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(RP ouvert à qui veut) La Fiolie des grandeurs.....

Ava_lafiole



'tite fiole pour d'grands effets, m'sieurs dames! Vot' cochon donne pas de cochonailles à sa femelle? C'te fiole va lui grossir le tintouin! Effets garantis : vot'ferme va d'venir trop pt'tite pour c'te tas de porcins!


Ava LaFiole, vendeuse de fioles à effets inattendus, attrapa une femme qui passait par là et lui souffla :

Et pou' vot'homme, ça fait l'même effet, ça lui grandit la carotte et vous f'ra pond' des oeufs....

De sa bouche que des boniments sortaient. Enfin presque : une odeur fétide de dents cariées émanait entre deux flots de parole. Ava LaFiole, 15 ans, maigrichonne aux quelques dents gâtées, agita ses flacons remplis d'un liquide verdâtre:

5 écus la fiole! Pour deux, j'vous fais un prix : 9 écus! C't'y pas merveilleux, tout ça?!

Elle chope la main d'un vieillard et lui enlève sa canne de l'autre pour l'arrêter.

Tends moi voir ta menotte, toi, l'pépé. J'suis sûr qu'ta jeune dame, elle vois pas l'loup souvent. Goutte ma mixture et t'seras chaud comme un lièvre qui sort du p'tit bois!

La gamine empocha la mise de 5 sous et se hissa sur sa caisse qui lui servait d'estrade, déchirant encore un peu plus sa jupe crade et son tablier décousu. Elle replaça une mèche fofolle qui s'échappait du foulard qui retenait des boucles sombres et reprit sa tâche quotidienne : haranguer le pigeon :


Qui veut des Fioles d'l'Amour grand commmmmmme ça? 5 écus, m'sieurs dames! Les fioles d'Ava LaFiole, rien d'mieux pour l'pieux! et pour l'bétail fertile! Qui veut? ..... Qui veut?....
Watelse.
Tends moi voir ta menotte, toi, l'pépé. J'suis sûr qu'ta jeune dame, elle vois pas l'loup souvent. Goutte ma mixture et t'seras chaud comme un lièvre qui sort du p'tit bois!

Le Watelse, s'appuyant sur sa canne fit un demi-tour complet. Etait-ce à sa personne que cette petite marchande de grands chemins s'adressait? Il la toisa un moment de haut en bas, puis de bas en haut, indigné comme tout homme attaqué dans ses capacités viriles. Un peu furieux, il regarda autour de lui si un habitant avait été témoin de ces paroles. Il aurait été si embarrassant pour le Paon de Guyenne que l'on caquette sur son attribut déclinant. Certes, sa jeune femme ne partageait jamais sa couche avec plaisir, mais le vieux faisait en sorte que sa plume watelesque se redresse assez souvent pour honorer son épouse et marquer son territoire.

Il jet un coup d'oeil sur le flacon qu'elle lui avait tendu, et, aussi rapide que l'éclair l'échangea par quelques pièces... Un Watelse était vigoureux, mais un coup de pouce, ne faisait de mal à personne. Et peut-être... oui peut-être, pourrait-il en servir à son épouse si peu encline à la tendresse? En lui mélangeant avec son lait du matin, elle pourrait retrouver le chemin du matelas, et que ça saute!

Il souffla à la petiote :


Dis, la petite oie, ça marche avec les femelles? Les femelles des paons en particulier? Pour qu'elle fasse la roue devant son paon de mari?


Ava_lafiole



5 écus dans sa poche, et un pigeon dans sa ligne de mire : vieux, courbé, grisonnant, et... vraisemblablement riche. Il portait un chapeau aussi âgé que lui mais le reste de ses habits montraient un certain rang. Cependant, si le rang était élevé, le cerveau volait très très bas : un paon? une femelle paon?

Ava n'avait rien d'une sotte et comprit l'allusion assez vite. Aussitôt, elle sort de sa sacoche une minuscule fiole de couleur violacée dont elle évita soigneusement de faire sentir l'odeur. Crotte de biquette allaitante mélangée avec de l'eau de la marre aux grenouilles et un soupçon de vinaigre. Avait-elle rajouté des baies pour adoucir le goût? Ava se dit qu'elle avait du les manger, elle.


La pestouille, j'vais pas t'barater, vieillard. C'te fiole, elle fait miauler les chattes sauvages, pas les femelles d'paon. T'vas voir ta friponne faire sa p'lotte ce soir dans ta cahute. Foi d'LaFiole!


