Lakhdar_shaggash
Bref, c'est gentil d'avoir accepté, tu sais, la dernière fois, c'est Esme qui a eu ce rôle.
Cette phrase raisonnait dans son esprit, au point de lui couper le goût de la parole. Esme avait donc joué le rôle dappât. Etait-ce ainsi quelle était morte ? Après tout, Lakhdar en connaissait si peu sur les circonstances du décès, Liloïe navait jamais évoqué le sujet devant lui, et il eu été des plus déplacé dengager un échange sur ces faits, depuis longtemps oubliés. Mais si elle avait su faire preuve dun courage suffisant pour endosser ce rôle, peut-être serait-ce inconvenant de la part de Lakhdar doser égaler cette femme ? On osait se rire de sa peur ? Cétait sa vie quil allait mettre en jeu. Il prit le verre daygardent et le but dune traite. Il se tourna vers Russocarine, et dun sourire frondeur, il lui dit :
- « Cest lorsque la mer se retire que lon voit ceux qui se baignaient sans maillot. Je ne compte pas me défiler, et je ne mets nullement en doute les capacités de vos chasseurs. Si jai peur, cest uniquement pour vous. Je nose imaginer les supplices que vous fera subir mon père sil venait à marriver quelque chose. Il vous faudra bien plus quun trou et du miel pour échapper à la fureur de Djahen Shaggash. »
Malheureusement, cela ne serait se passer aussi aisément. Ayant décidé de braver son père pour effectuer ce voyage, cétait surtout lui qui risquait une rosse monumentale. Tout ce jouait sur lintimidation. Dame Russocarine nétait pas des plus dupes, mais la maîtrise du regard était un art inné chez les Shaggash, et muni dun il farouche et sage, il se posa comme un homme déterminé. Le courage faisait son chemin dans ce petit bonhomme. Deux convives supplémentaires entrèrent dans la tente. Le monde affluait, et Lakhdar commençait à prendre peur. Combien dours comptaient-ils prendre ? Il ny avait quun appât. Si avec un ours, il est possible de satisfaire tout ce beau monde en viande, peau, griffe, et autre, cest que lanimal devait mesurer au moins 30 pieds de hauts.
Lakhdar, inutile de te préciser qu'il ne faudra pas te lécher les doigts quand tu seras tout tartiné de miel, sinon tu passeras d'appât à proie. Et oui, la chasse est une opération risquée....
- « Dommage, jaime beaucoup le miel. Ce que jadore, cest dénoyauter des dattes pour placer des amendes baignées de miel, puis faire mijoter le tout sur un lit de miel. Hum !!! Je men lèche déjà les babines. Mais je ne vois pas le rapport. Comment je pourrais devenir la proie si je mange le miel ? »
Russo sonna le début de la chasse. Invité à monter dans la charrette, Lakhdar ne se fit pas attendre. Ignorant la distance qui les séparait de leur futur point de chute, il préféra choisir la sécurité, dautant plus quil voulait prendre le temps de réfléchir sur un point. Se retrouvant en seule compagnie de la petite Astrid, il roula les yeux. Mais lorsquil vit Aymeric semparer de son poney, il sauta dun bond hors de la carriole pour, lui aussi, rejoindre sa monture. Il prit route, aux cotés de son ami. La compagnie dAymeric le rassurait, et sa franche camaraderie lui apporterait sûrement solide réponse. Ainsi, après avoir vérifier quils se trouvaient à distance de toutes oreilles indiscrètes, il lui demanda :
- « Dis, tu sais comment elle est morte la mère de Liloïe ? Tu crois que cétait en faisant lappât lors de la dernière chasse ? Je nen ai jamais parlé avec Liloïe. Elle ta raconté toi ? »
Arrivé sur place, le petit monde se bougea pour fouiller, examiner, humecter, bref, devenir lours ; autant de geste inconnus pour le jeune maure. Il se tourna vers Aymeric pour voir si celui-ci y comprenait davantage.
Un jeune prêtre fit son apparition, ce qui le rassura. Placer cette chasse sous le signe de Dieu est le meilleur moyen de la rendre féconde et protectrice. Il fit une prière, et reçu leau bénite avec joie. En tant quappât, il espérait une attention particulière. En vain. Le curé fouilla dans sa besace pour y dépêcher de leau de vie. Ce geste, quil avait vu faire mainte et mainte fois, lui déplaisait toujours autant, mais Lakhdar se dit quil devait être coutume pour un curé dêtre tournée sur la bouteille.
Cest prêt le mélange ! Et bin on dirait que ça avance bien.. dites, il est où Lakhdar ?
- « Derrière toi ! » cria-t-il penché sur létrange mixture. Hum. Il renifla lentement. Quel délice ! Il avait hâte de se faire badigeonner. Mais qui sen chargerait ?
