rue Kétanou
Alcalnn
    On ne pouvait pas dire que cela sentait fort la confiance… Dans le genre rassuré, on faisait largement mieux. Peut-être qu’elle n’aimait pas les bêtes tout simplement ? Ou peut-être était-ce l’inverse ? Il avait connu des dames, jadis, qui se parfumaient tellement que les animaux s’enfuyaient à leur venue, les sentant à 50 pas à la ronde ! Ce n’était pourtant pas le cas de la jeune damisella. Si elle était la protégée d’Actarius, on ne pouvait pas dire que ce dernier avait décidé de faire d’elle une bachelette digne de ce nom. Baste, à quoi pensait-il ? Les femmes qui restent au foyer à s’occuper de la marmaille, c’était bon pour leurs pères ! Les temps avaient changés. En bien ou en mal ? Il serait bien sage, celui qui pourrait le dire. En tous les cas, Alcalnn lui, penchait tantôt pour l’un tantôt pour l’autre. On aurait dit un normand pure souche ! *pardon oncle Will, mère et jusqu’à la quinzième génération*. Bon, petit à petit, l’oisillon fini par se relever, très, très, très lentement. Pourtant, elle était montée la première fois qu’ils s’étaient rencontrés.

    -Dîtes, damisella, il me semble que vous teniez en selle la dernière fois que je vous ai vue. Comment ce fait-il que vous n’arriviez pas à réitérer l’exploit ?

    Non parce que le Rouge gorge, si elle se paye sa tête, ca va barder pour son céans, façon pas joli, joli. S’il y a bien une chose que le Duc n’aime pas, c’est qu’on tire un peu trop sur les moustaches ! Les moustaches, c’est sacré. Et là… ce fut le drame. Qu’allait-elle donc lui parler de cet ingrat ? Avait-elle monté un guet-apens, une embuscade, un traquenard, pour que lui, le plus puissant et fier de tous les greffiers d’occident, le matou que peu avaient pu caresser dans le sens du poil sans se faire griffer définitivement, tombe dedans comme un chatounet se fait piéger par la baballe ? Il sera dans son poing la bride de l’animal et se retint de donner une claque sur la fesse du canasson pour voir si pigeon vole. Maitre de lui, calme après la tempête, car le Chat, le vieux Chat, ne dépense pas son énergie pour si petite chose qu’est son insignifiant « problème » :

    -Effectivement, vous parlez trop vite. Et sans savoir. Excuses acceptées à condition que vous ne prononciez jamais plus son nom ou que vous y fassiez allusion. Il n’existe plus pour moi désormais, qu’une plaie béante en mon cœur et vous y fourrez vos jolis doigts délicats pour y touiller les miasmes.

    Plus clair que ça… Difficile à trouver. Elle trahi son malaise par une fausse joie feinte, mais dont Alcalnn lui sut gré. Ca donnait une possibilité de sortie du marasme dans lequel, il fallait avouer qu’elle était forte pour se mettre dans des situations délicates, elle s’était embourbée. Comment conduire un cheval ? Comme sa vie, avec prudence, conviction et souplesse :

    -C’est un animal. Intelligent ou pas, il sent quand vous avez peur. Donc soyez sûre que vous voulez le monter et aller là où vous voulez aller. Ensuite, pensez qu’il est vivant, qu’il a ses humeurs et montrez-vous compréhensive. Ne passez pas votre temps à le réprimander. Il connaît probablement mieux que vous où poser son sabot. Bref, faîtes lui confiance, mais c’est vous la conductrice.

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Lacoquelicot


    Ses excuses n’eurent pas l’effet escompté et la réponse fut brusque, tranchante, douloureuse. Si le sujet avait d’abord été une simple curiosité un peu maladroite, la réponse du Duc lors de leur première rencontre avait réveillé dans le cœur innocent quelques questionnements bien personnels. Ses parents à elle refusaient-ils, eux aussi, qu’on évoque son nom ? Le connaissaient-ils seulement ce nom ? N’était-elle pour eux qu’une douloureuse épine, une plaie béante ou une touilleuse de miasme ? Se souvenaient-ils simplement d’elle ? Etaient-ils en vie ? Si la Fleur avait pensé trouver des réponses au passé en la personne du Blackney, cela semblait fortement compromis désormais. C’est sans doute cela qui la vexa le plus… Le regard émeraude fuit, se perd dans l’horizon des champs, caresse les crêtes rocheuses du Tournel, tandis que le cœur saigne un peu.