Elle allait laisser le flacon au vieil homme quand elle le retint. L'oeil malin de l'escroc qui entend déjà le tintement des piècettes dans sa bourse :

Pas touche tant qu'j'tai pas fait les poches... 10 écus ou rien.
Watelse.
10 écus? Diantre...!

Le vieux bougre se farfouille dessous la cape, en quête des quelques écus que sa femme lui avait confié pour acheter du lait. Bah! Le petiot boirait de la gnôle à la place. De toute façon sa mère le saoulait déjà de paroles et prières, la gnôle finirait de l'enivrer.
Georges Léonard Watelse laissait tomber une à une ses pièces dans la paume tendue de la gamine.


Tu as quel âge, la gosse, dis-moi? Pas trop jeune pour filouter tes aînés?

Car, si le vieil homme espérait plus que tout réveiller les sens de son épouse par le contenu de la fiole, il n'était pas vraiment dupe du résultat. Mais au point où son couple se trouvait, il aurait tout tenté. Il examina les traits de l'enfant, y cherchant une trace de traitrise. Mais rien. Soit la gosse s'avérait être honnête marchande, soit une parfaite comédienne...

Il saisit le flacon avant de la ranger soigneusement sous sa cape. Un commerçant qu'il connaissait bien passa près de lui, lui jetant un regard interrogateur puis un léger sourire moqueur. Le fier Paon qu'est Watelse bomba le torse. Non jamais on ne s'amuserait de Sa Personne. Jamais on ne jaserait sur Ses capacités viriles!

Alors le Paon de Guyenne haussa la voix pour que chaque oreilles l'entendent :


Bien gamine! Votre élixir me rendra riche et célèbre! A la bonne heure, je le suis déjà!

Georges Léonard Watelse pensait vraiment duper son monde??

Ava_lafiole


Le ventre de LaFiole gargouillait de ses quatre jours de jeûne forcé, mais se montrait plus patient en empochant la fortune du pigeon. Le festin n'était plus loin et serait gargantuesque: pain, oeuf et poisson, pas moins que ça. Car le pigeon se faisait plumer d'une somme rondelette et la gosse ne souhaitait pas être dans les parages quand il s'en apercevrait.
Il testait sa sincérité, cela se voyait. Elle affichait son regard le plus angélique, mais ses intonations l'étaient beaucoup moins pour répondre à ses questions:


L'débri, t'as qu'à t'fier à tes mirettes pour m'donner l'nombre de printemps qu'tu voudras. Mon âge, c'est pas c'qui fait qu'mes remèdes guérissent ou pas, foi d'LaFiole!

Sitôt dit, que la brave nouille aux cheveux gris se redresse et lui lance un regard hautain. C'est qu'il s'prend pas pou' d'la chiabrena, ce gus... pensa la filoute.

C't'es si riche, l'vieux, tu devrais-tu t'payer un chapeau moins miteux. Y'a plus d'trou qu'dans mes bas.

L'insolente, ne voulant pas rendre l'argent de son larcin, tendit ses muscles, prête à fuir dans la foule de plus en plus dense.
Kronembourg
Le cistercien avait repéré la gamine de loin. Elle écoulait ses fioles et ses boniments en plein marché de Bordeaux comme d'autres vendaient leurs poissons et la pourriture qui va avec. Ces escrocs là, Kro les avait pas mal pratiqués sous son règne. Ils arrivaient généralement de Paris, las des séjours en geoles et désireux de trouver des gogos plus frais et toujours plus naïfs, avant de plier bagages et disparaître pour d'autres villes où les attendaient de nouveaux pigeons.
Celle-ci ne quitterait pas Bordeaux, foi de Kro. Il comptait bien la prendre en flagrant délit d'escroquerie et la dénoncer illico autorités locales.
Mais avant ça, prudence et discrétion.
Capuche sur la tête pour garder l'anonymat, le cistercien arriva dans le dos d'un vieillard devant lequel la gamine s'agitait. Il s'approcha afin de comprendre l'objet de leur discorde.

_________________
Watelse.
Le Watelse fulminait devant cette caille des bas fonds n'ayant aucun respect pour les ancêtres tel que lui. La remarque sur son chapeau fit particulièrement mouche sur l'orgueil du vieillard : il portait ce couvre-chef depuis ses 16 ans, et l'avait accompagné sur tous les chemins depuis. Certes le tissu avait déteint au soleil et quelques fils s'envolait ci et là sur les bords, mais ce fidèle ami restait toujours son plus allié privilégié contre le soleil.

