Adelin sentait que l'adrénaline s'emparait petit à petit de son corps... Duflan lui même était dopé, et juste après qu'Adelin lui fit le signe, il se jeta sur les deux brigands.
Tout s'enchaina ensuite très vite. Il frappa du pommeau de l'épée le premier brigand, un grand costaud aux jambes aussi larges que les bras. Le regard bovin de l'homme indiquait qu'il n'avait pas pris conscience tout de suite de ce qu'il se passait. Puis son regard devint vitreux et il s'effondra de toute sa hauteur, et Aristote peut témoigner que le chemin fut long, interminable, jusqu'au sol.
Le second, alerté par le coup sourd, se rua vers Duflan, et lui porta un coup qui le fit à peine vaciller. Mais où donc était passé le Duflan fragile, fainéant, et fuyard qu'Adelin connaissait jusqu'alors?
Loin de tomber, il reprit très vite ses esprits, et frappa d'estoc le malandrin. La lame de Sourcière s'enfonçait dans le ventre de son adversaire, le tuant sur le coup.
La réaction de son ami ne se fit pas attendre. Il lâcha la lame, l'air hagard, et semble t'il, de retour à la réalité... Il se déplaça ensuite vers la charrette où se tenait Mariote. Elle n'avait pas l'air de l'avoir encore remarqué...
Mais pas le temps pour lui de réfléchir... Son ch'tit soldat se tenait au milieu d'un horde de vilains, Duflan se jetait tête la première dans la cage aux lions. Il devait agir, et vite.
Il ne restait plus que cinq voleurs et la dénommée Mariote. Un des hommes semblait être son amant, de ce qu'il avait pu observer, et qui plus est, le chef du groupe. Si un seul devait vivre, il faudrait que ce soit lui.
Mais déjà trois hommes se ruèrent sur un Duflan désarmé, sonné, désarçonné... Adelin entra à son tour dans la bataille...
Avisant Sourcière seule, gisant par terre, il se débarrassa au plus vite de son bâton, l'envoyant à terre. Un des trois hommes l'avait vu également et se ruait vers elle. Adelin se jeta sur le voleur, qui en plus des tonneaux, voulait le priver du seul souvenir de son père. Il le frappa violemment à la mâchoire de son poing, le sonnant pour un court instant. Juste le temps pour lui de s'emparer de sa fine lame. L'homme revint à la charge, mais en vain...
Adelin n'avait qu'à tendre le bras, embrochant ainsi le maraud. Du coup, les deux hommes de désintéressèrent de Duflan et se ruèrent sur le loctenant. L'un dégaina deux couteaux, l'autre, une sorte de barbare viking, s'emparait de l'épée à deux mains qui était accrochée dans son dos. La bave coulait de ses lèvres, il avait l'air aussi violent qu'on Ours blanc privé de sa soupe au bulot quotidienne...
Le premier jeta avec agilité et précision le premier couteau... Adelin eut à peine le temps de se jeter sur le côté... Mais pas assez rapidement... La lame s'essuya quand même sur son épaule, lui ouvrant une entaille sanguinolente. Mais l'adrénaline, fidèle alliée en de telles circonstances, ne lui fit ressentir pour l'instant qu'une légère douleur...
Le temps pour lui de réagir que le lanceur de couteau l'attaquait au corps à corps. Il lui asséna d'abord un violent coup du revers de la main qui fit voir quelques copeaux au charpentier, et le fit tomber au sol.
Mais l'entrainement militaire reprit bien vite le dessus. Adelin se releva, récupérant Sourcière au passage, frappa de son genou l'entrecuisse du poltron. Il se plia en deux sous le coup de la douleur. Adelin acheva son office en percutant sa nuque du pommeau de sa lame, envoyant l'homme à terre définitivement... Le Craacc significatif qu'elle venait de rendre fit dire à Adelin que celui-ci aussi était hors-jeu...
Il se retourna, haletant, sonné, sa blessure commençait à le lancer... Et se dressait devant lui le clou su spectacle, l'homme canon, la femme à barbe et les soeurs siamoises réunis dans ce monstre de foire...
J'aurais du rester couché ce matin... pensa t'il dans un petit rictus, le sang s'échappant lâchement de sa lèvre.
Le colosse lui faisait face à présent. Il frappa le premier. Adelin eut juste le temps de faire un bond vers l'arrière, évitant de se faire couper en deux dans le sens vertical du terme... Le barbare était déjà sur lui, son épée fendant l'air avec une violence à faire rougir une masse d'armes s'abattant sur le crâne d'un Troll.
Pour le moment, Adelin parvenait à esquiver... Mais combien de temps cela durerait il? Le seul avantage qu'il avait était sa vitesse, mais la fatigue aidant, il ne pourrait pas éviter le géant encore très longtemps...
Un coup d'il à ses amis pour voir si tout allait bien, et il faudrait en terminer...