    Oublions…


    J’avais un cavalier auquel me tenir… Dit-elle d’une voix plate.

    Rouge Gorge est blessée, choquée presque qu’on lui prête de mauvaise intention. Ce n’est pas son genre et dans son trouble, elle en oublierait presque la monture sur laquelle elle est juchée. L’esprit semble s’être évaporé lorsque le duc normand a troqué son habit de sympathie pour un costume bien plus hostile. Et même si, au fond d’elle, la gamine sait qu’elle a mérité la réflexion bien sentie, elle ne l’admet pas et cris à l’injustice dans les tréfonds de ses pensées. Pendant ce temps, à l’extérieur, dans ce pâturage baigné du soleil d’aout, le normand se saisit de la perche tendue plutôt pour poursuivre son cours improvisé.

      Ne pas avoir peur.
      Etre compréhensive.
      Ne pas - trop - le réprimander.
      Etre confiante.

    A l’écouter, tout cela semble si facile. Se tenir droit, le menton haut, un regard conquérant posé sur l’horizon. Actarius s’imprime sous les paupières à chaque battement de cils. Si elle veut savoir monter c’est pour lui. Pour qu’il soit fier d’elle. Pour être digne de son modèle. Alors faisant fi des dernières brusqueries du Gracieux, Ella se redresse et expire doucement. Ne pas avoir peur… La leçon est simple, l’application plus compliqué. Mais la gamine n’étant pas du genre à abdiquer facilement, une litanie se murmure entre les tempes rousses afin de se rassurer au mieux. Après tout, voilà quelques minutes que son fondement est posé sur la selle et rien de grave ne s’est encore passé. Ayons confiance !

    Un bref soupire s’échappe tandis que d’un geste machinale les cheveux sont attaché au creux de sa nuque. Ce n’est pas le moment de se refaire une beauté mais la demoiselle tient à reprendre le dessus sur sa peur et chez elle cela prend la forme d’un arrangement capillaire. Reflexe féminin sans doute. Les experts ne se l’expliquent toujours pas. Ceci fait, les mains d’albâtres s’emparent du cuir des lanières et les pieds se callent dans les étriers, tirent légèrement dessus pour voir si l’appuie est stable. Tout semble OK. Les mirettes reviennent sur le duc comme si rien ne s’était passé. La volonté fait des miracles, parfois.


    Un coup de talon maintenant ? Est ce vraiment raisonnable?

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Image: Jenifer Anderson - Texte: La rue Kétanou
Alcalnn
    Il chassait de ses pensées, comme Chersicrates chassa les Liburnes, l’image du fruit de ses entrailles, plein d’arrogance, pétri de suffisance, concupiscant, bref, dévoyé, démonique. Comment un jeune homme aussi charmant avait-il pu donner un adulte aussi détestable ? Qu’il ait humilié une bachellette alors qu’ils étaient fiancés n’avait pas suffi. Après tout, l’honneur de son père, de sa mère et de sa famille ne comptait pas. Il avait fallu qu’il y ajoute l’inceste ! Heureusement pas avec sa sœur, sinon le duc l’aurait étripé de ses propres mains. Mais avec une proche cousine, ou prétendue telle, qui était opportunément réapparue. Si au moins il avait saisi la chance que lui avait donné son père : Actarius, l’un des plus preux, des plus renommé prud’homme du royaume, avait accepté de le prendre à son service. Du peu qu’il en savait, le résultat en avait été décevant. Pis, le fils avait craché sur le père, ne comprenant pas son infinie mansuétude. Si au moins il avait eu la décence de disparaître comme son frère ainé, Hervald, sans qu’on sache vraiment s’il était mort ou vivant. Si au moins il avait compris qu’il était dans l’erreur et qu’aucune chose ne serait possible sans une amende honorable, un rachat, une sincère repentance ?

    Loin, loin de lui il poussa ces pensées, vers un horizon orageux, des tempêtes du golfe qui baigne les côtes de Bayonna… Il revint plus à l’est, plus au présent, où la jeune protégée de ce même Actarius boudait, en jeune damisella qu’elle était. C’était normal à son âge. Lorsqu’elle serait mère un jour, matriarche, peut-être repenserait-elle alors à cet homme croisé fugacement, mort à ce moment-là, qui luttait pour l’honneur, sacrifiant ce que d’aucuns n’auraient pas sacrifiés, parce que cela était monstrueux et contraire au bien… Elle avait donc un page lui tenant bride ? Le duc ne se souvenait plus si elle avait monté en Amazone ou si elle avait monté comme un homme. Toujours est-il qu’elle s’en sortait pas mal. Il était temps de donner quelques encouragements :


    -Vous vous en sortez bien damisela. Je ne dis pas que demain vous pourrez courir la course siennoise, mais du moins vous passer d’un palefrenier et vous balader à loisir.

