Frz77
Adelin avait chevauché avec le Capitaine Leyoun une bonne partie de la nuit. Ils étaient en mission, à la recherche de quatre vilains pas beaux à fort accent ibérique, qui avaient agressé la veille leur amie Sara. Ils s'étaient rendu jusqu'en Tolosa, mais n'avait point trouvé de traces de chorizo, au grand dam d'Adelin.
Il avait décidé de passer une bonne partie de la journée à se reposer et à visiter cette ville pour lui jusqu'alors inconnue. Il s'était promené dans les rues, déambulant au gré du vent, aidant les villageois à travailler à la construction de leur nouveau terrain de Soule.
Puis en fin d'après midi, il avait repris la route le menant à Castel. Son fidèle destrier Caillou trottait gaiement, laissant Zéphyr, son faucon, ouvrir la route de ses compagnons. Le soleil d'été tapait, mais le vent incessant donnait à la scène des allures printanières.
Puis, une idée traversa l'esprit vif d'Adelin. Pourquoi ne pas rendre une visite de courtoisie à Russo et Zak, qu'il n'avait pas vu depuis un petit bout de temps. Il en profiterait pour se faire payer un de leur tonneau grand cru, réservé aux invités de marque. Il prit donc la bifurcation vers leur domaine de Salvagnac, direction qu'indiquait un vieux panneau de bois vermoulu. Il n'était pas sûr de les trouver là, mais faire ce petit détour ne lui ferait pas perdre beaucoup de temps.
Il arrivait enfin en vue des lourdes grilles barrant l'accès au château. Et là, il crut être victime d'une hallucination, lui qui n'avait encore pas bu. Il avait reconnu la petite silhouette fluette qu'il reconnaitrait entre mille, la silhouette de Neyco. Mais que pouvait elle bien faire icelieu? La question taraudait le loctenant. En tout cas, il se mit à espérer très fort qu'elle parlerait moins vite, moins fort et moins longtemps que la sale habitude qu'elle avait pris en caserne. Sinon, même tout les tonneaux de la prestigieuse cave de Russo ne suffiraient pas à égaler le mal de cerveau qui s'emparerait de lui!!
Il s'approcha aussi discrètement qu'on pouvait le faire avec un cheval mi-fou, mi-mollette, et dit à Ney
Et bien, soldat, que faites vous donc icelieu?
Et ajouta, l'ayant entendu alpaguer un homme de maison de Russo
Tu sais que "eh toi la bas" n'est pas une belle manière d'aborder les gens de maison, tout valet soit il!
Il lui fit un grand sourire et se dit que même hors de la caserne, il ne pouvait s'empêcher d'embêter Neyco...