- « Vous avez même mis des myrtilles ? Mais vous voulez vraiment que je me mange moi-même !!! »
Cette phrase raisonnait dans son esprit, au point de lui couper le goût de la parole. Esme avait donc joué le rôle dappât. Etait-ce ainsi quelle était morte ? Après tout, Lakhdar en connaissait si peu sur les circonstances du décès, Liloïe navait jamais évoqué le sujet devant lui, et il eu été des plus déplacé dengager un échange sur ces faits, depuis longtemps oubliés. Mais si elle avait su faire preuve dun courage suffisant pour endosser ce rôle, peut-être serait-ce inconvenant de la part de Lakhdar doser égaler cette femme ? On osait se rire de sa peur ? Cétait sa vie quil allait mettre en jeu. Il prit le verre daygardent et le but dune traite. Il se tourna vers Russocarine, et dun sourire frondeur, il lui dit :
- « Cest lorsque la mer se retire que lon voit ceux qui se baignaient sans maillot. Je ne compte pas me défiler, et je ne mets nullement en doute les capacités de vos chasseurs. Si jai peur, cest uniquement pour vous. Je nose imaginer les supplices que vous fera subir mon père sil venait à marriver quelque chose. Il vous faudra bien plus quun trou et du miel pour échapper à la fureur de Djahen Shaggash. »
Malheureusement, cela ne serait se passer aussi aisément. Ayant décidé de braver son père pour effectuer ce voyage, cétait surtout lui qui risquait une rosse monumentale. Tout ce jouait sur lintimidation. Dame Russocarine nétait pas des plus dupes, mais la maîtrise du regard était un art inné chez les Shaggash, et muni dun il farouche et sage, il se posa comme un homme déterminé. Le courage faisait son chemin dans ce petit bonhomme. Deux convives supplémentaires entrèrent dans la tente. Le monde affluait, et Lakhdar commençait à prendre peur. Combien dours comptaient-ils prendre ? Il ny avait quun appât. Si avec un ours, il est possible de satisfaire tout ce beau monde en viande, peau, griffe, et autre, cest que lanimal devait mesurer au moins 30 pieds de hauts.
Lakhdar, inutile de te préciser qu'il ne faudra pas te lécher les doigts quand tu seras tout tartiné de miel, sinon tu passeras d'appât à proie. Et oui, la chasse est une opération risquée....
- « Dommage, jaime beaucoup le miel. Ce que jadore, cest dénoyauter des dattes pour placer des amendes baignées de miel, puis faire mijoter le tout sur un lit de miel. Hum !!! Je men lèche déjà les babines. Mais je ne vois pas le rapport. Comment je pourrais devenir la proie si je mange le miel ? »
Russo sonna le début de la chasse. Invité à monter dans la charrette, Lakhdar ne se fit pas attendre. Ignorant la distance qui les séparait de leur futur point de chute, il préféra choisir la sécurité, dautant plus quil voulait prendre le temps de réfléchir sur un point. Se retrouvant en seule compagnie de la petite Astrid, il roula les yeux. Mais lorsquil vit Aymeric semparer de son poney, il sauta dun bond hors de la carriole pour, lui aussi, rejoindre sa monture. Il prit route, aux cotés de son ami. La compagnie dAymeric le rassurait, et sa franche camaraderie lui apporterait sûrement solide réponse. Ainsi, après avoir vérifier quils se trouvaient à distance de toutes oreilles indiscrètes, il lui demanda :
- « Dis, tu sais comment elle est morte la mère de Liloïe ? Tu crois que cétait en faisant lappât lors de la dernière chasse ? Je nen ai jamais parlé avec Liloïe. Elle ta raconté toi ? »
Arrivé sur place, le petit monde se bougea pour fouiller, examiner, humecter, bref, devenir lours ; autant de geste inconnus pour le jeune maure. Il se tourna vers Aymeric pour voir si celui-ci y comprenait davantage.
Un jeune prêtre fit son apparition, ce qui le rassura. Placer cette chasse sous le signe de Dieu est le meilleur moyen de la rendre féconde et protectrice. Il fit une prière, et reçu leau bénite avec joie. En tant quappât, il espérait une attention particulière. En vain. Le curé fouilla dans sa besace pour y dépêcher de leau de vie. Ce geste, quil avait vu faire mainte et mainte fois, lui déplaisait toujours autant, mais Lakhdar se dit quil devait être coutume pour un curé dêtre tournée sur la bouteille.
Cest prêt le mélange ! Et bin on dirait que ça avance bien.. dites, il est où Lakhdar ?
- « Derrière toi ! » cria-t-il penché sur létrange mixture. Hum. Il renifla lentement. Quel délice ! Il avait hâte de se faire badigeonner. Mais qui sen chargerait ?
- « Vous avez même mis des myrtilles ? Mais vous voulez vraiment que je me mange moi-même !!! »