    Elle s’enhardie. Elle voulait donner un coup de talon ? Heureusement qu’elle n’avait pas d’étriers ! Le duc secoua la tête négativement :


    -C’est un peu tôt damisela. Donnez plutôt un mouvement avec votre bassin et vos jambes, l’animal comprendra qu’il faut avancer. Mais laissez-moi le tenir à la main de peur qu’il ne s’élance.

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Lacoquelicot


    Rouge Gorge n’est pas un animal rancunier et sur la cime de sa monture, la jeune fille reste attentive malgré le flot de ses pensées qui se bouscule entre ses tempes. Le Duc parle, encourage et intrigue aussi en évoquant la course siennoise. Existe-t-il vraiment des gens assez fous, pour monter des chevaux et les faire courir ? Si le spectacle devait être impressionnant, il était certain que jamais la maigre rousse ne s’engagerait dans pareil entreprise. Ella n’a jamais eu le goût du danger.

    Qu’est-ce que la course siennoise, votre Grâce ?

    Sienne. Jamais on ne lui en a parlé auparavant. La seule image qui lui vient à l’esprit était une nuance d’ocre. La même teinte que le regard de son protecteur. Du coup, lorsqu’on évoque cette ville, la Fleur imagine un désert peuplé de colline douce et de sable chaud. Il en faudrait peu et la ville italienne se retrouverait en plein Sahara dans la géographie approximative de l’oiselle. Il reste nombre de choses à apprendre et lot de contrées à visiter pour la jeune aventurière. Y avez-vous déjà participé ? Après tout pourquoi pas. Elle ne le connaissait pas son sauveur, et elle n’avait qu’une idée très vague de ce qu’était la vie d’un duc au final. Peut-être avait il fait le tour du monde ? Rencontré des rois et des princes de cultures lointaines, vu des animaux inconnus…

    Alors qu’elle lui invente une vie dans le tréfonds de ses rêveries, son corps suit avec obéissance les instructions données. Ses pieds quittèrent doucement leurs armatures pour pendre mollement dans le vide, et les lanières de cuir furent de nouveau abandonnées au Blackney. « Avant d’apprendre à courir, il faut savoir se tenir debout ! » lui répétait sans cesse le vieux fermier de son enfance. Il semble que l’adage soit aussi en vigueur chez le normand. Son bassin esquisse un mouvement rapide sur la selle. Les pommettes s’empourprent devant l’indécence de l’impulsion. Mais qu’importe, la fameuse Neyco, bonne pâte, daigne enfin avancer. Ô miracle… Un pas, deux pas, trois pas et le tour du champ s’esquisse lentement dans le paysage tournelois. La peur s’estompe dans le cœur de la Fleur à mesure que l’étrange convoi s’avance.

    Et après quelques instants d’un silence parfait, un sourire apparu même sur les lippes carminées de la demoiselle. La confiance gagnait du terrain sur la peur et la jeunette se détendait peu à peu. Le cheval ne lui semblait plus si monstrueux qu’avant. Plus si haut non plus. Le spectre d’une chute mortelle s’était enfuit peu à peu alors qu’une nouvelle lumière éclairait la scène. Bien malgré elle, bien malgré lui aussi, Ella venait de prendre son premier cours d’équitation avec le duc du Mont Saint-Michel. Pour une orpheline, une fille de ferme sans avenir, l’on pouvait dire que c’était pas mal du tout… Les émeraudes se posèrent sur la chevelure de son maître du jour.


    Merci votre grâce. Sourire timide. …de m’apprendre.
    Je ne vous connais pas et vous êtes venu à mon secours…
    Je vous en suis reconnaissante et j’ai une dette envers vous, Sire.


    Elle avait beau être chiante, capricieuse, un peu boulet, curieuse et trop bavarde,
    Ella avait un sens aigu de l’honnêteté et du devoir… Puis le message transmis, Rouge Gorge ajouta.


    Ou se trouve la Normandie et vos terres, votre Grâce. C’est loin d’ici ?



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Image: Jenifer Anderson - Texte: La rue Kétanou
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