Il n'imaginait pas être l'objet des regards. Il ne sentait pas la présence particulière du barbu derrière son dos. Georges Léonard Watelse était totalement absorbé par le regard effronté de la vive marchande de fariboles. Quel âge pouvait-elle avoir? Watelse n'était pas un homme très observateur, et la maigreur de la gamine perturbait l'analyse : dix-sept? quatorze?...


Fillette, tu as bien assez de printemps pour savoir ce que la politesse envers les anciens signifie... Et s'il y a quelque chose de miteux, c'est bien ton langage!

Watelse savait pertinemment que si elle prenait la fuite, il ne pourrait jamais la suivre dans les ruelles, sa jambe arthrosée, peinant à accélérer le pas. Non, il lui fallait la tenir par l'hameçon des mots. Et là où Maitre était habile, c'était bien sur l'usage de la parole pour retenir le manant. L'orfèvre était particulièrement devenu à l'aise pour manipuler les femelles qu'il exécrait. Cependant, il ne pouvait se défaire de son agressivité provoquée par l'affront de la marchande envers Sa fabuleuse personne.

Tu aurais peut être besoin d'une de tes potions pour te laver la langue, LaFiole...

Ava_lafiole


LaFiole roula des yeux.

C'te langue, si elle t'plait aps, t'as qu'à l'attraper!


Elle lui tire la langue, revêche. Elle avait bien noté que le vieux grigou ne pourrait pas le poursuivre. Elle avait aussi noté que sous sa cape, se cachait une petite dague qu'il lui serait facile à refourguer. La main baladeuse se fait discrète tandis qu'elle essaie d'amadouer le faciès ridé :


Mais on va pas s'fâcher pour si peu, l'mignon...


Deux doigts s'affairent à délacer le cordon qui tient l'arme tandis que sa langue s'affaire à ferrer le pigeon.

R'garde donc, je t'offre un 'tit quequ'chose qui t'fait perdre près d'dix ans.

Et zut, le cordon est plus serré qu'une clochette autour d'un coup de chèvre! La marchande de rêve fixe le regard du vieux qui ne se doute toujours de rien. Et retente de s'accaparer la dague.


Faut pas en prendre de trop. Sinon tu vas f'nir en langes, l'croulant...
Adhemar_watelse


Quand un Watelse en cache un autre

Il avait suivi le prétendu Duc discrètement allez savoir pourquoi, mais son attitude étrange, l'intriguait. D'abord amateur de jeunesse mal dégrossie, puis de vieillesse ratatinée, il l'avait surpris marchant presque en crabe à épier quelque chose. Mais quoi ? Alors lui aussi s'était fait discret et avait filé, le fileur. Quand une voix bien familière lui parvint aux oreilles. Le frangin. Manquait plus que lui. Il ne l'avait pas revu depuis l'incendie de sa quincaillerie, faut dire que les amours fraternels n'étaient pas dans les gênes des Watelse.

S'approchant un peu plus près, encore un peu et tellement un peu qu'il buta dans le MoinÔDuc, il vit une gamine tripoter son ainé. C'était une maladie dans cette contrée, le dévergondage de jouvencelles ? La main se perdait dans les replis de la cape miteuse du grand Georges-Lénoard attifé encore à la mode des mauvais goûts. Une honte en somme pour Adhémar qui prenait soin de sa vêture. Quand il commença à percevoir que quelque chose clochait dans ce qu'il voyait. Il toussa haut et fort dans les oreilles du Frère du prieuré pour montrer sa présence, puis :

- Hé bien, il te faut une gamine pour te grattouiller là où ça te démanges, mon cher frère ?
Ava_lafiole



Hé! Lui gratouiller les joujoux? Pas folle LaFiole! J'veux pas choper ses morpions!

La gamine avait la dague roulant entre ses doigts, le vieillard en face, et elle, fiérote, levait le nez devant un inconnu qui, moins sot, l'avait prise sur le larcin accompli. Elle avait déjà fait trois pas en arrière, prête à la fuite, les yeux vers la seule porte de sortie dans cette foule de plus en plus épaisse : bousculer le vieux et lui filer entre les pattes. Elle comptait sur l'effet de surprise pour échapper à l'autre, qui, plus véloce, risquerait de lui mettre la main dessus. Elle devrait lui flanquer un coup de coude dans le ventre au passage. Comme un soldat lance son cri de guerre, Ava LaFiole lança gaiement :

A chaque mal son remède, à chaque LaFiole son pigeon!

Et tête baissée, la nerveuse petite brune fonce dans le vieillard, et s'apprête à donner un sacré coup de poing dans le bas ventre de l'autre homme.
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